Finance Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 07 Oct 2024 11:15:14 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Finance Montréal – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Un bâtisseur financier disparaît https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/un-batisseur-financier-disparait/ Mon, 07 Oct 2024 11:15:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103313 Jacques Girard avait mis sur pied Finance Montréal.

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Jacques Girard, président du conseil du Centre Financier International de Montréal (CFI) depuis 1997 et ancien PDG de Finance Montréal, est décédé à l’âge de 84 ans. Il avait également dirigé Montréal International, une organisation dédiée au développement économique de la métropole.

« Jacques Girard a été un acteur important dans la création et les premiers pas de notre organisation. Il a posé les premiers jalons d’un réseau qui est aujourd’hui au service du secteur financier québécois », a réagi Finance Montréal dans un hommage publié via le réseau LinkedIn. Jacques Girard avait terminé son mandat au conseil d’administration de Finance Montréal en 2017, deux ans après la fusion avec le CFI.

Éric Lemieux, co-fondateur de Wealthica, qui a dirigé Finance Montréal et le CFI de 2012 à 2015, a salué le rôle de Jacques Girard dans la création de l’organisation et sa contribution en tant que président du conseil du CFI, soulignant « son engagement en faveur du développement économique de Montréal et du Québec ».

« Il démontrait un grand engagement envers le développement de la place financière québécoise », a commenté Andrew Hanff, ancien membre du conseil d’administration de Finance Montréal.

Le parcours de Jacques Girard a été marqué par des rôles dans le secteur public et privé. Il a occupé des postes de direction dans l’éducation, les communications et le développement économique. Il a notamment été secrétaire général de l’Université de Montréal, sous-ministre de l’Éducation, et président-directeur général de Télé-Québec et de Québecor.

En 1996, il était devenu le premier président-directeur général de Montréal International, poste qu’il a occupé jusqu’en 2003. L’actuel PDG de Montréal International, Stéphane Paquet, a rappelé son rôle en soulignant « qu’il a su faire face aux défis, même dans les moments difficiles ».

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, lui a également rendu hommage sur la plateforme X : « Premier PDG de @MTLINTL, il aura aussi contribué à faire de #Mtl un véritable Centre financier international », a-t-il déclaré.

Né à Montréal, dans le quartier de La Petite-Patrie, Jacques Girard avait obtenu une licence en droit de l’UdeM en 1963 et une maîtrise en droit de la London School of Economics and Political Science.

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IA générative vs systèmes hérités : le grand combat https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/ia-generative-vs-systemes-herites-le-grand-combat/ Wed, 02 Oct 2024 10:57:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103010 Les technologies financières peuvent aider.

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L’intelligence artificielle (IA) générative est devenue incontournable pour les institutions financières. Elle permet notamment d’automatiser certaines tâches administratives, offrant ainsi d’importants gains d’efficacité.

Cependant, cette technologie présente des défis importants, tels que les erreurs potentielles et les « hallucinations » de l’IA, ont souligné des experts lors du 11e Forum Fintech Canada, qui s’est tenu à Montréal les 10 et 11 septembre. De plus, l’adaptation des systèmes hérités constitue un obstacle majeur à surmonter pour en tirer pleinement profit.

Des investissements colossaux

La majorité des institutions financières s’appuient encore sur des systèmes informatiques anciens, souvent peu compatibles avec les technologies modernes comme l’IA générative, capable de générer du texte, des images, des vidéos ou d’autres médias en réponse à des requêtes. Pour pouvoir exploiter tout le potentiel de l’IA générative, les institutions financières doivent donc adapter ces systèmes ou en développer de nouveaux.

Ce processus requiert des investissements massifs, et le retour sur investissement (ROI) n’est pas toujours immédiat, a souligné Dave Henderson, président des Solutions intelligentes et de l’innovation chez CGI. Au sein de l’entreprise montréalaise, l’activité de consultation informatique auprès des entreprises pour les aider à adapter leurs systèmes à l’IA générative a pris une ampleur inégalée.

Les géants mondiaux tels que CGI s’appuient sur l’innovation des fintechs pour aider leurs clients à faire évoluer leurs systèmes. « Les fintechs peuvent aider l’industrie à innover et à transformer ces systèmes hérités. Elles jouent un rôle crucial en créant des technologies qui permettent de rendre les données des entreprises compatibles avec les systèmes d’IA », estime Dave Henderson.

Un engouement soudain pour l’IA

L’introduction de ChatGPT en 2022 a provoqué un véritable bouleversement dans le secteur financier. Les fintechs, comme Arteria AI, ont rapidement été inondées de demandes de la part des institutions financières. Shelby Austin, co-fondatrice et cheffe de la direction de cette fintech basée à Toronto, a rapporté qu’« il y avait tellement de buzz autour de l’IA que les banques ne savaient pas comment gérer leurs systèmes hérités. »

Cependant, malgré la complexité des systèmes existants, l’IA a déjà permis d’améliorer la communication avec les clients. Selon Shelby Austin, l’IA a notamment permis d’accélérer les échanges avec les clients d’au moins 50 %. Ce retour tangible a aidé à justifier les investissements.

Une adoption progressive de l’IA

Pour s’adapter à cette nouvelle réalité technologique, les institutions financières optent souvent pour une approche progressive. Plutôt que de transformer l’ensemble de leurs systèmes en une seule fois, elles procèdent par étapes.

La Banque Scotia privilégie l’utilisation de l’IA pour améliorer la productivité interne avant de déployer des applications destinées aux clients. Elle utilise déjà l’IA pour certaines tâches comme l’analyse de documents complexes, notamment pour faciliter la gestion des audits, l’évaluation des risques et la conformité.

Selon Yannick Lallement, chef de l’intelligence artificielle à la Banque Scotia, « plus on monte en complexité, plus cela devient coûteux à mettre en place. » L’approche par petits pas adoptée par la banque lui permet de gérer l’évolution rapide de l’IA tout en minimisant les risques.

Des applications diversifiées de l’IA

En parallèle, l’IA trouve d’autres applications au sein des institutions financières. Kevin Levitt, responsable mondial du développement du secteur financier chez Nvidia, a indiqué que l’IA est souvent utilisée en premier pour améliorer les interactions des services à la clientèle des institutions financières en réduisant le nombre d’appels.

En outre, l’IA joue un rôle central dans la lutte contre la fraude, en réduisant notamment les faux positifs, qui se produisent lorsqu’un outil de détection de l’IA identifie à tort un texte produit par un humain comme étant généré par l’IA. « La fraude est un domaine dans lequel l’IA peut faire une énorme différence, et c’est un excellent point de départ pour les institutions », mentionne-t-il.

Pour maximiser les résultats de l’IA, l’intégrité des données est cruciale, signale Kevin Levitt. Il recommande de débuter par une gestion rigoureuse des données, en s’assurant de leur fiabilité et de leur disponibilité.

Les petites entreprises aussi tirent parti de l’IA

Ce ne sont pas seulement les grandes institutions financières qui bénéficient des avancées en IA. Mara Reiff, cheffe de la direction chez FreshBooks, une fintech canadienne spécialisée dans les logiciels de comptabilité pour PME, a indiqué que les petites entreprises utilisent de plus en plus l’IA pour améliorer leur efficacité et réduire leurs coûts. FreshBooks, par exemple, est utilisé dans plus de 100 pays et aide plusieurs millions de PME à gérer leurs affaires en automatisant des tâches complexes.

Pour implanter l’IA générative, Mara Reiff conseille aux petites entreprises d’adopter une approche progressive, similaire à celle des grandes banques : « Vous devez commencer par sortir vos données des systèmes hérités, et créer de la valeur progressivement. Si vous êtes une petite entreprise, voyez comment tirer parti de ce qui existe déjà pour maximiser les résultats. »

L’adaptation des systèmes hérités à l’IA représente un défi considérable, mais les progrès réalisés démontrent que cette transformation est possible. Dans cette course, les institutions financières recherchent l’équilibre entre l’investissement nécessaire et les gains tangibles en matière de productivité, de gestion des risques et de satisfaction client. Les fintechs, grâce à leur agilité et leur expertise, jouent un rôle clé dans cette transformation.

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Oxia Initiative : quand les données propulsent la transition https://www.finance-investissement.com/fi-releve/strategie-daffaires/oxia-initiative-quand-les-donnees-propulsent-la-decarbonation/ Tue, 01 Oct 2024 11:02:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103182 DÉVELOPPEMENT — La jeune pousse fait partie de la première cohorte d’ElleFintech.

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En 2018, Emmanuelle Tavernier a fondé Oxia Initiative, une jeune pousse qui aide les entreprises et les investisseurs à calculer et divulguer leur empreinte carbone. Sa vision : contribuer à permettre à l’humanité de vivre en harmonie avec la nature.

Pour la jeune femme, il y a urgence. « Nous n’avons que 10 ans pour inverser la tendance et décarboner l’économie. C’est la survie de l’humanité qui est en jeu », affirme-t-elle.

Après des études au sein de grandes écoles de commerce, Emmanuelle débute sa carrière à la Société Générale en France avant de se joindre à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) comme analyste des marchés boursiers. Cette passionnée de mathématiques trouve son travail stimulant intellectuellement. Cependant, elle ressent un décalage avec ses valeurs personnelles et décide de se former en finance durable, en ESG (environnement, social, gouvernance). Son passage à l’ONU dans le domaine des risques climatiques et de la finance carbone renforce sa volonté d’allier finance et impact environnemental.

C’est chez Fondaction qu’elle prend pleinement conscience des défis liés à la collecte de données ESG. Chargée de suivre l’empreinte carbone de quelque 600 entreprises à l’aide de simples tableurs, elle réalise que l’industrie manque cruellement d’outils pour réaliser cette tâche. Cette expérience sera le catalyseur pour la création d’Oxia Initiative, une plateforme automatisée et collaborative qui permet aux entreprises de mesurer leur empreinte carbone et de recevoir du soutien pour accélérer leur décarbonation.

Dans un contexte où environ 10 % des entreprises risquent de disparaître faute de pouvoir s’adapter aux exigences de la transition écologique, l’innovation technologique d’Oxia permet aux fonds d’investissement d’identifier les entreprises prêtes à relever ce défi. Pour Emmanuelle Tavernier, la clé se trouve dans l’exploitation des données réelles et dans l’utilisation de moyennes, comme c’est le cas en général. « Ce sont les entreprises qui détiennent les données réelles, mais elles n’ont pas les moyens de les utiliser efficacement. Oxia peut les aider à générer automatiquement des rapports ESG conformes aux standards internationaux à partir de leurs données. »

L’ambition d’Emmanuelle Tavernier ne s’arrête pas là. Elle veut faire d’Oxia le hub de données ESG le plus précis d’ici trois ans. Avec une équipe de cinq personnes, composée d’experts informatiques et de spécialistes ESG, l’entreprise a démarré grâce à une aide du ministère québécois de l’Économie et de l’Innovation et bénéficie du soutien de Cycle Capital. Sélectionnée à l’automne 2022 pour l’Accélérateur Cycle Momentum avec 5 autres start-ups des technologies propres, Oxia s’étend au Canada et à l’international, avec des partenariats en Colombie-Britannique, à New York et en Californie.

En parallèle, Emmanuelle Tavernier a été choisie pour se joindre à la première cohorte du programme ElleFintech de Finance Montréal, une initiative qui vise à accompagner les femmes entrepreneures dans le secteur des fintechs. Ce programme inclut une formation au « pitch » à l’écrit afin d’aider les participantes à simplifier leur message tout en le rendant accessible pour un public varié. Il propose également un coaching sur la présentation orale afin de se démarquer dans un environnement compétitif, ainsi qu’une formation sur la recherche de financement, avec des partenaires comme la Banque Scotia et Luge Capital.

Le programme met en lumière les défis uniques auxquels les femmes en fintech sont confrontées, comme l’explique Elsa Vande Voorde, spécialiste en innovations technologiques à Finance Montréal : « Alors que les hommes bénéficient généralement d’une présomption de compétence, les femmes doivent souvent répondre à des questions sur les obstacles qu’elles pourraient rencontrer, ce qui les oblige à prouver leur expertise encore davantage. »

Comme Emmanuelle Tavernier, Daria Subach, cofondatrice d’Argentium, a dû naviguer dans ce secteur dominé par les hommes. Bien qu’elle n’ait pas rencontré de discrimination directe, elle signale : « Mon co-fondateur, qui est un homme, est parfois mieux écouté que moi. C’est une réalité. »

Daria Subach voit cela comme une opportunité de montrer la voie et d’encourager plus de femmes à se lancer dans la technologie : « Je veux que les femmes soient plus nombreuses à entreprendre et à avoir confiance en elles. »

Originaire de Russie, Daria Subach a débuté sa carrière dans le secteur bancaire. Elle passait une grande partie de son temps à traiter des documents administratifs. Cette expérience lui a fait prendre conscience de l’inefficacité et du stress auxquels sont confrontés de nombreux employés dans ce domaine. Elle a cofondé Argentium, pour automatiser les tâches administratives complexes grâce à l’intelligence artificielle, libérant ainsi les employés pour se concentrer sur des missions à plus forte valeur ajoutée.

En arrivant au Canada, elle a été frappée par le rythme effréné des employés de l’industrie financière : « Ils travaillent dur, souvent au détriment de leur bien-être. Je veux aider les gens à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle, en utilisant la technologie pour réduire le stress et augmenter l’efficacité. »

Le programme ElleFintech met également en lumière d’autres projets novateurs, comme celui de Géraldine Jippé, qui a présenté Assets Waves, une plateforme pour le marché immobilier, ou encore Khushboo Jha, fondatrice de By properly qui facilite l’ajout d’investissements alternatifs dans les portefeuilles financiers. Jennifer Schell a, quant à elle, créé Finliti, un logiciel d’aide à la décision en investissement basé sur la science comportementale, tandis qu’Elhamm Kheradmand a lancé Lucid Axon, une solution d’évaluation des scores ESG. Laura McDonald a, pour sa part, conçu, une assurance infertilité destinée aux femmes. Ce problème touche la moitié des femmes nord-américaines et seulement 2 % d’entre elles ont accès au traitement, selon l’entrepreneure.

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IA générative dans le secteur financier : l’humain reste indispensable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/ia-generative-dans-le-secteur-financier-lhumain-reste-indispensable/ Wed, 18 Sep 2024 10:19:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103008 Les robots ne remplaceront pas les agents humains.

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Lors du 11e Forum Fintech Canada, des entreprises de technologie et des institutions financières se sont penchées sur les défis et les opportunités liés à l’adoption de l’IA générative dans le secteur financier. Si la technologie révolutionne les services financiers, elle suscite également des inquiétudes, notamment quant à son impact sur l’emploi et la sécurité.

Antoine Amend, directeur technique principal pour les services financiers chez Databricks, une plateforme qui aide les entreprises à construire, mettre à l’échelle et gouverner les données, souligne que l’IA générative change la façon dont les utilisateurs interagissent avec les technologies financières. Grâce à l’IA, les employés gagnent en efficacité et en temps, ce qui leur permet de se concentrer davantage sur des tâches stratégiques plutôt que sur des processus administratifs.

« L’IA se démocratise. Les utilisateurs peuvent désormais comprendre et intégrer ces technologies dans leur quotidien, sans avoir à solliciter constamment des technologues », affirme Antoine Amend.

L’interaction humaine : indispensable

Bien qu’elle améliore de nombreux aspects des services financiers, notamment l’automatisation des tâches administratives et le traitement des données, l’IA générative ne remplacera pas totalement les interactions humaines, estiment les experts.

Yannick Lallement, chef de l’intelligence artificielle à la Banque Scotia, estime que le rôle des employés dans les agences bancaires et les centres de contact demeure pertinent : « Les clients veulent toujours parler à un être humain pour certaines questions complexes. L’IA ne remplace pas cette relation, elle l’enrichit. » Selon lui, l’IA générative permet d’améliorer le parcours client grâce à des outils comme les chatbots.

La Banque Scotia utilise l’IA pour gérer des interactions basiques avec les clients et résumer les conversations pour les agents humains, qui peuvent ensuite reprendre la discussion en temps réel. Cela offre un gain de temps aux clients tout en améliorant la qualité du service.

Auparavant, l’agent au service à la clientèle de la Banque Scotia avait accès à une simple transcription de l’échange entre le chatbot et le client, explique Yannick Lallement. L’IA générative fournit désormais en quelques secondes un résumé de l’échange et produit un sommaire structuré qui permet à l’agent de prendre ensuite le relai.

Détection de la fraude

Dans le secteur financier, l’IA générative sert également à améliorer certains processus, tels que la conformité réglementaire, le traitement des plaintes et la lutte contre la fraude. Par exemple, « L’IA permet de résumer de longs documents et d’extraire des informations pertinentes pour identifier les risques opérationnels ou détecter des fraudes », précise Parinaz Sobhani, associée directrice et cheffe de l’intelligence artificielle chez Sagard.

L’IA générative est également utilisée pour analyser des incidents financiers en parcourant des bases de données complexes, et pour repérer des risques en se basant sur des descriptions textuelles détaillées. Cela renforce la capacité des institutions financières à prévenir les crimes financiers, comme le blanchiment d’argent, en offrant un contexte plus riche que les recherches ponctuelles traditionnelles.

Les défis de l’adoption

Cependant, l’IA générative n’est pas sans défi. Les « hallucinations » ou les erreurs générées par les modèles d’IA peuvent être problématiques, surtout si elles ne sont pas détectées rapidement. Pour contrer ces risques, les experts insistent sur la nécessité d’une supervision humaine constante et d’une formation adéquate des employés. « Il faut comprendre ce que l’IA peut et ne peut pas faire, et former les employés à identifier ces limites », souligne Yannick Lallement.

Le scepticisme autour des « modèles boîtes noires » est également un frein à l’adoption massive de l’IA dans le secteur financier. Ces modèles, souvent opaques, soulèvent des questions sur la transparence et l’équité des décisions prises par l’IA. De plus, les impacts environnementaux de l’IA, notamment en termes de durabilité et d’empreinte carbone, sont une autre source de préoccupations.

L’humain au cœur du modèle

Une autre crainte fréquemment soulevée est que l’IA puisse remplacer les emplois humains. Toutefois, les intervenants du Forum Fintech ont souligné que l’IA générative devrait être perçue comme un outil d’amélioration des performances des employés, et non comme une menace pour leurs postes. « L’IA ne remplace pas l’humain, elle l’aide à être plus performant », assure Antoine Amend.

Pour réussir l’adoption de l’IA générative, les entreprises doivent identifier les domaines où cette technologie peut vraiment faire la différence, sans pour autant ignorer l’importance des compétences humaines. Il s’agit de trouver le « sweet spot » entre technologie et interaction humaine, comme l’ont noté plusieurs experts.

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Collaboration renforcée pour développer des technologies financières https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/collaboration-renforcee-pour-developper-des-technologies-financieres/ Thu, 12 Sep 2024 10:53:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102869 Entre Finance Montréal et le Stevens Institute of Technology.

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À l’occasion du 11e Forum fintech Canada, qui s’ouvrait le 10 septembre à Montréal, Finance Montréal et le Stevens Institute of Technology du New Jersey ont conclu un protocole d’entente afin de renforcer leur collaboration dans le développement des technologies financières.

Le partenariat a été annoncé dans le cadre de la mission au Canada dirigée par Choose New Jersey, l’organisme de promotion économique de l’état américain.

« Ce partenariat n’est pas seulement une opportunité économique. Il arrive à un point tournant de notre histoire, alors que face à des bouleversements majeurs, comme l’inflation et les changements climatiques, nous devons trouver une nouvelle voie pour construire un écosystème financier plus durable », a déclaré le gouverneur du New Jersey Phil Murphy devant les acteurs de l’industrie financière canadienne.

Le gouverneur américain a signalé que le New Jersey abrite plus d’un quart des 100 plus importantes entreprises fintechs du monde. Il accueille notamment les arrière-guichets de plusieurs institutions financières ayant pignon sur la place financière de New York, telles que JP Morgan Chase et Barclays.

L’Institut Stevens, qui fait office de laboratoire pour l’innovation dans les domaines des sciences et des technologies financières, bénéficie d’investissements institutionnels importants, a souligné le gouverneur démocrate qui fut ambassadeur des États-Unis en Allemagne sous l’administration Obama.

Il abrite le Fintech Accelerator at Stevens (NJFAST), un centre d’innovation des technologies financières. Il est également coresponsable du Center for Research towards Advancing Financial Technologies (CRAFT), un centre de recherche financé par le gouvernement fédéral axé sur les fintechs aux États-Unis.

La collaboration renforcée avec Finance Montréal sera bénéfique pour les deux pôles, qui ont en commun de posséder un vivier de talents, un accès au capital et des infrastructures numériques favorisant l’innovation, a ajouté Phil Murphy.

Jacques Deforges, directeur général de Finance Montréal, a affirmé que l’entente permettra de faire avancer le développement de la technologie financière québécoise. Finance Montréal abrite la Station Fintech Montréal, qui avec ses quelque 58 entreprises innovantes, représente le plus important hub fintech au Canada. « Cette collaboration aura un impact positif sur les centres financiers mondiaux de Montréal/Québec et de New York/New Jersey. »

Le partenariat vise entre autres à favoriser l’échange de connaissances, la croissance et l’innovation dans l’écosystème fintech en évolution, ont signalé les signataires. Les professeurs et les étudiants de Stevens collaboreront notamment avec des start-ups fintech qui participeront à un programme d’accélération offrant la possibilité de recevoir des investissements en capital.
« En combinant nos ressources, notre expertise et notre innovation, nous pouvons stimuler la croissance économique et créer de nouvelles occasions d’affaires pour les deux régions dans un univers fintech qui évolue rapidement», a déclaré Wesley Mathews, président-directeur général de Choose New Jersey.

Le gouverneur a souligné que, malgré leur proximité géographique, le Québec et le New Jersey n’étaient pas des compétiteurs. « Nous (son équipe) ne sommes pas motivés par le profit à court terme, a-t-il déclaré, mais par une vision plus durable de l’économie pour nos étudiants et nos entrepreneurs. »

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Le mentorat comme moteur de réussite pour les dirigeantes https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/le-mentorat-comme-moteur-de-reussite-pour-les-dirigeantes/ Thu, 08 Aug 2024 09:58:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102037 DÉVELOPPEMENT - Il fait souvent la différence dans l’atteinte des résultats.

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Le mentorat joue un rôle essentiel dans le développement professionnel des femmes qui sont de plus en plus nombreuses à accéder à des postes de direction. Ce soutien entre pairs contribue de manière significative à renforcer leurs compétences et leurs habiletés, grâce au partage d’expériences concrètes et aux conseils pratiques. Il aide également à surmonter les obstacles spécifiques auxquels elles peuvent être confrontées dans des environnements qui restent majoritairement masculins.

« C’est un engagement de temps et d’énergie pour aider une autre personne à façonner sa pensée et ses compétences, tout en la soutenant à chaque étape de son parcours », explique Alison McGill, productrice de balado et créatrice de contenus basée à Toronto, dans un article publié sur le site Notable Life.

Shannon Giang, fondatrice de FIKA Beauty, reconnait également l’impact du mentorat, qui « crée une communauté solide et un réseau de soutien, essentiels dans les périodes de stress ou d’incertitude ». Il fournit un endroit pour « reprendre votre souffle, échanger des idées et repartir en étant inspirée à nouveau », ajoute-t-elle.

L’impact du mentorat féminin se fait sentir tout au long de la carrière. Il favorise la rétention dès l’embauche à un nouveau poste et aide à gravir les échelons. Ses bénéfices ne se limitent pas aux individus. Les organisations qui favorisent la diversité et l’inclusion par le biais de programmes de mentorat enregistrent de meilleures performances. En créant un environnement plus inclusif, elles favorisent l’innovation et la croissance.

Pamela Steer, présidente et chef de la direction de CPA Canada, défend vigoureusement une augmentation de la présence féminine dans les postes de direction, arguant que la société dans son ensemble y gagnerait. Dans un article publié sur cpacanada.ca, elle déplore qu’il y ait encore plus d’hommes que de femmes à la tête des grandes entreprises.

Un déséquilibre qui perdure

En effet, malgré les avancées, le déséquilibre entre les sexes dans les postes de direction persiste, selon Julie Savard-Shaw, directrice générale du Projet Prospérité. L’organisme en faveur de la promotion économique des femmes a publié en début d’année son Rapport annuel 2024 sur le rendement en matière d’équité des genres et de leadership.

Les données indiquent certaines améliorations, mais le Canada est encore loin d’atteindre la parité des genres dans les postes de direction, en particulier pour les femmes appartenant à des groupes minoritaires.

Parmi les administrateurs de sociétés, la représentation des femmes est en hausse de 2,9 %, de 5,5 % à la haute direction et de 1,2 % chez les candidates à des postes de cadre supérieur. Le rapport s’appuie sur les données transmises par de grandes sociétés publiques au Canada, des sociétés privées, des sociétés d’État fédérales et provinciales, des coopératives et des filiales canadiennes de sociétés étrangères.

Finance et assurance : les femmes mieux représentées

Peu de secteurs dépassent 40 % de représentation féminine à tous les niveaux de leadership. Toutefois, le secteur de la finance et de l’assurance se démarque en ce qui concerne les candidates à des postes supérieurs (45,4 %).

Une donnée qui rejoint les résultats d’une première étude sur la diversité du secteur de la finance et de l’assurance menée par Finance Montréal en collaboration avec Mercer et Conseil emploi métropole. Publiée en novembre 2023, elle révèle que, dans l’ensemble des postes, les femmes (45 %) sont pratiquement à parité avec les hommes (55 %) dans l’industrie. La proportion est moins équitable chez les gestionnaires et les cadres supérieurs (39 % et 24 % de femmes respectivement).

Ces résultats laissent voir que l’accès à des postes de responsabilités et de rémunération élevées reste un défi pour les femmes.

Pour améliorer la situation, Pamela Steer insiste sur la nécessité de passer de l’égalité des chances à l’équité, qui implique de fournir à chacun les moyens d’atteindre des résultats égaux en valorisant ses talents uniques. En ce sens, les programmes de mentorat sont de bons outils à mettre en place.

Les entreprises de la finance et de l’assurance semblent avoir pris le pas. Parmi les entreprises participantes à l’étude sur la diversité de Mercer, 40 % ont indiqué avoir mis en place un programme officiel de mentorat dans le cadre de leur politique liée à la diversité, l’équité et l’inclusion (DÉI).

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BeeQuest obtient 50 M$ supplémentaire du PGEQ https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/beequest-obtient-50-m-supplementaire-du-pgeq/ Wed, 03 Jul 2024 10:30:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101470 Un an après sa sélection initiale par le programme d’allocation d’actifs.

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BeeQuest Gestion d’actifs obtient ainsi une deuxième allocation de la part du Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ) en autant d’années. L’investissement est de 50 millions de dollars (M$) et concerne le Volet traditionnel – stratégie actions canadiennes du programme.

L’allocation sera investie au sein du Fonds BeeQuest Actions canadiennes ESG s.e.c. Son objectif est d’offrir aux clients une exposition diversifiée aux actions canadiennes de haute qualité avec une approche axée sur l’intégration des facteurs ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance). Au 31 mai 2024, le fonds affichait un rendement de 10,09 % depuis sa création au 31 janvier 2023, selon les données de Fundata.

BeeQuest est une firme de gestion d’actifs spécialisée en investissement responsable. Elle a été fondée à Montréal en 2021 par deux anciens gestionnaires ayant notamment fait leur classe chez Fiera Capital. Ses stratégies d’investissement durable ciblent des entreprises qui ont des activités d’exploitation responsables, des normes élevées en éthique des affaires, et qui gèrent de manière compétente et efficace les risques ESG qui sont matériels à leur secteur d’activités.

« Après maintenant 3 années d’existence, BeeQuest arrive à un point tournant de son développement, et cette nouvelle allocation nous permettra de passer à la prochaine étape de notre croissance. L’appétit des investisseurs demeure élevé pour des stratégies d’investissement responsables novatrices, et ce partenariat renouvelé avec le PGEQ est une belle démonstration de la qualité de notre approche d’investissement durable », a témoigné Tommy Ouellet, Co-Fondateur & Gestionnaire de portefeuille, BeeQuest.

« Cette allocation s’inscrit dans le cadre de l’engagement du PGEQ à confier des mandats structurants à des gestionnaires émergents afin d’accélérer leur croissance », indique le communiqué. Créé en 2016, le PGEQ a pour objectif de soutenir l’écosystème local, encourager les meilleures pratiques, et promouvoir les gestionnaires d’ici.

Par le biais d’Innocap, le programme offre un cadre institutionnel rigoureux pour l’accompagnement des gestionnaires, la gouvernance, la vérification diligente, la gestion des risques et le suivi en continu des firmes de gestion impliquée dans le programme. Le PGEQ bénéficie de la collaboration de 12 investisseurs institutionnels québécois. Au 31 juillet 2023, l’actif sous gestion du Programme était de 428 M$.

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Renouveau à la présidence du c.a. de Revenu Québec https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/renouveau-a-la-presidence-du-c-a-de-revenu-quebec/ Tue, 11 Jun 2024 11:34:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100913 NOUVELLES DU MONDE - Le Conseil des ministres en a fait l’annonce.

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Le Conseil des ministres a procédé à la nomination de Sylvie Pinsonnault à titre de présidente du conseil d’administration de Revenu Québec. Elle amorcera son mandat le 10 juin prochain.

Sylvie Pinsonnault a travaillé dans le milieu financier pendant quelque 35 ans, incluant près de 23 années au sein d’Investissement Québec. Elle y a occupé successivement les fonctions de première vice-présidente et de membre du comité de direction, ainsi que de vice-présidente dans divers secteurs de l’organisation, notamment ceux liés aux fonds d’investissement, au capital de risque, aux mesures fiscales, aux solutions d’affaires, aux stratégies, au développement durable et à l’innovation.

Sylvie Pinsonnault possède également une vaste expérience en administration de sociétés. Elle a siégé à plusieurs conseils d’administration, par exemple ceux de l’Association des femmes en finance du Québec, de Finance Montréal et du Conseil de l’innovation du Québec.

« Au nom des membres du comité de direction et de tout le personnel de Revenu Québec, je souhaite la bienvenue à Mme Sylvie Pinsonnault. Son leadership inspirant et son engagement au service du développement économique du Québec, sans compter son travail pour faire avancer la cause des femmes, témoignent du profil remarquable de la personne qui se joint à notre équipe. Je tiens également à remercier M. Florent Gagné pour sa grande contribution comme président du conseil d’administration de Revenu Québec, et ce, depuis les débuts de l’Agence », a déclaré Christyne Tremblay, présidente-directrice générale de Revenu Québec.

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Un nouvel administrateur à la CSF https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/un-nouvel-administrateur-a-la-csf/ Thu, 30 May 2024 10:37:54 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100949 NOUVELLES DU MONDE – Le CA accueille Mario Albert.

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Mario Albert a été nommé au conseil d’administration de la Chambre de la sécurité financière (CSF) pour un mandat de trois ans.

Le 10 mai dernier, l’économiste de formation a pris la place de Anne Côté qui a quitté son poste après neuf ans au sein du CA de la CSF.

« Le conseil d’administration de la Chambre de la sécurité financière se réjouit de l’arrivée de M. Albert. Nous pourrons bénéficier de son expertise et de sa vaste expérience du secteur financier pour contribuer au nouveau plan stratégique 2024-2026 de la Chambre. Une fois de plus, l’expertise et la connaissance des principes de bonne gouvernance de nos administrateurs, incluant nos collègues nommés par le ministre des Finances, contribuent à former un conseil à la hauteur de l’importante mission de la Chambre », assure le président du conseil d’administration, Gino-Sebastian Savard.

Mario Albert possède effectivement une vaste expérience du secteur financier et de son encadrement. Il a occupé plusieurs postes dans le domaine notamment celui de président-directeur général de l’Autorité des marchés financiers, de président-directeur général d’Investissement Québec et de sous-ministre adjoint au ministère des Finances.

Il a aussi eu plusieurs postes de haute direction dans des organismes privés, publics et parapublics québécois, notamment à La Capitale et Finance Montréal.

« Je suis fier de me joindre à la Chambre de la sécurité financière à titre d’administrateur indépendant. Le Québec possède en effet un modèle innovant d’encadrement des intermédiaires en services financiers grâce à la multidisciplinarité qui permet de conseiller et servir les consommateurs de façon holistique, commente de son côté Mario Albert. J’ai été un témoin privilégié de l’évolution et de la contribution marquée de la Chambre et je suis heureux d’apporter mon concours à une organisation crédible, respectée et nécessaire qui contribue à la confiance des Québécoises et des Québécois envers le secteur financier ».

Pour rappel, le CA de la CSF compte 13 administrateurs dont huit sont élus parmi les membres de la CSF et cinq sont des administrateurs indépendants nommés par le ministre des Finances du Québec.

À noter que trois autres postes sont actuellement en élection. Les membres de la CSF devront ainsi choisir qui les représentera au sein du conseil dans les catégories de l’assurance de personnes, du courtage en épargne collective et de la planification financière.

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Protéger la biodiversité grâce à des investissements innovants https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/proteger-la-biodiversite-grace-a-des-investissements-innovants/ Thu, 30 May 2024 09:54:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100998 SOMMET FD 2024 - Une nouvelle génération de produits financiers « pronature » voit le jour.

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Après le climat, l’intégration de mécanismes financiers pour favoriser un impact positif sur la biodiversité devient essentielle, estime Hervé Duteil, directeur de la durabilité de BNP Paribas Amériques. Selon les Nations Unies, il faudra multiplier les investissements par deux d’ici à 2025 pour éliminer les flux financiers négatifs pour la nature

Au fil des années, la finance durable a évolué pour inclure le capital naturel et la biodiversité, donnant naissance à la finance verte et bleue. « Les gestionnaires construisent désormais des portefeuilles avec des impacts clairement définis, comme la gestion de l’eau ou la reforestation », explique Hervé Duteil.

BNP Paribas Asset Management a commencé depuis quelques années à développer des mesures d’impact similaires à celles des émissions de gaz à effet de serre (GES), mais appliquées au capital naturel et à la biodiversité. Elle propose une gamme de fonds durables axés sur la biodiversité, qui ciblent l’eau, le climat et la restauration des écosystèmes.

L’intérêt pour la finance verte a véritablement pris racine après la COP 21 en 2015, signale Hervé Duteil. « Avant 2015, les obligations vertes étaient principalement émises par des entreprises privées, mais les accords de Paris ont catalysé l’intégration des critères climatiques dans le secteur financier. Toutefois, la biodiversité, contrairement au climat, n’a pas de mesure universelle simple comme les émissions de carbone, ce qui rend son intégration plus complexe.

Élargir le champ de la finance durable

À partir de 2016, BNP Paribas a élargi ses efforts au-delà du climat pour inclure des aspects sociaux et environnementaux. En 2019, l’institution financière européenne s’est engagée envers la protection des océans. Une enveloppe de 1 milliard d’euros jusqu’en 2025 a été consacrée au transport maritime durable (GNL, hydrogène, voile, etc.). En 2021, une politique mondiale sur la biodiversité a été lancée. La banque a commencé à indexer les taux d’intérêt sur des critères de biodiversité, tels que l’intensité en eau ou la réhabilitation des anciennes mines.

Dans la foulée, une série de produits financiers innovants ont vu le jour, comme les swaps « dette contre nature » ou les « outcome bonds », qui permettent de rediriger une partie de la dette extérieure d’un pays en développement vers des investissements locaux dans des mesures de conservation de l’environnement.

Des produits comme les crédits plastiques, mis en place par la Banque mondiale sur le modèle des crédits carbone pour lutter contre la pollution, commencent à émerger, offrant de nouvelles occasions d’investissement.

« La finance pour la biodiversité est plus complexe que pour le climat car il n’y a pas de mesure unique et les impacts sont souvent très locaux », souligne Duteil. Des initiatives comme le Groupe de travail sur la divulgation financière liée à la nature (TNFD), lancé en 2021, travaillent à établir un cadre de gestion et de divulgation des risques liés à la nature.

Responsabilité partagée

Afin d’encourager les entreprises qu’elle finance à prendre en compte leurs impacts environnementaux, BNP Paribas leur offre des incitatifs. « Nous cherchons à créer des mécanismes financiers où les entreprises qui surpassent leurs objectifs en matière de biodiversité bénéficient de compensations », explique Hervé Duteil.

Lors du 4e sommet de la finance durable, plusieurs experts ont partagé leurs perspectives sur la finance verte et bleue.

André Martin Bouchard, directeur mondial, Sciences de la Terre et environnement de WSP a souligné que 60 % des économies mondiales dépendent de la santé de la biodiversité, comme l’agriculture, la pêche ou le tourisme.

La firme d’ingénierie soutient ses clients à travers le monde pour les aider à réparer leurs impacts sur la nature ou pour développer des projets plus respectueux de l’environnement, comme la restauration de la mine de cuivre de Murdochville, au Québec, transformée en parc, ou le corridor électrique de 900 km du projet EnergyConnect de Transgrid en Australie, pour lequel WSP a caractérisé les écosystèmes.

Bertrand Millot, chef Investissement durable à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), a insisté sur la difficulté de quantifier les dangers menaçant la biodiversité et la nécessité de mobiliser les acteurs. La CDPQ prévoit d’investir 2 milliards de dollars dans la biodiversité d’ici 2026, avec 326 millions déjà engagés. Le dirigeant a mis en avant l’importance de travailler avec les banques pour améliorer les pratiques des entreprises et développer des instruments financiers supportant les investissements pro-nature.

Layalee Ramahi, coordinatrice régionale pour l’Amérique du Nord à l’UNEP FI, le bras financier du programme des Nations unies pour l’environnement, a rappelé que près de 7 000 milliards de dollars sont investis chaque année à travers le monde dans des activités qui ont des effets nocifs directs sur la nature.

Elle a signalé que la première génération de produits financiers durables à avoir vu le jour en 2020 inclut de nouveaux indicateurs de performance tels que l’intensité de l’eau, la réhabilitation des sites miniers et la réintroduction d’espèces en voie de disparition et qu’elle inclut des thèmes tels que les communautés autochtones, les océans ou encore la sécurité alimentaire.

Comme l’a rappelé un intervenant lors du panel, il est crucial de redéfinir le risque en finance pour inclure la biodiversité. Cela nécessite une approche collaborative impliquant gouvernements, secteur privé et consommateurs. Chaque acteur a un rôle à jouer pour casser le cycle de l’inaction et mettre en œuvre un mouvement global en faveur de la biodiversité. La finance, en particulier, a la capacité de motiver ce changement en intégrant des critères de durabilité dans ses mécanismes et en offrant des incitations pour des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

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