Robert Swanson , directeur et stratège principal des marchés à Cambridge Gestion mondiale d’actifs, favorise encore les actions aux dépens des titres à revenu fixe dans le cadre du fonds de répartition de l’actif dont il est responsable. « Mais en réalité ces deux catégories d’actifs ne sont plus bon marché. » Les titres à revenu fixe sont surévalués et les actions deviennent chères elles aussi, dit-il.
Compte tenu des problèmes que posent les évaluations, « cela fait quelque temps que nous augmentons notre position liquide dans le fonds équilibré. » Ces liquidités, dit M. Swanson, sont principalement mises de côté pour acheter des obligations, « mais nous pourrions aussi en déployer une partie dans les actions si un recul important intervient sur les marchés boursiers. »
Établi à Boston, Robert Swanson dit que son enthousiasme pour les actions par rapport aux obligations est né au début de 2009, lorsque les marchés boursiers ont touché le fond. « Beaucoup d’actions ont nettement rebondi depuis lors et certaines ont atteint ou sont en passe d’atteindre nos évaluations cibles. »
Quant aux perspectives macroéconomiques, Robert Swanson dit que les taux d’intérêt aux États-Unis devraient augmenter en 2015, ce qui représente un frein pour les obligations. L’augmentation des taux d’intérêt sera probablement plus modeste que ce qui était prévu il y a un an, dit-il. À ce stade-là, les marchés financiers étaient focalisés sur la réduction possible du programme d’achat d’obligations par la Réserve fédérale américaine au début de 2014.
« La Fed n’a cessé de réduire ses achats d’actifs depuis janvier 2014 et a récemment mis un terme à ce programme », dit M. Swanson. Les taux d’intérêt américains n’ont pas augmenté pour l’instant, dit-il, en partie en raison de la faiblesse économique mondiale et de l’afflux aux États-Unis de fonds en provenance d’autres régions, l’Europe et le Japon par exemple.
L’économie américaine se renforce tous les jours, dit Robert Swanson, et on s’attend à une hausse de 4 % de son produit intérieur brut en 2015. À l’heure actuelle, le taux de l’inflation américaine est d’environ 2%, ce qui donne une augmentation attendue de 2% de son PIB réel (ajusté à l’inflation).
Le taux des obligations sur 10 ans du Trésor américain est d’environ 2,3 %. Selon M. Swanson, cela signifie que le taux d’intérêt réel (après déduction de l’inflation de 2 %) de ces obligations est à peine positif. « Cette situation est un peu en déséquilibre par rapport au taux de croissance du PIB, et pourrait le demeurer encore quelque temps. »
Un bonus pour l’économie américaine et pour le consommateur américain est la faiblesse récente du prix du pétrole, bien que ce ne soit pas une bonne nouvelle pour les producteurs, dit Robert Swanson.
« Les données fondamentales pour cette matière première sont faibles, dit Robert Swanson. À l’heure actuelle, la croissance mondiale de la production de pétrole dépasse celle de la demande. De plus, cette marchandise a mauvaise presse, ce qui pénalise aussi le cours du pétrole ». Il faudra du temps pour écouler l’excédent de production, dit-il, mais l’offre et la demande se rééquilibreront lorsque la demande mondiale augmentera et que certains producteurs réduiront leur production.
Robert Swanson, qui a plus de 30 ans d’expérience dans l’industrie, s’est joint en 2011 à Cambridge, un groupe gestionnaires de portefeuille séparé sous l’égide de Placements CI. À Cambridge, il est aux commandes du Fonds mondial de dividendes Cambridge CI et du produit équilibré phare, la Catégorie de société canadienne de répartition de l’actif Cambridge CI , qu’il cogère avec son collègue Brandon Snow .
Le mandat du fonds équilibré lui offre une « souplesse considérable » quant aux affectations par catégorie d’actifs et par secteur, « dans ce qui est un portefeuille géré prudemment », dit Robert Swanson. La limite, dit-il, est d’ordre géographique car le contenu étranger est limité à 49 %.
À l’heure actuelle, la Catégorie de société canadienne de répartition de l’actif Cambridge CI est composée à 58 % d’actifs canadiens, ce qui inclut les 30 % de liquidités du fonds. Les 42 % restant sont détenus principalement dans des actions américaines.
En plus de ses 30 % de liquidités, le fonds détient 10 % dans des obligations, principalement des titres à rendement élevé des deux côtés de la frontière. Ceux-ci ont une durée moyenne de trois ans, qui est bien inférieure à celle des grands indices boursiers des deux pays. La composante en actions du fonds, y compris les fiducies de placement immobilier, est de 60 %.
La discipline de Cambridge consiste à acheter des entreprises de qualité à un prix raisonnable. Les compagnies cibles tendent à être à grande capitalisation, dit Robert Swanson. Il indique qu’au sein de sa portion en actions, Brandon Snow et lui-même ont dernièrement réduit la pondération du fonds dans le secteur énergétique, qui consiste principalement en avoirs dans les compagnies énergétiques canadiennes.
Plus précisément, ils ont vendu les avoirs du fonds dans Peyto Exploration & Development Corp. PEY et diminué des avoirs énergétiques, par exemple EnCana Corp. ECA et Keyera Corp. KEY . En même temps, ils ont augmenté leurs avoirs dans la société canadienne Tourmaline Oil Corp. TOU , qui constitue l’une des actions les plus importantes du fonds.
« Je connais l’équipe de direction de Tourmaline depuis longtemps, dit Robert Swanson. Michael Rose, président directeur général, et d’autres membres importants de son équipe, ont brillamment construit et géré d’autres compagnies énergétiques canadiennes, ajoute-t-il, et sa production augmente. »
Avec le produit net issu de la réduction des pondérations énergétiques, MM. Swanson et Snow vont faire leur magasinage ailleurs, notamment dans les biens de consommation. Ils ont augmenté la position de Viacom VIAB . « Dans l’espace des médias, le contenu est roi, et cette compagnie de divertissement, qui crée des programmes télévisés, des films, des vidéos et d’autres produits de divertissement, offre une gamme solide de produits, dit Robert Swanson. Viacom génère de solide flux de trésorerie, et c’est le genre de chose auquel nous sommes attachés. »
Un nouveau nom du secteur des biens de consommation a été ajouté au portefeuille : Starbucks SBUX . Ce gros détaillant mondial de café, de thés et de collations prévoit une augmentation de ses marges de profits et de ventes, dit Robert Swanson. L’équipe a ajouté Starbucks au portefeuille lors de la chute boursière du mois d’octobre.
Le nom le plus important du portefeuille dans le secteur de la consommation est la société canadienne George Weston WN . Cette société et ses filiales représentent à la fois le plus gros détaillant de produits alimentaires et de produits pharmaceutiques au Canada. George Weston est aussi une force importante dans la boulangerie et les produits congelés.
Dans le secteur de la technologie, un nouveau nom ajouté au fonds lors de la correction boursière d’octobre est le géant de l’Internet, Google. GOOGL . « Nous avons établi une petite position dans ce titre, dit Robert Swanson. La compagnie est en train de développer sa gamme de produits. »
Dans le secteur des services financiers, la Catégorie de société canadienne de répartition de l’actif Cambridge CI ne détient pas d’avoir dans les actions bancaires canadiennes et se concentre plutôt sur les banques américaines qui ont survécu à l’effondrement des services financiers américains en 2008.
Les banques américaines en sont dans le cycle à une étape différente des banques canadiennes, dit Robert Swanson. « Les banques américaines ont été confrontées à la dégringolade du marché immobilier américain et ont requinqué leurs bilans financiers, et nous commençons à voir les signes d’une croissance des prêts aux États-Unis, ce qui est essentiel à la reprise économique. »
En revanche, les banques à charte canadiennes ont toujours affaire à un marché de l’habitation dont les prix sont en augmentation, et à des consommateurs dont l’endettement continue à empirer. « Les banques américaines ont déjà été pré-rétrécies, et leurs évaluations sont plus attrayantes que celles des banques canadiennes. »
Toutefois, le fonds a évité les grandes banques d’affaires américaines. « Celles-ci ont été la cible d’un examen rigoureux des organismes de réglementation et, dans certains cas, on les a forcées à payer des amendes élevées. » Le fonds a préféré investir dans de petite intervenants qui ne sont pas en ligne de mire et qui ont appris à survivre.
MM. Swanson et Snow ont récemment augmenté leur participation à Signature Bank SBNY durant le recul boursier d’octobre. « C’est une banque multiservices axée sur les PME et les propriétaires d’entreprises. « Signature se targue d’avoir des relations solides dans ce marché », dit M. Swanson.
La plus grosse pondération bancaire en portefeuille est U.S. Bancorp. USB . Cette banque, dit-il, a mieux surmonté la récession que la plupart des autres banques américaines.