BRICS – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 21 Nov 2023 14:05:17 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png BRICS – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 La grande transition bancaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-grande-transition-bancaire/ Wed, 22 Nov 2023 11:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97346 Le capital quitte les banques traditionnelles vers des joueurs parallèles.

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Pour les banques de la planète, les 18 derniers mois ont été les meilleurs depuis la crise financière de 2007. Cependant, selon une étude de McKinsey, cela ne peut cacher des changements de fond qui voient les banques perdre de façon spectaculaire leur importance relative.

Le salut des banques a passé par la hausse de 500 points de base des taux d’intérêt depuis le deuxième trimestre de 2022. Alors que le rendement sur équité était en moyenne de 9% depuis 2010, il est passé à 12% en 2022, et devrait se hisser à 13% en 2023, prévoit McKinsey. Du coup, les profits du secteur ont explosé de 280 milliards de dollars américains (G$US) en 2022, à 1,4 billions $US.

Les chiffres mondiaux montrent qu’en servant d’intermédiaires à 402 billions $US de fonds, les firmes financières de tous les horizons produisent des revenus totaux de 7 billions $US. Excluant la Chine, ces actifs s’élèvent à 326 billions $US. Alors que le PIB mondial croissait annuellement de 3%, les revenus d’intermédiation le faisaient au rythme de 6%.

Or, excluant la Chine où la présence des banques est encore prépondérante, les fonds détenus par les banques ont connu un exode majeur. Ainsi, de 2015 à 2022, les actifs financiers détenus dans les bilans des banques sont passés de 89 à 120 billions $US, soit une hausse annuelle moyenne de 4%. Les actifs détenus hors des bilans des banques ont affiché une hausse annuelle moyenne de 7%, passant de 125 à 206 billions $US.

Trois quarts des actifs hors banques

Résultat : 73% des actifs financiers se retrouvent maintenant hors du bilan des banques, dans des institutions autres, constate McKinsey. C’est un scénario qui se déploie maintenant depuis quelques années. Alors que les clients recherchent des rendements plus élevés, un financement en capital plus faible ou une meilleure adéquation des durées, les actifs financiers ont augmenté et ont migré hors du bilan des banques – c’est-à-dire hors des dépôts d’entreprises et de particuliers, hors des obligations bancaires et d’autres éléments de passif et d’actions. Ils sont allés vers des non-banques, des véhicules hors-bilan tels que des fonds de pension, des actifs numériques, du capital privé, des investissements alternatifs.

Cet exode est surtout visible dans l’abandon des comptes de dépôt bancaire au profit des fonds de marché monétaire. Une grande partie est facilitée et accélérée par les changements technologiques. Et l’exode est inégal. Aux États-Unis, plus de 75% de la hausse des actifs se retrouve désormais hors banque, en Europe, c’est 55%. En Chine, par contre, c’est seulement 30%, en Amérique latine, 40%. Le capital privé est un des grands gagnants de l’exode, sa croissance annuelle moyenne de 19%, ayant vu ses actifs sous gestion passer d’environ 2,3 billions $US en 2015 à 8 billions $US en 2022.

Un ratio cours/valeur comptable déprimé

Dans son ensemble, le secteur bancaire souffre d’un important stigmate que révèle un ratio cours/valeur comptable de 0,8. « Les institutions financières dans leur ensemble continuent de se négocier en dessous de leur valeur comptable, écrit McKinsey, ce qui suggère que les acteurs du marché pensent qu’elles continueront collectivement à avoir un rendement sur capital inférieur au coût du capital, comme c’est actuellement le cas pour plus de la moitié des institutions bancaires. »

Parmi les 14 plus importants secteurs industriels, les banques se languissent au bas du classement. Au sommet, les géants technologiques dominent avec un ratio cours/valeur comptable de 9,2, suivi des technologies de l’information, à 4,5, des soins de santé, à 3,9 et des produits de consommation de base, à 3,6. Au 6e rang viennent les « autres » institutions financières, avec un ratio de 2,4. Tout en bas, viennent les banques traditionnelles avec leur ratio de 0,8.

Entre les « autres » institutions financières et les banques traditionnelles, on retrouve d’importants écarts. Par exemple, les spécialistes de paiement affichent un ratio cours/valeur comptable de 8,7, très proche de celui des géants technologiques, et les fournisseurs de plateformes (parquets électroniques, gardiens de titres, etc.), un ratio de 3,0, et les gestionnaires d’actifs, de 1,9.

En parallèle à ces développements, la géographie bancaire se déplace. Alors qu’on pensait à un moment que ce déplacement se faisait vers les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), il se concentre plutôt dans la zone que McKinsey appelle le croissant de l’Océan Indien, qui s’étend de Singapour à l’Afrique de l’Est en passant par l’Inde et Dubaï. C’est là qu’on trouve plus de 50% des banques qui présentent la plus forte croissance annuelle.

« Les secteurs bancaires d’Asie, d’Amérique latine, du Moyen-Orient et d’Afrique augmentent globalement leurs revenus plus rapidement que ceux des marchés développés, et cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, constate McKinsey. En 2022-23, par exemple, le Moyen-Orient et l’Afrique ont vu leurs revenus augmenter de 11 %, soit presque le double de la croissance annuelle moyenne des revenus bancaires de la région de 2016 à 2022. »

Un simple répit

Les résultats encourageants des 18 derniers mois ne se poursuivront probablement pas, juge McKinsey. « Notre analyse suggère que la contraction à long terme de la marge bénéficiaire et du rendement sur capital pourrait reprendre, sujet à la perspective à long terme sur les taux d’intérêt. Les gains nets en intérêt pourraient être courts vécus et les marges d’intérêt pourraient baisser si, et quand, les hausses de taux vont ralentir et, ultimement, se renverser. » De plus, de nouvelles exigences en réserves de capital issues des Accords de Bâle III pourraient substantiellement affecter les banques.

Dans ce mouvement planétaire de l’argent hors des banques, McKinsey invite les banques à établir cinq priorités, la première étant de mieux saisir les gains potentiels de productivité qu’offrent les nouvelles technologies, au premier chef l’intelligence artificielle. Par contre, il y a un aspect crucial que son étude néglige : tout cet argent qui échappe au secteur bancaire quitte également un environnement règlementaire mieux rodé. Plusieurs des avenues qu’empruntent les actifs en exode ne sont pas aussi bien balisées. On en a vu certains effets dans la crise de 2007-08.

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Les BRICS élargissent leurs rangs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-brics-elargissent-leurs-rangs/ Thu, 31 Aug 2023 12:03:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95947 PLANÈTE FINANCE - Six nouveaux membres feront leur entrée au 1er janvier 2024.

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Réunis à Johannesburg du 22 au 24 août, les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont convenu d’inviter six nouveaux pays à se joindre à leur groupe pour le début de l’année prochaine, soit l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Le bloc, qui passe de cinq à onze pays, représentera ainsi 41,3 % de la population de la planète et 25,77 % du produit intérieur brut mondial. Au total, 3,27 milliards de personnes vivent dans ces 5 états.

Cette annonce a été faite jeudi lors du 15e Sommet du groupe des BRICS, en présence du président chinois Xi Jinping, de ses homologues sud-africain et brésilien, Cyril Ramaphosa et Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, ainsi que du premier ministre indien Narendra Modi. Le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour ses actions en Ukraine, participait de façon virtuelle.

Moment historique selon la Chine

« L’expansion des BRICS est un moment historique qui constitue un nouveau point de départ pour la coopération entre ses pays membres », a salué le président Xi Jinping, prédisant un « avenir radieux pour les BRICS ».

Cyril Ramaphosa a parlé quant à lui d’un « nouveau chapitre dans leurs efforts qui visent à créer un monde juste, inclusif et prospère ». Le président du Brésil a souligné la pertinence d’un nouvel ordre économique mondial, tandis que le président de l’Inde a estimé que « l’expansion du groupe renforcera la croyance de nombreux pays dans le fait qu’un ordre mondial multipolaire est possible ».

L’expansion du bloc est une victoire pour le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine, qui avaient fait pression pour renforcer le bloc face à la concurrence géopolitique et économique croissante avec l’Occident, a estimé le Wall Street Journal.

Cependant, les pays membres ont dû négocier ferme jusqu’à mercredi soir pour trouver une position commune, notamment sur la question des critères d’admission, a rapporté Le Monde, expliquant la longueur des pourparlers par « les difficultés du groupe à contourner les lignes de fractures qui le traversent ».

Banque en difficulté

Plus de 40 pays ont manifesté leur désir de rejoindre les BRICS et 22 ont officiellement demandé à être admis au sein de ce groupe qui vise notamment à réduire l’écart économique entre le Nord et le Sud, à lutter contre les changements climatiques et à développer la gouvernance numérique, selon le président Ramaphosa.

Parmi les réalisations des BRICS figure la Nouvelle Banque de développement (NDB), lancée en 2015, dont le siège se trouve à Shanghai. L’institution a à ce jour approuvé 98 projets d’une valeur totale de 33,2 milliards de dollars (G$) et environ 40 % de ses projets sont consacrés à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de leurs effets, selon la chaîne d’information publique chinoise CGTN.

La NDB, qui avait l’ambition à sa création de constituer une « réserve d’arrangement de devises » de l’ordre de 100 G$ dans le but d’aider les pays membres à contrer les chocs financiers futur, connaît actuellement des difficultés en raison des sanctions à l’encontre de son actionnaire fondateur, la Russie, qui détient 20 % des fonds. Elle peine à se financer depuis le début de la guerre en Ukraine, selon le Wall Street Journal. Ces difficultés lui ont notamment valu une dégradation de crédit de la part de Fitch Ratings en juillet dernier.

Économie numérique

Le groupe a également mis sur pied un cadre de partenariat portant sur l’économie numérique, baptisé « BRICS Digital Economy Partnership Framework », qui vise à renforcer les complémentarités des membres dans le domaine de l’économie numérique.

L’entrée de six nouveaux membres constitue le premier élargissement du bloc en 13 ans, a mentionné Reuters, rappelant qu’à l’origine, l’acronyme BRICS a été inventé par l’économiste en chef de Goldman Sachs, Jim O’Neill, en 2001. Le groupe a été fondé en tant que club informel de quatre nations en 2009 et a ajouté l’Afrique du Sud un an plus tard, lors de sa seule expansion précédente.

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