En mai, les fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens ont enregistré 2,6 milliards de dollars (G$) en créations nettes. Il s’agit d’une légère hausse par rapport au mois d’avril, où les créations nettes s’étaient chiffrées à 2,0 G$, selon une analyse de Banque Nationale Marchés Financiers (BNMF). L’actif géré cumulatif en FNB canadiens s’élevait à 339 G$ à la fin mai, comparativement à 344 G$ en avril.

Les FNB à revenu fixe ont continué à mener le bal avec des créations nettes de 1,9 G$, un niveau qui reste stable par rapport au mois précédent. Les FNB d’actions ont connu pour leur part des entrées nettes de 584 M$ après le mois dernier dans le rouge.

Les FNB du marché monétaire ont affiché un léger ralentissement en mai avec des créations nettes de 973 M$, sous la barre du milliard de dollars récolté le mois précédent, tandis que les FNB d’obligations canadiennes ont pris de la vigueur avec des entrées de 522 M$ comparativement à 419 M$ le mois précédent.

LES FNB d’actions canadiennes reprennent du galon

Les FNB d’actions ont renversé la tendance d’avril. Ils ont attiré des entrées de 640 M$ en mai par rapport à des rachats nets de 263 M$ un mois plus tôt, causées principalement par la baisse de la demande pour les FNB d’actions canadiennes et américaines.

Les FNB d’actions canadiennes ont toutefois repris du galon, avec des entrées nettes de 640 M$ en mai, après des rachats de 836 M$ en avril. Les FNB d’actions internationales ont moins bien performé, avec des entrées nettes de 433 M$, deux fois moins importantes par rapport à celles du mois précédent. Les marchés émergents (XEC) et le Japon (ZJPN, JAPN/B) ont réussi à tirer les marrons du feu, stimulés par les sommets historiques du marché boursier japonais, selon le rapport de BNMF.

Les FNB d’actions américaines ont continué leur dégringolade. Ils ont enregistré des sorties de 488 M$ le mois dernier, principalement du côté des FNB d’actions américaines à marché large (ZSP, XUS, XQQ). Depuis le début de l’année, les sorties des FNB d’actions américaines ont totalisé 1,6 G$.

Malgré les résultats décevants des grandes banques canadiennes au deuxième trimestre 2023, les FNB du secteur financier (ZEB, HMAX) ont bien performé en mai avec des entrées nettes de 323 M$, estime BNMF. « Le cours de leurs actions s’en est ressenti, mais les investisseurs en FNB n’ont pas été découragés », signalent ses analystes.

Les FNB d’actions du secteur financier, qui avaient fait l’objet d’une forte demande en mars (1,4 G$), avaient subi des sorties nettes de 206 M$ en avril, à la suite de la crise bancaire qui a entraîné les faillites des banques Silicon Valley, Signature et First Republic. Les FNB du secteur financier devancent actuellement ceux de l’énergie (75 M$) et des services publics (73 M$), qui avaient également subi des sorties de capitaux.

Les FNB d’actions thématiques enregistrent des entrées nettes de 20 M$. Le sous-secteur des FNB d’actions ESG est pour sa part passé dans le rouge (- 17 M$). Les FNB de matières premières et les FNB à effet de levier inversé restent plutôt stables.

De leur côté, les FNB de dividendes/revenus (VDY, IDIV/B) ont enregistré des entrées (254 M$), ce qui témoigne de la demande persistante de revenus de la part des investisseurs en actions, selon BNMF.

Quelques émetteurs de FNB ont concentré les flux entrants du mois de mai. La palme revient à RBC iShares, qui affiche des entrées nettes de 751 M$, suivie de Vanguard (379 M$), TD (298 M$) et Banque Nationale (260 M$). BMO et Mackenzie ont enregistré pour leur part de faibles rachats.

Enfin, le mois de mai a accueilli une éclosion de nouveaux produits : 27 nouveaux FNB ont vu le jour, soit le plus grand nombre de lancements depuis octobre 2022, ce qui porte leur nombre total de fonds à 1 346.

Engouement « inextinguible »

Depuis le début de l’année, les FNB canadiens ont recueilli 15 G$ en créations nettes, dont 9,2 G$ pour les fonds de titres à revenu fixe et 4,7 G$ pour les fonds d’actions.

Toutes les régions autres que les États-Unis ont enregistré des entrées de plus d’un milliard de dollars cette année, tandis que les États-Unis ont subi des sorties de 1,6 G$, menées par le ZSP, même si l’indice S&P 500 a enregistré un rendement de 10 % en 20 ans, signale BNMF.

« L’engouement pour les titres du marché monétaire ou les titres assimilables à des liquidités semble inextinguible, surtout maintenant que ces FNB ont un rendement proche de 5 % », mentionnent les analystes qui ont produit le rapport.

Les FNB du marché monétaire ont enregistré des entrées de 4,8 G$ depuis le début de l’année. Ils sont suivis par les FNB d’obligations du gouvernement canadien, avec 2,2 G$, puis par les FNB d’obligations globales du Canada, avec 1,3 G$.

« Il semblerait que les utilisateurs de FNB de titres à revenu fixe adoptent une approche d’investissement en forme d’haltère – les FNB à ultra-court terme et à long terme ont enregistré les entrées les plus importantes, tandis que les FNB à court terme ont perdu des actifs en raison des sorties de capitaux », lit-on dans la note.