Chine – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 20 Dec 2024 14:44:46 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Chine – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les bases du marché des actions en Chine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-bases-du-marche-des-actions-en-chine/ Wed, 11 Dec 2024 11:17:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104599 ZONE EXPERTS — Des FNB canadiens permettent d’y accéder.

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Il n’est pas simple de s’exposer aux actions de sociétés chinoises, lesquelles forment collectivement le deuxième marché boursier en importance, après celui des États-Unis.

Différents outils de placements permettent aux épargnants canadiens de le faire, dont des fonds négociés en Bourse (FNB), à condition de comprendre les subtilités de ce marché. Examinons-les.

La population de la Chine est estimée à plus de 1,4 milliard de personnes en 2024. La République Populaire de Chine est le deuxième pays le plus peuplé au monde — après l’Inde — et représente au-dessus de 17 % de la population mondiale.

La Chine est également le troisième pays le plus vaste au monde (après la Russie et le Canada).

Perçue comme un pays émergent depuis des décennies maintenant, l’économie s’y est fortement développée pour être la deuxième économie mondiale en matière de produit intérieur brut (PIB) nominal (non ajusté pour la taille de la population). Le PIB par habitant (légèrement en dessous de 13 000 $/an) place en revanche la Chine au 70e rang mondial et confirme son statut de marché émergent.

En comparaison, le Canada se place en 18e position avec presque 54 000 $/an ; en d’autres termes, la richesse moyenne produite par habitant du Canada est quatre fois supérieure à celle produite par un habitant de la Chine.

La Chine est également le deuxième plus gros marché financier au monde, derrière les États-Unis.

Le marché financier y est composé de quatre bourses (en incluant la bourse de Hong Kong) : Shanghai (SSE), Shenzhen (SZSE), Hong Kong (HKEX), Beijing (BSE) pour une capitalisation boursière totale d’environ 17 billions de dollars (17 000 milliards $) et près de 8000 compagnies publiques.

Le marché boursier chinois est divisé et parfois complexe. Voici un résumé des différentes places boursières :

  • La Bourse de Shanghai a été établie en 1990 et est composée principalement de grandes capitalisations boursières et compagnies détenues par le gouvernement.
  • La Bourse de Shenzhen a également été inaugurée en 1990. Elle est connue pour son accent sur les plus petites sociétés privées. Elle permet d’avoir un accès à certains titres de sociétés chinoises du secteur de la technologie.
  • La Bourse de Hong Kong a été établie en 1891 et sert de relais entre les marchés financiers mondiaux et ceux de Chine continentale (Mainland China).
  • La Bourse de Beijing a été établie en 2021 et reste beaucoup plus petite aussi bien en nombre de titres cotés qu’en capitalisation boursière.

En plus de cette diversité de place boursière, on compte également différentes catégories d’actions.

Il y a également lieu de faire une distinction entre les différentes catégories d’actions cotées :

  • Actions de catégorie A : actions de sociétés domestiques libellées en Yuan (CNY) listées sur les Bourses domestiques de Shanghai et Shenzhen et dont l’accès aux investisseurs internationaux est restreint.
  • Actions de catégorie B : actions de sociétés domestiques libellées en dollars américains (USD) à Shanghai et en dollar de Hong Kong (HKD) à la Bourse de Shenzhen, établies pour faciliter l’accès à l’investissement dans les compagnies domestiques pour les investisseurs étrangers.
  • Actions de catégorie H : actions de sociétés domestiques libellées en HKD à la Bourse de Hong Kong, et accessibles sans restriction pour les investisseurs domestiques et étrangers.

Un rapport récent de Valeurs mobilières TD mettait en lumière que « beaucoup de grosses sociétés sont listées en même temps à Shanghai/Shenzhen et Hong Kong respectivement en actions de catégorie A et H. (…) À noter que la performance des actions de catégorie A et H de la même société peut diverger étant donné les options limitées d’arbitrage existant » et permettant l’efficience des marchés.

Seule la Bourse de Hong Kong est ouverte sans restriction aux investisseurs internationaux, alors que les Bourses de Shanghai et Shenzhen offrent un accès très limité à travers des programmes spécifiques, mais sont plutôt destinées aux investisseurs domestiques. Les transactions s’y passent d’ailleurs en devise locale (CNY) alors qu’elles s’effectuent en Dollar de Hong Kong (HKD) sur la bourse éponyme.

Opportunités du géant chinois

Avec cette multitude de manières d’avoir accès à ce marché, on peut se demander quelles occasions recèlent ce gigantesque marché pour les investisseurs canadiens.

Pour les investisseurs canadiens souhaitant obtenir une exposition aux marchés boursiers en Chine, un produit géré, comme un fonds commun de placement ou un FNB semble être la solution indiquée.

Une récente note de la TD recensait quatre options en FNB au Canada :

Premièrement, le XCH réplique le FTSE China 50 Index, composé des 50 plus importantes actions chinoises cotées à la bourse de Hong Kong.

À noter que XCH obtient l’exposition en n’investissant pas directement dans les actions de catégorie H, mais en achetant le FNB américain FXI. Tel que détaillé dans un article précédent, un FNB canadien achetant un FNB américain qui lui-même achète des titres internationaux peut être soumis à deux niveaux de retenue d’impôt étranger et s’avérer être une solution fiscalement désavantageuse du point de vue d’un investisseur canadien, car cela peut nuire aux rendements après impôt.

Le fonds ZCH réplique le MSCI China ESG Leaders Index et offre une exposition aux sociétés chinoises ayant un score ‘MSCI ESG’ plus élevé que leurs pairs. ZCH offre une exposition à environ 150 titres sous-jacents, mais dont 50 % de la pondération est concentrée dans les 4 titres les plus importants. ZCH est le seul à intégrer une composante ESG.

CHNA/B réplique le S&P 500 China Index, composé des 500 plus grosses sociétés, les plus liquides approximant la composition sectorielle du marché des actions chinoises dans son ensemble, incluant toutes les catégories d’actions.

Le Mackenzie China A-Shares CSI 300 Index ETF (QCH) est le seul FNB canadien qui investit dans des actions chinoises de catégorie A par l’intermédiaire d’un FNB coté à Hong Kong, le ChinaAMC CSI 300 Index ETF (3188 HK). Le CSI 300 est souvent présenté comme l’équivalent du S&P500 en Chine, un indice pondéré en fonction de la capitalisation boursière reflétant la performance des 300 plus gros titres domestiques en catégorie A listés sur les bourses de Shanghai et Shenzhen et dont l’accès est généralement restreint aux ressortissants locaux et très restreint pour les investisseurs étrangers. Dans ce cas, l’enjeu de la double retenue d’impôt sur les FNB étrangers ne s’applique pas.

Malgré les récentes tensions commerciales et sanctions imposées sur la détention de compagnies pour les ressortissants américains, les investisseurs canadiens ne sont pas assujettis aux mêmes restrictions. Les épargnants canadiens peuvent alors exprimer leur vision constructive sur le développement de différents secteurs de l’économie chinoise et le marché des actions par l’intermédiaire des outils de placements énumérés ci-dessus.

Clause de non-responsabilité : Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

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Construction de portefeuille, comment s’enligner pour la prochaine année ?  https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/construction-de-portefeuille-comment-senligner-pour-la-prochaine-annee/ Wed, 30 Oct 2024 11:15:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103736 L’importance de faire fi du bruit ambiant.

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« Je crois que le portefeuille 60/40 est toujours pertinent, avec une politique monétaire marquée par des baisses de taux d’intérêt, et que la diversification demeure très importante, spécialement dans un environnement où les attentes de rendement demeurent plus faibles – compte tenu des bonnes séquences que nous avons connu ces dernières années (on ne peut pas toujours faire du 30%) », réagissait Frederick, Demers, gestionnaire de portefeuille et stratège en investissement chez BMO, qui était l’un des deux experts invités au Webinaire organisé par CFA Montréal, le 2 octobre dernier, sur la construction de portefeuille.

« La diversification c’est au fond la répartition des risques. L’objectif c’est d’avoir une diversification qui vient réduire les risques au moment où le portefeuille en a besoin. Au-delà du portefeuille 60/40, cela passe par différentes classes d’actifs, qui vont être réellement diversifiantes », a renchéri Francis Thivierge, gestionnaire principal de portefeuille, multi-classe d’actifs et gestion de devises à la CIBC.

Modéré par Georgi Pavlov, directeur adjoint à l’Association de bienfaisance et de retraite des policiers et policières de la Ville de Montréal, le panel d’experts a été appelé, entre autres, à parler de leurs approches et façons de faire, des enjeux qui touchent à la construction de portefeuille, à aborder de nombreux thèmes d’actualité en plus de répondre aux questions des participants.

Invité notamment à commenter à quel point le contexte macro-économique influençait l’évolution des marchés bousiers, Frederick Demers, de BMO gestion mondiale d’actifs, a rappelé que le bruit des marchés était souvent l’arbre qui cachait forêt. « Par contre, et on l’a vu en 2022, avoir une vue fondamentale vers où l’économie est appelée à se diriger ne nous aide pas autant qu’avoir une vue sur le narratif du marché. Je le dis souvent à la blague, le marché ne transige pas sur la réalité, mais sur la peur et la spéculation. » Le stratège a fait remarquer qu’en 2022 la majorité des observateurs avaient des vues très fortes sur l’économie américaine, qui a fait au-delà de 3% de croissance. « Cela n’a toutefois pas aidé sur le positionnement actions-obligations. Le narratif reste très important. Il faut rester à l’affût, ce qui n’est pas facile à naviguer. »

Gérer le bruit ambiant

Pour faire fi du bruit ambiant et mieux garder le cap sur ses objectifs financiers, Francis Thivierge est d’avis que tout commence par un processus d’investissement bien défini. « On a au préalable clairement identifié ce que l’on fait, comment on le fait et pourquoi on le fait. Si on notre travail a été fait rigoureusement en amont, on sait quelle information est pertinente ou non pour nous et on peut l’écarter rapidement.  »

Frederick Demers partage l’avis de son collègue sur le processus d’investissement. Il ajoute: « Ce n’est jamais facile de trouver un équilibre entre une approche 100% rationnelle, fondée sur des données, versus une autre approche où l’on croit qu’il y a une exagération dans les attentes du marché. Le meilleur exemple récent était ceux qui avaient une vue sur la politique monétaire américaine et s’attendaient à ce qu’il y ait de 5 à 6 baisses alors que d’autres n’en prévoyaient aucune. Selon le moment de l’année, tous deux ont eu raison. C’était donc difficile à monétiser. »

À surveiller en 2025

« Il y a toujours un risque de récession. Il n’y a rien qui fait plus mal pour les marchés boursiers qu’une récession. Les génératrices sont recherchées quand il y a des pannes électriques », fait remarquer Frederick Demers de BMO gestion mondiale d’actifs. Selon le gestionnaire, 2022 n’est pas encore assez loin pour que les gens aient totalement oublié la contre-performance boursière, mais les rendements des dernières années ont peut-être amené les investisseurs à baisser leur garde. « Peut-être qu’en termes de rendement, on peut sacrifier un peu de bêta pour être dans une position un peu plus confortable, une position plus défensive advenant un choc macro-économique.»

Francis Thivierge est d’avis qu’encore aujourd’hui on ressent les contrecoups du cycle économique qui a suivi la crise pandémique. « C’est un cycle exceptionnel, du jamais vu alors qu’on a essentiellement fermé l’économie mondiale pendant quelques mois pour mieux la rouvrir et l’inonder de liquidités. On est toujours dans cet environnement post-pandémique avec les répercussions que l’on ressent toujours. » À cet environnement rempli d’incertitudes, le gestionnaire de portefeuille à la CIBC souligne que viennent s’ajouter d’autres facteurs aggravants, comme les guerres au Proche-Orient et en Ukraine, les confrontations géopolitiques entre la Chine et les États-Unis, et, plus près dans le temps, les élections américaines. « Dans un contexte semblable, rempli d’incertitudes macro-économiques, la diversification continue à jouer un rôle très important. »

La Chine, l’éléphant dans la pièce?

À la question d’un participant qui souhaitait savoir si la Chine devait toujours être considérée comme un pays où l’on pouvait investir, Frederick Demers s’est montré circonspect. « Ce n’est pas facile, un jour elle va l’être, on n’est pas encore rendu là. Encore une fois, et ce n’est pas nouveau, c’est la dimension politique qui me préoccupe un peu plus. Cela a commencé après la crise financière de 2008. Prenez ce qu’elle a fait aux banques, qui étaient trop grosses et représentaient une menace pour le régime. On sait ce qui est arrivé aussi à Alibaba. » Le gestionnaire de portefeuille et stratège à la BMO rappelle ses défis structuraux, sa démographie, et son niveau d’endettement.  « Le contexte géopolitique joue beaucoup aussi, spécialement si Trump arrive au pouvoir, je ne serais pas surpris que la Chine soit le premier pays à subir les tarifs américains. »  À long terme, si le gouvernement chinois se réaligne du côté des investisseurs, Frederick Demers croit que cela pourrait être intéressant, particulièrement par rapport à ce qui se fait du côté de l’industrie automobile.

Francis Thivierge abonde dans le même sens. « Derrière le rideau opaque, il y a beaucoup de développements positifs en Chine, notamment du point de vue de l’industrie technologique, de la construction de voitures et de panneaux solaires. Elle a aussi fait des progrès pour augmenter son statut dans les chaînes de production. » Le gestionnaire de portefeuille rappelle qu’historiquement la Chine était très présente dans l’industrie manufacturière à bas coup et qu’elle occupe aujourd’hui une place grandissante, voire dominante, dans des industries de pointe.

Et la place de l’or dans le portefeuille?

Dans ce haut de cycle pour l’or, Frederick Demers se montre plus prudent par rapport à cette valeur refuge. « L’or a bien fait durant la période de hausse des taux, a bien fait pendant la pause, je suis cependant un peu plus sceptique quant à la phase de baisse de taux. Je serais surpris, si on me disait dans 12 mois, par exemple, que l’or avait surpassé les actions. » « Les commodités ont certainement un rôle à jouer à plus long terme dans le portefeuille, », mentionne pour sa part Francis Thivierge. « Mais à court terme, étant donné les récents mouvements qu’on a observés du côté de l’or, c’est difficile d’avoir une forte conviction. »

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Intérêt pour les fonds de marchés émergents excluant la Chine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/interet-pour-les-fonds-de-marches-emergents-excluant-la-chine/ Wed, 12 Jun 2024 10:06:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101285 FOCUS FNB - Les tensions géopolitiques et les préoccupations concernant les faibles rendements alimentent le désinvestissement.

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Les tensions géopolitiques, une perspective de croissance affaiblie et d’importantes barrières tarifaires jettent une ombre sur l’avenir économique de la Chine, et les marchés réagissent.

Plusieurs fonds ont été lancés au cours des deux dernières années qui réduisent l’exposition à la Chine au profit des marchés émergents (ME) présentant des perspectives de croissance plus solides, tels que l’Inde, la Corée du Sud et Taïwan.

Placements AGF, BlackRock Asset Management Canada, Placements Mackenzie et RBC Gestion mondiale d’actifs figurent parmi les entreprises ayant lancé ces outils d’investissement.

Les gestionnaires de portefeuille affirment que ces fonds permettent aux investisseurs de récolter les avantages d’une croissance élevée dans des économies émergentes prometteuses. Et ce, à un moment où les préoccupations concernant les risques géopolitiques, la démographie défavorable et une période prolongée de faibles rendements dans la deuxième plus grande économie mondiale sont en augmentation.

Les actions chinoises et hongkongaises ont perdu plus de 6 billions de dollars de valeur entre février 2021 et janvier 2024. Elles ont depuis rebondi, l’indice Hang Seng et l’indice MSCI China étant tous deux en hausse de plus de 9 % cette année, mais des inquiétudes persistent quant à la volatilité. Les niveaux d’endettement élevés de la Chine et la crise immobilière sont également des préoccupations.

« À mon avis, un fonds des ME excluant la Chine offre une exposition aux plus grandes histoires restantes de croissance du PIB dans [les marchés émergents], ce qui inclut l’Inde, Taïwan, la Corée du Sud et beaucoup d’autres », avance Arup Datta, responsable de l’équipe mondiale d’actions quantitatives chez Placements Mackenzie.

Arup Datta est également le gestionnaire de portefeuille principal du Fonds d’actions des marchés émergents hors Chine Mackenzie, lancé le 25 avril et doté de frais de gestion de 0,8 %.

Il a déclaré que le fonds de 5,5 millions de dollars (M$) était né de la demande des clients à la suite de la guerre commerciale dirigée par les États-Unis contre la Chine, qui a commencé en 2018, lorsque Donald Trump était président des États-Unis.

Les tensions géopolitiques persistent sous l’administration du président Joe Biden, qui a récemment annoncé d’importantes nouvelles barrières tarifaires sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques, les batteries avancées, les cellules solaires, l’acier, l’aluminium et les équipements médicaux. Donald Trump, quant à lui, a déclaré qu’il imposerait des tarifs de plus de 60 % sur les produits chinois s’il remportait l’élection présidentielle américaine en novembre.

« Depuis [2018] jusqu’à maintenant, les clients commencent à penser différemment à la Chine », rapporte Arup Datta.

Les deux plus grandes pondérations nationales dans le fonds des ME excluant Chine de Mackenzie sont l’Inde et Taïwan, à 24 % chacune, suivies de la Corée du Sud à 17 %.

Arup Datta estime que la meilleure croissance du PIB de l’Inde est probablement encore à venir. Les analystes de Morgan Stanley prévoient que ce pays d’Asie du Sud représentera un cinquième de la croissance mondiale dans la décennie à venir. Pendant ce temps, Taïwan est un leader dans la technologie des semi-conducteurs, qui alimente la transition vers les véhicules électriques, souligne-t-il.

« Donc, vous pouvez comprendre pourquoi dans ces marchés, les attentes de croissance seraient plus élevées […] que là où se trouve peut-être la Chine aujourd’hui », déclare Arup Datta.

Les fonds des ME excluant la Chine gagnent également en popularité, car certains investisseurs estiment que la Chine mérite une allocation propre en raison de sa taille et de la profondeur de son marché, rapporte Helen Hayes, responsable d’iShares Canada chez BlackRock.

« Ces investisseurs peuvent utiliser un FNB (fonds négocié en Bourse) des marchés émergents excluant la Chine en conjonction avec une allocation dédiée à la Chine pour obtenir une exposition globale aux marchés émergents sans chevauchement non intentionnel », explique-t-elle par courriel.

Helen Hayes mentionne également un récent document de recherche de BlackRock qui suggère que de nombreux marchés émergents pourraient connaître une surperformance, ce que les marchés ont déjà intégré. Leur population en âge de travailler croît, ce qui leur confère un avantage économique par rapport aux marchés développés et à la Chine, où l’espérance de vie augmente tandis que le taux de natalité diminue.

Le iShares MSCI Emerging Markets ex-China Index ETF (XEMC) a été l’un des premiers FNB des marchés émergents au Canada à exclure les actions chinoises. Lancé en février 2023, son ratio des frais de gestion est de 0,31 %.

Le fonds de 24 M$ investit dans des actions de grande et moyenne capitalisation dans les 23 pays que MSCI définit comme émergents en dehors de la Chine. Les principales expositions nationales dans le fonds sont Taïwan (24,6 %), l’Inde (24,4 %), la Corée du Sud (16,2 %) et le Brésil (6,4 %). Les services financiers et la technologie sont les principales expositions sectorielles, chacun pesant plus de 20 %.

« XEMC offre aux investisseurs un moyen d’accéder aux marchés émergents tout en conservant une flexibilité pour une approche sur mesure de l’investissement en Chine », résume Helen Hayes.

Placements AGF a lancé le Fonds des marchés émergents AGF (AEMX) en octobre 2023. Le fonds de 4,5 M$ a des frais de gestion de 0,9 %. Certaines de ses principales participations sont Taiwan Semiconductor Manufacturing Co, le Franklin FTSE India ETF et Samsung Electronics Co.

Regina Chi, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF à Toronto, a dit qu’AGF avait lancé le fonds en raison de la domination de la Chine dans l’indice MSCI EM « et des vents contraires géopolitiques que nous observions avec la Chine et le reste du monde ».

Regina Chi estime que les fonds des ME excluant la Chine permettent aux investisseurs de participer à une croissance séculaire dans les marchés émergents. Cela inclut l’Inde, où la croissance réelle du PIB devrait augmenter d’environ 7 % en 2024, l’un des taux les plus élevés au monde. Là-bas, le gouvernement encourage la fabrication locale, ce qui permet de réduire les coûts, les délais de livraison et les émissions de carbone.

En conséquence, l’Inde représente 21,5 % du poids du Fonds des marchés émergents hors Chine AGF, juste derrière Taïwan à 21,7 %.

« Il existe également d’autres histoires séculaires qui sont plus petites, mais mieux exposées dans un indice des ME excluant la Chine parce qu’elles ont un poids plus élevé, [comme] l’Indonésie et le Mexique », rapporte Regina Chi.

Elle a noté que l’Indonésie est prête pour une forte croissance du PIB, car elle possède l’une des classes moyennes à la croissance la plus rapide au monde, tandis que le Mexique bénéficie de la délocalisation, ou de l’externalisation à courte distance, avec les États-Unis — une tendance qui a permis au Mexique de remplacer la Chine en tant que premier exportateur de marchandises vers les États-Unis.

Bien que l’indice des marchés émergents de MSCI ait déçu au cours de la dernière décennie, affichant des rendements nets de 2,96 % par rapport à l’indice mondial de MSCI avec 8,87 %, tant les catalyseurs à court terme que à long terme suggèrent que les investisseurs devraient revoir leur allocation, analyse Helen Hayes.

Regina Chi est d’accord.

« La Chine est confrontée à certains problèmes internes ainsi qu’à des tensions géopolitiques qui dissuaderont les investisseurs de s’intéresser à la Chine, et donc un fonds des ME excluant la Chine serait un moyen de diversification pour eux, surtout si les investisseurs essaient de rester agnostiques sur leur biais domestique, ainsi que si vous cessez de croire en l’exceptionnalisme américain », assure-t-elle.

Arup Datta estime que la sous-performance du marché boursier chinois au cours des dernières années penche en faveur des fonds excluant la Chine.

« Certaines personnes regardent cette perspective et se disent : “La Chine a entraîné la baisse des indices des marchés émergents ces cinq dernières années. Je ne veux pas que cela se reproduise. Donc, peut-être que je devrais investir dans les ME excluant la Chine”. »

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Le nombre de super-riches diminue en Chine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-nombre-de-super-riches-diminue-en-chine/ Thu, 04 Apr 2024 10:50:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99940 PLANÈTE FINANCE – Selon un rapport de l’Institut de recherche Hurun.

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Pour la deuxième fois en 15 ans, le nombre de ménages fortunés a diminué en Chine. Leur richesse totale a fondu de 3,6 % en 2022, soit 1,3 fois le PIB national du pays, signale un rapport de l’Institut de recherche Hurun sur la richesse, dévoilé le 19 mars.

La Chine compte quelque six millions de familles fortunées, rapporte Courrier international dans un article tiré du quotidien de Singapour Lianhe Zaobao.

Les foyers chinois possédant un patrimoine supérieur à 100 millions de yuans (19 millions de dollars) sont les plus touchés par le ralentissement de l’économie chinoise. On dénombre 5 200 ménages de moins dans cette catégorie qui regroupe 133 000 foyers, soit une diminution de 3,8 % en un an.

Le nombre de ménages disposant d’un patrimoine compris entre 1,7 et 18 M$ a reculé de 1,3 % en un an pour s’établir à deux millions, tandis que les familles à la tête d’actifs entre 1 M$ et 1,7 M$ ont diminué de 0,8 % pour s’établir à 5 millions.

Trio de villes pour riches

Les familles fortunées se concentrent dans les grands centres urbains. La majorité des ménages aisés se retrouve dans les villes de Pékin, Shanghai et Hong Kong, suivi des deux métropoles du Sud, Shenzhen et Guangzhou, et enfin de Hangzhou et Ningbo, dans la province du Zhejiang.

La Chine compte désormais au moins 50 villes avec plus de 10 000 ménages aisés, 42 villes avec plus de 5 000 ménages à valeur nette élevée et 37 villes avec plus de 500 ménages à valeur nette ultra-élevée.

Patrimoine à transmettre

L’héritage occupe une place de plus en plus importante dans la composition du patrimoine de ces familles.

D’ici dix ans, 4000 milliards de dollars (G$) de richesses seront appelés à être transmis aux générations suivantes. D’ici 20 ans, si la tendance se maintient, ce pactole devrait représenter 10 000 G$ et s’élever à 15 000 G$ d’ici 30 ans.

Au cours des 15 dernières années, le nombre de ménages fortunés en Chine continentale a doublé, signale le rapport.

Ralentissement économique

Rupert Hoogewerf, fondateur et président de l’Institut de recherche Hurun, affirme que la richesse privée des principaux pays du monde a été affectée à divers degrés par les impacts de la pandémie de COVID-19, l’évolution du paysage géopolitique international et par l’incertitude économique mondiale.

Cette tendance s’explique aussi en partie par le fait que les Chinois les plus fortunés migrent vers Singapour pour fuir le régime chinois de Xi Jinping, selon un article publié sur le site Web britannique UnHerd. L’auteur indique notamment que les tarifs d’adhésion à certains clubs privés ont augmenté pour les expatriés et que « l’inflation semble être largement alimentée » par les riches Chinois.

L’économie accuse un ralentissement en Chine. Le rapport de l’Institut Hurun mentionne qu’en 2022, la croissance du PIB chinois s’est établie à 3 %, en deçà des deux années précédentes (5 %). La monnaie nationale a chuté de 9,2 % par rapport au dollar américain.

Bijoux, montres et vins fins

Les familles aisées chinoises comptent en moyenne cinq membres vivant dans une maison de 280 m². Elles possèdent deux voitures et aiment collectionner les bijoux, les montres et les vins fins. Elles prennent 23 jours de vacances par an et adorent les voyages et la bonne cuisine.

« Les actifs investissables représentent le pouvoir d’investissement. Les actifs offshores représentent un sixième des actifs investissables. Hong Kong et Singapour en sont les points chauds », selon le rapport.

La tendance à la baisse de la valeur nette des valeurs fortunées n’est pas l’apanage de la Chine. Selon une étude de Knight Frank, la richesse totale détenue par les particuliers ayant une valeur nette de 30 M$ US ou plus a diminué de 10 % à l’échelle mondiale.

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Alors que l’étoile de la Chine pâlit, celle de l’Inde scintille https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/alors-que-letoile-de-la-chine-palit-celle-de-linde-scintille/ Wed, 18 Oct 2023 09:45:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96777 Mais il serait hasardeux d’annoncer prématurément une déconfiture chinoise.

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Une Bourse près de ses sommets historiques et un taux de croissance économique parmi les plus élevés au monde ont fourni au premier ministre Narendra Modi une tapisserie de fond spectaculaire pour accueillir les dirigeants de la planète à la rencontre du G20 à New Delhi au début de septembre. L’étoile indienne brillait aussi intensément que celle de la Chine s’assombrit.

Des grands noms comme Apple et Samsung déplacent une partie de leur production vers l’Inde, tandis que la valeur du parquet NSE de Mumbai atteignait récemment un sommet de 3,8 billions $US. « L’Inde est en voie de devenir la troisième économie en importance dès 2027, dépassant le Japon et l’Allemagne, et son parquet boursier sera le troisième au monde en 2030 », prévoyait Morgan Stanley dans une étude de novembre 2022.

Croissance de 7,2% en 2023

Au cours de la dernière décennie, l’Inde a enregistré une croissance annuelle moyenne de 5,5%, rapporte Morgan Stanley; ce rythme a grimpé à 6,7% en 2022 et pourrait être de l’ordre de 7,2% en 2023, selon Deloitte Insights.

Le boom indien prend place dans le secteur manufacturier à deux niveaux, selon Morgan Stanley. Tout d’abord, le mouvement bien connu de la délocalisation virtuelle est appelé à s’amplifier. Le nombre de gens qui travaillent à des emplois situés hors des frontière est appelé à doubler à 11 millions d’ici 2030, alors que les dépenses annuelles de sous-traitance à l’international passeront de 180 milliards de dollars américains (G$) à 500 G$.

Mais l’Inde est également appelée à briller au plan manufacturier grâce à un régime copieux de crédits fiscaux, d’incitatifs à l’investissement et de dépenses en infrastructure. Ainsi, la part manufacturière dans le PIB indien pourrait passer de 15,6% actuellement à 21% en 2031.

Tout comme on a vu l’émergence d’une vaste classe moyenne en Chine, l’Inde est appelée à suivre le même chemin. À la fin de la décennie, les dépenses de consommation pourraient plus que doubler, passant de 2,0 billions $US en 2022 à 4,9 billions $US, dans des secteurs aussi variés que les vêtements et accessoires, le loisir, les biens ménagers et les services.

Les occasions d’investir dans le marché vont abonder, soutient Morgan Stanley, notamment dans l’expansion des services financiers, les titres industriels et les biens de consommation. La décennie indienne à venir pourrait ressembler au chemin suivi par la Chine de 2007 à 2012, pense Morgan Stanley. « L’Inde offre l’occasion de croissance la plus attrayante en Asie dans les années à venir », écrivent les auteurs de l’étude.

La Chine pâtit

Pendant ce temps, le parcours de la Chine multiplie les signes de détresse. La croissance de son PIB n’est plus que l’ombre des taux spectaculaires de 10% que le pays a déjà affichés. « Nous prévoyons que la croissance du PIB sera en moyenne de 3,3% pour la période allant de 2019 à 2030 », prévoit Preston Caldwell, économiste en chef pour les États-Unis chez Morningstar.

En 2017, Morningstar publiait une étude qui analysait les chances que l’économie chinoise s’enfonce dans « le piège du revenu moyen ». C’est le piège d’une stagnation sans fin dans lequel une majorité de pays sont tombés après avoir connu des croissances spectaculaires. Parmi 96 pays classés à titre d’économies à faible ou moyen revenu en 1960, seulement 12 ont réussi à passer au niveau des revenus élevés.

Les obstacles majeurs auxquels la Chine se heurte sont ceux d’une baisse démographique presque abyssale, d’un surinvestissement aux rendements déclinants, d’une croissance médiocre de la productivité et d’un poids de dette qui représente 290% du PIB.

Le déclin démographique est sans doute le plus troublant, surtout quand on le compare au profil en croissance de l’Inde. D’ici la fin du siècle, la Chine fait face à une chute de population à 770 millions, selon des projections de l’Institut national d’études démographiques. À la même échéance, l’Inde comptera une population deux fois plus nombreuse, soit 1,53 G$. Les répercussions d’une telle baisse démographique chinoise sur le secteur immobilier, le travail et la consommation pourraient être dévastatrices.

La Chine ne se fera pas oublier

Mais attention, il serait hasardeux d’annoncer prématurément une déconfiture chinoise. Il vaut la peine de se remémorer le chemin parcouru. Quand il était étudiant à l’Université de Nankin en 1985, l’économiste canadien Mark Kruger, qui travaille aujourd’hui à Yicai Global, à Shanghai, se rappelle qu’il n’y avait pas d’autos à ce moment-là; tout le monde se déplaçait à bicyclette, et les pénuries alimentaires et vestimentaires étaient constantes.

Aujourd’hui, la Chine est premier producteur d’autos électriques au monde et devance les États-Unis dans 37 secteurs de technologie de pointe parmi 44, selon une étude du Australian Strategic Policy Institute. L’Empire du Milieu mène autant en intelligence artificielle et en biotechnologie que dans les matériaux avancés et les technologies hypersoniques. Son compte de brevets, à 1,58 million en 2021 est le double de celui des États-Unis. Le rapport précise que la performance de l’Inde au chapitre technologique est encore loin derrière.

Si plusieurs pensent que la Chine n’accèdera pas au statut de pays à revenu élevé, Mark Kruger le voit d’un autre œil. En 2010, le revenu national chinois par habitant était 65% sous le seuil du « revenu élevé » de 14 000 $US tel que l’établit la Banque mondiale et auquel tous les analystes réfèrent. Notons que le revenu national par habitant en Inde est d’environ 2 200 $US.

En 2022, la Chine n’était plus qu’à 7% sous le seuil. Au rythme actuel, Mark Kruger prévoit que le revenu moyen par habitant, présentement de 12 850 $US, pourrait croiser la ligne du revenu élevé dès 2026, malgré un contexte économique plus ardu, et très certainement avant 2030.

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Les BRICS élargissent leurs rangs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-brics-elargissent-leurs-rangs/ Thu, 31 Aug 2023 12:03:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95947 PLANÈTE FINANCE - Six nouveaux membres feront leur entrée au 1er janvier 2024.

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Réunis à Johannesburg du 22 au 24 août, les dirigeants des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) ont convenu d’inviter six nouveaux pays à se joindre à leur groupe pour le début de l’année prochaine, soit l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Iran, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Le bloc, qui passe de cinq à onze pays, représentera ainsi 41,3 % de la population de la planète et 25,77 % du produit intérieur brut mondial. Au total, 3,27 milliards de personnes vivent dans ces 5 états.

Cette annonce a été faite jeudi lors du 15e Sommet du groupe des BRICS, en présence du président chinois Xi Jinping, de ses homologues sud-africain et brésilien, Cyril Ramaphosa et Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, ainsi que du premier ministre indien Narendra Modi. Le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale pour ses actions en Ukraine, participait de façon virtuelle.

Moment historique selon la Chine

« L’expansion des BRICS est un moment historique qui constitue un nouveau point de départ pour la coopération entre ses pays membres », a salué le président Xi Jinping, prédisant un « avenir radieux pour les BRICS ».

Cyril Ramaphosa a parlé quant à lui d’un « nouveau chapitre dans leurs efforts qui visent à créer un monde juste, inclusif et prospère ». Le président du Brésil a souligné la pertinence d’un nouvel ordre économique mondial, tandis que le président de l’Inde a estimé que « l’expansion du groupe renforcera la croyance de nombreux pays dans le fait qu’un ordre mondial multipolaire est possible ».

L’expansion du bloc est une victoire pour le président chinois Xi Jinping et le président russe Vladimir Poutine, qui avaient fait pression pour renforcer le bloc face à la concurrence géopolitique et économique croissante avec l’Occident, a estimé le Wall Street Journal.

Cependant, les pays membres ont dû négocier ferme jusqu’à mercredi soir pour trouver une position commune, notamment sur la question des critères d’admission, a rapporté Le Monde, expliquant la longueur des pourparlers par « les difficultés du groupe à contourner les lignes de fractures qui le traversent ».

Banque en difficulté

Plus de 40 pays ont manifesté leur désir de rejoindre les BRICS et 22 ont officiellement demandé à être admis au sein de ce groupe qui vise notamment à réduire l’écart économique entre le Nord et le Sud, à lutter contre les changements climatiques et à développer la gouvernance numérique, selon le président Ramaphosa.

Parmi les réalisations des BRICS figure la Nouvelle Banque de développement (NDB), lancée en 2015, dont le siège se trouve à Shanghai. L’institution a à ce jour approuvé 98 projets d’une valeur totale de 33,2 milliards de dollars (G$) et environ 40 % de ses projets sont consacrés à l’adaptation au changement climatique et à l’atténuation de leurs effets, selon la chaîne d’information publique chinoise CGTN.

La NDB, qui avait l’ambition à sa création de constituer une « réserve d’arrangement de devises » de l’ordre de 100 G$ dans le but d’aider les pays membres à contrer les chocs financiers futur, connaît actuellement des difficultés en raison des sanctions à l’encontre de son actionnaire fondateur, la Russie, qui détient 20 % des fonds. Elle peine à se financer depuis le début de la guerre en Ukraine, selon le Wall Street Journal. Ces difficultés lui ont notamment valu une dégradation de crédit de la part de Fitch Ratings en juillet dernier.

Économie numérique

Le groupe a également mis sur pied un cadre de partenariat portant sur l’économie numérique, baptisé « BRICS Digital Economy Partnership Framework », qui vise à renforcer les complémentarités des membres dans le domaine de l’économie numérique.

L’entrée de six nouveaux membres constitue le premier élargissement du bloc en 13 ans, a mentionné Reuters, rappelant qu’à l’origine, l’acronyme BRICS a été inventé par l’économiste en chef de Goldman Sachs, Jim O’Neill, en 2001. Le groupe a été fondé en tant que club informel de quatre nations en 2009 et a ajouté l’Afrique du Sud un an plus tard, lors de sa seule expansion précédente.

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Les risques géopolitiques troubleront la fête jusqu’à la fin de l’année https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-risques-geopolitiques-troubleront-la-fete-jusqua-la-fin-de-lannee/ Tue, 04 Jul 2023 10:36:46 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94843 Les investisseurs devront en tenir compte, selon Mackenzie.

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Les principales économies mondiales ont surmonté la récession au cours de la première moitié de 2023. Cependant, un ralentissement économique continu est à prévoir jusqu’à la fin de l’année. Les investisseurs devront prendre en compte ces risques dans leurs portefeuilles, selon un rapport de Placements Mackenzie sur les principales tendances qui influenceront les marchés financiers jusqu’en 2024.

D’après la firme, au cours de la deuxième moitié de 2023, le resserrement de la politique monétaire des banques centrales, la baisse de la disponibilité du crédit, l’inflation soutenue et les risques géopolitiques continueront à peser sur une économie mondiale déjà marquée par l’inflation et des taux d’intérêt élevés.

« La création de crédit ralentira à la marge, de sorte qu’il sera plus difficile pour les entreprises et les ménages de financer leurs dépenses. Les répercussions pourraient se faire sentir dans l’ensemble de l’économie », estime Steve Locke, chef des placements, Titres à revenu fixe et solutions multi-actifs chez Placements Mackenzie.

Trois défis à surveiller

La firme a recensé trois éléments clés qui devraient continuer de dominer les marchés financiers pendant le reste de l’année.

Poursuivant leur politique de resserrement financier, les banques centrales devraient continuer à exercer des pressions sur les institutions financières pour qu’elles relèvent leurs normes de prêts bancaires. La disponibilité du crédit et des liquidités devrait diminuer et le coût du capital demeurer plus élevé. L’inflation étant à la hausse, les investisseurs ne devraient pas s’attendre à une réduction immédiate des taux, estime la firme.

La cible d’inflation de 2 % devrait demeurer la principale préoccupation des banques centrales au cours des prochains mois. Les taux d’intérêt resteront donc à des niveaux élevés tout au long de 2023. Les taux obligataires demeureront également en hausse. La pression demeurera forte sur les consommateurs et les entreprises en raison de l’impact des taux d’intérêt sur les dettes.

La croissance mondiale a tenu le choc en 2023 grâce au marché de l’emploi, aux dépenses de consommation et à la reprise post-COVID. Cependant, Mackenzie anticipe un ralentissement d’ici la fin de l’année en raison de l’endettement élevé des consommateurs, selon Lesley Marks, cheffe des placements, Actions de Mackenzie.

Le resserrement rapide de la politique monétaire des banques centrales et la lutte soutenue contre l’inflation continueront d’influencer l’économie mondiale. Les placements plus risqués, notamment ceux liés aux actions, seront plus touchés, car le ralentissement économique freinera la croissance des bénéfices.

Sur le plan géopolitique, la guerre en Ukraine, qui engendre des problèmes d’approvisionnement pour certaines denrées et en énergie, continuera à stimuler l’inflation à l’échelle mondiale. Cette situation accroit notamment le risque d’une récession en Europe en 2024, croit la firme, car la Banque centrale européenne pourrait devoir maintenir les taux d’intérêt à des niveaux élevés plus longtemps pour contenir l’inflation.

Les analystes de Mackenzie voient une lueur d’espoir du côté de la réouverture de l’économie chinoise, qui pourrait contribuer à soutenir la croissance de certains marchés émergents. La firme ne prévoit pas toutefois que le dollar américain perdra son statut de monnaie de réserve mondiale à brève échéance.

Qu’est-ce que cela signifie en termes de répartition des titres dans les portefeuilles ? « Le pic d’inflation étant derrière nous, nous pensons que les meilleures opportunités pour 2023 se trouvent dans la sécurité relative des obligations de sociétés de première qualité », signalent les analystes de Mackenzie.

Ils recommandent une surpondération des titres à revenu fixe et une sous-pondération des actions. Dans les titres à revenu fixe, ils recommandent de sous-pondérer les obligations de sociétés à rendement élevé. Au niveau des actions, les titres américains peuvent varier à la hausse, tandis que les titres canadiens, internationaux, et les marchés émergents sont évalués à la baisse.

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Fonds de pension : les investissements en Chine remis en question https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/fonds-de-pension-les-investissements-en-chine-remis-en-question/ Tue, 23 May 2023 11:16:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94143 En raison du contexte politique.

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Les investissements en Chine par les plus grands fonds de pension publics du Canada font l’objet d’une surveillance accrue dans un contexte de détérioration des relations entre les deux pays et d’allégations selon lesquelles certains de ces investissements financent l’oppression de la minorité ouïghoure en Chine.

Récemment, des représentants du Régime de retraite des enseignantes et des enseignants de l’Ontario et de la British Columbia Investment Management Corporation, qui gère les pensions des travailleurs du secteur public de la Colombie-Britannique, ont déclaré à un comité parlementaire chargée d’étudier les relations sino-canadiennes qu’ils avaient interrompu les nouveaux investissements directs en Chine en raison des risques croissants associés à ce pays.

Cette pause est venue à la suite d’allégations d’ingérence étrangère chinoise dans les élections canadiennes de 2019 et de 2021, et d’allégations de harcèlement par des acteurs étatiques chinois de Canadiens opposés au parti communiste.

Au début du mois, le Canada a expulsé un fonctionnaire consulaire chinois. La Chine a riposté en quelques heures, expulsant à son tour une diplomate canadienne et affirmant que le Canada avait « saboté » les relations entre les deux nations.

Investir de manière prudente

Les deux plus grands investisseurs publics du régime de retraite du Canada, l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (RPC) et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), disent toutefois qu’ils ont besoin d’être exposés à la deuxième économie mondiale pour offrir des rendements aux Canadiens, mais ils promettent qu’ils peuvent investir de manière responsable en Chine.

Le directeur général principal de l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada, Michel Leduc, affirme que le fonds est « très prudent quant aux types d’actifs que nous acquérons et aux différents niveaux de risque politique et géopolitique, plutôt que d’éviter complètement ce qui pourrait devenir la plus grande économie du monde dans les 10, 15 prochaines années ».

Le régime de retraite détient 10 % de ses 536 milliards de dollars (G$) d’actifs nets en Chine.

Le directeur exécutif du Uyghur Rights Advocacy Project, Mehmet Tohti, estime toutefois que les pensions des Canadiens sont investies dans des entreprises qui profitent de la persécution de son peuple par le gouvernement chinois ou contribuent à la permettre.

« Parmi les entreprises, beaucoup d’entre elles font partie de la chaîne d’approvisionnement du travail forcé », a-t-il indiqué en entrevue.

Le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a déclaré en août dernier que la Chine commettait de « graves violations des droits de l’homme » contre les Ouïghours dans la région du Xinjiang. Il a appelé à une enquête plus approfondie sur « les allégations de torture, de violences sexuelles, de mauvais traitements, de traitements médicaux forcés, ainsi que de travail forcé ».

Le gouvernement chinois affirme qu’il lutte contre le terrorisme et l’extrémisme dans la région et exploite des centres d’enseignement professionnel dans le cadre d’une campagne de « déradicalisation ».

En 2021, le Parlement canadien a voté pour qualifier le traitement du peuple ouïghour par le gouvernement chinois de « génocide ».

Selon Michel Leduc, bien que le fonds soit prudent quant aux investissements en Chine, il reconnaît qu’il n’est pas facile de retracer les chaînes de fabrication de certains produits, comme les panneaux solaires, car une grande partie de l’approvisionnement mondial provient d’une région spécifique en Chine.

Selon le gouvernement américain, près de la moitié de l’approvisionnement mondial en polysilicium, un matériau clé des panneaux solaires, est fabriqué dans la région chinoise du Xinjiang, qui abrite le peuple ouïghour. Les États-Unis affirment que plusieurs fabricants de panneaux ont été accusés d’avoir recours au travail forcé ouïghour.

Et comme la majeure partie de la fabrication mondiale de panneaux solaires a lieu en Chine, il est presque impossible de dire quels panneaux peuvent inclure du polysilicium du Xinjiang, selon des responsables américains.

« Le monde a besoin de panneaux solaires, vous ne pouvez pas vous en passer », a soutenu Michel Leduc, ajoutant que le fonds souhaite travailler avec des entreprises qui font de leur mieux pour comprendre leurs chaînes d’approvisionnement, plutôt qu’avec celles qui ne sont pas intéressées par le changement.

En novembre, Mehmet Tohti a déclaré au comité parlementaire que le gestionnaire du fonds de pension du Québec avait investi plus de 2 G$ dans des entreprises associées au présumé génocide ouïghour ou au travail forcé.

Hong Kong Watch, une organisation non gouvernementale basée au Royaume-Uni, affirme que de nombreux gestionnaires de fonds de pension canadiens investissent dans des fonds indiciels,  un panier de diverses actions d’entreprises, qui comprennent des entreprises liées au travail forcé ouïghour ou qui ont été impliquées dans la construction de camps d’internements de la minorité opprimée.

Ces caisses de retraite comprennent la CDPQ, le fonds du secteur public de la Colombie-Britannique et l’Alberta Investment Management Corporation.

La CDPQ a investi environ 2 % de son portefeuille de 402 G$ en Chine. Le fonds a développé « des critères rigoureux (environnementaux, sociaux et de gouvernance) pour tous (ses) investissements afin d’éviter d’investir dans des entreprises dont les pratiques violent des principes tels que le respect des droits de la personne », a soutenu sa porte-parole Kate Monfette dans un courriel, mais sans donner d’exemples.

La Caisse assure qu’une « petite partie » de son portefeuille est construite à l’aide d’indices ou gérée en externe.

Des liens étroits avec l’État

Le directeur des politiques et du plaidoyer chez Hong Kong Watch, Sam Goodman, a mentionné que les structures de gouvernance d’entreprise ne sont pas les mêmes entre le Canada et la Chine, où l’État joue un rôle beaucoup plus important dans l’économie.

« En vertu de la loi nationale sur le renseignement et des lois sur la sécurité de la Chine, ces entreprises, en particulier les entreprises technologiques, sont obligées de travailler main dans la main avec l’État chinois et elles ne sont pas autorisées à divulguer à une organisation ou à quiconque en dehors de la Chine l’étendue de cette collaboration », a-t-il expliqué en entrevue.

Cela signifie que des entreprises comme le géant du multimédia Tencent, principalement connu pour ses applications de médias sociaux et ses jeux vidéo, pourraient être impliquées dans la répression.

« Tencent, en tant que propriétaire de WeChat, a été accusé par Human Rights Watch d’avoir construit une porte dérobée dans leur logiciel permettant aux autorités d’identifier et de détenir les Ouïghours qui partagent du matériel religieux », a soutenu Sam Goodman.

L’Office d’investissement du RPC a investi plus d’un milliard de dollars dans Tencent en 2016.

Michel Leduc a affirmé au comité parlementaire que son fonds surveillait cet investissement « de très, très près pour continuer à comprendre les risques, y compris certaines dimensions plus larges liées aux droits de la personne de cet investissement ».

Le fonds de pension de la Colombie-Britannique a investi dans une entreprise, par l’intermédiaire d’un fonds indiciel, sanctionnée par les États-Unis pour avoir mis au point un système d’intelligence artificielle permettant de reconnaître les Ouïghours d’après leurs traits faciaux.

Daniel Garant, vice-président du fonds, a indiqué en comité parlementaire qu’il « s’engageait auprès des fournisseurs d’indices à améliorer ce qu’ils mettent dans l’indice ».

Dans un communiqué, le fonds britanno-colombien a expliqué que les investissements dans les indices sont nécessaires, car ils offrent « la flexibilité et la liquidité requise dans le cadre de notre portefeuille diversifié ».

L’Alberta Investment Management Corporation a annulé une comparution récemment prévue devant le comité parlementaire et a refusé de commenter, citant la campagne électorale en cours dans la province.

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Croissance surprise de l’économie mondiale https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/croissance-surprise-de-leconomie-mondiale/ Thu, 04 May 2023 11:23:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=93418 Indique Fitch.

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Soutenue par une réouverture robuste en Chine, l’économie mondiale a surpris à la hausse au premier trimestre, signale Fitch Ratings.

Dans un nouveau rapport, l’agence de notation a déclaré que la croissance mondiale avait connu un début d’année meilleur que prévu, l’économie chinoise ayant progressé de 2,2% d’un trimestre à l’autre, contre 1,4% qui était prévu.

La surperformance de la Chine a été nourrie par « un fort rebond des exportations et de la consommation », a déclaré Fitch. « La levée des restrictions liées à la COVID-19 a entraîné une reprise rapide dans le secteur des services alors que les ventes immobilières se sont stabilisées. »

Au même moment, la croissance dans certains des plus grands pays européens, dont l’Allemagne, la France, l’Espagne et l’Italie, a également dépassé les attentes. Ces surprises haussières ont maintenu la croissance de la zone euro en ligne avec les attentes.

Aux États-Unis toutefois, la croissance a fortement ralenti par rapport au trimestre précédent, a déclaré Fitch, passant de 0,6% au trimestre précédent à 0,3%, ce qui était inférieur à sa prévision de 0,4%.

« En termes de composition de la croissance américaine, la forte consommation et la reprise des exportations ont été compensées par une contraction de l’investissement, une quatrième baisse trimestrielle consécutive et la baisse des stocks », a-t-il déclaré.

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Les baisses d’achat de bons du Trésor inquiètent Wall Street https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-baisses-dachat-de-bons-du-tresor-inquietent-wall-street/ Wed, 15 Mar 2023 11:19:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92039 Certains acheteurs importants, domestiques et internationaux, ont sensiblement réduit leurs achats de bons du Trésor américain au cours de la dernière année.

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Certains y voient un signe avant-coureur inquiétant pour le monde financier, d’autres pas.

La grande banque américaine JPMorgan s’inquiétait le 3 octobre dernier d’une attrition de la demande pour les Treasuries : « Nous demeurons préoccupés par le manque de demande structurelle pour les Treasuries », écrivaient les analystes Jay Barry et Srini Ramaswamy. Ces derniers craignaient que toute baisse sensible de la demande se traduise par une hausse des taux de rendement et, du coup, d’une baisse de la valeur des obligations gouvernementales.

Seulement une semaine plus tard, la banque d’affaires Morgan Stanley donnait une réplique voilée aux craintes de JP Morgan, écrivant : « La dette publique américaine a créé des problèmes par le passé, mais savoir qui en achètera n’en a pas créé, écrivait Matthew Hornbach, chef mondial de la stratégie macro. Historiquement, les rendements des Treasuries sont d’abord déterminés par la politique monétaire de la Réserve fédérale, avec l’appui de politiques fiscales et de politiques monétaires étrangères. »

Des milliards de dollars manquent au rendez-vous

Voici comment se répartissait la dette américaine de 31 billions $US en septembre 2022, selon finmasters. Les investisseurs américains en détenaient 9,8 billions, la Réserve fédérale, 5,3 billions, la Sécurité Sociale américaine, 2,9 billions, le Japon, 1,3 billion, la Chine 1,1 billion, le Civil Service Retirement & Disability Fund, 900 G$. « Si vous comptez les investisseurs américains à côté de la dette intra-gouvernementale, 53,6%, soit plus de la moitié de la dette, est détenue par des entités américaines », écrit Finmasters. En 2022, le coût de la dette fédérale américaine accaparait 400 GUS, soit près de 30% du déficit de 1,38 billion pour cette année-là.

Le phénomène du retrait des acheteurs de Treasuries a commencé à se manifester de façon plus marquante il y a un peu moins d’un an. En mai 2022, pour la première fois depuis 2010, la Chine faisait passer son avoir en Treasuries sous la barre du billion $US à 980 G$ américains, poursuivant une baisse progressive qui avait commencé en mai 2021. Pendant cette période d’un an, la Chine a réduit ses avoirs en Treasuries de 100 G$US, soit 9% de son portefeuille. On juge que c’est la hausse des taux par la Réserve fédérale, commencée en mars 2022, qui a incité la Chine à réduire ses avoirs.

Ainsi, du premier rang parmi les détenteurs internationaux de la dette américaine, la Chine est passée au deuxième rang, derrière le Japon. Mais le pays du Soleil Levant est également en train de réduire ses avoirs en Treasuries, rapportait le Wall Street Journal en novembre dernier

Ayant acheté environ 500 G$US de dette américaine, faisant passer leur portefeuille à 1,2 billions $US, les Japonais en ont retranché près de 40 G$US d’avril à septembre 2022. « Au lieu de compter sur la demande de Treasuries de la part des investisseurs japonais, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par un changement potentiellement déstabilisant des flux de capitaux mondiaux », écrit le WSJ.

La Fed n’achète plus

Évidemment, il n’y a pas que les investisseurs internationaux, asiatiques surtout, qui boudent les obligations de l’Oncle Sam. Deux autres acheteurs importants se retirent. Tout d’abord, de façon bien affichée, la Réserve fédérale a entrepris de réduire son bilan, ce qui l’amène à ne plus se pointer aux enchères du Trésor américain et à vendre des Treasuries dans les marchés financiers. Ensuite, les banques commerciales américaines sont, elles aussi, en mode d’attrition. Le WSJ calcule que la Fed a abaissé ses avoirs de 180 G$US tandis que les banques se sont départies de 60 G$US.

Par ailleurs, on compte sur les investisseurs américains, institutionnels et particuliers, pour absorber une partie de l’offre des Treasuries qui proposent maintenant des rendements plus attrayants.

Ce n’est évidemment pas une déroute. Mais le repli demeure préoccupant. « Le renversement de la demande a été stupéfiant, car il est rare que la demande de chacun de ces trois types d’investisseurs soit négative en même temps », font ressortir les analystes de JPMorgan.

Le WSJ commente : « Bien sûr, ce n’est pas la première fois que l’on s’inquiète de savoir qui va acheter toutes les obligations. Les mises en garde contre une nouvelle génération de ‘justiciers obligataires’ ont déjà atteint un crescendo avant de tomber à plat ces dernières années, les banques centrales du monde entier s’efforçant d’écraser les taux d’intérêt. Mais certains affirment que cela pourrait changer dans un environnement inflationniste où les banques centrales sont contraintes de couper court dans leur assouplissement monétaire. »

Or, Morgan Stanley juge qu’on n’a pas raison de s’inquiéter du retrait des acheteurs de Treasuries parce que ce ne sont pas leurs achats qui déterminent le niveau des taux de rendement, mais les politiques monétaires de la Fed. C’est un étonnant déni de la loi de l’offre et de la demande dans les marchés financiers.

Pourtant, les Treasury yields semblent bel et bien sensibles à ces lois. « Le 22 septembre, écrit le WSJ, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a enregistré sa deuxième plus forte hausse de l’année après que le gouvernement japonais ait déclaré qu’il achetait des yens avec des dollars provenant de ses réserves de devises étrangères pour la première fois depuis les années 1990. »

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