Photo portrait de Guillaume Fauteux.
Crédit photo : UV Assurance.

« On sent que l’industrie bouillonne ! », nous dit Guillaume Fauteux après avoir pris connaissance de Tech Trend Radar 2021 : A discussion of insurance trends. Cette étude d’une centaine de pages porte sur les tendances technologiques de l’heure en assurance.

Vice-président, développement des affaires et marketing, Assurance individuelle et investissement-retraite chez UV Assurance, Guillaume Fauteux est familier avec cette analyse annuelle de Munich Re. Il a déjà travaillé aux bureaux de Munich Re Canada à Toronto à titre d’AVP au développement d’affaires, solutions d’assurances.

« Cette étude illustre bien le positionnement de l’industrie à l’égard des nouvelles technologies. Elle identifie également les jeunes pousses, les assurtechs, parmi les plus prometteuses de l’industrie », dit Guillaume Fauteux.

Notons que la filiale d’investissement de Munich Re, Munich Re Ventures, vient de lancer un nouveau fonds de capital-risque doté d’une enveloppe de 500 M$ qui investira dans les assurtechs. Son premier fonds a déjà injecté plus de 280 M$ dans trente-six jeunes pousses.

L’assurance de dommages en tête

Le secteur de l’assurance de dommages est le principal bénéficiaire de l’innovation technologique, qu’elle soit près, ou non en voie de se concrétiser. C’est le cas, par exemple, des progrès enregistrés en « réalité augmentée », en technologie « haptique » (toucher), dans l’Internet des objets (IdO), dans les « objets autonomes » (comme les drones) et dans la vision par ordinateur.

Exemple parmi d’autres : les évaluateurs de sinistres pourront éventuellement effectuer leur travail à distance, sans se rendre sur les lieux de sinistres, grâce aux développements des technologies haptiques et avec l’aide de drones envoyés sur le terrain.

« Certaines de ces technologies ne sont applicables qu’en assurance de dommages. Toutefois, les assureurs de personnes sont aussi handicapés par leurs systèmes informatiques de type legacy. Cela constitue un frein à l’adoption de nouvelles technologies », de dire Guillaume Fauteux.

Les enjeux propres à la protection de la vie privée et des renseignements personnels constituent une autre contrainte majeure qui pèse lourd en assurance de personnes.

« Le développement d’applications issues du big dataexige de grandes masses de données. Même si l’identité des sources de ces données reste masquée, il n’en reste pas moins qu’il faut accepter que ses propres données soient éventuellement colligées. Ce n’est pas évident ! », constate le VP de UV Assurance.

Les technologies d’identités numériques en constituent l’exemple parfait. « L’évaluation des risques en assurance santé peut être entièrement basée sur les identités numériques. Un dossier de santé complet rendrait obsolètes les questionnaires exhaustifs », constate Munich Re.

Le réassureur ajoute toutefois que les identités numériques doivent être protégées contre le vol et les abus de toutes sortes. Et que dans certains contextes culturels, la notion de vie privée peut également être une pierre d’achoppement.

IA

L’intelligence artificielle (IA) se prête davantage aux innovations technologiques en assurance de personnes. « Au cours des dernières années, l’intelligence artificielle a fait des bonds de géant. Il y a un désir et de grands besoins chez les assureurs de personnes à cet égard », constate Guillaume Fauteux.