JPMorgan Chase – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 14 May 2024 10:37:28 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png JPMorgan Chase – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les banques canadiennes aident « démesurément » l’industrie fossile https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-banques-canadiennes-aident-demesurement-lindustrie-fossile/ Tue, 14 May 2024 10:37:28 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100818 Et ce malgré le réchauffement climatique.

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Alors que la planète a connu les températures les plus chaudes jamais enregistrées l’an dernier, les principales banques canadiennes se distinguent par leur aide « démesurée » à l’industrie des combustibles fossiles et continuent d’être parmi les plus grandes bailleuses de fonds de ce secteur au niveau mondial, selon les données de la plus récente étude de Banking on Climate Chaos.

L’aide financière des 60 plus grandes banques du monde au secteur des combustibles fossiles aurait atteint 708 milliards de dollars américains (G$ US) pour l’année 2023, portant le total depuis l’Accord de Paris à 6900 G$ US.

Sur ces 6900 G$ US octroyés depuis 2016, « une contribution démesurée » de 911 G$ US provient des cinq principales banques canadiennes selon le dernier rapport de Banking on Climate Chaos, publié lundi par un consortium de groupes écologistes.

Trois banques canadiennes dans le « top 12 »

Le rapport publié lundi souligne que la palme du plus grand bailleur de l’industrie fossile revient, pour l’année 2023, à l’américaine JPMorgan Chase qui a augmenté son financement de 38,9 milliards de dollars en 2022 à 41 G$ US en 2023.

Trois banques canadiennes font partie de la liste des 12 plus grands financiers de l’industrie fossile.

La Banque Royale du Canada (RBC), qui occupait la deuxième place au classement en 2022, est désormais au septième rang avec 28,25 G$ US d’investissement.

La Banque Scotia figure au dixième rang avec 24,29 G$ US, suivie de près par la Toronto Dominion au 11e rang avec 20,25 G$ US.

La Banque de Montréal (15,754 G$ US) occupe le 15e rang et la CIBC est au 16e rang (15, 506 G$ US) des 60 plus grands financiers des énergies fossiles.

Principaux bailleurs des sables bitumineux

Le rapport souligne qu’à l’échelle mondiale, le financement des entreprises œuvrant dans les sables bitumineux a diminué en 2023 par rapport aux années précédentes. Toutefois, quatre banques canadiennes continuent d’investir massivement dans ce secteur, au point d’occuper les quatre premières places du classement dans la catégorie des sables bitumineux. La CIBC, la RBC, la Banque Scotia et la TD ont chacune investi entre 516 et 523 millions de dollars (M$) dans ce secteur en 2023, selon le rapport.

Projets d’expansion

Selon les données du rapport Banking on Climate Chaos, la RBC (4e) et la Banque Scotia (6e) figurent toutes deux parmi les dix principales bailleuses de projets d’expansion des combustibles fossiles en 2023.

Elles auraient financé respectivement 14,9 G$ US et 14,7 G$ US aux entreprises qui ont l’intention de construire de nouvelles infrastructures qui ajouteront des gaz à effet de serre pour les décennies à venir.

Le rapport souligne également que quatre banques canadiennes se démarquent en finançant de manière disproportionnée les combustibles fossiles.

« Compte tenu de la taille de leurs actifs, certaines banques financent de manière disproportionnée les combustibles fossiles, notamment la Banque Scotia, la CIBC, BMO et RBC, devançant leurs homologues américaines comme JPMorgan Chase, Citi et Bank of America », peut-on lire dans le rapport.

Risques d’actifs échoués

Selon Alex Walker, du groupe Environmental Defense, en continuant « d’injecter des milliards dans les combustibles fossiles, les banques canadiennes s’exposent à des risques d’actifs échoués ».

Un actif échoué est un investissement qui perd sa valeur avant la fin de sa durée de vie utile en raison de l’impact de changements dans la société, comme la transition énergétique qu’impose la lutte aux changements climatiques.

« On dirait que les banques n’ont pas reçu le mémo que l’avenir n’est pas dans les industries fossiles », a fait valoir Alex Walker.

Les banques canadiennes qui figurent dans le classement de Banking on Climate Chaos font pourtant partie de l’alliance bancaire Net Zéro, une initiative des Nations unies.

Les institutions qui se joignent à cette alliance doivent s’engager à aligner leurs portefeuilles de prêts et d’investissements en vue d’atteindre l’objectif zéro émission de gaz à effet de serre nette d’ici 2050, ainsi qu’à fixer des objectifs intermédiaires pour 2030 ou plus tôt.

Mais pour Alex Walker, le fait que « les principales banques canadiennes aient investi plus de 100 G$ US dans l’industrie fossile l’an dernier souligne que les initiatives volontaires ne fonctionnent pas » et qu’il faut « réglementer les banques ».

Un avis que partage Karine Peloffy, responsable du projet de finance durable chez Ecojustice, pour qui la réglementation du secteur financier « est la pièce manquante » de la politique climatique du Canada.

« Nos institutions financières sont en train de mettre l’huile sur le feu » et « on risque de subir les impacts disproportionnels d’une crise climatique et d’une crise financière quand le reste du monde va avoir fait la transition », a-t-elle indiqué, en faisant référence elle aussi aux risques des actifs échoués.

Réactions des banques

La Presse Canadienne a sollicité une réaction au nouveau rapport de la part de l’Association des banquiers canadiens.

La porte-parole Maggie Cheung a déclaré que « les banques canadiennes sont conscientes de l’importance du rôle que joue le secteur financier dans une transition harmonieuse vers un avenir sobre en carbone » et qu’en « finançant des projets verts, actuels et nouveaux, les banques aident le Canada à atteindre la carboneutralité ».

Une récente étude du groupe de réflexion InfluenceMap montre toutefois que les cinq principales banques canadiennes ont investi quatre fois plus dans les énergies fossiles que dans les projets d’approvisionnement en énergie à faible émission de carbone, entre 2020 et 2024.

Une loi pour réglementer les banques 

La responsable du projet de finance durable chez Ecojustice Karine Peloffy est l’une des rédactrices du projet de loi S-243, déposé par la sénatrice Rosa Galvez.

Ce projet de loi imposerait notamment aux institutions bancaires l’obligation d’élaborer des plans d’action contre les changements climatiques, d’avoir des cibles d’émissions de gaz à effet de serre et de soumettre des rapports d’étape pour lutter contre la crise climatique.

Au printemps 2023, des députés des principaux partis fédéraux, à l’exception du Parti conservateur, avaient fait front commun en donnant leur appui au projet de loi.

S-243 est actuellement en examen au Sénat.

Entre-temps, le Comité permanent de l’environnement et du développement durable de la Chambre des communes a débuté jeudi dernier une étude de l’impact du système financier canadien sur le climat et l’environnement.

Les dirigeants des cinq principales institutions bancaires du Canada sont appelés à témoigner.

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Énergies renouvelables : la RBC triple son objectif de financement https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/energies-renouvelables-la-rbc-triple-son-objectif-de-financement/ Wed, 13 Mar 2024 11:02:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99495 La banque a notamment créé sa propre catégorie « Financement de la décarbonisation ».

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La Banque Royale du Canada (RBC) prévoit d’augmenter son financement dans les énergies renouvelables, même si elle a également signalé peu de progrès dans la réduction de l’intensité des émissions de son financement pétrolier et gazier.

Dans son dernier rapport annuel sur le climat mercredi, la banque s’est fixé pour objectif de tripler le financement des énergies renouvelables pour le porter à 15 milliards de dollars (G$) d’ici 2030 et a annoncé qu’elle prévoyait d’affecter 1 G$ aux solutions climatiques d’ici la fin de la décennie.

La RBC a également créé sa propre catégorie « Financement de la décarbonisation » pour aider à orienter le financement, alors que les progrès en matière de création de normes de finance verte à l’échelle de l’industrie restent bloqués au gouvernement fédéral.

« Les mesures que nous annonçons aujourd’hui nous permettront d’aider nos clients à réduire leurs émissions, de contribuer à l’établissement de nouvelles sources d’énergie renouvelable et de financer des solutions climatiques novatrices », a déclaré Jennifer Livingstone, vice-présidente Climat de RBC, dans un communiqué.

La banque a également révélé que l’intensité des émissions de ses financements pétroliers et gaziers était « relativement stable » l’année dernière par rapport au niveau de référence de 2019, alors que son objectif est de réduire la mesure entre 11 et 35 % d’ici la fin de la décennie.

La banque a soutenu qu’il était préférable de travailler avec les sociétés pétrolières et gazières pour réduire l’intensité de leurs émissions, même si elles augmentent leur production, plutôt que de supprimer le financement comme l’exigent certains militants environnementaux.

La RBC n’a pas divulgué dans le rapport comment le montant total de son financement dans les énergies à faible émission de carbone se compare à celui de son financement dans les combustibles fossiles. La banque fait face à une pression des investisseurs pour qu’elle adopte cette mesure clé.

Écart d’investissement

L’organisme de recherche BloombergNEF a découvert que la RBC avait consacré environ 37 cents aux sources à faibles émissions de carbone pour chaque dollar consacré aux combustibles fossiles en 2022, soit 11,5 G$ US aux sources à faibles émissions de carbone, contre 31,2 G$ US aux combustibles fossiles.

BloombergNEF estime que les banques devraient plutôt consacrer au moins 4 $ aux options vertes pour chaque dollar consacré au pétrole et au gaz d’ici la fin de la décennie afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

La RBC a déclaré dans son rapport sur le climat qu’elle avait pour objectif de faire passer le financement des énergies à faibles émissions de carbone à plus de 35 G$ d’ici 2030, soit environ 26 G$ US.

Les fonds de pension de la ville de New York ont déposé une résolution d’actionnaires contre la RBC, la poussant à divulguer elle-même le ratio énergies vertes/énergies fossiles. Le fonds de retraite a également déposé une résolution similaire auprès de JPMorgan Chase, mais a abandonné cette résolution après que la banque a accepté de le faire.

La nécessité d’une meilleure divulgation des informations sur le climat a été soulignée par un rapport du groupe de défense britannique InfluenceMap publié mercredi, qui montre que les grandes banques canadiennes consacrent en général une part croissante de leur financement aux combustibles fossiles.

TD, Banque Scotia, BMO, RBC et CIBC ont augmenté leur orientation de financement envers les combustibles fossiles de 15,5 % en 2020 à 18,4 % en 2022, indique le rapport.

L’Association des banquiers canadiens (ABC) a déclaré dans un communiqué au nom des banques citées qu’elles comprennent toutes l’importance du secteur financier dans la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone.

L’ABC a déclaré que le rapport InfluenceMap est basé sur les données de 2022 et ne rend pas compte des récents progrès climatiques, tandis que les prochaines divulgations bancaires fourniront des informations supplémentaires sur les efforts climatiques.

RBC a divulgué pour la première fois dans son rapport ses émissions absolues financées provenant du pétrole et du gaz. Ce chiffre équivalait à 71,4 millions de tonnes d’émissions de carbone l’année dernière, soit à peu près autant que l’émission annuelle de toutes les voitures et camions légers au Canada.

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Goldman Sachs compte rappeler ses employés au bureau https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/goldman-sachs-compte-rappeler-ses-employes-au-bureau/ Mon, 17 May 2021 12:04:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79842 Et ce dès le 14 juin prochain.

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David Solomon, le PDG de Goldman Sachs, a décidé de mettre fin au télétravail. Il a récemment prévenu tous ses employés aux États-Unis et au Royaume-Uni de se préparer à revenir au bureau le lundi 14 juin. Encouragés par la diminution des cas de COVID-19 dans ces pays, lui et son équipe estiment que le moment du retour à la normale est arrivé.

« Bien que chaque communauté en soit à un stade différent de la gestion de la pandémie, nous continuons à être encouragés par le déploiement des vaccins dans un certain nombre de juridictions, ainsi que par l’efficacité des protocoles de santé et de sécurité que nous avons mis en place sur les campus de Goldman Sachs pour protéger notre personnel », ont écrit les dirigeants dans un message rapporté par Bloomberg News et repris par CNBC.

Pour expliquer leur choix, les dirigeants de l’institution affirment que la « culture de la collaboration, de l’innovation et de l’apprentissage s’épanouit lorsque nos collaborateurs se réunissent ».

Goldman Sachs devient ainsi l’une des premières grandes banques de Wall Street à rappeler un grand nombre d’employés. Les instructions quant au retour au bureau devraient être précisées dans les prochaines semaines au fur et à mesure que les conditions et les capacités évolueront.

JPMorgan Chase a pris de l’avance 

JPMorgan Chase a toutefois devancé Goldman Sachs. La plus grande banque du pays a indiqué à ses employés de s’habituer à revenir dès ce mois-ci, visant comme objectif d’avoir la moitié des employés en rotation au bureau d’ici juillet.

« Nous voulons que les gens reprennent le travail et je pense qu’en septembre ou octobre, tout sera comme avant », a déclaré Jamie Dimon, PDG de JPMorgan, lors du conseil des PDG du Wall Street Journal.

Le PDG semble fermé à l’idée de continuer le télétravail, du moins pour ceux qui le désirent. « Oui, le déplacement, certaines personnes n’aiment pas cela, et alors ? a-t-il demandé. Je suis sur le point d’annuler toutes mes réunions Zoom. J’en ai fini avec ça. »

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Les banques durement frappées par la crise https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-banques-durement-frappees-par-la-crise/ Fri, 14 Aug 2020 12:07:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=68192 Alors que de nombreuses entreprises sont en voie de faire faillite, elles ne pourront pas continuer leur politique conciliante.

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Comme pour beaucoup d’autres industries, le secteur bancaire a été lourdement frappé par la crise. Les institutions financières doivent faire face à de lourdes baisses du cours de leurs actions. Il est ainsi intéressant de noter qu’ensemble Barclays, Deutsche Bank et UniCredit valent moins que Zoom, souligne le Financial Post.

La banque suisse UBS résiste relativement bien à la crise, mais elle accuse toutefois une baisse de 10 % du cours de son action cette année. Une baisse plus modeste que celle de tout autre prêteur mondial, à l’exception de Morgan Stanley.

Ces deux institutions ont mieux résisté en raison de leurs services de gestion de patrimoine qui représentent plus de 2000 milliards de dollars (G$) d’actifs et génèrent des commissions régulières.

Le reste de l’industrie, particulièrement les institutions qui se spécialisent dans le prêt aux petites entreprises et aux consommateurs, est confronté à sa plus dure épreuve depuis la crise financière de 2008, alors que des millions d’entreprises sont menacées de faillite.

Pour les plus petits, le coronavirus pourrait être fatal. Pour les plus grands, il laisse présager une période de survie au jour le jour où faibles bénéfices, baisse ou disparition des dividendes et baisses des primes pourraient devenir leur pain quotidien. Tout cela à un moment où les investisseurs pensent déjà à abandonner le navire.

« Pour les grandes banques nationales, confrontées à des taux d’intérêt nuls dans un avenir prévisible et à un risque de crédit important, comment peut-on être confiant ? s’interroge Bob Diamond, qui dirigeait Barclays pendant la dernière crise. S’il vous plaît, expliquez-moi d’où viennent les bénéfices ? »

Amortir le choc des défaillances

Les pertes de crédit considérables sont la principale préoccupation. Les 15 plus grandes banques américaines ont mis de côté 76 G$ US pour couvrir les créances douteuses prévues et leurs 32 plus grandes cousines européennes 56 milliards d’euros, selon les données de Citigroup.

Le total combiné de 139 G$ US de provisions pour pertes sur prêts est le plus élevé depuis les 186 G$ US atteints au second semestre 2009. En s’appuyant sur un échantillon plus large de banques, les consultants d’Accenture avertissent que les pertes estimées pour créances douteuses pourraient atteindre 880 G$ US d’ici la fin de l’année 2022.

La valeur requise de provisions pour pertes sur prêts a été augmentée par de nouvelles règles comptables mondiales établies après la crise de 2008, obligeant les prêteurs à constituer des réserves bien avant les défaillances.

Certains se montrent plus optimistes en affirmant que les pertes devraient être moins élevées qu’à cette époque, car les consommateurs ont certainement tiré des leçons de la crise.

« Ils sont assez prudents, ils utilisent une partie de cet argent qu’ils reçoivent du gouvernement pour rembourser leur dette ou réduire leur solde d’emprunt. Ils dépensent un peu moins », déclare-t-il.

Pour le moment, JPMorgan n’a radié que 1,6 G$ US de prêts dans son portefeuille de prêts de 998 G$ US. Le plus grand prêteur hypothécaire du Royaume-Uni, Lloyds, n’a jusqu’à présent radié que 10,5 millions de livres sterling de son portefeuille de prêts aux petites entreprises de 38,4 milliards de livres sterling.

Mais il est difficile de prédire les pertes de crédit ultimes dues à la crise, affirme quant à lui Jaime Ramos Matin, gestionnaire de Fonds, chez Aviva Investors.

Pour ceux qui combinent de grandes opérations de banque d’investissement, l’augmentation des revenus tirés de marchés historiquement volatils, combinée aux commissions sur les émissions record de titres de créance et d’actions des entreprises, a adouci le coup.

Morgan Stanley a ainsi enregistré ses revenus les plus élevés pour un seul trimestre, avec notamment une augmentation de 168 % des opérations sur les titres à revenu fixe, la plus forte du marché. Cependant, le boom commercial ne durera pas.

Des investisseurs méfiants

L’incertitude sur les pertes sur prêts, les inquiétudes sur les revenus dans des environnements à très bas taux et les interdictions sur les dividendes et les rachats d’actions se sont traduites par une vente massive du secteur.

Les actions des banques européennes ont chuté de 39 % cette année, contre une baisse de 13 % pour l’indice de référence Stoxx Europe 600. Aux États-Unis, l’indice bancaire Nasdaq a chuté de plus d’un tiers, tandis que l’indice S&P 500 est stable pour l’année, rapporte le Financial Post.

Même ceux qui ont le mieux résisté à la pandémie n’ont pas été épargnés par ces ventes massives.

« Je me sens un peu exaspéré », admet Thomas Gottstein, directeur général du Crédit suisse, en évoquant la réaction négative au bénéfice de 1,8 G$ réalisé par sa banque au deuxième trimestre, en hausse de 19 % par rapport à l’année précédente. « Après ces chiffres, pourquoi le cours de notre action est à la baisse ? »

Les banques européennes se négocient en moyenne à 48 % de la valeur comptable de leurs actifs nets, contre 89 % aux États-Unis.

« Je dois croire que nous sommes au plus bas ou proche du bas (de l’évaluation), considère David Herro, vice-président du gestionnaire d’actifs Harris Associates. Il n’est pas facile de garder la foi, mais ce virus passera comme tous ceux qui l’ont précédé. »

Tous les banquiers ne partagent pas son optimisme. Avec peu de perspectives d’augmentation des revenus, les dirigeants réduisent les coûts pour protéger des bénéfices déjà anémiques, en particulier en Europe.

« Jusqu’à présent, la direction de la banque s’est concentrée sur la survie, en évitant les peaux de bananes et en paraissant socialement utile, ce qu’elle a très bien fait, déclare Stuart Graham, fondateur d’Autonomous Research. Mais alors que les banques se mettent à l’air libre et se tournent vers 2021 et 2022, il y a beaucoup de pression pour réajuster fondamentalement leur base de coûts, organiquement ou par le biais d’une consolidation. Si cette crise n’est pas la motivation pour y remédier enfin, qu’est-ce qui l’est ? »

Vers une consolidation bancaire?

Bien qu’elles soient douloureuses, les crises précipitent souvent des changements structurels attendus depuis longtemps.

Certains, comme Ana Botín, présidente exécutive de Santander, s’attendent à ce que la COVID-19 ouvre la porte à éventuelle une consolidation bancaire transfrontalière en Europe.

En ce sens, la Banque centrale européenne s’est récemment engagée à supprimer certains obstacles de longue date aux grandes fusions.

D’autres se montrent moins optimistes quant à cette vague de consolidations qui sauverait le secteur.

« Attendre la consolidation, c’est comme attendre Godot, ça ne vient pas, commente Ronit Ghose, responsable de la recherche bancaire chez Citi. Au lieu de cela, nous devons faire face à de nouvelles réductions de coûts, malheureusement. »

La fin du rôle de héros

Des personnes parmi les plus influentes dans la création du système réglementaire d’après-crise appellent à la prudence. Selon eux, les retombées de la pandémie ne sont pas encore tout arrivées.

« La première phase de la COVID-19 a été bien gérée et ce que le secteur a fait était impressionnant, déclare Bill Coen, ancien responsable du comité de Bâle des régulateurs bancaires internationaux. Mais nous approchons maintenant d’une deuxième vague de stress, un raz-de-marée de problèmes de crédit, il est donc bien trop tôt pour crier victoire. »

Alors que les programmes d’aide gouvernementaux touchent à leur fin et que les emprunteurs commencent à manquer de crédit, on peut s’attendre à ce que les banques changent leurs politiques conciliantes.

Jusqu’à présent, elles ont été des intermédiaires consentantes du soutien gouvernemental dans le cas de billions dollars et ont largement solidarisé avec les clients en détresse, mais cela va changer.

« Nous arriverons à un point où la dette devra être recouvrée et alors les choix difficiles commenceront. Beaucoup de ces entreprises vont faire faillite, nous devrons effacer la dette et cela sera douloureux. Il sera alors difficile d’être les héros », explique le directeur général d’une grande banque britannique.

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La Deutsche Bank sous enquête https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/la-deutsche-bank-sous-enquete/ Fri, 10 Jul 2020 12:08:10 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=67598 PLANÈTE FINANCE - Le Département des services financiers de New York (DFS) enquête sur ses relations avec Jeffrey Epstein.

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La Deutsche Bank n’a pas fini d’entendre parler de Jeffrey Epstein. Bien que l’investisseur et délinquant sexuel soit maintenant décédé depuis près d’un an, le DFS enquête sur les relations qui liaient le criminel et la banque.

Le prêteur allemand pourrait ainsi être sanctionné par le régulateur new-yorkais pour avoir gardé ce criminel comme client des années après sa première condamnation. Jeffrey Epstein avait ainsi encore des dizaines de comptes à la Deutsche Bank jusqu’à l’été dernier, rapporte le NY Post dans un article récent. Le criminel a même emprunté de l’argent après avoir plaidé coupable d’avoir payé des filles mineures pour des relations sexuelles en 2009.

L’enquête de la DFS se concentre essentiellement sur les raisons qui ont permis à la Deutsche Bank d’acquérir Epstein comme client après que JPMorgan Chase ait décidé de ne plus faire affaire avec lui en 2013. Cette enquête pourrait déboucher sur une action en justice contre la Deutsche Bank dès le mois de juillet, révèle le NY Times, soit un an après l’arrestation de Jeffrey Epstein, le 6 juillet 2019, et après son suicide un mois plus tard en détention.

Il est reproché à la banque d’avoir continué à faire affaire avec le criminel même après que des agents de conformité de la banque chargés de la lutte contre le blanchiment d’argent aient alerté le gouvernement fédéral sur plusieurs transactions en 2015 dans lesquelles Jeffrey Epstein a envoyé de l’argent à l’étranger.

La Deutsche Bank a commencé à se désengager de sa relation avec le criminel fin 2018, après qu’une série d’articles du Miami Herald aient examiné l’accord secret de non-poursuite que les procureurs fédéraux avaient conclu avec lui en 2007.

« Nous regrettons la décision de nous être associés avec Epstein », déclare Daniel Hunter, un porte-parole de la Deutsche Bank, avant d’ajouter que la banque tenait à sa réputation.

Après l’arrestation de Jeffrey Epstein en juillet 2019, les dirigeants de la Deutsche Bank ont entamé une enquête interne sur les relations de la banque avec lui pour comprendre la décision de la banque de le garder comme client malgré les réticences exprimés par les autres banques. Les responsables de la banque ont fait part de leurs conclusions aux régulateurs de New York, selon les personnes informées de l’affaire.

 Pas une première pour la banque

Ce n’est pas la première fois que la Deutsche Bank apparaît sur les radars des régulateurs. Ces dernières années, les autorités fédérales et étatiques ont infligé des milliards de dollars d’amendes à la banque allemande pour ne pas avoir mis fin au blanchiment d’argent dans le cadre de certains dossiers et pour avoir enfreint les sanctions, entre autres choses.

La banque a aussi subi un contrôle par les démocrates du Congrès et les procureurs de l’État pour son rôle de banquier de longue date du président Trump, de sa famille et de ses entreprises.

Cette action contre la Deutsche Bank serait la première prise par les régulateurs contre une des banques de Jeffrey Epstein, dont la fortune serait évaluée à plus de 600 millions de dollars. Mais d’autres institutions financières et banquiers sont également surveillés par des fonctionnaires du gouvernement aux États-Unis et à l’étranger.

TD aussi impliquée

La Banque TD a accueilli l’argent d’Epstein après que la Deutsche Bank ait coupé les liens avec le financier disgracié, selon un article du Financial Post. L’institution canadienne a accepté des comptes appartenant à Jeffrey Epstein devenant ainsi le troisième grand prêteur mondial lié à lui depuis qu’il a été reconnu comme un criminel.

Il faut savoir que la Banque Toronto-Dominion, la deuxième banque du Canada, a une importante activité de banque de détail aux États-Unis, notamment dans la gestion de patrimoine et la banque privée.

On ne sait pas exactement combien d’argent de Jeffrey Epstein a été transféré à la TD, ni même si les actifs sont toujours là.

« Par principe, nous ne partageons pas ce genre d’informations publiquement », explique Paolo Pasquini, un porte-parole du prêteur basé à Toronto.

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