Malgré l’intérêt significatif des investisseurs envers l’investissement axé sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), les apports de capitaux dans ce type de placement pourraient diminuer en 2022.
C’est entre autres ce que prévoit, pour le marché canadien des fonds négociés en Bourse (FNB), une équipe de Banque Nationale Marchés financiers, dont fait partie Patrick McEntyre, directeur, co-chef des ventes institutionnelles de FNB chez Banque Nationale Marchés financiers.
« Sous la pression d’investisseurs préoccupés par l’écoblanchiment, les agences de notation, les auditeurs et les émetteurs vont resserrer les critères de qualification d’un investissement « ESG ». Malgré cela, les nouvelles règles de divulgation resteront fondées sur des principes, ce qui limitera la capacité des analystes à comparer facilement les entreprises », écrivent les auteurs de la note.
Sur le plan de l’investissement ESG, ces derniers s’attendent également à ce que les fournisseurs d’indices monétisent davantage leurs offres en utilisant de plus en plus de données propriétaires dans la construction des indices. « Le suivi des indices construits à partir de données ESG ou fondamentales nécessitera de s’abonner aux données de l’indice ainsi qu’aux données brutes disponibles auprès d’un fournisseur de données indépendant, moyennant des frais ! », préviennent-ils dans leur document.
Autres prédictions pour 2022
Les fonds d’allocation d’actifs connaîtront la plus forte croissance relative de sa part de marché parmi toutes les catégories d’actifs de FNB, selon les auteurs. La prolifération des investisseurs individuels au cours de l’année écoulée a déjà alimenté une croissance considérable de la catégorie, les actifs sous gestion passant de 8 G$ à 15 G$ en 2021.
« Cette tendance s’accélérera en 2022, à mesure que les particuliers prendront conscience de l’existence de cette catégorie de FNB », assurent les auteurs du rapport. Dans le secteur des fonds communs de placement, l’actif en fonds d’allocation d’actifs, aussi désignés « fonds équilibrés » s’établit à 48 %, comparativement à 5 % pour le secteur des FNB. Cette dernière proportion devrait continuer de se rapprocher de la première en 2022, selon l’équipe de Banque Nationale Marchés financiers.
Par ailleurs, les lancements de produits de FNB mettront à nouveau l’accent sur la gestion active discrétionnaire, prévoit-elle.
« Le Canada peut se vanter d’avoir la plus grande part de FNB à gestion active au monde (43 % des FNB cotés, 24 % des actifs sous gestion), car nous avons bénéficié d’une convergence entre la gestion active et les FNB, contrairement aux États-Unis où la bataille entre les FNB actifs et les FNB passifs persiste », indique-t-on dans la note.
Or cette tendance a été reléguée au second plan l’an dernier, car le secteur canadien des FNB a été bombardé de produits thématiques et indiciels. Les FNB indiciels représentaient alors près de 60 % des nouveaux produits lancés.
Enfin, les auteurs de Banque Nationale Marchés financiers s’attendent à ce que le projet de regroupement au sein d’un même organisme d’autoréglementation des activités de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) et de l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM) soit plus long que prévu.
« La fusion entre l’OCRCVM et l’ACFM sera à nouveau reportée à 2023 au mieux », indiquent-ils.