Un modèle d’affaires jugé intéressant pour les courtiers qui peuvent se recommander des clients entre eux, note le fondateur et président. « Un peu comme dans une institution bancaire, les clients peuvent aussi répondre à plusieurs de leurs besoins au même endroit, pour obtenir du financement hypothécaire, assurer leur nouvelle maison ou obtenir des conseils pour rembourser leur REER », donne-t-il en exemple. Des services clés en main et personnalisés, fait-il valoir.

Continuer de grandir

Aujourd’hui, l’entreprise de Salaberry-de-Valleyfield dont les revenus annuels s’élèvent à 2,5 M$, compte 22 conseillers internes spécialisés et plus de 8000 clients à travers le Québec. Or, l’équipe de direction n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et a élaboré une nouvelle stratégie pour gagner de nouvelles parts de marché.

Depuis le début de 2023, le Groupe Financier Signature s’est lancé dans une série d’acquisitions. L’équipe rachète les clientèles de courtiers et procède ensuite à l’embauche de nouveaux conseillers pour pouvoir gérer ce nouveau volume d’affaires. « Les cabinets en assurances de personnes et en sécurité financière sont notre principale cible, explique le président. Jusqu’à maintenant, nous avons procédé à neuf acquisitions et embauché dix nouveaux conseillers. Et la cadence s’accélère, car trois ou quatre nouvelles personnes se joindront à notre équipe bientôt. »

Selon Louis-Xavier Savard, le marché est favorable actuellement à ce type de transactions, alors qu’il observe plusieurs opportunités à saisir. « 90% des conseillers en placement ou en assurances travaillent seuls. Je parle régulièrement à des conseillers qui ont 65, 70 et parfois même 80 ans. Plusieurs d’entre eux se trouvent à l’aube de leur retraite et n’ont pas de repreneurs. » D’autres encore n’ont pas amorcé le virage numérique ce qui, tôt ou tard, risque de les rattraper, ajoute-t-il. Le Groupe Financier Signature s’est donc doté d’équipements à la fine pointe pour assurer cette transition.

Dans ce modèle, les anciens propriétaires ont aussi la possibilité de continuer à jouer un rôle. « Les gens en finance sont extrêmement passionnés. On leur offre donc la possibilité d’acheter leur clientèle, tout en leur permettant de rester ambassadeurs de notre entreprise. Tant qu’ils ont leur permis de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et paient leurs assurances responsabilité, ils peuvent continuer à nous recommander des clients dans différents départements en contrepartie de primes, explique le président. Toutefois, ils n’ont plus la charge administrative ni celle de la conformité. »

Financement participatif

Or, l’acquisition de cabinets et de clientèles demande beaucoup d’investissements. « Pour être capables de construire notre expansion d’entreprise, nous misons sur nos flux de trésorerie positifs. On regarde aussi auprès des banques pour obtenir du financement. La troisième méthode, c’est de rendre l’entreprise plus participative avec des actionnaires qui investissent dans sa croissance », détaille Louis-Xavier Savard.

Depuis 2023, l’organisation est donc passée en mode propriété collective. Ainsi, le Groupe Financier Signature va émettre jusqu’à 30% de nouvelles actions de catégorie A, dont une partie est disponible via la plate-forme FrontFundr, un courtier sur le marché dispensé et le financement participatif. « Cette plate-forme permet aux entreprises privées comme la nôtre de pouvoir lever des capitaux en étant conforme et légal, puisqu’ils sont inscrits à l’AMF. »  Cette levée de fonds, qui totalise 1,5M$, permettra de financer la stratégie de croissance de l’entreprise, d’optimiser les processus et d’embaucher de nouveaux employés. « 100% de cette somme sera investie dans notre croissance », assure le fondateur.

D’ici cinq ans, le Groupe Financier Signature vise à atteindre une capitalisation boursière de 100 M$. « Pour y parvenir, l’organisation devra décupler ses activités avec un objectif de 1,5 milliard de dollars en gestion de placement via des fonds communs et des fonds distincts, 25 millions de dollars en primes annuelles d’assurance-vie et 15 millions de dollars en primes annuelles d’assurance collective », explique-t-on.

À plus court terme, Louis-Xavier Savard veut consolider sa position sur le marché. « D’ici un an, notre objectif, c’est de compter sur au moins 50 conseillers internes et d’augmenter notre présence au Québec. À plus long terme, nous aimerions aussi nous développer au Canada et, éventuellement, aux États-Unis. »

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