Caisse de dépôt et placement du Québec – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 04 Oct 2024 16:39:08 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Caisse de dépôt et placement du Québec – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Oxia Initiative : quand les données propulsent la transition https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/oxia-initiative-quand-les-donnees-propulsent-la-decarbonation/ Tue, 01 Oct 2024 11:02:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103182 DÉVELOPPEMENT — La jeune pousse fait partie de la première cohorte d’ElleFintech.

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En 2018, Emmanuelle Tavernier a fondé Oxia Initiative, une jeune pousse qui aide les entreprises et les investisseurs à calculer et divulguer leur empreinte carbone. Sa vision : contribuer à permettre à l’humanité de vivre en harmonie avec la nature.

Pour la jeune femme, il y a urgence. « Nous n’avons que 10 ans pour inverser la tendance et décarboner l’économie. C’est la survie de l’humanité qui est en jeu », affirme-t-elle.

Après des études au sein de grandes écoles de commerce, Emmanuelle débute sa carrière à la Société Générale en France avant de se joindre à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) comme analyste des marchés boursiers. Cette passionnée de mathématiques trouve son travail stimulant intellectuellement. Cependant, elle ressent un décalage avec ses valeurs personnelles et décide de se former en finance durable, en ESG (environnement, social, gouvernance). Son passage à l’ONU dans le domaine des risques climatiques et de la finance carbone renforce sa volonté d’allier finance et impact environnemental.

C’est chez Fondaction qu’elle prend pleinement conscience des défis liés à la collecte de données ESG. Chargée de suivre l’empreinte carbone de quelque 600 entreprises à l’aide de simples tableurs, elle réalise que l’industrie manque cruellement d’outils pour réaliser cette tâche. Cette expérience sera le catalyseur pour la création d’Oxia Initiative, une plateforme automatisée et collaborative qui permet aux entreprises de mesurer leur empreinte carbone et de recevoir du soutien pour accélérer leur décarbonation.

Dans un contexte où environ 10 % des entreprises risquent de disparaître faute de pouvoir s’adapter aux exigences de la transition écologique, l’innovation technologique d’Oxia permet aux fonds d’investissement d’identifier les entreprises prêtes à relever ce défi. Pour Emmanuelle Tavernier, la clé se trouve dans l’exploitation des données réelles et dans l’utilisation de moyennes, comme c’est le cas en général. « Ce sont les entreprises qui détiennent les données réelles, mais elles n’ont pas les moyens de les utiliser efficacement. Oxia peut les aider à générer automatiquement des rapports ESG conformes aux standards internationaux à partir de leurs données. »

L’ambition d’Emmanuelle Tavernier ne s’arrête pas là. Elle veut faire d’Oxia le hub de données ESG le plus précis d’ici trois ans. Avec une équipe de cinq personnes, composée d’experts informatiques et de spécialistes ESG, l’entreprise a démarré grâce à une aide du ministère québécois de l’Économie et de l’Innovation et bénéficie du soutien de Cycle Capital. Sélectionnée à l’automne 2022 pour l’Accélérateur Cycle Momentum avec 5 autres start-ups des technologies propres, Oxia s’étend au Canada et à l’international, avec des partenariats en Colombie-Britannique, à New York et en Californie.

En parallèle, Emmanuelle Tavernier a été choisie pour se joindre à la première cohorte du programme ElleFintech de Finance Montréal, une initiative qui vise à accompagner les femmes entrepreneures dans le secteur des fintechs. Ce programme inclut une formation au « pitch » à l’écrit afin d’aider les participantes à simplifier leur message tout en le rendant accessible pour un public varié. Il propose également un coaching sur la présentation orale afin de se démarquer dans un environnement compétitif, ainsi qu’une formation sur la recherche de financement, avec des partenaires comme la Banque Scotia et Luge Capital.

Le programme met en lumière les défis uniques auxquels les femmes en fintech sont confrontées, comme l’explique Elsa Vande Voorde, spécialiste en innovations technologiques à Finance Montréal : « Alors que les hommes bénéficient généralement d’une présomption de compétence, les femmes doivent souvent répondre à des questions sur les obstacles qu’elles pourraient rencontrer, ce qui les oblige à prouver leur expertise encore davantage. »

Comme Emmanuelle Tavernier, Daria Subach, cofondatrice d’Argentium, a dû naviguer dans ce secteur dominé par les hommes. Bien qu’elle n’ait pas rencontré de discrimination directe, elle signale : « Mon co-fondateur, qui est un homme, est parfois mieux écouté que moi. C’est une réalité. »

Daria Subach voit cela comme une opportunité de montrer la voie et d’encourager plus de femmes à se lancer dans la technologie : « Je veux que les femmes soient plus nombreuses à entreprendre et à avoir confiance en elles. »

Originaire de Russie, Daria Subach a débuté sa carrière dans le secteur bancaire. Elle passait une grande partie de son temps à traiter des documents administratifs. Cette expérience lui a fait prendre conscience de l’inefficacité et du stress auxquels sont confrontés de nombreux employés dans ce domaine. Elle a cofondé Argentium, pour automatiser les tâches administratives complexes grâce à l’intelligence artificielle, libérant ainsi les employés pour se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.

En arrivant au Canada, elle a été frappée par le rythme effréné des employés de l’industrie financière : « Ils travaillent dur, souvent au détriment de leur bien-être. Je veux aider les gens à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle, en utilisant la technologie pour réduire le stress et augmenter l’efficacité. »

Le programme ElleFintech met également en lumière d’autres projets novateurs, comme celui de Géraldine Jippé, qui a présenté Assets Waves, une plateforme pour le marché immobilier, ou encore Khushboo Jha, fondatrice de By properly qui facilite l’ajout d’investissements alternatifs dans les portefeuilles financiers. Jennifer Schell a, quant à elle, créé Finliti, un logiciel d’aide à la décision en investissement basé sur la science comportementale, tandis qu’Elhamm Kheradmand a lancé Lucid Axon, une solution d’évaluation des scores ESG. Laura McDonald a, pour sa part, conçu, une assurance infertilité destinée aux femmes. Ce problème touche la moitié des femmes nord-américaines et seulement 2 % d’entre elles ont accès au traitement, selon l’entrepreneure.

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145 M$ investi dans un fonds axé sur la transition énergétique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/145-m-investi-dans-un-fonds-axe-sur-la-transition-energetique/ Fri, 30 Aug 2024 10:50:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102549 Cet argent provient du Fonds de croissance du Canada, de la CDPQ, d’Investissement Québec et de BDC Capital.

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Le Fonds de croissance du Canada (FCC), la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), Investissement Québec (IQ) et BDC Capital ont investi 145 millions de dollars (M$) dans le troisième fonds de MKB, une société de capital de croissance québécoise qui investit dans des entreprises pionnières en matière de transition énergétique.

Ce fonds sur lequel MKB travaille actuellement est destiné à soutenir le développement d’entreprises novatrices principalement localisées en Amérique du Nord. Le Fonds III ciblera des entreprises en phase de croissance qui développent des technologies innovantes et éprouvées visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

« Par sa stratégie portant sur les fonds de technologies propres, le FCC souhaite accroître le montant de capitaux à investir auprès de gestionnaires canadiens afin d’accélérer la croissance d’entreprises à l’avant-plan des technologies propres au Canada, souligne Patrick Charbonneau, président et chef de la direction de l’équipe de Gestion d’actifs Fonds de croissance du Canada. Le FCC est heureux d’investir 50 M$ dans ce fonds de MKB destiné à la transition énergétique, qui viendra accroître les retombées de sa stratégie et favoriser la croissance et l’innovation dans le secteur des technologies propres au Canada. »

« Ce nouvel investissement dans MKB, une firme montréalaise qui se consacre à l’accélération de la transition énergétique, permet d’engager notre capital dans un secteur porteur et rentable de notre économie, en plus de réitérer notre volonté d’appuyer la croissance durable des entreprises, ajoute Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, CDPQ. Pour nous, c’est une occasion de soutenir les technologies climatiques qui auront un impact sur la décarbonation et qui façonneront notre avenir. »

« Aux côtés de partenaires clés de l’écosystème financier québécois, Investissement Québec est fier de prendre part à cette clôture initiale, qui est tout à fait cohérente avec sa mission. Œuvrant dans un secteur stratégique pour le développement durable de notre économie, le Fonds Partenaires MKB III contribuera à consolider la chaîne des capitaux et à accélérer les investissements en transition énergétique », déclare pour sa part Bicha Ngo, présidente-directrice générale, Investissement Québec.

« BDC est ravie de co-ancrer le troisième fonds de MKB, reconnaissant l’engagement de l’équipe envers les entreprises canadiennes en technologies propres et l’alignement avec nos valeurs corporatives, conclut Paula Cruickshank, première vice-présidente, Investissement – Fonds, BDC Capital. L’orientation du Fonds vers les opportunités aux stades avancés et de croissance s’attarde à un besoin critique du marché canadien, en répondant aux exigences en capitaux souvent complexes des entreprises en technologies propres canadiennes et en facilitant ainsi leur expansion. C’est exactement le type de lacunes du marché que BDC souhaite combler. »

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Les caisses de retraite canadienne, un exemple https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-caisses-de-retraite-canadienne-un-exemple/ Mon, 19 Aug 2024 11:19:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102241 PLANÈTE FINANCE - Le Royaume-Uni compte s’en inspirer.

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Le gouvernement britannique envisage de s’inspirer de l’utilisation de l’épargne retraite par les caisses de retraite canadiennes pour dynamiser l’économie nationale. La chancelière de l’Échiquier du Royaume-Uni, Rachel Reeves, a effectivement rencontré des représentants des grandes caisses de retraite canadiennes pour étudier leur modèle, selon Pensions & Investments.

Rachel Reeves aurait ainsi participé à une table ronde avec :

  • l’Alberta Investment Management,
  • le British Columbia Investment Management,
  • la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ),
  • l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC),
  • le Healthcare of Ontario Pension Plan (HOPP),
  • le Régime de retraite des employés municipaux de l’Ontario (RREO),
  • Teachers,
  • et l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public (Investissements PSP).

Cette rencontre entre la nouvelle ministre travailliste et ces huit caisses de retraite canadiennes s’est tenue à Toronto au début du mois d’août. L’objectif était de comprendre comment la consolidation des caisses de retraite en régimes plus importants peut favoriser les investissements dans les actifs productifs, notamment les infrastructures et les entreprises en forte croissance.

« La taille des régimes de retraite canadiens leur permet d’investir beaucoup plus que les nôtres dans des actifs productifs tels que les infrastructures vitales », a constaté Rachel Reeves.

« Je souhaite que les régimes britanniques tirent les leçons du modèle canadien et stimulent l’économie du Royaume-Uni, ce qui permettrait d’offrir de meilleurs rendements aux épargnants et de débloquer des milliards de livres sterling d’investissement », a-t-elle commenté par le biais d’un communiqué de presse.

À noter que, depuis près de dix ans, plusieurs caisses de retraite britanniques ont été regroupées pour améliorer le rendement des participants et stimuler les investissements au Royaume-Uni. Et le nouveau gouvernement travailliste envisage d’accélérer encore cette tendance.

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Investissements records dans les fintechs canadiennes https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/investissements-records-dans-les-fintechs-canadiennes/ Fri, 16 Aug 2024 10:15:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102215 Selon un rapport de KPMG.

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Les technologies financières canadiennes ont enregistré des investissements records au cours des six premiers mois de 2024, atteignant 7,8 milliards de dollars américains (G$ US), soit sept fois plus que pour l’exercice précédent, selon un rapport de KPMG International.

Les investissements se concentrent principalement dans deux entreprises montréalaises : Nuvei et Plusgrade. À elles seules, elles représentent jusqu’à 94 % de la valeur totale des investissements dans les fintechs au Canada.

Nuvei, une entreprise de technologie de paiement, a été acquise en avril pour 6,3 G$ par un consortium incluant Advent International, Novacap Management, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Philip Fayer, président et chef de la direction de Nuvei.

Plusgrade, spécialisée dans les logiciels pour l’industrie du voyage, a levé 1 G$ en mars auprès de General Atlantic.

Ces transactions témoignent de la vitalité de l’écosystème fintech à Montréal et au Québec, soutenu par des investisseurs institutionnels et des talents issus des universités de renom, affirme Georges Pigeon, associé pour la pratique de services-conseils transactionnels au Canada chez KPMG à Montréal.

Au-delà de ces deux transactions, les investissements dans les fintechs canadiennes se sont élevés à 516,8 millions de dollars (M$) au cours du premier semestre. Ce chiffre marque une baisse de 26 % par rapport au deuxième semestre 2023, mais une hausse de près de 20 % par rapport au premier semestre de la même année.

Les investissements dans les technologies financières canadiennes ont été relativement modestes au cours des deux dernières années. Cependant, Georges Pigeon prévoit un potentiel rebond dans les six prochains mois, en raison de l’augmentation des investissements significatifs et des activités de fusions et acquisitions au Canada. L’environnement du marché transactionnel pourrait bientôt se normaliser, bien qu’il ne retrouve pas le niveau record d’investissement atteint en 2021, selon l’expert.

Malgré une performance faible au cours des deux dernières années, une reprise des investissements est attendue pour les six mois à venir, en grande partie en raison de l’augmentation des fusions et acquisitions. Toutefois, Georges Pigeon, associé chez KPMG, estime que le marché ne retrouvera pas le niveau record de 2021.

Les entreprises fintechs bien financées devraient tirer parti de cette situation en acquérant des sociétés de services financiers traditionnels, ce qui leur permettrait d’intégrer rapidement des technologies de pointe. « Dans ce scénario, l’entreprise cible peut se transformer en mettant à niveau sa technologie plus rapidement qu’une situation où elle doit trouver comment absorber et intégrer la technologie financière », affirme le spécialiste.

Les investissements en capital de risque d’entreprise représentent le quart des activités de capital de risque réalisées au Canada au premier semestre, avec 12 transactions totalisant 143 M$. Le secteur des paiements domine pour la valeur des investissements, avec 6,4 G$ dans neuf transactions, selon des données de PitchBook.

Les fintechs spécialisées dans l’intelligence artificielle (IA) et l’apprentissage automatique attirent également de plus en plus d’investisseurs. Le secteur des cryptoactifs et de la chaîne de blocs a été particulièrement dynamique. Il affiche le plus grand nombre de transactions, avec 19 transactions totalisant 110 M$, suivi par les paiements, l’IA, les technologies réglementaires et les technologies en assurance.

Les institutions canadiennes ont été plus nombreuses à investir dans les cryptoactifs l’an dernier, encouragées par un marché plus solide, une clarté réglementaire accrue et des innovations en matière d’actifs numériques, ce qui a stimulé l’intérêt pour les technologies financières axées sur les cryptoactifs au premier semestre de 2024, selon KPMG.

À l’échelle mondiale, les investissements dans les technologies financières ont atteint 51,9 milliards de dollars au cours des six premiers mois de 2024, soit une baisse de 17 % par au deuxième semestre de 2023. L’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (EMOA) ont connu la baisse la plus marquée.

D’après le rapport, au deuxième semestre 2024, les investissements devraient demeurer modérés, en raison du coût élevé du capital et de l’incertitude géopolitique, notamment liée aux taux d’intérêt et aux élections présidentielles américaines.

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La CDPQ affiche un rendement de 4,2 % https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-cdpq-affiche-un-rendement-de-42/ Thu, 15 Aug 2024 10:24:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102340 Sur les six premiers mois de 2024.

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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a enregistré un rendement de 4,2 % sur les six premiers mois de 2024.

Le bas de laine des Québécois a présenté mercredi une mise à jour de ses résultats pour la première moitié de l’année. Au 30 juin 2024, l’actif net de la CDPQ se chiffrait à 452 milliards de dollars. Il s’agit d’une hausse de 18 G$ par rapport à la fin de 2023.

Le président et chef de la direction de la CDPQ s’est montré satisfait des résultats, malgré un rendement plus faible par rapport à son indice de référence qui s’élève à 4,6 %.

« Ce que j’aime de ces résultats, c’est un portefeuille qui est bien diversifié, qui livre ce qui est attendu dans le contexte actuel […] En bout de ligne, les régimes de nos déposants sont en excellente santé financière », a dit Charles Emond aux médias.

Il décrit l’environnement actuel comme étant caractérisé par une « concentration historique » des gains boursiers « dans une poignée de titres technologiques », par une inflation plus élevée et par une hausse significative et rapide des taux.

Le rendement moyen annualisé sur cinq ans s’est toutefois révélé supérieur à l’indice de référence de la Caisse pour cette période. Il s’est établi à 6 % alors que l’indice est de 5,3 %, ce qui représente près de 14 G$ de valeur ajoutée, avance l’organisation.

Pour la seconde moitié de l’année, la CDPQ surveillera l’économie et l’élection présidentielle aux États-Unis, la volatilité boursière, les probables baisses des taux d’intérêt du côté de la Réserve fédérale américaine ainsi que les tensions géopolitiques qui perdurent et s’accentuent.

Le deuxième semestre a déjà connu son « lot de rebondissements et de volatilité », ce qui « va imposer encore plus une discipline », a soutenu Charles Emond.

« Un portefeuille diversifié comme le nôtre permet d’aller chercher de la performance à long terme et de la stabilité, malgré les soubresauts des marchés. C’est une approche qui est adaptée pour répondre aux besoins de nos déposants, une façon moins volatile. Et c’est certainement là-dessus qu’on va continuer de miser », a-t-il indiqué.

Rendement par secteur d’activités

Selon les portefeuilles d’activités de la CDPQ, certains ont été plus performants que d’autres, tels que ceux des infrastructures et des marchés boursiers. Tous deux ont offert des rendements au-dessus de leur indice de référence respectif sur six mois.

Pour les marchés boursiers, le rendement à 13,6 % a été stimulé par l’envolée des grands titres technologiques américains. La performance a aussi été obtenue avec un portefeuille plus diversifié, a mentionné le premier vice-président et chef des marchés liquides, Vincent Delisle.

« Ça démontre également la bonne sélection de titres qui a été effectuée par nos équipes de gestion de portefeuilles », a-t-il ajouté.

À l’inverse, le portefeuille en immobilier continue d’être en difficulté. La Caisse a rapporté un rendement négatif de 3,6 % sur six mois, comparativement à l’indice de référence à -0,9 %.

L’institution attribue notamment cette situation aux difficultés du secteur des bureaux qui n’a pas repris son niveau d’activité prépandémique. La CDPQ a diminué son exposition à ce marché depuis 2020 et s’est davantage tournée vers les immeubles résidentiels et les propriétés du secteur de la logistique.

Ces décisions ont permis d’améliorer l’écart entre l’indice de référence (0,8 %) et le rendement (-0,6 %) sur cinq ans, a souligné Charles Emond.

« L’écart à l’indice sur cinq ans s’est réduit de près de 300 points de base en quatre ans. On est sur la bonne voie. Mais ça va être important de regarder notre portefeuille actif par actif, ce qui fonctionne versus ce qui doit être repensé », a expliqué le dirigeant.

L’environnement des taux d’intérêt élevés a aussi continué de peser sur les coûts de financement des immeubles de bureaux, d’après la Caisse.

Quant aux placements privés, ce portefeuille a offert un rendement de 6,9 % sur six mois, en dessous de l’indice de référence (9,6 %). Mais selon Charles Emond, la comparaison devient difficile sur une courte période pour ce segment « du fait qu’il est composé à moitié d’indices boursiers qui sont très concentrés ».

Sur cinq ans, le rendement des placements privés s’établit à 14,3 %, supérieur à l’indice de référence (13 %). Selon la Caisse, la performance sur cette période « s’explique entre autres par la bonne sélection des placements directs dans les secteurs des technologies, de la finance et de la consommation ».

Charles Emond a par ailleurs affirmé que la CDPQ est en bonne voie d’atteindre son objectif de détenir 100 milliards en actif au Québec d’ici 2026. Une mise à jour à ce sujet sera présentée en février au moment du dévoilement des résultats annuels.

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Les géants du secteur des retraites sont prêts à faire face à la volatilité https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-geants-du-secteur-des-retraites-sont-prets-a-faire-face-a-la-volatilite/ Fri, 02 Aug 2024 10:25:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101931 Les fonds ont déplacé leurs actifs vers les titres à revenu fixe, au détriment du capital-investissement.

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Malgré un environnement d’investissement difficile qui devrait entraîner des pertes et des défaillances sur certains actifs, les grandes caisses de retraite du secteur public canadien sont suffisamment bien financées et liquides pour résister à la volatilité du marché à court terme, observe Fitch Ratings.

Dans un nouveau rapport examinant les grands fonds de pension — notamment l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, l’Alberta Investment Management Corp, la British Columbia Investment Management Corp, la Caisse de dépôt et placement du Québec, OMERS Administration Corp, le Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et l’Office d’investissement des régimes de pensions du secteur public — l’agence de notation avance que les géants des fonds de pension sont bien placés pour faire face à des tensions telles que l’augmentation des pertes sur les investissements immobiliers.

« Les portefeuilles d’investissement des fonds de pension canadiens resteront sous la pression d’un contexte de marché difficile, l’augmentation du coût de la dette et le ralentissement anticipé de la croissance pesant sur les évaluations des actifs privés », indique l’agence dans son rapport.

En particulier, Fitch Ratings s’attend à des pertes croissantes sur les investissements des grands fonds de pension dans l’immobilier de bureau jusqu’en 2025, car les effets de la hausse des taux d’intérêt et de la baisse de la demande d’espaces de bureaux pèsent sur la valeur des biens immobiliers.

Les défaillances sur les crédits privés devraient également augmenter dans les mois à venir, les emprunteurs étant confrontés à « des charges de service de la dette plus élevées […] et à un ralentissement de la croissance », rapporte Fitch Ratings.

Cependant, les finances des fonds de pension sont suffisamment solides pour résister à ces défis.

« La liquidité exceptionnellement forte des fonds leur fournit un coussin suffisant pour absorber la volatilité des investissements et leur donne la flexibilité nécessaire pour résoudre les problèmes d’investissement, car ils ne sont pas des vendeurs forcés d’actifs », affirme Dafina Dunmore, directrice principale chez Fitch Ratings, dans un communiqué.

« Les fonds de pension qui investissent directement dans le crédit privé seront mis à l’épreuve en ce qui concerne leurs capacités de redressement », ajoute-t-elle.

Selon le rapport, les grands fonds de pension ont vu leurs actifs augmenter d’environ 8 % l’année dernière pour atteindre 2,1 billions de dollars, avec des allocations d’actifs se détournant du capital-investissement au profit des actifs à revenu fixe.

« Les fonds de pension se tournent de plus en plus vers les obligations d’État, étant donné que les taux d’intérêt sont de plus en plus élevés », constate le rapport.

Les grands acteurs du secteur des retraites ont été vendeurs nets d’actifs de capital-investissement en 2023 « après avoir été sur-alloués à la classe d’actifs, à la suite de plusieurs années d’augmentation des allocations et de rendements élevés », note-t-il.

Malgré ce changement récent, Fitch Ratings s’attend à ce que les fonds restent des investisseurs à long terme dans les actifs privés, en particulier le crédit privé.

« Les fonds de pension s’attendent à des possibilités accrues d’investir directement dans la dette privée, étant donné que les banques sont confrontées à des contraintes de capital plus importantes qui réduisent leur capacité de prêt », déclare l’agence.

Elle ajoute que les fonds ont également développé « des partenariats stratégiques et des relations de syndication avec de grands gestionnaires d’investissements alternatifs axés sur le crédit privé afin d’accéder au marché ».

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Fiera Capital obtient un mandat de 600 M$ de la part de la CDPQ https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/fiera-capital-obtient-un-mandat-de-600-m-de-la-part-de-la-cdpq/ Thu, 01 Aug 2024 12:02:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102075 Le gestionnaire de régimes de retraite et d’assurances publics prévoit confier jusqu’à 8 G$ à des gestionnaires québécois.

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La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a annoncé avoir accordé 600 millions de dollars (M$) à la société de gestion de placement indépendante Fiera Capital, de Montréal.

Cet actif sera principalement réparti entre les stratégies Revenu fixe actif et stratégique et Fiera Atlas de sociétés mondiales. Une part servira aussi à appuyer le développement de la firme à l’international.

Fiera Capital a nommé Miriam Tai au poste de cheffe, Relations avec les consultants, États-Unis, le 8 juillet dernier. Son mandat consiste à étendre davantage la présence de Fiera aux États-Unis ainsi qu’à nourrir et à faire évoluer les relations établies avec un réseau mondial de consultants. Miriam Tai, qui est établie à New York, a notamment travaillé chez Franklin Templeton.

« Contribuer au développement économique du Québec est au cœur de la mission de la CDPQ. En confiant 600 M$ à Fiera Capital, un gestionnaire bien établi et performant, nous tirons parti de l’expertise financière locale et soutenons la croissance de l’industrie de la gestion d’actif au Québec, tout en contribuant à la diversification et à la performance de notre portefeuille », a déclaré Vincent Delisle, premier vice-président et chef des Marchés liquides de la CDPQ.

En octobre dernier, la CDPQ a fait part de sa volonté de soutenir l’expertise financière locale. Elle s’est engagée à porter à 8 G$ les sommes confiées à des gestionnaires québécois d’ici 2028, faisant ainsi plus que doubler les sommes alors confiées à divers gestionnaires de fonds locaux. Dans la foulée, la CDPQ a réalisé des investissements dans le Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ) et dans les fonds Investi et Inovia Capital. Elle indique avoir aussi confié des mandats en gestion externe au cours des derniers mois à des gestionnaires québécois, incluant Gestion d’actifs Bastion, Placements Montrusco Bolton et Van Berkom Gestion mondiale d’actifs.

Au 31 décembre 2023, l’actif net de la CDPQ s’élevait à 434 G$ CA.

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Retraite Québec nomme un nouveau vice-président https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/retraite-quebec-nomme-un-nouveau-vice-president/ Wed, 31 Jul 2024 12:01:56 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101969 NOUVELLES DU MONDE — Il s’agit d’un Fellow de l’Institut canadien des actuaires.

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Le Conseil des ministres a nommé Christian Rousseau à titre de vice-président de Retraite Québec lors de sa séance du 17 juillet dernier. Cette nomination prendra effet le 3 septembre prochain.

Fellow de l’Institut canadien des actuaires (2005), Christian Rousseau est président de Services actuariels Christian Rousseau. Auparavant, il a effectué différents passages au sein de la Caisse de dépôt et placement du Québec, notamment à titre de vice-président — Politique de placement en 2017-2018. Il a aussi travaillé chez Mercer, consultants en ressources humaines (Québec), comme Conseiller principal — Régimes de retraite, de 1998 à 2011.

Christian Rousseau possède un Baccalauréat en actuariat de l’Université Laval (1998).

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Henri-Paul Rousseau nommé représentant du PM pour la Francophonie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/henri-paul-rousseau-nomme-representant-personnel-du-premier-ministre-pour-la-francophonie/ Mon, 22 Jul 2024 12:18:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101972 NOUVELLES DU MONDE – L’ancien dirigeant de la CDPQ a aussi été nommé délégué général du Québec à Paris.

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Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé la nomination d’Henri-Paul Rousseau à titre de représentant personnel du premier ministre du Québec (sherpa) pour la Francophonie.

Membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Québec joue un rôle actif au sein des instances de la Francophonie. Il se prononce sur des enjeux primordiaux tels que la langue française, le développement économique, la culture, la démocratie, les droits de la personne, l’environnement et l’éducation. Ce faisant, le Québec contribue à bâtir un environnement mondial durable, juste et prospère.

Avec ces attributions et à l’approche du 19e Sommet de la Francophonie, Henri-Paul Rousseau veillera à promouvoir les intérêts, les valeurs et les orientations du Québec. En particulier, il portera les priorités du Québec en Francophonie afin de valoriser la langue française dans des domaines porteurs tels que le numérique et la découvrabilité des contenus francophones en ligne, l’économie et l’innovation, et la jeunesse. Il poursuivra l’action du Québec en faveur de la consolidation de la Francophonie économique afin de mettre toujours plus en valeur les nombreuses occasions d’affaires et de développement offertes par le marché dynamique que représente l’espace francophone.

« Je suis très heureux de la nomination d’Henri-Paul Rousseau et reconnaissant qu’il ait accepté ce rôle stratégique pour la diplomatie québécoise. Avec son impressionnant parcours professionnel et son expertise aiguë de l’économie, il a toute ma confiance pour représenter les intérêts du Québec en Francophonie, notamment en matière de développement économique. Ses compétences en gestion seront un atout considérable », a exprimé François Legault, premier ministre du Québec.

Cette fonction s’ajoute à celle de délégué général du Québec à Paris, annoncée en juin dernier. Les deux mandats se sont amorcés le 19 juillet 2024. Henri-Paul Rousseau prend la relève de Michèle Boisvert, qui occupait ces fonctions depuis mai 2020.

Henri-Paul Rousseau est professeur associé à l’Institut sur la retraite et l’épargne HEC Montréal. Il a notamment occupé des postes de haute direction au sein de différentes institutions financières, incluant la Banque Nationale, la Laurentienne compagnie d’assurances générales et la Banque Laurentienne, dont il a été le président et chef de la direction, de 1994 à 2002. Il a ensuite dirigé la Caisse de dépôt et placement du Québec jusqu’en mai 2008, avant de se joindre à Power Corporation à titre de vice-président du conseil. Depuis 2018, il a entre autres été professeur invité à l’École d’économie de Paris pendant 4 ans.

Henri-Paul Rousseau est titulaire d’un doctorat et d’une maîtrise en économie de l’Université Western Ontario. Il est Fellow principal à l’Institut C.D. Howe et Fellow invité au CIRANO.

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Rendement des portefeuilles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/rendement-des-portefeuilles/ Wed, 19 Jun 2024 10:40:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101446 Peu de chance de reproduire les succès passés.

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À l’occasion de sa soirée annuelle des prévisions tenue le 13 juin dernier au Palais des Congrès, CFA Montréal avait convié ses membres et de nombreux acteurs de l’industrie de la finance, soit plusieurs centaines de personnes, à venir entendre Karen Karniol-Tambour, co-chef des placements chez Bridgewater, et Torsten Slok, économiste en chef et associé chez Apollo Global Management, qui présentaient tous deux leurs points de vue sur les grandes tendances économiques et financières mondiales.

Les portefeuilles traditionnels (70% en actions et 30% en obligations) ont connu des années fastes au cours de la dernière décennie (2010-2020) avec des rendements moyens de 8,5%, constate avec le recul Karen Karniol-Tambour de chez Bridgewater dans sa présentation d’introduction. « Tous les voyants étaient au vert durant cette période, que ce soit du côté des facteurs cycliques ou séculaires, c’était le temps idéal pour investir, d’acheter l’index et d’attendre. »

La co-chef des placements chez Bridgewater est toutefois d’avis que de pareils rendements seront difficiles à reproduire dans le futur, à tout le moins pour la prochaine décennie. « La situation a complètement changé et la plupart des voyants sont maintenant au rouge. »

Elle mentionne des facteurs cycliques, comme la valorisation élevée des titres boursiers dans leur ensemble, l’inflation plus forte et la politique monétaire serrée de la Réserve Fédérale américaine. S’ajoutent à cela, en périphérie, des facteurs séculaires tels que des risques géopolitiques accrus, une diminution de la croissance de la mondialisation, des politiques moins favorables aux entreprises et un marché qui est en pleine transition énergétique. « Le seul voyant au vert à l’heure actuelle est le vecteur de l’intelligence artificielle (IA) qui, paradoxalement, à cause des dépenses qu’il engendre, contribuera à nourrir les poussées inflationnistes. »

Dans son aperçu économique, Torsten Slok, économiste en chef et associé chez Apollo Global Management, est quant à lui d’avis qu’il n’y aura pas de récession à court et moyen terme aux États-Unis. « Le pivot effectué par la Réserve fédérale en décembre (quand elle a parlé de futures baisses) a dopé le S&P 500 (hausse de l’ordre de 11 trillions de dollars), stimulé la croissance de l’économie et les entreprises ont affiché de solides bénéfices. Elles profitent d’un bon vent de dos à l’heure actuelle. »

Il croit cependant que des facteurs structurels comme la démondialisation, les restrictions en matière d’immigration et les dépenses liées à la défense, sont autant d’éléments qui vont contribuer à faire en sorte que l’inflation demeure élevée, tout comme les taux d’intérêt qui graviteront selon lui autour de 4-5% pour les années à venir.

Torsten Slok a rappelé à l’auditoire que les hausses successives des taux d’intérêt par la Réserve fédérale ont eu un impact négatif sur les consommateurs, les firmes (start-up et société à capital de risque), ainsi que les banques. « Les consommateurs, particulièrement les jeunes et les personnes avec de plus petits salaires et un plus gros niveau d’endettement, ont vite subi l’effet des hausses, de même que les entreprises plus endettées qui ne sont pas encore profitables ». Les banques, particulièrement les banques régionales ont mal géré leur bilan financier, selon lui, et ont été aux prises avec le problème de l’immobilier commercial, exacerbé par le télétravail et la hausse des taux. »

Tout au long de l’événement, le modérateur Vincent Delisle, CFA, premier vice-président et chef des Marchés liquides à la Caisse de dépôt et placement du Québec, a invité l’auditoire à répondre en direct à quelques questions prévisionnelles. Il a notamment demandé aux participants ainsi qu’aux panélistes de sonder leur boule de cristal et de prédire ce que la Réserve fédérale américaine ferait au cours des 12 prochains mois. Plus de la moitié des répondants ont indiqué qu’ils s’attendaient à deux baisses de taux d’intérêt au cours de la période. À la question sur les perspectives  économiques du pays de l’Oncle Sam pour les douze prochains mois, 36% des 484 répondants parmi l’auditoire ont estimé qu’il n’y aurait aucun « atterrissage » et 19% ont évoqué le spectre d’une récession.

L’économiste Torsten Slok croit plutôt que la Réserve fédérale américaine va s’abstenir de baisser les taux avant la tenue des élections à l’automne. Il constate que les bénéfices des entreprises sont au rendez-vous et anticipe que l’économie américaine sera encore en expansion pour au moins une année ou deux. « Les vents de dos, que ce soit sur le plan des politiques fiscales et de conditions favorables aux entreprises, combinés aux risques politiques de l’élection en novembre me portent à croire qu’il n’y aura pas de baisses de taux, à tout le moins pas avant décembre prochain. »

Karen Karniol-Tambour de chez Bridgewater estime qu’il est très difficile de prédire ce que fera la banque centrale américaine. Mais elle observe que la Fed a nettement un préjugé favorable pour les baisses de taux. « Ils sont anxieux d’agir et de les baisser. » Elle croit cependant que l’environnement économique a changé ces dernières années et que les fluctuations des taux d’intérêt à l’échelle mondiale ont mis en lumière d’autres secteurs, dont le marché des devises. « Les pays ont longtemps eu des taux identiques de 0. Outre les obligations, c’est le marché des devises qui devient intéressant de nouveau. »

Vincent Delisle de la CDPQ a rappelé que le S&P 500 avait affiché un rendement de 25% au cours des 12 derniers mois et demandé à l’auditoire ce qu’elle anticipait être la performance de l’indice pour les douze prochains mois. 70% des répondants ont estimé que l’indice phare américain afficherait une performance de plus de 10%. La balance a opté pour des précisions plus pessimistes, soit un rendement négatif de -10% et plus.

La co-chef des placements chez Bridgewater croit que l’index est quelque peu déformé à l’heure actuelle avec le poids des sept magnifiques (les principaux titres des grosses capitalisations du secteur technologique représentés par Nvdia, Apple et Microsoft, entre autres). Elle croit aussi que le marché des actions mondiales est très dominé par les États-Unis. « Il y a comme une prime additionnelle à être listé aux États-Unis. Cela dit, je crois qu’un rendement de 10% et plus est une prévision somme toute raisonnable. »

Torsten Slok a fait remarquer que les 10 plus importantes compagnies de l’index ont des ratios cours-bénéfice d’environ 21, alors que le 10% des plus petites entreprises ont des ratios moyens d’environ 14. « Il y a un grand écart, les grandes capitalisations sont plus dispendieuses, car, contrairement aux plus petites, c’est le facteur IA qui les a tirées vers le haut. Le facteur IA est indifférent aux hausses de taux d’intérêt. »

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