Pas de doute les Fonds négociés en bourse (FNB) ont de plus en plus la cote auprès des investisseurs individuels. Au cours des 12 derniers mois, les ventes de FNB auprès des particuliers aux États-Unis ont surpassé celles des fonds communs de placement. C’est une première. Comment expliquer ce phénomène?
Selon la firme Broadridge Financial Solutions, il s’est vendu depuis un an pour 267 milliards de dollars (G$) de FNB par les courtiers indépendants, les conseillers en placement enregistrés et les firmes de courtage en valeurs mobilières. Durant la même période, ils ont vendu pour 255 G$ de fonds communs.
Toutefois, les fonds communs conservent leur avance importante quant aux actifs sous gestion avec 13 500 G$ comparativement à 2 100 G$ pour les FNB.
Les chiffres de ventes des 12 derniers mois sont significatifs compte tenu que la croyance populaire voulait que les FNB étaient un véhicule destiné aux investisseurs qui modifient fréquemment leurs portefeuilles (traders), ainsi qu’aux institutions financières qui s’en servent comme contrepartie. Les fonds communs sont plutôt perçus comme un investissement à long terme qui convient mieux aux investisseurs individuels.
Rappelons qu’un fonds négocié en bourse est un fonds qui peut être indiciel ou géré activement, mais qui a la particularité de se négocier en bourse comme les actions. Il peut donc être acheté et vendu rapidement en tout temps durant les séances boursières. De plus, les frais de gestion sont minimes comparativement à ceux des fonds communs. Les transactions sont soumises à des frais de courtage, mais ceux-ci peuvent être réduits substantiellement si l’investisseur utilise un courtier en ligne.
Une popularité qui s’explique
«Les FNB font de plus en plus partie de la réalité du monde de l’investissement et ont été adoptés par les investisseurs individuels et les conseillers en placement», affirme Frank Palone, vice-président senior chez Broadridge, dans une entrevue à CNBC.
«Le phénomène n’est pas surprenant compte tenu qu’aux États-Unis il y a plus en plus de conseillers rémunérés à honoraires plutôt qu’à commission», explique Ian Gascon, président fondateur de Placements Idem. Cela favorise la croissance des FNB, car les conseillers à honoraires ne sont pas préoccupés par les commissions de suivi qu’offrent les compagnies de fonds communs.
«La popularité des FNB est aussi due aux faibles frais de gestion», explique Hélène Gagné, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion privée Peak, et auteure de plusieurs livres à succès. «Les américains ont l’épiderme sensible quant vient le temps de payer des frais de gestion», dit-elle. Or, en achetant le SPY, soit le FNB qui réplique l’indice S&P 500 et qui est très utilisé par les institutions financières, les investisseurs savent qu’ils paient les mêmes frais que les gros clients institutionnels.
De plus, les investisseurs ont en marre des changements trop fréquents de gestionnaires causés par les nombreuses fusions de fonds communs, ainsi que par les performances qui trop souvent ne sont pas au rendez-vous, explique Mme Gagné. «Les gens sont de plus en plus informés que de nombreux gestionnaires ne battent pas les indices de référence», dit-elle.