cycle économique – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 08 Jul 2024 13:52:30 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png cycle économique – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Marché de l’emploi : que nous indiquent les récentes statistiques économiques ? https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/marche-de-lemploi-que-nous-indiquent-les-recentes-statistiques-economiques/ Mon, 08 Jul 2024 13:52:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101715 ZONE EXPERTS – Sont-elles le dernier signe de la vulnérabilité de l’économie canadienne ?

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Contrairement au double mandat de la Réserve fédérale (Fed) qui cherche à équilibrer le marché de l’emploi et la stabilité des prix, la Banque du Canada (BdC) concentre principalement ses efforts sur la stabilité des prix. Mais elle considère également les implications pour la stabilité financière et la croissance économique.

Les plus récentes statistiques publiées vendredi dernier sur l’emploi ont montré que le taux de chômage au Canada a atteint un sommet de 29 mois à 6,4 %. Le taux de chômage augmente depuis plus d’un an, affichant un total de 1,4 million de personnes sans emploi en juin. Avec une perte de 1 400 emplois en juin, contrairement aux prévisions qui anticipaient une création de 22 500 emplois, on peut affirmer que le marché de l’emploi n’est plus considéré comme tendu. Le marché du travail peine à absorber une population en pleine expansion et les gens vont commencer à craindre de perdre leur emploi.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a déclaré le mois dernier que le marché du travail s’était raisonnablement refroidi ces derniers mois et que la réalisation de l’objectif de la banque centrale de réduire l’inflation n’avait pas besoin de s’accompagner d’une forte hausse du chômage.

La prochaine annonce de la BdC sur les taux d’intérêt est prévue le 24 juillet, soit environ une semaine après la publication des nouvelles données sur l’inflation. Ces données, on le comprend, sont considérées comme un élément déterminant qui pourrait renforcer les attentes d’une baisse de taux en juillet. L’inflation devrait poursuivre sa tendance baissière et avec un marché du travail qui se montre plus souple, les chances d’assister à une deuxième baisse des taux sont augmentées.

Selon le rapport de la SCHL sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels publié le 29 mai dernier, seulement 7 % des Canadiens choisissaient le taux variable lorsque le taux d’escompte était de 1,75 % en janvier 2020. À partir de mars 2020, ce pourcentage a augmenté à 15 %, et lorsque le taux d’escompte a chuté à 0,25 %, il a atteint 57 % en janvier 2022. C’est à ce moment-là que les banques centrales, confrontées à une inflation plus élevée que prévu, ont annoncé leur intention d’augmenter les taux dans la deuxième moitié de l’année.

Finalement, les augmentations de taux ont été plus rapides et plus importantes que prévu initialement. Lorsque le taux d’escompte a atteint 2,5 % en septembre 2022, 39 % des Canadiens optaient encore pour le taux variable. Ce pourcentage est tombé à 29 % le mois suivant, lorsque les taux ont augmenté à 3,25 %, et il a chuté à 11 % en février 2023 quand le taux a atteint 4,5 %, puis est demeuré à 11 % lorsque le taux a atteint 5 %.

Le graphique suivant, publié dans ledit rapport de la SCHL, montre que c’est à partir de septembre 2022 que le pourcentage des emprunteurs optant pour la sécurité du taux fixe (en choisissant des termes de 3 ans à moins de 5 ans) a augmenté de 17%. Ce ratio a atteint un sommet de 53% en juillet 2023 et s’est fixé à 39% en février 2024.

Le pourcentage d’emprunteurs optant pour le taux variable est resté nettement en bas de 10% jusqu’au 4e trimestre de 2023. À partir de ce moment, le pourcentage d’emprunteurs optant pour le taux variable a augmenté à 20 % en janvier 2024.

Pour visualiser ce graphique en grand format, cliquez ici.

Ces choix montrent que les Canadiens n’ont pas opté pour la meilleure décision en choisissant massivement le taux variable, alors que les taux se trouvaient au plancher. Les augmentations rapides et imprévues des taux d’intérêt ont entraîné des hausses du coût d’emprunt pour ceux qui avaient choisi cette option, ce qui aurait pu être évité s’ils avaient choisi des taux fixes. C’est pour cette raison que nous croyons que l’économie canadienne est maintenant vulnérable et que la BdC n’a d’autres choix que de continuer de baisser son taux directeur. Évidemment, ceci est conditionnel à ce que l’inflation continue sa descente vers la cible de 2% fixée par la BdC.

Dans le contexte de ralentissement économique important actuel, qui indique selon nous le début d’une récession, nous continuons de privilégier le taux variable au moment de contracter une hypothèque, lorsque le profil de l’emprunteur le permet. Les emprunteurs qui n’ont pas le profil approprié et qui craignent que les banques centrales prennent plus de temps à baisser leurs taux devraient opter pour les taux fixe de 2 ou 3 ans.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande part. Il est donc primordial de confier l’analyse de celle-ci à un professionnel objectif qui saura bien guider votre client et s’assurer que celui-ci en saisit bien la valeur. Après tout, la gestion du passif en soi n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Les États-Unis en récession ? Les Américains le croient ! https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-etats-unis-en-recession-les-americains-le-croient/ Thu, 20 Jun 2024 11:00:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101394 PLANÈTE FINANCE – Alors que l’économie est en croissance.

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Plus de la moitié (56 %) des Américains sont convaincus que les États-Unis traversent une récession économique, selon un récent sondage mené par l’institut Harris pour le compte du journal britannique The Guardian réalisé auprès de 2119 adultes américains du 10 au 12 mai 2024. Or, la situation réelle est toute autre.

Près de 58 % des personnes interrogées dans le cadre de cette étude croient que l’économie américaine se dégrade à cause de la mauvaise gestion de l’administration de Joe Biden, rapporte Courrier International.

Pourtant, les États-Unis ne subissent pas une vraie récession. Ils sont plutôt le théâtre d’une déprime générale, selon le chroniqueur du New York Times Paul Krugman, qui y voit plutôt une « vibecession », un terme qui fait référence à une déconnexion entre l’économie d’un pays et la perception négative qu’en a le grand public.

Biais de perception

Les Américains semblent avoir chaussé une paire de lunettes aux verres déformants pour considérer l’économie de leur pays, car celui-ci affiche plutôt une solide croissance depuis la pandémie.

La croissance annualisée s’est élevée à 1,6 % au premier trimestre de 2024 aux États-Unis après deux trimestres de forte croissance en 2023. Il faut remonter à la première moitié de l’année 2022 pour trouver un trimestre négatif chez l’oncle Sam. Depuis, l’économie américaine est en croissance, malgré l’inflation et la hausse des taux d’intérêt.

Par ailleurs, près de la moitié des répondants au sondage (49 %) croient que le chômage a atteint son plus haut niveau aux États-Unis depuis ces cinquante dernières années, alors qu’il se situe sous les 4 %, soit quasiment son niveau le plus bas en cinq décennies.

Le même pourcentage de sondés pensent que le S&P 500, l’indice des 500 grandes entreprises américaines, est en baisse, alors qu’il a progressé de 24 % en 2023 et monte de 12 % depuis le début de l’année.

Ce biais de perception des Américains à l’égard de leur économie est d’autant plus surprenant que d’autres sondages montrent que la plupart des électeurs ont une vision positive de leur propre situation financière et de l’état de l’économie dans leur région, souligne Paul Krugman. Selon lui, cette perception reflète un décalage entre la réalité et de « mauvaises ondes » à l’échelle nationale.

Un nuage gris sur les élections présidentielles

Cette vague de pessimisme, surtout présente chez les électeurs républicains, selon le sondage, pourrait peser sur les prochaines élections présidentielles américaines, alors que l’actuel président, Joe Biden, est tenu responsable de cette supposée récession.

Cette perception morose des Américains reflète également les conséquences de la hausse des prix et des taux d’intérêt sur le moral des consommateurs au cours des deux dernières années, qui a réduit le pouvoir d’achat de millions de ménages des États-Unis.

Selon Bloomberg, le revenu disponible des ménages a augmenté de 2,9 % sous la présidence de Joe Biden, alors qu’il avait augmenté de 12,4 % sous celle de Donald Trump. Cependant, en comparaison, la croissance du PIB a été de 11,1 % sous la présidence Biden, comparativement à 7,4 % sous Trump, selon une compilation de Radio-Canada.

Au Canada aussi, une majorité de citoyens estiment que la hausse du coût de la vie continue d’avoir des effets négatifs sur le portefeuille des ménages. Selon un sondage Léger, réalisé entre le 17 et le 19 mai auprès de 1519 Canadiens de 18 ans et plus, les consommateurs pensent que l’inflation s’aggrave à l’épicerie par rapport à il y a un an ou deux, alors que l’augmentation des prix a considérablement ralenti depuis un an, que l’inflation revient vers sa cible de 2 % et que la Banque du Canada a annoncé une baisse de son taux directeur au début du mois.

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L’effet de levier et la détresse des entreprises https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/amar-pandya/leffet-de-levier-et-la-detresse-des-entreprises/ Wed, 06 Mar 2024 12:20:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99430 ZONE EXPERTS - Il est important de savoir reconnaître les premiers signaux d’alerte.

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Il existe tout un éventail de variables qui peuvent s’abattre sur une entreprise et la faire sombrer dans la détresse financière. Si on organisait ces divers facteurs en forme de pyramide, on retrouverait à la base des éléments d’ordre macroéconomique, comme le cycle économique, la croissance nationale/mondiale, l’inflation, les politiques monétaires des banques centrales et le contexte politique – autant de réalités qui ne sont en fait pas du ressort de l’entreprise. En poursuivant notre ascension le long de notre pyramide, on atteindrait les risques propres au secteur d’activité ou à l’entreprise, notamment les décisions à l’égard de la répartition du capital, comme le rendement des actionnaires, les acquisitions et le recours à l’endettement.

Les avantages de l’endettement, ou de l’effet de levier, sont nombreux : on peut s’en servir pour réduire le revenu imposable en déduisant les charges d’impôts sur les intérêts, pour créer un bouclier fiscal et pour amplifier les rendements si le coût du capital est inférieur au potentiel de rendement pouvant être généré. Il y a toutefois un hic puisque si le vent change de côté ou que la marée se retire, la probabilité de se retrouver en situation de détresse financière s’accroît rapidement. Les programmes de rémunération des cadres principaux encouragent par ailleurs l’endettement puisqu’il offre le potentiel de se prévaloir de gains asymétriques pour la surperformance de l’entreprise. Cette possibilité procure à certains cadres une raison fort convaincante de pousser l’effet de levier au-delà de ce que permet la structure de capital optimale de l’entreprise.

Nous avons été témoins de cette situation pendant la pandémie avec le secteur du transport aérien : celui-ci a été frappé de plein fouet par un événement exogène qui a fait fondre ses recettes à zéro. Au cours des années qui ont précédé la pandémie, ce secteur avait tiré parti, après des décennies de consolidation, d’une amélioration de son pouvoir de fixation des prix, de la production de nouveaux revenus accessoires (frais pour bagages, choix des sièges) et de la diminution du prix du carburant, ce qui a permis aux transporteurs de faire croître leurs flux de trésorerie dans les milliards de dollars. À la place de mettre ces liquidités à l’abri pour les mauvais jours, les transporteurs aériens ont restitué des milliards à leurs actionnaires et ont accru leurs dettes afin d’amplifier les rendements. Lorsque la pandémie a sévi, ils n’étaient pas en mesure d’encaisser cette énorme perte de revenus et l’amoncèlement des dépenses – ils ont donc dû être rescapés pour assurer leur survie.

Les entreprises qui doivent composer avec un trio de risques – les risques de marché, les risques opérationnels et les risques stratégiques – ont une marge de manœuvre plutôt étroite pour endosser d’autres risques financiers comme celui de l’endettement. Le cycle de la détresse typique passe d’une défaillance au stress (échec, insolvabilité et défaut), puis à la faillite où il subsiste une lueur d’espoir qu’une nouvelle entreprise renaisse de ses cendres. Ce processus est souvent graduel, puis très soudain. Pour citer le roman Le Soleil se lève aussi d’Ernest Hemingway :

« Comment avez-vous fait faillite? »

« De deux façons, a répondu Mike. Graduellement, puis soudainement. »

Au cours de la phase graduelle, les investisseurs potentiels peuvent mettre au jour un nombre important d’indices sur le bilan de santé actuel et futur de l’entreprise. À cet égard, plusieurs outils comptables et boursiers peuvent servir à repérer les situations de détresse. Sur le plan comptable, il est possible d’examiner les états financiers annuels et trimestriels à l’aide d’outils qui évaluent l’entreprise en fonction de variables comme la liquidité, la rentabilité et la solvabilité. Cette approche a l’avantage de produire des données facilement accessibles et comparables.

Les méthodes axées sur le marché ont pour leur part recours aux données boursières et les modèles sont typiquement mis à jour quotidiennement, ce qui signifie que, contrairement à l’analyse des états financiers, elles ne comportent aucun effet de décalage. Le cours boursier contient en fait beaucoup de renseignements qui peuvent faire la lumière sur les perspectives d’une entreprise. Bon nombre des données de marché rendent compte de la volatilité des actions, des obligations, des options et des swaps d’une entreprise.

Ainsi, au moyen des deux modèles, les investisseurs peuvent profiter d’une analyse plus exhaustive pour détecter les signes avant-coureurs d’une éventuelle détresse. Dans le contexte actuel caractérisé par des taux d’intérêt élevés, l’incertitude sur les marchés et les perturbations technologiques, les entreprises peuvent rapidement commencer à battre de l’aile. Les investisseurs pourront donc s’éviter bien des malheurs en apprenant à bien connaître les facteurs qui mènent à la détresse et à reconnaître les premiers signaux d’alerte.

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Le scénario « apocalyptique » se confirme selon François Trahan https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-scenario-apocalyptique-se-confirme-selon-francois-trahan/ Wed, 04 Oct 2023 10:34:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96468 Une récession importante est à prévoir, selon lui.

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Invité par CFA Montréal à prononcer une conférence le 28 septembre dernier, l’économiste de renom François Trahan n’a pas dévié de ses prédictions économiques moroses de l’automne dernier et entrevoit toujours une récession importante et deux années « apocalyptiques », avec un taux de chômage en hausse et des « chances élevées » de crise financière.

Concernant les perspectives sur les marchés, François Trahan, qui est à son compte à la firme Trahan Macro Research, a rappelé qu’au cours des trente dernières années il y avait eu quatre gros déclins des bénéfices sur les marchés américains qui s’étaient soldés par des marchés baissiers. Et les quatre fois, cela s’était produit après des hausses successives des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine.

« La majorité de mes clients croit que nous sommes en reprise, mais c’est l’inverse qui s’en vient. On va vers le bas – ce qui est contraire au sentiment général de la communauté qui fait une erreur d’analyse », soutient Trahan, conscient que ses conclusions ne plaisent pas à tous. « Je ne me ferai pas d’amis. »

Il n’a d’ailleurs pas mâché ses mots sur les prédictions des économistes en général. « D’après une étude de l’AMF, que je cite – et je suis moi-même économiste, 91% des économistes ne peuvent prédire une récession un an à l’avance. 45% de ceux-ci ne peuvent identifier une récession qui est six mois devant eux. Et plus du quart ne peuvent identifier une récession qu’ils sont en train de traverser », a-t-il résumé devant un parterre amusé.

Le stratège de la finance, intronisé au Temple de la renommée en 2016, a démontré que des hausses des taux d’intérêt par la Fed avaient été suivies, 10 fois sur 13, par une récession. « C’est 77% de chance d’avoir une récession technique. » Il rajoute que chaque fois où l’inflation américaine avait dépassé 5% depuis la Deuxième Guerre mondiale les chances étaient de 100% d’avoir une récession. « Ce que l’on voit c’est la hausse des taux la plus agressive depuis que Volker était à la tête de la Fed en 1979. Les chances de réaliser un atterrissage en douceur sont donc minces. »

Le resserrement des critères bancaires est un aspect qui, à ses yeux, n’est pas pris en compte par la communauté dans l’évaluation du contexte économique. « C’est bizarre comme scénario. » Il rappelle qu’antérieurement les banques avaient tendance à resserrer l’accès au crédit plus tard lors d’un ralentissement économique. « Ils attendaient que la Fed ait terminé la hausse des taux et commencent à les baisser avant de resserrer leur critère d’accès au crédit. » Il observe qu’actuellement les banques le font simultanément. « On rajoute une autre pression économique. C’est quelque chose qu’on n’a jamais vécu. C’est une source de risque accru pour une crise financière. »

Il n’y a pas de croissance économique assez en forte en vue qui va pouvoir améliorer la situation, selon Trahan. « On est tous dans le même bateau, toutes les économies majeures font face à une hausse des taux d’intérêt et/ou de l’inflation et à des problèmes de dettes. » L’économie américaine, notamment, tourne au ralenti avec une croissance légère. La dette américaine est au même niveau qu’elle l’était en 1945 au sortir de la guerre. « Peu importe comment on interprète la dette, on est actuellement dans une situation risquée. Car le problème des finances publiques aux États-Unis limite les réponses possibles. »

Il note que le budget du gouvernement américain est actuellement déficitaire (-0,6%) ce qui, avant la crise financière de 2008, aurait été considéré comme « hérétique ». « Depuis la pandémie, il y a une sorte d’accoutumance au déficit, un problème structurel de budget. » Le problème, signale-t-il, c’est qu’un ralentissement économique a tendance à creuser ces déficits. « C’est le point de départ. Et c’est pourquoi on se demande comment l’administration américaine va pouvoir éventuellement donner une réponse fiscale. Malheureusement cela s’applique au reste de la planète. »

Ce qui est normal 16 mois après une première hausse des taux, selon Trahan, ce sont des bénéfices par action d’environ 14,8% (selon des données qui remontent à 1987). « Nous sommes actuellement à 0 % [-0,08%]. On n’a pas beaucoup de marge de manœuvre, sachant que c’est la chute des bénéfices qui provoquent des marchés baissiers. » Les indices précurseurs pointent vers un ralentissement et une baisse des bénéfices. « C’est le début d’un marché baissier qui va surprendre. »

La Fed fait fausse route

En période de questions, avec la modératrice, Sophie Lemieux de chez Fiera Capital, François Trahan a laissé entendre qu’une récession pourrait se débarrasser de l’inflation. « Il y a cependant deux conversations, celle cyclique et l’autre structurelle. L’inflation va diminuer, ce qui risque de surprendre, mais elle pourrait être structurellement plus soutenue. »

L’économiste s’attend aussi à une hausse du taux de chômage. « La journée que l’économie commence à ralentir, les offres d’emploi disparaissent. Dès que les bénéfices diminuent, ça prend quelques mois et les emplois s’en ressentent. »

Il croit que la prochaine action de la Réserve fédérale américaine sera une baisse des taux d’intérêt. « Dès que le taux de chômage va augmenter, la Fed va changer son fusil d’épaule et abaisser les taux, peut-être au printemps ou à l’été. » L’économiste s’est par ailleurs montré plutôt critique au sujet des dirigeants de la banque centrale américaine. « Ils ont considéré de façon condescendante l’inflation en 2021 en la qualifiant de transitoire et ils ne semblent pas avoir la moindre idée de ce qui s’en vient au plan économique. »

Au sujet des marchés boursiers, il anticipe – « au plus tôt » un creux au printemps 2025. « Le creux des marchés survient à peu près au même moment que celui des indices précurseurs. Et c’est environ 18 mois après un sommet des taux d’intérêt. Donc l’histoire n’est peut-être pas terminée. »

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Inflation : les variations n’ont rien d’inhabituelles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/inflation-les-variations-nont-rien-dinhabituelles/ Wed, 20 Sep 2023 13:23:28 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96285 Affirme la Banque du Canada.

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La sous-gouverneure de la Banque du Canada Sharon Kozicki a affirmé mardi que des fluctuations de l’inflation étaient à prévoir, après que le dernier rapport sur l’indice des prix à la consommation a montré que l’inflation annuelle avait grimpé en août pour un deuxième mois consécutif.

Statistique Canada a rapporté mardi que l’inflation avait atteint 4,0 % le mois dernier, après avoir été de 3,3 % en juillet, dans un contexte de hausse des prix de l’essence.

Dans le texte préparé d’un discours que Sharon Kozicki a prononcé à l’Université de Regina, la sous-gouverneure a donné son avis sur les nouvelles données.

« Des fluctuations de cette ampleur ne sont pas rares, et c’est une des raisons qui nous incitent à examiner les mesures de l’inflation fondamentale, lesquelles font abstraction des composantes dont les mouvements des prix sont plus volatils, pour nous faire une idée de l’inflation sous-jacente », a affirmé Sharon Kozicki dans le texte de son discours.

Elle a estimé que ces mesures montraient que l’inflation ne s’est pas beaucoup atténuée récemment.

Le vice-gouverneur s’en est également pris à l’argument selon lequel l’inflation a diminué si les frais d’intérêt hypothécaires sont exclus de son calcul. Elle a noté que même en excluant ces coûts, l’inflation sous-jacente ne semble pas beaucoup plus faible.

Les économistes réagissant au rapport sur l’inflation de mardi affirment que ces données représentent une mauvaise nouvelle pour la banque centrale, même si plusieurs s’attendent à ce que la banque centrale continue de maintenir son taux d’intérêt directeur dans un contexte où l’économie ralentit.

La Banque du Canada a choisi de laisser son taux d’intérêt directeur inchangé plus tôt ce mois-ci, après que des données récentes ont montré que l’économie s’était contractée au deuxième trimestre.

Même si la banque centrale s’est abstenue de relever son taux directeur, elle a averti que la porte était toujours ouverte à de nouvelles hausses de taux si nécessaire. Sharon Kozicki a répété ce message mardi.

« Nous sommes prêts à relever de nouveau le taux directeur si nécessaire », a-t-elle affirmé.

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Des hausses de taux sont encore possibles https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-hausses-de-taux-sont-encore-possibles/ Wed, 30 Aug 2023 10:19:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95690 Mais peu probables, selon plusieurs économistes.

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Beaucoup d’observateurs ont été surpris par les hausses de taux des banques centrales, surtout celle de la Réserve fédérale survenue le 26 juillet dernier. Depuis, un consensus s’est dégagé chez les économistes prédisant que la Fed et la Banque du Canada sont à la fin de leurs escalades. Mais il ne faut jurer de rien.

Le but d’une politique monétaire restrictive (hausses du taux d’intérêt directeur) est d’abaisser l’inflation en ralentissant la croissance économique, ce qui freine la montée des prix, explique Preston Caldwell, économiste senior, États-Unis, chez Morningstar Research Services.

Territoire inconnu

Or, nous nous retrouvons dans une situation inédite où l’inflation est en déclin sans récession et sans que le taux de chômage n’augmente, constate une récente étude de la Réserve fédérale de Richmond. « Le cycle de hausses de taux en cours est la première depuis la Deuxième Guerre mondiale, où la Réserve fédérale a fait des avancées notables dans la réduction de l’inflation sans une hausse associée du taux de chômage », écrivent les auteurs de l’étude.

En effet, au cours de la dernière année, le taux d’inflation aux États-Unis est passé d’un sommet de 8,9% à 3,2% en juillet dernier. Au Canada, l’inflation se situe à 2,8%, après un sommet de 7,7%. Durant cette période, le taux de chômage aux États-Unis est demeuré dans un creux historique, fléchissant même de 3,8% à 3,7%.

Devant cette situation, il faut se demander jusqu’à quel point la situation économique commande ou non d’autres hausses de taux.

Facteur majeur, « le marché du travail semble encore très fort, mais il commence à faiblir, constate Sadiq Adatia, chef des investissements chez BMO Gestion mondiale d’actifs. Disons-le comme ceci : d’excellent, il est passé à ‘très bien’. Il y a encore 10 millions d’emplois disponibles aux États-Unis, soit 1,8 poste disponible pour chaque chômeur. Les consommateurs sont encore en très bonne forme; ils dépensent encore et stimulent l’économie. » On peut en dire autant au Canada, où les avancées de l’emploi avant la dernière hausse des taux de la Banque du Canada, enregistrant un gain net de 60 000 emplois, ont surpassé les attentes.

Ces composantes sont toutefois en voie de ralentissement. « Nous prévoyons une décélération de l’économie dans la deuxième moitié de 2023 et la première moitié de 2024 dû à un recul de l’activité de prêt bancaire (un effet à retardement des hausses de taux) et à des dépenses de ménage plus prudentes, met de l’avant Preston Caldwell. Cela va exercer plus de pression à la baisse sur l’inflation. Le marché du travail (…) devrait également se tranquilliser, allégeant la pression sur les salaires. Nous n’attendons pas une récession, quoique c’est possible, mais nous attendons une période de croissance sous la normale. »

D’autres facteurs contribuent à désamorcer l’inflation, note Sadiq Adatia, notamment les prix des maisons qui ont baissé, de même qu’un niveau d’accessibilité plus grand à l’immobilier. De plus, les difficultés actuelles de la Chine, où on croit déceler les premiers signes d’une déflation, pèsent sur la croissance mondiale.

Par contre, certains facteurs ne sont pas encore domptés. Au premier chef, ajoute Sadiq Adatia, les prix de l’énergie semblent vouloir repartir à la hausse, les coûts d’assurance augmentent de même que les prix de certaines denrées alimentaires, tout particulièrement le riz. Et il est très possible que la Chine rebondisse.

Hausses peu probables

Devant ce portrait d’ensemble, les économistes jugent que les banques centrales sont au terme de leurs hausses de taux, par contre plusieurs ne seraient pas surpris de voir un ou deux derniers sursauts des banques. Avery Shenfeld, économiste en chef de Marchés des Capitaux CIBC, voit la possibilité d’une autre hausse en septembre tant aux États-Unis qu’au Canada. Sadiq Adatia se risque à dire qu’aux États-Unis, « on pourrait même voir deux autres hausses, quoique notre scénario de base ne prédit plus aucune hausse à venir », dit-il.

Un sondage auprès de 150 directeurs financiers aux États-Unis prévoit une nouvelle hausse au prochain trimestre.

Nous ne serons pas vraiment fixés sur des hausses à venir avant un certain moment, avertit Derek Holt, vice-président et directeur chez Banque Scotia Études économiques. La Fed exigera probablement « au moins six mois et peut-être même une série de lectures économiques favorables douze mois d’affilée avant qu’elle ne se sente en confiance de lâcher du lest », écrit-il.

À quand des baisses

Mais si les banques centrales ne majorent plus les taux, faut-il s’attendre à ce qu’elles commencent à les abaisser ? Les avis divergent. Certains économistes, comme Sadiq Adatia, ne le voient pas advenir avant un an; d’autres, pas avant la mi-2024. « Nous avons une économie assez solide, affirme Sadiq Adatia, il n’y a pas de raison de trancher dans les taux, ce qui donnerait de la force aux consommateurs, qui risqueraient de faire remonter l’inflation. Ce serait le contraire de ce que les banques centrales cherchent à faire depuis un an et demi. »

Preston Caldwell le voit d’un tout autre œil et se distingue nettement à ce chapitre. « Nous nous attendons à une première baisse de taux en février 2024, juge-t-il, suivi par des coupes drastiques jusqu’au milieu de 2025, rabaissant le taux à 1,5%-1,75%. C’est nettement sous les attentes des marchés et même celles de la Fed, qui s’attendent à ce que les taux soient autour de 3,5% au milieu de 2025. »

Attention. L’étude de la Réserve fédérale de Richmond signale une grande incertitude qu’il ne faut pas négliger : « À cause du manque d’éclairage des cycles de hausses de taux passés, la Réserve fédérale devra demeurer vigilante pour éviter de manquer sa cible (inflation de 2%) si l’économie devait se montrer plus résistante qu’anticipé. »

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La Fed pourrait envisager de nouvelles hausses https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-fed-pourrait-envisager-de-nouvelles-hausses/ Fri, 25 Aug 2023 19:52:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95913 En raison de la vigueur de l’économie.

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La vigueur continue de l’économie américaine pourrait nécessiter de nouvelles augmentations des taux d’intérêt, a déclaré vendredi le président de la Réserve fédérale américaine Jerome Powell, lors d’un discours très suivi qui a également mis en évidence la nature incertaine des perspectives économiques.

Jerome Powell a souligné que l’économie a connu une croissance plus rapide que prévu cette année et que les consommateurs ont continué à dépenser avec vigueur, des tendances qui pourraient maintenir les pressions inflationnistes à un niveau élevé.

Il a également réitéré la détermination de la Fed à maintenir son taux directeur élevé jusqu’à ce que la hausse des prix soit ramenée à l’objectif de 2 % de la banque centrale.

« Nous sommes prêts à augmenter encore les taux si nécessaire et nous avons l’intention de maintenir notre politique à un niveau restrictif jusqu’à ce que nous soyons convaincus que l’inflation se rapproche durablement de notre objectif », a indiqué le président de la Fed.

Son discours, prononcé lors d’une conférence annuelle de banquiers centraux, a mis en évidence les incertitudes entourant l’économie et la complexité de la réponse de la Fed. Ces propos contrastent fortement avec ceux qu’il avait tenus à Jackson Hole il y a un an, lorsqu’il avait averti sans détour Wall Street que la banque centrale allait poursuivre sa campagne de fortes hausses des taux d’intérêt afin de freiner la flambée des prix.

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Le taux de vacance des bureaux atteindra un pic en 2024 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-taux-de-vacance-des-bureaux-atteindra-un-pic-en-2024/ Fri, 18 Aug 2023 11:19:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95630 En raison des modèles de travail hybrides.

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Un nouveau rapport de Colliers Canada prévoit que le taux national d’inoccupation des bureaux pourrait culminer à environ 15 % d’ici la fin de 2024, car la montée en puissance des modèles de travail hybrides incite les entreprises à réduire leur espace de bureau.

Le document indique que le taux d’inoccupation des bureaux au Canada est passé d’environ 8 à 14 % depuis 2020, mais ce chiffre devrait baisser au début de 2025, à moins d’un ralentissement économique majeur au cours des 18 prochains mois.

La croissance économique tempère la croissance des espaces vacants, même si le travail hybride devient plus populaire, grâce à l’expansion des entreprises et à l’arrivée de nouvelles compagnies sur le marché.

Quelque 55 % des entreprises déclarent avoir finalisé leur approche pour équilibrer le travail au bureau et le travail à distance, contre 49 % au quatrième trimestre. Ce sont 86 % des locataires qui se sont dits satisfaits de leurs arrangements hybrides actuels.

Le rapport indique que le nombre moyen de jours que les entreprises obligent leurs employés à travailler au bureau est passé de 2,5 fin 2022 à 3 au dernier trimestre.

Colliers affirme que les locataires commerciaux sont 10 % plus susceptibles de renouveler un bail pour chaque jour supplémentaire où leurs employés travaillent au bureau, les entreprises étant plus susceptibles de conserver leur superficie actuelle en pieds carrés si le personnel travaille au bureau au moins quatre jours par semaine.

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Hausse modérée du niveau de capitalisation des régimes de retraite canadiens PD https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/hausse-moderee-du-niveau-de-capitalisation-des-regimes-de-retraite-canadiens-pd/ Fri, 21 Jul 2023 10:48:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95140 Selon une étude d’Aon.

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Les régimes de retraite canadiens à prestations déterminées (PD) ont vu leur niveau de capitalisation augmenter légèrement au cours du deuxième trimestre de cette année. Selon l’outil de suivi des risques liés aux régimes de retraite d’Aon, le ratio de capitalisation global associé à l’indice composé S&P/TSX est passé de 101,8 % à 102,1 % durant cette période.

Selon les résultats principaux au 30 juin 2023, les actifs des régimes de retraite ont enregistré une augmentation de 1,2 % au cours du deuxième trimestre. Cette performance témoigne d’une croissance modérée, contribuant ainsi à la hausse du niveau de capitalisation des régimes de retraite à prestations déterminées.

Le rendement des obligations à long terme du gouvernement canadien a également connu une augmentation de 7 points de base au cours de ce trimestre, tandis que les écarts de crédit se sont creusés de 4 points de base. Cette combinaison a entraîné une hausse des taux d’intérêt utilisés pour évaluer les engagements du régime de retraite, passant de 4,60 % à 4,71 %.

Dans ce contexte de volatilité, Jason Malone, associé principal, Solutions pour le patrimoine d’Aon, a déclaré : « Le rendement modéré des actifs et la faible augmentation des taux d’actualisation ont soutenu une légère augmentation du niveau de financement au cours du trimestre. Les régimes de retraite se sont maintenus à des niveaux de capitalisation sains, ce qui donne aux promoteurs des régimes le temps d’envisager des activités de réduction du risque et de prendre de meilleures décisions ».

L’outil de suivi des risques liés aux régimes de retraite d’Aon calcule l’état global de capitalisation sur une base comptable pour les sociétés de l’indice composé S&P/TSX qui offrent des régimes à prestations déterminées. Cet outil fournit un aperçu détaillé de l’état de capitalisation des régimes individuels et permet aux promoteurs de faire un suivi quotidien de leurs engagements. Les données remontent jusqu’à 2013 et sont accessibles en ligne.

Des versions de l’outil de suivi des régimes de retraite sont également disponibles pour le S&P 500 aux États-Unis et pour d’autres indices au Royaume-Uni.

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Les dépenses de consommation vont certainement fléchir https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-depenses-de-consommation-vont-certainement-flechir/ Fri, 21 Jul 2023 10:48:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95192 Prévoit la Chambre de commerce du Canada qui impute ce mouvement à la hausse des taux.

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Même si les dépenses de consommation sont demeurées fortes au deuxième trimestre, elles ont changé de trajectoire lorsque la Banque du Canada a mis fin à sa pause sur les hausses de taux d’intérêt, a estimé jeudi la Chambre de commerce du Canada (CCC).

Les dépenses de consommation vont probablement ralentir de façon appréciable au second semestre de l’année, parce que les gens vont réduire leurs achats discrétionnaires, a prédit l’économiste en chef de la Chambre, Stephen Tapp.

« Nous nous attendons à ce que les consommateurs soient soumis à une pression croissante, en particulier ceux qui empruntent, a-t-il affirmé. Ils doivent rembourser leur dette, ils vont devoir réduire quelque chose et ils vont réduire leurs dépenses discrétionnaires. »

La CCC suit les dépenses locales à l’aide des données de la société de paiement Moneris. Son laboratoire de données commerciales a constaté que les dépenses de consommation avaient connu une résurgence en avril et en mai, après l’accalmie suivant la période des Fêtes de fin d’année.

« C’est vrai que le deuxième trimestre a été vraiment bon. Tout comme le premier trimestre a été vraiment bon », a souligné Stephen Tapp.

Cependant, elles ont commencé à baisser en juin, après que la Banque du Canada a relevé son taux directeur à 4,75 %, a observé la CCC.

La banque centrale a de nouveau haussé son taux directeur la semaine dernière, pour le porter à 5,00 %.

La banque centrale aimerait voir une croissance plus lente pour l’aider dans sa lutte contre l’inflation, qui vise à ramener cette dernière à son objectif de 2,0 %, a expliqué Stephen Tapp. Cela passe notamment par un ralentissement de la croissance des dépenses.

« C’est le genre d’équilibre qu’ils essaient d’atteindre. Ils veulent ralentir l’économie afin que l’offre puisse rattraper la demande, mais ils ne veulent pas la ralentir au point où des gens perdent leur emploi et où nous nous retrouvons avec une récession plus large », a-t-il noté.

Stephen Tapp a souligné que la croissance démographique avait soutenu de fortes dépenses. Si les dépenses suivies par la Chambre sont en hausse par rapport à l’année dernière, elles montrent plutôt une décroissance depuis la mi-mars lorsqu’on les ajuste pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique.

Cela aide à expliquer pourquoi les dépenses de consommation sont restées fortes alors même que les Canadiens ont réduit leurs dépenses pour faire face aux hausses de coûts, a poursuivi Stephen Tapp

« Dans l’ensemble, l’économie continue d’évoluer à un rythme raisonnable. Mais la personne moyenne, le consommateur moyen, n’a peut-être pas l’impression que c’est une bonne période en ce moment, même si ce n’est pas nécessairement mesuré comme une récession », a-t-il observé.

La confiance des consommateurs a diminué en juin après plusieurs mois de hausses graduelles, a indiqué le Conference Board du Canada, avec des perspectives d’emploi négatives.

Les services plus populaires que les biens

Au deuxième trimestre, les Canadiens ont donné la priorité aux dépenses pour les services discrétionnaires, plutôt que pour les biens, selon une étude d’Économique RBC.

Les dépenses par habitant ont été plus faibles que les estimations des dépenses totales ne le suggèrent en raison de la forte croissance démographique, a écrit l’économiste Carrie Freestone, de la Banque Royale, dans un rapport du 13 juillet.

Mais les dépenses de consommation sont restées plus résistantes au deuxième trimestre que plusieurs ne le craignaient, a-t-elle poursuivi.

« Je pense que le fait que nous commencions à voir une faiblesse dans les biens discrétionnaires est probablement un signe précurseur que les hausses de taux commencent à avoir un impact », a estimé Carrie Freestone lors d’une entrevue.

« Je pense donc que cela finira par se répercuter sur le secteur des services. Nous ne l’avons tout simplement pas encore vu. »

Les consommateurs travaillent toujours sur une certaine demande refoulée de la pandémie, a noté Carrie Freestone, les voyages et les restaurants étant toujours parmi les principales priorités de plusieurs. Les dépenses des restaurants ont été plus élevées, même lorsqu’elles sont ajustées à l’inflation, malgré des prix plus élevés sur les menus, a-t-elle souligné.

« Les Canadiens sont prêts à dépenser un peu plus d’argent pour des restaurants ou des voyages, ces expériences qu’ils n’ont pas pu vivre pendant le confinement pandémique », a noté Carrie Freestone.

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