« Aujourd’hui, notre approche est d’être neutre quant à nos participations aux actions défensives et celles qui sont économiquement sensibles dans le cadre de nos portefeuilles axés sur les dividendes », dit Michelle Robitaille.
Quant au tableau macroéconomique mondial, Michelle Robitaille dit que l’Europe « continuera à être une source de préoccupation », et qu’il y aura crises de temps à autre. En revanche, selon elle, les États-Unis « affichent des signes de reprise modeste, et la Chine a les outils nécessaires pour assurer un atterrissage en douceur. » Globalement, dit-elle, la reprise de l’économie mondiale « reste mitigée et la croissance à long terme sera atténuée par l’austérité fiscale et le désendettement dans la plupart des régions du monde. »
Les bénéfices d’entreprises, dit-elle, « ne seront probablement pas un moteur positif pour le marché dans un avenir proche. » La gestion exerce de la « prudence » et prévoit une croissance « modeste » des bénéfices.
Malgré les incertitudes macroéconomiques actuelles à l’échelle mondiale, il y a eu de bonnes nouvelles dernièrement pour les producteurs énergétiques canadiens, dit Mme Robitaille.
Elle souligne que le prix du gaz naturel s’est apprécié de quelque 20 % depuis le début de l’année. Un hiver plus long au Canada et dans l’Est des États-Unis, ainsi que l’augmentation de la demande industrielle, ont été des atouts pour cette marchandise dit-elle. Par ailleurs, les producteurs de gaz naturel ont fait preuve de discipline du côté de l’offre. « En raison de la hausse du cours des marchandises, les actions de gaz naturel ont connu une forte reprise, et nous y avons encaissé des bénéfices. »
Il y a également eu des évolutions positives dans le cours du pétrole lourd canadien, dit Michelle Robitaille. La différence entre le prix du pétrole lourd par rapport à celui du pétrole brut West Texas Intermediate s’est « substantiellement » réduite. Ces actions n’ont pas encore réagi, dit-elle. L’incertitude qui règne quant à l’approbation du projet d’oléoduc Keystone XL agit comme une douche froide sur les actions. « La décision cruciale de Washington à ce sujet a été repoussée une fois de plus. » Michelle Robitaille dit que l’équipe des actions de revenu a étoffé certains avoirs spécifiques parmi les producteurs pétroliers canadiens.
Guardian Capital, dont les actifs sous gestion s’élevaient à 17,3 G$ à la fin de l’an dernier, est gestionnaire de plusieurs fonds de la gamme BMO. L’équipe qui s’occupe des actions de revenu est responsable de la gestion de 5,1 G$. Ses mandats comptent entre autres le Fonds de croissance et de revenu BMO , qui avait 479 M$ d’actifs à la fin mars, et le Fonds de revenu mensuel élevé II BMO ayant 1,2 G$ d’actifs sous gestion. (Avant de changer de nom le 1er avril, ces produits portaient la marque Guardian BMO qui n’existe plus.)
L’équipe Guardian des actions de revenu cible des sociétés qui ont un avantage durable et concurrentiel pouvant générer des taux élevés de flux monétaires disponibles pour soutenir la stabilité ou l’augmentation des dividendes et des distributions au fil du temps. L’évaluation d’une action ou d’une fiducie doit être raisonnable. Pour être admissible au portefeuille, une société ou une fiducie doivent présenter des états financiers et un taux de distribution robustes « appropriés pour le type d’entreprise en question », dit Mme Robitaille. Un autre élément clé, ajoute-elle, est la qualité de la gestion d’entreprise.
À la fin du mois de mars, le Fonds de revenu mensuel élevé II BMO, avec 42 noms en portefeuille, avait 39,7 % de ses actifs dans les services financiers, dont 14,1 % dans les banques, 17,8 % dans les fiducies de placement immobilier et 7,8 % dans d’autres compagnies financières. La deuxième plus grande pondération sectorielle de ce produit était l’énergie à 30,2 % des actifs, domaine représenté par les producteurs énergétiques (17,8 %) et les compagnies d’infrastructures énergétiques (12,4 %).
Il y a eu une « légère augmentation » de la pondération à l’énergie, dit Mme Robitaille. L’équipe Guardian des actions de revenu a augmenté ses avoirs de base dans les producteurs canadiens de pétrole : Cenovus Energy, Baytex Energy et Crescent Point Energy. Elle a toutefois diminué sa participation dans Peyto Exploration & Development, un producteur de gaz naturel, car ce titre a connu une très bonne période.
Les compagnies évoluant dans l’infrastructure énergétique restent la clé de voûte du portefeuille dit Mme Robitaille. « Il y a d’importantes barrières à l’entrée dans ce domaine et les perspectives de croissance à peu de risque sont bonnes. »
L’équipe des actions de revenu a récemment élagué sa position dans Keyera. Keyera , une compagnie intermédiaire qui fournit toute une gamme de services aux producteurs d’énergie de l’Ouest canadien. « Cette société a dégagé de bons résultats et son action est monté en flèche, dit Michelle Robitaille. Cette action est un avoir de longue date et demeure un avoir de base. »
L’équipe a appliqué les gains provenant de cette réduction à un autre avoir dans le domaine des infrastructures, Pembina Pipeline Corp, qui est une compagnie d’acheminement et de traitement de gaz naturel. « L’évaluation de cette action était plutôt attrayante compte tenu des perspectives de croissance de Pembina », dit Mme Robitaille.
En mars, Pembina est arrivée sur le marché avec un prise ferme d’une valeur approximative de 300 M$ à laquelle « nous avons participé. » Les recettes, explique-t-elle, aideront cette compagnie à financer ses projets de 1 G$ de dépenses en capital.
Keyera et Pembina proposent toutes les deux des services intermédiaires, dit Mme Robitaille, notamment le fractionnement du gaz naturel, soit « l’extraction de liquides précieux du gaz naturel comme le propane et le butane. » Elles stockent, transportent et commercialisent ces gaz liquéfiés. « La dynamique de cette industrie privilégie les compagnies intermédiaires, car il y a une pénurie de leurs services et leurs installations sont difficiles à reproduire », dit Mme Robitaille.
Le Fonds de revenu mensuel élevé II BMO a aussi une position dans TransCanada. Cette compagnie parraine le projet d’oléoduc Keystone. « Cette société a fait un bon travail dans la diversification de ses projets au cas où cette initiative ne serait pas approuvée », dit Michelle Robitaille. Par exemple, TransCanada envisage de convertir la capacité de ses gazoducs Canadian Mainline existants en un service d’acheminement de pétrole brut depuis l’Ouest canadien jusqu’aux marchés de l’est du pays.
Dans le secteur financier, Michelle Robitaille indique que l’équipe d’actions de revenu Guardian a augmenté ses avoirs aux fiducies de placement immobilier de façon sélective. Cela intervient deux ans après qu’elle a réduit régulièrement ses pondérations dans ce domaine en raison des évaluations. « Au premier trimestre 2013, plusieurs fiducies de placement immobilièeres (FPI) offraient des occasions d’achat raisonnables », dit Michelle Robitaille. L’équipe a étoffé ses positions dans Boardwalk REIT et Cominar REIT.
Canadian Real Estate Investment Trust continue à être la FPI la plus importante en portefeuille. « C’est un portefeuille immobilier diversifié et de qualité supérieure avec une équipe de gestion prudente. »
Michelle Robitaille dit que dans l’ensemble les FPI canadiennes sont « fondamentalement saines. » L’augmentation de leurs bénéfices d’exploitation est de l’ordre de 4 à 6 %, ainsi que leur taux de distribution, souligne-t-elle. « Elles sont en mesure de dégager un rendement total de 10 % par an pour les investisseurs », dit-elle.
Les investisseurs, dit-elle, peuvent aussi s’attendre à des résultats comparables, voire légèrement meilleurs, de la part des principales banques à charte canadiennes. « Et cela malgré les difficultés qu’elles ont connues au niveau des services bancaires offerts aux particuliers. » Le Fonds de revenu mensuel élevé II BMO détient des avoirs significatifs dans la Banque TD, la Banque Scotia et la Banque Royale du Canada.