ConFor financiers – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 11 Sep 2024 14:48:27 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png ConFor financiers – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 La valeur réelle de reporter la rente du RRQ (Mise à jour 2024) https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/la-valeur-reelle-de-reporter-la-rente-du-rrq-mise-a-jour-2024/ Wed, 11 Sep 2024 12:07:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102906 ZONE EXPERTS – Une réflexion à faire chaque année.

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La chronique d’octobre 2020 présentait la valeur réelle de reporter la rente du Régime de rentes du Québec (RRQ) d’une année selon les règles applicables à ce moment. On y démontrait notamment que la décision de reporter d’une année à l’autre (par exemple de 60 à 61 ans ou de 64 à 65 ans) n’avait pas toujours la même valeur. On reprend ici cette analyse avec les modifications apportées au régime le 1er janvier 2024.

Valeur de reporter d’une année

Il n’est pas fréquent de décider de reporter pour 5 ans, 10 ans voire 12 ans le début de la rente de retraite du RRQ. En réalité, cette réflexion devrait plutôt être effectuée annuellement. Voici les hypothèses utilisées dans nos calculs :

  • Un particulier âgé de 60 ans
  • Des salaires passés dépassant toujours le MGA
  • On ne travaille plus après 59 ans
  • Calcul de la réduction exacte du RRQ avant 65 ans[1]
  • Seul le régime de base est considéré
  • Chiffres présentés en présumant une croissance annuelle du MGA de 1 % de plus que l’inflation[2]
  • Chiffres présentés en dollars constants

Le premier tableau présente, selon le nombre d’années cotisées au RRQ à 60 ans, la rente que le particulier pourrait recevoir selon l’âge de la demande. On remarquera que le tableau présente des chiffres en dollars constants à partir de l’âge de 60 ans.

Pour visualiser ce tableau en grand format, cliquez ici.

Utilisons la colonne de 40 ans de cotisations (la dernière). On constate que si le particulier demandait sa rente immédiatement, on lui verserait une rente réduite égale à 10 250 $ par année[3]. S’il choisissait d’attendre à 65 ans, il recevrait, selon nos hypothèses, 16 815 $[4] par année (en dollars constants).

Si ce particulier, qui à 60 ans, choisissait de ne pas toucher sa rente, mais de la reporter d’une seule année à 61 ans, il éviterait ainsi une pénalité de 7,2 % (de 60 à 61 ans). On a souvent tendance à mettre ce chiffre de l’avant, 7,2 %. Mais revenons au tableau, ce particulier qui choisit de ne pas toucher sa rente à 60 ans, mais choisit plutôt de la toucher à 61 ans verra sa rente passer de 10 250 $ à 11 514 $. Il s’agit plutôt d’une augmentation de 12,3 % de cette rente. Devant ce chiffre, 12,3 %, est-il possible qu’un particulier soit plus enclin à reporter, ne serait-ce que pour une année, sa décision ? L’an prochain on revisitera cette décision.

Le tableau suivant reprend les mêmes chiffres que le précédent, mais illustre, pour tous ces cas, l’impact, en pourcentage, de reporter d’une seule année le début de la rente. Pour celui qui a cotisé 40 ans au régime à l’âge de 60 ans, le report de 60 à 61 ans augmente la rente de 12,3 %. L’année suivante, le report de 61 à 62 ans, s’il en décide ainsi, augmente la rente de 11,2 % (la rente passerait de 11 514 $ à 12 803 $). On notera que pour ceux qui ont cotisé peu d’années au RRQ, les colonnes de gauche, la décision de reporter (du moins avant l’âge de 65 ans) est, en comparaison, moins profitable en raison du jeu de la « Période cotisable » au RRQ.

Pour visualiser ce tableau en grand format, cliquez ici.

On notera également que la valeur réelle du report annuel après l’âge de 65 ans se trouve améliorée du fait que l’on applique les modifications en vigueur depuis le 1er janvier 2024. De plus, comme l’application du facteur d’augmentation annuel de 8,4 % est linéaire, l’amélioration annuelle tend à décroitre à mesure que l’on vieillit.

En conclusion

Quelques constats peuvent être tirés ici :

  1. Le report est fréquemment (mais pas toujours) profitable
  2. L’objectif n’est pas de forcer les particuliers à rapporter, mais à les amener à considérer ce qui est fréquemment une décision profitable
  3. La décision de reporter d’une année à l’autre (par exemple de 60 à 61 ans ou de 64 à 65 ans) n’a pas la même valeur
  4. La décision n’a pas à porter sur 5, 10 ou même 12 ans, on devrait plutôt considérer annuellement : « On reporte cette année et on s’en reparle dans un an »

Merci à Madame Nathalie Bachand pour son aide à la préparation de cette chronique.

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Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.
Septembre 2024

[1] Réduction mensuelle de 0,50 % + 0,10 % X rente du participant / rente maximale

[2] En lien avec les Normes d’hypothèses de projections de l’Institut de la planification financière (Inflation annuelle : 2,1 %, Croissance annuelle du MGA : 3,1 %)

[3] 16 015 $ X (1-36 %)

[4] 16 015 $ X (1 + 3,1 %)  EXP 5 / (1 + 2,1 %) EXP 5

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Analyse d’une nouvelle option https://www.finance-investissement.com/edition-papier/front/analyse-dune-nouvelle-option/ Mon, 05 Jun 2023 04:14:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94277 Dans bien des cas, mais pas tous, il serait avantageux pour un client de retarder à 72 ans le moment où il commence à toucher sa rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ).

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Une analyse individuelle s’impose, mais examinons une étude de cas sur la question.

Selon le budget provincial du Québec, dès le 1er janvier 2024, l’âge maximal d’admissibilité à une rente de retraite passera de 70 à 72 ans « afin d’aider les travailleurs à améliorer leur sécurité financière » à la retraite.

Actuellement, les clients peuvent bonifier leur rente de retraite de 0,7 % pour chaque mois de report de versement après l’âge de 65 ans, et ce, jusqu’à 70 ans. L’an prochain, les clients auront l’option de différer leur rente deux ans de plus.

La rente demandée à 72 ans pourrait être majorée de 58,8 % pour ceux qui ont pleinement cotisé au régime.

Ainsi, une personne demandant sa rente à 72 ans plutôt qu’à 70 ans recevra une hausse à vie de sa rente annuelle pouvant atteindre 2 634 $, souligne le plan budgétaire 2023-2024 du gouvernement québécois. Ce chiffre se base sur la rente versée en 2023.

Avec les actuaires et planificatrices financières Nathalie Bachand et Mélanie Beauvais, de Bachand Lafleur, groupe conseil, nous analysons les effets d’un tel report pour une personne retraitée (voir tableau 1).

Pour consulter le tableau en grand format, cliquez ici.

Examinons le cas de Louise, 65 ans, qui n’a pas de régime de retraite, mais a accumulé un capital de 700 000 $ en REER et de 100 000 $ dans un CELI (données arrondies pour faciliter les calculs). Cette dernière a cotisé une partie de sa vie au RRQ, mais n’a pas droit à la rente maximale. Elle pourrait recevoir dès 65 ans 13 875$, ou 92 % de la pleine rente annuelle. Dans ce scénario, nous supposons que Louise choisira de toucher sa pension de la Sécurité de la vieillesse (PSV) à 70 ans, ce qui lui donnerait 11 220 $ par an. Elle estime son coût de vie à 50 000 $. Avec un profil 60 % croissance et 40 % revenu fixe, on espère générer un rendement moyen sur les placements de 4 % après frais. L’inflation prévue est de 2,1 % et les rendements se basent sur les Normes d’hypothèses de projection 2023 de l’Institut québécois de planification financière.

Avant le budget, il y avait un enjeu lié au calcul de la rente pour ceux qui ne travaillaient pas ou percevaient un salaire plus faible à partir de 65 ans et souhaitaient différer leur rente. Ces gens pouvaient voir diminuer leur moyenne de gains en carrière et, par conséquent, la rente de retraite.

Québec instaure dès 2024 un mécanisme de protection de la moyenne de gains acquise à partir de 65 ans afin d’éviter cette situation. Si une personne reporte le début du versement de sa rente après 65 ans, la modification de la méthode de calcul permettra alors d’éviter que les années de faibles gains (ou sans salaire) après 65 ans ne réduisent la moyenne des gains utilisés aux fins du calcul de cette rente. Le changement vise à permettre l’obtention de la pleine bonification de 0,7 % par mois jusqu’au maximum de 42 % à 70 ans et 58,8 % à 72 ans.

« Retraite Québec va comparer la moyenne des salaires jusqu’à 65 ans et celle jusqu’à 70 ans pour ensuite choisir le gain le plus élevé pour cette personne », explique Nathalie Bachand. Si on remplace de moins bonnes années par de plus gros gains, on pourrait alors choisir le résultat à 70 ans. Les nouvelles règles s’assurent que le calcul tienne compte au minimum de la moyenne de nos gains de travail à 65 ans.

Dans le cas de Louise, qui a cessé de travailler cette année, cette nouvelle règle sera plus avantageuse puisqu’elle pourra opter pour une moyenne de ses gains jusqu’à 65 ans.

Gérer les risques

La décision de reporter ou non la rente du RRQ (ou même de la PSV) est une question de gestion de risque. Pour un actuaire ou un planificateur financier, il s’agit de faire des calculs mathématiques adaptés à la situation de chaque client, mais pour ce dernier, le facteur émotionnel va souvent occuper le premier rang.

« On a peur de laisser des sous sur la table, mais l’important est surtout de ne pas en manquer à long terme. Pour ceux qui craignent de ne pas profiter de leur patrimoine de leur vivant, il faut comprendre que nos scénarios ne prévoient pas qu’ils vont dépenser moins, mais plutôt qu’ils vont prendre l’argent ailleurs », argumente Nathalie Bachand. Pour Louise, cela signifie que son coût de vie de 50 000 $ sera d’abord financé par son REER et son CELI, et ensuite par des rentes pleinement indexées.

Dans le cas de Louise, quel sera l’effet de reporter le moment où elle débute ses prestations du RRQ ? Premier constat qui découle du tableau:elle épuise ses épargnes à 94 ans plutôt qu’à 92 ans, lorsqu’elle diffère de 65 ans à 70 ans. L’ajout de deux années jusqu’à 72 ans lui permet d’étirer son capital jusqu’à 95 ans. Il y a 25 % de probabilité qu’une femme de 65 ans comme Louise vive jusqu’à 96 ans. Si elle a une espérance de vie normale, le report serait donc une bonne décision.

Par ailleurs, en optant pour une rente à 70 ans, la proportion de son coût de vie couvert par des rentes gouvernementales, après l’épuisement de ses épargnes, serait de 58 %. Et ce pourcentage grimpe à 62 % en remettant le début du versement de la rente du RRQ à 72 ans. « Ses rentes viagères indexées de la PSV et du RRQ couvrent presque les deux tiers de ses dépenses, ce qui est appréciable. Et advenant un épuisement plus rapide des avoirs ou si les rendements ne sont pas au rendez-vous, ce pourcentage de couverture du coût de vie sera garanti », indique Mélanie Beauvais.

Et que reste-t-il pour la succession? Plusieurs vont craindre de trop piger dans leur épargne et ainsi désavantager leurs héritiers. Il est vrai qu’un décès précoce à 75 ans sera plus pénalisant puisqu’on aura davantage drainé nos épargnes personnelles (REER et CELI pour Louise). « Toutefois, dès 85 ans, la tendance se renverse puisque les rentes bonifiées auront plus de poids dans le coût de vie en retardant l’épuisement du capital », observe Mélanie Beauvais. Et si Louise devait décéder à 90 ans, ses avoirs nets auront même augmenté en différant sa rente de 65 à 70 ans, passant de 67000 $ à 119 000 $. À 72 ans, le montant pour ses héritiers atteindra 124 000 $.

Cas particuliers

Il existe de multiples cas de figure et mieux vaut donc sortir la calculatrice. Par exemple, un retraité qui reçoit une rente d’un régime de retraite de 15 000 $ par année n’aura généralement pas droit au Supplément de revenu garanti (SRG) puisque, combiné à la rente du RRQ, son revenu annuel dépassera le revenu prescrit maximum de 20 952 $ pour une personne seule.

« Dans un tel cas, il pourrait être judicieux de décaisser les REER d’abord tout en reportant les rentes du RRQ à 70 ans ou 72 ans afin de maintenir le niveau de vie à long terme sans risque puisqu’on profitera de rentes pleinement indexées », remarque Nathalie Bachand. Ce choix de différer la rente dépendra du coût de vie à maintenir et sera tributaire des avoirs disponibles (REER, CELI, etc.) qu’on pourra décaisser entre 65 et 70 ou 72 ans.

Pour un retraité qui reçoit déjà la rente de conjoint survivant, il y aura un test à faire afin de déterminer si c’est pertinent de différer ou non le début du versement de la rente du RRQ. La rente de conjoint survivant combinée à notre rente ne peut pas excéder la rente maximale pour une personne.

« Parfois, il peut être plus judicieux de reporter notre rente du RRQ de quelques années, notamment si le conjoint décédé percevait une rente élevée. Il faut faire les calculs », dit Mélanie Beauvais.

Soyons francs, l’effet de différer la rente du RRQ sera marginal lorsqu’un retraité dispose d’un patrimoine très élevé par rapport à un coût de vie relativement faible. Les retraités n’ont pas nécessairement besoin de ces rentes bonifiées et indexées pour vivre.

Or, le report des rentes demeure tout de même une meilleure décision financière si ces personnes perdent entièrement leur PSV en raison de leurs revenus importants. Sur papier, on a donc les moyens de différer la rente du RRQ à 72 ans, ce qui permettra de mieux gérer les risques à la retraite, soit la longévité, le placement et l’inflation.

Parfois, la situation n’est pas aussi claire. Cela dépend aussi du coût de vie du client. « Lorsque les revenus imposables sont près de la limite de la récupération de la PSV, le report de la rente du RRQ peut nous pénaliser en raison des bonifications. Il faudra donc faire des calculs pour voir l’âge où ça devient moins intéressant », précise Mélanie Beauvais. Toutefois, la rente plus élevée à 70 ou 72 ans pourrait ultimement retarder le décaissement du REER et engendrer du rendement à l’abri de l’impôt lui-même différé. Est-ce que la perte de la PSV pourrait alors être compensée ou non ? Des calculs s’imposent.

Outre dans les cas de clients malades ou ayant des antécédents médicaux, familiaux ou héréditaires particuliers, quand est-il sensé de ne pas différer le moment de percevoir sa rente ? Ce serait le cas de retraités qui disposent de faibles revenus. Pensons à une personne qui aura droit au Supplément de revenu garanti, qui a peu de REER et dépense 20 000 $ annuellement tout en retirant une petite rente du RRQ. « Il vaudra possiblement la peine de la devancer à 60 ans afin de maximiser le SRG plus tard », confirme Mélanie Beauvais.

Le 18 mai dernier, Mélanie Beauvais et Nathalie Bachand ont présenté conjointement avec Martin Dupras, de ConFor financiers, une formation sur les modifications à venir au RRQ. Cette conférence est accessible en différé.

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Ami des premiers acheteurs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/ami-des-premiers-acheteurs/ Mon, 16 May 2022 04:18:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=86843 Le CELIAPP décortiqué...

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Le budget du Canada 2022-2023 déposé le 7 avril dernier par la ministre des Finances, Chrystia Freeland, propose une série de mesures destinées à soutenir les acheteurs d’une première maison.

La mesure phare de ces propositions est l’instauration du compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP). Il offre aux éventuels acheteurs d’une première maison la possibilité de cotiser, à compter de 2023, un montant de 8 000 $ non indexé par année, jusqu’à concurrence de la limite à vie de 40 000 $.

Ce compte « se trouvera en quelque sorte à l’intersection du régime enregistré d’épargne-retraite (REER), du compte d’épargne libre d’impôt (CELI) et du régime d’accession à la propriété (RAP) », illustre le planificateur financier Martin Dupras, de ConFor financiers.

« À l’instar d’un REER, les cotisations seraient déductibles d’impôt et les retraits pour l’achat d’une première maison, y compris le revenu de placement, seraient non imposables, comme c’est le cas pour le CELI », indique le plan budgétaire.

« Pour pouvoir cotiser à ce régime, il faut avoir au moins 18 ans, être résident du Canada, ne pas vivre dans une maison dont on est propriétaire ou dont notre conjoint est propriétaire dans l’année de l’ouverture du compte et durant les quatre années précédentes », explique Hélène Marquis, directrice régionale, planification fiscale et successorale chez Gestion privée CIBC.

Elle ajoute qu’il est possible de « participer dans ce compte une seule fois au cours de sa vie », et signale que les droits de cotisation inutilisés au cours d’une année donnée ne pourront pas être reportés à une année ultérieure, et « se trouvent donc perdus ».

Le CELIAPP pourra contenir différents types d’actifs, y compris des actions, des obligations et des fonds négociés en Bourse (FNB). Les titulaires de REER pourront aussi transférer des actifs dans leur CELIAPP sans être imposés sur le retrait.

« Si un particulier n’a pas utilisé les fonds de son CELIAPP pour l’achat d’une première propriété admissible dans les 15 ans suivant l’ouverture du CELIAPP, celui-ci devra être fermé. Toute épargne inutilisée pourrait être transférée à un REER ou à un fonds enregistré de revenu de retraite (FERR), ou devra autrement être retirée à titre imposable », lit-on dans le budget fédéral.

Ce transfert à l’abri de l’impôt comprend également les revenus de placement générés dans le CELIAPP. « Il s’agit donc d’un roulement et ça n’affecte pas les droits de cotisation au REER pour l’avenir », évoque Hélène Marquis.

Elle ajoute qu’il ne sera « pas possible de combiner le RAP le régime CELIAPP. C’est soit l’un, soit l’autre. »

Prenons le cas fictif d’une personne dont le revenu se situe entre 50 000 $ et 100 000 $, et qui épargne dans son CELIAPP à compter de 2023 le maximum annuel permis de 8 000 $ pendant cinq ans.

En déduisant cette somme de son revenu, elle aura ainsi profité d’un remboursement d’impôt fédéral annuel de 1 640 $, illustre le plan budgétaire. Grâce aux revenus de placement, cette personne aura épargné environ 45 000 $en 2027 à consacrer à l’achat d’une première maison. Pour un couple, cette somme atteindrait donc 90 000 $.

« Le CELIAPP ayant des dépôts totalisant 40 000 $ peut générer un retrait non imposable bien supérieur, en raison du rendement possible pendant la période maximale de 15 ans. L’accumulation après 15 ans de cinq dépôts annuels de 8 000 $, à des taux de rendement de 2 %, 4 % et 6 %, pourrait atteindre respectivement 51 800 $, 66 700 $et 85 600 $ », illustre pour sa part Daniel Laverdière, directeur principal, Centre d’expertise, chez Banque Nationale, Gestion privée 1859.

Il ajoute que les montants « retirés à d’autres fins que l’achat d’une première propriété admissible seraient imposables. L’imposition pourrait être repoussée jusqu’aux 15 ans suivant l’ouverture du compte, et permettre entre-temps de différer l’imposition des revenus annuels. »

Le gouvernement estime que le CELIAPP fournira un soutien de 725 M$ sur cinq ans.

Questions en suspens

Plusieurs précisions doivent encore être apportées par les dispositions législatives concernant le CELIAPP. Or, à la lumière des informations actuelles, Daniel Laverdière est d’avis qu’un particulier de 20 ans, sans épargne importante, pourrait prioriser le CELIAPP avant le CELI et le REER pour accumuler des sommes sur cinq ans, destinées à une mise de fonds pour l’achat d’une première propriété.

« Ainsi, il ne gruge aucunement les droits de cotisation REER/CELI, explique-t-il. Si aucun achat n’est effectué d’ici ses 35 ans, il pourrait simplement rouler le solde à son REER et payer les impôts au moment de son choix lors des retraits subséquents. Cela s’avère mieux que le roulement du rendement du REEE [régime enregistré d’épargne-études] vers le REER, car dans ce cas, les droits de cotisation au REER sont considérés. »

Selon Martin Dupras, bien qu’il « reste beaucoup de temps avant que l’on puisse recommander à nos clients d’ouvrir un CELIAPP », son arrivée « semble être un bel ajout pour les outils disponibles aux contribuables ».

Il soulève néanmoins un certain nombre de questions qui devront trouver réponse. En voici quelques-unes.

  • Pourra-t-on cotiser au CELIAPP du conjoint si l’un des conjoints a déjà atteint sa limite viagère de 40 000 $, mais pas l’autre ?
  • Est-ce que le fait qu’un conjoint possède une résidence va empêcher son conjoint d’utiliser le CELIAPP ? C’est le cas avec le RAP.
  • Pourra-on cotiser dans une année donnée et déduire plus tard ? Ce qui est possible avec le REER.
  • Pourra-on cotiser en début d’année et déduire dans la déclaration de revenus de l’année précédente ? Ce qui est possible avec le REER durant les 60 premiers jours de l’année.
  • En cas de décès, un CELIAPP pourra-t-il être transféré d’un conjoint à l’autre sans influer sur la marge viagère de CELIAPP du conjoint survivant ?
  • En cas de décès, pourra-t-on transférer les sommes au REER (ou FERR) du conjoint ?
  • Pourra-t-on cotiser au CELIAPP après l’âge de 71 ans et déduire ces cotisations?
  • Est-ce que la limite de 15 ans sera permise au-delà de l’âge de 71 ans?

Le crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation sera doublé

Au nombre des mesures figurant dans le budget de 2022 visant à aider les Canadiens à acheter leur première maison, le gouvernement propose également de doubler le montant du crédit d’impôt pour l’achat d’une première habitation. Il le fait ainsi passer de 15 % de 5 000 $, soit 750 $, à 15 % de 10 000 $, donc 1 500 $.

« Ce crédit peut être partagé entre les membres d’un couple si on le réclame dans son revenu », signale Hélène Marquis, directrice régionale, planification fiscale et successorale chez Gestion privée CIBC.

Elle rappelle que pour y avoir recours, la « condition sine qua non est que ni l’un ni l’autre des conjoints ne doit avoir été propriétaire d’un immeuble où il réside dans l’année, ou les quatre années qui précèdent la demande du crédit ». La mesure, qui cherche à atténuer les frais de clôture associés à l’achat d’une propriété, s’appliquerait aux habitations achetées à compter du 1er janvier 2022.

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Le riche parcours d’une actuaire https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/le-riche-parcours-dune-actuaire/ Mon, 22 Nov 2021 05:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=83714 L'IQPF lui doit une fière chandelle.

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Nathalie Bachand exerce en planification financière depuis 25 ans et préside le conseil d’administration (CA) d’ÉducÉpargne. Elle vient d’être honorée par l’Institut québécois de planification financière (IQPF), qui lui a décerné le titre de Fellow à l’occasion de son congrès annuel, en septembre dernier.

Cette reconnaissance vise à souligner l’apport exceptionnel de personnes qui ont fait rayonner la profession et dont la contribution doit être mise en lumière de façon exemplaire, selon l’IQPF. Nathalie Bachand « a participé au développement de la pratique, tout au long de sa carrière », souligne l’organisation, dont elle a notamment été présidente du CA de 2014 à 2016.

« C’est un très grand honneur lorsque tes pairs te disent bravo », lance Nathalie Bachand, actuaire, planificatrice financière et cofondatrice de Bachand Lafleur, groupe conseil.

Selon elle, sa présence à son premier congrès de l’IQPF, en 1997, constitue un moment clé de son parcours: « J’ai reçu mon diplôme lors de ce congrès et j’y enseignais. C’est là que tout a commencé. »

À partir de ce moment, elle a multiplié les engagements auprès de l’IQPF. Au fil des années, elle a été formatrice, mentor, et membre de différents comités. « J’ai fait tout ce qu’on peut imaginer pour l’IQPF », dit-elle en souriant. à l’affiche Elle reste particulièrement fière de sa participation à la création des Normes d’hypothèses de projection, en 2008.

Publiées chaque année par l’IQPF et FP Canada, ces Normes présentent des données à utiliser lors de la conception de plans financiers, telles que les rendements espérés des catégories d’actifs ou la durée raisonnable de décaissement selon différents âges. Elles « se veulent un guide et sont tout indiquées pour préparer des projections financières à long terme, soit plus de 10 ans, en évacuant les possibles biais cognitifs du conseiller », précise Martin Dupras, président de ConFor financiers.

Martin Dupras est l’un des créateurs de cet outil, en compagnie de Nathalie Bachand et de Daniel Laverdière, directeur principal, Centre d’expertise, Banque Nationale Gestion privée 1859.

Ce dernier, qui ne tarit pas d’éloges pour Nathalie Bachand, raconte qu’ils se sont connus à la fin des années 1990 alors qu’ils étaient jumelés pour une animation lors d’un congrès de l’IQPF. « Ce fut un wow instantané et on a créé un lien privilégié qui n’a jamais cessé de croître. Avec le temps, on s’est mis à partager notre inquiétude sur le manque d’uniformisation des hypothèses de projection », relate-t-il.

« En actuariat, l’Institut canadien des actuaires recommande des normes dont la loi oblige l’utilisation, ce qui n’est pas le cas en planification financière. Nous nous sommes alors demandé comment offrir de telles indications pour aider les planificateurs financiers, et c’est parti de là », explique Nathalie Bachand.

Parcours d’une femme de chiffres

Nathalie Bachand exerce dans le domaine de la consultation en régimes de retraite et de la planification financière depuis 25 ans. « Je suis fille unique, issue d’une famille modeste, avec des parents qui n’ont pas fréquenté l’université, raconte la native de Montréal. J’étais toutefois bonne en mathématiques, alors j’ai fait un baccalauréat en mathématiques, option actuariat, à l’Université de Montréal. »

Elle a commencé sa carrière en 1989 auprès d’une firme de consultants en avantages sociaux, rachetée par Aon. Elle y a rencontré Denis Boucher, qui est ensuite devenu son patron. Président du CA de l’IQPF pour le terme de 1999 à 2000, il l’a incitée à regarder du côté de la planification financière.

Intéressée par le domaine, Nathalie Bachand devient Pl. Fin. « Par la suite, avec Denis, nous avons développé un petit volet planification financière chez Aon, bien que ce n’était pas leur core business. »

Nathalie Bachand quitte Aon en 1999 pour rejoindre la Financière des professionnelles, où elle occupera le poste de directrice de la planification financière. Elle lance sa pratique privée en 2002.

« Ma première année en affaires, les gens autour de moi devaient se dire: “Tu ne pourras jamais gagner ta vie juste à faire de la planification financière”. »Elle confirme avoir effectivement facturé environ 1 500 $cette année-là, tirant plutôt ses revenus des formations qu’elle donnait.

À cette époque, il était difficile de facturer pour un service jugé intangible. « Le client paye pour se faire rassurer, pour se faire dire si ses objectifs sont réalisables, et pour avoir une idée de la manière d’y arriver. Ce n’est pas comme d’acheter une voiture. Ça reste un peu flou. Il y a 20 ans, ça ne se vendait pas tellement », relate-t-elle.

Or, les choses ont changé. Les gens sont plus conscients, informés et sensibilités, juge-t-elle: « Tout ce qu’on a fait dans les 20 dernières années [à l’IQPF] a fini par rejoindre une certaine proportion de la population, qui est prête à payer pour avoir un deuxième avis », analyse Nathalie Bachand.

Aujourd’hui, elle traite plus de 100 dossiers par an, « ce qui est énorme, précise-t-elle. Je ne fais aucune publicité. Je suis peut-être victime de mon succès, mais il y a constamment une demande ».

L’épreuve des pl. fin.

Certes, la montée en puissance des outils et logiciels de planification financière a bien évolué depuis 25 ans et continuera à le faire, selon elle. Pourtant, la technologie devrait davantage révolutionner l’avenir de l’investissement que celui de la planification financière.

« Les conseillers en placement devront faire preuve d’ingéniosité. L’intelligence artificielle, par exemple, va prendre davantage d’espace. Des gens, qui se tourneront alors vers des robots-conseillers, vont juger avoir moins besoin d’un conseiller. »

Ce sera différent en planification financière, croit-elle: « Je vois mal le client se faire conseiller, rassurer, aider et tenir par la main par l’ordinateur. »

La pandémie a d’ailleurs exposé « les limites de se voir en petit carré sur l’ordinateur. On a besoin de la chaleur humaine et, pour cette raison, on va toujours avoir besoin du côté humain du conseil », dit-elle.

Le défi des Pl. Fin restera leur capacité à amener leurs clients à mettre en application le plan qui leur est fourni. « C’est psychologique, souligne-t-elle. On y travaille beaucoup, notamment en matière de finance comportementale. C’est sans doute cet aspect de la pratique qui va s’améliorer dans les prochaines années. »

Elle espère également que les planificateurs financiers deviendront une profession à part entière, afin que l’acte de planification financière soit encadré et, ainsi, que l’on confère des pouvoirs disciplinaires à l’IQPF. Comme présidente du CA de l’IQPF, elle a travaillé en ce sens, mais n’a pu obtenir les appuis nécessaires à Québec. Actuellement, c’est la Chambre de la sécurité financière qui veille à la formation continue obligatoire, à la déontologie et à la discipline des planificateurs financiers.

Clientèle variée

Une fois à son compte, Nathalie Bachand a d’abord travaillé seule, puis avec une associée, Guylaine Lafleur, à compter de 2009. Le planificateur financier Denis Preston a aussi été associé à elles pendant une courte période.

Bien qu’associées, Nathalie Bachand et Guylaine Lafleur ont une pratique distincte. Cette dernière étant à la fois notaire et Pl. Fin., ses mandats sont davantage à caractère juridique, tandis que ceux de Nathalie Bachand concernent plus directement la planification financière.

Sa clientèle est d’ailleurs variée, dit-elle, et se compose autant de salariés que d’entrepreneurs. « Il s’agit de personnes qui se questionnent sur leurs besoins futurs, sur leur succession, ou qui vendent leur entreprise et se demandent quoi faire avec leur argent », illustre Nathalie Bachand.

Celle-ci précise n’avoir jamais possédé de permis de distribution de produits. Lorsque des clients ont besoin d’aide en matière de placements, elle les dirige vers des gens de confiance.

Bachand Lafleur, groupe conseil compte aujourd’hui deux associées et trois employés. Pourtant, lorsque Nathalie Bachand a lancé sa pratique privée, son intention n’était pas d’avoir « une grosse business » ni d’employés. Elle avait trois jeunes enfants, et un conjoint qui est aussi un professionnel.

« Mon objectif était de réduire ma charge de travail et de me consacrer un peu plus à ma famille. Finalement, je n’ai jamais tellement arrêté de travailler », dit-elle.

Son engagement au sein de l’IQPF l’a même amenée à en accepter de nouveaux, dont la présidence du CA de Question Retraite (devenue ÉducÉpargne) depuis 2016.

Organisme consacré à améliorer la littératie financière des Québécois, ÉducÉpargne a vu sa mission évoluer depuis l’implication de Nathalie Bachand. « L’organisme était au départ une petite patte de Retraite Québec, mais le modèle s’était essoufflé au bout de 15 ans, alors on a fait évoluer la structure », précise-t-elle.

Sa mission demeure semblable, soit de sensibiliser le public à l’épargne, particulièrement en vue de la retraite. Or, elle a été élargie pour englober la santé financière. « Le décaissement, c’est un gros enjeu, mais les jeunes aussi. Il faut les sensibiliser, leur dire de se prendre en main, [de] planifier », illustre-t-elle.

Selon Nathalie Bachand, l’éducation financière s’est démocratisée au cours des dernières années, mais tout n’est pas parfait. « L’Internet, c’est le fun, mais on y trouve tout et son contraire. Il est alors parfois difficile pour monsieur et madame Tout-le-monde de retrouver la bonne information et de lire correctement les choses. »

Les banques et les institutions financières ont des buts semblables, car cela répond à leur modèle d’affaires respectif, note-t-elle. Par contre, ultimement, ÉducÉpargne viserait à fédérer ces efforts, afin d’être un porte-parole capable de mettre de l’avant les bons coups de chacun et d’arrêter les duplications, explique-t-elle.

Nathalie Bachand est passionnée par les nouveaux projets et « malheureusement incapable de dire non », déclare-t-elle en souriant. Sa plus récente implication l’amène à siéger à un comité de l’Institut canadien des actuaires qui étudie les raisons pouvant expliquer pourquoi les gens ne reportent pas le moment où ils commencent à recevoir leurs rentes des régimes publics.

« Ce qui m’habite beaucoup depuis plusieurs années, ce sont toutes les stratégies de décaissement, l’espérance de vie qui grandit, le risque que les gens ont de survivre à leur épargne, et il est important de trouver des solutions simples pour eux », mentionne Nathalie Bachand.

D’après elle, le décaissement peut s’avérer facile fiscalement et financièrement, mais complexe sur le plan humain. « Tu as toujours accumulé, et là tu vas voir descendre ton pécule. » Parmi les solutions à cet enjeu, il y a le report des rentes des régimes gouvernementaux.

Bien que Nathalie Bachand ait construit sa pratique autour du thème de la retraite, elle avoue ne pas avoir encore de plan à cet égard. La nature de sa pratique rend la chose difficile, selon elle.

« Le problème avec l’entreprise de service, c’est que c’est moi que les gens viennent voir pour mon expertise. Avec ma formation en planification financière, celle d’actuaire, et mon expérience dans les régimes de retraite, cela fait que tout ce qui concerne les programmes de retraite devient facile à interpréter et à comprendre, alors que c’est un domaine tellement complexe », dit-elle.

Avec une expertise aussi pointue, cela complique la possibilité de trouver un candidat pour prendre la relève. « Ça ne sera pas mes enfants, car ils ont tous étudié dans des domaines qui n’ont aucun lien avec la finance », confie-t-elle, amusée.

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RRQ – Principaux paramètres 2021 https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/rrq-principaux-parametres-2021/ Wed, 16 Dec 2020 13:06:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76795 ZONE EXPERTS - Les principaux paramètres 2021 du Régime de rentes du Québec sont maintenant connus.

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Le tableau suivant présente ces paramètres pour 2020 et 2021.

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

Quelques constats

– Le maximum des gains admissibles (MGA) augmente de 4,94 % ce qui sera pratiquement cinq fois plus élevé que l’augmentation des rentes en cours de paiement au 1er janvier 2021 qui elle sera de 1,00 %. Notons qu’entre 2019 et 2020, l’augmentation du MGA avait été de 2,26%.

Cette augmentation, possiblement étonnante, du MGA est notamment attribuable à la pandémie de COVID‑19. La pandémie a provoqué une hausse plus importante du taux de chômage des canadiens à plus faible revenu. Cette hausse à eu comme impact d’augmenter le salaire moyen des canadiens qui ont conservé leur emploi. Il serait étonnant qu’une telle hausse se répète lorsque l’économie sera revenue à un semblant de normalité.

– La cotisation maximale augmente de façon très importante (8,95 %, soit près de deux fois le rythme de l’augmentation du MGA). Cela est, d’une part, dû au fait que le Maximum des gains admissibles augmente beaucoup cette année tandis que l’exemption générale reste stable à 3 500 $ et, d’autre part, dû à l’augmentation de la cotisation supplémentaire (0,20%) découlant de l’ajout du premier volet de bonification depuis le 1er janvier 2019. On notera qu’en raison des augmentations du taux de cotisations déjà prévues pour ce premier volet de bonification au cours des prochaines années, on peut encore s’attendre à des augmentations importantes de la cotisation maximale pour les prochaines années.

– Les prestations de retraite présentées au tableau comprennent le volet bonifié et considèrent par le fait même des salaires dépassant le MGA. Si aucunes cotisations n’ont été versées au RRQ en 2019 et 2020, donc sans considérer la bonification du régime, les rentes maximales payables à 60, 65 et 70 ans sont respectivement : 770,40 $, 1 203,75 $ et 1 709,32 $.

– Les prestations déjà payables seront indexées de 1,00 % au 1er janvier 2021 comparativement à 1,90% au 1er janvier 2020.

– Le Maximum supplémentaire des gains admissibles (MSGA) n’est présenté qu’à titre indicatif, il ne sera pas utilisé avant 2024.

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC

ConFor financiers inc.

Décembre 2020

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Rehausser la qualité des conseils financiers https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/rehausser-la-qualite-des-conseils-financiers/ Sun, 15 Nov 2020 00:02:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76474 Martin Dupras a œuvré afin que ses pairs soient outillés pour le faire.

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Figure bien connue du monde de la planification financière au Québec, Martin Dupras contribue depuis longtemps à faire rayonner la profession. En reconnaissance de son apport «jugé exceptionnel», l’Institut québécois de planification financière (IQPF) lui a décerné le titre de Fellow à l’occasion de son congrès annuel, le 25 septembre dernier.

Pour Martin Dupras, qui est planificateur financier depuis 1997, cette reconnaissance offerte par ses pairs, qui fut une «surprise totale», suscite «une très grande fierté».

Selon lui, l’un des moments forts de son parcours professionnel a été de se lancer à son compte, en 2010, afin de créer son entreprise de conseil et de formation, ConFor financiers. Or, il ajoute d’emblée que son implication au sein de l’IQPF est assurément un élément «très significatif» de sa carrière.

«Lorsque je me suis joint au conseil d’administration [CA] de l’IQPF, ça m’a ouvert sur beaucoup de choses. Principalement, sur le fait qu’on pouvait avoir une influence sur ce qui se passait dans le secteur et améliorer notre profession.»

«J’ai l’impression que tous les planificateurs financiers du Québec connaissent Martin Dupras», a témoigné Daniel Lanteigne, l’actuel président du CA de l’IQPF, lors de la cérémonie. «Il est tellement impliqué auprès de l’Institut ! Formateur, membre et président du conseil d’administration, rédacteur, négociateur… Il a tout fait ! C’est un peu normal, puisqu’il gravite autour de l’IQPF depuis 20 ans», a-t-il dit.

Martin Dupras a été administrateur au CA de l’organisme de 2007 à 2014, et l’a présidé de 2010 à 2012. Il est aussi l’une des trois personnes à l’origine des Normes d’hypothèses de projection, avec Nathalie Bachand, associée chez Bachand, Lafleur, groupe conseil, et Daniel Laverdière, directeur principal, Centre d’expertise de Banque Nationale Gestion privée 1859.

Lancées en 2008 par l’IQPF, ces normes aident les planificateurs financiers à élaborer des projections financières à long terme, soit 10 ans et plus, libres de biais ou de préjugés potentiels, au bénéfice de leurs clients.

L’organisme de même que son partenaire canadien FP Canada, qui les a aussi adoptées, les établissent annuellement à partir de «sources externes variées et crédibles telles que les analyses actuarielles du Régime de rentes du Québec et du Régime de à l’affiche pensions du Canada, ainsi qu’une composante historique basée sur le S&P/TSX (actions canadiennes), l’indice composé S&P 500 (actions américaines), et le MSCI EAEO (Europe, Australasie, Extrême-Orient)», indique l’IQPF.

Les deux organisations sondent également un panel composé de personnes clés au sein d’institutions financières et d’autres organisations concernées sur leurs projections à long terme.

«Daniel Laverdière, Nathalie Bachand et moi, sans doute en raison de notre passé comme actuaires, durant lequel nous avons vécu un encadrement très normatif des hypothèses, nous disions que c’était un non-sens qu’il n’y ait pas ce genre d’encadrement offert en planification financière», explique Martin Dupras.

Le trio a donc bâti un projet pilote qui a été présenté lors d’un congrès de l’IQPF, afin de le faire évaluer. «La démarche a permis d’avoir le pouls de ce que la communauté était prête à recevoir, puis d’assurer une forme d’acceptabilité du projet. Car s’il y a un encouragement très fort à suivre les normes, ce n’est pas une obligation», précise Martin Dupras.

Daniel Laverdière est heureux que Martin Dupras ait mentionné ces normes comme étant une réalisation dont il est très fier, lorsqu’il a reçu le titre de Fellow de l’IQPF. «En 1999, je rejoignais la Banque Nationale, Nathalie Bachand prenait ma chaise à la Financière des professionnels et Martin Dupras prenait celle laissée vacante par Nathalie chez Aon. À partir de ce moment, nous avons toujours eu une belle amitié, mais surtout, une grande disponibilité pour échanger sur diverses analyses chiffrées», raconte Daniel Laverdière.

«Cette amitié a grandi davantage en 2008, quand nous avons partagé cette même passion de vouloir proposer des normes de projection», ajoute-t-il.

Modèle d’affaires unique

Bien malin qui aurait pu prévoir le destin de Martin Dupras et son engagement dans le secteur de la planification financière.

Ce Lavallois d’origine a grandi au sein d’une famille impliquée dans l’industrie du ski alpin, notamment aux stations du mont Gabriel et du mont Olympia. «Ma famille a vendu tous ses actifs il y a longtemps déjà, mais je fais encore beaucoup de ski», dit-il.

Martin Dupras a choisi d’étudier les mathématiques, pour lesquelles, avance-t-il en souriant, il avait «une certaine facilité». Il obtient son baccalauréat en actuariat de l’Université de Montréal (1990), puis transite au sein de firmes-conseils, y compris Optimum Placements, de 1995 à 1999, avant de rejoindre Aon.

«Aon avait un service de planification financière axé sur la communication et la formation sur les régimes de retraite pour les participants de nos clients. Lorsque j’y suis allé, c’était pour me joindre à ce service, que je gérais à la toute fin», indique Martin Dupras.

«En 2010, je suis devenu président du CA de l’IQPF. Parallèlement, d’un point de vue professionnel, j’ai eu envie d’être le “seul maître à bord”. Je suis parti à mon compte, je me suis lancé un peu dans le vide, mais, 10 ans plus tard, quelle bonne décision !»

«J’ai passé de superbes années en actuariat. Mais même actuellement, avec la pandémie qui change beaucoup de choses et apporte un certain stress, comme c’est aussi le cas pour beaucoup de mes confrères et consœurs, je suis heureux et à ma place», ajoute-t-il.

Martin Dupras est donc seul à bord de ConFor financiers, et ne distribue aucun produit financier, puisqu’il ne possède pas les permis requis. «Mes revenus sont issus à 100 % d’honoraires que je facture dans différents contextes.»

Ce modèle est peu utilisé au Québec. «Je serais étonné qu’il y ait plus de 10% de planificateurs financiers qui fonctionnent à honoraires seulement; la proportion est sans doute bien moindre. Mais c’est le modèle qui me convient, et nous sommes quelques-uns à l’avoir adopté», affirme-t-il.

Signalons qu’il a obtenu sa maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke en 2014 et est devenu chargé de cours la même année pour cet établissement d’enseignement. Une activité qu’il poursuit encore aujourd’hui.

Bien qu’il ait quitté le CA de l’IQPF en 2014, Martin Dupras continue de s’impliquer activement auprès de l’Institut, notamment comme formateur.

Il s’est aussi joint au CA de FP Canada en 2017 et en est le vice-président depuis juin 2019. Cet organisme certifie les planificateurs financiers professionnels – soit plus de 18 500 au pays – et voit à l’avancement de la profession de planificateur financier au Canada.

Monde financier plus complexe

Au moment de «partir à son compte», Martin Dupras envisageait quelques branches d’activité. Il songeait d’abord à donner de la formation, à continuer de siéger comme membre indépendant à des comités de retraite, puis à prodiguer du conseil individuel, tant sur une base collective qu’auprès de particuliers.

À cet égard, il prévoyait que sa clientèle serait composée de cadres supérieurs et de professionnels, à l’image de celle qu’il servait chez Aon. «Mais ce que je constate, c’est que ma clientèle est extrêmement variée. Beaucoup de mes clients sont des personnes de la classe moyenne, pour qui mes honoraires représentent quand même un bon montant à payer.»

Est-ce à dire que les Québécois sont prêts à payer pour obtenir du conseil financier ? «Clairement pas tous, mais il y en a beaucoup qui le sont», répond Martin Dupras.

Il croit qu’étant donné que les régimes de retraite et la fiscalité, notamment, se sont complexifiés au cours des années, la clientèle type des conseillers se retrouve elle-même dans des situations plus complexes qu’avant. D’ailleurs, lorsque ses clients le questionnent, ils ont souvent déjà fait leurs recherches, observe-t-il.

«De nos jours, lorsqu’il est question d’une stratégie originale ou d’un produit spécifique, il suffit d’aller sur Internet et il est possible de lire sur le sujet dans les 47 prochaines secondes. Est-ce que l’information trouvée va être bonne, complète et approuvée ? Pas nécessairement, mais tout le monde a accès à de l’information et cette réalité fait que les clients sont souvent plus allumés», analyse-t-il.

En conséquence, si le client moyen en demande davantage, le conseiller moyen doit lui en donner plus, d’après Martin Dupras.

Il fait le parallèle avec les planificateurs financiers, à qui il enseigne régulièrement. «Le niveau de complexité de ce que l’on présente, et le niveau de questions que l’on reçoit de la part de l’auditoire n’ont aucune commune mesure avec ce que l’on observait il y a 20 ou 25 ans. Cela indique à quel point le conseiller moyen semble être tellement plus fort techniquement et combien son niveau de connaissances a fortement augmenté.»

Bien que Martin Dupras soit incapable de déterminer si le particulier moyen en sait plus maintenant sur les questions financières qu’il y a 20 ans, il a vraiment l’impression «que le monde financier dans lequel cette personne évolue est plus complexe qu’il y a 20 ans».

Pour cette raison, il lui apparaît que toutes les initiatives susceptibles d’améliorer, d’une part, la littératie financière, mais surtout, l’intérêt des particuliers à prendre leur santé financière en main sont pertinentes, peu importe d’où elles viennent. «Des initiatives comme celles d’ÉducÉpargne, de l’IQPF et des institutions financières – qui, bien qu’elles aient un esprit mercantile, proposent tout de même de l’information incroyable sur leurs sites Internet», illustre-t-il.

En outre, la profession a non seulement évolué techniquement, mais le mariage entre conseil financier et finance comportementale a pris de l’importance, selon Martin Dupras. La finance comportementale consiste à travailler avec les expériences passées du client, à cerner ses craintes et ses aprioris afin de comprendre comment il pense et ce qui le motive.

«J’ai beau présenter le meilleur plan financier du monde, si le client ne le suit pas, je ne l’ai pas aidé.»

Par ailleurs, l’essor des robots-conseillers va chambarder l’industrie du conseil financier, d’après Martin Dupras. Selon lui, des organisations comme l’IQPF et FP Canada peuvent jouer un rôle afin d’aider les conseillers à incorporer ces outils dans leur pratique et à s’en servir comme leviers pour en tirer le meilleur profit.

«Peut-être que le conseiller du futur aura beaucoup plus de clients, mais moins de travail administratif à effectuer. Cela va lui permettre de passer plus de temps à faire de l’analyse, à parler à son client, et à le rassurer», avance-t-il.

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La valeur réelle de reporter la rente du RRQ https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/martin-dupras/la-valeur-reelle-de-reporter-la-rente-du-rrq/ Wed, 21 Oct 2020 12:09:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75880 ZONE EXPERTS - Il y a de ces questions qui reviennent constamment de la part de nos clients : Prioriser le remboursement accéléré de l’hypothèque ou cotiser au REER? Cotiser au REER ou au CELI? Fonds de travailleurs, bonne idée ou non? Mais une des questions qui revient possiblement le plus souvent, en planification de la retraite, est l’âge idéal pour toucher la rente du Régime de rentes du Québec (RRQ).

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Très nombreuses considérations

Cette question est complexe notamment parce que la réponse sera influencée par tellement de considérations. Parmi ces considérations, nommons :

  • L’espérance de vie du particulier, son espérance de vie statistique (basée sur son âge, sa santé, ses habitudes de vie, etc.) et sa perception de son espérance de vie («chez nous on meurt tous à 70 ans » ou « mes chums meurent tous à 70 ans »).
  • Les besoins de revenu du particulier et son accès à différentes sources de revenus (la décision sera bien différente pour celui qui a des REER, CELI ou autre que pour celui qui n’a que les rentes gouvernementales pour survivre).
  • Le rendement attendu sur les placements de celui qui en possède.
  • Le nombre d’années cotisées au RRQ et l’historique de salaires du particulier.
  • La présence de considérations successorales, notamment pour le célibataire qui n’a pas d’enfant ou qui a des enfants majeurs.
  • La gestion du risque de survie.
  • La perception même du RRQ (notamment, la crainte de modifications éventuelles au régime).
  • Des vieux acquis (« on m’a toujours dit de prendre cette rente dès que possible »).
  • Le mimétisme : Le dictionnaire Larousse définit le mimétisme comme suit  : « Reproduction machinale, inconsciente, de gestes et d’attitudes des gens de l’entourage ».

Ces considérations, et d’autres, font parfois en sortes que même devant la meilleure analyse et les meilleures recommandations possibles, le particulier peut baser sa décision sur des considérations non-financières.

Plusieurs analyses

L’institut canadien des actuaires (ICA) publiait en Juillet dernier une analyse très étoffée de cette question. Cette analyse portait sur le Régime de pension du Canada (RPC) et même s’il est vrai que des différences existent entre le RPC et le RRQ, leur conclusion peut être retenue (le souligné est de nous). :

« Dans l’ensemble, pour la majorité des Canadiens qui ont suffisamment d’épargne dans un REER ou un FERR pour accroître leur revenu de retraite annuel garanti, la bonne décision relative au report des prestations du RPC dépend du rendement actuel des placements et de l’espérance de vie. Compte tenu des faibles taux d’intérêt actuels et des attentes de longévité de la population en général, le présent document conclut que le report des prestations du RPC est manifestement une stratégie avantageuse sur le plan financier. »

Lors du dernier congrès de l’IQPF (tenu virtuellement les 24 et 25 septembre), je présentais également une analyse sur ce sujet. L’analyse présentée était basée sur les hypothèses suivantes : Un particulier de 60 ans. Des salaires passés dépassant toujours le MGA. On ne travaille plus après 59 ans. Calcul de la réduction exacte du RRQ avant 65 ans. Seul le régime de base est considéré. Chiffres présentés sans aucune inflation ou croissance du MGA.

Les deux tableaux suivants sont tirés de cette présentation. Le premier tableau présente, selon le nombre d’années cotisées au RRQ à 60 ans, la rente que le particulier pourrait recevoir selon l’âge de la demande. Notons que la dernière colonne ombragée est présentée ici pour illustrer les rentes maximales mais remarquons qu’il n’est pas possible d’avoir cotisé 44,25 années au RRQ à 60 ans.

Utilisons la colonne de 40 ans de cotisations (l’avant dernière). On constate que si le particulier demandait sa rente à 65 ans, il recevrait, selon nos hypothèses, 14 110 $ par année. Sans surprise, s’il choisissant de toucher cette rente à 60 ans, elle serait réduite de 36 % (7,2% par année) pour atteindre 9 030 $. La conclusion pourrait être la suivante : Ce particulier qui à 60 ans et qui choisit de ne pas toucher sa rente, il la reporte d’une seule année à 61 ans, évite une pénalité de 7,2% (de 60 à 61 ans). On a parfois tendance à mettre ce chiffre de l’avant, 7,2%. Mais revenons au tableau, ce particulier qui choisit de ne pas toucher sa rente à 60 ans mais choisit plutôt de la toucher à 61 ans verra (sans inflation) sa rente passer de 9 030 $ à 10 046 $. Il s’agit plutôt d’une augmentation de 11,3% de cette rente. Devant ce chiffre, 11,3%, est-il possible qu’un particulier soit plus enclin à reporter, ne serait-ce que pour un an, sa décision? L’an prochain on revisitera cette décision.

Le tableau suivant reprend les mêmes chiffres que le tableau précédent mais illustre, pour tous ces cas, l’impact, en pourcentage, de reporter d’une seule année le début de la rente. Pour celui qui a cotisé 40 ans au régime à l’âge de 60 ans, le report de 60 à 61 ans augmente la rente de 11,3%. L’année suivante, le report de 61 à 62 ans, s’il en décide ainsi, augmente la rente de 10,1 % (la rente passerait de 10 046 $ à 11 062 $). On notera que pour ceux qui ont cotisé peu d’années au RRQ, les colonnes de gauche, la décision de reporter est, en comparaison, moins profitable en raison du jeu de la « Période cotisable » au RRQ.

Source: ConFor Financiers Inc.                                                 

En conclusion

Quatre constats peuvent être tirés ici :

  1. Le report est fréquemment (mais pas toujours) profitable
  2. L’objectif n’est pas de forcer nos clients à reporter mais à les amener à considérer ce qui est fréquemment une décision profitable
  3. La décision de reporter d’une année à l’autre (par exemple de 60 à 61 ans et de 64 à 65 ans) n’a pas toujours la même valeur
  4. La décision ne doit par porter sur 5 ou 10 ans, on la présente plutôt annuellement : « On reporte cette année et on s’en reparle dans un an »

Merci à Madame Nathalie Bachand pour l’idée originale de cette analyse.

Note : 1 – 0,50 % + 0,10 % X rente du participant / rente maximale

Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC

Fellow de l’IQPF

ConFor financiers inc.

Octobre 2020

Vous voulez parfaire vos connaissances sur la RETRAITE, conseiller vos clients sur leurs régimes de retraite, le RRQ et plus encore ? Notre cours « Formation de haut niveau sur la retraite » sera présenté virtuellement en novembre prochain.  Trouvez plus d’informations en cliquant ici.

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Parfois coûteux, de tarder à divorcer https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/parfois-couteux-de-tarder-a-divorcer/ Tue, 13 Oct 2020 04:08:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75595 Il peut être coûteux de tarder à régler son divorce pour un participant à un régime de retraite à prestations déterminées (PD) qui se sépare après avoir commencé à en toucher la rente.

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C’est ce qu’a démontré le planificateur financier et actuaire Martin Dupras, président et fondateur de ConFor financiers, à l’occasion du congrès de l’Institut québécois de planification financière, en septembre.

Cette situation s’explique par les règles actuarielles et légales auxquelles est assujetti le partage de la valeur d’un régime de retraite. Le planificateur financier a donné le cas suivant : un client se marie et commence le lendemain à participer à un régime de retraite à PD. Il reste participant durant toute sa carrière, puis prend sa retraite à 60 ans. L’année suivante, à 61 ans, il divorce.

À ce moment, il a droit à une rente annuelle de 36 000 $, laquelle a une valeur de 500 000 $. Cette valeur dépend de différents facteurs, dont les montants versés et l’espérance de vie du participant.

«Durant toute l’union, il était membre du régime. La pleine valeur a été acquise durant le mariage, donc le droit de l’ex-conjoint est de 250 000 $, précise Martin Dupras. Disons que les ex-conjoints sont en grand conflit, que la procédure de divorce traîne et que le partage se fait après cinq ans alors que le participant a 66 ans.» Qu’arrive-t-il alors ?

Faire traîner la procédure crée deux effets qui peuvent chacun amputer la rente du participant au régime.

Le premier effet résulte du changement de l’espérance de vie utilisée aux fins du calcul de la valeur de la rente. «À 66 ans, je suis cinq ans plus proche de mon décès éventuel. La valeur de ma rente n’est donc plus de 500 000 $, mais plutôt de 450 000 $ pour fins d’exemple», note-t-il.

L’autre effet provient du fait qu’il y a des intérêts à payer sur la valeur qui doit être versée à l’ex-conjoint en vertu du divorce. «J’ai une dette de 250 000 $ envers mon ex-conjoint, mais c’était il y a cinq ans. Cette dette porte intérêt et vaut maintenant 300 000 $. Le régime va alors payer 300 000 $ à mon ex-conjoint», explique Martin Dupras.

Arrive alors le moment où le régime calcule la rente à verser au participant maintenant divorcé. Le régime considère que la rente vaut désormais 450 000 $, mais il a versé 300 000 $ à l’ex-conjoint. C’est à partir du solde résiduel, soit 150 000 $, qu’on calculera la rente.

«Dans ce cas-ci, la rente passerait de 36 000 $ par année à 12 000 $ par année. On peut grimper dans les rideaux et dire : « C’est inéquitable ! », mais pendant cinq ans, le participant a reçu une rente trop élevée par rapport à ce qu’il aurait dû recevoir», souligne-t-il.

«Laisser traîner les choses expose le membre du régime de retraite au risque que sa rente résiduelle soit dramatiquement diminuée», ajoute-t-il.

Autres réflexes pertinents

Martin Dupras a également expliqué l’importance, pour un planificateur financier, de développer le réflexe suivant lorsqu’il conseille un client qui sera en cours de divorce et qui est sur le point de toucher la rente de son régime à PD.

Selon lui, il y a un écart entre la valeur d’une rente différée et la valeur d’une rente immédiate. La première est généralement inférieure à la seconde. «Le jour où le participant au régime de retraite commence sa retraite, il n’est pas rare que la valeur du fonds de pension augmente.»

Qui dit valeur plus élevée dit valeur partageable en vertu du divorce également plus élevée. «Si mon client est le participant au fonds de pension et qu’il me dit : « Je pars à la retraite, mais il y a un divorce dans l’air », je vais lui répondre : « Monsieur ou Madame, attendez un peu avant de prendre votre retraite ».»

Pas de cadeau au RRQ

Lorsqu’on conseille un client qui s’apprête à négocier les termes de son divorce avec le père ou la mère de ses enfants, on devrait l’informer d’un risque d’iniquité dans le partage de la rente du Régime de rentes du Québec (RRQ), d’après Martin Dupras.

Ce risque peut survenir lorsque des gains partagés entre ex-conjoints couvrent des années qui auraient été exclues de toute façon pour l’un des conjoints. «Ça arrive parfois lorsqu’il y a des enfants dans le portrait et qu’un des conjoints a passé plusieurs années à la maison sans aucun revenu», indique Martin Dupras.

Revenons sur les règles du RRQ lorsque survient une séparation légale. Le RRQ partage automatiquement les gains inscrits à son registre durant l’union, à moins que les ex-conjoints n’y renoncent expressément, a précisé le planificateur financier lors du congrès de l’IQPF.

L’iniquité peut surgir entre autres lorsqu’un des deux conjoints peut exclure de la période cotisable de base utilisée aux fins du calcul de sa rente les mois où il a reçu une prestation familiale à l’égard d’un enfant de moins de sept ans et qui sont compris dans une année pour laquelle ses gains admissibles sont nuls.

Lorsque le conjoint qui a cessé de travailler profite de cette exclusion, l’effet sur les rentes totales des deux conjoints pourrait être négatif. En clair, la hausse de la rente après partage du conjoint qui s’est occupé des enfants est inférieure à la baisse de la rente après partage du conjoint qui a continué de travailler.

«Dans un tel partage, le vrai gagnant, c’est le RRQ», souligne Martin Dupras. Il recommande fortement de demander à Retraite Québec une évaluation des effets du partage.

Dans le cahier du participant au congrès, Martin Dupras illustre le cas d’un couple où le partage n’est pas intéressant : «Les rentes mensuelles totales payables à chacun des conjoints, à 65 ans, auraient été de 1 143 $, n’eût été le partage (239 $ pour Madame et 904 $ pour Monsieur). Advenant un partage des gains inscrits au registre, les rentes mensuelles totales payables à chacun des conjoints, à 65 ans, passeraient à 1 078 $ (443 $ pour Madame et 635 $ pour Monsieur). Il en résulterait un gain net mensuel pour le régime de 65 $ ou un gain net annuel de 780 $.»

Pour éviter que le RRQ ne soit le grand gagnant du divorce, Martin Dupras propose d’écarter le partage, mais qu’un conjoint compense l’autre pour la perte de sa rente.

«Cette compensation pourrait se faire sous différentes formes telles qu’un transfert additionnel de REER», lit-on dans le cahier du participant.

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Cachotiers envers leur conjoint, les pl. fin.? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/cachotiers-envers-leur-conjoint-les-pl-fin/ Wed, 30 Sep 2020 12:10:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75400 IQPF 2020 - C’est ce qu’un sondage montre.

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Les planificateurs financiers qui sont en couple semblent plus enclins que la population en général à épargner de l’argent sans le dire à leur conjoint ou leur conjointe.

C’est ce que montre un sondage qui a été mené par Hélène Belleau, professeure à l’Institut national de recherche scientifique (INRS), experte des questions de l’usage social de l’argent, lors du congrès de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), à la fin de septembre.

Cette année, le congrès de l’IQPF était complètement en ligne et on a posé la question suivant aux congressistes, qui pouvaient y répondre de manière anonyme : « Mettez-vous de l’argent de côté sans le dire à votre conjoint ou conjointe, délibérément et secrètement? ».

En tout, 22 % des plus de 200 congressistes qui ont volontairement pris la peine d’y répondre ont indiqué que oui à cette question.

Cette proportion est supérieure à celle de la population québécoise en général, où 10 % ont admis avoir caché de l’argent à leur tendre moitié, d’après une étude sur les modes de gestion de l’argent dans les couples, menée par l’INRS auprès de 3250 répondants québécois en 2015.

Durant cette étude, 6 % l’ont admis verbalement à l’intervieweur, mais 13 % l’ont admis à leur ordinateur en remplissant le questionnaire en ligne.

Cet écart entre les réponses des planificateurs financiers et celles de la population québécoise a surpris les conférenciers du congrès. « Par rapport à la population, les planificateurs financiers, c’est le double de cela. Ça me trouble un peu comme réponse », a dit le planificateur financier et actuaire Martin Dupras, président et fondateur de ConFor financiers.

Les conférenciers étaient incapables d’expliquer, à chaud, les raisons de cet écart. Ils ont toutefois émis l’hypothèse que les planificateurs financiers en connaissent davantage sur les questions d’argent, ce qui « facilite » le fait de cacher de l’argent. Possiblement, le fait que leurs revenus soient élevés crée davantage de marge de manœuvre afin d’épargner à l’insu de son conjoint.

Hélène Belleau a souligné qu’il y a une nuance entre la situation des couples qui ne font que partager leurs dépenses communes et la situation des couples où les membres affirment mettre en commun l’ensemble de leurs revenus.

« Ce qui nous troublait un peu, c’est quand on entendait parler que les deux conjoints disaient qu’ils mettaient tout ensemble. Dans ce cas, il devait y avoir une certaine transparence, mais, dans les faits, il y en avait un des deux qui cachait de l’argent », a dit la professeure.

« Une certaine part de gens se mettent à cacher de l’argent quand ils anticipent la rupture. C’est une façon de mettre des sous de côté pour « sortir cela du partage qu’il y aura » ou de dire : “Je vais anticiper les contrecoups de la séparation.” », a-t-elle poursuivi.

En évoquant le cas de la population en général, Hélène Belleau a ajouté que de cacher de l’argent à son conjoint peut s’expliquer par l’insécurité d’un des membres du couple face à l’argent ou encore une façon de gérer un conjoint dépensier.

« Quand on a deux conjoints qui ont un rapport différent à l’argent, il peut y en avoir un qui essaie de contrôler l’autre d’une manière ou d’une autre », note Hélène Belleau.

Elle donne l’exemple d’une mère qui anticipe l’achat de vêtement d’hiver pour ses enfants et décide de mettre de l’argent de côté à l’insu de son conjoint, car elle craint que celui-ci ne la dépense autrement. « Elle pourrait avoir tendance à cacher de l’argent. Même chez les conjoints où le revenu [du ménage] est peu élevé, ça pourrait arriver qu’un des deux cache de l’argent. »

Parfois, au sein d’un couple, l’un essaie de contrôler les dépenses de l’autre. Cacher de l’argent pour la dépenser serait une stratégie pour le conjoint qui se sent contrôlé.

Hélène Belleau donne quelques exemples de stratégies employés par les répondants qui ont admis qu’ils cachaient des dépenses à leur conjoint : « Des femmes enlèvent les étiquettes des vêtements avant de rentrer à la maison et vont dire à leur conjoint : “C’est vieux cette affaire-là, tu ne t’en souviens pas?” Ou vont dire : “J’ai reçu ça de ma mère ou d’une amie.” ou “Je l’ai eu en grand spécial.” Des hommes cachent des outils dans leur voiture et les rentrent à la maison que quand leur conjointe n’est plus là. »

Le fait de cacher de l’argent ou une dépense à son conjoint pourrait aussi s’expliquer parce que l’argent n’est pas souvent abordé de manière transparente au sein des couples. « Seulement 40 % des répondants on dit qu’ils discutaient des questions d’argent. Les gens parlent du quotidien, mais très peu de l’organisation financière », note Hélène Belleau.

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Quand tarder à divorcer plombe la retraite https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/quand-tarder-a-divorcer-plombe-la-retraite/ Tue, 29 Sep 2020 10:31:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75384 IQPF 2020 - Ça peut arriver pour un participant à un régime de retraite à prestation déterminée.

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Il peut être coûteux de tarder à régler son divorce pour un participant à un régime de retraite à prestations déterminées qui se sépare après avoir commencé à toucher la rente de son régime de retraite. Il est donc important d’en informer un tel client.

C’est ce qu’a expliqué le planificateur financier et actuaire Martin Dupras, président et fondateur de ConFor financiers à l’occasion du congrès de l’Institut québécois de planification financière, en septembre.

Cette situation s’explique par les règles actuarielles et légales entourant le partage de la valeur d’un régime de retraite. Le planificateur financier a donné le cas suivant : un client se marie et commence le lendemain à être participant à un régime de retraite à prestations déterminées. Il reste participant au régime de retraite durant toute sa carrière, puis prend sa retraite à 60 ans. L’année suivante, à 61 ans, il se divorce.

À ce moment, le participant a droit à une rente annuelle de 36 000 $, laquelle a une valeur totale de 500 000 $. Cette dernière valeur dépend de différents facteurs, dont les montants versés et l’espérance de vie du participant.

« Durant toute l’union, il était membre du régime. La pleine valeur a été acquise durant le mariage, donc le droit de l’ex-conjoint est de 250 000 $. Disons que les ex-conjoints sont en grand conflit, que les procédures de divorce trainent et que le partage se fait après cinq ans alors que le participant a 66 ans », précise Martin Dupras.

Faire trainer les procédures crée deux effets qui peuvent chacun amputer la rente du participant au régime.

Le premier effet provient du changement de l’espérance de vie utilisée aux fins du calcul de la valeur de la rente. « À 66 ans, je suis cinq ans plus proches de mon décès éventuel. La valeur de ma rente n’est donc plus de 500 000 $, mais est plutôt 450 000 $ pour fins d’exemple », note-t-il.

L’autre effet provient du fait qu’il y a des intérêts à payer sur la valeur qui doit être versée à l’ex-conjoint en vertu du divorce. « J’ai une dette de 250 000$ envers mon ex-conjoint, mais c’était il y a cinq ans. Cette dette porte intérêt et vaut maintenant 300 000 $. Le régime va payer alors 300 000 $ à mon ex-conjoint », explique Martin Dupras.

Arrive maintenant le moment où le régime recalcule la rente à verser au participant maintenant divorcé. Le régime considère que la rente vaut désormais 450 000 $, mais a payé 300 000 $ à l’ex-conjoint. C’est à partir du solde résiduel (150 000 $) qu’on calculera la rente.

« Dans ce cas-ci, la rente passerait de 36 000 $ par année à 12 000 $ par année. On peut grimper dans les rideaux et dire : « C’est inéquitable! », mais pendant cinq ans, le participant a reçu une rente trop élevée par rapport à ce qu’il aurait dû recevoir », note-t-il.

 « De faire trainer les choses en longueur expose le membre du régime de retraite au risque que sa rente résiduelle soit dramatiquement diminuée », ajoute-t-il.

Autre réflexe pertinent

Martin Dupras a également expliqué l’importance, pour les planificateurs financiers, de développer un autre réflexe lorsqu’ils conseillent des clients qui vont subir un divorce et qui sont sur le point de toucher la rente de leur régime à prestations déterminées.

Ainsi, selon lui, il y a un écart entre la valeur d’une rente différée et la valeur d’une rente immédiate. La première est généralement inférieure à la seconde. « Le jour où le participant au régime de retraite commence sa retraite, il n’est pas rare que la valeur du fonds de pension augmente. »

Qui dit valeur plus élevée, dit valeur partageable en vertu du divorce également plus élevée. « Si mon client est le participant du fonds de pension et qu’il me dit : “ Je pars à la retraite, mais il y a un divorce dans l’air ˮ, je vais lui répondre “ Monsieur ou madame, attendez un peu avant de prendre votre retraite ˮ ».

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