Dans un environnement difficile pour les revenus fixes, les investisseurs doivent envisager des alternatives aux obligations d’État dans leurs portefeuilles.
Depuis le début de l’année, l’indice FTSE Canada Universe All Government Bond a enregistré un rendement de -5,52 % ; et au premier trimestre, l’indice FTSE World Government Bond – Developed Markets (USD) a enregistré un rendement de -5,66 %.
« Les investisseurs doivent s’attendre à de faibles rendements pour les obligations d’État des marchés développés à long terme », a déclaré Éric Morin, analyste principal chez Gestion d’actifs CIBC, en entrevue avec Advisors’ Edge. Il a avancé plusieurs raisons pour appuyer son point de vue.
Premièrement, « les taux d’intérêt sont extrêmement bas – et ils sont nuls dans la plupart des cas », a-t-il noté. La Banque du Canada a maintenu son taux directeur à 0,25 % depuis mars 2020, date du début de la pandémie, et le taux directeur de la Réserve fédérale est nul depuis.
À mesure que l’économie se redresse et que les taux d’intérêt augmentent à long terme, l’impact négatif sur les prix des obligations sera « plus important que d’habitude », a expliqué Éric Morin, car les taux d’intérêt augmenteront à partir de niveaux très bas.
Dans le même temps, malgré cette augmentation des taux d’intérêt, ceux-ci convergeront probablement vers un niveau qui demeurera relativement bas.
« À long terme, les banques centrales viseront des taux directeurs extrêmement bas en raison d’une inflation tendancielle faible et d’un effet de levier élevé dans le système », a affirmé Éric Morin.
Une dernière raison pour laquelle il faut s’attendre à de faibles rendements pour les obligations d’État des marchés développés est que les banques centrales poursuivront leurs achats d’obligations en réponse à la pandémie.
Bien que la Banque du Canada ait annoncé le mois dernier son intention de réduire ses achats d’actifs de 4 à 3 milliards de dollars par semaine, la Réserve fédérale n’a fait aucune annonce en ce sens.
La poursuite de l’assouplissement quantitatif « continuera de freiner la partie longue de la courbe des taux », a annoncé Éric Morin. Par conséquent, les investisseurs en obligations d’État continueront de ne pas être récompensés pour leur exposition à la duration.
Pour contrecarrer les difficultés rencontrées par les obligations d’État des marchés développés, il suggère aux investisseurs de rechercher une catégorie d’actifs à revenu fixe offrant trois caractéristiques : des taux d’intérêt relativement plus élevés, des taux qui n’augmenteront pas de manière significative à long terme et une récompense pour le risque autre que la durée.
« Les obligations d’État émergentes ou un indice d’obligations d’État émergentes constituent une classe d’actifs qui répond à ces trois critères », a-t-il dit.
Dans son rapport sur les perspectives du deuxième trimestre, Franklin Templeton a déclaré privilégier certaines obligations souveraines de qualité libellées en dollars américains sur les marchés émergents, tant du point de vue du portage que du rendement total.
La société d’investissement internationale a déclaré qu’elle était prudente à l’égard de la dette émise par « des pays souverains frontaliers moins bien notés qui sont confrontés à un parcours difficile ».
Si les investisseurs allouent une part moins importante de leurs portefeuilles aux obligations d’État des économies développées, ils doivent tenir compte de l’augmentation du risque, qui dépendra de l’endroit où les investisseurs augmentent leurs allocations, a prévenu Éric Morin.
Une exposition accrue aux obligations d’État des marchés émergents signifie une plus grande exposition aux risques spécifiques à chaque pays, et les portefeuilles devraient par la suite avoir une diversification adéquate, a-t-il dit.
Cet article fait partie du programme AdvisorToGo, propulsé par la Banque CIBC. Il a été rédigé sans la contribution du commanditaire.