énergies renouvelables – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 24 Mar 2025 11:19:07 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png énergies renouvelables – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Le Québec et l’hydrogène https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-quebec-et-lhydrogene/ Mon, 24 Mar 2025 11:19:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105750 OPINION — Bâtir un leadership pour répondre aux défis climatiques et accompagner la transition énergétique mondiale.

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Dans un monde où la lutte contre le réchauffement climatique s’impose comme une priorité qui fait consensus, le Québec se trouve à l’aube d’une transformation énergétique majeure. Doté d’une hydroélectricité abondante et renouvelable, le Québec dispose de ressources stratégiques qui pourraient faire d’elle un acteur clé dans le développement de l’hydrogène vert, une énergie perçue comme essentielle pour décarboner des secteurs industriels et énergétiques encore largement dépendants des combustibles fossiles. Cette ambition, bien que porteuse d’espoir, repose sur des défis complexes : mobiliser les investissements nécessaires, structurer une filière compétitive et s’imposer sur un marché mondial en pleine effervescence.

Si l’hydrogène vert n’est pas une technologie nouvelle, il connaît aujourd’hui un regain d’intérêt sans précédent. Ce gaz, souvent qualifié de « vecteur énergétique du futur », est désormais au cœur des stratégies de transition énergétique de nombreux pays. En Europe, en Asie ou encore en Australie, les gouvernements multiplient les plans d’investissement pour développer cette énergie propre, capable de répondre à des besoins variés : alimenter des industries lourdes, décarboner les transports longue distance ou encore stocker l’électricité excédentaire produite par des énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire. Pour le Québec, il ne s’agit pas seulement de suivre cette tendance mondiale, mais de s’y inscrire en leader, en tirant parti de ses forces naturelles et technologiques.

Une occasion stratégique pour le Québec

Le Québec bénéficie d’un avantage unique dans la course mondiale à l’hydrogène vert : son hydroélectricité. Avec plus de 99 % de sa production énergétique issue de sources renouvelables, la province dispose d’une électricité propre et abordable, un atout essentiel pour produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau. Contrairement à l’hydrogène dit « gris », issu des hydrocarbures et responsable d’importantes émissions de dioxyde de carbone (CO2), ou à l’hydrogène « bleu », qui repose sur la capture et le stockage du carbone, l’hydrogène vert est produit sans émissions directes de GES. Il incarne ainsi une solution prometteuse pour atteindre les objectifs climatiques fixés par l’Accord de Paris.

Mais au-delà de ses atouts énergétiques, le Québec peut également compter sur une expertise industrielle solide. Elle possède déjà une base technologique et scientifique avancée dans des secteurs clés comme l’électrochimie, les matériaux avancés ou encore les systèmes de stockage d’énergie. Des entreprises québécoises se positionnent déjà sur des segments stratégiques liés à l’hydrogène ou à la valorisation des déchets en biocarburants. Cette dynamique pourrait être renforcée par des partenariats internationaux, à condition que le gouvernement québécois adopte une stratégie claire et ambitieuse pour structurer la filière.

L’hydrogène : une réponse aux défis climatiques mondiaux

La montée en puissance de l’hydrogène s’inscrit dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessite une réduction drastique des émissions mondiales de GES d’ici 2030. Or, certains secteurs économiques restent particulièrement difficiles à décarboner. L’industrie lourde (comme la sidérurgie ou la production de ciment), les transports par camions, maritimes et aériens ainsi que la production d’électricité à partir de centrales thermiques au gaz ou au charbon représentent encore une part importante des émissions mondiales.

Dans ce contexte, l’hydrogène apparaît comme une solution clé. En tant que vecteur énergétique, il peut être utilisé pour produire de la chaleur industrielle, alimenter des piles à combustible dans les véhicules lourds ou encore servir de matière première pour des procédés chimiques décarbonés. De plus, il offre une solution pratique pour stocker l’énergie excédentaire produite par les énergies renouvelables, permettant ainsi de pallier leur intermittence.

Cependant, pour que l’hydrogène tienne ses promesses climatiques, il doit être produit de manière durable. Aujourd’hui, environ 95 % de l’hydrogène mondial est encore issu du gaz naturel ou du charbon, des procédés qui génèrent d’importantes émissions de CO2. Le défi consiste donc à développer massivement la production d’hydrogène vert tout en réduisant ses coûts. C’est ici que le Québec peut jouer un rôle déterminant.

Les actions clés pour faire de l’hydrogène vert une réalité au Québec

Certes, les promesses de l’hydrogène vert sont nombreuses. Pour ce faire, sa mise en œuvre effective à grande échelle repose sur des actions stratégiques que les institutions québécoises et canadiennes doivent impérativement entreprendre. Ces actions, à la croisée de la recherche technologique, de l’aménagement des infrastructures et de la régulation économique, détermineront si le Québec veut réellement s’imposer comme un acteur mondial dans ce secteur émergent.

Premièrement, la production d’hydrogène vert par électrolyse nécessite une quantité importante d’électricité. Bien que le Québec bénéficie d’un avantage compétitif grâce à son électricité propre et abordable, produite en majorité par ses barrages hydroélectriques, le défi doit être relevé. Investir dans la recherche et le développement pour améliorer l’efficacité des électrolyseurs et réduire leurs coûts doit figurer parmi les priorités. Ces équipements, essentiels pour décomposer l’eau en hydrogène et oxygène, représentent aujourd’hui une part importante des dépenses liées à la production d’hydrogène vert. L’objectif est clair : rendre cette technologie économiquement viable, mais ajoutons que les derniers développements sur le plan technologique sont excessivement prometteurs.

Le transport et le stockage de l’hydrogène constituent un défi technique et logistique. En raison de sa faible densité énergétique volumique, ce gaz doit être comprimé sous haute pression ou liquéfié à des températures extrêmement basses pour être transporté sur de longues distances. Ces procédés nécessitent le développement d’une infrastructure adaptée : pipelines spécialisés, stations-service à hydrogène pour alimenter les véhicules lourds, ou encore installations de stockage sécurisées. Ces projets d’infrastructure sont essentiels pour structurer une filière compétitive. De nouveau, des développements intéressants ont lieu et il est nécessaire de poursuivre sur cette voie.

Heureusement, des signaux encourageants émanent des paliers gouvernementaux, exprimant leur volonté d’investir dans des projets structurants pour soutenir la transition énergétique. Il faudra garantir que ces investissements soient orientés vers des initiatives durables et innovantes, capables de positionner le Québec comme un leader, notamment dans la filière hydrogène.

Enfin, la filière québécoise de l’hydrogène vert doit trouver des débouchés solides à l’échelle locale et internationale. Cela implique non seulement de convaincre les industriels québécois d’adopter cette technologie, mais aussi de s’intégrer dans les chaînes d’approvisionnement mondiales en hydrogène. Des partenariats avec des pays importateurs comme l’Allemagne ou le Japon pourraient jouer un rôle clé dans cette stratégie.

Une vision tournée vers l’avenir

Au-delà des considérations économiques et technologiques, le développement de l’hydrogène vert représente une occasion unique pour le Québec de réaffirmer son leadership en matière d’innovation durable. En investissant dans cette filière stratégique, la province pourrait non seulement contribuer à la lutte mondiale contre le changement climatique, mais aussi créer des milliers d’emplois dans des secteurs porteurs comme les technologies propres, les infrastructures énergétiques ou encore la fabrication industrielle.

Cependant, cette transition ne pourra se faire sans un dialogue inclusif pour ces projets énergétiques. Une transition énergétique réussie est avant tout une transition juste : elle doit tenir compte des impacts sociaux et environnementaux tout en veillant à ce que ses bénéfices soient partagés équitablement. Bref, une recherche juste d’un équilibre social, environnemental, mais aussi économique en prenant en compte ceux et celles qui assument les responsabilités à titre de promoteurs. Le développement économique demeure nécessaire pour ensuite en souhaiter un partage.

À terme, le succès du Québec dans la filière hydrogène dépendra de sa capacité à conjuguer ambition et pragmatisme. En misant sur ses atouts naturels et technologiques tout en relevant les défis économiques et logistiques qui se posent, la Québec peut assurément, par l’hydrogène vert, s’imposer comme un modèle mondial de transition énergétique durable, s’il le souhaite.

Conclusion : un pari audacieux, mais nécessaire

L’hydrogène vert ne représente pas seulement une occasion économique pour le Québec, bien qu’il en soit incontestablement un : il incarne une vision d’avenir où croissance économique et respect de l’environnement ne seraient plus opposés, mais complémentaires. L’hydrogène vert offre une opportunité unique : celle de diversifier son économie énergétique, tout en contribuant activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

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Ce que nous disent les flux nets de FNB au Canada https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/ce-que-nous-disent-les-flux-nets-de-fnb-au-canada/ Wed, 14 Aug 2024 09:51:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102088 ZONE EXPERTS – Le secteur a connu un premier semestre de 2024 robuste, marqué notamment par la politique monétaire.

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Le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB) au Canada est en plein essor. Avec une gamme variée de produits et de stratégies, allant des fonds gérés activement aux fonds indiciels en passant par des produits plus spécialisés, les conseillers et les investisseurs ont l’embarras du choix. Et le marché des FNB au Canada semble prêt à poursuivre sa croissance et sa diversification.

Voici un examen des tendances et des statistiques qui ont façonné les flux (créations nettes et rachats nets) de FNB au Canada au cours du premier semestre de 2024.

Au 30 juin 2024, l’actif sous gestion des FNB canadiens s’élevait à 455,2 milliards de dollars (G$). Le secteur a enregistré des entrées de fonds mensuelles comprises entre 4 et 9,7 G$ depuis le début de l’année, portant les créations nettes cumulatives, en milieu d’année, à un niveau record de 33,3 G$[1].

Dans les six premiers mois de 2024, les marchés mondiaux ont fait preuve d’une grande dynamique positive, comme en fait foi la progression des indices suivants[2] :

  • S&P 500 : 19,38 %
  • Indice composite TSX : 4,69 %
  • NASDAQ : 23,56 %
  • MSCI World TR CAD : 16,63 %
  • MSCI EM : 10,74 %

Dans le secteur des titres à revenu fixe, l’incertitude quant au calendrier et à l’ampleur des baisses de taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis a une fois de plus contribué à accroître la volatilité des obligations sur l’ensemble des courbes des rendements. Les performances à la mi-année varient de légèrement négatives à légèrement positives selon les échéances, bien en dessous de leur rendement à échéance actuel.

Dans ce contexte, les investisseurs semblent avoir commencé à repositionner leur allocation à la catégorie d’actifs, avec un apport massif de capitaux de 12,1 G$ depuis le début de l’année pour les titres à revenu fixe, dont 6,8 G$ pour le seul mois de juin. [3].

Des 33,3 G$ de créations nettes pour les six premiers mois de 2024, 19 G$ ont été investis dans les actions.

Si l’on examine les 19 G$ d’entrées nettes dans les FNB d’actions, plus de 70 % ont été investis dans des stratégies indicielles pondérées en fonction de la capitalisation boursière.

Les stratégies de dividendes et de revenus et l’investissement factoriel ont attiré près de 2,8 G$, les stratégies non-indicielles représentant désormais plus de 30 % de l’actif géré en FNB canadiens.

Les FNB multiactifs ont reçu 2,2 G$ durant le premier semestre de 2024, confirmant ainsi leur forte dynamique.

Les stratégies multiactifs sont des solutions à guichet unique qui continuent d’attirer les investisseurs particuliers et les gestionnaires de patrimoine. Elles représentent une solution à faible coût pour créer une base (ou la totalité) d’un portefeuille. Ce type de FNB est souvent composé de fonds qui capturent du bêta du marché à un coût minimal.

Ces FNB multiactifs offrent un rééquilibrage régulier, respectant la pondération cible choisie, ainsi que la tolérance au risque établie.

Les flux entrants de FNB de titres à revenu fixe se sont concentrés sur les titres à revenu fixe canadiens. Plus de 83 % des 12,1 G$ ont été investis dans des titres à revenu fixe domestiques, dont 2,3 G$ dans des obligations à ultra-court terme et des titres du marché monétaire. Ces derniers types de FNB sont ainsi utilisés comme option de remplacement aux liquidités qui sont devenues beaucoup plus attrayantes aux niveaux actuels des taux d’intérêt.

Le positionnement sur le marché total et agrégé en prévision des baisses de taux (deux baisses de 25 points de base de la Banque du Canada au moment de la rédaction de cet article) a contribué à l’afflux important de capitaux.

Les obligations de sociétés canadiennes offrant des rendements attrayants dans une économie relativement robuste et émises par des sociétés de qualité ont également contribué à l’élan positif des FNB d’obligations de sociétés canadiennes.

Que nous apprennent les créations nettes de FNB canadiens ?

Les investisseurs ont continué à investir dans les principaux indices d’actions, récompensés par la forte performance du marché et une dynamique positive : les FNB d’actions se sont également bien comportés, recueillant plus de 19 G$. Les FNB d’actions américaines ont été particulièrement populaires, contribuant à hauteur de 8,7 G$, suivis par les FNB d’actions internationales avec 7,7 G$, et les FNB d’actions canadiennes avec 2,5 G$.[4]

De plus, les flux de FNB de titres à revenu fixe, principalement les titres à revenu fixe canadiens, sont un bon indicateur de l’assouplissement monétaire à venir perçu par le marché et des attentes en matière de réduction des taux. En effet, l’inflation se rapproche de la fourchette souhaitée, le chômage augmente et l’économie domestique montre des signes de ralentissement.

À quoi s’attendre pour le second semestre de 2024 ?

Dans le contexte actuel, voici quelques-unes des réflexions que les chefs des investissements chez Placements Mackenzie, Steve Locke et Lesley Marks, ont récemment partagé sur leurs attentes pour le second semestre 2024, après un début d’année en fanfare… [5] [6]

Les baisses de taux d’intérêt des banques centrales devraient dominer la trajectoire des obligations au second semestre, en particulier si la Réserve fédérale américaine (Fed) se joint à l’assouplissement de la politique monétaire. La duration devrait être récompensée dans ces conditions d’assouplissement.

« En outre, de nombreux investisseurs reconnaissent les besoins énormes et cumulés de financement de la transition énergétique pour les années à venir. La bonne nouvelle pour les investisseurs : de nombreux types de dette durable offrent des rendements attrayants et un large choix. » [7]

La transition énergétique reste un thème sur lequel il est possible d’investir, car le passage à des énergies plus propres est motivé par des considérations économiques (la croissance démographique stimule la demande d’énergie), la rareté des ressources (manque d’investissement dans les réserves croissantes de combustibles fossiles) et les changements climatiques. Cette transition offre d’importantes opportunités de marché, en particulier dans les domaines de l’efficacité énergétique, des transports, du traitement des eaux et de l’agriculture. Le développement d’infrastructures durables stimulera également la demande de ressources telles que le cuivre, le nickel et le lithium.

En outre, l’intersection de la transition énergétique et de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) mettra à rude épreuve le système électrique mondial. En effet,l’IA générative consomme beaucoup plus d’énergie que les méthodes traditionnelles, ce qui souligne la nécessité d’améliorer l’infrastructure électrique.

Les investisseurs se concentrent de plus en plus sur le potentiel de transformation de l’IA, en particulier de l’IA générative, en investissant dans des géants technologiques établis comme Nvidia et Microsoft. L’adoption généralisée de l’IA générative devrait considérablement stimuler la productivité et révolutionner la vie quotidienne.

Au-delà des grandes entreprises technologiques, il existe des opportunités d’investissement dans les logiciels, le matériel, les services et les industries qui soutiennent la croissance de l’IA. Toutefois, les investisseurs doivent évaluer avec soin et élaborer des stratégies pour naviguer entre les risques et les avantages des technologies transformatives.

Dans un marché concentré et peu diversifié, les conseillers peuvent aider leurs clients à maintenir des portefeuilles diversifiés capables de résister à différentes conditions de marché. Les principaux thèmes d’investissement comprennent les obligations d’entreprises, les options de dette durable, la transition énergétique et le potentiel de transformation de l’IA.

Dans l’ensemble, l’intersection de l’énergie propre et de l’IA présente à la fois des opportunités et des défis, d’où la nécessité pour les investisseurs de rester informés et d’allouer leurs ressources de manière stratégique.

Laurent Boukobza est vice-président, FNB, chez Placements Mackenzie

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[1] Source : CETFA.ca

[2] Source : Mackenzie Investments

[3] Source : National Bank Financial – Market Research

[4] Canadian ETF Industry Recap: June 2024 – The Globe and Mail

[5] Investable themes for 2024’s second half | Investment Executive

[6] mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-2024-midyear-outlook-en.pdf

[7] mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-2024-midyear-outlook-en.pdf

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Énergies renouvelables : la RBC triple son objectif de financement https://www.finance-investissement.com/nouvelles/developpement-des-affaires/energies-renouvelables-la-rbc-triple-son-objectif-de-financement/ Wed, 13 Mar 2024 11:02:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99495 La banque a notamment créé sa propre catégorie « Financement de la décarbonisation ».

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La Banque Royale du Canada (RBC) prévoit d’augmenter son financement dans les énergies renouvelables, même si elle a également signalé peu de progrès dans la réduction de l’intensité des émissions de son financement pétrolier et gazier.

Dans son dernier rapport annuel sur le climat mercredi, la banque s’est fixé pour objectif de tripler le financement des énergies renouvelables pour le porter à 15 milliards de dollars (G$) d’ici 2030 et a annoncé qu’elle prévoyait d’affecter 1 G$ aux solutions climatiques d’ici la fin de la décennie.

La RBC a également créé sa propre catégorie « Financement de la décarbonisation » pour aider à orienter le financement, alors que les progrès en matière de création de normes de finance verte à l’échelle de l’industrie restent bloqués au gouvernement fédéral.

« Les mesures que nous annonçons aujourd’hui nous permettront d’aider nos clients à réduire leurs émissions, de contribuer à l’établissement de nouvelles sources d’énergie renouvelable et de financer des solutions climatiques novatrices », a déclaré Jennifer Livingstone, vice-présidente Climat de RBC, dans un communiqué.

La banque a également révélé que l’intensité des émissions de ses financements pétroliers et gaziers était « relativement stable » l’année dernière par rapport au niveau de référence de 2019, alors que son objectif est de réduire la mesure entre 11 et 35 % d’ici la fin de la décennie.

La banque a soutenu qu’il était préférable de travailler avec les sociétés pétrolières et gazières pour réduire l’intensité de leurs émissions, même si elles augmentent leur production, plutôt que de supprimer le financement comme l’exigent certains militants environnementaux.

La RBC n’a pas divulgué dans le rapport comment le montant total de son financement dans les énergies à faible émission de carbone se compare à celui de son financement dans les combustibles fossiles. La banque fait face à une pression des investisseurs pour qu’elle adopte cette mesure clé.

Écart d’investissement

L’organisme de recherche BloombergNEF a découvert que la RBC avait consacré environ 37 cents aux sources à faibles émissions de carbone pour chaque dollar consacré aux combustibles fossiles en 2022, soit 11,5 G$ US aux sources à faibles émissions de carbone, contre 31,2 G$ US aux combustibles fossiles.

BloombergNEF estime que les banques devraient plutôt consacrer au moins 4 $ aux options vertes pour chaque dollar consacré au pétrole et au gaz d’ici la fin de la décennie afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

La RBC a déclaré dans son rapport sur le climat qu’elle avait pour objectif de faire passer le financement des énergies à faibles émissions de carbone à plus de 35 G$ d’ici 2030, soit environ 26 G$ US.

Les fonds de pension de la ville de New York ont déposé une résolution d’actionnaires contre la RBC, la poussant à divulguer elle-même le ratio énergies vertes/énergies fossiles. Le fonds de retraite a également déposé une résolution similaire auprès de JPMorgan Chase, mais a abandonné cette résolution après que la banque a accepté de le faire.

La nécessité d’une meilleure divulgation des informations sur le climat a été soulignée par un rapport du groupe de défense britannique InfluenceMap publié mercredi, qui montre que les grandes banques canadiennes consacrent en général une part croissante de leur financement aux combustibles fossiles.

TD, Banque Scotia, BMO, RBC et CIBC ont augmenté leur orientation de financement envers les combustibles fossiles de 15,5 % en 2020 à 18,4 % en 2022, indique le rapport.

L’Association des banquiers canadiens (ABC) a déclaré dans un communiqué au nom des banques citées qu’elles comprennent toutes l’importance du secteur financier dans la transition vers un avenir à faibles émissions de carbone.

L’ABC a déclaré que le rapport InfluenceMap est basé sur les données de 2022 et ne rend pas compte des récents progrès climatiques, tandis que les prochaines divulgations bancaires fourniront des informations supplémentaires sur les efforts climatiques.

RBC a divulgué pour la première fois dans son rapport ses émissions absolues financées provenant du pétrole et du gaz. Ce chiffre équivalait à 71,4 millions de tonnes d’émissions de carbone l’année dernière, soit à peu près autant que l’émission annuelle de toutes les voitures et camions légers au Canada.

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