Association d’investissement responsable (AIR) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 24 Oct 2024 11:50:09 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Association d’investissement responsable (AIR) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’investissement responsable : une occasion négligée par les conseillers https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/linvestissement-responsable-une-occasion-negligee-par-les-conseillers/ Thu, 24 Oct 2024 11:50:09 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103696 Selon une étude de l’AIR.

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Près des deux tiers (65 %) des investisseurs canadiens se disent intéressés par l’investissement responsable (IR), et 67 % d’entre eux souhaiteraient que leur fournisseur de services financiers les informe sur les options d’IR correspondant à leurs valeurs, révèle une étude menée en 2023 par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Cependant, un fossé persiste entre cette demande et l’offre actuelle. Seul un tiers des investisseurs déclarent que leurs conseillers abordent le sujet de l’IR, laissant une large part de la clientèle insatisfaite. « Pourquoi tant de conseillers financiers tardent-ils à s’emparer de ce marché prometteur ? », s’interroge l’AIR.

L’Étude sur les perspectives des conseillers en IR de 2024 apporte des éléments de réponse. Le manque de connaissances et de ressources, ainsi que la perception d’une charge administrative accrue, sont les principaux freins à l’adoption de l’IR par les conseillers. Paradoxalement, la disponibilité des produits n’est pas considérée comme un obstacle.

L’étude révèle également une corrélation directe entre le niveau de formation des conseillers en IR et leur propension à l’utiliser dans leur pratique. Plus ils se sentent confiants, plus ils intègrent l’IR dans leur offre. Les sociétés d’investissement, en particulier les grossistes, jouent un rôle crucial en tant que sources d’information privilégiées pour les conseillers.

L’avenir de l’IR semble prometteur : près de 90 % des utilisateurs actuels prévoient une croissance du secteur dans les années à venir, et même les non-utilisateurs se montrent ouverts à son adoption. Cette tendance est largement portée par la demande croissante des investisseurs.

Pour combler le fossé entre l’offre et la demande en matière d’IR, une approche globale est nécessaire. Les conseillers doivent se former et adapter leur offre aux besoins de leurs clients, tandis que les émetteurs de fonds et les grossistes doivent fournir le soutien nécessaire, soutient l’AIR.

Les ressources existent pour les conseillers souhaitant se former : ils ont notamment accès aux enregistrements du Advisor RI Bootcamp 2024 qui permettent de s’informer sur les principaux produits d’IR auprès d’experts du domaine. De plus, le lancement virtuel du Rapport sur les tendances de l’IR au Canada 2024, prévu le 19 novembre, offrira un aperçu des actifs et des tendances du secteur.

Selon l’AIR, il est clair que les conseillers en services financiers qui sauront répondre à la demande croissante en matière d’IR auront un avantage concurrentiel significatif.

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Davantage d’IR dans les portefeuilles des conseillers https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-esg/davantage-dir-dans-les-portefeuilles-des-conseillers/ Mon, 15 Apr 2024 04:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100102 Malgré les allégations d’écoblanchiment et le manque de normes.

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« ­Comme conseiller, l’investissement responsable (IR) te permet de mieux faire ton travail parce que tu poses plus de questions aux clients. Cela te permet de mieux les connaître, de connaître leurs valeurs et de mieux répondre à leurs besoins », résume ­Ann-Rebecca ­Savard, représentante de courtier en épargne collective et sur le marché dispensé rattachée à ­MICA ­Capital.

Si cette conseillère est particulièrement enthousiaste ­vis-à-vis de l’IR, elle est loin d’être la seule. Les résultats de l’édition 2023 du ­Pointage des courtiers québécois et du ­Pointage des courtiers multidisciplinaires montrent que l’intérêt pour les facteurs ­ESG (environnement, social et gouvernance) est en croissance.

Pour voir ce graphique en grance, cliquez ici

Alors qu’en 2020, la proportion de représentants qui ne géraient aucun actif orienté vers les stratégies ESG était de 42 % chez les conseillers liés à des courtiers de plein exercice et de 34 % chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires en 2023, ces proportions s’établissaient respectivement à 29 % et 15 %, selon les données recueillies lors des deux pointages menés par Finance et Investissement.

En 2023, la part moyenne pondérée de l’actif géré qui cible l’ESG s’élevait à 23,4 % pour les conseillers liés à un courtier de plein exercice et à 14,2 % pour les conseillers liés à un courtier multidisciplinaire. En 2022, ces proportions étaient respectivement de 34,9 % et de 13,5 %, en 2021, de 20,8 % et de 9,6 %, et en 2020, de 15,6 % et de 5,7 %.

Même si on constate que les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires demeurent encore à la traîne par rapport aux conseillers en placement, l’ESG dans le portefeuille de leurs clients affiche, lui, une progression importante.

Cette hausse témoigne d’une adoption grandissante de l’ESG par les conseillers. Et ce, malgré les défis du secteur de l’investissement ­ESG, qui a fait l’objet d’al­légations d’écoblanchiment, soit de peindre en vert des activités ou des entreprises qui ne le sont pas. De plus, les régulateurs encadrent davantage les émetteurs de produits financiers afin qu’ils améliorent la divulgation en lien avec l’ESG.

Malgré ces défis, l’intérêt est là. « C’est l’avenir. C’est ce que la majorité des gens demandent », témoignait ainsi un répondant du ­Groupe ­Cloutier. « ­Pour les jeunes, c’est de plus en plus important. J’ai beaucoup de clients qui me le demandent », disait un autre.

De nombreux défis doivent toutefois encore être affrontés pour que le secteur puisse s’épanouir pleinement. Le premier étant le manque de normes.

« Ça ne veut rien dire. Quelle est la définition d’ESG ? Elle varie d’une personne à l’autre », reprochait ainsi un répondant de ­Valeurs mobilières ­Desjardins. « ­Pour le moment, c’est vrai. Malheureusement, la définition est très subjective », admet ­Ann-Rebecca ­Savard.

Et ce flou fait que nombre de conseillers sont réticents à se lancer dans le domaine, notamment par crainte qu’on les taxe de faire de l’écoblanchiment ou de la publicité trompeuse. De plus, il faut que les noms des produits axés sur l’ESG soient clairs pour qu’investisseurs et conseillers comprennent leur mandat.

Toutefois, il y a plus de discussions sur le besoin de réglementer le domaine, notamment concernant la divulgation. « ­On voit qu’il y a des organismes professionnels qui commencent à se poser des questions et qui disent comment ça devrait être divulgué ou déclaré dans les rapports annuels », rapporte ­Jean Morissette, consultant spécialiste de l’industrie du courtage de plein exercice.

« C’est là où on s’en va, cette année, assure Ann-Rebecca Savard. Il faut juste qu’il y ait un meilleur système qui permette aux conseillers de distribuer ces produits avec confiance. »

Selon elle, les conseillers peuvent déjà se lancer, car l’important avant tout est de comprendre le client et de cibler la façon dont il veut investir ses avoirs. « ­Les enjeux sont plus derrière que devant nous », ajoute-t-elle.

« ­Selon moi, c’est très arbitraire. C’est du marketing, on veut aller chercher de l’argent avec ça », déplorait un conseiller de BMO Nesbitt Burns.

On entend encore souvent ce commentaire, mais Ann-Rebecca Savard estime que ce reproche n’a pas lieu d’être. « Ça a été un peu du marketing pour certains, surtout quand c’était publicisé de la mauvaise façon », ­admet-elle. Toutefois, ­elle-même estime que l’écoblanchiment, puisque c’était cela selon elle, est devenu très complexe depuis que les autorités de réglementation des valeurs mobilières surveillent cela de près.

Aujourd’hui, « ce qui est un coup de marketing est que si tu connais bien ça, tu peux sortir du lot, car encore beaucoup de conseillers ne connaissent pas vraiment ça », ­affirme-t-elle. Elle réitère que l’analyse ESG permet de connaître son client davantage et donc de mieux faire son travail de conseiller.

Intérêt accru des clients

Certaines catégories de clients semblent plus enclines à demander des produits en IR que d’autres. Ainsi, les jeunes et les femmes semblent être particulièrement attirés vers ce type d’investissement.

« ­Pour les jeunes, c’est de plus en plus important. J’ai beaucoup de clients qui me le demandent », rapportait un répondant d’iA Gestion privée de patrimoine.

Les personnes âgées semblent être aussi particulièrement sensibles. « ­De façon générale, lorsque tu es plus âgé, tu es moins préoc­cupé par l’accumulation et le rendement », analyse Jean Morissette.

« ­Ma mère estimait que rendue là où elle en était dans sa vie, c’était comme un devoir de bien faire de ce ­côté-là », continue-t-il.

« ­Les clients âgés, qui ont des enfants et des ­petits-enfants, sont très intéressés, car ils veulent que ceux-ci vivent sur une belle planète. Ils désirent laisser un bel héritage à leur famille », nuance Ann-Rebecca Savard.

L’âge semble aussi être un facteur déterminant dans l’utilisation de produits ­ESG chez les professionnels, particulièrement chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires. Parmi eux, l’âge moyen des conseillers dont 20 % ou plus des actifs sont orientés vers l’ESG est de 43,8 ans. En comparaison, ceux dont entre 0 et 19 % des actifs sont en ­ESG ont en moyenne 48,6 ans. Ainsi, les
conseillers plus jeunes sont légèrement plus susceptibles d’investir les actifs de leurs clients selon les stratégies ESG.

Les résultats de nos pointages montrent qu’il est davantage probable qu’une partie importante des actifs des clients fortunés et de leurs représentants cible l’ESG. Par exemple, les 20 % des répondants qui affichent l’actif moyen par ménage le plus élevé sont plus enclins à avoir une plus grande proportion de leur actif en ­ESG que leurs pairs (80 % restants).

« ­Il y a ­peut-être une perception que les fonds ­ESG sont moins rentables, mais ils sont aussi considérés comme moins risqués. Les gens fortunés, leur préoccupation, ce n’est pas d’en accumuler plus, mais de ne pas en perdre », analyse ­Jean ­Morissette.

De moins bons rendements ?

Parmi les conseillers et dans la population, l’idée que l’investis­sement responsable est synonyme de moins bons rendements est encore forte, bien que plusieurs études aient démontré le contraire.

­Ann-Rebecca ­Savard cite ainsi la ­méta-étude « ­ESG and Financial Performance : ­Uncovering the Relationship by Aggregating Evidence from 1,000 ­Plus ­Studies ­Published between 2015 – 2020 » de Rockefeller ­Capital Management, qui prouve que ces fonds ne performent pas moins bien que les autres, au contraire.

L’étude conclut toutefois que certaines stratégies ­ESG sont plus efficaces que d’autres. Par exemple, l’intégration de facteurs d’analyse ­ESG performe mieux que l’approche d’exclusion, les entreprises qui s’améliorent sur le plan de l’ESG étant susceptibles de déclasser les leaders en matière d’ESG.

La conseillère rappelle également que la performance n’est pas nécessairement le but de tels produits. Certains clients affirment même qu’ils préfèrent que leurs actifs concordent avec leurs valeurs plutôt qu’ils fassent de hauts rendements.

« ­Ce qui est intéressant est qu’un conseiller va moins justifier ses rendements à un client, mais il va justifier les mandats en arrière. C’est la meilleure façon selon moi de parler à ses clients. Car si tu leur dis : “J’ai eu un rendement de 10 % l’an passé”, que ­va-t-il se passer l’année où ça va mal aller ? ­Tes clients vont aller ailleurs », ­dit-elle.

Pour éviter ce genre de préjugé et de dire n’importe quoi au sujet de l’ESG, la conseillère recommande à tous les professionnels de s’informer sur le sujet et ­peut-être de suivre une formation. Il est ainsi possible de devenir spécialiste en ­IR avec la formation de l’Association pour l’investissement responsable ou de suivre le cours de l’Institut ­PRI et d’obtenir le titre de ­RIAC. Certaines universités offrent maintenant des cours sur le sujet.

Elle suggère également de consulter le site du ­Canadian Investment ­Funds ­Standards ­Committee, qui classe près de 500 fonds en ­IR selon six critères.

« L’IR est la saveur du mois », se moquait un conseiller en placement du ­Pointage des courtiers québécois.

Or, cette opinion est loin d’être partagée. Même les répondants qui n’ont presque pas d’actifs de ce type sont conscients que l’avenir se dirige dans cette direction. « J’ai commencé depuis peu à intégrer ces solutions aux options offertes ; mais ça augmentera beaucoup dans les années qui viennent », confiait un sondé du ­Groupe financier PEAK.

« ­La tendance va continuer. On ne peut plus retourner en arrière. Mais ça va s’ajuster et être fait de façon plus intelligente, ce qui va probablement faciliter le travail de ceux qui achètent ou conseillent les gens dans l’ESG, parce que ça va être plus clair », indique ­Jean ­Morissette.

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L’investissement responsable doit faire partie du processus de connaissance du client  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/linvestissement-responsable-doit-faire-partie-du-processus-de-connaissance-du-client/ Mon, 30 Aug 2021 12:06:27 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=81725 L’AIR a suggéré des révisions aux propositions de modifications réglementaires.

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Alors que les réformes axées sur le client sont mises en œuvre cette année, l’Association pour l’investissement responsable (AIR) souhaite que les conseillers et les entreprises intègrent les concepts de l’investissement responsable dans les processus de connaissance du client (KYC) et de convenance.

Dans des soumissions présentées cette semaine à l’Association canadienne des courtiers de fonds mutuels (ACFM) et à l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), l’AIR a suggéré des révisions aux modifications proposées par les organismes de réglementation relativement aux réformes axées sur le client.

Plus précisément, l’association a suggéré des amendements relatifs aux objectifs d’investissement d’un client qui devraient inclure « l’investissement en conformité avec les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ou d’autres préférences personnelles ».

De même, les discussions des clients sur les besoins et les objectifs d’investissement devraient inclure « l’investissement en accord avec leurs valeurs personnelles », selon l’AIR.

À l’appui de ses suggestions, l’association cite son sondage Ipsos de 2020. Celui-ci indique que 72 % des personnes interrogées sont intéressées par des investissements responsables (IR) conformes à leurs valeurs.

Ce sondage a également révélé que, bien que 75 % des répondants aient indiqué qu’ils aimeraient que leur conseiller financier ou leur institution financière leur parle d’IR, seulement 28 % des répondants ont déclaré que ces derniers l’avaient fait.

« Il est clair qu’il existe un décalage important entre ce que les investisseurs recherchent en matière d’IR et de produits axés sur les ESG et les informations que leurs prestataires de services financiers fournissent, souligne l’AIR dans sa soumission. À notre avis, il s’agit d’une lacune que les modifications proposées peuvent, et devraient, aider à combler. »

En outre, les investisseurs peuvent avoir besoin d’aide pour articuler leurs besoins et objectifs d’investissement, comme les régulateurs l’ont noté dans les modifications proposées, et cela devrait s’appliquer à l’investissement responsable, martèle l’AIR.

« Si un client est intéressé par l’IR et ne peut pas articuler cet objectif, et si le déclarant ne connaît pas cet objectif et/ou ne se renseigne pas à ce sujet, on ne peut pas dire qu’un déclarant connaît suffisamment bien son client pour faire des recommandations d’investissement appropriées », d’après le commentaire déposé.

À ce titre, les modifications proposées devraient tenir compte du désir d’un client d’investir, par exemple, dans des fonds communs de placement axés sur l’ESG ou d’éviter l’exposition à certaines industries.

L’AIR a également cité des juridictions qui ont intégré les concepts d’IR dans le processus de connaissance du client et de convenance. Par exemple, la Commission australienne des valeurs mobilières et des investissements (Australian Securities and Investment Commission) fournit aux conseillers des conseils sur la prise en compte de l’attitude d’un client à l’égard des facteurs ESG dans le cadre de leur devoir d’intérêt supérieur.

Ces conseils ne créent pas d’obligation pour les conseillers de s’enquérir des préférences d’un client en matière d’IR, pas plus que les suggestions de l’AIR.

L’association a déclaré que ses suggestions « encouragent les déclarants à considérer que leurs clients peuvent avoir des objectifs d’investissement axés sur des préférences personnelles et qu’ils doivent chercher à comprendre ces préférences ».

La période de commentaires sur les amendements proposés s’est terminée le 20 août.

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Les mesures climatiques sont imparfaites, mais les conseillers doivent commencer à les utiliser https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-mesures-climatiques-sont-imparfaites-mais-les-conseillers-doivent-commencer-a-les-utiliser/ Wed, 30 Jun 2021 19:01:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=80666 Les experts présents à la conférence RIA ont déclaré que les conseillers devraient parler des portefeuilles « zéro émission ».

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Les conseillers désireux de développer des portefeuilles respectueux du climat doivent accepter l’imperfection des mesures et se lancer dans l’investissement responsable (IR), selon les experts de la conférence annuelle de l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Les fonds environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) prolifèrent, et les données parfois incohérentes des fournisseurs concurrents peuvent être intimidantes pour les conseillers. Bien qu’il y ait des limites méthodologiques à l’élaboration de portefeuilles zéro émission, les avantages comprennent la gestion des risques, la résilience et l’engagement des clients, ont déclaré les panélistes.

« Nous entendons tellement d’investisseurs dire : « Les données sont tellement déconcertantes. Je regarde les chiffres de Trucost et ils sont différents de ceux de MSCI » », a rapporté Bertrand Millot, vice-président de la gestion des risques, des revenus fixes et responsable du risque et des questions climatiques à la Caisse de dépôt et placement du Québec, faisant référence aux fournisseurs de données sur le risque climatique.

« Cela ne devrait pas vous empêcher de vous engager sur le chemin de la course. Utilisez-en une [mesures]. Choisissez-en une. Peu importe laquelle », a-t-il insisté.

Si les méthodologies diffèrent, la qualité des données est plus ou moins la même : elle est imparfaite, quelle que soit l’entreprise choisie, a-t-il ajouté. Mais cela ne doit pas être une excuse pour ne pas utiliser ces données.

« Ne laissez pas vos responsables des investissements commencer à négocier et à arbitrer les données, car cela ne mène nulle part, a-t-il prévenu. La clé est la suivante : il suffit de choisir quelque chose, de commencer à faire des rapports sur cette base, et de persister. »

Alors que les gouvernements et les entreprises s’engagent à atteindre des émissions nettes de carbone nulles dans les deux ou trois prochaines décennies, de plus en plus d’investisseurs exigent la même chose de leurs portefeuilles. Le processus peut toutefois sembler écrasant. En plus des incohérences entre les fournisseurs de données, il y a un manque de données de la part des émetteurs et une absence de règle au Canada pour étiqueter les fonds comme étant ESG, durables ou responsables.

Malgré ces limites, les conseillers doivent demander à leurs clients s’ils s’intéressent aux questions climatiques et faire preuve de transparence quant aux méthodes utilisées pour créer un portefeuille qui tienne compte du changement climatique, a soutenu Marie-Justine Labelle, responsable de l’investissement responsable chez Placements Desjardins à Montréal. Cela signifie qu’il faut comprendre ce que les différents produits sont capables de réaliser.

Les enquêtes de Desjardins montrent que l’investissement responsable – et le climat en particulier – est un « besoin caché » pour les clients, a affirmé Marie-Justine Labelle, et beaucoup sont frustrés que les conseillers n’en parlent pas.

« Il semble que ce soit une attente croissante et une façon de communiquer avec les clients sur leurs portefeuilles, au-delà des considérations pratiques », a-t-elle déclaré. Discuter des investissements responsables peut aider un client à « devenir un acteur du changement à travers ses portefeuilles, une chose que nous entendons qu’ils veulent faire ».

Les clients ne s’attendent pas à ce que les conseillers aient toutes les réponses, mais ils veulent savoir que celui qui leur donne des conseils est aussi intéressé par le sujet qu’eux.

Les panélistes ont également parlé de la création de portefeuilles « zéro émission » comme moyen de gérer le risque. Les émetteurs sont confrontés à un risque important de transition vers une économie à faible émission de carbone, les gouvernements mettant en œuvre des politiques visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré. La feuille de route de l’Agence internationale de l’énergie pour des émissions nettes nulles d’ici 2050, publiée le mois dernier, indique que l’industrie devrait cesser de financer de nouveaux projets de combustibles fossiles. Selon Marie-Justine Labelle, cette transition pourrait entraîner des « perturbations sectorielles massives » et des actifs échoués dans les bilans des entreprises.

De plus, il y a les risques physiques liés au changement climatique, notamment la montée des océans et des conditions météorologiques plus sévères.

« Le changement climatique est une question de gestion du risque à part entière, et il arrive rapidement », a averti Marie-Justine Labelle.

« En être conscient vous donne la prévoyance nécessaire à la résilience de votre portefeuille. »

Si les panélistes étaient prêts à accepter largement l’imperfection des données et des méthodes en faveur d’une action précoce, ils étaient très sceptiques quant à l’utilisation des compensations carbone – où les entreprises achètent le crédit de réduction des émissions d’une autre entreprise pour compenser leurs propres émissions – pour atteindre des émissions nettes nulles.

« Acheter le droit d’émettre de quelqu’un d’autre ne réduit rien au niveau planétaire, a avancé Bertrand Millot. C’est la solution bon marché. »

Il existe actuellement une grande variété de compensations de qualité variable ; acheter des compensations certifiées est mieux, a-t-il dit, mais il pense que la capture et le stockage du carbone seront un jour certifiés et offriront une meilleure solution.

Certains nouveaux fonds cherchent à appliquer les compensations carbone à des indices larges ou même à des cryptomonnaies afin de neutraliser les émissions de leurs avoirs.

Marie-Justine Labelle a déclaré que les compensations pourraient jouer un rôle dans certaines situations « mais c’est une pente glissante », et les conseillers devraient rechercher des produits qui ont un impact réel. « Est-ce qu’[un produit] essaie réellement d’avoir un résultat concret, parce que c’est ce que les investisseurs veulent », a-t-elle dit.

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Nombre de Canadiens estiment encore que l’IR génère de moins bons rendements https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/nombre-de-canadiens-estiment-encore-que-lir-genere-de-moins-bons-rendements/ Mon, 19 Apr 2021 12:07:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=79169 C’est ce que révèle ce sondage commandé par Desjardins.

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Plus du quart des Canadiens (28 %) ont la conviction que les produits en investissement responsable (IR) offrent de moins bons rendements que les investissements traditionnels, révèle un sondage commandé par Desjardins.

Il s’agit d’une hausse par rapport à 2018 et 2016 où respectivement 24 % et 16 % des sondés pensaient de même.

« On a fait ce sondage en automne 2020, donc en période de pandémie, d’incertitude économique, sociale. Généralement dans le cadre de nos sondages, lors de moments d’incertitudes, les gens ont tendance à être plus frileux et sceptiques », rapporte en entrevue Marie-Justine Labelle, leader de pratique en investissement responsable chez Desjardins Société de placement inc., pour expliquer en partie cette hausse.

Ce sacrifice de rendement est un mythe. Effectivement, le rendement moyen des fonds responsables est égal ou supérieur au rendement moyen de l’ensemble des fonds de chaque classe, et ce, peu importe la période de référence et le type de fonds, montre une compilation effectuée par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

« L’IR amène à une analyse plus approfondie des compagnies, des secteurs, des régions et avec celle-ci, on est capable d’avoir une compréhension plus étoffée des risques et occasions à venir dans le secteur de l’ESG et comment les compagnies se positionnent pour gérer ces risques-là », explique Marie-Justine Labelle.

Ainsi dans les fonds d’obligations canadiennes, les rendements en IR sur 3, 5 et 10 ans sont respectivement de 5,1 %, 4,1 % et 4,2 % contre 4,9 %, 3,5 % et 3,6 % pour les fonds traditionnels.

Même constat si l’on regarde les fonds d’actions canadiennes ou les rendements sur 3 ans sont de 4,3 % pour les fonds responsables et 3,6 % pour les fonds d’investissement traditionnel. Ce surplus est également visible si l’on regarde les données sur une période de 5 ans (7,6 % contre 7,4 %) et de 10 ans (5,6 % contre 5,1 %), quoique dans une moindre mesure.

Les résultats sont identiques aussi pour les fonds d’actions américaines et les fonds d’actions mondiales.

« On le voit bien, le mythe des rendements inférieurs de l’investissement responsable ne résiste pas au test de la réalité », commente Marie-Justine Labelle.

Pourquoi investir en IR

Ces rendements plus élevés n’ont pas échappé aux répondants intéressés par l’IR, puisque 54 % d’entre eux affirment choisir ces produits pour cette raison.

Toutefois, la majorité des sondés (75 %) avouent investir en IR en raison des retombées positives pour la société et la planète. Un autre 53 % investissent en raison des preuves démontrant que leur placement génère concrètement des retombées positives et 48 % aiment l’idée que leurs investissements soient en accord avec leur mode de vie et leurs convictions.

Parmi les répondants qui n’investissent pas encore en IR, les quatre principaux incitatifs pour se lancer sont, dans l’ordre :

  • le bon potentiel de rendement (61 %);
  • les preuves démontrant que son placement génère concrètement des retombées positives (29 %);
  • les retombées positives pour la société et la planète générées par le placement (28 %);
  • et la recommandation de son conseiller (16 %).

Il faut noter que même si les sondés n’investissent pas encore en IR, la plupart ont des préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Ainsi, 51 % se disent très préoccupés par la cybersécurité, un même pourcentage s’inquiète des changements climatiques et 50 % ont de grosses craintes vis-à-vis des droits humains.

Parmi les autres facteurs d’inquiétudes, on retrouve la protection de la biodiversité (45 %), la qualité de l’air (43 %), la gestion de l’eau et le travail des enfants dans les pays en développement (41 %), l’intégrité des pratiques de gouvernance des entreprises (39 %), les droits des travailleurs (38 %), la gestion des déchets (36 %) et le gaspillage alimentaire (34 %).

« Ce sont ces préoccupations qui sont au cœur des fonds communs et des fonds négociés en Bourse (FNB) d’investissement responsable offerts aux Canadiens par Desjardins », commente Marie-Justine Labelle.

Desjardins offre une large gamme de produits en IR. Dans ce domaine, ses actifs sous gestion s’élevaient à 7,3 G$ au 31 décembre 2020.

Inverser la vapeur

Afin d’accroître la popularité des investissements ESG et de faire disparaître les mythes qui collent encore à leur peau, Marie-Justine Labelle estime que la clé réside dans la communication et l’éducation. « Dans notre sondage, on voit qu’il y a un pourcentage élevé des gens qui ne connaissent pas l’IR. À peine 15 % des sondés en avaient entendu parler à travers leurs conseillers et ce chiffre inclue les investisseurs qui en ont parlé proactivement à leur conseiller. Pourtant, 75 % des répondants sont intéressés à en savoir plus! »

Pour résoudre ce problème, Desjardins offre des formations en IR à ses conseillers. « On va continuer à en faire plus, car je pense que comme industrie, on a le devoir d’informer davantage les gens sur ces enjeux-là. »

Toutefois, Marie-Justine Labelle encourage les investisseurs à engager eux-mêmes la conversation si leur conseiller ne le fait pas. Car maintenant, c’est prouvé, les investisseurs n’ont plus à choisir entre environnement, social et rendement.

« On peut tout à fait investir responsablement, sans compromettre le rendement potentiel! » conclut l’experte.

Ce sondage a été réalisé du 25 novembre au 14 décembre 2020 par la firme SOM pour le compte de Desjardins. Pour le bien de celui-ci, 2860 Canadiens ont été interrogés.

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6 tendances de finance durable à surveiller https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/6-tendances-de-finance-durable-a-surveiller/ Mon, 18 Jan 2021 13:19:41 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77347 2021 devrait marquer un tournant pour le financement durable au Canada.

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Les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) prennent toujours plus de place. Ces dernières devraient avoir une place de choix en 2021, surtout que le secteur financier redouble d’efforts en matière de politiques respectueuses du climat.

Dans un article récent d’Investment Executive, Dustyn Lanz, PDG de l’Association pour l’investissement responsable (AIR) cible 6 tendances clés en matière de finance durable à surveiller en 2021.

1)     Lancement d’un Conseil d’action pour le financement durable

En 2019, le Groupe d’experts sur le financement durable proposait de mettre en place un Conseil d’action pour le financement durable. Ce dernier devrait aider le gouvernement dans la mise en place des recommandations concernant le financement durable et faire des recommandations pour attirer et développer ce type de financement au pays.

Le gouvernement a répondu favorablement à cette demande dans un énoncé économique datant de cet automne. Il a ainsi alloué 7,3 millions de dollars (M$) sur trois ans pour mettre sur pied ce Conseil d’action.

Le lancement dudit Conseil d’action est prévu pour 2021.

2)     Enfin des normes de divulgation ESG

Le CFA Institue développe actuellement des normes ESG, notamment pour les fonds d’investissement. Ces normes permettront de pouvoir comparer les produits entre eux et offriront plus de transparence aux investisseurs.

La publication de ces normes est prévue pour le mois de mai. Dustyn Lanz s’attend à ce que ces dernières soient largement adoptées par le marché mondial et que les futurs travaux, notamment les normes du Sustainable Finance Action Council et du gouvernement fédéral, s’appuient sur celles-ci.

3)     Les questions ESG au cœur des discussions

Dustyn Lanz s’attend à ce que les questions environnementales et sociales dominent la saison des votes par procuration. Le public demande des réponses et les sociétés devront s’y plier.

En novembre, huit des plus grands fonds de pension du Canada ont réclamé que les entreprises améliorent leurs informations financières liées au climat.

Les universités canadiennes s’intéressent également à ces questions. Récemment, quinze d’entre elles ont signé la charte « Investing to Address Climate Change » dans laquelle elles s’engagent notamment à s’associer à des entreprises via leurs portefeuilles d’investissement afin de réduire leurs émissions de carbone.

Même les investisseurs veulent voir du changement. À la fin de 2020, des investisseurs représentant plus de 4000 G$ d’actifs ont signé la Déclaration des investisseurs canadiens sur la diversité et l’inclusion, s’engageant ainsi à promouvoir la diversité et l’inclusion dans leurs organisations et dans leurs portefeuilles.

4)     Les autorités bancaires aussi dans la course

Au début 2020, la Banque du Canada (BdC) publiait un rapport mettant en garde contre les importants risques économiques liés au changement climatique et soulignant l’importance de la transition vers une économie à faibles émissions carboniques. La Banque conseillait ainsi d’agir rapidement pour laisser au marché le temps de s’ajuster et éviter ainsi une brutale réévaluation des actifs.

En 2021, la BdC compte intensifier ses travaux sur les changements climatiques. Elle travaille notamment sur un projet pilote avec le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF). Avec des acteurs du secteur financier, ils évaluent l’exposition du système financier aux risques liés à la transition vers une économie à faible émission de carbone.

Un rapport devrait être rendu public avant la fin de l’année.

5)     Le programme de financement privé de la COP26

La prochaine conférence de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat, ou COP26, est prévu pour novembre. Cette dernière sera accompagnée du Programme de financement privé de la COP26, une initiative mondiale approuvée par l’ancien gouverneur de la banque centrale Mark Carney, envoyé spécial de l’ONU pour l’action et le financement en faveur du climat.

L’objectif de ce programme est que chaque décision financière professionnelle tienne compte du changement climatique et ait en tête qu’en 2050, on ne veut plus émettre de gaz à effet de serre.

Cela va sûrement pousser nombre d’acteurs du secteur financier à prendre des engagements importants en matière d’environnement d’ici l’automne.

6)     La montée du « financement de la transition »

Ce financement qui aide les entreprises dégageant beaucoup de carbone à adopter un modèle d’entreprise à faible intensité en carbone devrait prendre de l’essor. Le Canada repose beaucoup sur des industries extractives comme les mines qui dégagent beaucoup de carbone. Ces entreprises doivent repenser leur modèle d’entreprise pour survivre dans un monde à faibles émissions de carbone.

En raison de leurs émissions de gaz à effet de serre, ces entreprises ne peuvent compter sur un financement « vert ». Elles se reposent donc sur des outils de financement, comme des obligations dont les taux d’intérêt sont liés à la réalisation d’objectifs de réduction des émissions.

Le groupe CSA travaille actuellement sur un système de classification, une taxonomie du financement de la transition, qui permettra d’identifier les activités commerciales pouvant bénéficier de ce type de financement. Ce cadre devrait être mis à la disposition des participants de l’industrie en 2021.

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L’ESG dans ma pratique : une jeune conseillère convaincue https://www.finance-investissement.com/edition-papier/developpement-des-affaires-edition-papier/lesg-dans-ma-pratique-une-jeune-conseillere-convaincue-2/ Sun, 15 Nov 2020 00:01:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76473 Si Ann-Rebecca Savard n'est conseillère que depuis près de deux ans, elle a déjà réussi à faire sa place, notamment grâce à l&#8217investissement responsable.

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L’écologie a toujours fait partie des valeurs fondamentales d’Ann-Rebecca Savard, mais elle admet ne s’être vraiment intéressée à l’investissement responsable (IR) qu’à la suite d’une rencontre avec un client.

Cet événement décisif pour le reste de sa carrière a eu lieu au moment où elle commençait à peine à pratiquer. Ce client était le fils d’un client de son père (Gino-Sébastian Savard) et il s’y connaissait bien en placement. Alors qu’elle-même était stressée, «parce qu’à l’époque c’était toujours le cas dans les premières rencontres», il a commencé à poser des questions très pointues.

Si ces questions ont assurément sorti Ann-Rebecca Savard de sa zone de confort, la conseillère aux ventes et à l’investissement chez MICA Cabinets de services financiers ne s’est pas démontée et a réussi à nourrir la discussion jusqu’à ce qu’il lui demande si elle était capable d’ajouter des fonds verts ou d’IR à son portefeuille.

«Ça faisait quelques mois que j’étais sortie de l’université, je ne connaissais pas encore tous les produits qui existaient et, en fait, je ne m’y connaissais pas du tout en fonds ESG [qui prennent en compte les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance]», raconte-t-elle.

Honteuse de ne pas avoir réussi à lui en parler, elle s’est informée sur le sujet, ce qui a piqué son intérêt. «J’ai fait toutes les recherches et analyses par rapport à ça, et maintenant ça constitue le fond de mon expertise», relate la conseillère qui est maintenant membre de l’Association pour l’investissement responsable (AIR) et a suivi le cours de spécialiste en IR.

Aujourd’hui, ses propres placements sont à 100 % dans des fonds ESG, verts ou thématiques et elle aborde toujours ce sujet avec ses clients.

«Juste de voir le chemin qu’on est capable de parcourir en aussi peu de temps, c’est incroyable», commente-t-elle en riant.

Une façon peu banale d’aborder le sujet 

«Quand je rencontre les clients pour la première fois, je leur parle tout le temps un peu d’ESG. Souvent, c’est un moment d’engouement, parce que les gens qui m’entourent me ressemblent et sont très intéressés par ces investissements», déclare Ann-Rebecca Savard.

La façon dont elle aborde le sujet ESG avec ses clients n’est pas banale. Elle-même la décrit comme étant une «approche caméléon». Elle leur pose ainsi des questions de base au sujet de leur voiture ou sur leurs sentiments par rapport aux nouveaux règlements sur le compostage.

«Beaucoup se demandent pourquoi je leur pose ces questions», s’amuse la conseillère. Selon les réponses qu’ils donnent, elle adapte ensuite la discussion. Ainsi, si la personne dit haïr le compost, elle n’aborde tout simplement pas le sujet, mais si au contraire elle possède une voiture hybride et fait son propre compost, elle lui propose de mettre une partie de ses placements dans des titres ESG ou verts.

Ses publications sur les médias sociaux lui offrent une autre façon de s’assurer de l’intérêt de ses clients pour l’IR tout en les éduquant. Si les personnes aiment ou commentent, elle les contacte pour savoir si cela les intéresse d’avoir des placements ESG.

Ann-Rebecca Savard met toutefois un point d’honneur à ne pas brusquer ses clients. Si elle sent qu’ils ne sont pas assez à l’aise avec ce type de placements, elle leur propose d’attendre leur prochaine rencontre pour se lancer, ou tout simplement d’allouer une moins grande partie de leur portefeuille à l’ESG.

Les types de produits 

Si Ann-Rebecca Savard reconnaît que les fonds d’obligations ESG l’intéresseraient, elle déplore le fait qu’il n’y en ait pas davantage. Les obligations vertes sont ainsi très rares, et lorsqu’on en lance une, toutes les sociétés d’investissement se jettent dessus, ce qui en fait augmenter le prix.

Elle-même privilégie donc la gestion active. La pandémie actuelle semble valider son choix: «C’est vraiment dans les situations comme celle-là qu’on voit que l’allocation d’actifs d’un bon gestionnaire de portefeuille va avoir un effet décisif», affirme-t-elle.

Elle choisit également des fonds qui effectuent de l’IR par facteurs d’exclusion. «Pour moi, c’est la meilleure façon. C’est comme éviter d’acheter d’une certaine entreprise parce qu’on ne veut pas l’encourager», ajoute-t-elle.

Une véritable façon de penser

Ann-Rebecca Savard est convaincue que l’avenir des rendements est dans l’IR et les facteurs ESG. Elle est sûre qu’un jour, en raison de l’urgence environnementale, les entreprises n’auront pas d’autre choix que de devenir responsables.

«Certaines entreprises se disent depuis une dizaine d’années qu’elles vont augmenter leurs technologies en télétravail et fonctionner sans papier, mais elles ne le font pas parce qu’elles n’ont pas l’obligation de le faire. Mais quand une crise arrive, comme celle du coronavirus, l’urgence est là et ça les force à agir concrètement et très rapidement», dit-elle.

Selon elle, à un moment donné, ces critères-là vont tellement aller de soi que l’acronyme ESG ne voudra plus rien dire. Pour le moment, elle estime que c’est son rôle d’expliquer à ses clients ce qu’est l’IR pour les pousser à se lancer là-dedans.

«En tant que conseillère en investissement, la seule chose sur laquelle j’ai du contrôle pour aider le plus possible, c’est dans mes recommandations à mes clients. Actuellement, tous mes clients investissent dans plusieurs produits d’IR. Je me dis qu’il y a un peu d’argent qui vient de mes clients dans plusieurs causes», conclut-elle.

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Des difficultés avec l’analyse ESG ? Voici quelques conseils https://www.finance-investissement.com/fi-releve/nouvelles-fi-releve/des-difficultes-avec-lanalyse-esg-voici-quelques-conseils/ Tue, 23 Jun 2020 11:59:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=67222 DÉVELOPPEMENT - Des experts de l'investissement durable ont donné un cours de maître à la conférence 2020 de l'AIR.

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L’analyse des questions et des risques environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) a souvent été présentée comme une offre de niche distincte de la constitution traditionnelle d’un portefeuille.

En réalité, il est préférable d’évaluer les facteurs ESG dans le cadre d’un processus flexible et intégré, selon deux experts de la finance durable qui ont animé une classe de maître sur l’analyse ESG avancée lors de la conférence virtuelle 2020 de l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Ce qui est important, c’est « l’intégration de l’aspect ESG dans la gestion de portefeuille ; ce n’est pas seulement quelque chose que vous faites séparément [et] qui devrait être utilisé en parallèle de ce que vous faites déjà », a souligné Sean Cleary, professeur de finance à la Smith School of Business de l’Université de Queen’s et directeur de l’Institut de finance durable de l’école.

De plus, la recherche sur l’investissement responsable (IR) devrait impliquer l’utilisation de plusieurs outils, a-t-il ajouté. Les gestionnaires d’investissement peuvent utiliser les recherches internes de leur entreprise, les rapports sectoriels des organismes d’investissement responsable et l’engagement direct auprès des entreprises.

Le défi consiste à mesurer et à présenter les risques ESG de manière tangible aux clients, et même aux entreprises avec lesquelles un gestionnaire de portefeuille pourrait s’engager.

« Le problème qui revient sans cesse est que l’industrie financière s’est vraiment surpassée avec la création d’acronymes et de jargon, et qu’il n’y a pas de vérité ESG absolue », a déclaré Aaron Bennett, directeur général des stratégies d’investissement durable et de la recherche de la société d’investissement mondial Jarislowsky Fraser, basée à Montréal.

Mais ce n’est pas grave, a-t-il ajouté : « Il y a eu beaucoup de discussions sur le besoin de normalisation [des données ESG]. Nous sommes une institution qui ne croit pas à la normalisation totale », même si « les cadres et les définitions standard sont utiles ».

Aaron Bennett a cité des groupes tels que le Sustainability Accounting Standards Board (SASB) et le Task Force on Climate-related Financial Disclosures (TCFD), ainsi que MSCI Inc., basé à New York, et Sustainalytics, basé aux Pays-Bas, comme exemples d’organisations qui fournissent des conseils.

Toutefois, Aaron Bennett a démontré que les notes ESG du MSCI et de Sustainalytics n’étaient pas toujours en corrélation, par exemple, pour les fonds d’actions canadiens.

La principale raison des différences entre les analyses des entreprises est que « différents systèmes et points de données sont conçus pour différentes parties prenantes, a expliqué Aaron Bennett. Vous devez toujours évaluer de manière critique les données [ESG] pour des éléments tels que l’alignement avec votre processus d’investissement et vos convictions, ainsi que la qualité et la cohérence. »

Chez Jarislowsky Fraser, qui gère 40 milliards de dollars d’actifs et utilise une approche ascendante, il a déclaré que les gestionnaires intègrent la recherche ESG dans leurs processus de modélisation, de sélection des titres et de portefeuille.

Selon Aaron Bennett, les données et les processus ESG doivent présenter quatre caractéristiques : être significatifs ou pertinents pour les entreprises évaluées (et pour les clients avec lesquels vous travaillez) ; être cohérents, adaptables et systémiques – afin que les processus puissent ensuite être appliqués efficacement sur différents marchés et stratégies.

Son cabinet évalue 13 grands domaines ESG dans de nombreux types d’entreprises, de l’intensité de l’utilisation des ressources dans l’optique environnementale à la culture et à la gestion des risques dans les optiques de la gouvernance et du social, respectivement.

Son cabinet examine l’utilisation des ressources pour une entreprise énergétique et une chaîne de restauration rapide, par exemple, mais il étudie les problèmes sous-jacents de chacune d’entre elles. Pour un nom d’entreprise énergétique, il existe un risque direct de changement climatique et la manière dont elle utilise et élimine les ressources. Pour un nom de fast-food, la société se penche plutôt sur l’agriculture durable et la transparence de la chaîne d’approvisionnement.

Le cabinet examine les questions à court et à long terme en utilisant une « carte de pointage des pratiques commerciales », a noté Aaron Bennett. « Mais il ne s’agit pas d’obtenir un A. Il s’agit de s’assurer que les questions potentielles et matérielles [ESG] ont été discutées ».

En général, il a déclaré : « Vous voulez éviter l’aspect liste de contrôle, mais vous assurer que vous êtes suffisamment systématique pour que quelqu’un puisse venir et comprendre le cadre ».

Un autre conseil de Aaron Bennett est qu’il est essentiel d’examiner la manière dont les entreprises traitent la fiscalité.

Ce facteur « n’est pas souvent lié à E, S et G, mais il est vraiment très important » puisqu’il concerne le bilan, a-t-il dit. Aaron Bennett parle du bilan comme étant « un endroit où l’on peut vraiment voir les opportunités et les risques qui s’accumulent au fil du temps ».

Sean Cleary a convenu qu’une analyse ESG solide se résume à la qualité. « Ce n’est pas la quantité d’informations ou le nombre de rapports de durabilité qui importe, même si cela s’améliore et que c’est une bonne chose », a-t-il affirmé.

Un rapport de juin 2020 de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC) souligne également qu’il y a « un certain débat et une certaine confusion » sur les meilleures pratiques d’analyse ESG.

Citant des recherches externes de 2018 et 2019, l’IFIC a indiqué que plus d’investisseurs semblent utiliser l’évaluation informelle des facteurs ESG plutôt que les approches « méthodiques ».

Le rapport indique que des inquiétudes subsistent quant à la cohérence, la transparence, la pertinence et la qualité des données de l’IR, bien qu’il souligne également le travail effectué par la SASB, la TCFD et les Nations Unies comme étant des moteurs positifs.

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Investissement responsable : où en est-on ? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/investissement-responsable-ou-en-est-on/ Mon, 22 Jun 2020 12:00:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=67233 L’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC) fait le point dans son nouveau rapport.

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L’IFIC a récemment publié son Report on Responsible Investment, un rapport qui donne une vue d’ensemble de l’investissement responsable (IR) au Canada et à travers le monde, abordant entre autres les thèmes du rendement financier et de l’avenir de l’investissement responsable.

« L’IFIC s’efforce de comprendre les préférences et besoins changeants des investisseurs canadiens, a déclaré Paul Bourque, président et chef de la direction de l’IFIC. Alors que l’investissement responsable suscite un intérêt croissant, nous avons rédigé ce rapport afin de sensibiliser les investisseurs et de plaider en faveur d’une meilleure transparence dans les différentes approches du secteur. »

Des facteurs de croissance

Évidemment, le rapport commence par noter l’essor incroyable de l’IR auprès des investisseurs traditionnels. Cette croissance serait ainsi due à trois motivations principales, à savoir :

  1. La performance financière
  2. La demande des clients
  3. Les résultats positifs pour la société

Si la performance financière de ce type d’investissement a longtemps été discutée, aujourd’hui la plupart des gestionnaires en investissement et des chercheurs reconnaissent que les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont pertinents pour les entreprises.

Les investisseurs estiment de plus en plus que les entreprises qui ne prennent pas en compte ces facteurs s’exposent à des risques physiques, réglementaires, concurrentiels, de litiges et de réputation pour n’en citer que quelques-uns, ce qui pourrait avoir un effet sur la valeur du marché.

Désormais, la surperformance financière à long terme est souvent citée par les gestionnaires d’investissement comme l’un des principaux facteurs de motivation pour adopter l’IR.

Le deuxième facteur d’adoption de ce type de fonds est la demande des clients. Ces derniers s’informent de plus en plus sur l’IR, sont conscients que les facteurs ESG sont pertinents pour la performance future d’une entreprise et veulent que leurs investissements aient des effets positifs au-delà des retours sur investissement.

Les clients veulent également faire pression sur les décideurs en matière d’investissement pour qu’ils adoptent les approches de l’IR comme une attente de meilleures pratiques et exigent une plus grande transparence sur la manière dont leur argent est investi et sur l’endroit où il l’est.

L’évolution démographique renforce encore ce facteur, car une plus grande partie des richesses est maintenant entre les mains des femmes et des jeunes investisseurs qui sont plus susceptibles de considérer l’intégration des facteurs ESG comme une composante essentielle de leurs propres investissements.

Finalement, le troisième facteur est également le fondement du mouvement de l’IR. L’idée que les individus peuvent contribuer à un meilleur avenir en fournissant des capitaux aux entreprises ayant de bonnes performances ESG ou en améliorant les performances par l’engagement est toujours d’actualité pour de nombreux investisseurs.

Un marché en essor

L’IFIC rapporte qu’à la fin de 2019, il y avait un total de 12 milliards de dollars en fonds communs de placement et 654 millions de dollars en actifs de fonds négociés en Bourse (FNB) d’investissement responsable. Cela représente 0,7 % du total des actifs des fonds communs de placement et 0,3 % des actifs des FNB.

Malgré ce faible pourcentage, 16 entreprises proposent 69 fonds communs de placement en investissement responsable et dix entreprises proposent 23 FNB en investissement responsable. Ainsi, des éléments indiquent que l’on pourrait assister à une croissance de l’IR de détails.

Selon une enquête d’opinion menée par l’Association pour l’IR (AIR) en 2019, 72 % des répondants se disent intéressés par l’IR contre 60 % en 2018 et près des quatre cinquièmes (79 %) aimeraient que leur fournisseur de services financiers les informe sur les possibilités offertes par l’IR.

Ces chiffres concernent les fonds investis par les particuliers qui sont présentés comme des fonds d’IR. Si l’on considère l’ensemble des actifs des particuliers et des institutions qui correspondent à une définition large de l’investissement responsable, les actifs d’IR au Canada s’élèvent à 2,1 billions de dollars, selon les chiffres de l’AIR. La grande majorité de ces actifs sont ainsi détenus et gérés par de grands investisseurs institutionnels, y compris de grands régimes de retraite publics.

Un autre indicateur de la croissance de l’IR est le nombre toujours plus grands de signataires des principes PRI (Principles for Responsible Investment). Lancés en 2016, ces principes comptaient alors 63 signataires avec 6000 milliards de dollars d’actifs sous gestion. À la fin de 2019, ils comptaient 2 372 signataires avec 86,3 billions de dollars d’actifs sous gestion.

Une notation complexe

Alors que les sociétés cotées en bourse sont tenues par les régulateurs de communiquer des données détaillées concernant, entre autres, les performances environnementales, la santé et la sécurité et la gouvernance, ces données ne répondent pas entièrement aux besoins des gestionnaires d’investissement qui intègrent des données ESG dans leurs processus d’investissement.

Les principales sources de données ESG sont les autodéclarations des entreprises et les fournisseurs de données ESG, qui recueillent et analysent des données provenant de diverses sources pour produire des scores et des notations ESG pour les entreprises. Selon la Global Initiative for Sustainability Ratings, il existe plus de 125 fournisseurs de données ESG.

De nombreux investisseurs responsables utilisent les scores et les notations des fournisseurs de données tiers pour prendre des décisions d’investissement, tandis que les investisseurs plus avertis intègrent les données ESG de diverses sources dans leurs propres modèles d’évaluation.

Malgré la contribution de ces fournisseurs de données à l’avancement de l’IR, les investisseurs s’inquiètent toujours de ses limites. Ainsi certains rapports d’entreprise sont constitués de données personnalisées. Le caractère volontaire des rapports de durabilité des entreprises signifie que les mesures utilisées sont incohérentes, ce qui limite la comparabilité entre les entreprises. De plus, les données disponibles sont souvent incomplètes.

Le changement climatique et les objectifs de développement durable des Nations unies (adoptés en 2015) sont deux catalyseurs des améliorations futures en matière de reporting et d’analyse. Enfin, les plateformes de recherche et de reporting basées sur l’apprentissage machine et les données volumineuses (big data) gagnent déjà du terrain sur le marché et ont le potentiel d’accélérer les progrès déjà réalisés.

Des normes en évolution

Les normes d’IR, également appelées cadres, lignes directrices, principes ou conventions, sont de plus en plus nombreuses et importantes. On peut ainsi penser :

  • Principes pour l’investissement responsable (PRI) : les signataires doivent rendre compte chaque année du respect des six principes des PRI.
  • The Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) Responsible Business Conduct for Institutional Investors: les Principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) s’appliquent également aux investisseurs en relation avec leurs avoirs, ce qui signifie que les gestionnaires d’investissement sont responsables du comportement des entreprises dans leurs portefeuilles.
  • Financial Stability Board’s Task Force on ClimateRelated Financial Disclosures (TCFD): un cadre de divulgation des risques financiers liés au climat à utiliser par les entreprises pour fournir des informations aux investisseurs, prêteurs, assureurs et autres parties prenantes
  • UN Sustainable Development Goals (SDGs): un cadre mondial qui comprend sept objectifs conçus pour être un « plan directeur pour un avenir meilleur et plus durable pour tous ».

Parmi les certifications et label, on peut en noter trois importants :

  • Australia / New Zealand: RIAA Responsible Investment Certification
  • Europe: Luxflag ESG Label
  • France: AFNOR Label Investissement Socialement Responsable

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L’ESG dans ma pratique : une jeune conseillère convaincue https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/lesg-dans-ma-pratique-une-jeune-conseillere-convaincue/ Thu, 23 Apr 2020 12:00:26 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=65433 FI RELÈVE – Si Ann-Rebecca Savard n’est conseillère que depuis près de deux ans, elle a déjà réussi à faire sa place, notamment grâce à l’investissement responsable (IR).

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Si l’écologie a toujours fait partie de ses valeurs fondamentales, Ann-Rebecca Savard admet qu’elle s’est vraiment intéressée à l’IR à la suite d’une rencontre avec un client.

Cette rencontre décisive pour le reste de sa carrière a eu lieu alors qu’elle commençait à peine à pratiquer. Ce client était le fils d’un client de son père (Gino-Sébastian Savard) et qui s’y connaissait bien en placement. Alors qu’elle-même était stressée, « parce qu’à l’époque c’était toujours le cas dans les premières rencontres », il a commencé à poser des questions très pointues.

Si ces questions ont définitivement sortie Ann-Rebecca Savard de sa zone de confort, elle ne s’est pas démontée et a réussi à répondre et nourrir la discussion jusqu’à ce qu’il lui demande si elle était capable d’ajouter des fonds verts ou d’IR à son portefeuille.

« Ça faisait quelques mois que je sortais de l’université, je ne connaissais pas encore tous les produits qui existaient et en fait je ne m’y connaissais pas du tout en fonds ESG (environnement, social et gouvernance) », raconte-t-elle.

Honteuse de ne pas avoir réussi à lui en parler, elle s’est informée sur le sujet et ça a piqué son intérêt. « J’ai fait toutes les recherches et analyses par rapport à ça, ce qui fait que maintenant ça fait le fonds de mon expertise », rapporte la conseillère qui est maintenant membre de l’Association d’investissement responsable (AIR) et a suivi le cours de spécialiste en IR.

Maintenant, ses propres placements sont à 100 % dans des fonds ESG, verts ou thématiques et elle aborde toujours ce sujet avec ses clients.

« Juste voir le chemin qu’on est capable de parcourir en aussi peu de temps, c’est incroyable », commente-t-elle en riant.

Une façon peu banale d’aborder le sujet

« Quand je fais leur première rencontre en personne, je leur parle tout le temps un peu d’ESG. Souvent, c’est un moment d’engouement parce que les gens qui m’entourent me ressemblent et sont très intéressés par ces investissements », déclare Ann-Rebecca Savard.

La façon dont elle aborde le sujet ESG avec ses clients n’est pas banale, elle-même décrit son approche comme étant une « approche caméléon ». Elle leur pose ainsi des questions de base par rapport à leur voiture ou à leurs sentiments par rapport aux nouvelles lois sur le compost.

« Beaucoup se demandent pourquoi je leur pose ces questions », s’amuse la conseillère. Selon les réponses à ces questions, elle adapte ensuite la discussion. Ainsi, si la personne dit haïr le compost, elle n’aborde tout simplement pas le sujet, mais si au contraire elle dit avoir une voiture hybride et faire son propre compost, elle lui propose de mettre une partie de leurs placements dans des titres ESG ou verts.

Ses publications sur les médias sociaux lui offrent une autre façon de s’assurer de l’intérêt de ses clients pour l’IR tout en les éduquant. Si les personnes aiment ou commentent, elle les contacte pour savoir si cela les intéresse d’avoir des placements ESG.

Ann-Rebecca Savard met toutefois un point d’honneur à ne pas brusquer ses clients. Si elle sent que ceux-ci ne sont pas assez à l’aise avec ce type de placements, elle leur propose d’attendre leur prochaine rencontre pour se lancer ou tout simplement d’allouer une moins grande partie de leur portefeuille à l’ESG.

« Je leur propose des solutions alternatives, et je leur laisse me dire ce qu’ils veulent », commente-t-elle.

Du référencement gratuit

Ann-Rebecca Savard voit également dans l’IR une façon de faire du référencement gratuit.

« Beaucoup de gens m’appellent et me disent que tel ami leur a donné mon nom, car il leur a dit qu’avec moi ils avaient la possibilité d’investir dans des compagnies qui ont de bonnes valeurs », rapporte-t-elle.

Selon elle, ce type d’investissement est une façon pour le conseiller d’avoir une valeur ajoutée. Pour une jeune conseillère comme elle, elle estime que c’est également une manière d’augmenter sa crédibilité.

« Parfois les clients sont sceptiques face à une jeune conseillère qui a juste un an et demi d’expérience, raconte-t-elle. Mais quand je commence à leur parler de ce genre de produits, leur non verbal montre leur intérêt. Et je vois que leur confiance est là aussi. »

En montrant que ces valeurs sont importantes pour elle, elle prouve ainsi, selon elle, qu’elle est une bonne personne. Les gens peuvent donc avoir confiance en elle et cela lui permet aussi d’avoir un point commun avec les clients ce qui l’aide à solidifier leur relation.  « Quand tu parles de valeur de cœur, ça veut dire beaucoup sur le reste de tes valeurs », assure-t-elle.

Les types de produits

Si Ann-Rebecca Savard reconnaît que les fonds d’obligations d’ESG l’intéresseraient, elle déplore le fait qu’il n’y en ait pas davantage. Les obligations vertes sont ainsi très rares et lorsqu’il y en a une de lancée, toutes les compagnies d’investissement se jettent dessus, augmentant ainsi son prix.

Elle-même privilégie donc la gestion active. La pandémie actuelle semble valider son choix; « c’est vraiment dans les situations comme ça qu’on voit que l’allocation d’actifs d’un bon gestionnaire de portefeuille va faire toute la différence », affirme-t-elle.

Elle choisit également des fonds qui font de l’IR par facteurs d’exclusion. « Pour moi, c’est la meilleure façon. C’est comme éviter d’acheter d’une certaine compagnie parce qu’on ne veut pas les encourager », ajoute-t-elle.

Une véritable façon de penser

Ann-Rebecca Savard est convaincue que l’avenir des rendements est dans l’IR et les facteurs ESG. Elle est sûre qu’un jour, l’urgence environnementale fera en sorte que les compagnies n’auront plus le choix d’être responsables.

« Un peu comme le coronavirus, certaines entreprises se disent depuis une dizaine d’années qu’elles vont augmenter leurs technologies en télétravail et opérer sans papier, mais elles ne le font pas parce qu’elles n’ont pas l’obligation de le faire. Mais quand une crise arrive, l’urgence est là et ça les force à prendre des actions concrètes très rapidement », dit-elle.

Selon elle, à un moment donné, ces critères-là vont tellement aller de soi que l’acronyme ESG ne voudra plus rien dire. Pour le moment, elle estime que c’est son rôle d’expliquer à ses clients ce qu’est l’IR pour les pousser à se lancer là-dedans.

« En tant que conseillère en investissement la seule chose sur laquelle j’ai du contrôle pour aider le plus possible c’est dans mes recommandations avec mes clients. Actuellement, tous mes clients sont bercés entre plusieurs produits d’IR. Je me dis qu’il y a un peu d’argent qui vient de mes clients dans plusieurs causes », conclut-elle.

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