États-Unis – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Fri, 13 Dec 2024 12:09:06 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png États-Unis – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Intégration du contexte géopolitique dans les analyses économiques et financières https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/integration-du-contexte-geopolitique-dans-les-analyses-economiques-et-financieres/ Fri, 13 Dec 2024 11:46:23 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104427 OPINION — La gouvernance joue un rôle crucial en la matière.

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Le contexte géopolitique des dernières semaines nécessite une attention renouvelée dans l’analyse des situations économiques et financières. Les interactions entre les nations, les alliances stratégiques et les tensions géopolitiques influencent directement les marchés financiers, les politiques économiques et les décisions commerciales. Ignorer ces facteurs revient à négliger une partie essentielle du puzzle global.

Un exemple sensible de cette nécessité est la réaction rapide des marchés face à la crainte d’une hausse tarifaire de 25 % par les États-Unis sur les produits canadiens. Une telle mesure semble avoir été vue sous un prisme strictement économique, réaction qui, à première vue, apparait normale. En effet, la dévaluation rapide de la monnaie canadienne qui a suivi démontre que les acteurs du marché ont réagi de manière rapide et intense, anticipant des implications qui ne semblaient pas aller au-delà du seul enjeu économique et financier.

Pourtant, la situation du Canada diffère de la réalité du Mexique. On ne peut que rappeler l’importance des liens économiques et géopolitiques distincts entre les pays concernés.

Intégration des économies et nouveaux enjeux géopolitiques

Des situations semblables risquent de se reproduire. Pour cette raison, il importe de nous rappeler le contexte unique qui caractérise la relation canado-américaine. En tout premier lieu, soulignons la nature de l’intégration économique entre le Canada et les États-Unis, renforcée par le récent contexte géopolitique de l’ICE PACT (USA-Canada-Finlande), qui illustre l’importance toujours croissante des intérêts communs entre le Canada et les États-Unis. Ce partenariat ne se limite pas à des enjeux économiques, mais s’étend aux domaines de la sécurité et ses déclinaisons sur le plan technologique et de l’innovation[1].

Une telle collaboration renforce les liens économiques et crée une dépendance mutuelle qui devrait modifier la dynamique des réactions de marché.

L’analyse des enjeux sous un angle plus continental, prenant en compte un retour à une géopolitique multipolaire, est essentielle. La résurgence de la Russie en tant que grande puissance, le positionnement de l’Iran comme puissance régionale incontestable, la dynamique Israël-Palestine, ainsi que l’influence croissante de la Chine en Amérique latine et en Afrique sont autant d’éléments qui accentuent la complexité du paysage géopolitique actuel.

Face à des situations complexes, l’importance d’une gouvernance solide et bien appuyée ne peut donc pas être sous-estimée. Une gouvernance efficace permet de prendre des décisions éclairées et stratégiques, en tenant compte des multiples facteurs en jeu. Les conseils d’administration et les dirigeants doivent être bien informés des implications économiques, politiques et sociales de telles mesures et être prêts à réagir rapidement et de manière appropriée.

Gouvernance et communication transparente 

Nous pouvons alors comprendre pourquoi une gouvernance robuste doit assurer également une communication transparente et cohérente avec les parties prenantes, y compris les investisseurs, les employés et les partenaires commerciaux. Cela renforce la confiance et la résilience de l’entreprise face aux incertitudes du marché. Une communication claire et ouverte permet de réduire les incertitudes et de maintenir la confiance des parties prenantes, même en période de crise. De plus, une gouvernance bien appuyée permet de mettre en place des stratégies de mitigation des risques, telles que la diversification des marchés et l’amélioration de la productivité.

Toute période d’incertitude doit faire place à la transparence dans la communication. Cela implique de partager de manière proactive les informations sur les décisions prises et les stratégies mises en œuvre. Cela est nécessaire pour maintenir, voire renforcer la crédibilité de l’entreprise et permet aux parties prenantes de mieux comprendre ses actions. Par exemple, en cas de hausse tarifaire, une entreprise avec une gouvernance solide serait capable de communiquer rapidement ses plans d’adaptation, montrant ainsi sa réactivité et sa capacité à gérer les défis.

Réactions du marché

Les soubresauts entre les États-Unis et le Canada, bien que momentanés, mettent en lumière certaines évidences. Beaucoup d’expert(e)s ont souligné la nécessité de diversifier les marchés. De mon côté, je soulignerai la nécessité de rattraper le retard en matière de productivité. Pour les entreprises canadiennes, cela signifie investir dans des technologies qui améliorent l’efficacité opérationnelle. Cette approche proactive peut atténuer les impacts négatifs des tensions géopolitiques et renforcer la résilience économique. De plus, investir dans des technologies de pointe et améliorer la productivité sont des moyens efficaces pour les entreprises de rester compétitives sur la scène internationale.

Adaptation aux changements climatiques et…géopolitiques

Dans un environnement géopolitique en constante évolution, les entreprises doivent être agiles et capables de s’adapter rapidement aux changements. Cela nécessite une gouvernance flexible et réactive, capable de prendre des décisions rapides et informées. Par exemple, si des tensions commerciales entre le Canada et un autre pays entraînent divers impacts sur une entreprise, cette dernière avec une bonne gouvernance serait capable de réagir en ajustant ses chaînes d’approvisionnement ou en développant des produits alternatifs pour minimiser l’impact des tarifs.

La gouvernance doit également inclure une évaluation continue des risques géopolitiques. Cela peut impliquer de surveiller les développements internationaux, de comprendre les implications des politiques gouvernementales et de prévoir les scénarios possibles. En anticipant les risques, les entreprises peuvent développer des plans de contingence et être mieux préparées pour faire face aux crises.

L’histoire offre de nombreux exemples de gouvernance efficace en réponse aux crises. Par exemple, lors de la pandémie de COVID-19, des entreprises avec une gouvernance robuste ont été capables de réagir rapidement pour protéger la santé de leurs employés, adapter leurs chaînes d’approvisionnement et innover pour répondre aux nouvelles demandes du marché. Ces exemples montrent que la gouvernance joue un rôle crucial dans la capacité des entreprises à survivre et à prospérer en période de crise.

Mise en place d’un processus pour bien gérer les situations tendues

Pour bien gérer les situations économiques tendues, une gouvernance adéquate doit inclure la mise en place de processus structurés et bien définis. Ces processus doivent permettre de réagir de manière ordonnée et réfléchie aux crises potentielles. Voici quelques étapes clés pour y parvenir :

  1. Surveillance continue et analyse des risques : Établir un système de veille stratégique pour surveiller les développements géopolitiques et économiques. Cela permet d’identifier rapidement les signaux d’alerte et de comprendre les implications potentielles pour l’entreprise.
  2. Scénarios et plans de contingence : Développer des scénarios et des plans de contingence pour différents types de crises. Cela inclut des plans détaillés pour la gestion des hausses tarifaires, des perturbations de la chaîne d’approvisionnement, des fluctuations monétaires et d’autres risques géopolitiques.
  3. Communication interne et externe : Mettre en place des protocoles de communication clairs pour informer rapidement les parties prenantes internes et externes. Une communication efficace permet de réduire l’incertitude et de maintenir la confiance des parties prenantes.
  4. Formation : Organiser régulièrement des formations pour préparer les employés et les dirigeants à réagir efficacement en cas de crise. Cela inclut des exercices pratiques pour tester les plans de contingence et améliorer les réponses de l’entreprise.
  5. Évaluation et amélioration continue : Après chaque crise, évaluer les performances et identifier les domaines d’amélioration. Mettre à jour les plans et les processus en fonction des leçons apprises.

Conclusion

En somme, le contexte géopolitique actuel renforce l’importance d’une gouvernance bien appuyée dans la prise de décisions économiques et financières. Les entreprises doivent être prêtes à naviguer dans un environnement complexe et incertain, où les changements peuvent survenir rapidement et de manière inattendue. Une gouvernance solide permet de prendre des décisions stratégiques, de communiquer efficacement, de gérer les risques et d’exploiter les opportunités offertes par les alliances stratégiques et l’innovation. En intégrant ces éléments dans leurs analyses et leurs stratégies, les entreprises peuvent non seulement survivre, mais prospérer dans un monde en constante évolution. Elles seront ainsi mieux préparées pour relever les défis géopolitiques et économiques à venir, tout en assurant leur croissance et leur succès à long terme.

Michel J. Paradis B.Sc., LL.B. Adm.A., Med.Acc (IMAQ)
Président, OECONOMIA

[1] Le Pacte de Collaboration sur les Brise-Glaces (ICE Pact) est un accord signé le 13 novembre 2024 entre le Canada, les États-Unis et la Finlande. Ce partenariat vise à renforcer les capacités de construction navale des trois pays pour produire des brise-glaces polaires et arctiques de classe mondiale. En réponse aux menaces croissantes dans l’Arctique, notamment dues au réchauffement climatique et aux ambitions de la Russie et de la Chine, ce pacte vise :

  • Protéger les intérêts des pays partenaires dans cette région stratégique.
  • Améliorer la collaboration entre les industries de ces pays, coordonner l’expertise et renforcer la capacité à produire des navires polaires de premier ordre.
  • Développer le perfectionnement de la main-d’œuvre pour s’assurer que les travailleurs possèdent les compétences nécessaires.
  • Ce partenariat devrait créer des milliers d’emplois bien rémunérés, stimuler l’économie et soutenir la recherche scientifique.

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Le Canada, cinquième paradis fiscal en importance https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-canada-cinquieme-paradis-fiscal-en-importance/ Tue, 10 Dec 2024 12:41:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104413 Selon un récent rapport.

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Cela ne surprendra personne: les pertes fiscales liées aux abus comptables des entreprises et des grandes fortunes sont massives, comme le signale le plus récent rapport du Tax Justice Network (TJN) Justice fiscale : État des lieux 2024. Un fait nouveau ressort toutefois : le Canada a gagné du galon dans le palmarès des officines financières du secret fiscal, se hissant désormais au 5e rang des paradis fiscaux.

« Le coût combiné des abus fiscaux transfrontaliers commis par des multinationales et des particuliers possédant des avoirs non déclarés à l’étranger est estimé à 492 milliards de dollars américains », écrit le rapport.

La composante la plus importante de ces pertes fiscales reste l’abus transfrontalier des sociétés, qui représente pour les gouvernements du monde un manque à gagner de 348 milliards de dollars (G$) américains, à partir de bénéfices totaux de 1,42 billions de dollars américains transférés dans des paradis fiscaux. Si on tient compte des pertes de recettes indirectes dues aux retombées négatives de cet abus fiscal, elles s’élèvent à trois fois cette somme, selon le Fonds monétaire international (FMI), note le rapport. Par ailleurs, l’évasion fiscale pratiquées par les personnes fortunées entraîne des pertes de 145 G$ américains.

Échec de l’OCDE

L’OCDE s’est attaqué au cours de la décennie 2010 à cette finance offshore illicite en mettant de l’avant ce qu’on a appelé les Common Reporting Standards (CRS). L’objectif essentiel visé était de faire en sorte que les multinationales déclarent leurs profits selon les régions où ceux-ci sont produits au lieu de les transférer à d’autres juridictions où ils peuvent bénéficier d’une fiscalité très allégée, parfois même inexistante.

« On est toutefois loin de la ‘fin du secret bancaire’ saluée par certains meneurs de jeu de l’OCDE, affirme le rapport du TJN, qui repère deux faiblesses majeures des CRS. Première faiblesse, classique : une grande sélectivité des données. « Les pays qui y ont accès ne peuvent recevoir des informations que sur certains types de comptes financiers, et donc ceux qui recherchent le secret ont le choix entre de multiples options. » Deuxième faiblesse : l’interdit. « De nombreux pays n’ont même pas cet accès », déplore le rapport.

« Les pays qui ont accès à l’information et dont les autorités fiscales disposent d’une grande capacité sont susceptibles d’avoir réussi à réduire de manière très significative les comptes financiers non déclarés, poursuit le rapport. Mais dans le même temps, ils ont assisté à un glissement prévisible vers des types d’actifs financiers non déclarables mais largement équivalents, ce qui a considérablement affaibli les bénéfices. »

Le mécanisme d’échange automatique d’informations demeure important, reconnaît le TJN, mais sa mise en œuvre imparfaite et partielle a fait perdre au monde 145 G$ de dollars américains. Ce que le rapport appelle le « deuxième empire » du Royaume-Uni (qui réunit une foule de paradis offshore comme les Iles Vierges britanniques, les Iles Caïmans, les Bermudes, etc.) est responsable à lui seul de 33% de ces pertes. Un autre tiers des pertes tient aux pays de l’Union européenne.

Blocage de quelques joueurs

À présent, une nouvelle offensive contre le secret fiscal pilotée cette fois par les Nations Unies et visant une nouvelle convention fiscale internationale se retrouve avec un ferment d’opposition restreint mais très puissant : « Les huit pays bloqueurs qui ont voté contre le mandat de la convention des Nations Unies, avec seulement 8% de la population mondiale, sont collectivement responsables de 66% des pertes fiscales mondiales dues à la richesse offshore », observe le rapport. On retrouve parmi ces huit pays les États-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie et le Canada.

Évidemment, en termes absolus, les pays développés perdent les plus grandes recettes fiscales, reconnaît le rapport. Par contre, les pays du Sud subissent de loin les pertes les plus importantes en pourcentage des recettes fiscales actuelles pour les services publics vitaux comme la santé et l’éducation. Ainsi, c’est aux États-Unis qu’on trouve les plus importantes pertes fiscales, soit 32,5 G$ de dollars américains, mais elles ne représentent que 0,1% du PIB. Au Honduras, les pertes plus faibles de 1,27 G$ de dollars américains représentent 4,5% du PIB.

Dans le précédent rapport du TJN, le Canada avait le déshonneur d’arriver au 12e rang des principaux responsables de l’évitement fiscal, rapporte un récent article du Devoir. Un accès élargi aux données par le TJN voit le Canada passer au 5e rang, tout juste derrière les États-Unis qui, eux, suivent l’Irlande, Hong Kong et les Iles Caïmans, détenteurs des troisième, deuxième et première places respectivement.

Devant les piètres résultats de l’OCDE, des négociations menées cette fois sous l’égide des Nations unies ont débuté en novembre. « Le monde est à l’aube d’une réforme fondamentale de la gouvernance fiscale internationale, affirme le TJN, espérant qu’une convention fiscale ambitieuse des Nations Unis sera adoptée d’ici 2027. » Il est à espérer que cette nouvelle initiative, retranchée du club restreint des membres de l’OCDE, livrera des résultats plus probants.

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Des relations commerciales précaires avec les États-Unis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-relations-commerciales-precaires-avec-les-etats-unis/ Wed, 09 Oct 2024 10:51:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103310 Le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, estime l’économiste Dominique Lapointe.

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Peu importe le dénouement des élections américaines le 5 novembre prochain, les relations commerciales entre le Canada et les États-Unis devraient continuer d’évoluer sur des bases fragilisées, expliquait l’économiste Dominique Lapointe, lors d’une conférence sur le thème de l’impact des élections américaines organisée par CFA Montréal, le mercredi 2 octobre au Club St-James à Montréal.

Le stratège à Gestion de placements Manuvie a rappelé à l’auditoire que la part des importations de marchandises canadiennes est en baisse depuis 1998 et représente actuellement 13,2 %, soit un chiffre inférieur à la part de la Chine (13,5 %) et à celle du Mexique (15,5 %). « Les relations commerciales entre les deux pays ont atteint leur pic en 2008 et ont décliné graduellement depuis. On ne voit rien à l’horizon qui pourrait venir freiner cette tendance. »

Dominique Lapointe est d’avis que plusieurs politiques publiques importantes pourraient être mises en œuvre ou impactées, advenant une victoire républicaine ou démocrate. « C’est quelque chose que nous suivons de près. » En cas d’un retour à une administration Trump, l’expert évoque un certain nombre d’enjeux, notamment au sujet des tarifs universels (droits de douane ou taxes imposés de manière égale à tous les pays ou partenaires commerciaux). « Que ce soit de 10 % ou de 20 %, peut-être plus, on ne croit pas que le Canada en sera exempté au final malgré l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM). »

À propos de l’Accord (ACEUM), il note que même si l’administration Trump l’a signé il y a six ans il pourrait émettre de nouvelles récriminations. « Il pourrait tenter de vouloir obtenir davantage, notamment dans le secteur agricole ou à propos du bois d’œuvre, qui fait toujours l’objet d’un désaccord. » Quant à l’industrie pétrolière, l’expert croit qu’une présidence Trump pourrait être bénéfique au Canada. « Sa politique globale à l’égard de l’Iran (et du pétrole en général) pourrait faire grimper le prix de la ressource ce qui serait bénéfique pour les producteurs d’énergie d’ici. »

L’économiste de chez Manuvie croit, de façon générale, que les points de contention sont moins nombreux dans le scénario d’une victoire démocrate. « La raison est simple : l’administration Biden, dont Harris fait partie, a déjà mis en œuvre une grande majorité de ses politiques publiques ou est en train de le faire. Ça nous semblerait donc être davantage une sorte de continuation. » Il note toutefois que l’administration Harris pourrait soulever des préoccupations au sujet de l’ACEUM, particulièrement en matière d’environnement et de droit des travailleurs où il subsiste encore certaines ambiguïtés.

« Dans les deux cas, le Canada ne représente pas un enjeu pressant pour aucun des deux candidats, contrairement à d’autres pays, ce qui nous laisse plus de temps pour anticiper et nous adapter aux futurs changements de politiques publiques. » Il souligne que les deux administrations, qu’elle soit démocrate ou républicaine, feraient face à d’importants déficits et à une importante dette publique. « La différente fiscalité entre nos deux pays pourrait finalement avantager notre marché obligataire. » En cas d’imposition d’un tarif global sur les importations par les États-Unis, l’économiste estime que les marchés boursiers seraient en proie à des baisses.

« La dette du gouvernement américain, qui a atteint des niveaux records par rapport à son PIB, c’est vraiment l’éléphant dans la pièce lorsque l’on regarde les grands enjeux politiques du moment », affirme Michael Medeiros, directeur général, associé et stratège macroéconomique à Wellington Management. Il rappelle que les politiques fiscales sont influencées ou déterminées par la situation ou le cadre politique en place.

Selon lui, il existe des différences notables dans les politiques fiscales des deux candidats à la présidence. « Sur un horizon de dix ans, en raison notamment de la diminution de certaines taxes, Trump accélérerait la croissance du déficit d’environ six trillions. » L’économiste estime toutefois que ce déficit serait atténué en partie grâce aux revenus générés par les taxes imposées sur les importations de l’ordre de trois trillions.

L’élection de la candidate démocrate augmenterait également le déficit de l’ordre de six trillions, en raison notamment d’investissements considérables dans des programmes sociaux. Selon lui, ce déficit serait toutefois grandement atténué par une hausse des taxes, notamment pour les grandes entreprises et les individus appartenant à la classe supérieure ou les plus riches de la société. « En somme, les deux candidats augmenteraient le niveau de la dette, mais les politiques de Trump participeraient à une plus grande accélération de celle-ci », a résumé l’expert.

Les États-Unis, comme plusieurs pays développés, font face à des problèmes démographiques, selon l’économiste de chez Wellington. « L’augmentation de l’immigration l’an dernier a été vraiment importante et a aidé à augmenter la main-d’œuvre et à faire baisser l’inflation sans qu’il soit nécessaire de provoquer une hausse significative du taux de chômage. Cependant, cela commence à ralentir. » Il fait remarquer que les candidats ont tous deux laissé entendre qu’ils proposeraient des politiques plus restrictives en matière d’immigration. « Harris a évoqué la possibilité de mettre en œuvre une réforme bipartite sur le contrôle des frontières, mais Trump est allé plus loin en parlant carrément de déportations pour les sans-papiers, ce qui représenterait selon nous un compromis défavorable dans la gestion de l’inflation. »

L’économiste fait remarquer que nous vivons dans un monde plus démondialisé depuis la crise financière mondiale de 2008-09. « Les volumes de commerce mondial ont ralenti, les tarifs de la première administration de Trump ont joué un rôle dans cela, mais cela était déjà en cours. » Il croit que les politiques du candidat républicain à l’égard des tarifs commerciaux favoriseraient une accélération de ce phénomène. « Cela agirait comme une taxe et représenterait une dynamique économique défavorable où la lutte contre l’inflation entraîne des conséquences négatives pour la croissance. »

À l’inverse, il ne croit pas que le protectionnisme disparaîtrait sous la présidence potentielle de Harris. « L’administration Biden n’a pas changé les politiques commerciales mises en place par Trump à l’égard de la Chine. » Il croit donc que le processus de démondialisation se poursuivrait, mais qu’il s’accélérerait sous la présidence de Trump.

L’expert a conclu son exposé en évoquant la notion de polarisation qui est souvent évoquée lorsqu’on parle de politique américaine. Il a cherché à quantifier le tout en examinant comment les membres des partis opposés ont voté à travers l’histoire. « En ce moment, les membres des démocrates et des républicains votent ensemble le moins souvent depuis 1789. La polarisation est à un sommet. »

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Fraude fiscale : le fils de Joe Biden plaide coupable https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/fraude-fiscale-le-fils-de-joe-biden-plaide-coupable/ Tue, 10 Sep 2024 10:56:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102789 PLANÈTE FINANCE – Il connaîtra sa sentence le 16 décembre.

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Après une saga judiciaire de six ans, Hunter Biden, second fils du président des États-Unis, a finalement décidé de plaider coupable de fraude fiscale le 5 septembre devant un tribunal de Los Angeles. Cette stratégie lui permet d’éviter de subir un nouveau procès qui pourrait s’avérer embarrassant pour lui-même et pour sa famille. Cependant, il risque une peine maximale de 17 années de prison et une amende de 1,35 million de dollars.

Hunter Biden, âgé de 54 ans, a été accusé en décembre dernier d’avoir mis en place un stratagème pour éviter de payer 1,4 million de dollars d’impôts au fisc américain. Le fils de Joe Biden aurait plutôt dépensé cet argent pour financer un train de vie extravagant, dont des voitures de luxe, des vêtements, des escortes, de la drogue et des séjours dans des palaces.

Les charges retenues contre l’ex-avocat et homme d’affaires incluent neuf chefs d’accusation, dont l’évasion fiscale et de fausses déclarations.

Dans un autre registre, le fils du président est également accusé d’avoir fait de fausses déclarations sur un formulaire fédéral d’achat d’armes à feu en 2018, en affirmant qu’il ne consommait pas illégalement de drogues ni n’était dépendant à des drogues, et d’avoir détenu illégalement l’arme pendant 11 jours, alors qu’il consommait du crack.

En juin, un accord de plaidoyer négocié par les avocats de Hunter Biden lui a permis d’éviter la prison en échange d’une reconnaissance de culpabilité pour deux délits fiscaux et d’un programme de déjudiciarisation pour l’accusation liée aux armes. Cependant, cet accord a été rejeté en juillet par un juge fédéral du Delaware en raison de l’incertitude sur son champ d’application.

Les nouvelles accusations fiscales déposées au début du mois par le procureur spécial David Weiss, nommé sous l’administration Trump, indiquent que Hunter Biden a continué d’échapper à ses obligations fiscales jusqu’en 2020 et qu’il « ne payait pas tous ses impôts dans les délais ».

L’acte d’accusation de 56 pages détaille des dépenses de près de 5 millions de dollars effectuées entre 2016 et 2019, notamment 683 212 $ versés à « diverses femmes » et 188 960 $ pour des « divertissements pour adultes ». Selon l’accusation, cet argent aurait été utilisé pour financer son style de vie somptueux plutôt que pour payer ses impôts.

Les avocats de Hunter Biden ont jusqu’ici tenté de justifier ces manquements fiscaux par la négligence. Ils ont souligné que l’homme avait traversé une période chaotique marquée par l’aggravation de sa toxicomanie et la mort de son frère aîné Beau en 2015, des événements qui auraient contribué à augmenter sa dépendance.

Six années d’enquête

L’enquête américaine pour fraude fiscale au sujet de Hunter Biden a débuté en 2018, mais elle ne s’est concrétisée qu’en 2020, après l’élection de son père à la présidence des États-Unis. Les enquêteurs se sont notamment intéressés aux transactions commerciales de l’ex-homme d’affaires en Chine et en Ukraine, selon ABC News.

Selon ses avocats, Hunter Biden a décidé de plaider coupable pour épargner sa famille — sa sœur Ashley aurait pu être appelée à témoigner — et éviter de voir ressurgir son passé de toxicomane ainsi que la gestion de ses entreprises à l’étranger.

La peine de Hunter Biden sera connue le 16 décembre prochain. S’il est reconnu coupable de l’ensemble des accusations fiscales, l’investisseur pourrait faire face à une peine maximale de 17 ans de prison et de 25 ans pour les accusations liées aux armes.

Les médias américains affirment que, peu importe la décision, son père lui accordera une grâce présidentielle. Joe Biden a néanmoins affirmé par le passé qu’il n’accorderait pas de pardon à son fils.

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Taxer les millionnaires pour réduire la dette https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/taxer-les-millionnaires-pour-reduire-la-dette/ Tue, 27 Aug 2024 11:08:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102444 PLANÈTE FINANCE – La proposition du PDG de JP Morgan Chase.

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Avec une dette nationale atteignant les 35 000 milliards de dollars, les États-Unis sont confrontés à un défi de taille. De nombreux économistes considèrent que la croissance actuelle n’est pas suffisante pour couvrir les futurs remboursements de cette dette.

Ce n’est pas l’avis de Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase. Le ténor de Wall Street propose une solution qui pourrait ne pas plaire aux plus riches du pays : une réforme fiscale qui augmenterait la contribution des plus fortunés, selon Fortune.com.

Dans une récente entrevue accordée à PBS News, le banquier a exposé sa vision pour réduire la dette nationale tout en maintenant la prospérité économique. Selon lui, le chemin vers la réduction de la dette américaine passe par une stratégie en deux volets : stimuler la croissance économique et rééquilibrer le système fiscal pour alléger la charge des familles à revenus moyens.

Cette approche inclut des investissements ciblés dans des domaines clés comme les infrastructures, les crédits d’impôt pour les revenus du travail (EITC) et les dépenses militaires pour créer des emplois, tout en réformant le système fiscal pour le rendre plus équitable.

Une réforme fiscale pour favoriser la croissance

L’homme d’affaires propose de concentrer les investissements sur les infrastructures, qui sont essentielles pour soutenir une croissance économique à long terme. En améliorant les routes, les ponts et les réseaux de transport, les États-Unis pourraient renforcer leur compétitivité mondiale, a-t-il déclaré à PBS News.

Il préconise également d’augmenter les crédits d’impôt pour les revenus du travail (EITC). Ce programme permet de redistribuer des revenus aux travailleurs à faibles et moyens revenus. Selon lui, cette réforme est essentielle pour soutenir les communautés les plus vulnérables du pays, en plus d’instaurer « un système fiscal international compétitif ».

En parallèle, le PDG de JP Morgan Chase plaide pour une augmentation des dépenses militaires. Il estime que les tensions géopolitiques représentent la plus grande menace pour l’économie mondiale. En renforçant les capacités militaires des États-Unis, il pense que le pays pourra mieux se protéger contre les risques externes tout en stimulant des secteurs économiques stratégiques.

La « règle Buffett » : taxer les millionnaires pour alléger la dette

Ces initiatives seraient financées en taxant davantage les plus riches. Jamie Dimon s’appuie sur la « règle Buffett », qui stipule qu’aucun ménage gagnant plus d’un million de dollars par an ne devrait payer en taxes une part de ses revenus inférieure à celle des familles de la classe moyenne.

Cette règle tire son nom de Warren Buffett, le PDG de Berkshire Hathaway, qui a souligné à plusieurs reprises l’iniquité du système fiscal américain. Malgré sa fortune estimée à 138 milliards de dollars selon Bloomberg, le milliardaire a révélé qu’il paie un pourcentage d’impôts similaire à celui de sa secrétaire.

Dans les faits, Buffett paie un taux d’imposition fédéral plus élevé, tandis que sa secrétaire contribue proportionnellement plus en taxes de sécurité sociale. Cette situation crée une disparité fiscale importante entre les classes sociales.

En 2024, le taux de la taxe de sécurité sociale américaine pour les employés est fixé à 7,65 %, tandis que les travailleurs indépendants doivent payer 15,3 %. Au-delà d’un plafond de revenu annuel de 168 000 $, les revenus ne sont plus soumis à cette taxe, signale Fortune.

Les inégalités fiscales se creusent

Les disparités ne s’arrêtent pas là, mentionne l’article. Selon des données de 2023 publiées par l’Internal Revenue Service (IRS), le top 1 % des Américains les plus riches paie 26 % de ses revenus en impôt fédéral, tandis que les 5 % les plus riches en paient 22,4 %. À l’opposé, les 50 % des Américains les plus pauvres ne paient que 3,1 % de leurs revenus en impôts.

Un rapport de la Maison-Blanche publié la même année a révélé que les 400 familles les plus riches du pays ne paient en réalité que 8,2 % de leurs revenus en impôts, grâce à des failles dans le système de taxation des gains en capital.

Une étude du National Bureau of Economic Research, révisée en décembre 2021, a également mis en lumière que l’évasion fiscale parmi les Américains les plus fortunés est largement sous-estimée. En la prenant en compte, la part de contribution fiscale des plus riches augmenterait d’un point de pourcentage.

Le rêve américain en péril

Dans une lettre d’opinion adressée à Donald Trump publiée le 2 août dans le Washington Post, Jamie Dimon a souligné l’importance de préserver le rêve américain en offrant des chances égales à tous. Cependant, les inégalités se creusent : le 1 % des Américains les plus riches gagne 100 fois plus que les 20 % les plus pauvres.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que la rémunération de Jamie Dimon a elle-même augmenté de 4,3 % en 2023, atteignant 36 millions de dollars. Sa valeur nette est estimée à 1,7 milliard de dollars, selon Forbes.

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Élections américaines : les enjeux pour l’économie et les investissements https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/elections-americaines-les-enjeux-pour-leconomie-et-les-investissements/ Thu, 25 Jul 2024 11:54:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102015 Une analyse de Capital Group.

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La politique américaine a été marquée par un enchaînement de rebondissements ces dernières semaines.

Il y a eu la tentative d’assassinat contre Donald Trump lors d’un rassemblement politique républicain en Pennsylvanie. Quelques jours plus tard, à la surprise générale, Joe Biden a retiré sa candidature à l’investiture démocrate en vue des élections présidentielles de novembre en donnant son appui à la vice-présidente Kamala Harris. Plusieurs élus démocrates réclamaient le retrait du président Biden après sa performance jugée catastrophique lors d’un débat entre lui et son rival dans la course à la Maison-Blanche.

Même si la donne a changé dans cette élection, les enjeux restent sensiblement les mêmes. Quels seront les impacts pour l’économie et les investissements en fonction du choix des électeurs pour diriger le pays ? Plusieurs éléments clés sont à surveiller, selon une analyse de Capital Group, qui qualifie cette échéance électorale de l’une des « plus déterminantes depuis une génération ».

L’économie au cœur des débats

Les questions de politique économique déterminent souvent l’issue des élections, selon les auteurs qui reprennent une expression de la campagne électorale de 1992, remportée par Bill Clinton : « C’est (encore) l’économie, idiot ». En effet, les électeurs américains se prononceront sur des questions essentielles telles que l’inflation, les taux d’intérêt et la croissance économique.

La candidate présumée, Kamala Harris, peut se targuer de résultats économiques encourageants depuis l’entrée au pouvoir de l’administration Biden, avec une croissance du PIB de 3,1% sur l’année écoulée et une inflation en baisse, passant de 9,1% à l’été 2022 à 3,3% en juin 2024. Cependant, son adversaire, l’ancien président Donald Trump, ne manquera pas de souligner les défis persistants, comme la hausse des prix alimentaires et du logement de même que l’envolée de la dette nationale.

Impact des politiques fiscales

L’expiration prévue en 2025 des importantes réductions d’impôts de l’ère Trump sera un enjeu majeur, estiment les auteurs, John Emerson, vice-président de Capital Group International et Reagan Anderson, première vice-présidente des affaires gouvernementales et réglementaires.

Selon différentes estimations, la loi sur les réductions d’impôts et les emplois (Tax Cuts and Jobs Act) adoptée en 2017 réduirait les recettes fiscales fédérales de près de 1 500 milliards de dollars US (GUS) sur dix ans.

Pour les républicains, cette mesure stimule la croissance économique, alors que leurs opposants sont plutôt d’avis qu’elle aggrave la dette nationale. Celle-ci atteignait un niveau record de 34 000 GUS à la fin 2023. La gestion de la dette sera un défi important pour la prochaine administration, quel que soit le parti porté au pouvoir.

Une victoire républicaine pourrait conduire à la prolongation des réductions d’impôts, tandis qu’une administration démocrate pourrait opter pour une refonte du système fiscal avec une augmentation des impôts sur les entreprises et les particuliers. Avant de renoncer à sa candidature, Joe Biden a toutefois promis qu’il n’augmenterait pas la facture fiscale des particuliers qui gagnent moins de 400 000 $ US par an. Un engagement que Kamala Harris pourrait poursuivre si elle est élue.

Une poignée d’États stratégiques, comme l’Arizona, la Géorgie, la Pennsylvanie, le Wisconsin ou le Michigan, pourraient déterminer l’issue du scrutin et, par conséquent, l’orientation de la politique économique, rappellent les auteurs.

Conseils aux investisseurs : garder le cap

Malgré les turbulences politiques, les experts de Capital Group soulignent l’importance de maintenir des stratégies d’investissement à long terme et de ne pas se laisser emporter par les émotions liées aux fluctuations politiques à court terme.

Le processus électoral amène régulièrement son lot de volatilité sur les marchés, notamment en raison des discussions sur des thèmes comme l’immigration, l’avortement, le changement climatique, et le commerce mondial. Ces questions, en plus des tensions géopolitiques telles que les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient ou les relations tendues entre les États-Unis et la Chine, peuvent provoquer des réactions impulsives chez les investisseurs.

Or, historiquement, les marchés ont tendance à croître sur la durée. Depuis les années 1930, « les actions américaines ont presque toujours été plus fortes à la fin d’un mandat d’un président qu’elles ne l’étaient au début », soutiennent les auteurs. Ils ont pris pour exemple un investissement hypothétique de 1 000 $ dans l’indice S&P 500 effectué le 4 mars 1933, soit à l’investiture de Franklin D. Roosevelt, jusqu’au 31 décembre 2023. Neuf décennies plus tard, il aurait atteint plus de 21 millions de dollars américains.

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Intérêt pour les fonds de marchés émergents excluant la Chine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/interet-pour-les-fonds-de-marches-emergents-excluant-la-chine/ Wed, 12 Jun 2024 10:06:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101285 FOCUS FNB - Les tensions géopolitiques et les préoccupations concernant les faibles rendements alimentent le désinvestissement.

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Les tensions géopolitiques, une perspective de croissance affaiblie et d’importantes barrières tarifaires jettent une ombre sur l’avenir économique de la Chine, et les marchés réagissent.

Plusieurs fonds ont été lancés au cours des deux dernières années qui réduisent l’exposition à la Chine au profit des marchés émergents (ME) présentant des perspectives de croissance plus solides, tels que l’Inde, la Corée du Sud et Taïwan.

Placements AGF, BlackRock Asset Management Canada, Placements Mackenzie et RBC Gestion mondiale d’actifs figurent parmi les entreprises ayant lancé ces outils d’investissement.

Les gestionnaires de portefeuille affirment que ces fonds permettent aux investisseurs de récolter les avantages d’une croissance élevée dans des économies émergentes prometteuses. Et ce, à un moment où les préoccupations concernant les risques géopolitiques, la démographie défavorable et une période prolongée de faibles rendements dans la deuxième plus grande économie mondiale sont en augmentation.

Les actions chinoises et hongkongaises ont perdu plus de 6 billions de dollars de valeur entre février 2021 et janvier 2024. Elles ont depuis rebondi, l’indice Hang Seng et l’indice MSCI China étant tous deux en hausse de plus de 9 % cette année, mais des inquiétudes persistent quant à la volatilité. Les niveaux d’endettement élevés de la Chine et la crise immobilière sont également des préoccupations.

« À mon avis, un fonds des ME excluant la Chine offre une exposition aux plus grandes histoires restantes de croissance du PIB dans [les marchés émergents], ce qui inclut l’Inde, Taïwan, la Corée du Sud et beaucoup d’autres », avance Arup Datta, responsable de l’équipe mondiale d’actions quantitatives chez Placements Mackenzie.

Arup Datta est également le gestionnaire de portefeuille principal du Fonds d’actions des marchés émergents hors Chine Mackenzie, lancé le 25 avril et doté de frais de gestion de 0,8 %.

Il a déclaré que le fonds de 5,5 millions de dollars (M$) était né de la demande des clients à la suite de la guerre commerciale dirigée par les États-Unis contre la Chine, qui a commencé en 2018, lorsque Donald Trump était président des États-Unis.

Les tensions géopolitiques persistent sous l’administration du président Joe Biden, qui a récemment annoncé d’importantes nouvelles barrières tarifaires sur les produits chinois, notamment les véhicules électriques, les batteries avancées, les cellules solaires, l’acier, l’aluminium et les équipements médicaux. Donald Trump, quant à lui, a déclaré qu’il imposerait des tarifs de plus de 60 % sur les produits chinois s’il remportait l’élection présidentielle américaine en novembre.

« Depuis [2018] jusqu’à maintenant, les clients commencent à penser différemment à la Chine », rapporte Arup Datta.

Les deux plus grandes pondérations nationales dans le fonds des ME excluant Chine de Mackenzie sont l’Inde et Taïwan, à 24 % chacune, suivies de la Corée du Sud à 17 %.

Arup Datta estime que la meilleure croissance du PIB de l’Inde est probablement encore à venir. Les analystes de Morgan Stanley prévoient que ce pays d’Asie du Sud représentera un cinquième de la croissance mondiale dans la décennie à venir. Pendant ce temps, Taïwan est un leader dans la technologie des semi-conducteurs, qui alimente la transition vers les véhicules électriques, souligne-t-il.

« Donc, vous pouvez comprendre pourquoi dans ces marchés, les attentes de croissance seraient plus élevées […] que là où se trouve peut-être la Chine aujourd’hui », déclare Arup Datta.

Les fonds des ME excluant la Chine gagnent également en popularité, car certains investisseurs estiment que la Chine mérite une allocation propre en raison de sa taille et de la profondeur de son marché, rapporte Helen Hayes, responsable d’iShares Canada chez BlackRock.

« Ces investisseurs peuvent utiliser un FNB (fonds négocié en Bourse) des marchés émergents excluant la Chine en conjonction avec une allocation dédiée à la Chine pour obtenir une exposition globale aux marchés émergents sans chevauchement non intentionnel », explique-t-elle par courriel.

Helen Hayes mentionne également un récent document de recherche de BlackRock qui suggère que de nombreux marchés émergents pourraient connaître une surperformance, ce que les marchés ont déjà intégré. Leur population en âge de travailler croît, ce qui leur confère un avantage économique par rapport aux marchés développés et à la Chine, où l’espérance de vie augmente tandis que le taux de natalité diminue.

Le iShares MSCI Emerging Markets ex-China Index ETF (XEMC) a été l’un des premiers FNB des marchés émergents au Canada à exclure les actions chinoises. Lancé en février 2023, son ratio des frais de gestion est de 0,31 %.

Le fonds de 24 M$ investit dans des actions de grande et moyenne capitalisation dans les 23 pays que MSCI définit comme émergents en dehors de la Chine. Les principales expositions nationales dans le fonds sont Taïwan (24,6 %), l’Inde (24,4 %), la Corée du Sud (16,2 %) et le Brésil (6,4 %). Les services financiers et la technologie sont les principales expositions sectorielles, chacun pesant plus de 20 %.

« XEMC offre aux investisseurs un moyen d’accéder aux marchés émergents tout en conservant une flexibilité pour une approche sur mesure de l’investissement en Chine », résume Helen Hayes.

Placements AGF a lancé le Fonds des marchés émergents AGF (AEMX) en octobre 2023. Le fonds de 4,5 M$ a des frais de gestion de 0,9 %. Certaines de ses principales participations sont Taiwan Semiconductor Manufacturing Co, le Franklin FTSE India ETF et Samsung Electronics Co.

Regina Chi, vice-présidente et gestionnaire de portefeuille chez Placements AGF à Toronto, a dit qu’AGF avait lancé le fonds en raison de la domination de la Chine dans l’indice MSCI EM « et des vents contraires géopolitiques que nous observions avec la Chine et le reste du monde ».

Regina Chi estime que les fonds des ME excluant la Chine permettent aux investisseurs de participer à une croissance séculaire dans les marchés émergents. Cela inclut l’Inde, où la croissance réelle du PIB devrait augmenter d’environ 7 % en 2024, l’un des taux les plus élevés au monde. Là-bas, le gouvernement encourage la fabrication locale, ce qui permet de réduire les coûts, les délais de livraison et les émissions de carbone.

En conséquence, l’Inde représente 21,5 % du poids du Fonds des marchés émergents hors Chine AGF, juste derrière Taïwan à 21,7 %.

« Il existe également d’autres histoires séculaires qui sont plus petites, mais mieux exposées dans un indice des ME excluant la Chine parce qu’elles ont un poids plus élevé, [comme] l’Indonésie et le Mexique », rapporte Regina Chi.

Elle a noté que l’Indonésie est prête pour une forte croissance du PIB, car elle possède l’une des classes moyennes à la croissance la plus rapide au monde, tandis que le Mexique bénéficie de la délocalisation, ou de l’externalisation à courte distance, avec les États-Unis — une tendance qui a permis au Mexique de remplacer la Chine en tant que premier exportateur de marchandises vers les États-Unis.

Bien que l’indice des marchés émergents de MSCI ait déçu au cours de la dernière décennie, affichant des rendements nets de 2,96 % par rapport à l’indice mondial de MSCI avec 8,87 %, tant les catalyseurs à court terme que à long terme suggèrent que les investisseurs devraient revoir leur allocation, analyse Helen Hayes.

Regina Chi est d’accord.

« La Chine est confrontée à certains problèmes internes ainsi qu’à des tensions géopolitiques qui dissuaderont les investisseurs de s’intéresser à la Chine, et donc un fonds des ME excluant la Chine serait un moyen de diversification pour eux, surtout si les investisseurs essaient de rester agnostiques sur leur biais domestique, ainsi que si vous cessez de croire en l’exceptionnalisme américain », assure-t-elle.

Arup Datta estime que la sous-performance du marché boursier chinois au cours des dernières années penche en faveur des fonds excluant la Chine.

« Certaines personnes regardent cette perspective et se disent : “La Chine a entraîné la baisse des indices des marchés émergents ces cinq dernières années. Je ne veux pas que cela se reproduise. Donc, peut-être que je devrais investir dans les ME excluant la Chine”. »

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Populaires, les FNB d’actions américaines https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/populaires-les-fnb-dactions-americaines/ Wed, 08 May 2024 09:30:24 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100699 FOCUS FNB — Ils stimulent les créations nettes en avril.

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Le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB) canadiens connaît de fortes créations nettes en avril. Durant ce mois, les FNB canadiens ont cumulé des entrées nettes de 5,3 milliards de dollars (G$), comparativement à 4 G$ le mois précédent, selon un rapport de Banque Nationale Marchés financiers (BNMF). Toutes les catégories d’actifs ont connu des apports de capitaux, à l’exception des FNB de cryptomonnaie.

Au chapitre des créations nettes, avril constitue le deuxième meilleur mois depuis le début de l’année après celui de février. Depuis janvier, les FNB canadiens ont engrangé 19 G$ de créations nettes. L’actif sous gestion total en FNB canadiens s’élève à 415,3 G$.

La demande pour les FNB d’actions continue à croître, avec des créations nettes totalisant 4 G$ en avril, soit une augmentation de plus de 1 G$ par rapport à mars.

Les FNB d’actions américaines arrivent en tête avec des entrées nettes de 2,1 G$. Les actions américaines bénéficient de l’engouement pour les FNB qui suivent l’indice S&P 500, notamment VFV et ZSP. Ces deux FNB ont surclassé plus tôt cette année le XIU d’iShares en tant que plus importants FNB au Canada sur le plan de l’actif sous gestion, signale BNMF.

Les FNB d’actions canadiennes ont reçu des entrées nettes de 831 M$ en avril. Les FNB d’actions des marchés émergents, qui avaient suscité l’intérêt des investisseurs au cours des mois précédents, voient leur étoile pâlir : ils enregistrent des rachats de 142 M$.

Après d’importantes sorties nettes en mars, les FNB sectoriels renouent avec les créations nettes en avril. Les fonds du secteur financier, en particulier, remontent la pente. Après avoir connu des rachats de près de 1 G$ en mars, ils renversent la vapeur et enregistrent des créations nettes de 722 M$ en avril. Les FNB des secteurs des matières premières, de l’énergie et de l’immobilier sont également dans le vert, tandis que les soins de santé et la technologie subissent des rachats.

Rachats de FNB du marché monétaire

Les résultats des FNB canadiens de titres à revenu fixe restent stables en avril. Ils enregistrent des créations nettes de 868 M$, par rapport à 776 M$ en mars. Ce sont les FNB du marché monétaire qui ont subi les plus importants rachats du mois (865 M$). Les analystes de BNMF considèrent même la performance des FNB canadiens à revenu fixe comme « impressionnante », compte tenu des résultats des FNB du marché monétaire. Les FNB de liquidité enregistrent quant à eux leurs plus importants rachats mensuels.

Les FNB détenant des titres du marché monétaire avaient enregistré des entrées nettes depuis le début de l’année, tandis que les FNB « de comptes d’épargne à intérêt » avaient subi des rachats au cours des trois derniers mois en raison d’une différence dans le rendement des distributions, commentent les analystes de BNMF. Ils signalent que les FNB d’épargne, basés sur les dépôts, ont vu leurs rendements baisser de 30 à 50 points de base à la suite de la décision du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) d’imposer un traitement plus rigoureux des dépôts des FNB en matière de liquidité, tandis que les FNB du marché monétaire ont affiché des rendements concurrentiels. De plus, les FNB d’obligations canadiennes pourraient également avoir attiré une partie de l’argent qui a quitté les FNB de liquidités, expliquent-ils.

Pour expliquer les rachats dans la catégorie des FNB d’obligations à long terme (ZFL, TULB), les analystes de BNMF signalent que ces produits attirent habituellement les actifs lorsque les investisseurs prévoient des baisses de taux et des périodes économiques difficiles. La résistance de l’économie américaine a plutôt fait grimper la courbe des rendements en avril.

Le rythme des rachats dans les FNB de cryptoactifs, qui était plus prononcé en début d’année, a ralenti en avril. Ils se sont élevés à 46 M$ le mois dernier comparativement à 139 M$ en mars.

Ce ralentissement des rachats est attribuable aux FNB de bitcoin américains en détention physique, qui ont reçu l’approbation de la Securities and Exchange Commission (SEC) en janvier. L’engouement des investisseurs pourrait toutefois se calmer au cours des prochains mois, étant donné que « les actifs à risque se sont vendus et que le prix du bitcoin s’est éloigné de ses sommets historiques », estiment les analystes de BNMF.

Les FNB ESG portefeuille en croissance

Les FNB axés sur les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) canadiens ont moins performé en avril par rapport à mars. Ils ont connu des rachats nets de 107 M$, alors qu’ils avaient enregistré des créations nettes de 509 M$ en mars. Quelques FNB ESG ont toutefois tiré leur épingle du jeu.

Les FNB ESG à revenu fixe et les FNB ESG d’allocation d’actifs ont attiré de nouveaux actifs. La sous-catégorie ESG qui connaît la croissance la plus rapide au Canada depuis le début de l’année est celle des FNB d’allocation d’actifs.

Lancés par iShares en 2020, les FNB portefeuille avec une touche ESG permettent aux investisseurs soucieux des questions ESG de gérer de petits comptes. Cette sous-catégorie affiche actuellement 242 M$ d’actifs sous gestion contenus dans sept produits offerts par trois fournisseurs, selon le rapport de BNMF.

Le mois d’avril a été prolifique au chapitre du lancement de nouveaux FNB : 30 produits ont été mis sur le marché, un record depuis le début de l’année. RBC et TD ont lancé de nouvelles séries de FNB d’obligations à échéance cible comportant respectivement 8 et 6 titres. Par ailleurs, depuis le 1er mai, les anciens FNB Horizons portent la marque Global X à l’exception de la famille de produits BetaPro.

En avril, c’est BMO qui a connu les plus fortes créations nettes (1,9 G$), suivie de Vanguard (1,3 G$), RBC iShares (794 M$), Desjardins (702 M$), Fidelity (476 M$) et TD (409 M$). Pour les quatre premiers mois de 2024, Vanguard prend la tête des entrées nettes (5,3 G$), suivie de RBC iShares (4,7 G$), BMO (3,9 G$), Fidelity (2,5 G$), TD (2,0 G$) et Desjardins (1,1 G$).

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Une option d’achat en devises neutres pour les FNB de Fidelity https://www.finance-investissement.com/fi-tv_/nouvelles-fi-tv/une-option-dachat-en-devises-neutres-pour-les-fnb-de-fidelity/ Wed, 10 Apr 2024 09:17:19 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97528 FI TV - Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada, explique pourquoi Fidelity offre l’option d’achat en devises neutres de ses FNBs qui détiennent des titres américains.

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Finance et Investissement : Fidelity offre l’option d’achat en devises neutres pour ses FNB qui détiennent des titres américains. Pourriez-vous nous expliquer la raison de cette approche?

Étienne Joncas-Bouchard : Nous avons une version qui est non couverte et une version couverte tout simplement pour offrir l’option aux conseillers qui aimeraient intégrer une stratégie de couverture de devises, notamment pour limiter la volatilité.

Lorsqu’on parle de revenu fixe, les devises ont à peu près quatre à cinq fois la volatilité d’un titre à revenu fixe traditionnel comme un bon du Trésor. Pourquoi devrait-on exposer un portefeuille à la volatilité de devise quand on veut quelque chose à faible volatilité? C’est donc principalement pour une question de gestion de risque, je pense, qu’on utilise ces produits.

Si on regarde du côté des actions qui ont une volatilité assez similaire à celle des devises, dans ces cas-là, le but est peut-être tout simplement de prendre une position tactique. Par exemple, si on pense que le dollar américain est surévalué, on va décider de le couvrir. Si on pense à l’inverse qu’il est sous-évalué, alors il vaut mieux investir en dollars américain et laisser cette appréciation nous supporter en matière de rendement.

Je pense que pour les investisseurs canadiens la possibilité d’une telle option est particulièrement importante parce que l’on investit beaucoup à l’étranger. Oui, on a un grand biais domestique. La majorité des investisseurs canadiens auront plus de produits canadiens que n’importe où dans le monde. C’est tout à fait normal. Aux États-Unis, cette tendance est encore plus importante. Mais lorsqu’on investi à l’extérieur du Canada, il vaut mieux considérer la possibilité de figer les choses à un certain taux, même si, au final, on ne le fait pas nécessairement. Mais il est important de comprendre que ça a un impact sur les rendements totaux, ainsi, proposer ce type de produits, ça nous permet d’offrir des options pour ces investisseurs.

Les opinions exprimées sont celles d’Étienne Joncas-Bouchard, Stratège, FNB, Fidelity Canada en date du 13 novembre 2023, et elles peuvent changer selon la situation des marchés et d’autres conditions.

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Le fisc traque les riches Américains qui se livrent à l’évasion fiscale https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-fisc-traque-les-riches-americains-qui-se-livrent-a-levasion-fiscale/ Thu, 07 Mar 2024 12:26:12 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99487 PLANÈTE FINANCE – Grâce à la loi sur la réduction de l’inflation.

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Le fisc américain, l’Internal Revenue Service (IRS), est à la poursuite de 125 000 Américains fortunés qui ont omis de déclarer leurs impôts, certains depuis 2017.

Grâce à des fonds dégagés dans le cadre de la loi sur la réduction de l’inflation, l’IRS a lancé une campagne de recouvrement, ciblant 25 000 individus gagnant des revenus non déclarés dépassant un million de dollars US (M$), ainsi que 100 000 personnes avec des revenus compris entre 400 000 et un million de dollars américains.

L’agence prévoit d’envoyer entre 20 000 et 40 000 avis de réclamation chaque semaine, selon Reuters.

7000 nouveaux employés

L’IRS a entrepris des campagnes similaires par le passé, mais elles ont été mises en veilleuse en raison de coupes budgétaires.

Cependant, grâce à un financement de 80 G$US sur une décennie provenant de la loi sur la réduction de l’inflation de 2022, l’IRS a pu embaucher 7 000 nouveaux employés au service à la clientèle, gestionnaires de comptes et chargés du recouvrement.

Elle a également mis en place une technologie d’automatisation pour détecter plus efficacement les contribuables à hauts revenus en défaut de déclaration.

Équité pour tous

Danny Werfel, commissaire de l’IRS, a souligné que cette injection de fonds a permis à l’agence de « remplir sa mission fondamentale et de garantir l’équité pour tous ».

Pour la saison des impôts de cette année, à la suite des mesures mises en place, l’IRS déclare avoir constaté une réduction du temps d’attente téléphonique des contribuables et réussi à récupérer près de 500 M$US auprès de 1 600 « millionnaires » non déclarés.

La prochaine phase consistera à cibler les non-déclarants dont le revenu est inférieur à 400 000 $ US. L’objectif est de les aider à remplir leur déclaration de revenus, en leur faisant bénéficier des avantages fiscaux auxquels ils ont droit, tels que le crédit de taxe sur les enfants et le crédit d’impôt sur les revenus gagnés pour les bas salaires, a rapporté Danny Werfel.

Pénalités

Aux États-Unis, le défaut de déclaration peut entraîner une pénalité de 5 % du montant dû chaque mois, jusqu’à un maximum de 25 % de la facture fiscale totale. Des mesures telles que des prélèvements sur les salaires ou les comptes bancaires, ainsi que des poursuites civiles ou pénales, peuvent également être envisagées.

Le commissaire de l’IRS invite les personnes à hauts revenus qui n’ont pas encore rempli leur déclaration d’impôts à examiner leur situation sans tarder. Il recommande de consulter les informations disponibles sur le site Internet de l’agence et de faire appel à un professionnel de l’impôt pour se conformer aux obligations fiscales.

Selon un rapport récent du Congressional Budget Office, l’annulation de 20 G$ provenant de la loi sur la réduction de l’inflation entraînerait une diminution des recettes fédérales de 44 G$ sur 10 ans, contribuant à un déficit budgétaire accru de 24 G$ aux États-Unis au cours de cette période.

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