carbone – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 24 Mar 2025 11:19:07 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png carbone – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Le Québec et l’hydrogène https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-quebec-et-lhydrogene/ Mon, 24 Mar 2025 11:19:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105750 OPINION — Bâtir un leadership pour répondre aux défis climatiques et accompagner la transition énergétique mondiale.

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Dans un monde où la lutte contre le réchauffement climatique s’impose comme une priorité qui fait consensus, le Québec se trouve à l’aube d’une transformation énergétique majeure. Doté d’une hydroélectricité abondante et renouvelable, le Québec dispose de ressources stratégiques qui pourraient faire d’elle un acteur clé dans le développement de l’hydrogène vert, une énergie perçue comme essentielle pour décarboner des secteurs industriels et énergétiques encore largement dépendants des combustibles fossiles. Cette ambition, bien que porteuse d’espoir, repose sur des défis complexes : mobiliser les investissements nécessaires, structurer une filière compétitive et s’imposer sur un marché mondial en pleine effervescence.

Si l’hydrogène vert n’est pas une technologie nouvelle, il connaît aujourd’hui un regain d’intérêt sans précédent. Ce gaz, souvent qualifié de « vecteur énergétique du futur », est désormais au cœur des stratégies de transition énergétique de nombreux pays. En Europe, en Asie ou encore en Australie, les gouvernements multiplient les plans d’investissement pour développer cette énergie propre, capable de répondre à des besoins variés : alimenter des industries lourdes, décarboner les transports longue distance ou encore stocker l’électricité excédentaire produite par des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Pour le Québec, il ne s’agit pas seulement de suivre cette tendance mondiale, mais de s’y inscrire en leader, en tirant parti de ses forces naturelles et technologiques.

Une occasion stratégique pour le Québec

Le Québec bénéficie d’un avantage unique dans la course mondiale à l’hydrogène vert : son hydroélectricité. Avec plus de 99 % de sa production énergétique issue de sources renouvelables, la province dispose d’une électricité propre et abordable, un atout essentiel pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Contrairement à l’hydrogène dit « gris », issu des hydrocarbures et responsable d’importantes émissions de dioxyde de carbone (CO2), ou à l’hydrogène « bleu », qui repose sur la capture et le stockage du carbone, l’hydrogène vert est produit sans émissions directes de GES. Il incarne ainsi une solution prometteuse pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.

Mais au-delà de ses atouts énergétiques, le Québec peut également compter sur une expertise industrielle solide. Elle possède déjà une base technologique et scientifique avancée dans des secteurs clés comme l’électrochimie, les matériaux avancés ou encore les systèmes de stockage d’énergie. Des entreprises québécoises se positionnent déjà sur des segments stratégiques liés à l’hydrogène ou à la valorisation des déchets en biocarburants. Cette dynamique pourrait être renforcée par des partenariats internationaux, à condition que le gouvernement québécois adopte une stratégie claire et ambitieuse pour structurer la filière.

L’hydrogène : une réponse aux défis climatiques mondiaux

La montée en puissance de l’hydrogène s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessite une réduction drastique des émissions mondiales de GES d’ici 2030. Or, certains secteurs économiques restent particulièrement difficiles à décarboner. L’industrie lourde (comme la sidérurgie ou la production de ciment), les transports par camions, maritimes et aériens ainsi que la production d’électricité à partir de centrales thermiques au gaz ou au charbon représentent encore une part importante des émissions mondiales.

Dans ce contexte, l’hydrogène apparaît comme une solution clé. En tant que vecteur énergétique, il peut être utilisé pour produire de la chaleur industrielle, alimenter des piles à combustible dans les véhicules lourds ou encore servir de matière première pour des procédés chimiques décarbonés. De plus, il offre une solution pratique pour stocker l’énergie excédentaire produite par les énergies renouvelables, permettant ainsi de pallier leur intermittence.

Cependant, pour que l’hydrogène tienne ses promesses climatiques, il doit être produit de manière durable. Aujourd’hui, environ 95 % de l’hydrogène mondial est encore issu du gaz naturel ou du charbon, des procédés qui génèrent d’importantes émissions de CO2. Le défi consiste donc à développer massivement la production d’hydrogène vert tout en réduisant ses coûts. C’est ici que le Québec peut jouer un rôle déterminant.

Les actions clés pour faire de l’hydrogène vert une réalité au Québec

Certes, les promesses de l’hydrogène vert sont nombreuses. Pour ce faire, sa mise en œuvre effective à grande échelle repose sur des actions stratégiques que les institutions québécoises et canadiennes doivent impérativement entreprendre. Ces actions, à la croisée de la recherche technologique, de l’aménagement des infrastructures et de la régulation économique, détermineront si le Québec veut réellement s’imposer comme un acteur mondial dans ce secteur émergent.

Premièrement, la production d’hydrogène vert par électrolyse nécessite une quantité importante d’électricité. Bien que le Québec bénéficie d’un avantage compétitif grâce à son électricité propre et abordable, produite en majorité par ses barrages hydroélectriques, le défi doit être relevé. Investir dans la recherche et le développement pour améliorer l’efficacité des électrolyseurs et réduire leurs coûts doit figurer parmi les priorités. Ces équipements, essentiels pour décomposer l’eau en hydrogène et oxygène, représentent aujourd’hui une part importante des dépenses liées à la production d’hydrogène vert. L’objectif est clair : rendre cette technologie économiquement viable, mais ajoutons que les derniers développements sur le plan technologique sont excessivement prometteurs.

Le transport et le stockage de l’hydrogène constituent un défi technique et logistique. En raison de sa faible densité énergétique volumique, ce gaz doit être comprimé sous haute pression ou liquéfié à des températures extrêmement basses pour être transporté sur de longues distances. Ces procédés nécessitent le développement d’une infrastructure adaptée : pipelines spécialisés, stations-service à hydrogène pour alimenter les véhicules lourds, ou encore installations de stockage sécurisées. Ces projets d’infrastructure sont essentiels pour structurer une filière compétitive. De nouveau, des développements intéressants ont lieu et il est nécessaire de poursuivre sur cette voie.

Heureusement, des signaux encourageants émanent des paliers gouvernementaux, exprimant leur volonté d’investir dans des projets structurants pour soutenir la transition énergétique. Il faudra garantir que ces investissements soient orientés vers des initiatives durables et innovantes, capables de positionner le Québec comme un leader, notamment dans la filière hydrogène.

Enfin, la filière québécoise de l’hydrogène vert doit trouver des débouchés solides à l’échelle locale et internationale. Cela implique non seulement de convaincre les industriels québécois d’adopter cette technologie, mais aussi de s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en hydrogène. Des partenariats avec des pays importateurs comme l’Allemagne ou le Japon pourraient jouer un rôle clé dans cette stratégie.

Une vision tournée vers l’avenir

Au-delà des considérations économiques et technologiques, le développement de l’hydrogène vert représente une occasion unique pour le Québec de réaffirmer son leadership en matière d’innovation durable. En investissant dans cette filière stratégique, la province pourrait non seulement contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique, mais aussi créer des milliers d’emplois dans des secteurs porteurs comme les technologies propres, les infrastructures énergétiques ou encore la fabrication industrielle.

Cependant, cette transition ne pourra se faire sans un dialogue inclusif pour ces projets énergétiques. Une transition énergétique réussie est avant tout une transition juste : elle doit tenir compte des impacts sociaux et environnementaux tout en veillant à ce que ses bénéfices soient partagés équitablement. Bref, une recherche juste d’un équilibre social, environnemental, mais aussi économique en prenant en compte ceux et celles qui assument les responsabilités à titre de promoteurs. Le développement économique demeure nécessaire pour ensuite en souhaiter un partage.

À terme, le succès du Québec dans la filière hydrogène dépendra de sa capacité à conjuguer ambition et pragmatisme. En misant sur ses atouts naturels et technologiques tout en relevant les défis économiques et logistiques qui se posent, la Québec peut assurément, par l’hydrogène vert, s’imposer comme un modèle mondial de transition énergétique durable, s’il le souhaite.

Conclusion : un pari audacieux, mais nécessaire

L’hydrogène vert ne représente pas seulement une occasion économique pour le Québec, bien qu’il en soit incontestablement un : il incarne une vision d’avenir où croissance économique et respect de l’environnement ne seraient plus opposés, mais complémentaires. L’hydrogène vert offre une opportunité unique : celle de diversifier son économie énergétique, tout en contribuant activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

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L’OICV cherche à soutenir les marchés du carbone https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/loicv-cherche-a-soutenir-les-marches-du-carbone/ Thu, 28 Nov 2024 12:14:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104180 Le régulateur publie des recommandations pour construire des marchés sûrs et solides.

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Afin de soutenir le développement des marchés du carbone, les régulateurs mondiaux des marchés de valeurs mobilières ont publié un rapport détaillant une série de recommandations pour le fonctionnement de ce type de systèmes d’échange.

L’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV) a publié son rapport final sur les marchés volontaires du carbone, c’est-à-dire le type de systèmes que les entreprises peuvent utiliser pour échanger des crédits de carbone afin d’atteindre leurs objectifs environnementaux et financiers.

Ce rapport présente une série de pratiques recommandées pour le fonctionnement de marchés sains et pour « faciliter l’échange ordonné et transparent de crédits carbone », explique le groupe.

Les recommandations portent sur les questions de structure du marché et sur des fonctions telles que la conservation, l’échange et le règlement. Elles détaillent également les principes visant à garantir des échanges équitables et ordonnés et à lutter contre les abus tels que la fraude, la manipulation des marchés, les délits d’initiés et les escroqueries à l’investissement.

« L’intégrité financière et des marchés est une composante essentielle du bon fonctionnement des marchés du carbone. Les recommandations d’aujourd’hui visent à être à la fois pratiques et efficaces pour favoriser la transparence, la confiance et l’intégrité sur les marchés volontaires du carbone », affirme Rodrigo Buenaventura, président du groupe de travail sur la finance durable de l’OICV et président de la Comisión Nacional del Mercado de Valores (Espagne), dans un communiqué de presse.

Les recommandations des régulateurs visent :

  • à promouvoir une plus grande transparence dans la création, l’échange et l’utilisation des crédits carbone,
  • à établir des normes de gouvernance et des pratiques de gestion des risques,
  • ainsi qu’à mettre en place des politiques pour traiter les conflits d’intérêts sur les marchés du carbone.

Elles préconisent également une surveillance renforcée pour détecter et prévenir la fraude et les abus, des pratiques pour soutenir la liquidité du marché, et un cadre réglementaire offrant certitude juridique et surveillance proportionnelle.

« L’établissement de l’intégrité financière et de la transparence au sein des marchés volontaires du carbone est crucial pour leur crédibilité et leur impact », souligne Verena Ross, coprésidente du groupe de travail de l’OICV sur les marchés du carbone et présidente de l’Autorité européenne des marchés financiers (European Securities and Markets Authority).

« Nos [recommandations] s’appuient sur l’expérience des régulateurs des marchés des valeurs mobilières dans le but de permettre aux acteurs du marché de s’engager en toute confiance dans ce secteur important à l’avenir », ajoute-t-elle.

Parallèlement au rapport des régulateurs, l’OICV et la Banque mondiale ont également annoncé un partenariat visant à aider les juridictions à établir et à exploiter des marchés du carbone, et ont publié une note d’orientation conjointe exposant des principes de haut niveau pour la promotion de l’intégrité financière sur les marchés du carbone.

« Notre partenariat avec la Banque mondiale aidera les juridictions du monde entier à mettre en place des marchés du carbone solides, transparents et efficaces », dit Jean-Paul Servais, président du conseil d’administration de l’OICV et président de l’Autorité belge des services et marchés financiers.

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Les FNB de crédits de carbone survivent à une année difficile https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-fnb-de-credits-de-carbone-survivent-a-une-annee-difficile/ Wed, 14 Dec 2022 11:14:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=90897 FOCUS FNB - La croissance des actifs a été lente, avec environ 20 M$ détenus dans trois fonds canadiens.

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Pour les producteurs et les utilisateurs de combustibles fossiles, les crédits de carbone émis par les organismes de réglementation sont essentiellement un permis de polluer. Pour trois fournisseurs canadiens de fonds négociés en Bourse (FNB), ils représentent une opportunité dans une nouvelle catégorie d’actifs alternatifs.

La thèse d’investissement de ces crédits – également appelés quotas – suppose que les gouvernements vont non seulement continuer à imposer des restrictions sur les émissions de carbone, mais que ces restrictions vont devenir plus strictes au fil du temps.

« Cela fera augmenter le prix du carbone, ce qui signifie que le prix de ces quotas augmentera à long terme », assure John Wilson, co-chef de la direction et associé directeur de Ninepoint Partners, basé à Toronto.

Le FNB de crédit carbone Ninepoint et le FNB Horizons crédits carbone ont tous deux été lancés en février. Le plus récent est le FNB indiciel de crédits carbone mondiaux TD, lancé en août. Le fournisseur à faible coût est de loin la TD, dont les frais de gestion de 0,65 % sont inférieurs de 10 points de base à ceux de ses deux rivaux.

La croissance des actifs a été lente, avec un total combiné d’un peu plus de 20 millions de dollars (M$) détenus dans les trois fonds. De ce total, environ la moitié est détenue dans la stratégie Ninepoint, qui est également disponible sous forme de fonds commun de placement. Horizons possède 7,3 M$ d’actifs, suivi de TD avec environ 3 M$.

Bien que leurs stratégies ne soient pas identiques, les trois fonds obtiennent leur exposition aux crédits de carbone par l’intermédiaire de contrats à terme : des obligations d’acheter des crédits à un prix prédéterminé à une date future. Une fois par an, les contrats à terme sur le carbone sont liquidés, avec un bénéfice ou une perte, et reconduits dans de nouveaux contrats d’un an.

Le marché le plus important et le plus liquide est celui des quotas de l’Union européenne (UE), sur lequel sont basés les FNB Horizons et TD. Le FNB TD cherche à suivre l’indice Solactive Global Carbon Credit Total Return CAD Hedged Index ; Horizons utilise un indice propriétaire axé sur l’Europe, maintenu et calculé par Solactive AG, basé à Francfort.

Ninepoint adopte une approche géographiquement diversifiée avec un portefeuille de contrats à terme également pondéré entre quatre bourses : les quotas de l’UE dominante, la Californie/Québec, l’est des États-Unis et le Royaume-Uni.

John Wilson estime que la valeur combinée des crédits négociés sur ces bourses avoisine les 1 000 G$ US, dont près de 90 % pour le système d’échange des quotas de l’UE. « Nous avons estimé que la surpondération des indices nord-américains par rapport à la pondération du marché offrait un plus grand potentiel de hausse pour le produit au fil du temps », rapporte-t-il.

Horizons et Gestion de Placements TD affirment tous deux qu’ils pourraient ajouter une exposition à d’autres bourses à l’avenir, au fur et à mesure que ces marchés se développent et s’échangent plus activement.

« La méthodologie [d’Horizons] comporte une règle qui exige un certain niveau de liquidité, affirme Mark Noble, vice-président directeur, stratégie des FNB, à Horizons ETF Management (Canada) de Toronto. À l’heure actuelle, les crédits européens sont les seuls qui répondent fondamentalement à ce critère de liquidité. »

Les trois émetteurs de FNB considèrent que leurs FNB présentent un risque élevé. Jusqu’à présent, la volatilité s’est surtout manifestée à la baisse. Peu après les deux lancements de février, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait chuter les prix des crédits de carbone, notamment ceux de la bourse européenne.

La préoccupation immédiate, selon John Wilson, serait une récession massive en Europe qui réduirait les émissions de combustibles fossiles et diminuerait la demande de crédits carbone. Il y avait également une fuite générale des actifs européens, y compris des crédits carbone, et la crainte que les pénuries d’énergie n’incitent les gouvernements à revenir sur leurs objectifs de réduction des émissions.

Début mars, le FNB de Ninepoint était en baisse de 17 % et celui de Horizons, uniquement européen, avait perdu un tiers de sa valeur initiale. « Bien que la détention de crédits carbone présente certains avantages en termes de diversification, elle est très volatile », constate Mark Noble.

Début décembre, Horizons avait récupéré la quasi-totalité de ses pertes depuis sa création, et Ninepoint et le nouveau FNB TD étaient tous deux en territoire positif.

« Nous n’avons pas fondé notre thèse d’investissement sur un horizon à court terme », déclare John Wilson.

Même avec une récession, ajoute-t-il, les coûts énergétiques resteront élevés, ce qui peut faire grimper le prix des quotas de carbone.

Selon Mark Noble, si le prix du gaz naturel – un élément clé du coût de l’électricité en Europe – reste élevé, il est probable qu’il y aura un certain passage au charbon. « Cela créera probablement une plus grande demande de crédits carbone, car le charbon a évidemment une charge de carbone beaucoup plus élevée. »

Bien que le prix des crédits carbone puisse servir à inciter les entreprises à réduire leurs émissions, les crédits ne sont pas considérés comme un investissement ESG.

« Leur utilisation permet la poursuite de la propagation des combustibles carbonés », explique Mark Noble. Or, pour les investisseurs qui s’inquiètent des émissions, précise-t-il, les crédits de carbone constituent un investissement plus acceptable que les producteurs d’énergie et les entreprises qui utilisent des combustibles fossiles.

« Vous obtenez une exposition corrélée à l’utilisation des produits de base et à l’utilisation des combustibles carbonés, mais vous investissez aussi directement dans quelque chose conçu pour réduire leur utilisation, résume-t-il. Cela en fait donc un outil de portefeuille très puissant, en particulier pour les conseillers en placement ou les conseillers qui tentent de donner une orientation un peu plus environnementale à leur portefeuille. »

Pour les investisseurs qui ne sont pas opposés aux combustibles fossiles, un fonds investissant dans l’énergie traditionnelle et un fonds de crédits carbone peuvent se compléter dans un portefeuille, suggère John Wilson. Sa société gère également le Fonds énergie Ninepoint, qui, début décembre, affichait un rendement de 56 % depuis le début de l’année.

« Sur le long terme, nous pensons que les crédits de carbone sont un très bon outil d’investissement, avance John Wilson. Vous pouvez donc avoir deux bons investissements qui, si vous le souhaitez, se compensent mutuellement du point de vue des émissions. »

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Priori-T Capital se prépare à appareiller https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/priori-t-capital-se-prepare-a-appareiller/ Thu, 18 Nov 2021 13:03:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=83699 Ex-vice-président exécutif de la Banque Nationale, Jean-François Babin s'apprête à lancer son propre cabinet de gestion de patrimoine du nom de Priori-T Capital. Il aura la particularité, selon ses termes, de « lutter contre les changements climatiques. »

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Vétéran de près de quinze ans d’expérience à la Banque Nationale, Jean-François Babin était jusqu’en janvier dernier vice-président exécutif et directeur général, co-responsable Revenu fixe, devises et matières premières.

Le site de Priori-T Capital a été mis en ligne en début novembre. Ayant pignon sur rue à Longueuil, le cabinet entend offrir « des solutions d’investissement alternatives pour lutter contre les changements climatiques ». Ces solutions seraient « non corrélées aux actifs traditionnels. »

Priori-T Capital dit vouloir créer « un écosystème qui offre aux investisseurs des placements privés misant sur le marché du carbone et [qui] offre aux entrepreneurs un accès à des capitaux pour bâtir une économie plus verte. »

Ce cabinet a des liens étroits avec Fondaction, le fonds de travailleurs de la CSN. Il mettra en marché le Fonds de lutte aux changements climatiques, en partenariat avec Fondaction. Il déploiera également deux fonds de financement de projets liés au marché du carbone, les fonds Inlandsis I et II.

Le chef des affaires juridiques de Priori-T Capital, Benjamin Somers, était jusqu’en janvier dernier, directeur de la conformité et des affaire juridiques chez Hexavest.

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Les produits de base et l’IR, une relation interdépendante https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-produits-de-base-et-lir-une-relation-interdependante/ Thu, 07 Nov 2019 14:17:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=62243 À terme, les objectifs de diminution d’émissions carboniques pourraient avoir un impact sur le prix des produits de base.

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L’environnement économique est en plein bouleversement. Le ralentissement de l’économie mondiale découlant d’une déglobalisation et d’une baisse de la demande, à l’instar des actions portant sur les changements climatiques, ont un impact important sur les commodités. Benoit Gervais, vice-président principal, gestionnaire de portefeuille et chef de l’équipe des ressources de Mackenzie donne son analyse de la situation actuelle et ses prévisions futures.

« Aujourd’hui les actions sur les changements climatiques sont en train de forcer la mise en place, dans le secteur des commodités, d’une forme de prix pour les émissions carbone et ce n’est qu’un début. À mon avis, un prix sera déterminé non seulement pour ces émissions, mais aussi pour toutes les facilités, jusqu’à l’utilisation de l’eau et de la main-d’œuvre à bas prix, qui ne seront justement plus à bas prix », estime-t-il.

Les profits des entreprises atteignent présentement des sommets, mais les inégalités sont plus importantes que jamais, constate-t-il. L’écart salarial entre les patrons et les employés est immense. La société tente donc de se réajuster et la demande et retraite en quelque sorte à ce que l’on observait dans les années 80-90 lorsque la globalisation était moins haute, analyse Benoit Gervais.

« Le marché est en période de découverte pour savoir comment la déglobalisation pourrait avoir un impact sur la demande et les ressources naturelles. En même temps, on parle sans cesse du réchauffement climatique qui mène à la suppression de toutes les industries qui produisent beaucoup de carbone », note-t-il.

Une discussion sur les risques

Benoit Gervais et son équipe affirment que le moment est venu pour avoir une discussion sur les risques avec les clients. Il serait temps de juger des probabilités que certaines entreprises qui distribuent actuellement de bons dividendes, mais dont l’empreinte carbone est importante, comme Shell, perdent beaucoup de valeur.

Certains estiment que des taxes carbone devraient être votées ou qu’il faudrait instituer un système de permis à 150-200 $ la tonne. L’adoption de telles propositions changerait considérablement le paysage économique car certaines compagnies seraient grandement avantagées, comme celles d’énergie solaire ou de voitures électriques, alors que d’autres seront grandement défavorisées.

« Oui, il va y avoir des coûts additionnels assumés par Shell à cause des changements climatiques. La question c’est combien », commente Benoit Gervais.

Une discussion pas assez éduquée

Le gestionnaire de portefeuille estime toutefois que les discussions sur l’environnement ne sont pas encore très éduquées. Il base ainsi son jugement sur le fait que certaines compagnies ne sont pas assez valorisées, alors qu’elles proposent des alternatives au pétrole moins nocives pour l’environnement.

Ainsi, les compagnies de gaz naturels sont traitées comme des compagnies pétrolières et seraient surtaxées, de l’avis de Benoit Gervais. Pourtant elles permettraient de remplacer les centrales thermiques au charbon dans la production d’électricité.

« En ce moment, ceux qui perdent leur emploi, ce n’est pas les producteurs de pétrole, mais les producteurs de gaz naturel et pourtant c’est un agent central dans la transition vers une décarbonisation de la société », souligne-t-il.

D’autres commodités sont mises de côté alors qu’elles permettraient de diminuer les émissions carboniques. « Je pense par exemple aux fibres renouvelables comme le bois d’œuvre qui est pratique dans la construction. Les gens ont tendance à penser aux compagnies de bois d’œuvre au Canada comme des compagnies qui coupent des arbres. Ils estiment donc qu’ils travaillent contre nos objectifs à long terme pour l’environnement, mais c’est faux », affirme le gestionnaire de portefeuille.

Selon lui, si on utilise du bois à la place du ciment, les sociétés devront en planter davantage et sachant que les jeunes arbres absorbent davantage de CO2 que les vieux, il pense que ce matériau pourrait représenter une solution intéressante.

« Pourtant ce sont des commodités qui s’échangent au rabais. Si on veut atteindre nos objectifs, on devrait payer plus pour une maison construite en bois, plutôt qu’en ciment. Ça pousserait à avoir de plus grandes forêts », insiste-t-il.

Les règlements environnementaux

Comme expliqué précédemment, les gouvernements pensent à instaurer un système de permis d’émission de carbone ou de nouvelles taxes. Cependant, de telles solutions pourraient apporter d’autres problèmes, affirme Benoit Gervais. Si tous les pays n’imposent pas une taxe ou des permis identiques, certaines industries vont être défavorisées. Le gestionnaire de portefeuille pense que la solution consisterait à instaurer alors des taxes sur l’importation.

« Les taxes ne sont pas populaires, mais si on attend que l’Inde ou la Chine mettent une taxe sur les émissions de carbone, on va être éternellement désavantagé », commente-t-il.

En imposant de nouveaux frais pour les émissions de carbone sans mettre en place une taxe sur l’importation, le risque serait une perte d’emplois au bénéfice de ces pays. « On aura la même quantité de carbone, mais plus d’emplois, assure Benoit Gervais, à moins d’imposer un tarif sur les entrées de ces biens et services-là. »

Une solution plus simple serait d’utiliser d’autres technologies qui sont à même coût, mais qui ont une empreinte environnementale plus faible.

Opportunités à long terme

L’esprit environnementaliste aura un impact considérable sur la croissance et l’utilisation de certaines commodités à long terme. De nos jours, la consommation d’énergie atteint un sommet record, note Benoit Gervais, et les consommateurs ne sont pas prêts à renoncer à leur mode de vie. Ils vont donc se tourner vers des solutions économiques qui diminuent leur empreinte environnementale.

Dans l’étude de Mackenzie, « L’ère de l’efficacité des ressources », à laquelle Benoit Gervais a participé, les auteurs estiment que les niveaux de vie continueront de grimper, mais qu’au lieu d’accepter la hausse des émissions carboniques découlant de l’intensité d’utilisation des ressources, les gens chercheront des solutions alternatives notamment à travers les sources d’énergies renouvelables.

Selon eux, cette demande accrue aura un impact sur les prix des produits de base qui pourraient varier considérablement, offrant des occasions de placements aux investisseurs dans les ressources naturelles.

« À notre avis, certains produits de base se négocieront à escompte et deviendront une solution « moins propre » mais meilleur marché pour ceux et celles qui ne peuvent pas se permettre la version « plus propre » et plus durable. D’autres marchandises bénéficieront d’une majoration et seront à la portée de ceux qui ont les moyens et le désir de s’assurer un niveau de vie plus durable, mais plus coûteux », peut-on lire dans le rapport.

Les experts de Mackenzie ciblaient ainsi quatre produits dont la demande pourrait grandement croître dans les années à venir :

  • le gaz naturel, pour remplacer le charbon
  • le bois d’œuvre, à la place du ciment
  • le cuivre, à la place de l’acier
  • et le carton, plutôt que le plastique

Si ces prédictions ne se sont pas encore réalisées, pour les raisons expliquées plus tôt, elles pourraient encore être véridiques sur le long terme.

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