Tout d’abord, une fintech financée par Power Corporation (via son fonds Portag3 Ventures) du nom de Koho a annoncé mercredi dernier le lancement d’une application ayant pour but de calculer les frais bancaires, incluant ceux qui pourraient être cachés ou moins visibles à leurs usagers. Selon Koho, les consommateurs paieraient trop cher en frais bancaires, soit en moyenne 159 $ par année.
Ces échos d’une fintech torontoise venaient peu de temps après une déclarations sans équivoque de Paul Desmarais III, le petit-fils du fondateur de Power Corporation (1927-2013), concernant ces mêmes frais.
« Les Canadiens ont le droit de savoir quels frais ils paient pour leurs comptes bancaires, incluant les différentes transactions bancaires. Cette transparence n’existe pas à l’heure actuelle », avait dit Paul Desmarais III en mars dernier, tel que rapporté par l’agence de nouvelles financières Bloomberg.
Le site de Koho n’y va pas de main morte en empruntant un langage d’activisme actionnarial.
Citant Democracy Watch, un site dont la mission auto-proclamée consiste à rendre « les gouvernements et les entreprises plus responsables », Koho affirme que « les six grandes institutions prêteuses ont attribué des primes et bonis de 11,3 G$ à leurs dirigeants en 2017 ». Faisant un lien direct entre ces 11,3 G$ et les frais bancaires, Koho affirme que les Canadiens se trouvent à payer des frais parmi les plus élevés au monde.
Se présentant comme « l’alternative à l’expérience bancaire traditionnelle », Koho n’émet à l’heure actuelle que des cartes de crédit Visa pré-payées et rechargeables. Elles sont associées à une application permettant à ses utilisateurs de suivre leurs dépenses. Toutefois, précise la FAQ en français de Koho, ce produit « agit comme un compte de banque », autorisant les dépôts directs, le paiement de factures et les virements de fonds électroniques.
À la question « Êtes-vous une banque ? », la FAQ répond ceci : « Non, nous ne sommes pas une banque. La Compagnie de fiducie Peoples est notre partenaire, une institution financière à charte fédérale canadienne qui est basé [sic] à Vancouver. C’est eux qui tiennent nos fonds. »
Bourrées de fautes d’orthographes, écrite dans une langue bizarre, la FAQ en français de Koho signale que « présentement l’application est disponible seulement en anglais mais nous voulons un jour la traduire. »