Les portefeuilles des clients devraient-ils exclure les producteurs d’hydrocarbures, les fabricants d’armes et les vendeurs de tabac ?
« Les exclusions sont choses du passé. Désormais, les avoirs gérés selon l’optique ESG font plutôt appel au principe de surpondération des sociétés ayant des impacts positifs en la matière. Inversement, les sociétés ayant des impacts négatifs sont sous-pondérées », a dit Jack Manley, vice-président chez J.P. Morgan’s, à l’occasion d’un webinaire organisé par Canada Vie, mercredi dernier.
Animé par Ian Filderman, vice-président, Développement des produits, Solutions de gestion du patrimoine chez Canada Vie, ce webinaire a constitué l’occasion d’en savoir davantage sur la vision de l’investissement orienté vers les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) chez J.P. Morgan Asset Management.
Selon les statistiques présentées lors du webinaire, cette firme gère activement 2,3 billions de dollars d’actifs selon une approche ESG. Cela constitue 97 % de son actif total activement géré.
Jeunes et moins jeunes
Stratège des marchés mondiaux au sein de l’équipe de stratégie des marchés mondiaux de J.P. Morgan Asset Management, Jack Manley a souligné l’importance de prendre le train en marche.
« Les jeunes sont plus conscients [que leurs aînés] des facteurs ESG et des questions d’environnement. Et il y aura prochainement de grands transferts de patrimoine d’une génération à l’autre », a-t-il dit.
Le stratège de J.P. Morgan a pris soin d’ajouter que les moins jeunes n’échappent pas à cette vague. « On s’attend à ce que la proportion d’adultes américains soucieux des changements climatiques augmente à l’avenir », illustre-t-il.
La demande des consommateurs se déplace ainsi vers des biens qui ne consomment pas d’énergies fossiles, comme les véhicules électriques. Jack Manley a également donné l’exemple du secteur des pharmaceutiques et des biotechs comme étant emblématique de la vague ESG.
De meilleurs rendements ?
L’investissement selon des facteurs ESG permet-il d’obtenir de meilleurs rendements ? À cette question, le VP de J.P. Morgan’s a choisi de répondre par un certain raisonnement.
Tout d’abord, il note que les filtres ESG réduisent l’impact des sociétés ayant des défauts de gouvernance. Ces filtres éliminent aussi les sociétés « à haut risque », par exemple en raison de modèles d’affaires inadaptés aux conditions actuelles. « Qui veut investir dans des sociétés qui ne tiennent pas debout? », s’exclame Jack Manley.
De plus, a-t-il poursuivi, les ventes de produits issus d’entreprises favorisant les critères ESG ne peuvent qu’augmenter, comme c’est le cas des énergies renouvelables.
« Les marchés ne reconnaissent pas suffisamment les opportunités créées par les sociétés gérées selon une approche ESG. Le potentiel de rendement de l’ESG est grand », a-t-il dit.
Pour sa part, Ian Filderman, vice-président de Canada Vie, a dit s’attendre à l’augmentation de la demande de produits d’investissements de type ESG.
Le 20 septembre dernier, Canada Vie mettait d’ailleurs en marché ses premiers portefeuilles de fonds communs aux couleurs ESG. Le 22 novembre, ce sera au tour des fonds distincts alors qu’apparaîtront les premiers portefeuilles de fonds distincts ESG signés par Canada Vie.