Après une décennie où ils ont été progressivement boudés, les titres à revenu fixe sont en train de faire leur retour dans les portefeuilles, à la faveur de rendements tirés par les taux d’intérêt élevés.
La décennie écoulée a vu les banques centrales réduire les taux d’intérêt au point que les rendements réels des titres à revenu fixe sont arrivés à un niveau nul, voire négatif.
La situation a complètement changé avec la politique des banques centrales de relèvement des taux d’intérêt depuis deux ans, destinée à combattre l’inflation.
Cela explique que les rendements obligataires ont plus que doublé au cours des trois dernières années, rééquilibrant le rapport risque/récompense entre les rendements des titres à revenu fixe et les rendements des actions, pointe une étude de RBC Gestion de patrimoine intitulée Le revenu fixe est de retour.
La sous-pondération des obligations pourrait donc prendre fin, d’autant que les rendements offerts par les obligations aujourd’hui approchent, et dans certains cas dépassent, les objectifs de rendement fixés dans de nombreux plans financiers, pointe RBC. « Le rendement d’un panier d’obligations composé à parts égales d’obligations d’État, d’obligations d’entreprises de bonne qualité et d’obligations à haut rendement a dépassé les 6 % pour la première fois depuis plus de dix ans », illustre l’étude.
Mais il reste à vaincre la réticence des investisseurs, échaudés par une décennie de rendements médiocres des titres à revenu fixe. Pour cela, il peut être intéressant de leur rappeler que, sur une longue période – de plusieurs décennies – ce type de placements est bien plus performant.« Une allocation de 43 % aux titres à revenu fixe n’a contribué qu’à environ 15 % du rendement total obtenu de 2013 à 2022, bien en deçà de la contribution moyenne d’environ 40 % que les titres à revenu fixe ont apportée au cours des décennies précédentes », souligne RBC.
Les perspectives de rendement sont même nettement meilleures pour les titres à revenu fixe pour la prochaine décennie, au moins, poursuit l’étude. À l’inverse, les rendements attendus pour les actions sont moins favorables, compte-tenu du ralentissement économique et de la possibilité d’une croissance moins robuste des bénéfices des entreprises.
« Les raisons de maintenir les allocations de portefeuille aux titres à revenu fixe en dessous de l’exposition ciblée à long terme qui a prévalu pendant plus d’une décennie ne sont plus convaincantes », conclut l’étude.