MSCI – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 04 Jun 2024 14:06:50 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png MSCI – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Intérêt pour les fonds de marchés émergents excluant la Chine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/interet-pour-les-fonds-de-marches-emergents-excluant-la-chine/ Wed, 12 Jun 2024 10:06:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101285 FOCUS FNB - Les tensions géopolitiques et les préoccupations concernant les faibles rendements alimentent le désinvestissement.

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Les tensions géopolitiques, une perspective de croissance affaiblie et d’importantes barrières tarifaires jettent une ombre sur l’avenir économique de la Chine, et les marchés réagissent.

Plusieurs fonds ont été lancés au cours des deux dernières années qui réduisent l’exposition à la Chine au profit des marchés émergents (ME) présentant des perspectives de croissance plus solides, tels que l’Inde, la Corée du Sud et Taïwan.

Placements AGF, BlackRock Asset Management Canada, Placements Mackenzie et RBC Gestion mondiale d’actifs figurent parmi les entreprises ayant lancé ces outils d’investissement.

Les gestionnaires de portefeuille affirment que ces fonds permettent aux investisseurs de récolter les avantages d’une croissance élevée dans des économies émergentes prometteuses. Et ce, à un moment où les préoccupations concernant les risques géopolitiques, la démographie défavorable et une période prolongée de faibles rendements dans la deuxième plus grande économie mondiale sont en augmentation.

Les actions chinoises et hongkongaises ont perdu plus de 6 billions de dollars de valeur entre février 2021 et janvier 2024. Elles ont depuis rebondi, l’indice Hang Seng et l’indice MSCI China étant tous deux en hausse de plus de 9 % cette année, mais des inquiétudes persistent quant à la volatilité. Les niveaux d’endettement élevés de la Chine et la crise immobilière sont également des préoccupations.

« À mon avis, un fonds des ME excluant la Chine offre une exposition aux plus grandes histoires restantes de croissance du PIB dans [les marchés émergents], ce qui inclut l’Inde, Taïwan, la Corée du Sud et beaucoup d’autres », avance Arup Datta, responsable de l’équipe mondiale d’actions quantitatives chez Placements Mackenzie.

Arup Datta est également le gestionnaire de portefeuille principal du Fonds d’actions des marchés émergents hors Chine Mackenzie, lancé le 25 avril et doté de frais de gestion de 0,8 %.

Il a déclaré que le fonds de 5,5 millions de dollars (M$) était né de la demande des clients à la suite de la guerre commerciale dirigée par les États-Unis contre la Chine, qui a commencé en 2018, lorsque Donald Trump était président des États-Unis.

Les tensions géopolitiques persistent sous l’administration du président Joe Biden, qui a récemment annoncé d’importantes nouvelles barrières tarifaires sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques, les batteries avancées, les cellules solaires, l’acier, l’aluminium et les équipements médicaux. Donald Trump, quant à lui, a déclaré qu’il imposerait des tarifs de plus de 60 % sur les produits chinois s’il remportait l’élection présidentielle américaine en novembre.

« Depuis [2018] jusqu’à maintenant, les clients commencent à penser différemment à la Chine », rapporte Arup Datta.

Les deux plus grandes pondérations nationales dans le fonds des ME excluant Chine de Mackenzie sont l’Inde et Taïwan, à 24 % chacune, suivies de la Corée du Sud à 17 %.

Arup Datta estime que la meilleure croissance du PIB de l’Inde est probablement encore à venir. Les analystes de Morgan Stanley prévoient que ce pays d’Asie du Sud représentera un cinquième de la croissance mondiale dans la décennie à venir. Pendant ce temps, Taïwan est un leader dans la technologie des semi-conducteurs, qui alimente la transition vers les véhicules électriques, souligne-t-il.

« Donc, vous pouvez comprendre pourquoi dans ces marchés, les attentes de croissance seraient plus élevées […] que là où se trouve peut-être la Chine aujourd’hui », déclare Arup Datta.

Les fonds des ME excluant la Chine gagnent également en popularité, car certains investisseurs estiment que la Chine mérite une allocation propre en raison de sa taille et de la profondeur de son marché, rapporte Helen Hayes, responsable d’iShares Canada chez BlackRock.

« Ces investisseurs peuvent utiliser un FNB (fonds négocié en Bourse) des marchés émergents excluant la Chine en conjonction avec une allocation dédiée à la Chine pour obtenir une exposition globale aux marchés émergents sans chevauchement non intentionnel », explique-t-elle par courriel.

Helen Hayes mentionne également un récent document de recherche de BlackRock qui suggère que de nombreux marchés émergents pourraient connaître une surperformance, ce que les marchés ont déjà intégré. Leur population en âge de travailler croît, ce qui leur confère un avantage économique par rapport aux marchés développés et à la Chine, où l’espérance de vie augmente tandis que le taux de natalité diminue.

Le iShares MSCI Emerging Markets ex-China Index ETF (XEMC) a été l’un des premiers FNB des marchés émergents au Canada à exclure les actions chinoises. Lancé en février 2023, son ratio des frais de gestion est de 0,31 %.

Le fonds de 24 M$ investit dans des actions de grande et moyenne capitalisation dans les 23 pays que MSCI définit comme émergents en dehors de la Chine. Les principales expositions nationales dans le fonds sont Taïwan (24,6 %), l’Inde (24,4 %), la Corée du Sud (16,2 %) et le Brésil (6,4 %). Les services financiers et la technologie sont les principales expositions sectorielles, chacun pesant plus de 20 %.

« XEMC offre aux investisseurs un moyen d’accéder aux marchés émergents tout en conservant une flexibilité pour une approche sur mesure de l’investissement en Chine », résume Helen Hayes.

Placements AGF a lancé le Fonds des marchés émergents AGF (AEMX) en octobre 2023. Le fonds de 4,5 M$ a des frais de gestion de 0,9 %. Certaines de ses principales participations sont Taiwan Semiconductor Manufacturing Co, le Franklin FTSE India ETF et Samsung Electronics Co.

Regina Chi, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF à Toronto, a dit qu’AGF avait lancé le fonds en raison de la domination de la Chine dans l’indice MSCI EM « et des vents contraires géopolitiques que nous observions avec la Chine et le reste du monde ».

Regina Chi estime que les fonds des ME excluant la Chine permettent aux investisseurs de participer à une croissance séculaire dans les marchés émergents. Cela inclut l’Inde, où la croissance réelle du PIB devrait augmenter d’environ 7 % en 2024, l’un des taux les plus élevés au monde. Là-bas, le gouvernement encourage la fabrication locale, ce qui permet de réduire les coûts, les délais de livraison et les émissions de carbone.

En conséquence, l’Inde représente 21,5 % du poids du Fonds des marchés émergents hors Chine AGF, juste derrière Taïwan à 21,7 %.

« Il existe également d’autres histoires séculaires qui sont plus petites, mais mieux exposées dans un indice des ME excluant la Chine parce qu’elles ont un poids plus élevé, [comme] l’Indonésie et le Mexique », rapporte Regina Chi.

Elle a noté que l’Indonésie est prête pour une forte croissance du PIB, car elle possède l’une des classes moyennes à la croissance la plus rapide au monde, tandis que le Mexique bénéficie de la délocalisation, ou de l’externalisation à courte distance, avec les États-Unis — une tendance qui a permis au Mexique de remplacer la Chine en tant que premier exportateur de marchandises vers les États-Unis.

Bien que l’indice des marchés émergents de MSCI ait déçu au cours de la dernière décennie, affichant des rendements nets de 2,96 % par rapport à l’indice mondial de MSCI avec 8,87 %, tant les catalyseurs à court terme que à long terme suggèrent que les investisseurs devraient revoir leur allocation, analyse Helen Hayes.

Regina Chi est d’accord.

« La Chine est confrontée à certains problèmes internes ainsi qu’à des tensions géopolitiques qui dissuaderont les investisseurs de s’intéresser à la Chine, et donc un fonds des ME excluant la Chine serait un moyen de diversification pour eux, surtout si les investisseurs essaient de rester agnostiques sur leur biais domestique, ainsi que si vous cessez de croire en l’exceptionnalisme américain », assure-t-elle.

Arup Datta estime que la sous-performance du marché boursier chinois au cours des dernières années penche en faveur des fonds excluant la Chine.

« Certaines personnes regardent cette perspective et se disent : “La Chine a entraîné la baisse des indices des marchés émergents ces cinq dernières années. Je ne veux pas que cela se reproduise. Donc, peut-être que je devrais investir dans les ME excluant la Chine”. »

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Résultats stables pour les RPD canadiens https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/resultats-stables-pour-les-rpd-canadiens/ Mon, 07 Aug 2023 10:04:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95410 Ils ont inscrit un rendement de 0,8 % au deuxième trimestre 2023, selon RBC.

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Les régimes de retraite canadiens à prestations déterminées ont inscrit un rendement de 0,8 % au deuxième trimestre 2023. Dans l’ensemble, ils ont progressé de 4,8 % au cours du premier semestre, selon une analyse de RBC Services aux investisseurs.

Les actions étrangères ont volé le haut du podium au deuxième trimestre, avec un rendement médian de 2,9 %. En comparaison, l’indice MSCI Monde a augmenté de 4,5 %, principalement grâce aux résultats des secteurs de la technologie de l’information (+12,1 %) et de la consommation discrétionnaire (+8,1 %).

La vigueur du dollar canadien a modéré le rendement des régimes de retraite investis dans les actions étrangères, l’indice MSCI Monde ayant enregistré un rendement de 7,1 % en monnaie locale. Par conséquent, les régimes de retraite couverts ont fait mieux que les régimes non couverts, signale RBC.

Actions de croissance

Comme au premier trimestre 2023, les actions de croissance ont largement surpassé les actions de valeur. Depuis le début de l’année, l’indice de croissance MSCI Monde a progressé de 24,1 %, contre 1,5 % pour l’indice de valeur. Au deuxième trimestre, ils ont dégagé respectivement des rendements de 8,0 % et de 0,7 %.

Les actions américaines ont nettement surpassé les actions internationales au cours du trimestre. Le rendement de l’indice S&P 500 a été de 6,3 % tandis que celui de l’indice MSCI EAEO a stagné à 0,7 %.

Les actions canadiennes ont obtenu un rendement de 1,3 %, comparativement à 1,1 % pour l’indice composé TSX. La vigueur du secteur de la technologie de l’information (+16,6 %) a été contrebalancée par la faiblesse des secteurs liés aux marchandises (matières -6,9 % et énergie 0,0 %).

Obligations canadiennes

Du côté des titres canadiens à revenu fixe, les régimes dans leur ensemble ont dégagé un rendement de 0,3 %, ce qui est supérieur à l’indice des obligations universelles FTSE Canada qui a été négatif (-0,7 %). Les obligations universelles FTSE Canada à court terme ont-elles aussi été dans le rouge, avec un rendement de -0,8 %, tandis que les obligations à long terme ont affiché 0,6 %.

« L’analyse met en évidence les complexités des régimes de retraite canadiens au deuxième trimestre de 2023 et invite les investisseurs à demeurer vigilants dans le contexte d’incertitude qui nous attend. Si l’inflation suit une tendance favorable à l’approche du troisième trimestre après l’ajustement des taux en juillet, il est difficile de savoir si de futures hausses des taux d’intérêt sont à prévoir », a déclaré Marijana Jovanovic, cheffe, Transformation des produits, de RBC Services aux investisseurs.

L’experte est d’avis que les tensions géopolitiques, notamment entre les États-Unis et la Chine ainsi que la situation actuelle en Ukraine, rendent le marché plus complexe et augmentent le risque pour les investisseurs. Ses recommandations : porter une attention méticuleuse aux stratégies de diversification et de couverture, tout en surveillant de près les portefeuilles pour atténuer les pertes potentielles.

Rendement historique des RPD canadiens

Période Rendement médian (%) Période Rendement médian (%)
T2 2023 0,8 T1 2021 -0,2
T1 2023 4,0 T4 2020 5,4
T4 2022 3,8 T3 2020 3,0
T3 2022 0,5 T2 2020 9,6
T2 2022 -8,6 T1 2020 -7,1
T1 2022 -5,5 T4 2019 2,0
T4 2021 4,5 T3 2019 1,7
T3 2021 0,6 T2 2019 2,7
T2 2021 4,4 T1 2019 7,2

Source : RBC

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Comprendre le « pilier » des FNB https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/comprendre-le-pilier-des-fnb/ Wed, 12 Jul 2023 10:02:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94879 FOCUS FNB : L’augmentation de la gamme de FNB oblige les conseillers à bien comprendre leurs indices sous-jacents.

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Stimulés par le grand nombre et la variété croissante des fonds négociés en Bourse (FNB), les indices se sont multipliés et ont mûri au cours des dernières années, ce qui a entraîné un changement important dans les obligations de connaissance des produits des conseillers.

Les conseillers qui proposent des fonds communs de placement à gestion active ont dû bien connaître leurs styles de placement, les processus décisionnels des équipes de gestion et les titres détenus en portefeuille afin de pouvoir conseiller leurs clients, d’expliquer leurs recommandations et de construire des portefeuilles appropriés.

Or, que se passe-t-il lorsqu’un FNB constitue une solution plus appropriée? Même s’il s’agit d’un FNB à gestion active qui répond le mieux aux objectifs d’un client, un indice fondé sur des règles ou un indice factoriel demeure le fondement de la sélection des titres. Étant donné qu’un indice exerce une influence déterminante sur le rendement, même de petites nuances dans la construction des indices ont des conséquences notables. Des indices apparemment identiques ou presque semblables au sein de la même catégorie de classification de FNB peuvent produire des résultats différents.

Les conseillers doivent donc bien comprendre les principaux attributs d’un indice sous-jacent, car c’est lui qui détermine en fin de compte les caractéristiques fondamentales d’un FNB. Ils doivent connaître les éléments essentiels qui définissent les indices, comme l’expertise du fournisseur d’indices, les normes de gouvernance, les protocoles de rééquilibrage ainsi que les critères d’inclusion et d’exclusion.

Cela ne signifie pas que les conseillers doivent être des autorités en matière d’indices. Cependant, il est nécessaire d’avoir une bonne compréhension du pilier des FNB pour remplir les obligations de connaissance du produit et du client. C’est dans cette optique que l’Association canadienne des FNB (ACFNB) a cherché à obtenir les points de vue d’un fournisseur d’indices et d’un fournisseur de FNB (et un grand utilisateur d’indices).

La croissance massive et rapide des indices est étroitement liée au développement spectaculaire des FNB

Les indices ont une longue histoire et une influence croissante sur la gestion des placements. En 1896, Charles Dow a mis au point un indice qui est aujourd’hui connu sous le nom de moyenne Dow Jones des valeurs industrielles. En 1926, la Standard Statistics Company (prédécesseur de S&P Global) a lancé l’indice 90-Stock Composite Price. L’indice des obligations universelles FTSE (maintenant FTSE Russell) du Canada a commencé il y a environ 40 ans.

Craig Lazzara, directeur général de S&P Dow Jones Indices, explique cependant que la sous-performance persistante des gestionnaires actifs est à l’origine de la forte évolution des indices ces derniers temps. Le S&P Indices Versus Active Funds (SPIVA) Scorecard publié pour la première fois en 2002 (et disponible en plusieurs versions, y compris SPIVA Canada) a toujours mis en évidence cette tendance, qui repose sur plusieurs facteurs.

La gestion active coûte plus cher que la gestion passive (ou « indicielle »), dit Craig Lazzara, en précisant que la professionnalisation de la gestion de placements signifie également qu’il n’y a pas de source constante de surperformance pour les gestionnaires actifs. De plus, l’« asymétrie » des rendements signifie qu’une action moyenne se situe au-dessus de la médiane en raison de l’influence d’une minorité de gagnants, « de sorte que la plupart des gestionnaires actifs obtiennent un rendement inférieur la plupart du temps ». Parallèlement, les « FNB indiciels ont offert aux conseillers et aux investisseurs un moyen plus facile et plus pratique d’accéder à des placements fondés sur l’ensemble du marché ».

De façon générale, les FNB indiciels à capitalisation boursière ont connu une expansion au fil des ans. Le risque et le rendement du marché contribuent à long terme au rendement du portefeuille. Étant donné qu’un indice peut être intégré à un portefeuille à faible coût, il est « impossible de le remplacer », comme le dit Steve Leong, directeur, chef du produit iShares Canada, et membre du conseil d’administration de l’ACFNB. « Ainsi, les FNB permettent d’accéder au potentiel d’un indice à faible coût et de laisser le temps opérer sa magie. » De plus, il est également possible de saisir un secteur, un thème ou un facteur. « Les fournisseurs d’indices réussissent de mieux en mieux à intégrer des ensembles de données. C’est vraiment là que le processus transparent et fondé sur des règles montre sa valeur… et cela contribue également à la croissance des FNB. »

En novembre, l’Industry Index Association (IIA) a signalé que ses membres administraient plus de trois millions d’indices couvrant un éventail de catégories d’actifs, dont 50 000 axées sur les facteurs ESG. Selon Craig Lazzara, S&P Dow Jones en proposent environ un million. Il ajoute que plusieurs générations d’indices ont vu le jour, à commencer par les plus importants pour une catégorie d’actifs précise, par exemple S&P 500, revenu fixe FTSE Russell, divers MSCI International et Nasdaq 100.

Les extensions de deuxième génération ont suivi, et il y a maintenant de plus en plus d’indices factoriels et thématiques. Ils reflètent ce qu’il appelle l’« indicialisation », c’est-à-dire le fait de refléter, sous forme passive, ce qui était auparavant disponible par le biais de la gestion active : la « valeur », le « momentum », les « petites capitalisations », l’« ESG », etc. « Si vous pouvez identifier une stratégie qu’un gestionnaire actif propose, vous pouvez l’“indicialiser”. La demande des clients pour un segment particulier et sa disponibilité en tant que FNB permettent à la gamme de produits indiciels de se développer », déclare Craig Lazzara.

Pourtant, le choix s’accompagne de complications. L’abondance d’indices profite aux fournisseurs de FNB et aux investisseurs, parce que les préférences de placement personnalisées peuvent tenir compte de priorités et d’intérêts particuliers. Cependant, l’application du jugement aux critères d’indexation peut entraîner des désignations incohérentes. S&P DJI a jugé que la Corée du Sud était une « économie développée » en 2001 et le FTSE Russell, en 2009. Toutefois, en juin 2023, l’indice MSCI la classe toujours dans la catégorie des « économies émergentes ». Cela touche tous les FNB fondés sur l’indice MSCI qui détiennent des sociétés sud-coréennes. De toute évidence, le choix de l’indice est important.

Les indices évoluent en permanence en fonction de la demande du marché, des événements externes et de l’innovation.

Comment un fournisseur de FNB détermine-t-il le fournisseur d’indice et l’indice qu’il choisit pour un produit particulier? « Vous devez choisir délibérément l’indice que vous utilisez et la stratégie que vous adoptez », explique Steve Leong.

« Ce que nous recherchons, ce sont des antécédents et une maintenance quotidienne du produit. Certaines mesures doivent être prises pour appliquer les règles d’un indice afin de garantir le respect de sa gouvernance, et la rapidité de cette maintenance est cruciale. » Un fournisseur d’indices doit également avoir « une expertise approfondie; la qualité globale et la connaissance de la catégorie d’actif qu’il suit sont des considérations clés ».

Pour le fournisseur d’indices, un indice donné doit livrer ce pour quoi il est conçu, déclare Craig Lazzara : « Il faut être honnête à ce sujet ». Par exemple, un indice de faible volatilité vise à protéger contre la chute des marchés et à offrir des gains potentiels dans les marchés en hausse. Se comporte-t-il comme il le devrait? C’est pourquoi chaque nouvel indice envisagé, qu’il soit « très banal ou qu’il reflète une vision très détaillée des marchés par un client », fait l’objet d’un processus de gouvernance élaboré et est soigneusement examiné sous plusieurs angles avant d’être publié, note Craig Lazzara.

Une fois qu’un indice est disponible, la réaction du marché est surveillée. C’est rare, mais (par exemple) un indice peut devenir si populaire que les fournisseurs de FNB peuvent demander des changements pour le rendre plus facile à gérer du point de vue de la liquidité, mentionne Craig Lazzara. L’abandon d’un indice est également exceptionnel, mais « les choses peuvent changer dans le monde réel, et les fournisseurs de FNB doivent tenir compte de ce qui peut se produire », juge Steve Leong. Par conséquent, un manufacturier de FNB devrait surveiller les indices qu’il utilise en ce qui concerne les sociétés et pas seulement le Canada.

L’exemple le plus notable de changements majeurs récents de l’indexation s’est produit en mars 2022. Plusieurs indices (par exemple FTSE Russell, MSCI, JP Morgan et S&P DJI) ont supprimé les actions russes pour se conformer aux sanctions qui les rendaient « non investissables ». Avec la Russie, « on est passé du jour au lendemain d’une situation ouverte et investissable à une situation fermée ». Ainsi, il est très important de bien comprendre un indice en détail, son écart de suivi ainsi que les actions et les titres à revenu fixe qu’il détient », dit Steve Leong.

Il est impossible d’aborder correctement ce sujet sans au moins parler de deux thèmes liés à l’investissement : facteurs ESG et intelligence artificielle (IA).

Quelques fournisseurs d’indices proposent une vaste gamme d’indices ESG qui reflètent « l’étendue du concept ESG ». Toutefois, de façon générale, les indices ESG dans l’ensemble ont mis l’accent sur le « E » (environnement), en accordant une importance relativement limitée aux deux autres facteurs (sociaux et de gouvernance). Cela reflète la demande des investisseurs et la disponibilité immédiate des données pour soutenir la sélection, a-t-il dit, en ajoutant qu’il prévoit que d’autres indices liés aux facteurs ESG deviendront disponibles. L’utilisation de l’IA dans l’indexation est encore émergente, et Craig Lazzara n’est pas convaincu qu’elle aura bientôt un effet convaincant. Par exemple, S&P DJI offre le S&P Kensho New Economies Index, qui intègre l’IA (traitement du langage naturel) dans son processus de sélection, mais l’application largement influente de l’IA à l’indexation n’est pas encore évidente sur le marché.

Peu importe l’introduction future de nouvelles stratégies ou technologies d’indexation, les conseillers devront toujours choisir délibérément la bonne combinaison produit-indice. « Les fournisseurs d’indices doivent avoir une expertise dans la partie du marché dans laquelle vous voulez investir, a souligné Steve Leong. Nous voyons clairement la qualité du fournisseur briller lorsqu’un indice convient. Les conseillers doivent donc réfléchir à la méthodologie de l’indice qui sous-tend un investissement. »

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Brèves du secteur https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/breves-du-secteur/ Wed, 08 Feb 2023 14:56:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91691 FOCUS FNB - Elles concernent entre autres les FNB ESG et de cryptoactifs.

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Banque Nationale Marchés financiers (BNMF) observe différentes tendances dans le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB). En voici quelques-unes qui ont retenu notre attention récemment.

Populaires, les FNB ESG

Les fonds axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont devenus la plus grande catégorie de FNB thématiques.

« Les FNB thématiques ont gonflé en actifs, passant de 2,6 milliards de dollars (G$) à la fin de 2019 à 11,8 G$ en 2022, soit près de quatre fois plus. L’essentiel des actifs sous gestion et des créations nettes des FNB thématiques est désormais dominé par les FNB ESG, qui représentent 8 G$ d’actifs », lit-on dans une analyse de BNMF.

Aux États-Unis, les créations nettes de FNB ESG sont beaucoup plus faibles en 2022 que l’année précédente. Or, au Canada, elles sont restées fortes en 2022, à 2,8 G$, menées par les FNB ESG gérés activement, les FNB ESG obligataires et les FNB ESG de la plateforme de conseillers-robot Wealthsimple, d’après les analystes de BNMF.

On continue de croire aux cryptos

Les investisseurs qui se sont procurés des FNB ayant comme sous-jacent des cryptoactifs n’ont pas vendu leurs position malgré la volatilité dans le prix de ces actifs, observe Banque National marchés financiers.

Selon l’institution, à son sommet, en novembre 2021, l’actif sous gestion des FNB canadiens de cryptoactifs atteignait 7,5 G$. « Malgré ce repli des cours du bitcoin et de l’Ethereum, les détenteurs de FNB de cryptoactif n’ont pas encore cédé leurs titres en masse », lit-on dans une note.

Lors des baisses précédentes (par exemple, mai 2021), le rythme des créations nettes a ralenti plutôt que de devenir négatif. Récemment, ce type de fonds a connu de faibles rachats nets. « Cela suggère que les utilisateurs de FNB de cryptoactifs s’en tiennent à leurs allocations, espérant peut-être que le marché récupère ces pertes à long terme », d’après l’étude.

Solactive prend du galon

Parmi les fournisseurs d’indice de référence pour les FNB canadiens, ce sont ceux de la société Solactive qui gagnent le plus de terrain. Le fournisseur d’indice allemand a fait son entrée au Canada à la mi-2014 pour un FNB de titres énergétiques d’Horizons. De plus, il s’est associé plus de 130 FNB canadiens, selon BNMF.

« Depuis les deux dernières années, la part de marché de Solactive en termes d’actif en FNB indiciels est passée de 8,2 %, en décembre 2020 à 10,3 % en septembre 2022, ce qui est très près de la part de MSCI, numéro 3, laquelle s’établit à 10,5 %, selon Investor Economics », écrit le courtier.

Concurrence accrue pour les FNB d’options d’achats couvertes

En janvier, RBC iShares faisait son entrée dans le secteur des FNB d’options d’achats couvertes. Le manufacturier lançait à la mi-janvier le FNB options d’achat couvertes en dividendes canadiens RBC et du FNB options d’achat couvertes en dividendes américains RBC. Les nouveaux FNB d’options d’achat couvertes sont gérés par RBC Gestion mondiale d’actifs Inc.

Les FNB d’options d’achat couvertes sont conçus à l’intention des investisseurs qui veulent obtenir des revenus courants et atténuer le risque de baisse.

« Ces deux produits sont les 9e et 10e lancements consécutifs de stratégies d’options d’achat couvertes dans le secteur des FNB, une stratégie qui a gagné en popularité ces derniers mois, les investisseurs anticipant la volatilité des marchés boursiers au début de 2023 », lit-on dans l’analyse de BNMF.

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La construction indicielle https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-construction-indicielle/ Wed, 12 Oct 2022 10:51:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=88262 FOCUS FNB - Laurent Boukobza, Vice-Président et stratège FNB pour l’Est du Canada chez Placements Mackenzie, explique les différences entre les indices qui suivent les mêmes catégories d’actifs et les nuances à connaître lors d’une construction indicielle.

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FI : Quel genre de diligence raisonnable un conseiller devrait-il faire lorsqu’il examine un indice à répliquer?

Laurent Boukobza : Depuis quelques années, on parle un petit peu plus de réplication d’indices différents, donc avec des fournisseurs d’indices qui peuvent être qualifiés d’alternatif. Cela est assez intéressant parce qu’il s’agit d’une forme d’évolution naturelle dans le marché. On voit qu’historiquement les indices avaient été créés pour représenter un marché donné et jouaient simplement le rôle d’étalon de référence. Ils n’étaient pas forcément construits pour être « investissables » ou répliqués. Mais c’est devenu un peu le cas avec l’investissement indiciel.

Ce qu’il faut garder en tête, c’est qu’il existe plusieurs façons de définir un marché. On peut imaginer des rééquilibrages à des dates différentes, des règles d’inclusion ou d’exclusion légèrement différentes, et chacun peut avoir sa propre recette, sa propre façon de représenter un marché donné.

Prenons par exemple le marché des grandes capitalisations canadiennes. L’indice de référence que tout le monde regarde dans ce cas, c’est le S&P/TSX, qui est calculée par une compagnie privée qui est Standard & Poors. Mais ce n’est pas le seul étalon de référence, car il n’est pas le seul indice de grandes capitalisations canadiennes. On a également le MSCI Canada qui est régulé par le MSCI, le Bloomberg Barclays, il y a Russell et il y a des compagnies un petit peu plus novatrices comme Solactive qui a développé sa propre itération de l’indice d’actions de grandes capitalisations canadiennes.

Les fournisseurs d’indices qui ont fait leur apparition un peu plus tard dans le marché, comme Solactive, ont travaillé à optimiser la construction d’indice. C’est-à-dire, à rendre les indices plus systématiques avec une clarification des règles, avec aussi potentiellement un timing des rééquilibrages différent de celui des autres indices, et en ayant des critères d’inclusion ou d’exclusion un peu plus systématiques qui vont influer potentiellement sur la composition de l’indice.

On va donc essayer de créer des indices qui sont plus efficaces et plus facilement réplicables du point de vue d’un manufacturier de fonds négociés en Bourse (FNB). On voit ainsi de grosses différences un peu plus au niveau des indices d’obligations.

Par exemple si on regarde du côté des indices d’obligations totales canadiennes, celui qui est utilisé habituellement est le FTSE Obligations canadiennes totales, qui est composé de plus de 1500 obligations sous-jacentes. Ce n’est pas très efficace et facile à répliquer, sachant que là-dedans il y a une partie des obligations qui, à toute fin pratique, ne se transigent pas vraiment. Donc les manufacturiers de FNB sont obligés de faire un échantillonnage, c’est-à-dire prendre un sous-ensemble de l’indice pour le répliquer.

Ça, c’est une situation qui a été considérée par des fournisseurs d’indices comme Solactive, qui visent à répliquer le même segment de marché. Il y aura donc des caractéristiques très similaires en termes de durée, qualité de crédit, rendement des distributions, rendement à l’échéance, etc., mais avec moins de constituants sous-jacents, et plutôt des critères de liquidité plus transigeant au niveau de la constitution. Cela va faire en sorte qu’au lieu d’avoir 1500 obligations sous-jacentes, on va en avoir plutôt 900.

Donc, ce type d’indice est plus facilement réplicable et transigeable et, potentiellement, atténue par défénition le risque d’erreurs de suivi de la part d’un manufacturier qui va vouloir répliquer cet indice via un FNB.

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L’investissement ESG est-il un facteur? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/linvestissement-esg-est-il-un-facteur/ Wed, 10 Feb 2021 12:07:09 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77682 FOCUS FNB - Les avis divergent sur la question.

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L’investissement prenant en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est-il un facteur apte à générer une prime ? Difficile à dire. Certains le croient, d’autres non. À l’occasion de l’événement virtuel Inside ETFs, qui s’est tenu en novembre, et en marge de celui-ci, Finance et Investissement s’est intéressé à la question. Tour d’horizon.

L’investissement ESG est un facteur qui a été associé à des rendements plus élevés, selon une conférence présentée par Katrina Wilson, stratège en fonds négociés en Bourse (FNB) chez Fidelity Investments.

« Non seulement il y a une prime de risque claire pour les entreprises qui ont de fortes caractéristiques ESG par rapport à celles qui en ont des faibles, mais on a été capable d’identifier des rendements supérieurs pour les entreprises qui amélioraient leurs caractéristiques ESG », déclarait-elle en novembre, expliquant les résultats d’une étude de Fidelity.

Résumons la démarche. Fidelity a développé un filtre afin d’établir son propre segment de placements misant sur les critères ESG en fonction d’une approche « meilleur de sa catégorie » et qui exclut les entreprises dont les activités sont controversées ou qui sont impliquées dans d’importantes controverses.

Fidelity a découvert que la corrélation entre les critères ESG et les autres facteurs, comme la croissance, la valeur, le rendement en dividendes, et le bêta, était assez faible, soit inférieur à 0,2. Rappelons qu’une corrélation positive parfaite est de 1 et une corrélation négative parfaite est de -1.

« Ce que ça nous dit, c’est que les ESG peuvent être dissociés des rendements du marché. Nous pouvons identifier ce qui contribue directement à identifier un facteur propre à l’ESG à cause de cette faible corrélation », notait Katrina Wilson.

Cette dernière a noté que l’ESG peut être perçu comme une façon de gérer le risque d’une entreprise. Or, le risque perçu est corrélé à la valeur d’une entreprise. On cherche à savoir à quel coût le capital d’une entreprise sera escompté. « Plus le coût du capital va être haut, plus faible sera la valeur d’une entreprise », mentionnait-elle.

En regardant des données d’octobre 2007 jusqu’à septembre 2020, Fidelity a identifié « une prime très claire ESG dans le marché » qui provient des performances des entreprises au chapitre de l’ESG. Or, cette prime s’est métamorphosée durant cette période.

« Lorsqu’on revient à 2007, la prime était négative. À ce moment, les actionnaires étaient récompensés pour les entreprises qui avaient des notes faibles en ESG par rapport à leurs pairs. Les actionnaires étaient compensés pour prendre des risques additionnels tels que des risques environnementaux ou de scandales corporatifs », a-t-elle expliqué.

Or, en 2013, la prime cumulative ESG est devenue positive. « Alors maintenant, et probablement dans le futur, selon nos attentes, on serait récompensé pour détenir des entreprises qui ont des indicateurs positifs d’ESG par rapport à leurs pairs », a affirmé Katrina Wilson.

Pour la période de 2007 à l’automne dernier, la prime cumulative était annualisée à 2 %, selon Fidelity. « Toutefois, si on observe le moment où cette prime est devenue positive, soit au premier trimestre de 2013, la prime cumulative a augmenté à 3,7 %. C’est une contribution significative en ce qui a trait au potentiel de rendement des entreprises ayant des caractéristiques positives. »

Fidelity a aussi analysé les facteurs ESG d’un point de vue de l’élan (momentum). Sur une période de cinq ans, on a rééquilibré mensuellement un portefeuille en tenant compte des changements aux scores ESG d’une entreprise par rapport à la période précédente. « Et le rendement annualisé attribuable à cela était de 1,7 % », a affirmé Katrina Wilson. La conférence ne contenait pas davantage d’éléments liés à la méthodologie.

Pas d’unanimité

Ce n’est pas d’hier que l’industrie est à la recherche de facteurs pouvant potentiellement générer une surperformance par rapport au marché en général. Chaque « nouveau facteur » est accueilli parfois avec scepticisme, bien que ceux-ci puissent se révéler utiles, comme l’indiquait un article récent de Finance et Investissement.

À l’occasion d’Inside ETFs, d’autres conférenciers se sont prononcés sur le sujet, comme ceux de la conférence sur l’investissement factoriel.

« L’ESG est un facteur. Évidemment, ESG et investissement socialement responsable sont des concepts qui veulent dire différentes choses pour différentes personnes. Selon moi, dès que vous déviez d’un indice de référence de marché large en éliminant certaines actions ou en surpondérant certaines actions, alors vous êtes en train de faire de l’investissement factoriel », a indiqué Alan Fustey, gestionnaire de portefeuille et stratège en FNB chez Adaptive ETF, une division de Bellwether Investment Management Inc.

« Nous nous fions aux données pour évaluer ce qu’est un facteur. Parce qu’il n’y a pas de normes communes sur l’ESG, nous ne voyons pas encore l’ESG comme un facteur. Nous percevons cela comme un style d’investissement, un thème, un paramètre », a contredit Michael Nairne, président et chef des investissements chez Tacita Capital.

Il convient que les avis divergent dans l’industrie. Selon certains, il existe une prime liée aux changements climatiques. Selon cette théorie, les entreprises qui sont moins exposées à ce risque devraient obtenir un rendement plus élevé. « Cela peut être un univers excitant de recherche », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, on devrait investir selon une approche multifactorielle plutôt qu’une approche unifactorielle afin de gérer le risque lié à la sous-performance temporaire d’un facteur. C’est l’un des constats qui se dégage de leur conférence. Le suivi d’un portefeuille semble aussi crucial, notamment afin d’éviter d’être surexposé à certains secteurs. Le rééquilibrage entre les différents facteurs peut aussi être envisagé.

En marge de la conférence en ligne, Finance et Investissement a aussi invité Louis Philippe Gauvreau, responsable de la couverture des clients institutionnelle chez le fournisseur d’indices MSCI, à se prononcer sur la question.

« Nous considérons l’ESG comme un facteur et avons récemment lancé un modèle d’analyse GEMLT+ESG, avec l’ESG comme 17e facteur dans le modèle. Nous reconnaissons l’importance croissante de l’ESG, car les investisseurs intègrent ces principes dans leur processus d’investissement et ont besoin d’un moyen clair d’attribuer l’impact des ESG sur leur risque et leur rendement », a-t-il noté dans un courriel.

Selon lui, le pouvoir explicatif de l’ESG en tant que facteur est similaire à certaines dimensions du facteur « qualité ».

Ne pas sous-estimer le marché

La « prime ESG » est accueillie avec un certain scepticisme par Raymond Kerzérho, directeur de la recherche à PWL Capital. « Les actions perçues comme étant ESG ont probablement une prime négative », a-t-il indiqué.

Dans un article récent, il soulignait que toute véritable prime repose sur des fondements théoriques solides. Elle est soutenue par des recherches universitaires et validée par les données les plus récentes. De plus, elle doit aussi être confirmée sur de longues périodes, dans de nombreux sous-échantillons de plusieurs marchés et ne pas être due au hasard.

Les propos de Lubos Pastor, professeur de finances à la Booth School of Business de l’Université de Chicago, exprimés dans un balado résument bien sa pensée.

Selon cet universitaire, si les firmes les plus vertes sont davantage en demande que celles qui le sont moins, les actions des firmes vertes auront des prix plus élevés et, par conséquent, leur rendement attendu sera plus faible. De plus, si les firmes plus vertes sont moins exposées aux risques ESG, alors elles sont moins risquées et peuvent encore une fois offrir aux investisseurs des rendements espérés inférieurs.

Bien qu’à long terme, les firmes vertes devraient sous-performer, il est possible que ces firmes surperforment durant certaines périodes « où il y aura un changement dans les goûts des investisseurs de manière inattendue », selon Lubos Pastor.

« Nous avons vécu une telle période ces dernières années. Il y a dix ans, je n’aurais pas pu imaginer à quel point les gens se souciaient de notre planète et de l’environnement. Il y a eu un changement inattendu dans les goûts vers les produits et les actifs verts. Et tant que ce changement dure, de manière inattendue, les choses vont bien », indiquait-il.

Selon lui, la question n’est plus de savoir si les gens vont passer des voitures à combustibles fossiles aux voitures électriques : tout le monde le sait et cette information est aussi intégrée dans les prix des actifs. « La question est de savoir si cette évolution sera plus rapide que ce que le marché attend ou non. Si elle est plus rapide, les entreprises vertes continueront à être performantes. Si elle est plus lente, c’est le contraire qui se produira », a-t-il précisé.

D’après Lubos Pastor, pour que les actifs vert surperforment à long terme, il faudrait faire l’hypothèse peu probable qu’une part des investisseurs ignore le fait que le monde deviendra plus vert dans le futur.

L’investissement ESG a toutefois l’avantage d’accroître le coût en capital des firmes les moins vertes et ainsi, force les firmes à devenir plus vertes, selon Lubos Pastor. Même si les investisseurs ESG risquent d’en tirer des rendements inférieurs à long terme, ceux-ci peuvent en ressentir davantage de bonheur, ce qui est positif.

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Année remarquable pour l’investissement responsable https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-edition-papier/annee-remarquable-pour-linvestissement-responsable/ Mon, 01 Feb 2021 00:11:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77987 Mais les critères de sélection de titres restent très variables dans les fonds ESG.

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Les quelques fonds d’investissement ESG (Environnement, Société, Gouvernance) au sommet de notre classement Fundata présentent une feuille de route remarquable pour la dernière année. C’est à l’image d’un secteur d’investissement relativement nouveau qui connaît une croissance très rapide, mais, malheureusement, quelque peu désordonnée.

Le secteur ESG est en forte expansion. Selon un rapport de l’Association pour l’investissement responsable du Canada publié le 26 novembre dernier, les actifs totaux sous gestion issus de l’investissement responsable sont passés de 2 132 G$ en 2017 à 3 166 G$ à la fin de 2019 au pays, soit une croissance de 48 %. Les chiffres absolus sont sensiblement plus modestes du côté des fonds communs de placement de particuliers en ESG, où l’actif est passé de 11,1 G$ à 15,1 G $au cours de la même période, soit une hausse de 36 %.

On peut croire que la superbe performance des trois fonds couverts dans cet article, dont les rendements s’étalent de 26 % à 68% au cours de la dernière année, viendra alimenter la tendance.

Chez Baillie Gifford Overseas, la firme d’Édimbourg qui gère le Fonds Desjardins SociéTerre Actions positives, qui trône au sommet de notre palmarès, la croissance est fulgurante. «Nous avons démarré dans le secteur ESG avec un capital de 8,5 M$ en 2017 et sommes maintenant rendus à 8,5 G$», affirme Catherine Flockhart, gestionnaire de portefeuille du fonds. L’ESG demeure toutefois une part modeste du portefeuille total de 443 G$ de la firme.

Pour voir le tableau des fonds d’actions ESG, cliquez ici.

Critères flous

Il résulte de cette croissance un certain désordre, où tout et son contraire tendent à faire partie de la grande catégorie «ESG». «On voit beaucoup de confusion dans le marché au sujet des critères ESG», constate Andrew Simpson, gestionnaire de portefeuille du fonds Catégorie IA Clarington Inhance PSR Actions mondiales chez Vancity Investment Management, à Vancouver.

Martin Grosskopf, vice-président et gestionnaire du Fonds d’actions mondiales Croissance durable AGF chez Placements AGF, à Toronto, est du même avis. «Ça devient un défi pour les investisseurs qui sont bombardés par d’innombrables propositions. Le potentiel de rendement du secteur a été nettement démontré; à présent, les craintes se transforment en avidité. Mais il faut toujours regarder sous le capot. La consigne demeure: ’Investisseur, sois avisé !’»

La question des critères ESG appliqués à un fonds devient donc cruciale. Les trois gestionnaires à qui nous avons parlé affirment tous être de parfaits investisseurs ESG. Cependant, ils se situent à deux niveaux distincts de la valorisation ESG. Martin Grosskopf adopte une position plus classique en recourant aux «cotes» ESG de MSCI, un des plus grands fournisseurs d’analyses ESG, de même qu’à Sustainalytics.

Toutefois, s’empresse-t-il de préciser, «nous ne sommes pas intéressés par les cotes de MSCI. Leurs analyses sont simplement un élément qui alimente notre processus de décision. Une cote ne touche pas l’essentiel de mon processus d’investissement, par exemple mon horizon d’investissement, ma lecture du marché, etc.»

Ainsi, ce gestionnaire n’analyse pas le profil ESG d’une entreprise en termes de «risque ESG», mais surtout d’«opportunité ESG». Il dit chercher des occasions d’investissement qui se situent à la pointe des préoccupations ESG, notamment dans l’énergie, en santé, dans la gestion de l’eau et des déchets.

«Nous n’allons pas détenir une Exxon et attendre qu’elle fasse sa transition vers les énergies renouvelables. Nous trouvons des entreprises qui sont déjà dans ces énergies et qui en tirent avantage», précise Martin Grosskopf.

Il donne le contre-exemple d’Amazon, qui se retrouve dans plusieurs fonds ESG d’importance. «Oui, Amazon a de bonnes opérations, reconnaît-il. Elle travaille sur son empreinte carbone et sur les conditions de ses employés. Mais elle ne nous intéresse pas, parce que l’impact social d’Amazon, surtout sur les détaillants locaux, ne peut pas être qualifié de durable.»

Catherine Flockhart est du même avis. «Beaucoup d’analyses ESG se concentrent sur les pratiques d’affaires et ne font pas de jugements de valeur sur les produits et les services fournis. C’est pourquoi certains fonds investissent dans British American Tobacco, qui a un bon niveau de satisfaction de ses employés et une splendide gouvernance, mais dont le produit est dommageable.»

Baillie Gifford Overseas ne recourt même pas aux analyses des MSCI de ce monde, souligne Catherine Flockhart. La firme effectue ses propres analyses ESG à partir de trois principes fondamentaux:les intentions de la direction, les pratiques d’affaires et le traitement des parties intéressées (clients, employés, actionnaires, communauté), ainsi que l’impact des produits et services. Tout comme Martin Grosskopf, cette gestionnaire est surtout à la recherche d’entreprises qui ont un «impact positif» dans la mise en place d’une nouvelle économie ESG en émergence, où l’on trouve des acteurs comme Tesla (véhicules électriques) et Moderna (pharmaceutique).

Vision plus large

Andrew Simpson ne loge pas tout à fait à la même enseigne.

Certes, il cherche lui aussi les occasions de pointe, mais ses évaluations ESG balayent plus large. En effet, celles-ci intègrent des acteurs que les deux autres gestionnaires ne considèrent pas.

Par exemple, «nous détenons Amazon en portefeuille. Nous ne visons pas la part ‘niche’ d’un portefeuille, mais plutôt sa part fondamentale». Ainsi, ce gestionnaire s’intéresse davantage à l’activité de transformation ESG de l’économie «traditionnelle» qu’aux performances d’entreprises à la pointe. Par exemple, Costco est un titre important de son portefeuille, un titre fort classique, auquel les deux autres gestionnaires ne s’attarderaient pas.

Pourquoi Costco ? Pour plusieurs raisons, explique Andrew Simpson. Par exemple, l’entreprise entretient un dialogue actif avec ses actionnaires. Sous la pression de ceux-ci, Costco a cessé de s’approvisionner auprès d’un fournisseur thaïlandais qui entretenait une force de travail composée d’esclaves. Par ailleurs, «Costco verse de bons salaires à ses employés et applique un plafond à son profit sur les produits vendus, poursuit le gestionnaire. Si un fournisseur dit qu’il peut donner une marge de bénéfice de 33 % sur un produit, le détaillant va plutôt abaisser le prix de 15 % et en faire bénéficier sa clientèle».

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L’investissement ESG est-il un facteur ? https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurance-edition-papier/linvestissement-esg-est-il-un-facteur-2/ Mon, 01 Feb 2021 00:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77982 Les avis divergent sur la question.

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L’investissement prenant en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) est-il un facteur apte à générer une prime ?

Difficile à dire. Certains le croient, d’autres non. À l’occasion de l’événement virtuel «Inside ETFs», qui s’est tenu en novembre, et en marge de celui-ci, Finance et Investissement s’est intéressé à la question. Tour d’horizon.

L’investissement ESG est un facteur qui a été associé à des rendements plus élevés, selon Katrina Wilson, stratège en fonds négociés en Bourse (FNB) chez Fidelity Investments. «Non seulement il y a une prime de risque claire pour les entreprises qui ont de fortes caractéristiques ESG par rapport à celles qui en ont des faibles, mais on a été capable de déterminer des rendements supérieurs pour les entreprises qui amélioraient leurs caractéristiques ESG», déclarait-elle en novembre, dans une conférence où elle expliquait les résultats d’une étude de Fidelity.

Résumons la démarche. Fidelity a mis au point un filtre afin d’établir son propre segment de placements misant sur les critères ESG en fonction d’une approche «meilleur de sa catégorie» et qui exclut les entreprises dont les activités sont controversées ou qui sont impliquées dans d’importantes controverses.

Fidelity a découvert que la corrélation entre les critères ESG et les autres facteurs, comme la croissance, la valeur, le rendement en dividendes et le bêta, était assez faible, soit inférieure à 0,2. Rappelons qu’une corrélation positive parfaite est de 1 et une corrélation négative parfaite est de -1.

«Nous pouvons établir ce qui contribue directement à désigner un facteur propre à l’ESG à cause de cette faible corrélation», notait Katrina Wilson. Cette dernière a remarqué que l’ESG peut être perçu comme une façon de gérer le risque d’une entreprise. Or, le risque perçu est corrélé à la valeur d’une entreprise. On cherche à savoir à quel coût le capital d’une entreprise sera escompté.

«Plus le coût du capital va être haut, plus faible sera la valeur d’une entreprise», mentionnait-elle. En regardant des données d’octobre 2007 jusqu’à septembre 2020, Fidelity a discerné «une prime très claire ESG dans le marché» qui provient des performances des entreprises au chapitre de l’ESG. Or, cette prime s’est métamorphosée durant cette période.

«Lorsqu’on revient à 2007, la prime était négative. À ce moment, les actionnaires étaient récompensés pour les entreprises qui avaient des notes faibles en ESG par rapport à leurs pairs. Les actionnaires étaient compensés pour prendre des risques additionnels tels que des risques environnementaux ou de scandales d’entreprises», a-t-elle expliqué.

Or, en 2013, la prime cumulative ESG est devenue positive. «Alors maintenant, et probablement dans l’avenir, selon nos attentes, on serait récompensé pour détenir des entreprises qui ont des indicateurs positifs d’ESG par rapport à leurs pairs», a affirmé Katrina Wilson. Pour la période de 2007 à l’automne dernier, la prime cumulative était annualisée à 2 %, selon Fidelity.

«Toutefois, si on observe le moment où cette prime est devenue positive, soit au premier trimestre de 2013, la prime cumulative a augmenté à 3,7 %. C’est une contribution significative en ce qui a trait au potentiel de rendement des entreprises ayant des caractéristiques positives.»

Fidelity a aussi analysé les facteurs ESG du point de vue de l’élan (momentum). Sur une période de cinq ans, on a rééquilibré mensuellement un portefeuille en tenant compte des changements aux scores ESG d’une entreprise par rapport à la période précédente. «Et le rendement annualisé attribuable à cela était de 1,7%», a affirmé Katrina Wilson. La conférence ne contenait pas davantage d’éléments liés à la méthodologie.

Pas d’unanimité

Ce n’est pas d’hier que l’industrie est à la recherche de facteurs pouvant potentiellement générer une surperformance par rapport au marché en général. Les «nouveaux facteurs» sont parfois accueillis avec scepticisme, bien qu’ils puissent se révéler utiles.

À l’occasion d’«Inside ETFs», d’autres conférenciers se sont prononcés sur le sujet, dont ceux de la conférence sur l’investissement factoriel.

«L’ESG est un facteur. Évidemment, ESG et investissement socialement responsable sont des concepts qui veulent dire différentes choses pour différentes personnes. Selon moi, dès que vous déviez d’un indice de référence de marché large en éliminant certaines actions ou en surpondérant certaines actions, alors vous êtes en train de faire de l’investissement factoriel», a indiqué Alan Fustey, gestionnaire de portefeuille et stratège en FNB chez Adaptive ETF, une division de Bellwether Investment Management.

«Nous nous fions aux données pour évaluer ce qu’est un facteur. Parce qu’il n’y a pas de normes communes sur l’ESG, nous ne voyons pas encore l’ESG comme un facteur. Nous percevons cela comme un style d’investissement, un thème, un paramètre», a contredit Michael Nairne, président et chef des investissements de Tacita Capital.

Il convient que les avis divergent dans l’industrie. Selon certains, il existe une prime liée aux changements climatiques. D’après cette théorie, les entreprises qui sont moins exposées à ce risque devraient obtenir un rendement plus élevé. «Cela peut être un univers excitant de recherche», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, on devrait investir selon une approche multifactorielle plutôt que selon une approche unifactorielle afin de gérer le risque lié à la sous-performance temporaire d’un facteur. C’est l’un des constats qui se dégagent de cette conférence. Le suivi d’un portefeuille semble aussi crucial, notamment afin d’éviter d’être surexposé à certains secteurs. Le rééquilibrage entre les différents facteurs peut aussi être envisagé. En marge de la conférence en ligne, Finance et Investissement a aussi invité Louis Philippe Gauvreau, responsable de la couverture des clients institutionnels chez le fournisseur d’indices MSCI, à se prononcer sur la question.

«Nous considérons l’ESG comme un facteur et avons récemment lancé un modèle d’analyse GEMLT+ESG, avec l’ESG comme 17e facteur dans le modèle. Nous reconnaissons l’importance croissante de l’ESG, car les investisseurs intègrent ces principes dans leur processus d’investissement et ont besoin d’un moyen clair d’attribuer l’impact des ESG sur leur risque et leur rendement», a-t-il écrit dans un courriel. Selon lui, le pouvoir explicatif de l’ESG en tant que facteur est similaire à certaines dimensions du facteur «qualité».

Ne pas sous-estimer le marché

La «prime ESG» est accueillie avec un certain scepticisme par Raymond Kerzérho, directeur de la recherche chez PWL Capital. «Les actions perçues comme étant ESG ont probablement une prime négative», a-t-il indiqué.

Selon lui, toute véritable prime repose sur des fondements théoriques solides. Elle est soutenue par des recherches universitaires et validée par les données les plus récentes. De plus, elle doit aussi être confirmée sur de longues périodes, dans de nombreux sous-échantillons de plusieurs marchés et ne pas être due au hasard.

Les propos de Lubos Pastor, professeur de finances à la Booth School of Business de l’Université de Chicago, exprimés dans un balado de Rational Reminder, résument bien sa pensée. Selon cet universitaire, si les firmes les plus vertes sont davantage demandées que celles qui le sont moins, les actions des firmes vertes auront des prix plus élevés et, par conséquent, leur rendement attendu sera plus faible.

De plus, si les firmes plus vertes sont moins exposées aux risques ESG, alors elles sont moins risquées et peuvent encore une fois offrir aux investisseurs des rendements espérés inférieurs. Bien qu’à long terme, les firmes vertes devraient sous-performer, il est possible que ces firmes surperforment durant certaines périodes «où il y aura un changement dans les goûts des investisseurs de manière inattendue», selon Lubos Pastor.

«Nous avons vécu une telle période ces dernières années. Il y a 10 ans, je n’aurais pas pu imaginer à quel point les gens se souciaient de notre planète et l’environnement. Il y a eu un changement inattendu dans les goûts vers les produits et les actifs verts. Et tant que ce changement dure, de manière inattendue, les choses vont bien», indiquait-il.

Selon lui, la question n’est plus de savoir si les gens vont passer des voitures alimentées par des combustibles fossiles aux voitures électriques:tout le monde le sait et cette information est aussi intégrée dans les prix des actifs. «La question est de savoir si cette évolution sera plus rapide que ce que le marché attend ou non. Si elle est plus rapide, les entreprises vertes continueront à être performantes. Si elle est plus lente, c’est le contraire qui se produira», a-t-il précisé.

D’après Lubos Pastor, pour que les actifs verts surperforment à long terme, il faudrait faire l’hypothèse peu probable qu’une part des investisseurs ignore le fait que le monde deviendra plus vert dans le futur.

L’investissement ESG a toutefois l’avantage d’accroître le coût en capital des firmes les moins vertes et ainsi les force à devenir plus vertes, selon Lubos Pastor. Même si les investisseurs ESG risquent d’en tirer des rendements inférieurs à long terme, ils peuvent en ressentir davantage de bonheur, ce qui est positif.

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2020 : année décisive des FNB de type ESG? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/2020-annee-decisive-des-fnb-de-type-esg/ Tue, 06 Oct 2020 18:29:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75568 FOCUS FNB - Si la demande continue de rattraper l’offre en ce sens, ce sera le cas, selon un analyste.

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L’intérêt pour les fonds négociés en Bourse (FNB) établis en fonction de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) reste marginal, mais en croissance.

C’est l’un des éléments qui se dégage d’un webinaire organisé par BMO Gestion mondiale d’actifs, un manufacturier de FNB de type ESG, en septembre dernier.

Ainsi, l’actif sous gestion de ce type de FNB correspond à 0,80 % de l’ensemble de l’actif en FNB au Canada, a exposé Andres Rincon, chef des ventes et des stratégies en FNB, Valeurs mobilières TD (VMTD), lors de l’événement. Aux États-Unis, la tendance est similaire, car les FNB américains de type ESG correspondent à 0,86 % de l’actif américain en FNB, a-t-il noté.

« Bien que l’intérêt pour les FNB ESG augmente rapidement, les actifs des FNB ESG sont encore relativement peu importants », pouvait-on lire dans sa présentation.

L’état des créations nettes de FNB ESG au Canada montre que l’ESG est une tendance émergente et en croissance.

D’abord, depuis le début de janvier 2020, les créations nettes de FNB ESG au Canada se sont élevées à 1,2 milliard de dollars (G$), éclipsant à elles seules les créations nettes cumulatives des deux dernières années, d’après les données de VMTD.

« En mars seulement, nous avons vu des entrées nettes en FNB de type ESG de 650 M$, venant ainsi doubler l’actif sous gestion en FNB au Canada », a dit Andres Rincon.

De plus, depuis le début de 2020, 19 FNB de type ESG ont été lancés au Canada, ce qui a fait passer l’offre de 24 à 43 FNB ESG.

Aux États-Unis, plusieurs tendances semblables s’observent. Le nombre de FNB de type ESG est passé de 24 à 110 de 2015 à 2020, selon la TD. Depuis le début de 2020, les créations nettes de FNB de type ESG étaient de 19 G$ US. Résultat, l’actif sous gestion a plus que doublé en 2020, dépassant les 40 G$ US, en septembre.

« La demande commence à rattraper l’offre de FNB ESG. Si la tendance à l’égard de l’investissement ESG continue, on retiendra que 2020 aura été un moment décisif pour les FNB ESG en Amérique du Nord », a indiqué Andres Rincon.

Les investisseurs institutionnels s’y intéressent

VMTD a également présenté un fait intéressant : « 75% des actifs en ESG dans des FNB canadiens proviennent d’investisseurs institutionnels. »

Et lorsqu’un investisseur institutionnel achète un FNB, il se procure davantage de parts de celui-ci que ne le font les investisseurs de détail, si bien qu’il peut instantanément représenter une part importante de l’actif sous gestion d’un FNB ESG, comme ça été le cas.

Les investisseurs institutionnels utilisent les FNB ESG de différentes manières, selon Andres Rincon. Ils peuvent le faire d’une manière complémentaire à leur portefeuille, ce qu’on voit souvent ces temps-ci. Ils peuvent aussi s’en servir afin d’obtenir une exposition au marché de type « bêta » ou « bêta par intérim », selon lui.

« Plusieurs de ces FNB ont une faible erreur de réplication [par rapport à un indice]. Ils constituent ainsi un outil parfait pour plusieurs gestionnaires d’actifs afin de remplacer leur exposition au marché (bêta) afin d’en adopter une qui est plus durable », a expliqué Andre Rincon.

Tout comme les FNB à gestion indicielle, les FNB ESG tentent de répliquer le rendement d’un indice de référence de type ESG. Les investisseurs institutionnels peuvent utiliser les indices sous-jacents ESG afin d’évaluer leur propre performance de type ESG, selon Jackie Daitchman, vice-présidente, Couverture en ESG des clients, chez MSCI.

Lors du webinaire, elle a exposé la méthode de MSCI pour classer les entreprises selon les critères ESG.

En se basant sur des données publiques et alternatives, l’équipe de MSCI tente d’établir les leaders et les cancres de chaque industrie. Pour chacune d’entre elles, on établit les enjeux de type ESG qui sont les plus pertinents, puis on accorde un score à chaque entreprise.

MSCI utilise une approche « meilleure de sa catégorie » en sélectionnant les entreprises qui ont les meilleures notes ESG MSCI de leur indice parent. Une couche d’analyse supplémentaire permet d’éliminer les « pires délinquants » grâce aux scores de controverse ESG.

Pourquoi pas l’ESG?

En 2020, BMO Gestion mondiale d’actif a lancé sept FNB ESG en partenariat avec MSCI. Il s’agit de quatre FNB d’actions, deux FNB d’obligations et d’un FNB spécialisé, lesquels sont assortis de ratio des frais de gestion de 0,15 % à 0,25 %.

BMO a souligné son degré d’engagement envers l’ESG, particulièrement sur le plan de la gouvernance. D’ailleurs, Finance et Investissement rapportait récemment que BMO s’illustrait quant à sa manière de gérer les votes par procuration au sein des sociétés dans lesquelles ils investissent.

Quoi qu’il en soit, l’un des messages qu’a livrés BMO lors du webinaire est : pourquoi ne pas oser l’ESG? En effet, de janvier 2008 à juin 2020, le comportement de l’indice MSCI World ESG Leaders (CAD) est semblable à celui de son indice parent, soit l’indice MSCI World (CAD), selon MSCI. Le premier a un bêta de 0,99, par rapport à un bêta de 1 pour le second. L’indice ESG a une erreur de réplication de 1,14 %, (0 pour l’indice MSCI World), un écart type de 13,53 (13,85 pour le MSCI World), un ratio de Sharpe sur 10 ans de 0,76 (par rapport à 0,74 pour le MSCI World). Les rendements en dividendes et les ratios cours-bénéfices des indices sont également très semblables.

Parmi les principales différences entre les indices, on remarque le ratio de rotation de l’actif 7,36 % pour les MSCI World ESG Leaders qui est plus élevé (par rapport à 3,06 % pour le MSCI World) et l’empreinte de carbone plus faible du premier indice.

Ces relatives similitudes entre les indices découlent du fait que la représentativité sectorielle de l’indice ESG est semblable à celle de l’indice parent.

Selon MSCI, les facteurs ESG sont une manière de gérer certains risques qui ne sont pas nécessairement faciles à déceler en ne consultant que les ratios financiers traditionnels.

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Investir dans des produits financiers encourageant la diversité est rentable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/investir-dans-des-produits-financiers-encourageant-la-diversite-est-rentable/ Fri, 21 Feb 2020 13:15:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=64471 C’est ce que prouve l’analyse du MSCI Japan Empowering Women Index.

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Miser sur les entreprises encourageant la diversité de genre serait particulièrement rentable, selon une récente étude du Harvard Business Review France.

Pour prouver cela, les chercheurs ont analysé la performance du MSCI Japan Empowering Women Index, le premier indice qui encourage la participation et l’avancement des femmes dans les organisations.

Un indice japonais

Cet indice a été lancé en 2010 par Morgan Stanley Capital International (MSCI). Il cherche à répliquer la performance financière des meilleures entreprises japonaises qui prennent en compte la diversité de genre. Ces entreprises tiennent ainsi compte de pourcentage de femmes total, parmi les nouveaux employés et dans le conseil d’administration, et la différence d’ancienneté moyenne entre hommes et femmes.

Ce style d’investissement est né au Japon. Un pays où, bien que les femmes figurent aux premières places des classements mondiaux en termes d’éducation, de sécurité, d’accès aux soins de santé et d’espérance de vie, elles sont également parmi les pires du monde du point de vue de l’égalité des sexes, notamment en termes de participation à la force de travail, de représentation dans la sphère politique et d’équité salariale. Le Japon est ainsi au 114e rang mondial juste devant l’Éthiopie, dans le classement du Forum Économique mondial (2017) sur l’égalité des sexes.

Mais, comme les experts ont établi qu’une participation accrue des femmes dynamiserait le PIB du pays, le gouvernement japonais a mis en place une politique visant à augmenter la participation des femmes à la force de travail. C’est dans ce contexte que le MSCI a lancé cet indice.

D’excellentes performances financières

Pour évaluer les performances financières de l’indice, l’étude du Harvard Business Review a comparé les performances de cet indice par rapport au MSCI Japan IMI Top 500 Index, entre 2010 et 2018.

Ils ont ainsi évalué cette performance sur plusieurs sous-périodes par une série d’indicateurs comme :

  • le ratio de Sharpe;
  • le ratio de Treynor;
  • l’alpha de Jensen;
  • l’alpha du modèle Fama-French à trois facteurs;
  • l’alpha du modèle de Carhart à quatre facteurs;
  • et l’alpha du modèle Fama-French à cinq facteurs.

Et quel qu’ait été le modèle de performance utilisé ou la période analysée, l’indice dédié à la diversité affiche « des rentabilités corrigées du risque légèrement supérieures à celles de son homologue conventionnel », assure le Harvard business Review.

Les résultats valident également l’idée que les femmes ont une plus grande aversion au risque, notamment dans les conseils d’administration. Leur présence permet ainsi de réduire le risque des actions des sociétés les plus diverses sur le plan du genre.

Cela corrobore également l’hypothèse que les femmes possèdent des expériences et des valeurs qui leur sont propres et enrichissent le réservoir de ressources et de capital humain à disposition de l’organisation, ce qui permet à cette dernière d’accroître sa performance financière.

Ainsi, investir dans des produits financiers encourageant la diversité de genre n’est pas seulement une bonne action, cela est également bon pour le portefeuille des investisseurs.

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