CFA Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 19 Feb 2025 11:55:23 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png CFA Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Mouvement anti-ESG à l’ère Trump https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/mouvement-anti-esg-a-lere-trump/ Wed, 19 Feb 2025 11:55:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105690 L’investissement responsable dans l’œil du cyclone

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« L’ESG c’est terminé, longue vie à la durabilité (Sustainability) », a conclu mi-figue mi-raisin YrJö Koskinen, professeur de finance durable à l’Université de Calgary, appelé à brièvement clore sur l’avenir de l’investissement responsable (IR) pour les quatre prochaines années de l’ère Trump, à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 12 février dernier.

« Je suis d’accord avec cela », a renchéri sa collègue panéliste basée à Washington D.C., Rachel Curley, directrice des politiques à The Sustainable Investment Forum. « On semble s’éloigner quelque peu de l’acronyme ESG, mais les questions matérielles de durabilité continuent d’exister et les pratiques d’investissement avisées et sophistiquées demeurent plus que jamais pertinentes. » Malgré le contexte difficile et les attaques politiques, l’experte insiste sur l’importance « de garder le cap et de continuer à aller de l’avant ».

« Nous traversons une période de turbulence, les noms vont changer (COViD-19, changements climatiques), mais les perturbations vont rester », mentionnait l’animatrice Milla Craig, présidente à Millani Inc, dans son préambule au cours duquel elle a rappelé aux auditeurs l’approche d’investissement selon des facteurs ESG (Environnement, Social et Gouvernance) et leur rôle pour les investisseurs et les entreprises.

Elle a aussi évoqué la montée récente d’un mouvement anti-ESG provenant surtout du sud de la frontière, une tendance qui s’est exacerbée avec les élections américaines jusqu’à la signature des premiers décrets par la nouvelle administration Trump.

« Il y a déjà eu plusieurs décisions exécutives, dont la signature d’un décret ordonnant le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. Il y a aussi eu la promotion de projets de développement d’énergies fossiles, et une atteinte importante aux politiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) », a rappelé Rachel Curley, précisant qu’aucun de thèmes abordés n’étaient surprenants, mais que la rapidité avec laquelle les mesures ont été mises de l’avant tranchait avec la première administration Trump.

Comme autre facteur pouvant influencer la finance durable, l’experte a mentionné la nomination de Paul Atkins à la présidence de la SEC (Securities and Exchange Commission), un ancien de la SEC qui était aussi récemment dans le privé et spécialisé dans les cryptomonnaies. « On s’attend donc à ce que l’accent soit mis sur les cryptomonnaies et, en matière d’IR, que moins d’attention soit portée aux règles de divulgation liées au climat. »

Rachel Curley a d’ailleurs ajouté que Mark T. Uyeda, l’actuel président, avait récemment indiqué que la SEC ne défendrait pas la règle de divulgation climatique devant les tribunaux. Un développement significatif, selon elle, qui suggérerait que la SEC pourrait reconsidérer les exigences strictes en matière de divulgation liées au climat qui avaient été introduites sous l’administration précédente.

La SEC, a-t-elle rappelé, a aussi annoncé une nouvelle directive concernant l’exclusion des propositions des actionnaires. « Grosso modo cela facilite l’exclusion de certaines propositions des actionnaires dans les circulaires de procuration des entreprises publiques, notamment les enjeux sociaux et environnementaux. »

Le Congrès en soi reste selon elle un autre élément imprévisible en ce qui concerne l’IR, beaucoup de questions et d’incertitudes subsistent. « Des projets de loi anti-ESG ont été déposés au cours des dernières années et ont réussi à passer l’étape de la Chambre des représentants avant de se buter au Sénat à majorité démocrate », mentionne l’experte américaine. Elle s’attend à ce que ces projets de loi soient réintroduits et que des audiences aient lieu sur le sujet, « même si les marges d’action sont très minces pour les Républicains et que tous les sujets ne font pas l’unanimité au sein même de leur formation. »

Signaux divergents en Europe

YrJö Koskinen, professeur BMO de finance durable et de transition à l’Université de Calgary et à la Haskayne School of Business, a souligné le départ récent des principales banques américaines de l’Alliance bancaire Net Zéro (NZBA). Départ qui a été suivi peu de temps après par plusieurs grandes banques canadiennes et qui reflètent une tendance où les institutions financières réévaluent leur participation à de telles alliances en raison de l’évolution du paysage politique et réglementaire. « Ce qui est intéressant c’est qu’encore aucune banque européenne n’a emboîté le pas, il semble il y avoir une sorte de fossé outre-Atlantique sur la question », fait-il remarquer.

Il mentionne notamment de récentes données de Morningstar sur l’IR qui démontrent que contrairement aux États-Unis, où l’argent semble sortir des fonds ESG, en Europe l’argent qui entre dans ce type de fonds est en hausse. « Si on regarde les actifs sous gestion, l’IR est beaucoup plus important en Europe, on n’y perçoit pas cette réaction négative à l’égard de l’IR qui sévit en Amérique du Nord. »

Malgré les pressions, l’influence américaine et le changement de culture qui s’opère, le professeur continue de croire que, simplement du point de vue de la gestion du risque, le noyau dur de l’ESG sera toujours présent. « Les changements climatiques s’accélèrent, les risques liés aux changements climatiques sont plus sévères, les impacts physiques sont toujours bien réels. »

Rachel Curley précise qu’il existe une nette différence entre ce qui se passe à Washington, parmi les décideurs, et ce que la réalité traduit sur les marchés. « D’après un sondage que nous avons mené récemment plus de 73 % des répondants estimaient que l’IR allait continuer à prendre de l’ampleur de façon significative, ce qui dénote une dichotomie entre ce que veulent les investisseurs (des solutions plus sophistiquées) et l’agenda de certains politiciens qui veulent mettre fin à l’IR. »

Politiques EDI sous le feu des critiques

L’animatrice Milla Craig a rappelé qu’avec le retour de l’administration Trump, les politiques favorables à la diversité (EDI ou Equity Diversity and Inclusion) dans les entreprises ont reculé. Elle a signalé que l’ISS (Institutional Shareholder Services) avait récemment mis à jour ses politiques et qu’elle ne tiendrait plus compte de la diversité de genre, raciale ou ethnique dans ses recommandations de vote pour les administrateurs des entreprises américaines.

« En l’espace de 18 à 24 mois, on a assisté à un net et significatif déclin de l’aspect prioritaire de mesures EDI de la part des investisseurs », a dit Milla Craig. Elle mentionne que certaines sociétés ont ajusté leurs programmes de diversité pour se conformer aux nouvelles directives gouvernementales (dont Meta, Amazon et plusieurs autres), alors que d’autres entreprises ont cherché à les maintenir malgré les pressions des actionnaires.

« C’est un phénomène intéressant, observe YrJö Koskinen, parce qu’avant, autour de 2020, c’était l’ESG qui faisait l’objet de critiques, mais celles d’aujourd’hui à l’égard d’EDI sont beaucoup plus féroces de la part de gens qui considèrent ces initiatives « wokes » — peu importe le sens de cette appellation — et cette critique semble gagner du terrain aussi en Europe, notamment en France, même si l’Europe reste divisée sur le sujet, car les pays nordiques y sont plutôt favorables. » Le professeur croit qu’il sera intéressant de voir si des compagnies comme Costco (une société fort profitable et bien gérée qui défend ses politiques EDI) camperont sur leurs positions. « Il faut laisser aux entreprises le choix de leurs décisions sans interférences politiques. »

« Les politiciens républicains ont été très habiles à utiliser des acronymes comme ESG et EDI et à leur faire dire un tout et son contraire pour en tirer des avantages », soutient

Rachel Curley. Selon elle les investisseurs vont quand même vouloir regarder certains de ces enjeux au sein d’une entreprise et que celles qui n’ont pas établi d’initiatives claires sur ces sujets devront ultimement en rendre compte à leurs actionnaires.

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Le spectre des tarifs plane sur l’économie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-spectre-des-tarifs-plane-sur-leconomie/ Wed, 05 Feb 2025 12:03:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105187 Et brouille les prévisions.

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« Oui la question des tarifs c’est inquiétant, mais j’estime à moins de 50 % les probabilités qu’on se rende au pire scénario, car Trump veut avant tout une victoire et des concessions, mais sur une échelle de 0 à 10, le pire scénario me rend très inquiet, disons 10 sur 10 », réagissait Sébastien MMahon, économiste à iA Gestion mondial d’actifs, pendant la période de questions de l’événement annuel Perspectives 2025, organisé par CFA Montréal le 23 janvier.

Sa collègue Frances Donald, économiste en chef à RBC Banque Royale, s’est aussi dite préoccupée par la possibilité que l’administration américaine puisse imposer jusqu’à 25 % de tarifs sur les importations canadiennes. « Ça reste le pire scénario sur la table combinée avec des mesures de ripostes, si cela survient on pourrait envisager une récession de trois ans au pays. »

L’épée de Damoclès qu’a le Canada au-dessus de la tête rend les prévisions économiques pour l’année à venir d’autant plus difficiles à établir. « La séquence que choisira la nouvelle administration américaine pour mettre en place ses diverses politiques peut grandement changer la donne. Les tarifs ont le potentiel de créer un gros choc sur la croissance économique, sur l’inflation, etc. » Dans ce contexte elle a une faible conviction que ses prévisions économiques pour les États-Unis demeurent telles quelles jusqu’à la fin de l’année. « Nos prévisions n’intègrent pas la majorité des politiques potentielles, dont nous ne connaissons pas le détail, car la carte cachée ça reste le président Trump ! »

L’experte anticipe une croissance raisonnable du PIB américain de 1,9 % (consensus 2 %), « pas de récession, mais pas de croissance énorme », une légère hausse du taux de chômage à 4,4 %, ainsi qu’une baisse de l’inflation à 2,3 %, inflation qui continue de chuter. « On n’est pas en dessous de l’objectif de 2 %, et loin des taux de 2010-2019, et étant donné que les Américains ont connu une hausse des prix de plus de 25 % depuis la pandémie, pour la majorité des consommateurs cet enjeu n’est pas réglé. »

Elle voit mal comment dans ce contexte la Réserve fédérale pourrait abaisser les taux davantage. « Il leur manque les données pour agir, et pour nous — et même si cela ne fait pas consensus —, on estime qu’ils ne seront pas en mesure de justifier d’autres baisses des taux d’intérêt, ils ont fini de le faire pour cette année. »

Pour l’économiste en chef à RBC, l’autre enjeu qui touche l’exercice des prévisions en 2025 est que les principales données n’illustrent pas certains des thèmes fondamentaux de l’économie américaine. Elle mentionne, par exemple, les inégalités entre les ménages qui se creusent depuis quelques années. « Cela signifie que même si les prévisions de croissance sont de 2 %, des segments importants de la population, en particulier les ménages à faible et moyen revenu et les petites entreprises, se retrouvent en deçà alors que les ménages à revenu élevé et plus sont bien au-dessus de ce 2 %. »

Frances Donald évoque une autre disparité, celle qui existe entre les secteurs d’activités, notamment le secteur des services et celui du manufacturier, qui est en contraction depuis plus de deux ans. Les prévisions de croissance masquent aussi, selon l’économiste en chef, « le monstre budgétaire procyclique ». « Nous nous rapprochons actuellement du plus gros montant total des dépenses publiques par rapport au PIB et de la plus forte augmentation des dépenses jamais vue aux États-Unis, c’est à la fois excessif et historique. »

Elle est d’avis que les prévisions des dépenses sous la nouvelle administration pourraient creuser davantage le déficit fédéral du Trésor américain, malgré des initiatives comme DOGE (Department of Government Efficiency), un projet d’Elon Musk dont l’objectif principal est de réduire les dépenses publiques et d’améliorer l’efficacité du gouvernement fédéral avec l’aide des technologies. « Un projet idéaliste. »

Un dernier enjeu qui se cache sous les principales données est celui de la main-d’œuvre, ce qui fait dire à l’économiste que son principal message à Washington serait que l’Amérique n’a pas besoin de nouveaux emplois, mais qu’elle a besoin de travailleurs. Le taux de mise à pied est très bas (1,1 %) et le taux d’embauche est en baisse (3,3 %) depuis 2020. « 40 % des Américains ne travaillent pas. Il y a trois retraités pour chaque nouveau chômeur. Étonnement, le taux de participation au marché du travail pour les individus âgés de 25 à 54 ans se rapproche déjà des sommets historiques. » Ce qui l’amène à dire que la politique d’immigration de l’administration Trump pourrait s’avérer beaucoup plus inflationniste que ses politiques tarifaires. « Comment son projet de déportation d’immigrants peut-il améliorer l’enjeu de la main-d’œuvre ? »

Réaccélération de l’économie mondiale

Dans son tour d’horizon, et sans spéculer sur comment la politique commerciale de l’administration Trump dictera les performances, Sébastien McMahon, économiste senior et gestionnaire de portefeuilles à iA Gestion mondiale d’actifs, a expliqué à l’auditoire que leurs indicateurs pointaient vers une réaccélération de l’économie mondiale. « Ce que l’on sait c’est qu’il y’a un vent de dos actuellement qui vient des coupures synchronisées des taux d’intérêt des banques centrales qui devrait aider en 2025. »

Par rapport à l’an dernier, l’économiste anticipe néanmoins une baisse de croissance du PIB américain de -0,6 % pour un consensus de 2,1 % (2,7 % en 2024), une hausse de 0,6 % du PIB canadien, une hausse de 0,2 % de la zone euro et une baisse de la croissance du PIB de la Chine de -0,3 %. « Pour la Chine, la solution à la récession de bilan passe par l’immobilier : le prix des maisons recule à un rythme historique. »

Quant à l’Europe, l’expert croit qu’elle est confrontée à la fois à des vents de dos et de face. « Ça reste un gros point d’interrogation, est-ce un secteur à privilégier ou est-ce un Value Trap qui est bien évalué par le marché présentement ? » Le cycle de crédit en zone euro est en train de tourner, et c’est un élément positif pour les prêts aux entreprises et ceux aux ménages. Cependant l’Europe, plus particulièrement l’Allemagne, est aux prises avec des problèmes de productivité (« Le Canada fait encore moins bonne figure à ce chapitre », précise l’expert). « Donc l’Allemagne est en position de vulnérabilité, spécialement avec les tarifs à venir dans l’industrie automobile. »

À l’égard des taux d’intérêt, le stratège en chef révèle que les marchés anticipent un taux directeur de 4,10 % pour la Réserve fédérale américaine en juin prochain, et un taux terminal de 3,95 %. « Ont-ils trop révisé leurs attentes envers la Fed ? » Au Canada, et en Europe, les taux anticipés pour juin sont respectivement de 2,80 % et 2,10 %, avec des taux terminaux anticipés de 2,70 % et 1,95 %.

Sur le plan des actions, l’économiste suggère que les actions mondiales sont en recherche d’orientation après une bonne cuvée en 2024. « Les attentes de bénéfices aux États-Unis sont encore très élevées, est-ce que le moment est venu pour une rotation sectorielle (vers l’énergie, les financières et la santé qui sont des secteurs intéressants) et une rotation géographique ? C’est possible. » Il juge dans l’ensemble les valorisations des actions américaines élevées, peut-être tirées vers le haut par les attentes en matière d’intelligence artificielle, même s’il est d’avis qu’il n’y a actuellement pas de bulle dans ce secteur en particulier. « Le ratio cours-bénéfice ajusté en fonction du cycle (APE) est l’un des plus élevés de l’histoire, après la bulle dot-com et le niveau de 2021. »

Sébastien McMahon voit dans le marché des actions hors É-U, dont celui au Canada et au Japon, des multiples plus attrayants. De façon générale, il croit que le « momentum » des actions et des taux devrait être soutenu en 2025.

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La transition vers la nouvelle économie bien engagée https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/la-transition-vers-la-nouvelle-economie-bien-engagee/ Wed, 27 Nov 2024 11:05:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104182 Malgré les aléas politiques

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« L’accélération des changements climatiques n’est pas en voie de s’arrêter, au contraire, et cela crée des occasions d’investissement, peu importe le gouvernement en place », a réagi Catherine Bérubé, associée chez Cycle Capital, qui commentait l’arrivée au pouvoir à Washington de la nouvelle administration républicaine. Ses commentaires étaient faits à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 13 novembre dernier, qui portait sur le financement climatique pour passer à une économie mondiale à faibles émissions de carbone.

« Oui, les changements de gouvernement à la suite d’élections ont toujours des impacts sur la suite des choses, mais on a l’avantage d’avoir un mandat plutôt large, des projets de décarbonation et du clean-tech, mais aussi des projets dans ce qui touche à la chaîne d‘approvisionnement batteries et minéraux critiques (NDLR comme le lithium, le cobalt, le nickel et les terres rares), ce qui nous permet de nous concentrer sur le long terme vers des projets porteurs d’avenir », ajoute pour sa part Katherine Dewar, première directrice, gestion d’actifs, à Fonds de croissance du Canada. « Le fonds en soi c’est quand même du capital patient dont on ne s‘attend pas de réaliser un retour en deux ans, ce qui fait qu’on ne dépend pas du cycle électoral année après année, on peut prendre une perspective long terme et diversifier nos investissements. »

Elle souligne toutefois qu’il demeure important de bien suivre et comprendre l’évolution des politiques réglementaires qui ont cours ici et au sud de la frontière pour mieux se positionner à plus long terme. « Ce n’est pas seulement réfléchir à ce que le prochain gouvernement pense, parce que le vent souffle alors plus à droite ou à gauche, c’est davantage une vue à long terme. »

François Bourdon, associé directeur chez Nordis Capital, animait l’événement et a rappelé en début de rencontre que les investissements dans les technologies climatiques continuaient leur irrésistible croissance. « Ces investissements dans les solutions climatiques sont essentiels pour assurer la transition vers la carboneutralité. » Il a cité des données de la firme McKinsey, prises entre 2019 et 2022, qui démontrent que les investisseurs en capital-investissement ont lancé plus de 330 nouveaux projets de développement durable et de fonds d’impact. Les actifs sous gestion de ces fonds ont triplé pendant la période, passant de 90 milliards à 270 milliards de dollars (G$).

Plus récemment, selon François Bourdon, l’Alliance des détenteurs d’actifs net-zéro [Net-Zero Asset Owner Alliance], a publié leur quatrième rapport d’étape duquel est ressorti que les actifs privés ont plus que doublé, à 33 M$ depuis 2022, soit une hausse de 200%. « Cela représente 555 milliards de dollars en 2023, soit environ 6% de l’actif total. »

Les différents experts ont parlé à tour de rôle de quelques-uns des projets et solutions innovantes mis de l’avant pour faciliter le net-zéro, notamment dans les champs de l’optimisation énergétique et de l’économie circulaire, dont l’idée centrale de cette dernière est de réduire le gaspillage et de maximiser l’utilisation des ressources en prolongeant leur cycle de vie.

Philipe Crête, directeur général à l’investissement, Fondaction Gestion d’actifs, a mentionné l’investissement qu’ils ont effectué dans CarbiCrete, « une jeune pousse issue de l’écosystème montréalais et de la recherche à l’université McGill ». Cette entreprise, située dans l’arrondissement de Lachine, a conçu un procédé pour fabriquer un nouveau béton sans ciment, « le ciment étant l’un des grands émetteurs de GES sur la planète ». Le directeur à Fondaction a expliqué notamment comment CarbiCrete remplace l’utilisation du ciment par l’incorporation de scories d’acier, en captant du CO2, et créant des blocs en béton qui sont carbonégatifs. « Elle a le vent dans les voiles, avec des partenariats, avec Patio Drummond notamment, pour commencer la commercialisation de ces blocs, les premiers blocs de béton négatifs en carbone rendus disponibles sur le marché nord-américain. »

Katherine Dewar du Fonds de croissance du Canada a fait état de la création récente d’un partenariat stratégique avec Varme Énergie et Gibson Énergie afin d’accélérer le développement de la première installation de valorisation énergétique des déchets dotée d’une technologie de capture du carbone au Canada. « Grosso modo, il s’agit de prendre des déchets municipaux, de les transformer pour produire de l’électricité, et – en cours de processus – de capter toutes les émissions de CO2 pour les séquestrer dans le sol et produire au final une énergie propre. »

La directrice a rappelé qu’un tel projet revêtait un potentiel important qui pourrait être reproduit à travers les municipalités au pays et permettre à terme au Canada d’exporter cette expertise à l’échelle mondiale.

Catherine Bérubé, associée chez Cycle Capital, une plateforme de capital-risque dans les technologies climatiques, a mentionné pour sa part la participation de sa société dans le financement d’Airex Énergie, une entreprise québécoise basée à Montréal qui développe et fournit des solutions de décarbonation. L’entreprise produit du biocharbon (avec un potentiel de réduction de GES de 90%), du biochar qui permet la séquestration de carbone (un type de charbon produit par la pyrolyse de biomasse dérivé de la décomposition thermique de matières organiques comme le bois, les résidus agricoles ou les déchets verts), et du biocarbone. « Trois applications hyper différentes qui contribuent à la lutte aux changements climatiques. C’est donc un modèle d’affaires qui cadre en tout point en économie circulaire. »

L’associée chez Cycle Capital rappelle que l’entreprise possède une usine en fonction à Bécancour depuis plusieurs années et qu’elle en construit une autre dans la région de Port-Cartier. « C’est un partenariat que nous avons avec Suez et qui a l’ambition de produire plusieurs autres usines à travers le monde. »

Optimisation énergétique

« Une autre des thématiques qui nous intéressaient depuis quelques années c’était de comment financer l’optimisation énergétique, comment on réduit notre consommation énergétique pour libérer des mégawatts, puis accueillir de nouvelles entreprises et permettre à la nouvelle économie de croître », expliquait Philipe Crête de Fondaction Gestion d’actifs.

Le défi, selon lui, c’est qu’il y a peu d’investissements au plan industriel ou commercial en efficacité énergétique. « Une des raisons pour cela est que les périodes de retour sur l’investissement sont assez longues dans le temps. »  C’est pour faciliter et accélérer la mise en œuvre de projets d’efficacité énergétique dans les entreprises québécoises qu’Econoler et Fondaction ainsi que d’autres partenaires ont créé la Société de financement et d’accompagnement en performance énergétique (SOFIAC). « L’enveloppe initiale était d’environ 180 M$. C’est l’une des premières organisations au Canada à offrir une telle approche financière et technique pour la mise en place de mesures en efficacité énergétique pour les entreprises des secteurs commerciaux et industriels. »

Un des premiers gros projets annoncés, un financement autour de 14M$, est avec Aéroport de Montréal. « Il est sur le point d’être lancé et consiste à moderniser tout le système central de chauffage, convertir le système d’éclairage au DEL, réduire les consommations d’eau chaude, etc. »

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Construction de portefeuille, comment s’enligner pour la prochaine année ?  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/construction-de-portefeuille-comment-senligner-pour-la-prochaine-annee/ Wed, 30 Oct 2024 11:15:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103736 L’importance de faire fi du bruit ambiant.

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« Je crois que le portefeuille 60/40 est toujours pertinent, avec une politique monétaire marquée par des baisses de taux d’intérêt, et que la diversification demeure très importante, spécialement dans un environnement où les attentes de rendement demeurent plus faibles – compte tenu des bonnes séquences que nous avons connu ces dernières années (on ne peut pas toujours faire du 30%) », réagissait Frederick, Demers, gestionnaire de portefeuille et stratège en investissement chez BMO, qui était l’un des deux experts invités au Webinaire organisé par CFA Montréal, le 2 octobre dernier, sur la construction de portefeuille.

« La diversification c’est au fond la répartition des risques. L’objectif c’est d’avoir une diversification qui vient réduire les risques au moment où le portefeuille en a besoin. Au-delà du portefeuille 60/40, cela passe par différentes classes d’actifs, qui vont être réellement diversifiantes », a renchéri Francis Thivierge, gestionnaire principal de portefeuille, multi-classe d’actifs et gestion de devises à la CIBC.

Modéré par Georgi Pavlov, directeur adjoint à l’Association de bienfaisance et de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal, le panel d’experts a été appelé, entre autres, à parler de leurs approches et façons de faire, des enjeux qui touchent à la construction de portefeuille, à aborder de nombreux thèmes d’actualité en plus de répondre aux questions des participants.

Invité notamment à commenter à quel point le contexte macro-économique influençait l’évolution des marchés bousiers, Frederick Demers, de BMO gestion mondiale d’actifs, a rappelé que le bruit des marchés était souvent l’arbre qui cachait forêt. « Par contre, et on l’a vu en 2022, avoir une vue fondamentale vers où l’économie est appelée à se diriger ne nous aide pas autant qu’avoir une vue sur le narratif du marché. Je le dis souvent à la blague, le marché ne transige pas sur la réalité, mais sur la peur et la spéculation. » Le stratège a fait remarquer qu’en 2022 la majorité des observateurs avaient des vues très fortes sur l’économie américaine, qui a fait au-delà de 3% de croissance. « Cela n’a toutefois pas aidé sur le positionnement actions-obligations. Le narratif reste très important. Il faut rester à l’affût, ce qui n’est pas facile à naviguer. »

Gérer le bruit ambiant

Pour faire fi du bruit ambiant et mieux garder le cap sur ses objectifs financiers, Francis Thivierge est d’avis que tout commence par un processus d’investissement bien défini. « On a au préalable clairement identifié ce que l’on fait, comment on le fait et pourquoi on le fait. Si on notre travail a été fait rigoureusement en amont, on sait quelle information est pertinente ou non pour nous et on peut l’écarter rapidement.  »

Frederick Demers partage l’avis de son collègue sur le processus d’investissement. Il ajoute: « Ce n’est jamais facile de trouver un équilibre entre une approche 100% rationnelle, fondée sur des données, versus une autre approche où l’on croit qu’il y a une exagération dans les attentes du marché. Le meilleur exemple récent était ceux qui avaient une vue sur la politique monétaire américaine et s’attendaient à ce qu’il y ait de 5 à 6 baisses alors que d’autres n’en prévoyaient aucune. Selon le moment de l’année, tous deux ont eu raison. C’était donc difficile à monétiser. »

À surveiller en 2025

« Il y a toujours un risque de récession. Il n’y a rien qui fait plus mal pour les marchés boursiers qu’une récession. Les génératrices sont recherchées quand il y a des pannes électriques », fait remarquer Frederick Demers de BMO gestion mondiale d’actifs. Selon le gestionnaire, 2022 n’est pas encore assez loin pour que les gens aient totalement oublié la contre-performance boursière, mais les rendements des dernières années ont peut-être amené les investisseurs à baisser leur garde. « Peut-être qu’en termes de rendement, on peut sacrifier un peu de bêta pour être dans une position un peu plus confortable, une position plus défensive advenant un choc macro-économique.»

Francis Thivierge est d’avis qu’encore aujourd’hui on ressent les contrecoups du cycle économique qui a suivi la crise pandémique. « C’est un cycle exceptionnel, du jamais vu alors qu’on a essentiellement fermé l’économie mondiale pendant quelques mois pour mieux la rouvrir et l’inonder de liquidités. On est toujours dans cet environnement post-pandémique avec les répercussions que l’on ressent toujours. » À cet environnement rempli d’incertitudes, le gestionnaire de portefeuille à la CIBC souligne que viennent s’ajouter d’autres facteurs aggravants, comme les guerres au Proche-Orient et en Ukraine, les confrontations géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, et, plus près dans le temps, les élections américaines. « Dans un contexte semblable, rempli d’incertitudes macro-économiques, la diversification continue à jouer un rôle très important. »

La Chine, l’éléphant dans la pièce?

À la question d’un participant qui souhaitait savoir si la Chine devait toujours être considérée comme un pays où l’on pouvait investir, Frederick Demers s’est montré circonspect. « Ce n’est pas facile, un jour elle va l’être, on n’est pas encore rendu là. Encore une fois, et ce n’est pas nouveau, c’est la dimension politique qui me préoccupe un peu plus. Cela a commencé après la crise financière de 2008. Prenez ce qu’elle a fait aux banques, qui étaient trop grosses et représentaient une menace pour le régime. On sait ce qui est arrivé aussi à Alibaba. » Le gestionnaire de portefeuille et stratège à la BMO rappelle ses défis structuraux, sa démographie, et son niveau d’endettement.  « Le contexte géopolitique joue beaucoup aussi, spécialement si Trump arrive au pouvoir, je ne serais pas surpris que la Chine soit le premier pays à subir les tarifs américains. »  À long terme, si le gouvernement chinois se réaligne du côté des investisseurs, Frederick Demers croit que cela pourrait être intéressant, particulièrement par rapport à ce qui se fait du côté de l’industrie automobile.

Francis Thivierge abonde dans le même sens. « Derrière le rideau opaque, il y a beaucoup de développements positifs en Chine, notamment du point de vue de l’industrie technologique, de la construction de voitures et de panneaux solaires. Elle a aussi fait des progrès pour augmenter son statut dans les chaînes de production. » Le gestionnaire de portefeuille rappelle qu’historiquement la Chine était très présente dans l’industrie manufacturière à bas coup et qu’elle occupe aujourd’hui une place grandissante, voire dominante, dans des industries de pointe.

Et la place de l’or dans le portefeuille?

Dans ce haut de cycle pour l’or, Frederick Demers se montre plus prudent par rapport à cette valeur refuge. « L’or a bien fait durant la période de hausse des taux, a bien fait pendant la pause, je suis cependant un peu plus sceptique quant à la phase de baisse de taux. Je serais surpris, si on me disait dans 12 mois, par exemple, que l’or avait surpassé les actions. » « Les commodités ont certainement un rôle à jouer à plus long terme dans le portefeuille, », mentionne pour sa part Francis Thivierge. « Mais à court terme, étant donné les récents mouvements qu’on a observés du côté de l’or, c’est difficile d’avoir une forte conviction. »

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Des relations commerciales précaires avec les États-Unis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-relations-commerciales-precaires-avec-les-etats-unis/ Wed, 09 Oct 2024 10:51:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103310 Le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, estime l’économiste Dominique Lapointe.

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Peu importe le dénouement des élections américaines le 5 novembre prochain, les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis devraient continuer d’évoluer sur des bases fragilisées, expliquait l’économiste Dominique Lapointe, lors d’une conférence sur le thème de l’impact des élections américaines organisée par CFA Montréal, le mercredi 2 octobre au Club St-James à Montréal.

Le stratège à Gestion de placements Manuvie a rappelé à l’auditoire que la part des importations de marchandises canadiennes est en baisse depuis 1998 et représente actuellement 13,2 %, soit un chiffre inférieur à la part de la Chine (13,5 %) et à celle du Mexique (15,5 %). « Les relations commerciales entre les deux pays ont atteint leur pic en 2008 et ont décliné graduellement depuis. On ne voit rien à l’horizon qui pourrait venir freiner cette tendance. »

Dominique Lapointe est d’avis que plusieurs politiques publiques importantes pourraient être mises en œuvre ou impactées, advenant une victoire républicaine ou démocrate. « C’est quelque chose que nous suivons de près. » En cas d’un retour à une administration Trump, l’expert évoque un certain nombre d’enjeux, notamment au sujet des tarifs universels (droits de douane ou taxes imposés de manière égale à tous les pays ou partenaires commerciaux). « Que ce soit de 10 % ou de 20 %, peut-être plus, on ne croit pas que le Canada en sera exempté au final malgré l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). »

À propos de l’Accord (ACEUM), il note que même si l’administration Trump l’a signé il y a six ans il pourrait émettre de nouvelles récriminations. « Il pourrait tenter de vouloir obtenir davantage, notamment dans le secteur agricole ou à propos du bois d’œuvre, qui fait toujours l’objet d’un désaccord. » Quant à l’industrie pétrolière, l’expert croit qu’une présidence Trump pourrait être bénéfique au Canada. « Sa politique globale à l’égard de l’Iran (et du pétrole en général) pourrait faire grimper le prix de la ressource ce qui serait bénéfique pour les producteurs d’énergie d’ici. »

L’économiste de chez Manuvie croit, de façon générale, que les points de contention sont moins nombreux dans le scénario d’une victoire démocrate. « La raison est simple : l’administration Biden, dont Harris fait partie, a déjà mis en œuvre une grande majorité de ses politiques publiques ou est en train de le faire. Ça nous semblerait donc être davantage une sorte de continuation. » Il note toutefois que l’administration Harris pourrait soulever des préoccupations au sujet de l’ACEUM, particulièrement en matière d’environnement et de droit des travailleurs où il subsiste encore certaines ambiguïtés.

« Dans les deux cas, le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, contrairement à d’autres pays, ce qui nous laisse plus de temps pour anticiper et nous adapter aux futurs changements de politiques publiques. » Il souligne que les deux administrations, qu’elle soit démocrate ou républicaine, feraient face à d’importants déficits et à une importante dette publique. « La différente fiscalité entre nos deux pays pourrait finalement avantager notre marché obligataire. » En cas d’imposition d’un tarif global sur les importations par les États-Unis, l’économiste estime que les marchés boursiers seraient en proie à des baisses.

« La dette du gouvernement américain, qui a atteint des niveaux records par rapport à son PIB, c’est vraiment l’éléphant dans la pièce lorsque l’on regarde les grands enjeux politiques du moment », affirme Michael Medeiros, directeur général, associé et stratège macroéconomique à Wellington Management. Il rappelle que les politiques fiscales sont influencées ou déterminées par la situation ou le cadre politique en place.

Selon lui, il existe des différences notables dans les politiques fiscales des deux candidats à la présidence. « Sur un horizon de dix ans, en raison notamment de la diminution de certaines taxes, Trump accélérerait la croissance du déficit d’environ six trillions. » L’économiste estime toutefois que ce déficit serait atténué en partie grâce aux revenus générés par les taxes imposées sur les importations de l’ordre de trois trillions.

L’élection de la candidate démocrate augmenterait également le déficit de l’ordre de six trillions, en raison notamment d’investissements considérables dans des programmes sociaux. Selon lui, ce déficit serait toutefois grandement atténué par une hausse des taxes, notamment pour les grandes entreprises et les individus appartenant à la classe supérieure ou les plus riches de la société. « En somme, les deux candidats augmenteraient le niveau de la dette, mais les politiques de Trump participeraient à une plus grande accélération de celle-ci », a résumé l’expert.

Les États-Unis, comme plusieurs pays développés, font face à des problèmes démographiques, selon l’économiste de chez Wellington. « L’augmentation de l’immigration l’an dernier a été vraiment importante et a aidé à augmenter la main-d’œuvre et à faire baisser l’inflation sans qu’il soit nécessaire de provoquer une hausse significative du taux de chômage. Cependant, cela commence à ralentir. » Il fait remarquer que les candidats ont tous deux laissé entendre qu’ils proposeraient des politiques plus restrictives en matière d’immigration. « Harris a évoqué la possibilité de mettre en œuvre une réforme bipartite sur le contrôle des frontières, mais Trump est allé plus loin en parlant carrément de déportations pour les sans-papiers, ce qui représenterait selon nous un compromis défavorable dans la gestion de l’inflation. »

L’économiste fait remarquer que nous vivons dans un monde plus démondialisé depuis la crise financière mondiale de 2008-09. « Les volumes de commerce mondial ont ralenti, les tarifs de la première administration de Trump ont joué un rôle dans cela, mais cela était déjà en cours. » Il croit que les politiques du candidat républicain à l’égard des tarifs commerciaux favoriseraient une accélération de ce phénomène. « Cela agirait comme une taxe et représenterait une dynamique économique défavorable où la lutte contre l’inflation entraîne des conséquences négatives pour la croissance. »

À l’inverse, il ne croit pas que le protectionnisme disparaîtrait sous la présidence potentielle de Harris. « L’administration Biden n’a pas changé les politiques commerciales mises en place par Trump à l’égard de la Chine. » Il croit donc que le processus de démondialisation se poursuivrait, mais qu’il s’accélérerait sous la présidence de Trump.

L’expert a conclu son exposé en évoquant la notion de polarisation qui est souvent évoquée lorsqu’on parle de politique américaine. Il a cherché à quantifier le tout en examinant comment les membres des partis opposés ont voté à travers l’histoire. « En ce moment, les membres des démocrates et des républicains votent ensemble le moins souvent depuis 1789. La polarisation est à un sommet. »

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Rendement des portefeuilles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/rendement-des-portefeuilles/ Wed, 19 Jun 2024 10:40:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101446 Peu de chance de reproduire les succès passés.

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À l’occasion de sa soirée annuelle des prévisions tenue le 13 juin dernier au Palais des Congrès, CFA Montréal avait convié ses membres et de nombreux acteurs de l’industrie de la finance, soit plusieurs centaines de personnes, à venir entendre Karen Karniol-Tambour, co-chef des placements chez Bridgewater, et Torsten Slok, économiste en chef et associé chez Apollo Global Management, qui présentaient tous deux leurs points de vue sur les grandes tendances économiques et financières mondiales.

Les portefeuilles traditionnels (70% en actions et 30% en obligations) ont connu des années fastes au cours de la dernière décennie (2010-2020) avec des rendements moyens de 8,5%, constate avec le recul Karen Karniol-Tambour de chez Bridgewater dans sa présentation d’introduction. « Tous les voyants étaient au vert durant cette période, que ce soit du côté des facteurs cycliques ou séculaires, c’était le temps idéal pour investir, d’acheter l’index et d’attendre. »

La co-chef des placements chez Bridgewater est toutefois d’avis que de pareils rendements seront difficiles à reproduire dans le futur, à tout le moins pour la prochaine décennie. « La situation a complètement changé et la plupart des voyants sont maintenant au rouge. »

Elle mentionne des facteurs cycliques, comme la valorisation élevée des titres boursiers dans leur ensemble, l’inflation plus forte et la politique monétaire serrée de la Réserve Fédérale américaine. S’ajoutent à cela, en périphérie, des facteurs séculaires tels que des risques géopolitiques accrus, une diminution de la croissance de la mondialisation, des politiques moins favorables aux entreprises et un marché qui est en pleine transition énergétique. « Le seul voyant au vert à l’heure actuelle est le vecteur de l’intelligence artificielle (IA) qui, paradoxalement, à cause des dépenses qu’il engendre, contribuera à nourrir les poussées inflationnistes. »

Dans son aperçu économique, Torsten Slok, économiste en chef et associé chez Apollo Global Management, est quant à lui d’avis qu’il n’y aura pas de récession à court et moyen terme aux États-Unis. « Le pivot effectué par la Réserve fédérale en décembre (quand elle a parlé de futures baisses) a dopé le S&P 500 (hausse de l’ordre de 11 trillions de dollars), stimulé la croissance de l’économie et les entreprises ont affiché de solides bénéfices. Elles profitent d’un bon vent de dos à l’heure actuelle. »

Il croit cependant que des facteurs structurels comme la démondialisation, les restrictions en matière d’immigration et les dépenses liées à la défense, sont autant d’éléments qui vont contribuer à faire en sorte que l’inflation demeure élevée, tout comme les taux d’intérêt qui graviteront selon lui autour de 4-5% pour les années à venir.

Torsten Slok a rappelé à l’auditoire que les hausses successives des taux d’intérêt par la Réserve fédérale ont eu un impact négatif sur les consommateurs, les firmes (start-up et société à capital de risque), ainsi que les banques. « Les consommateurs, particulièrement les jeunes et les personnes avec de plus petits salaires et un plus gros niveau d’endettement, ont vite subi l’effet des hausses, de même que les entreprises plus endettées qui ne sont pas encore profitables ». Les banques, particulièrement les banques régionales ont mal géré leur bilan financier, selon lui, et ont été aux prises avec le problème de l’immobilier commercial, exacerbé par le télétravail et la hausse des taux. »

Tout au long de l’événement, le modérateur Vincent Delisle, CFA, premier vice-président et chef des Marchés liquides à la Caisse de dépôt et placement du Québec, a invité l’auditoire à répondre en direct à quelques questions prévisionnelles. Il a notamment demandé aux participants ainsi qu’aux panélistes de sonder leur boule de cristal et de prédire ce que la Réserve fédérale américaine ferait au cours des 12 prochains mois. Plus de la moitié des répondants ont indiqué qu’ils s’attendaient à deux baisses de taux d’intérêt au cours de la période. À la question sur les perspectives  économiques du pays de l’Oncle Sam pour les douze prochains mois, 36% des 484 répondants parmi l’auditoire ont estimé qu’il n’y aurait aucun « atterrissage » et 19% ont évoqué le spectre d’une récession.

L’économiste Torsten Slok croit plutôt que la Réserve fédérale américaine va s’abstenir de baisser les taux avant la tenue des élections à l’automne. Il constate que les bénéfices des entreprises sont au rendez-vous et anticipe que l’économie américaine sera encore en expansion pour au moins une année ou deux. « Les vents de dos, que ce soit sur le plan des politiques fiscales et de conditions favorables aux entreprises, combinés aux risques politiques de l’élection en novembre me portent à croire qu’il n’y aura pas de baisses de taux, à tout le moins pas avant décembre prochain. »

Karen Karniol-Tambour de chez Bridgewater estime qu’il est très difficile de prédire ce que fera la banque centrale américaine. Mais elle observe que la Fed a nettement un préjugé favorable pour les baisses de taux. « Ils sont anxieux d’agir et de les baisser. » Elle croit cependant que l’environnement économique a changé ces dernières années et que les fluctuations des taux d’intérêt à l’échelle mondiale ont mis en lumière d’autres secteurs, dont le marché des devises. « Les pays ont longtemps eu des taux identiques de 0. Outre les obligations, c’est le marché des devises qui devient intéressant de nouveau. »

Vincent Delisle de la CDPQ a rappelé que le S&P 500 avait affiché un rendement de 25% au cours des 12 derniers mois et demandé à l’auditoire ce qu’elle anticipait être la performance de l’indice pour les douze prochains mois. 70% des répondants ont estimé que l’indice phare américain afficherait une performance de plus de 10%. La balance a opté pour des précisions plus pessimistes, soit un rendement négatif de -10% et plus.

La co-chef des placements chez Bridgewater croit que l’index est quelque peu déformé à l’heure actuelle avec le poids des sept magnifiques (les principaux titres des grosses capitalisations du secteur technologique représentés par Nvdia, Apple et Microsoft, entre autres). Elle croit aussi que le marché des actions mondiales est très dominé par les États-Unis. « Il y a comme une prime additionnelle à être listé aux États-Unis. Cela dit, je crois qu’un rendement de 10% et plus est une prévision somme toute raisonnable. »

Torsten Slok a fait remarquer que les 10 plus importantes compagnies de l’index ont des ratios cours-bénéfice d’environ 21, alors que le 10% des plus petites entreprises ont des ratios moyens d’environ 14. « Il y a un grand écart, les grandes capitalisations sont plus dispendieuses, car, contrairement aux plus petites, c’est le facteur IA qui les a tirées vers le haut. Le facteur IA est indifférent aux hausses de taux d’intérêt. »

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IA et finance : la transparence est nécessaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/ia-et-finance-la-transparence-est-necessaire/ Wed, 27 Mar 2024 10:42:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99767 Pour détecter la source d’éventuelles erreurs.

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L’intégration rapide de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur financier soulève de nombreuses questions sur son encadrement. La transparence et la vigilance dans le traitement des données sont essentielles pour garantir une utilisation responsable de ces outils, comme l’ont souligné les panélistes de la conférence sur les défis éthiques de l’essor de l’IA en finance organisée par CFA Montréal.

Les systèmes d’IA jouent un rôle crucial dans la création de valeur, en aidant les institutions financières à prédire les défauts de paiement, à construire des portefeuilles, à assurer le service à la clientèle, à détecter les fraudes et à renforcer la cybersécurité.

Cependant, ils soulèvent également des défis éthiques importants en matière de sécurité des données et de risque lié à l’utilisation de données biaisées. Ces systèmes peuvent avoir un impact direct sur le bien-être financier des clients, par exemple en influençant la décision d’accorder des prêts ou de recommander une assurance vie.

Une course rapide

Dans la course aux technologies, les institutions financières se hâtent d’intégrer les systèmes d’IA alors même que leur transformation numérique n’est pas encore terminée, ce qui engendre un certain niveau de risque. « On n’a pas le choix de prendre le virage et de le contrôler dans la mesure du possible », indique Marie Andrée Alain, vice-présidente et chef de la conformité et de la protection des renseignements personnels au Mouvement Desjardins.

Dans ce contexte, le passage à l’IA nécessite une adaptation progressive des institutions financières. Elles avancent avec prudence, de façon équilibrée et réfléchie. Desjardins, par exemple, a adopté une approche pas à pas, en expérimentant et en tirant des leçons de chaque étape.

« On doit être dans la transparence, c’est inévitable, estime la gestionnaire. On doit être capables d’expliquer le fonctionnement du modèle d’IA qu’on utilise. Ça passe par une compréhension assez fine de nos propres ressources pour qu’on puisse fournir des explications à nos membres », dit-elle. Pour ce faire, la coopérative financière a mis sur pied un comité multidisciplinaire qui englobe les secteurs des TI, de la conformité, de la sécurité de l’information, de la gouvernance de données ainsi que les secteurs d’affaires.

Garder le cap n’est pas évident. Les considérations éthiques donnent parfois lieu à des « discussions difficiles » avec certains fournisseurs de solutions en IA, qui ne comprennent pas toujours la nécessité d’une approche transparente envers les clients. Desjardins doit également former ses propres experts en conformité aux enjeux éthiques de l’IA et s’assurer de bien comprendre les solutions de ses partenaires.

Mécanismes de contrôle

Les institutions financières qui veulent intégrer l’IA dans leurs processus sans mettre l’éthique en péril doivent implanter de solides mécanismes de contrôle à l’interne, signale Nada Kharrague, spécialiste en données et intelligence artificielle à IBM.

Un des risques de l’IA réside dans l’opacité des modèles, qui fonctionnent souvent comme des boîtes noires, rendant difficile la vérification de l’origine et de l’actualisation des données. Or, les institutions financières ne peuvent se permettre de fournir des informations exactes à 80 % du temps seulement, explique la spécialiste. La technologie doit être transparente, entre autres pour être en mesure de savoir qui est responsable si une mauvaise recommandation financière est communiquée à un client.

On doit pouvoir ajuster les modèles, améliorer la cohérence de leurs résultats et détecter tout biais introduit par une sélection inadéquate des données. « Lorsqu’on a une réflexion sur le choix technologique, il faut savoir si c’est une technologie qui est prête à être utilisée par une entreprise financière », dit Nada Kharrague.

Stratégie éthique

L’entreprise qui utilise l’IA devrait se doter d’une stratégie éthique pour prévenir les problèmes futurs, estime Anne Boily, consultante en IA responsable et stratégie. Pour réussir, il faut rendre la notion d’éthique concrète pour les décideurs et les sensibiliser aux effets potentiels.

« L’erreur serait de penser qu’on va arriver avec un cadre qui va tout couvrir, dit la spécialiste. Il faut naviguer entre deux extrêmes : développer sans considérations éthiques ou souffrir d’une paralysie qui empêche d’avancer. » En cas de dilemme, l’organisation doit alors aligner ses objectifs d’entreprise sur des objectifs éthiques, les ordonner et les prioriser.

Elle précise que l’encadrement réglementaire des systèmes d’IA doit être clair et assez large pour englober des objectifs plus vastes. « Il faut accepter de prendre des risques calculés et qu’il faudra casser des œufs pour faire l’omelette », dit-elle.

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L’inflation va-t-elle rebondir? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/linflation-va-t-elle-rebondir/ Thu, 08 Feb 2024 12:08:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98882 L’agilité sera le mot d’ordre en 2024.

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Alors que nombre d’investisseurs attendent une baisse des taux d’intérêt en 2024, celle-ci pourrait être moins marquée et plus lente qu’anticipée en raison d’un rebond de l’inflation, prévient Jean Boivin, directeur général du BlackRock Investment Institute lors d’un événement organisé par CFA Montréal, fin janvier.

Les grandes tendances économiques ont été historiquement dépendantes de la demande, toutefois, de nos jours, celles-ci dépendent davantage de la capacité de production, observe Jean Boivin. Et la capacité de production fait face à de nombreux obstacles, notamment démographiques et géopolitiques, ce qui hausse les coûts de production. Nous pouvons donc nous attendre « à des pressions inflationnistes persistantes », selon les mots de l’économiste rapportés par Avantages.

L’expert s’attend à ce que la première partie de 2024 aille de pair avec optimisme, contrôle de l’inflation et marchés à la hausse. Il pense même que l’inflation pourrait redescendre à 2 %. Toutefois, cela ne durera pas selon lui. L’inflation rebondira quand l’effet déflationniste sur le prix des biens sera complètement intégré et que l’inflation plus élevée sur le prix des services sera révélée.

Jean Boivin s’attend ainsi à ce que la Réserve fédérale ne baisse que trois fois ses taux alors que les marchés tablent sur cinq à six baisses. Il recommande donc aux gestionnaires de portefeuille de rester sur le qui-vive et de faire preuve de flexibilité.

Il recommande également aux investisseurs de ne pas s’attendre à ce « [qu’]un trop grand vent arrière [pousse] les rendements à la hausse cette année ».

Selon lui, les occasions de rendements ne seront pas dans un secteur ou une région en particulier, mises à part les actions japonaises, pour lesquelles BlackRock se montre très positif. Il estime toutefois qu’il pourrait y avoir des occasions dans le secteur de la dette privée.

Plus de risques de récession au Canada

Jimmy Jean, économiste en chef du Mouvement Desjardins, également présent lors de cet événement, continue d’anticiper pour sa part un assouplissement rapide de la politique monétaire.

La coopérative s’attend ainsi à ce que la Banque du Canada baisse à six reprises son taux directeur en 2024 et cinq autres fois en 2025. Selon Jimmy Jean, ces baisses pourraient commencer dès le mois d’avril au Canada, car la Banque du Canada a intérêt à agir rapidement si elle ne veut pas provoquer une récession plus importante avance l’expert. Les États-Unis prendront davantage de temps avant de suivre le mouvement.

Si les États-Unis semblent à l’abri d’une récession en 2024, la situation serait un peu plus sombre au Canada, selon Jimmy Jean. Il constate que les consommateurs canadiens ont une moins grande confiance en l’économie que ceux de l’autre côté de la frontière ; le PIB canadien s’est contracté au troisième trimestre de 2023, les dépenses de consommation ont stagné alors que le taux d’épargne est supérieur à ce qu’il était avant la pandémie.

« Plus de secteurs d’activité sont actuellement en contraction qu’en expansion, une situation qui mène généralement à une récession », souligne Jimmy Jean.

En 2024, on pourrait de plus s’attendre à de nombreuses faillites d’entreprise, ce qui entraînera une hausse du taux de chômage, ce qui réduira à son tour la pression sur les hausses salariales. Hormis dans le secteur du logement, Jimmy Jean s’attend donc à ce que la désinflation se poursuive cette année.

D’après lui, ce qui a permis d’éviter la récession au Canada pour le moment, c’est la forte croissance démographique canadienne, portée par l’immigration. Il estime donc que le resserrement annoncé concernant l’admission d’immigrants temporaires représente un autre vent contraire.

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2024 : année d’assouplissement de la politique monétaire https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/2024-annee-dassouplissement-de-la-politique-monetaire/ Mon, 05 Feb 2024 14:12:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98852 ZONE EXPERTS – Hypothèques : le taux variable à envisager!

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Lors de l’événement Perspectives 2024 organisé par CFA Montréal le 25 janvier dernier, les deux économistes invités, Jean Boivin, de BlackRock et Jimmy Jean, de Desjardins, ont évoqué une récession au Canada, et ce, même si les États-Unis l’évitent. Il s’agit également du scénario que nous prévoyons pour 2024, comme nous l’avons évoqué précédemment. Jimmy Jean s’est même montré plus pessimiste en anticipant une baisse du taux directeur au Canada de 2,75 % dans son scénario de base. La Banque Nationale du Canada prévoit pour sa part une baisse de 1,75 % en 2024, la CIBC et la TD, une baisse de 1,50 % en 2024. La BMO, la RBC et la Scotia prévoient une baisse de 1 % en 2024.

Les deux économistes voient l’inflation en bas de 2 % au courant de l’année, mais Jean Boivin est particulièrement concerné par des tendance lourdes telles que le virage vert, le protectionnisme, les problèmes géopolitiques et de la démographie qui devraient faire remonter l’inflation par la suite.

La Banque Du Canada (BdC) n’a pas modifié son taux directeur en janvier et n’a pas ouvert la porte pour une première baisse le 6 mars prochain. Lors dLe gouverneur de la BdC. Lors d’un discours tenu devant les députés du Comité des finances des Communes, le 1er février dernier, Tiff Macklem a clairement indiqué qu’il n’attendra pas de voir l’inflation à 2 % avant de commencer à baisser le taux directeur, compte tenu du délai requis  pour voir les effets des baisses dans l’économie. Il a évoqué un meilleur équilibre au niveau des logements disponibles, mais il a recommandé que le gouvernement modifie ses politiques afin d’augmenter l’offre des logements.

La SCHL a d’ailleurs publié son rapport sur le marché locatif et il  signale un resserrement du marché de la location au Québec. En effet, la migration a plus que doublé en 2023, enregistrant un record de résidents non permanents. Une situation qui a affecté la demande des logements. Cela s’ajoute a  la difficulté vécue par les jeunes qui tentent d’accéder à la propriété et qui se heurtent aux  prix et aux taux élevés. Le rapport évoque aussi la tendance qui pousse la population vieillissante à transiter vers le marché locatif. Quant à l’offre, le rapport indique qu’elle sera affectée par le nombre de moins en moins grand de projets de construction en cours, eux aussi affectés par  les taux  élevés.

Comme résultat, le taux d’inoccupation a baissé à 1,5 % dans le marché locatif traditionnel et de 1,3 % dans le marché des appartements en copropriété dans la région de Montréal en 2023. Ceci a provoqué une augmentation du prix des loyers dont l’augmentation a atteint 7,9 % pour des logements ayant deux chambres. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis 2000 :

Pour voir le tableau en grand format, cliquez ici

Comme mentionné dans notre billet précédent, la politique monétaire très restrictive a ralenti l’économie au point que la récession est inévitable. La BdC fera un pivot au courant de l’année et la courbe des taux d’intérêt baissera. La stratégie à adopter consiste à rester flexible et à ne pas geler des taux hypothécaires à long terme. Le taux variable continue de représenter une option plus avantageuse à long terme pour les détenteurs d’hypothèques.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer que celui-ci en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Une nouvelle présidente du c.a. pour CFA Montréal https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/une-nouvelle-presidente-du-c-a-pour-cfa-montreal/ Fri, 27 Oct 2023 10:15:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97079 NOUVELLES DU MONDE - Elle succède à Odrée Ducharme.

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CFA Montréal annonce la nomination de Sandy Poiré, à titre de présidente de son conseil d’administration.

Diplômée d’un baccalauréat en commerce de l’École de gestion John Molson de l’Université Concordia et détentrice d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université Queen’s, Sandy est gestionnaire de portefeuille au sein de l’équipe de rendement absolu de la division des investissements au CN depuis 2011. Elle était initialement responsable du secteur industriel pour les portefeuilles d’actions européennes, de l’Asie-Pacifique ainsi que des marchés émergents.

« Depuis plusieurs années, l’approche visionnaire et les nombreuses réalisations de Sandy auprès de la relève et des femmes en finance lui ont valu une ascension rapide au sein du comité exécutif. En tant que vice-présidente du conseil d’administration et responsable du comité de gouvernance, elle s’est démarquée par son leadership en pilotant des projets stratégiques d’envergure qui ont amélioré nos pratiques de façon significative. Cela fait d’elle un choix avisé pour guider notre Association dans son évolution », a souligné Jo-Ann Hajdamacha, directrice générale de CFA Montréal.

Sandy Poiré succède à Odrée Ducharme, présidente sortante, qui a occupé cette fonction au cours des deux dernières années. Celle-ci œuvre depuis plus de sept ans au sein de l’Association. Elle a amorcé, entre autres, des projets marquants en lien avec la diversité, l’équité et l’inclusion (DEI). Sous sa présidence, CFA Montréal a concrétisé une transformation organisationnelle importante et a remporté le prix de l’Association émérite de l’année en 2023 (plus de 1000 membres) du CFA Institute. L’implication d’Odrée au sein de CFA Montréal se poursuivra au cours des deux prochaines années à titre de présidente sortante, souligne-t-on dans un communiqué.

Le conseil d’administration

Lors de son assemblée générale annuelle du 25 octobre 2023, CFA Montréal, qui représente les intérêts de plus de 3400 professionnels de l’investissement et 1500 candidats à la profession dans le Grand Montréal, a dévoilé la composition de son conseil d’administration pour 2023-2024. Le c.a. accueille ainsi trois nouveaux membres, soit une administratrice et des administrateurs nouvellement élus :

  • Daniel Conti, CFA
  • Danielle Filistin, CFA
  • Karl Gagné, CFA

Ces derniers se joignent aux membres du conseil :

  • Lise Estelle Brault, CFA
  • Michel Charron, CFA
  • Tamara Close, CFA
  • Ludovic Dumas, CFA
  • Carl Robert, CFA, président honoraire
  • Jessica Younes-Fraiberger, CFA

Les administrateurs suivants composent le nouveau comité exécutif de CFA Montréal :

  • Sandy Poiré, CFA, présidente
  • Odrée Ducharme, CFA, présidente sortante
  • Haig Vanlian, CFA, vice-président
  • Jean-François Tremblay, CFA, trésorier
  • Julie-Andrée Côté, CFA, secrétaire

« Les membres qui siègent à ce conseil d’administration renouvelé possèdent un niveau d’expertise exceptionnel. Ensemble, nous travaillerons à poursuivre la croissance de notre profession pour les deux prochaines années, tout en promouvant nos valeurs d’éthique et d’excellence liées au titre CFA », a signalé Jo-Ann Hajdamacha.

CFA Montréal tient à remercier l’administratrice et les administrateurs sortants pour leur dévouement, l’ensemble de leurs réalisations respectives ainsi que l’impact positif qu’ils laissent sur l’organisation :

  • Jean-Bastien Auger, CFA
  • Julie Ducharme, CFA
  • Thomas Gagné, CFA

Il est possible de consulter l’ensemble des profils des administratrices et des administrateurs.

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