« Depuis trois semaines ou un mois, je suis en pourparlers avec un directeur ou une directrice (de centre financier) et j’étais au courant de ce qui se passait. Il y a des gens qui se sont fait montrer le chemin de la sortie, alors que c’est un peu normal que ce monde regarde d’autres possibilités. J’ai été approché par rapport à notre modèle d’affaires », confirme Christian Laroche, président d’Aurrea Signature, cabinet de services financiers.
Christian Laroche affirme également que des conseillers cherchaient à quitter le réseau, possiblement en raison de pressions liées à la vente de produits maison de Desjardins.
« Depuis un certain temps, on voyait des conseillers [de SFL] souvent sur le marché qui se sentaient « prisonniers d’un modèle ». Un conseiller qui verrait mieux dans le courtage se retrouve à [vouloir] quitter », dit Christian Laroche.
Déception
Gino Savard, président de MICA Cabinet de Services financiers, trouve dommage que le Mouvement Desjardins envisage cette réorganisation. Il s’inquiète de l’impact de cette possible réforme sur l’indépendance des conseillers.
« Le vieux pattern se reproduit. Les manufacturiers achètent des indépendants, disent que ça ne changera rien. Ensuite, ils se mettent à faire des suggestions pour encourager fortement des conseillers à vendre leurs produits, ce qui est tout à fait brillant de leur part », craint Gino Savard.
Selon lui, la vente de produit maison est triplement payante pour un manufacturier de produit financier. Celui-ci obtient la marge bénéficiaire à la fois des activités de distribution, des activités d’administration du manufacturier et des activités de gestion d’actif.
« Ce qui est payant, ce sont les produits maison. Le rationnel derrière [ce genre de possible réorganisation] est de s’assurer de la plus grande pénétration de produits maison dans le réseau SFL. Un centre financier moins rentable pour Desjardins, c’est un centre financier qui envoie moins de business à Desjardins. »