Les FNB sont maintenant des instruments de placement qui répondent bien aux besoins des conseillers comme des investisseurs.
Il est vrai, toutefois, que la gamme de FNB offerts était plutôt restreinte quand ceux-ci sont apparus sur le marché.
Par analogie, on pourrait comparer l’offre de FNB de cette période à la gamme de couleurs offertes aux acheteurs du modèle T de Henry Ford : « Le client peut choisir la couleur qui lui plaît, tant que c’est du noir. » Autrement dit, de la souplesse, mais sans possibilité de personnalisation.
Il y a dix ans à peine, seulement 10 entreprises offraient des FNB cotés à une Bourse au Canada et leur actif sous gestion combiné était de 66 milliards de dollars (G$). Au début de 2021, le nombre de manufacturiers avait atteint 39 et de façon combinée, ils étaient chargés de superviser 260 G$ répartis dans 1 040 fonds. Au fil de la progression de l’actif sous gestion, la gamme de produits s’est élargie, devenant de plus en plus complexe et personnalisée.
Les plus grands FNB canadiens continuent d’être principalement des fonds indiciels et, plus précisément, des fonds indiciels d’actions. Toutefois, les investisseurs canadiens qui achètent des parts de FNB peuvent maintenant choisir parmi une variété croissante de catégories d’actifs et de stratégies cotées au Canada : titres à revenu fixe, actions, produits de base (commodités), immobilier, métaux précieux ou encore stratégies alternatives.
Cette gamme étendue de produits, qui comprend des offres thématiques uniques, est le fruit des efforts continus et créatifs déployés par le secteur canadien des FNB pour répondre aux besoins du marché. Cette forte augmentation de l’offre, quoique frappante, ne s’est pas produite du jour au lendemain. Des articles d’Investment Executive écrits par Dwarka Lakhan parus il y a plus d’une décennie (An efficient, passive investment, 14 nov. 2011; ETF product pipeline just keep flow, 9 nov. 2012; Building a portfolio with ETFs, 12 nov. 2013) permettent de suivre l’évolution ayant mené à l’élargissement de cette offre.
Occasion pour les conseillers d’ajouter une réelle valeur
Les conseillers canadiens peuvent offrir une valeur ajoutée considérable à leurs clients en sélectionnant judicieusement, pour leurs portefeuilles, parmi une gamme diversifiée de FNB « traditionnels » indiciels et de FNB non indiciels à bêta intelligent qui tiennent compte de facteurs ou de secteurs en particulier.
Les conseillers peuvent également choisir parmi un nombre croissant de FNB thématiques qui offrent une exposition ciblée à des créneaux uniques. En quoi consiste l’offre? Selon le rapport sur les créations nettes de fonds (en anglais seulement) de la Banque Nationale du Canada de janvier : « … l’industrie canadienne des FNB ne cesse jamais d’innover. » Il est donc impossible de dresser un portrait exhaustif de la gamme des fonds qui sont offerts, car le secteur ne cesse de proposer de nouvelles idées plus surprenantes les unes que les autres.
En septembre 2020, les investisseurs canadiens pouvaient choisir parmi 466 FNB indiciels et 362 FNB non indiciels (dans plusieurs séries). Des 172 FNB lancés en 2020, les deux tiers étaient des stratégies non indicielles à gestion active.
En comparaison, en mars 2016, il n’y avait que trois FNB thématiques cotés au Canada, mais ce nombre n’a cessé d’augmenter depuis. Les stratégies et thèmes non traditionnels lancés en 2019 représentaient un ensemble exceptionnel de produits hautement ciblés, notamment des FNB répliquant l’exposition d’un compte d’épargne à intérêts élevés, le premier FNB coté en bourse au Canada basé sur le très populaire secteur des sports électroniques, des FNB alternatifs liquides (fonds à capital variable procurant une exposition aux stratégies de placement associées aux fonds de couverture classiques) et des FNB liés au cannabis. Des solutions novatrices axées sur la technologie ont également retenu l’attention des manufacturiers de FNB, dont six fonds qui offrent une exposition aux technologies de la chaîne de blocs et aux technologies de registre distribué qui ont commencé à être exploitées en 2019.
Comme de nombreux conseillers le constatent sans doute, la demande croissante d’options de placement axées sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est indéniable depuis quelques années. En mars 2019, on comptait 18 fonds ESG canadiens.
Cet intérêt fort et croissant des Canadiens pour les placements ESG peut aussi être observé à l’échelle mondiale : ETFGI, une société indépendante basée à Londres, au Royaume-Uni, qui analyse les tendances des FNB et des portefeuilles de FNB et qui diffuse des rapports à ce sujet, a publié un communiqué de presse le 22 janvier selon lequel les actifs des FNB ESG et des portefeuilles de FNB ESG avaient franchi un nouveau jalon pour s’établir à 187 G$ américains à la fin de 2020.
Cet intérêt croissant des investisseurs pour les FNB et leur succès (les créations nettes de FNB ont dépassé les ventes nettes de fonds communs de placement pour une troisième année de suite l’an dernier) ne sont pas passés inaperçus dans le secteur canadien des fonds communs de placement. Il a donc dû s’adapter. Par conséquent, les investisseurs canadiens peuvent maintenant choisir des programmes de comptes intégrés de fonds de placement qui intègrent des éléments fondamentaux des FNB à faible coût.
Les fonds « atypiques » ou complexes – qui couvrent des marchés de niche ou qui sont des fonds de fonds – pourraient ne pas convenir aux conseillers et aux investisseurs qui privilégient des solutions de placement plus prudentes (et avec lesquelles ils sont plus à l’aise). Puisque le titre de cet article laisse entendre que les FNB peuvent répondre aux besoins de tous, il vaut la peine de souligner que parmi les FNB lancés en 2020, 35 étaient des FNB à revenu fixe et qu’ils représentaient 34 % des apports de capitaux de FNB en janvier 2021, juste derrière les actions. Compte tenu de leur faible coût d’achat, les FNB sont des instruments de placement idéaux pour qui veut investir dans les titres à revenu fixe, surtout dans un contexte où les taux d’intérêt se maintiennent à un faible niveau.
Les FNB procurent aussi des avantages fiscaux que les investisseurs – qu’ils privilégient les fonds axés sur les actions ou ceux axés sur le revenu – devraient connaître.
Les FNB sont généralement plus avantageux sur le plan fiscal que les fonds communs de placement, car les opérations se font au niveau des porteurs de parts par l’intermédiaire d’une Bourse, de sorte qu’ils n’entraînent pas d’activité imposable au sein du FNB lui-même. De nombreux FNB canadiens répliquent un indice et conservent généralement leurs placements plus longtemps (taux de rotation des actifs inférieur), de sorte que les gains en capital sont moindres. (Dans le cas des fonds de titres à revenu fixe, puisque le taux de rotation des actifs est plus élevé, certains des avantages fiscaux pourraient ne pas s’appliquer.) Toutefois, le faible coût des FNB est un avantage indéniable en faveur des FNB à revenu fixe en comparaison aux autres fonds communs de placement.)
Les investissements étrangers des FNB, y compris des placements dans les titres à revenu fixe étrangers, donnent lieu à des revenus étrangers. Cependant, en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu, les investisseurs canadiens qui possèdent des FNB exposés aux marchés étrangers pourraient bénéficier du crédit pour impôt étranger selon la retenue d’impôt étranger qui s’applique aux distributions de revenus étrangers.
De plus, même s’ils sont rares, certains FNB offrent le report du revenu parce qu’ils sont structurés comme des sociétés de placement à capital variable. Cette structure permet de regrouper les gains et les pertes en capital réalisés par les catégories de sociétés individuelles et de regrouper les dépenses afin de compenser tout revenu généré par les FNB à revenu fixe et les FNB d’actions internationales. Ainsi, la structure de la société offre la possibilité de réduire les distributions imposables.
Beaucoup de chemin a été parcouru depuis l’arrivée des FNB canadiens. Les comparaisons de nature critique que l’on a déjà faites avec les fonds communs de placement ne tiennent plus. Enfin, les conseillers qui n’ont pas jeté un œil à l’éventail des FNB offerts depuis quelque temps devraient prendre le temps de le faire.