Promutuel – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 13 Feb 2024 19:00:01 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Promutuel – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’IA risque d’entacher la réputation de l’industrie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/lia-risque-dentacher-la-reputation-de-lindustrie/ Tue, 13 Feb 2024 12:33:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99023 Ses acteurs doivent l’utiliser de manière responsable, selon l’AMF.

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L’intégration de systèmes d’intelligence artificielle (SIA) biaisés ou déficients pourrait représenter un risque réputationnel important pour les intervenants du secteur financier. C’est pourquoi ces derniers doivent mettre en place de bonnes pratiques pour utiliser les SIA de manière responsable.

C’est ce qu’a mentionné l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans le Document de réflexion et de discussion – Meilleures pratiques pour une utilisation responsable de l’intelligence artificielle, rendu public lundi à l’occasion du Rendez-vous de l’AMF, à Montréal.

Ce rapport met de l’avant dix recommandations pour favoriser le développement responsable de l’IA en finance et 30 meilleures pratiques pour ce faire. Ce document ne vise pas à mettre en place un nouveau cadre règlementaire, mais l’AMF invite les parties intéressées à soumettre leurs commentaires à ce sujet d’ici le 14 juin 2024.

L’utilisation de modèles et d’algorithmes complexes est déjà répandue dans le secteur financier. Or, les SIA pourraient créer un préjudice important pour les clients. Par exemple, un client pourrait se voir refuser l’accès à un produit ou un service financier à cause de biais discriminatoires introduits dans un SIA ou d’une déficience de celui-ci. « Des conflits d’intérêts pourraient également s’immiscer dans les recommandations données par un SIA à un investisseur », lit-on dans le document.

Par ailleurs, les erreurs ou les dérives de SIA utilisés pour l’allocation de ressources ou pour l’investissement pourraient avoir un impact sur la solvabilité des organisations de l’industrie, selon le document de l’AMF.

De plus, une utilisation mal informée ou malintentionnée d’un SIA par un employé, par exemple lorsque celui-ci utilise un outil d’IA générative dont les données d’entraînement incluent sans permission une ou des œuvres protégées par des droits d’auteur.

En outre, « l’entraînement de SIA requiert de grandes quantités de données qui, si elles contiennent des renseignements personnels et ne sont pas adéquatement protégées, peuvent faire l’objet de bris de confidentialité », lit-on dans le document.

Gare à la discrimination

Dans son document, l’AMF a identifié plusieurs pratiques qui favorisent une utilisation de l’IA en cohérence avec les attentes raisonnables des clients, tant sur le plan de la protection de la vie privée que sur le plan de l’autonomie des consommateurs. En voici un résumé.

« L’utilisation de l’IA ne devrait pas porter atteinte aux consommateurs d’une quelconque manière, individuellement ou collectivement, par exemple en nuisant à l’inclusion financière, en systématisant des biais discriminatoires non justifiés ou en augmentant les inégalités économiques et sociales », selon le rapport.

En effet, les performances des SIA dépendent intrinsèquement de la qualité des données utilisées.

« Dès que nos données sont biaisées ou qu’on induit des biais systématiques dans la machine, elle va nous ressortir ça. Il y a un défi important de s’assurer que l’on comprenne bien ce qu’on souhaite faire », a évoqué Geneviève Fortier, cheffe de la direction, Promutuel Assurance et présidente du conseil d’administration, Investissement Québec, à l’occasion d’un panel sur l’IA au Rendez-vous de l’AMF.

L’entraînement d’un SIA devrait être effectué avec des données à jour, représentatives de la population visée par le système et ne reflétant pas de biais provenant, par exemple, de pratiques discriminatoires.

L’AMF souligne que, dès sa conception, on devrait évaluer l’incidence de l’IA sur les groupes de consommateurs vulnérables, par exemple, les nouveaux arrivants, les analphabètes ou les personnes peu familières avec les technologies numériques.

L’un des défis de l’IA est ainsi le dilemme entre la valorisation de la donnée et sa protection. « Dans nos organisations, on a accès à la donnée qui nous permette de bien comprendre les clients de nos membres assurés. On a le goût de valoriser la donnée pour qu’elle nous profite du point de vue des affaires, mais en même temps, on a le dilemme de protéger cette donnée », a expliqué Geneviève Fortier.

« On est rompu à l’exercice de comment on collecte l’information, comment on obtient le consentement éclairé, comment on doit s’assurer que l’utilisation de la donnée est faite dans le bon esprit. Et l’esprit qui doit prévaloir est l’esprit éthique », a-t-elle ajouté.

Assumer les responsabilités des actions d’un SIA

L’utilisation de l’IA ne doit pas contribuer à une déresponsabilisation de l’intervenant financier, souligne l’AMF. « Au contraire, la responsabilité de tous les résultats et de tous les préjudices causés par un SIA déployé par un intervenant financier (incluant les SIA acquis d’une tierce partie) devrait lui revenir, quels que soient les objectifs poursuivis », lit-on dans le document.

Par ailleurs, selon l’AMF : « Un code d’éthique devrait être mis en place ou modifié pour y faire figurer les valeurs et les principes éthiques qui devraient être respectés dans l’utilisation de l’IA et prévoir des sanctions en cas de défaut aux obligations qui y sont prévues. » Le régulateur souligne que les SIA d’un intervenant financier devraient être protégés, notamment contre le piratage, incluant l’empoisonnement des données, et les cyberattaques.

« Une surveillance des SIA devrait être mise en œuvre de façon à pouvoir détecter rapidement un fonctionnement anormal, des résultats discriminatoires ou inéquitables, ou une utilisation inappropriée ou à des fins nuisibles », lit-on dans le document.

Question de transparence

L’un des principes importants est que les acteurs de l’industrie financière devraient être transparents dans leur utilisation auprès des consommateurs. Ainsi, « lorsqu’un SIA se présente comme un être humain auprès des consommateurs, ces derniers devraient être clairement avisés qu’il s’agit d’un agent automatisé ».

De plus, le consentement des consommateurs pour la collecte et l’utilisation de leurs données devrait être demandé en termes simples.

En outre, dès qu’un SIA peut avoir une incidence élevée sur un consommateur, ce dernier devrait avoir la possibilité de demander une explication claire du processus et des principaux facteurs qui ont mené aux résultats ou à la décision donnés par le SIA, selon le document : « Le SIA devrait être conçu de façon à ce que ces résultats puissent être retracés et expliqués », lit-on dans le document.

« Le client a le droit de comprendre pourquoi une assurance lui est refusée, pourquoi va-t-il payer plus cher un tarif d’assurance. Plus on avance avec nos modèles, plus on va pouvoir le faire rapidement. Il ne faut pas perdre de vue qu’il faut expliquer les raisons, sinon on désavantage ultimement la façon dont on traite le client », a précisé Geneviève Fortier.

Une fonctionnalité de coupe-circuit pour interrompre l’utilisation d’un SIA si sa performance se détériore au-delà d’un seuil donné devrait être mise en place et testée périodiquement, selon le document de l’AMF : « De plus, les SIA d’un intervenant financier devraient être intégrés dans les plans de continuité des affaires de l’intervenant pour assurer la résilience opérationnelle de ce dernier. »

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Union prometteuse https://www.finance-investissement.com/edition-papier/actualites-edition-papier/union-prometteuse/ Mon, 01 Feb 2021 00:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77981 Ils ont fusionné deux assureurs performants.

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La naissance de la plus grande mutuelle d’assurance au Canada issue de la fusion d’égal à égal de deux assureurs québécois est méritoire, selon le jury du Top des leaders de l’industrie financière.

C’est pourquoi, pour la première fois de l’histoire de Finance et Investissement, ce jury nomme deux Personnalités financières de l’année 2020, soit Jean-François Chalifoux, président et chef de la direction de Beneva, la mutuelle issue de la fusion de SSQ Assurance et de La Capitale, et Jean St-Gelais, président du conseil d’administration de Beneva. Ils sont aussi gagnants de la catégorie Assureurs de personnes.

L’audace, la vision, l’ouverture et la volonté des dirigeants ont mené, le 2 juillet 2020, à la création de cette entreprise.

Beneva comptera au total 4 700 employés, aura des actifs sous gestion combinés s’élevant à plus de 20 G$, des primes consolidées de 5 G$et plus de 3,5 millions de membres. «Nous saluons cette réalisation importante. La nouvelle entité, qui gardera son siège social à Québec, pourra ainsi concurrencer d’autres grands groupes pancanadiens. Ils ont réalisé cette fusion tout en continuant d’avoir d’excellents résultats», note le jury.

Le résultat net combiné des deux entités et les primes brutes combinées se sont élevés à 227,8 M$ et à 4,7 G$ respectivement en 2019, d’après un sommaire produit pour Finance et Investissement. Le premier a augmenté de 34 % en un an et à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 13,2% de 2014 à 2019; les secondes ont crû de 9,24 % en un an et à un TCAC de cinq ans de 5,3 %. Pour les six premiers mois de 2020, le résultat net combiné se chiffre à 85,1 M$ et les primes brutes combinées, à 2,4 G$, soit une hausse de 52,5 % et 4,6 % respectivement par rapport à la même période de 2019.

Les ventes en assurances individuelles combinées et les ventes en placement combinées se sont élevées à 50,1 M$ et 1,2 G$ respectivement en 2019. Les premières ont baissé de 1,57 % en un an et ont connu un TCAC de 4,2 % de 2014 à 2019. Les secondes ont crû de 0,6 % en un an et à un TCAC de cinq ans de 6,7 %. Pour les six premiers mois de 2020, les ventes en assurances individuelles se chiffrent à 23 M$ et les ventes en placement, à 673 M$, soit une baisse de 3,7 % et une hausse de 11,8 % respectivement par rapport à la même période de 2019.

Bien que la pandémie n’ait pas trop nui à la performance des assureurs, celle-ci a accru la complexité du regroupement annoncé en janvier 2020, conf irme Jean-François Chalifoux: «Le statut mutualiste de nos organisations est généralement un atout, mais dans ce contexte, il amène une dimension particulière, car nous sommes constitués en vertu de lois privées.»

Outre l’obtention des autorisations de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et du ministre des Finances, cette fusion, pour se réaliser, nécessitait que ces lois privées soient modifiées par l’Assemblée nationale.

Malgré l’incertitude liée à la pandémie, les dirigeants ont poursuivi le regroupement, dit Jean St-Gelais: «Nous avons expliqué au gouvernement que la situation n’avait pas changé et qu’à long terme, les mêmes enjeux se présentaient.»

Parmi ces enjeux, Jean St-Gelais cite principalement les investissements massifs en matière de technologie permettant de nourrir l’innovation, le recrutement de main-d’œuvre qualifiée, la concurrence issue des firmes de technologie financière, ainsi que l’accentuation continue des exigences réglementaires.

«Nous aurions très bien pu continuer chacun de notre côté, car chacune de nos organisations était en bonne situation financière. Mais les enjeux auxquels nous faisions face, il valait mieux les aborder [en étant] regroupés», résume Jean St-Gelais.

L’adoption des deux projets de loi d’intérêt privé requis s’est déroulée le 2 juin à l’Assemblée nationale, et l’annonce officielle de la fusion s’est faite le 3 juillet, après l’obtention des autorisations réglementaires requises.

Organisations résilientes

En mars, les directives de la santé publique ont forcé le passage au télétravail en moins de 10 jours pour 95 % des employés de SSQ et La Capitale. «Rapidement, les gens se sont mis en mode solution, et avec une combinaison d’ingéniosité et d’engagement, on a réussi à envoyer un maximum de travailleurs en télétravail de façon sécuritaire», affirme Jean-François Chalifoux.

Afin d’en gérer les risques, la direction a notamment communiqué de manière constante avec les employés et mené des ateliers d’évaluation des risques de fraude interne avec les gestionnaires.

Jean-François Chalifoux, qui est actuaire, évoque aussi la solidité financière «plus qu’appréciable» des deux entreprises comme un autre des facteurs ayant facilité une continuité des opérations aussi fluide.

Au 30 juin 2020, le ratio de solvabilité de SSQ Assurance était de 154 % et celui de La Capitale, de 166 %, soit un sommet pour les deux entités depuis le 31 décembre 2018.

L’agence de notation A.M. Best a fait passer la cote de SSQ, Société d’assurance vie de «A-» à «A» à l’automne 2019, et l’a confirmée de nouveau en janvier 2020 lors de l’annonce du projet de regroupement, de même qu’en septembre 2020 à la suite de l’analyse annuelle, malgré les enjeux générés par la pandémie.

Le télétravail a favorisé la collaboration entre les travailleurs des deux assureurs qui ne se seraient sans doute pas croisés en d’autres circonstances, dit Jean St-Gelais: «Quand on est dans notre bureau, on regarde nos petits bobos, mais il y avait quelque chose de plus grand qui interpellait tout le monde. Ç’a été positif pour les deux organisations.»

Résultat: on a respecté l’échéancier d’origine, précise-t-il: «Ce type de regroupement d’égal à égal d’entreprises de même taille, des mutuelles de surcroît, c’est pas mal unique dans l’histoire au Canada.»

«Cela implique deux mutuelles d’assurance fondées dans les années 1940 qui s’appuient sur des valeurs humaines très fortes, de taille similaire et aux activités complémentaires, et qui montrent également une volonté forte de croître dans les marchés de l’Ontario, de l’Ouest canadien et des provinces atlantiques», ajoute Jean-François Chalifoux.

La Capitale est reconnue comme un acteur en assurance de dommages et est présente dans le secteur de l’administration publique. SSQ Assurance est davantage reconnue pour son expertise en assurance collective et sa présence dans le secteur public auprès des syndicats et des travailleurs de premières lignes. L’union génère ainsi beaucoup de complémentarité, selon lui.

C’est notamment le cas en assurance individuelle et services financiers. «Bien qu’il soit l’un des plus petits secteurs dans la nouvelle organisation, il a doublé de taille et est celui qui a connu la plus forte croissance en raison de la fusion, autant en nombre de conseillers qu’en pourcentage des ‘en vigueur’ et des actifs», affirme Jean-François Chalifoux.

Beneva compte bâtir sur cette fondation, «qui est beaucoup plus solide qu’elle ne l’était auparavant. C’est assurément un secteur de croissance future sur le marché canadien», ajoute-t-il.

Une fois le regroupement réussi, est-ce que Beneva aimerait que d’autres mutuelles se joignent à elle ? «Que ce soit Humania Assurance, UV Assurance, Promutuel Assurance ou une autre, s’il y a moyen d’arrimer nos stratégies pour croître ensemble dans l’intérêt de toutes les parties prenantes, je ne vois pas pourquoi on ne prendrait pas le temps de regarder cela très sérieusement, avec une bonne ouverture d’esprit», lance Jean St-Gelais.

Projets innovants maintenus

L’innovation occupe une place de choix chez Beneva, en continuité avec les pratiques qui avaient déjà cours au sein de La Capitale et de SSQ Assurance, note Jean-François Chalifoux.

Par exemple, le centre d’expertise en modélisation et en analytique de La Capitale a développé un modèle permettant de déterminer la probabilité d’une perte totale à la suite d’un accident automobile. Ce modèle a permis d’optimiser le processus de gestion des sinistres et d’améliorer la prise en charge des clients victimes d’accidents graves.

Le dirigeant signale aussi, au nombre des projets pilotes de vente d’assurance individuelle, une solution en ligne à émission rapide lancée chez SSQ Assurance en juin 2020. Elle permet aux intermédiaires de marché d’offrir à leurs clients une assurance vie simplifiée, dotée de couvertures pouvant aller jusqu’à 500 000$et de primes compétitives, en 60 minutes après la soumission.

La pandémie est un catalyseur de tendances, dont celle du télétravail, selon Jean-François Chalifoux: «On ne reviendra pas où on en était en février 2020. On va atterrir quelque part où on aura beaucoup plus de flexibilité.

Le virage numérique dans l’industrie s’est accéléré, constate-t-il: «Soudainement ce sont nos clients qui nous disent qu’il serait temps d’éliminer le papier. En deux mois, on a fait plus de progrès qu’on en aurait fait en deux ans.»

Il cite l’adoption du certificat d’assurance électronique, la numérisation de la documentation dans plusieurs secteurs d’activité, la signature électronique, tous des projets qui «se sont déployés rapidement parce que le contexte s’y prêtait».

L’automne dernier, Beneva prévoyait que «d’ici la fin de l’année 2020, tous les placements de l’entreprise regroupée, soit 18 G$, soient gérés selon les principes d’investissements responsables de l’Organisation des Nationales unies. Ceci inclut l’ensemble des placements des fonds généraux ainsi que tous les gestionnaires des fonds distincts», d’après un document de Beneva.

«L’engagement philanthropique de ces deux hommes dans la région de Québec est aussi remarquable ainsi que leur implication au sein de l’industrie, note également le jury du Top des leaders. Notamment, en 2020, Jean-François Chalifoux a été élu président du conseil d’administration de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes.»

Jean-François Chalifoux a été élu président du Centre de développement en assurances et services financiers (Puissance Onze) en novembre 2019, en plus de s’impliquer dans différentes causes. Il a par exemple coprésidé la campagne 2020 de Centraide Québec et Chaudière-Appalaches, et celle du Cyclo-Défi de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec.

Jean St-Gelais est président du conseil d’Investissement Québec et président du conseil de l’Université Laval. Il siège aussi au conseil de la Fondation du Musée national des beaux-arts du Québec et s’implique auprès de la Fondation Véro & Louis.

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