L’accessibilité du logement étant un sujet de conversation majeur dans les assemblées législatives et sur les tables de cuisine, un nouveau produit permettra aux investisseurs de parier sur le marché de l’immobilier résidentiel.
La Banque CIBC a créé deux billets structurés qui suivent un indice des prix des maisons :
- des billets à long terme pour les investisseurs qui pensent que les prix des maisons au Canada vont augmenter,
- et des billets à court terme pour les investisseurs qui pensent que les prix vont baisser.
Elliot Scherer, directeur général et chef mondial du groupe des solutions de gestion de patrimoine chez CIBC Capital Markets, affirme que les investisseurs et les conseillers s’interrogeaient depuis un certain temps sur un produit basé sur l’indice du logement.
Certains clients plus âgés surpondèrent l’immobilier parce que leur maison s’est considérablement appréciée après un marché haussier de 20 ans, rapporte Elliot Scherer. La vente à découvert sur le marché de l’immobilier ne serait pas très différente de celle d’une personne qui possède de nombreuses actions d’une seule société et qui cherche à couvrir son risque avec un indice de marché général.
« Il s’agissait d’un autre moyen d’aider les investisseurs à gérer leur risque », explique-t-il.
Les deux produits sont des obligations de 100 dollars à un an qui arrivent à échéance en décembre 2024 et doivent être conservées jusqu’à l’échéance (il n’y a pas de marché secondaire).
Ils sont liés à l’indice RPS House Price Index publié par RPS Real Property Solutions. Les investisseurs reçoivent un montant minimum de 3 dollars à l’échéance et un montant maximum de 199 dollars en fonction de la performance de l’indice. Le rendement annualisé de l’indice sur 10 ans est d’environ 8 %.
Les billets à long terme sont assortis d’un crédit d’émission de 3 %, de sorte que si l’indice est stable pour l’année, les investisseurs recevront 103 $ à l’échéance. Un rendement de 10 % de l’indice leur rapporterait 113 $ en décembre prochain, tandis qu’une baisse de 10 % leur rapporterait 93 $ (soit une perte de 7 % sur le capital). Si l’indice produisait un rendement de -100 %, les investisseurs obtiendraient un crédit d’émission de 3 $.
Les billets à court terme sont assortis d’une commission d’émission de 1 %. Un rendement de l’indice supérieur à -1 % (y compris une année plate) signifierait que l’investisseur obtiendrait moins que le principal à l’échéance. Si l’indice baisse de 10 %, l’investisseur recevra 109 $ en décembre prochain ; s’il produit un rendement de 10 %, l’investisseur recevra 89 $. Un rendement de 96 % ou plus laisserait à l’investisseur le montant minimum de 3 $ à l’échéance.
La décision d’appliquer un crédit pour les billets à long terme et une commission pour les billets à court terme a été prise en fonction de facteurs de marché, notamment les taux d’intérêt et le sentiment, indique Elliot Scherer.
La CIBC a opté pour une durée d’un an afin de ne pas bloquer les investisseurs trop longtemps, étant donné qu’il n’existe pas de marché secondaire.
« Avant de passer du temps à déterminer si un marché secondaire pourrait se développer, nous devions lancer un produit et voir quel était l’appétit », détaille Elliot Scherer. Les futures notes pourraient inclure des durées plus longues, ainsi que des crédits et des frais différents pour la partie longue et la partie courte.
Quant est-il de la pertinence de procéder au lancement d’un produit qui permet aux investisseurs de spéculer sur le marché du logement en pleine crise de l’accessibilité financière ?
Elliot Scherer assure que les billets sont très différents de la démarche des investisseurs institutionnels qui achètent des biens immobiliers et augmentent la demande de logements.
« Notre couverture n’a pas d’impact sur le marché », soutient-il.
« La demande pour ces obligations – qu’elle soit à long ou à court terme – n’aura pas d’impact sur l’accessibilité car nous n’entrons pas dans le marché du logement lui-même et nous n’en sortons pas. »
Les commandes doivent être passées avant le 29 novembre.