développement durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Wed, 08 Jan 2025 11:57:32 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png développement durable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 2025 : les ODD comme boussole stratégique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/2025-les-odd-comme-boussole-strategique/ Wed, 08 Jan 2025 11:57:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104752 OPINION — Une occasion pour les dirigeants et les investisseurs.

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Les Objectifs de développement durable (ODD) sont devenus, avec le temps, bien plus qu’une simple feuille de route pour un avenir durable. Ils s’imposent comme une boussole stratégique pour les dirigeants d’entreprises souhaitant naviguer les eaux souvent tumultueuses du paysage économique moderne. Au cœur de cette transformation se trouvent des concepts tels que le repreneuriat et la productivité, particulièrement pertinents dans un contexte économique postpandémique marqué par des défis et des occasions inédites.

Le repreneuriat s’est imposé comme une solution clé pour éviter la disparition de nombreuses PME québécoises et canadiennes face à une vague de départs massifs à la retraite des baby-boomers. Cependant, cette transition ne se fait pas sans embûches. Les entreprises en transition doivent non seulement se moderniser et intégrer de nouveaux modèles d’affaires, mais aussi répondre aux attentes croissantes en matière de durabilité. C’est ici que les ODD interviennent, offrant un cadre structurant pour guider ces transformations. Intégrer des ODD tels que le travail décent et la croissance économique (ODD 8) ou l’innovation industrielle et infrastructurelle (ODD 9) peut non seulement aider à recentrer l’entreprise sur une croissance inclusive et durable, mais aussi attirer des investisseurs soucieux des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

En parallèle, la productivité des entreprises demeure un enjeu stratégique majeur pour les dirigeants québécois et canadiens. Face à la pénurie de main-d’œuvre, la pression concurrentielle mondiale, la prise de conscience de notre retard face aux autres économies et les attentes accrues des consommateurs en matière de responsabilité sociale et environnementale, les ODD offrent un cadre précieux pour transformer les organisations. Que ce soit par l’adoption de technologies avancées (ODD 9) ou par la réduction du gaspillage dans la chaîne d’approvisionnement (ODD 12), les entreprises peuvent non seulement améliorer leur efficacité opérationnelle, mais aussi renforcer leur compétitivité sur la scène internationale.

Je vous propose d’explorer comment les ODD peuvent servir de levier pour le repreneuriat et la productivité des entreprises, en offrant des pistes concrètes et durables aux défis actuels.

Le repreneuriat : transformer la durabilité en moteur d’innovation

  • Le repreneuriat dans un contexte économique postpandémique

Le repreneuriat — c’est-à-dire la reprise d’entreprises existantes par de nouveaux dirigeants ou entrepreneurs — est devenu un enjeu clé dans le paysage économique actuel, notamment au Québec et au Canada. En 2025, avec le vieillissement démographique et la continuité des départs massifs à la retraite des baby-boomers, un nombre croissant d’entreprises seront à reprendre. Selon les estimations, des milliers de PME québécoises et canadiennes risquent de disparaître faute de repreneurs, ce qui pourrait entraîner des pertes économiques significatives.

Cependant, ces transitions présentent des défis : manque de préparation à la relève, modernisation nécessaire des modèles d’affaires, ou encore intégration des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Dans ce contexte, les Objectifs de développement durable (ODD) offrent un cadre structurant pour guider ces reprises d’entreprises. Par exemple, intégrer l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) peut aider à recentrer l’entreprise sur une croissance inclusive et durable, tout en améliorant les conditions de travail des employés. De même, l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure) peut inspirer des investissements dans la modernisation technologique ou dans l’économie circulaire, permettant ainsi aux entreprises reprises de s’adapter aux exigences du marché tout en contribuant à un développement économique résilient.

Les entreprises reprises dans une perspective durable peuvent également répondre aux attentes croissantes des consommateurs qui privilégient des marques responsables. En 2025, les consommateurs sont de plus en plus attentifs à l’impact environnemental et social des entreprises qu’ils soutiennent. Ainsi, un repreneur qui intègre les ODD dans sa stratégie peut non seulement revitaliser l’entreprise, mais aussi renforcer son attractivité auprès des clients.

  • Les ODD comme levier pour attirer des investisseurs

Les ODD peuvent également jouer un rôle clé pour attirer des investisseurs lors du repreneuriat. De plus en plus d’investisseurs institutionnels intègrent des critères ESG dans leurs décisions d’investissement. Une entreprise reprise avec une stratégie alignée sur les ODD aura donc plus de chances d’obtenir du financement pour sa transition ou son expansion.

Par exemple, un repreneur qui repositionne une entreprise manufacturière autour de l’économie circulaire (ODD 12) ou développe une stratégie ambitieuse de réduction des émissions carbone (ODD 13) pourra non seulement répondre aux attentes des investisseurs, mais aussi se différencier sur le marché. Des fonds d’investissement spécialisés dans les entreprises à impact social ou environnemental positif représentent une source croissante de capital pour les PME adoptant des pratiques durables.

De plus, les banques et institutions financières canadiennes sont elles-mêmes soumises à une pression accrue pour aligner leurs portefeuilles sur les objectifs climatiques et sociaux mondiaux. Cela signifie que les entreprises intégrant les ODD dans leur stratégie bénéficient d’un avantage compétitif lorsqu’elles cherchent à obtenir du financement ou à établir des partenariats stratégiques.

  • Stimuler l’innovation sociale grâce au repreneuriat

Enfin, le repreneuriat offre une occasion unique d’intégrer l’innovation sociale dans les modèles d’affaires. En adoptant une approche centrée sur l’ODD 10 (Réduction des inégalités) ou l’ODD 11 (Villes et communautés durables), les nouveaux dirigeants peuvent transformer leur entreprise en acteur clé du développement local.

Par exemple, une entreprise reprise pourrait développer des partenariats avec des organisations communautaires pour favoriser l’emploi local ou réduire son empreinte écologique. Une autre pourrait investir dans des programmes de formation pour améliorer les compétences de ses employés tout en répondant aux besoins spécifiques de la communauté où elle opère.

L’innovation sociale peut également se traduire par la création de nouveaux produits ou services répondant à des défis sociaux ou environnementaux. Par exemple, un repreneur dans le secteur technologique pourrait développer des solutions numériques pour améliorer l’accès à l’éducation (ODD 4) ou à la santé (ODD 3). Ces initiatives permettent non seulement de générer un impact positif sur la société, mais aussi de renforcer la compétitivité et la résilience de l’entreprise.

La productivité des entreprises québécoises et canadiennes : Un enjeu stratégique

  • Les ODD comme moteur de transformation organisationnelle

La productivité demeure un défi majeur pour les entreprises québécoises et canadiennes en 2025. Dans un contexte qui fut marqué par la pénurie de main-d’œuvre, la pression concurrentielle mondiale et récemment par une prise de conscience de notre retard évident face aux autres économies, il est impératif d’adopter des pratiques innovantes pour améliorer l’efficacité opérationnelle tout en respectant les impératifs environnementaux et sociaux.

Les ODD peuvent jouer un rôle clé dans cette transformation organisationnelle. Par exemple, l’ODD 9 (Industrie, innovation et infrastructure) encourage l’adoption de technologies avancées pour optimiser les processus industriels. Les entreprises qui investissent dans l’automatisation intelligente ou les infrastructures numériques peuvent non seulement réduire leurs coûts opérationnels, mais aussi améliorer leur capacité à répondre rapidement aux évolutions du marché.

De même, l’ODD 12 (Consommation et production responsables) peut inciter à réduire le gaspillage dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui améliore non seulement la durabilité, mais aussi la rentabilité. En 2025, alors que certaines ressources naturelles deviennent plus rares et coûteuses (pêches ou encore le dossier forestier), les entreprises qui adoptent des pratiques circulaires — comme le recyclage ou la réutilisation des matériaux — peuvent réaliser des économies significatives tout en renforçant leur image auprès des parties prenantes.

  • Répondre à la pénurie de main-d’œuvre grâce aux ODD

La pénurie de main-d’œuvre a été particulièrement aiguë au Québec et au Canada en raison du vieillissement démographique et de la concurrence pour attirer les talents qualifiés. Bien que le taux de chômage semble avoir une indication graduellement à la hausse, il n’en demeure pas moins que les entreprises doivent innover pour attirer et retenir leurs employés.

Les ODD offrent un cadre utile pour répondre à ce défi. Par exemple, l’ODD 8 (Travail décent et croissance économique) encourage les entreprises à proposer des conditions de travail équitables, inclusives et respectueuses de l’environnement. En offrant des avantages tels que des horaires flexibles, des politiques favorables à la conciliation travail-vie personnelle ou encore des programmes de formation continue, les entreprises peuvent améliorer leur attractivité auprès des travailleurs.

Par ailleurs, intégrer des pratiques favorisant la diversité et l’inclusion (ODD 10) peut non seulement élargir le bassin de talents disponibles, mais aussi renforcer l’engagement des employés actuels. Les études montrent que les équipes diversifiées sont souvent plus innovantes et performantes, ce qui constitue un atout majeur dans un environnement économique compétitif.

  • Améliorer la compétitivité internationale grâce aux ODD

Enfin, à mesure que les marchés mondiaux adoptent des normes plus strictes en matière de durabilité, les entreprises québécoises et canadiennes doivent s’adapter pour rester compétitives. Les ODD offrent un cadre pour aligner leurs pratiques avec ces exigences internationales.

Par exemple, une entreprise qui adopte une stratégie ambitieuse en matière d’énergie renouvelable (ODD 7) ou de réduction des émissions (ODD 13) sera mieux positionnée pour accéder aux marchés européens ou asiatiques où ces critères sont devenus essentiels. De plus, ces initiatives permettent souvent d’accéder à des subventions gouvernementales ou à des incitatifs fiscaux qui réduisent le coût initial des investissements durables.

En outre, les entreprises qui intègrent les ODD dans leur stratégie peuvent mieux répondre aux attentes des clients internationaux qui privilégient de plus en plus les fournisseurs responsables sur le plan social et environnemental. Cela leur permet non seulement de préserver leurs parts de marché existantes, mais aussi d’en conquérir de nouvelles.

Conclusion : les ODD comme boussole stratégique

En 2025, les Objectifs de développement durable (ODD) se révèlent être une boussole stratégique efficace pour guider le développement économique au Québec et au Canada. Que ce soit dans le cadre du repreneuriat ou pour améliorer la productivité des entreprises, les ODD offrent un cadre structurant pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux auxquels sont confrontés les dirigeants.

Adopter une stratégie alignée sur les ODD permet non seulement d’attirer des investisseurs et de répondre aux attentes croissantes des consommateurs, mais aussi d’améliorer la résilience organisationnelle face aux crises futures. Dans un monde où la durabilité devient un impératif économique autant qu’éthique, intégrer les ODD n’est plus une option, mais une nécessité pour assurer la pérennité et la prospérité des entreprises québécoises et canadiennes.

En somme, 2025 risque fort d’influer davantage une transition vers un modèle économique où performance rime avec responsabilité — une occasion unique pour les dirigeants visionnaires prêts à adopter cette nouvelle boussole stratégique.

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Implanter les Objectifs de développement durable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/implanter-les-objectifs-de-developpement-durable/ Wed, 27 Nov 2024 13:14:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104284 OPINION - Cela peut représenter des coûts supplémentaires… Vraiment ?

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Les Objectifs de Développement Durable (ODD), adoptés par les Nations-Unies en 2015, constituent un cadre ambitieux pour relever les défis mondiaux d’ici 2030, tels que la pauvreté, les inégalités, le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Un nombre grandissant d’entreprises reconnaissent l’importance d’intégrer ces ODD dans leur stratégie. Non seulement dans le but de contribuer positivement à la société et à la planète, mais aussi pour en tirer des bénéfices tangibles. Comme le souligne Andrew Winston dans son texte « Sometimes Sustainability Costs More. So What? », les initiatives de durabilité bien menées permettent de réduire les coûts, de diminuer les risques, de stimuler l’innovation, d’augmenter les revenus et d’améliorer la valeur intangible de l’entreprise.

Tout d’abord, aligner sa stratégie sur les ODD peut aider une entreprise à réduire ses coûts opérationnels. Par exemple, en améliorant l’efficacité énergétique de ses bâtiments et processus (ODD 7 – Énergie propre et d’un coût abordable), elle diminue sa facture d’électricité. En optimisant sa consommation d’eau et en recyclant ses déchets (ODD 6 – Eau propre et assainissement, ODD 12 —Consommation et production responsables), elle réduit les coûts liés à ces ressources. Certes, certains investissements initiaux peuvent être nécessaires, mais ils sont généralement rentabilisés sur le moyen-long terme grâce aux économies générées.

Ensuite, intégrer les ODD permet de mieux gérer et anticiper certains risques. Le changement climatique (ODD 13 – Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques) fait peser des menaces physiques croissantes sur les actifs et les chaînes d’approvisionnement des entreprises (événements météorologiques extrêmes, montée du niveau des mers…). Celles qui prennent des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et s’adapter seront plus résilientes. De même, les entreprises proactives sur les enjeux sociaux comme les conditions de travail et les droits de la personne dans leur sphère d’influence (ODD 8 – Travail décent et croissance économique) sont moins exposées aux scandales et boycottages qui peuvent durablement ternir leur réputation.

L’innovation est un autre bénéfice clé de l’intégration des ODD. Pour contribuer à des objectifs ambitieux comme bâtir des villes et communautés durables (ODD 11), concevoir des modes de consommation et production responsables (ODD 12) ou lutter contre le changement climatique (ODD 13), les entreprises doivent développer des solutions radicalement nouvelles. Cela stimule leur R&D et peut déboucher sur des produits, services et modèles d’affaires innovants et davantage compétitifs. Comme l’illustre l’exemple de Trane Technologies cité par Andrew Winston, miser sur des technologies bas-carbone (acier décarboné) a été un pari stratégique pour se différencier et capter de nouveaux marchés.

En fait, on constate que servir les besoins liés aux ODD ouvre de formidables opportunités de croissance. Selon le Business & Sustainable Development Commission, atteindre les ODD pourrait générer 12 000 milliards de dollars de revenus et d’économies par an d’ici 2030[1].

Les entreprises qui sauront développer des offres alignées sur les ODD, comme des solutions d’accès à une énergie propre et abordable (ODD 7), une alimentation saine et durable (ODD 2) ou des villes résilientes (ODD 11), capteront une part substantielle de ce potentiel. Dans les pays en développement notamment, répondre aux besoins essentiels des populations à la « base de la pyramide » (ODD 1 – Pas de pauvreté) représente un immense marché encore largement inexploité.

Au-delà des revenus additionnels, contribuer positivement aux ODD renforce l’image et la réputation de l’entreprise. Cela accroît la valeur perçue de sa marque auprès des consommateurs de plus en plus sensibles aux enjeux de durabilité. Une étude de Nielsen montre que les produits affichant un engagement en matière de durabilité ont connu une croissance des ventes 5,6 fois supérieure à celle des produits conventionnels en 2018. L’entreprise devient aussi plus attractive pour les talents, surtout les jeunes générations en quête de sens, ce qui lui permet d’attirer et fidéliser les meilleurs profils. Enfin, son engagement crédible est valorisé par les investisseurs qui intègrent de plus en plus les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans leurs décisions.

Bien sûr, comme le reconnaît Andrew Winston, aligner sa stratégie sur les ODD implique parfois des coûts et investissements additionnels à court terme. Choisir des matériaux plus durables, améliorer les conditions de travail et les salaires dans les chaînes d’approvisionnement a un coût immédiat. Mais il faut voir cela comme un investissement qui crée de la valeur sur le long terme en réduisant les risques, en stimulant l’innovation et en renforçant la réputation et l’attractivité de l’entreprise. C’est un raisonnement similaire à celui qui prévaut pour d’autres fonctions stratégiques comme le marketing, la R&D ou les RH : elles ont un coût, mais sont sources de création de valeur.

Certains affirment que les initiatives de durabilité ont une « valeur nette négative ». Mais ce genre d’analyse purement financière passe à côté de nombreux bénéfices intangibles, mais cruciaux comme la fidélité à la marque, l’engagement des employés ou la culture d’innovation. De plus, ne pas agir comporte aussi un coût élevé. Dans un monde de plus en plus affecté par le changement climatique et les tensions sociales, les entreprises qui n’auront pas pris le virage des ODD seront pénalisées et perdront en compétitivité.

Enfin, au-delà des bénéfices pour l’entreprise, contribuer aux ODD est tout simplement un impératif pour assurer la prospérité à long terme des affaires et de l’économie dans son ensemble. Comme le souligne Andrew Winston, « il n’y a pas de croissance pour les entreprises ou l’économie sur une planète mourante avec des personnes en mauvaise santé ». Dans les régions dévastées par le changement climatique, l’activité économique s’effondre. Lutter contre ces menaces existentielles est dans l’intérêt vital de toutes les entreprises.

En conclusion, intégrer intelligemment les ODD dans sa stratégie n’est pas juste une option pour les entreprises, c’est une nécessité au regard des défis colossaux de notre époque. C’est aussi une formidable occasion de combiner performance économique et impact positif sur la société et l’environnement. Les entreprises qui sauront s’engager de manière crédible et innovante en faveur des ODD en récolteront de multiples bénéfices : réduction des coûts et des risques, avantage compétitif par l’innovation, nouveaux relais de croissance, marque renforcée et attractivité accrue auprès des talents et des investisseurs. Elles seront les leaders de l’économie de demain, une économie plus durable, inclusive et résiliente.

Bien sûr, cette transformation ne se fera pas sans effort ni investissements. Elle implique parfois des coûts additionnels à court terme et requiert un changement profond de culture et de modèle d’affaires. Mais comme pour toute décision stratégique intelligente, il faut voir au-delà de l’horizon de court terme. Les entreprises qui n’auront pas pris ce virage seront tôt ou tard pénalisées, car elles seront perçues comme faisant partie du problème plutôt que de la solution.

Il est temps de changer de paradigme et de reconnaître que la performance durable et la performance financière ne s’opposent pas, mais se renforcent mutuellement. Les entreprises qui intégreront le plus rapidement et efficacement les ODD dans leur ADN seront les gagnantes dans un monde en profonde mutation. Elles prouveront qu’il est non seulement possible, mais hautement bénéfique de faire du profit tout en ayant un impact positif.

Pour réussir cette indispensable transformation et en tirer tous les bénéfices, les entreprises devront faire preuve de leadership, en plaçant les ODD au cœur de leur raison d’être et de leur stratégie. Elles devront adopter une approche systémique en repensant leur modèle d’affaires de bout en bout. Elles devront faire preuve de transparence et rendre compte de leurs progrès et de leur impact. Enfin, elles devront collaborer avec leur écosystème, car les défis adressés par les ODD sont trop vastes et complexes pour être relevés de manière isolée. Les pionnières qui sauront mener cette indispensable transformation stratégique avec détermination et clairvoyance en sortiront renforcées et armées pour le futur.

Elles réconcilieront enfin le court et le long terme, la quête de profits et la contribution au bien commun. Ce faisant, elles ouvriront la voie à un nouveau modèle d’entreprise et d’économie, porteur de sens et d’espoir. Un modèle où la durabilité n’est plus vue comme un coût, mais comme un investissement. Un investissement rentable et nécessaire pour construire un monde meilleur.

Michel J. Paradis B.Sc., LL.B. Adm.A., Med.Acc (IMAQ)
Président, OECONOMIA

Note : Ce billet s’inspire de l’article d’Andrew Winston « Sometimes Sustainability Costs More. So What? »

[1] https://sdgs.un.org/publications/better-business-better-world-18049?form=MG0AV3

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Les discussions sur l’ESG laissent à désirer https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-discussions-sur-lesg-laissent-a-desirer/ Mon, 27 May 2024 11:40:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100745 Une étude met en évidence la nécessité d’aligner les objectifs des clients sur les investissements appropriés.

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Une campagne d’achat menée par un fournisseur de formation ESG (environnement, social et gouvernance) suggère que les conseillers en services financiers peuvent améliorer le service qu’ils fournissent aux clients qui s’intéressent au développement durable.

La société montréalaise ED4S Academy a mené cette recherche au cours des deux premiers mois de l’année 2024. Se faisant passer pour des clients, les associés d’ED4S se sont entretenus avec 40 conseillers canadiens de 35 entreprises, dont de grandes banques, des coopératives de crédit, des compagnies d’assurance et de plus petites sociétés de gestion d’actifs.

Les acheteurs mystères étaient spécialisés dans la finance durable, et les résultats de la recherche ont été publiés dans un rapport le 6 mai dernier.

L’étude a révélé que 20 % des conseillers (huit conseillers) ont abordé les considérations ESG ou de durabilité avec les acheteurs secrets sans aucune incitation. Une fois que les acheteurs mystères ont montré de l’intérêt pour les questions ESG, ce chiffre est passé à environ 63 %.

Lorsque les acheteurs mystères ont indiqué aux conseillers que leur principale préoccupation était l’action contre le changement climatique, un pourcentage « encourageant » de 25 % des conseillers ont été en mesure de discuter des objectifs des clients et des approches d’investissement pour lutter contre le changement climatique, selon le rapport. Cependant, d’autres questions ESG n’ont pas été abordées, telles que l’eau, l’utilisation des sols et la pollution.

Environ la moitié des conseillers (45 %) ont fait preuve d’une compréhension « suffisante » des approches d’investissement ESG, selon le rapport, et 25 % ont fait preuve d’une connaissance « moyenne ».

Les connaissances d’un conseiller étaient jugées comme étant « suffisantes » s’il faisait preuve d’une compréhension de base des questions d’investissement durable ou de thèmes tels que le changement climatique.

« Nous n’attendions pas des conseillers une connaissance encyclopédique des questions de développement durable, mais plutôt une capacité à comprendre les priorités ESG d’un client et à proposer des solutions d’investissement appropriées », indique le rapport.

En ce qui concerne les produits disponibles, bien que la plupart des conseillers proposent des investissements ESG ou durables, les acheteurs mystères considèrent que ces produits étaient bien adaptés dans 17 % des cas, et qu’ils étaient « plutôt bien adaptés » dans 39 % des cas.

L’étude a également révélé qu’environ 63 % des conseillers (soit environ 25 conseillers) ont discuté de la performance des investissements durables. Cependant, environ un tiers (35 %) des conseillers ont déclaré que la performance des fonds durables était la même que celle des autres investissements.

« La véritable réponse à cette question dépend du calendrier et de la manière dont les produits d’investissement durable sont définis », indique le rapport.

Dans plus de la moitié des entretiens avec les clients (55 %), les conseillers n’ont pas abordé la question des frais liés aux investissements durables.

Au vu des résultats globaux, les investissements durables semblent être « une considération secondaire, voire une classe d’actifs de niche » parmi les conseillers étudiés, selon le rapport.

Les investissements responsables représentaient 49 % des actifs sous gestion au Canada en 2022, contre 47 % en 2021, selon le 2023 Canadian Responsible Investment Trends Report. Ce rapport attribue cette augmentation à un mouvement mondial visant à améliorer les rapports sur le développement durable.

Ce type de rapport n’est pas mentionné dans le rapport d’ED4S. Cependant, ED4S suggère aux entreprises de s’assurer qu’elles disposent des produits d’investissement durable souhaités par les investisseurs.

Le rapport conclut qu’à mesure que les produits d’investissement durable deviennent plus courants et mieux définis, « les investisseurs et les conseillers doivent avoir les discussions nécessaires pour aligner les objectifs d’investissement sur les produits disponibles ».

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Trois nouveaux membres au CCNID https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/avis-de-nomination-developpement-des-affaires/trois-nouveaux-membres-au-ccnid/ Thu, 21 Sep 2023 10:28:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96262 NOUVELLES DU MONDE – Deux viennent du Québec.

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Le Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID), qui est entré en fonction en juin dernier, accueille trois nouveaux membres, portant ainsi le total à 12.

Les nouveaux venus sont Catherine Isabelle, directrice principale de Durabilité et innovation climatique chez Investissements PSP, Daniel Charron, vice-président d’Engagement sociétal et affaires publiques chez Fondaction et Sandra Odendahl, première vice-présidente et lead en Développement durable et diversité à la Banque de développement du Canada. Cette dernière est établie en Ontario, les autres venant du Québec.

Ces nouvelles nominations reflètent la priorité de l’organisme d’accroître la représentation du Québec ainsi que l’étendue de l’expertise de l’organisme.

« Pour le nouveau CCNID, notre priorité a été – et continue d’être – d’attirer les bonnes personnes, et donc de privilégier la diversité sur le plan de l’expérience professionnelle et de la représentation géographique. Ainsi, le CCNID est bien placé pour collaborer avec d’autres organisations, tant à l’échelle nationale qu’internationale, afin de veiller à ce que l’adoption des normes au Canada réponde aux besoins de notre marché », a affirmé Kevin Nye, président du Conseil de surveillance de la normalisation en audit et certification et coprésident du Comité d’établissement du CCNID

Le CCNID prévoit d’autres nominations cette année, ciblant en particulier des utilisateurs d’états financiers ayant une expertise en matière de changements climatiques.

Récemment, le CCNID a tenu une réunion à Montréal avec des représentants du bureau montréalais de l’International Sustainability Standards Board (ISSB) pour discuter des nouvelles normes IFRS S1 et IFRS S2. L’organisme travaille en partenariat avec l’ISSB afin de faciliter l’adoption des normes internationales d’information sur la durabilité au Canada.

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L’attention portée aux investissements ESG bondit https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/lattention-portee-aux-investissements-esg-bondit/ Mon, 07 Aug 2023 10:06:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95439 Selon les gestionnaires de patrimoine et les conseillers financiers canadiens.

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Presque tous les gestionnaires de patrimoine et les conseillers financiers canadiens (96 %) affirment que les clients mettent davantage l’accent sur les investissements ESG dans leurs portefeuilles de placement, selon une nouvelle étude d’Ortec Finance.

Parmi les répondants, 22 % ont observé des augmentations spectaculaires du nombre de clients prenant en compte ces critères en matière d’investissement dans le développement durable.

L’étude menée en juin 2023 auprès de 50 gestionnaires de patrimoine et de conseillers financiers canadiens dont les organisations gèrent collectivement environ 370 milliards de dollars, a révélé que l’attention portée aux facteurs ESG s’intensifiera au cours des 24 prochains mois.

Par ailleurs, 82 % des répondants s’attendant à une légère augmentation et 8 % à des augmentations exceptionnelles. Seulement 10 % affirment que l’accent demeurera le même.

CHANGEMENTS CLIMATIQUES

En ce qui concerne le changement climatique, 34 % des gestionnaires de patrimoine et des conseillers financiers canadiens disent avoir constaté une augmentation remarquable de l’orientation client en ce sens, et 62 % une légère augmentation. Seulement 4 % n’ont constaté aucun changement.

L’étude indique également que 96 % des gestionnaires de patrimoine et des conseillers canadiens affirment que les investisseurs évitent les entreprises qui ont un impact néfaste sur l’environnement ou qui contribuent au changement climatique.

Alors que les répondants affichent des niveaux élevés de confiance dans les systèmes et outils existants qu’ils utilisent pour examiner les risques ESG et climatiques des fonds et actions qui composent les portefeuilles de leurs clients, 90 % d’entre eux conviennent que l’industrie de la gestion de patrimoine/gestion de portefeuille doit investir massivement dans les nouvelles technologies pour améliorer sa compréhension de ces risques.

Ortec Finance, un fournisseur mondial de solutions de gestion du risque et du rendement pour les gestionnaires d’actifs est basé à Rotterdam aux Pays-Bas, et possède des bureaux à Amsterdam, Londres, Toronto, Zurich, New York et Melbourne.

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ESG et régimes d’épargne-retraite collectifs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/esg-et-regimes-depargne-retraite-collectifs/ Tue, 01 Aug 2023 10:02:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95332 Des occasions pour les investisseurs, selon Desjardins Assurances.

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L’intérêt des investisseurs est de plus en plus grand pour les solutions d’investissement responsable, alors que les actifs sous gestion en épargne-retraite collective tenant compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont doublé chez Desjardins entre 2021 et 2022, indique Charles-Antoine Larochelle directeur solutions d’investissement chez Desjardins Assurances. Et l’année 2023 suit la même trajectoire.

Dans un monde confronté à des défis multiples touchant tant l’environnement que les enjeux sociaux et de gouvernance, les opportunités de marché et la croissance de l’investissement responsable en matière de régimes d’épargne-retraite collectifs augmentent et laissent entrevoir des rendements intéressants.

Ces tendances génèrent des occasions pour les investisseurs, souligne Charles-Antoine Larochelle. Les Nations Unies ont identifié 17 objectifs de développement durable adoptés par plus de 195 pays comme cadre de leur politique publique, rappelle-t-il, ajoutant que pour atteindre ces objectifs d’ici 2030, comme le prévoit l’ONU, ce sont environ 100 trillions de dollars (100 milliards de milliards) qui devront être investis par les États signataires.

Enjeux environnementaux et sociétaux

Ces prévisions laissent entrevoir des opportunités d’investissement dans des entreprises œuvrant dans des secteurs d’activités qui offrent des solutions à certains grands enjeux environnementaux et sociétaux, comme la gestion de l’eau, le développement de vaccins ou encore la consommation d’énergie, rapporte Charles-Antoine Larochelle.

Elles touchent également les infrastructures ainsi que la transition des grandes villes vers une approche plus durable. « Aux États-Unis, où le projet de loi sur les l’Infrastructure Investment and Jobs Act a été adopté, le gouvernement prévoit investir autour d’un trillion de dollars américains dans ce domaine. Les compagnies qui se concentrent dans des domaines comme l’énergie renouvelable vont être récompensées, puisqu’elles vont recevoir cet argent, tout comme les investisseurs qui les supportent », signale le gestionnaire.

Autant d’opportunités à prendre en compte dans les régimes d’épargne retraite collectif, estime-t-il. « Quand on parle d’investissement responsable, on met beaucoup de l’avant l’aspect humain. On valorise le fait de soutenir des entreprises ou des industries en lien avec ses valeurs, les enjeux de société auxquels on fait face, etc. Mais, ce dont on parle moins, c’est que le fait d’adopter une stratégie d’investissement responsable ou qui considère les facteurs ESG pourrait potentiellement livrer une meilleure performance à long terme, tout en réduisant certains risques importants », fait-il valoir.

Les employeurs ouvrent la discussion

Selon un rapport de 2022 du cabinet-conseil PwC, la croissance des actifs mondiaux sous gestion devrait ralentir à 4,3 % entre 2022 et 2026, alors que ce pourcentage s’établit à 12,9 % pour les actifs sous gestion dans des fonds ESG. Toujours selon PwC, le marché mondial pour les fonds responsables devrait atteindre 33,9 milliards de dollars d’ici 2026.

Signe de cette tendance, BlackRock, l’un des plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux, a pris un virage vers les finances durables. Au printemps 2022, la firme a fait évoluer ses fonds axés sur une date d’échéance ciblée vers des critères ESG, maintenant gérés avec l’indice MSCI ESG Extended Focus, qui exclut certaines sociétés dans des secteurs comme le tabac ou les armes à feu destinées à un usage civil, ainsi que les titres ayant fait l’objet de controverses importantes. « Cela représente des milliers de clients à travers le pays qui suivront ces principes désormais », estime Charles-Antoine Larochelle.

Ce mouvement ouvre aussi la discussion chez des employeurs qui n’avaient pas encore amorcé de réflexion à ce sujet, alors que l’intérêt des employés pour l’investissement responsable va croissant. « Nous avons remarqué beaucoup d’intérêt chez nos clients. Ils veulent comprendre les possibilités et les tendances chez les gestionnaires de régimes d’épargne-retraite collectifs. Nous les aidons à saisir les opportunités, en plus de les accompagner pour qu’ils puissent offrir les solutions appropriées à leurs participants qui leur permettront d’atteindre leur retraite tout en tenant compte des risques », explique Charles-Antoine Larochelle.

Les investisseurs s’y intéressent

Dans cette optique, Desjardins a enrichi son portefeuille avec différents produits permettant aux employeurs offrant un régime d’épargne-retraite collectif de moduler leurs investissements en fonction de ces réalités et de leurs besoins, explique-t-il. « Certains vont tout simplement se renseigner sur la question, alors que d’autres ont décidé d’intégrer à leur offre un fonds d’investissement responsable à la carte. » La société a aussi lancé, en 2022, une option de fonds à risque cible et parcours d’échéance ciblée complètement basé sur l’investissement responsable.

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L’actionnariat actif https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/lactionnariat-actif/ Tue, 27 Jun 2023 11:06:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94731 Rentable pour l’économie et l’environnement.

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La finance peut devenir un véritable levier de changement sur l’économie réelle, pense Marie-Laure Schaufelberger, CFA, responsable ESG et durabilité chez Pictet, groupe bancaire spécialisé dans la gestion de fortune et d’actifs.

Ce n’est pas d’hier que le Groupe Pictet, institution basée en Suisse qui détient 637 milliards d’euros d’actifs sous gestion, s’intéresse au développement durable. Dès la fin des années 1980, le groupe bancaire a lancé ses premiers fonds d’investissement durable.  « À l’époque, l’industrie financière se focalisait principalement sur une stratégie d’exclusion, ce qui signifie qu’on excluait les mauvais joueurs », rappelle Marie-Laure Schaufelberger, en entrevue depuis Genève. Or, se départir de ses actifs dans une société ayant un mauvais bilan n’a pas d’effet sur l’économie réelle, puisque d’autres prendront le relai, indique-t-elle.

Dès l’an 2000, Pictet a mis sur pied un fonds dédié uniquement à l’eau, se concentrant sur des segments comme la distribution, les technologies et les services environnementaux. « Plutôt que de sélectionner des actions basées sur des critères conventionnels, par exemple un secteur économique ou géographique, nous avons plutôt décidé de sélectionner des entreprises exposées à des défis environnementaux et sociétaux, comme la gestion de l’eau ou l’énergie, donne-t-elle en exemple. En identifiant bien ces tendances de fond, nous pensions que ces sociétés allaient surperformer et c’est ce qui s’est passé. Nous avons été des pionniers dans cette gestion par thématiques. »

Aujourd’hui fermé, le fonds sur l’eau du Groupe Pictet gère des actifs de 7,8 milliards d’Euros. En fait, ce type de fond thématique enregistre la plus haute croissance dans le segment de l’investissement responsable et durable, affirme Marie-Laure Schaufelberger. « Cela montre qu’il est possible d’investir dans les technologies qui sont à la fois rentables pour la planète et pour les portefeuilles », explique l’experte, qui s’est rendue à Montréal en mai dernier pour parler d’actionnariat actif au Séminaire sur la gestion des caisses de retraite, organisé par l’International Foundation of Employee Benefit Plans. Le Groupe Pictet détient d’ailleurs 18 bureaux à travers le monde, dont un à Montréal, et emploie plus de 5000 personnes.

Passer du brun au vert

S’il est intéressant de capitaliser sur les sociétés les plus vertes, seule une infime partie des organisations a développé des solutions innovantes. « Ces entreprises ne représentent que 5% du marché, alors que c’est toute l’économie qui devra passer du brun au vert. C’est là que nous pouvons réellement influencer le cours de choses, grâce à l’engagement actionnarial. » Si la majorité des actifs sont passés au crible des critères ESG, certaines sociétés font l’objet d’efforts plus ciblés.

« En tant qu’investisseur, on peut déployer une stratégie en se concentrant sur les sociétés dans des secteurs ayant un haut potentiel de décarbonation, mais qui n’ont pas amorcé la transition ou qui pourraient bénéficier d’une accélération de celle-ci », décrit-elle. Ce faisant, les entreprises…

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Fondaction : la biodiversité à fonds https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/fondaction-la-biodiversite-a-fonds/ Wed, 07 Dec 2022 13:07:40 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=90772 Lors de la COP15 de Montréal, Fondaction, voué au développement durable et à l’investissement ESG, sera un animateur central de l’événement international.

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COP15 vise d’abord à inciter les gouvernements « à jouer un rôle exemplaire » dans la préservation de la biodiversité, comme le note le site de Fondaction. Mais l’action doit aussi être menée au plan financier, secteur où Fondaction se distingue à titre de chef de file financier au Québec.

Dès son lancement en 1996, Fondaction s’est donné comme mission cardinale le développement durable. Aujourd’hui, son actif de 3,1 milliards de dollars (G$) lui permet de multiplier les investissements visant la préservation de la biodiversité, la santé et le mieux-être des travailleurs et la lutte aux changements climatiques.

Le moteur de la préservation de la biodiversité est la lutte aux changements climatiques. « La destruction de la nature est une façon de relâcher du carbone, d’où l’intérêt premier pour la biodiversité, » affirme Geneviève Morin, PDG de Fondaction.

Rentabiliser une forêt sans la couper

Comment mettre la finance au service de la biodiversité? Le fonds Inlandsis, créé en 2016 avec la collaboration de Fondaction et qui est doté de 30 M$, en est un modèle emblématique, où il s’agit de financer des projets de réduction de gaz à effets de serre par contrat carbone. Un investissement forestier traditionnel, par exemple, va viser à en exploiter le potentiel de transformation en bois d’œuvre. Le défi d’Inlandsis est de « rentabiliser une forêt sans qu’elle soit transformée en deux-par-quatre », comme l’illustre Geneviève Morin.

L’un des principaux projets d’Inlandsis est celui de Woodbury Mountain, une vaste forêt vouée précédemment à la coupe forestière et détenue par une papetière, qui constituera la plus grande réserve naturelle non-gouvernementale, explique Geneniève Morin. Le but est de rentabiliser la préservation de cet espace naturel en le consacrant à des activités rentables d’écotourisme, mais surtout en le monnayant par la vente de crédits carbone sur les bourses de carbone. Inlandsis « finance d’avance les futurs crédits de carbone » que la forêt générera, de même que les revenus d’écotourisme à venir.

Une telle rentabilité n’est pas évidente au départ, en grande partie parce que le prix des crédits de carbone est encore trop bas, « mais il va monter, tranche la PDG, ça s’en vient, surtout après le COP27 », qui s’est récemment terminé en Égypte. Un appui précieux qui pallie la faible rentabilité tient à la présence dans l’actionnariat du projet de Woodbury Mountain de grandes sociétés de conservation qui n’ont pas comme but premier la rentabilité de leur mise de fonds.

Fondaction agit aussi en biodiversité par la voie d’autres fonds spécifiques, notamment le Fonds de gestion durable des sols Urapi SLF, qui investit dans le développement et l’opération de projets d’agroforesterie durable partout dans le monde. Un autre, le Fonds LCC, soutient la croissance d’entreprises actives, entre autres dans la valorisation de matières résiduelles.

Impact direct

Cependant, le cheval de bataille de Fondaction tient essentiellement à l’investissement direct en entreprise. « On vise à mettre de l’argent directement dans des projets qui contribuent à une économie plus verte dès le départ », dit Geneviève Morin.

Et ces projets sont nombreux, notamment dans la gestion des rejets agro-alimentaires. Par exemple, en partenariat avec Recyc-Québec et la Ville de Montréal, Fondaction a investi dans Still Good Foods, un manufacturier agroalimentaire qui récupère, entre autres ingrédients, la drèche des brasseurs de bière pour en récupérer les protéines, qui sont ensuite incorporées dans des biscuits.

Un autre investissement dans Les Viandes Bio de Charlevoix appuie le chauffage des étables avec une biomasse forestière résiduelle, le plus souvent laissée sur place et qui, transformée en copeaux, « minimise les gaz à effets de serre », note la PDG. Autre exemple « d’économie circulaire », Viandes Charlevoix récupère l’okara, un résidu de soya, récupéré auprès de producteurs de soya. Auparavant rejeté, ce résidu est riche en protéines et sert, en formule sèche, à l’alimentation des veaux. « C’est notre filière agro-alimentaire circulaire qui vise des intrants requérant le moins de transformation possible en faisant appel aux extrants négligés d’autres secteurs », dit Geneviève Morin.

Il s’agit là de quelques exemples d’investissement ayant un lien plus direct à COP15. Cependant, plusieurs autres investissements visent aussi le thème « Société » de l’ESG. Par exemple, un investissement dans Gogo Quinoa, une entreprise lavalloise, vise l’approvisionnement équitable et la juste rémunération des travailleurs boliviens par l’entremise d’un partenariat avec une coopérative locale d’environ 200 fermiers pratiquant un mode d’agriculture durable. D’autres investissements visent des femmes entrepreneures de même que des entrepreneurs noirs et immigrants. « C’est une préoccupation constante pour nous, insiste Geneviève Morin : qu’il y en ait pour tous ».

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Montréal au cœur des enjeux de durabilité financière https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/montreal-au-coeur-des-enjeux-de-durabilite-financiere/ Mon, 05 Dec 2022 15:04:58 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=90708 Alors que se prépare la COP15.

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À quelques jours de l’ouverture de la 15e conférence de l’ONU sur la biodiversité (COP15), qui se tiendra du 7 au 19 décembre à Montréal, le président du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (International Sustainability Standards Board ou ISSB), Emmanuel Faber, a fait le point sur les derniers progrès de son organisation.

Un an après son entrée en poste, le dirigeant a souligné l’urgence de donner aux marchés financiers « les moyens de se connecter aux besoins de l’économie réelle pour réussir la transition face aux risques climatiques et saisir les opportunités que créent ces situations », lors d’une allocution diffusée à l’occasion du Rendez-vous de l’Autorité des marchés financiers (AMF), le 22 novembre.Montréal est bien positionnée dans cet effort. En juin dernier, l’ISSB, dont le siège social se trouve à Francfort, en Allemagne, a ouvert un bureau dans la métropole. Une équipe de sept personnes a été formée.

Un Canadien au conseil de l’ISSB

L’ISSB a également complété la nomination des 14 membres de son conseil. Emmanuel Faber a souligné l’arrivée de Jingdong Hua à titre de vice-président depuis le 1er octobre. Basé à Montréal, l’expert en finance internationale sera responsable de la mise en œuvre des normes dans les marchés émergents. Le gestionnaire, qui a vécu en Ontario, a récemment pris sa retraite alors qu’il était vice-président et trésorier de la Banque mondiale.

Sue Lloyd occupe également le poste de vice-présidente du conseil. La Néo-zélandaise a notamment été à la tête de l’International Accounting Standards Board (IASB) et de l’IFRS Interpretations Committee.

Un Canadien figure parmi les administrateurs : Michael Jantzi, spécialiste de l’investissement responsable a fondé Sustainalytics, une société de recherche et de notation portant sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) qui a été acquise par Morningstar en 2020. Il agissait depuis à titre de directeur général de la stratégie ESG de la firme.

Les autres membres sont Richard Barker, Jenny Bofinger-Schuster, Verity Chegar, Jeffrey Hales, Hiroshi Komori, Bing Leng, Ndidi Nnolo-Edozien, Tae-Young Paik, Veronika Pountcheva et Elizabeth Seeger.

Le conseil de l’ISSB se réunira quatre fois par an à Montréal. La prochaine réunion se tiendra le 16 décembre et coïncidera avec la tenue de la COP15. La métropole accueillera par ailleurs le premier symposium sur la durabilité des IFRS en février prochain.

Plus de 1500 lettres de commentaires

Depuis le début de l’année, les travaux de l’organisation vont bon train. L’organisation a soumis deux premières propositions de normes d’information financière sur la durabilité, S1 et S2, à la consultation publique en mars dernier.

La première norme énonce les obligations générales proposées pour la communication de l’information financière relative à la durabilité. La deuxième norme concerne l’information relative au changement climatique.

« Elles ont reçu un feedback très riche où le Québec a été très présent », a rapporté Emmanuel Faber.

Plus de 1500 lettres de commentaires ont été émises lors de cette consultation. Les délibérations autour des projets de normes ont repris en septembre et devraient s’achever à la fin de l’année.

« Les deux premières normes devraient être prêtes à passer à travers le processus d’endossement de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) dans la première partie de l’année 2023. Elles pourraient donc commencer à être utilisées pour les cycles de reporting de 2024 », a mentionné le président.

Le Nigéria, premier État à adopter les normes

Le Nigeria, le pays le plus peuplé du continent africain avec 219 millions d’habitants, sera parmi les tout premiers États à adopter les nouvelles normes. « Il y a là pour ce pays l’occasion de développer une résilience financière et d’attirer des capitaux étrangers », croit le président du conseil.

Un des principaux enjeux de l’organisation au cours des prochaines années consistera à construire un cadre d’interopérabilité des normes ISBB nord-américaines avec les normes EFRAG européennes « pour ne pas avoir à dédoubler le reporting, ce qui aurait un impact pour quelque 50 000 entreprises en Europe et sur l’ensemble des marchés des capitaux », a signalé Emmanuel Faber.

Le président de l’ISSB a par ailleurs souligné que le début des travaux du Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID), qui devrait être opérationnel en avril 2023, créait « un momentum » autour de ces questions.

La création de l’ISSB a été annoncée dans le cadre de la COP26, en novembre 2021. Sa mission est de créer des normes de divulgations financières environnementales qui seraient, espèrent ses dirigeants, utilisées pour l’ensemble des entreprises à l’échelle mondiale.

L’ISSB est chapeauté par la Fondation IFRS, l’organisme sans but lucratif qui a créé les normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards).

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Le Forum économique mondial s’ouvre à Davos https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/un-nouveau-forum-economique-mondial-souvre-a-davos/ Tue, 24 May 2022 12:53:25 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87117 Développement durable et guerre en Ukraine sont au calendrier.

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La réunion du Forum économique mondial a débuté lundi à Davos, en Suisse.

L’événement annuel reprend en personne après une interruption de deux ans en raison de la pandémie de COVID-19, qui a également repoussé la réunion de cette année de son créneau hivernal habituel.

Des milliers de dirigeants d’entreprises, de représentants gouvernementaux et d’autres personnalités ont rempli la salle de conférence, à la fois pour des entretiens et pour prendre prendre part à des tables rondes sur des sujets tels que le développement durable, le changement climatique et la guerre déclenchée en Ukraine par la Russie.

L’une des principales attractions de la journée d’ouverture est le discours virtuel du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky. Une importante délégation du gouvernement ukrainien est également présente en personne, plaidant pour un soutien accru de l’Occident dans la lutte du pays contre la Russie.

Le fondateur du Forum économique mondial, Klaus Schwab, a déclaré que la guerre en Ukraine ainsi que le changement climatique et l’économie mondiale sont des questions clés lors du rassemblement de Davos. Dans son discours de bienvenue, il a affirmé que cette guerre était un tournant de l’histoire et qu’elle va remodeler le paysage politique et économique des années à venir.

Klaus Schwab a aussi dit que le monde est à la fin de la catastrophe sanitaire la plus grave des 100 dernières années, la pandémie de COVID-19.

À son avis, le changement climatique et la préservation de la nature sont des problèmes auxquels il faut s’attaquer de toute urgence et les préoccupations concernant l’inflation élevée affecteront la façon d’envisager l’avenir de l’économie mondiale.

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