Fidelity a embauché en janvier dernier Andrew Clee, vice-président, FNB, chez Fidelity Canada, afin de coordonner le lancement de ces FNB. Celui qui a été gestionnaire de portefeuille et analyste de fonds chez Raymond James explique à Finance et Investissement des éléments de sa méthodologie.
« Nous avons utilisé les connaissances approfondies de nos gestionnaires de portefeuilles actifs pour construire la méthodologie des fonds. On peut dire que ces fonds sont actifs dans leur conception, mais passifs dans leur exécution », résume-t-il.
Rappelons que Fidelity a lancé quatre FNB axés sur le facteur dividende en septembre, dont deux qui ont une version neutre à l’égard des devises. Tous ces FNB ont aussi leur pendant en fonds commun. Les FNB sont assortis de frais de gestion variant de 0,35 % à 0,45 % alors que leurs équivalents en fonds commun de série F ont des frais semblables.
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Parmi les nouveaux FNB, on compte un FNB qui mise sur les actions canadiennes qui offrent un dividende élevé ainsi que deux FNB analogues, dont l’un qui mise sur les actions américaines et l’autre, sur les actions internationales.
Le quatrième fonds, le FNB indiciel Fidelity Dividendes américains pour hausses de taux, est unique en son genre. Ce fonds vise à reproduire, avant déduction des frais, le rendement de l’indice Fidelity Canada Dividendes américains pour hausses de taux. Cet indice contient des actions de sociétés américaines à grande et à moyenne capitalisation qui versent des dividendes, qui prévoient continuer à verser des dividendes et à les faire croître et qui présentent une corrélation positive des rendements par rapport à la croissance des rendements sur 10 ans des Bons du Trésor américain. Le groupe d’actions envisagées pour l’indice est composé des 1 000 actions des sociétés américaines les plus importantes selon la capitalisation boursière rajustée en fonction du flottant.
« C’est le premier FNB lancé sur le marché canadien qui a une stratégie qui utilise des actions et qui tient compte du contexte de hausse des taux d’intérêt », indique Andrew Clee.
Le facteur « dividende » a tendance à sous-performer dans les marchés haussiers et dans un environnement de hausse des taux d’intérêt, étant donné qu’il surpondère les secteurs des télécommunications, des services publics et l’immobilier, soutient Andrew Clee : « Ce fonds isole les actions qui sont les moins sensibles à une hausse des taux d’intérêt. C’est une belle façon de se couvrir contre une hausse des taux d’intérêt et qui a plus de chance de mieux performer que les autres fonds de dividende dans un marché haussier. »
Éléments de méthodologie
Étant donné que les décisions d’investissement des FNB seront guidées par des algorithmes et non supervisées par des gestionnaires de portefeuille, Fidelity s’est assurée de minimiser certains biais méthodologiques dans la conception des FNB de dividendes.
« Nous allons choisir les titres en tenant compte du rendement en dividendes (dividend yield), mais nous avons aussi tenu compte du ratio de distribution dividendes/bénéfice (pay-out ratio) afin de s’assurer que les bénéfices de l’entreprise puissent continuer de payer les dividendes. Si les bénéfices ne sont pas suffisants, les entreprises sont à risque de couper leur dividende [ce qui est généralement mal perçu par les marchés] », explique Andrew Clee.
Cela crée un léger biais en faveur du facteur « qualité », ce qui offre une certaine protection découlant d’une baisse de marché, ajoute-t-il.
Actuellement, les titres des portefeuilles de FNB ont une exposition plus élevée aux secteurs industriel et technologique par rapport à une stratégie de dividende traditionnelle, mais sont aussi moins exposés aux titres des télécommunications, des services publics et des fiducies de placement immobilier, selon Andrew Clee.
Généralement, les entreprises qui augmentent leurs dividendes sont aussi celles qui ont une plus faible capitalisation boursière. Pour gérer ce biais en faveur des petites capitalisations, la méthodologie de l’indice des FNB lancés n’investit que parmi les plus importantes sociétés.
Ainsi, le groupe d’actions envisagées pour le FNB indiciel Fidelity Dividendes canadiens élevés est composé des 300 actions canadiennes des sociétés les plus importantes selon la capitalisation boursière rajustée en fonction du flottant. Pour le FNB indiciel Fidelity Dividendes américains pour hausses de taux et le FNB indiciel Fidelity Dividendes américains élevés, il s’agit des 1 000 actions des sociétés américaines les plus importantes selon la capitalisation boursière. Et pour le FNB indiciel Fidelity Dividendes internationaux élevé, le groupe d’actions envisagées comprend 1 000 actions des sociétés internationales de marchés développés les plus importantes, à l’exclusion des actions de sociétés établies au Canada et aux États-Unis, selon la capitalisation boursière.
« Nous ne voulons pas que la capitalisation boursière commande la performance des FNB, mais nous voulons que ce soit les dividendes qui le fassent », dit Andrew Clee.
Les FNB de Fidelity visent également à éviter qu’une entreprise ait un poids démesuré dans son secteur respectif. Par exemple, dans le secteur bancaire, l’action de la Banque Royale aura la même pondération que l’action de la CIBC, même si la première a une capitalisation plus importante que la seconde.
« Cela réduit le risque de concentration dans une seule entreprise. Nous voulons que les dividendes soient à l’origine du rendement et non le profil d’un acteur majeur d’un secteur donné », indique Andrew Clee.
Enfin, pour éviter que les FNB aient un biais en faveur d’un secteur donné, la méthodologie des FNB prévoit des limites de concentration sectorielles. « Nous voulons livrer un rendement en dividendes concurrentiel avec substantiellement moins de risque de concentration en étant plus diversifiés de manière sectorielle. C’est pourquoi nous avons travaillé à retirer certains biais liés aux dividendes », mentionne-t-il.
Comment les utiliser?
Selon Andrew Clee, ces fonds pourraient convenir aux clients baby-boomers à la recherche de source de revenus, puisque ces FNB distribueront chaque mois leurs revenus de dividendes.
« Avec le vieillissement de la population, nous savons que l’une des grandes demandes sur le marché est le besoin de tirer un revenu de placement. Nos nouveaux FNB et fonds communs de placement axés sur le Facteur Dividende de Fidelity sont conçus de façon ingénieuse pour procurer exactement cela – un revenu mensuel », note Rob Strickland, président, Fidelity Investments Canada, dans un communiqué diffusé en marge du lancement.
Ces FNB peuvent aussi servir aux conseillers qui souhaitent avoir une exposition stratégique aux dividendes. Ils peuvent les aider à réduire les risques inhérents aux autres actifs qu’ils détiennent dans les portefeuilles de leurs clients. Ils peuvent aussi permettre aux conseillers d’exprimer perspective par rapport à l’actuel cycle économique.
« Certains facteurs ont tendance à faire mieux durant certaines phases du cycle économique. Par exemple, si vous pensez qu’on s’en va vers une récession, sachez que les facteurs « dividendes », « volatilité contrôlée » et « qualité » ont tendance faire mieux », note Andrew Clee.
Fidelity a retenu les services des gestionnaire de portefeuille de Geode Capital Management et de CGGSS pourqu’elles agissent à titre de sous-conseillers des FNB Fidelity.
Par ailleurs, Fidelity a lancé un fonds commun à gestion active de FNB, le Fonds Fidelity FNB indiciel Dividendes mondiaux tactiques. Ce fonds offre une exposition aux dividendes mondiaux et approche axée sur les résultats visant à procurer un revenu mensuel. « Conçu par une équipe de placement chevronnée dans le but de générer un revenu dans une conjoncture en constante évolution, ce fonds n’est pas un fonds commun de placement indiciel. Il peut investir dans des fonds sous-jacents qui ne sont pas gérés par Fidelity », indique Fidelity dans un communiqué.