Des dés sur des graphiques de la Bourse montrant les lettres FNB.
Dragon Claws / iStock

Les membres de l’industrie se sont réunis à la Bourse de Toronto (TSX) le 10 mars pour célébrer le 35e anniversaire d’un véhicule de placement populaire qui a révolutionné l’investissement mondial.

Le 9 mars 1990, le monde a accueilli le premier fonds négocié en Bourse (FNB) avec la naissance des 35 Index Participation Units (TIPs). Lancé en mars 1990, ce produit suivait les performances des 35 plus grandes actions du TSX et servait de prototype au FNB moderne. Il a ensuite évolué pour devenir ce que l’on appelle aujourd’hui le iShares S&P/TSX 60 Index ETF (TSX : XIU).

Les Canadiens ont ensuite créé le premier FNB à revenu fixe au monde en 2000 et le premier FNB de bitcoin en 2021.

« Aujourd’hui est un jour de célébration. Nous devrions être très fiers de ce que nous avons créé au Canada », a affirmé Peter Haynes, directeur général, responsable des produits indiciels et de la recherche sur la structure du marché chez Valeurs mobilières TD, lors de l’événement.

Peter Haynes, qui a participé au lancement des TIPs, a toutefois relevé « certains signes d’alarme qui commencent à clignoter » dans le secteur des FNB.

« Tous les FNB ne sont pas créés de la même manière », rappelle-t-il. Entre autres choses, le secteur devrait compartimenter les FNB qui utilisent l’effet de levier dans une catégorie distincte des autres FNB, suggère Peter Haynes, afin de « faciliter la gestion des risques du côté des vendeurs ».

Aujourd’hui, les actifs sous gestion (ASG) des FNB au Canada tournent autour de 560 G$, soit près du triple des 205 G$ d’ASG enregistrés en 2019, rapporte Eli Yufest, directeur exécutif de l’Association canadienne des FNB (ACFNB).

« Nous avons le vent en poupe, commente-t-il. Les consommateurs reconnaissent les avantages des FNB, et ils le prouvent en investissant. »

Tiffany Zhang, chercheuse en produits financiers, souligne que même si « 35 ans, ça paraît long, on a l’impression que le secteur est encore très jeune », alors que l’engouement pour les FNB se poursuit.

Les fonds ont accumulé plus de 8 G$ d’actifs au cours de chacun des cinq derniers mois, note Tiffany Zhang, vice-présidente de la recherche sur les FNB et les produits financiers à la Financière Banque Nationale. Et les FNB ont dépassé les fonds communs de placement au cours des trois dernières années, « malgré le fait qu’ils détiennent environ 18 % de part de marché par rapport aux fonds communs de placement ».

Cette demande est alimentée par les investisseurs à escompte en ligne, les conseillers et les investisseurs institutionnels. En conséquence, les gestionnaires d’actifs lancent plusieurs nouveaux produits chaque mois, avec déjà 1 500 FNB nationaux à ce jour, et ce n’est pas près de s’arrêter, assure Tiffany Zhang.

« Le fait que nous ayons autant de choix différents donne également aux investisseurs l’outil nécessaire pour construire un portefeuille très équilibré dans un environnement volatil, et c’est ce que nous constatons cette année, sans aucun doute », affirme-t-elle.

Selon Ian Bragg, vice-président de la recherche et des statistiques de l’Institut des fonds d’investissement du Canada, la vaste gamme d’options d’investissement est une « histoire positive » pour les Canadiens qui, dans l’ensemble, épargnent en vue de leur retraite.

Ian Bragg s’attend à ce que l’effet de marché joue un rôle plus important dans la trajectoire des FNB dans les années à venir. « Pendant la majeure partie de l’histoire des FNB, la croissance a été alimentée par les créations nettes. Mais à mesure que cette base d’actifs s’élargit, la croissance viendra davantage de l’appréciation des titres sous-jacents au fil du temps. »

Pat Chiefalo, responsable des FNB et des stratégies indexées pour le Canada chez Invesco, travaille dans le secteur des FNB depuis des années. Il se souvient d’une époque où le nombre de fournisseurs de FNB dans le pays avoisinait les dix. Ils sont aujourd’hui 45, et 34 d’entre eux vendent également des fonds communs de placement.

Il se souvient également du moment où l’encours total des FNB a franchi le seuil du demi-milliard de dollars à la fin de l’année 2024, une « étape cruciale » selon lui.

Pat Chiefalo a également évoqué des périodes difficiles, telles que la correction du marché en 2008-2009 et la pandémie de la COVID-19.

« Ces périodes ont été marquées par des tensions incroyables sur le marché et les FNB ont continué à répondre aux attentes des investisseurs », rappelle-t-il.

Pour ce qui est de l’avenir, Pat Chiefalo estime que le secteur a encore des progrès à faire.

« Ce n’est pas un marché que je considère comme mature. Je pense que c’est un marché qui a encore une croissance significative devant lui. »