« Ce qu’on peut dire avec certitude, c’est que les prix ne monteront plus », explique Hélène Bégin, économiste principal pour le Mouvement Desjardins.
Dès 2012, Hélène Bégin soutenait que le marché de la copropriété était sur le point d’être saturé.
« Ce qu’on craignait à l’époque s’est matérialisé, soit que allions être en surplus de condo à vendre par rapport au nombre d’acheteurs », dit-elle.
Pas pour une vente rapide
Il est vrai que les acheteurs ont le gros bout du bâton à l’heure actuelle. Cela ne justifie en aucun cas que le marché est bon pour eux.
« Même si les taux et sont bas et que le prix est stable, il reste tout de même les frais afférents, tels que les frais de notaires ou de courtiers immobiliers, à prendre en compte. À l’heure actuelle, ce n’est pas certain qu’un achat de condo soit un investissement rentable sur quelques années », indique Denis Doucet, directeur des relations publiques chez Multi-Prêts hypothèques.
Un client qui indiquerait vouloir acheter un condo pour le faire capitaliser au cours des trois prochaines années devrait y penser deux fois.
« Le conseiller devrait aviser ses clients que la plus-value ou le gain en capital ne sera pas là dans les prochaines années », soutient Hélène Bégin.
De plus, le prix moyen des copropriétés pourrait subir des baisses importantes au cours des prochaines années.
« Une baisse de 5 à 10 % du prix n’est pas un scénario impossible », illustre-t-elle.
Des acheteurs qui doivent être responsables
Le conseiller peut fournir de judicieux conseils à leurs clients qui veulent acheter une copropriété.
« Il faut que les acheteurs s’impliquent et comprennent dans quoi ils s’embarquent », précise Denis Doucet.
Afin d’éviter les mauvaises surprises, les clients peuvent exiger des copies des fonds de réserve et des compte-rendus des réunions de copropriété des deux dernières années.
« Grâce à ces documents, les acheteurs peuvent savoir qui sont les autres copropriétaires ainsi que les sujets d’intérêts, comme les plaintes et les problèmes », explique-t-il.
Les clients doivent par ailleurs bien lire les différents règlements reliés au condo. Par exemple, il est possible qu’il soit interdit de peindre les murs d’une couleur particulière ou de changer le plancher sans consulter les autres copropriétaires.
« Il est impératif de questionner les clients sur leur volonté et sur le temps qu’il souhaite garder le condo », ajoute Denis Doucet.
En outre, le conseiller peut guider ses clients et bien le soutenir dans ses objectifs immobiliers. Il peut par exemple, travaille avec ces derniers en préparant un plan d’économie dans l’objectif d’obtenir une mise de fonds adéquate.
Copropriété divise versus indivise
Sachez qu’il existe deux types de condos au Québec, les condo divise et indivise. Voici ce qu’il faut savoir sur les deux types de copropriété, selon l’Association professionnelle des notaires du Québec.
La copropriété divise
Dans ce cas, l’immeuble est divisé en fractions qui comprennent une partie privative, propriété exclusive d’un copropriétaire et dont ce dernier à l’usage exclusif ainsi qu’une quote-part en pourcentage dans les parties communes qui sont la propriété de tous les copropriétaires et qui servent à leur usage commun.
La déclaration de copropriété peut aussi déterminer d’autres règles, dont la définition de parties privatives supplémentaires, comme les stationnements ou les espaces de rangement.
La copropriété indivise
Un immeuble à condo est indivise lorsque plusieurs personnes détiennent le droit de propriété sur l’immeuble. Pour ce type de copropriété, l’exemple classique est l’achat d’une maison unifamiliale par un couple.
Les deux conjoints sont également, 50 % des parts, de la maison. Il en est de même avec la copropriété indivise.
Il existe certaines règles spécifiques à la copropriété indivise dans le Code civil.
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