FMI – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 04 Nov 2024 12:26:18 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png FMI – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les réductions de la Fed pourraient être limitées par la politique fiscale américaine https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-reductions-de-la-fed-pourraient-etre-limitees-par-la-politique-fiscale-americaine/ Mon, 04 Nov 2024 12:26:18 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103767 Les prévisions budgétaires du FMI pour les États-Unis étaient erronées.

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Les conditions budgétaires américaines demeurant plus expansionnistes que prévu, la capacité de la Réserve fédérale américaine (Fed) à réduire les taux d’intérêt pourrait être plus limitée que prévu, affirme la Financière Banque Nationale (FBN).

Dans une note de recherche, les économistes de la banque observent qu’en avril, le FMI prévoyait une amélioration significative du solde budgétaire américain pour 2024, ce qui aurait freiné la croissance économique.

Cependant, les dernières données du FMI révèlent que cela n’a pas été le cas.

« Alors qu’une certaine consolidation aurait été logique après une période de pandémie caractérisée par d’énormes déficits, les prévisions du FMI se sont avérées très éloignées de la réalité », observent les experts de la FBN.

Au lieu de freiner la croissance, les dépenses publiques y ont contribué modestement, continuent-ils.

« Ce manque de discipline budgétaire est certainement l’une des principales raisons qui expliquent pourquoi la croissance américaine s’est maintenue jusqu’à présent et pourquoi l’inflation reste légèrement supérieure à l’objectif de la banque centrale. Mais cela commence également à soulever des questions quant à la capacité de la Fed à réduire les taux d’intérêt autant que les investisseurs le prévoyaient il y a quelques mois », mentionnent les experts de la FBN.

Ces inquiétudes sont également alimentées par les promesses électorales des deux principaux candidats à l’élection présidentielle américaine, qui envisagent tous deux une politique budgétaire expansionniste.

« Il reste à voir s’il y aura un écart significatif entre les propositions des candidats et ce qu’ils seront en mesure de faire adopter par le Congrès une fois élus, mais le risque de voir la politique monétaire américaine diverger de celle des autres économies avancées s’est certainement accru récemment », conclut le rapport.

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La préférence optimale pour les titres domestiques https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-preference-optimale-pour-les-titres-domestiques/ Wed, 11 Oct 2023 10:20:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96597 FOCUS FNB - Deux études examinent la bonne répartition entre titres locaux et mondiaux.

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Pour les Canadiens, le marché des actions nationales se compare un peu à l’aliment réconfortant de l’investissement. Le nom des entreprises est familier, le crédit d’impôt pour dividendes, tout comme l’absence de risque de change sont autant de raisons valables de détenir une part beaucoup plus importante d’actions canadiennes que la modeste part évaluée à 3 % de la capitalisation boursière mondiale.

Toutefois, les stratèges en investissement affirment qu’il existe un compromis entre le biais domestique et une diversification adéquate. Selon deux importantes sociétés de gestion d’investissements qui ont produit des recherches sur ce sujet, les Canadiens qui limitent leur enthousiasme pour le marché national pourraient bénéficier de meilleurs rendements corrigés du risque au fil du temps.

Une étude publiée en juin par Placements Vanguard Canada Inc., de Toronto, a conclu que la combinaison optimale pour les Canadiens dans la partie actions de leurs portefeuilles est de 30 % d’actions nationales et de 70 % d’actions étrangères.

Une étude publiée en 2022 par la société d’investissement Franklin Templeton, également de Toronto, est parvenue à une conclusion similaire. Cette étude a conclu qu’il était raisonnable de consacrer de 25 à 35 % de l’allocation en actions aux titres canadiennes, la partie supérieure de cette fourchette étant appropriée pour les portefeuilles davantage orientés vers la croissance.

« Il y a de bonnes raisons d’avoir une certaine préférence pour les investissements de son pays d’origine, a déclaré le co-auteur Ian Riach, vice-président senior et gestionnaire de portefeuille chez Franklin Templeton. Cependant, il faut aussi trouver un équilibre avec le risque de forte concentration du marché [canadien], d’où l’intérêt de la diversification. »

Les arguments en faveur de la mondialisation reposent non seulement sur la faible part du Canada sur les marchés mondiaux, mais aussi sur sa composition. Le document de Vanguard note que les 10 plus importantes actions canadiennes, au 31 mai, représentaient 36,9 % de l’ensemble du marché national. À titre de comparaison, les 10 plus grandes actions étrangères représentaient 15,6 % du marché mondial des actions.

En ce qui concerne la répartition sectorielle, le Canada est fortement surpondéré par rapport aux marchés mondiaux dans les secteurs des services financiers et de l’énergie, et nettement sous-pondéré dans les secteurs des technologies de l’information, des soins de santé et de la consommation discrétionnaire. « Les investisseurs canadiens pourraient bénéficier de l’ensemble des opportunités offertes par une plus grande exposition aux actifs étrangers », note le document de Franklin.

L’étude de Vanguard a conclu que la combinaison la plus efficace de risque et de rendement pour les Canadiens était d’investir dans un portefeuille mondial avec une faible pondération pour le Canada.

Or, pour des raisons de gestion de risque, Vanguard ne préconise pas une approche globale à part entière. Lorsque la part des actions étrangères dépasse 70 %, la volatilité commence à augmenter.

« C’est pourquoi nous disons que le niveau optimal pour les Canadiens est de maintenir une pondération de 30 % en actions canadiennes », a déclaré l’auteur du document de recherche, Bilal Hasanjee, stratège principal en matière d’investissement chez Vanguard Canada.

La recommandation de 30 % se fonde en grande partie sur des facteurs quantitatifs, notamment l’analyse de la variance minimale. Toutefois, elle tient également compte des préférences des investisseurs, en citant une étude du Fonds monétaire international (FMI) datant de 2022. Le FMI a calculé que les portefeuilles d’actions au Canada détenaient un total combiné de 52,2 % de leurs actifs en actions canadiennes.

L’analyse de Vanguard s’est appuyée sur des catégories d’actifs larges, pondérées par la capitalisation boursière, de sorte qu’elle n’a pas pris en compte l’impact des crédits d’impôt pour dividendes.

L’allocation domestique recommandée de 30 % s’applique à toutes les stratégies d’allocation d’actifs, qu’elles soient prudentes ou agressives, à condition qu’il y ait au moins une part d’actions.

Le Portefeuille FNB équilibré Vanguard, par exemple, a une répartition cible des actifs de 60 % en actions et 40 % en titres à revenu fixe. Sa pondération de 18 % en actions canadiennes équivaut à 30 % de l’exposition totale aux actions. Le Portefeuille FNB prudent Vanguard, quant à lui, ne détient que 12 % d’actions canadiennes, ce qui représente tout de même 30 % de l’exposition totale aux actions. Or, cela représente tout de même 30 % de l’exposition totale aux actions.

Selon Bilal Hasanjee, quel que soit le profil de risque de l’investisseur, l’allocation aux actions canadiennes, ou l’optimisation de la volatilité, est toujours de 30 % sur la base de simulations effectuées sur différents niveaux d’allocation d’actifs.

Le point de vue de Franklin sur le contenu canadien, géré activement, est en revanche plus nuancé. Son analyse a montré que les Canadiens devraient généralement détenir 30 à 33 % de leurs portefeuilles d’actions en actions canadiennes, a déclaré Ian Riach, dont les responsabilités en matière de gestion de portefeuille incluent les Portefeuilles Franklin Quotentiel , dont l’actif géré  est évaluée à 7 milliards de dollars (G$).

« D’un point de vue dynamique, cependant, étant donné que les marchés ont des cycles différents, dans nos portefeuilles nous avons varié ce pourcentage à moins de 30 % [et] à plus de 35 % à certains moments », a-t-il mentionné.

Récemment, l’allocation de l’équipe Franklin Quotential aux actions canadiennes a été inférieure aux niveaux typiques cités par Ian Riach. À la fin du mois de juillet, le Portefeuille équilibré de croissance Franklin Quotentiel, un fonds commun de placement, détenait 15 % d’actions canadiennes, ce qui représentait environ 25 % du contenu en actions de ce portefeuille composé à 60 % d’actions et à 40 % de titres à revenu fixe. Cela représentait environ 25 % du contenu en actions de ce portefeuille composé à 60 % d’actions et à 40 % de titres à revenu fixe.

Le document de Franklin, vieux d’un an, comprenait également une répartition des revenus fixes. Dans cette catégorie d’actifs, Franklin privilégiait une allocation de 65 % au Canada et de 35 % en titres étrangers comme point de départ.

Selon Ian Riach, le marché obligataire canadien est très similaire au marché des actions en termes de concentration. Les obligations d’État, tant fédérales que provinciales, représentent environ 70 % du marché.

Quant aux obligations d’entreprises, plus de 60 % d’entre elles sont concentrées dans deux secteurs seulement : les services financiers et l’énergie. « Il est intéressant de diversifier ses placements et d’augmenter ses opportunités en allant à l’étranger », a-t-il déclaré, bien que le document recommande une plus grande préférence pour les titres domestiques pour les titres à revenu fixe que pour les actions.

L’allocation recommandée par Franklin pour les titres à revenu fixe étrangers suppose une couverture complète du risque de change par rapport au dollar canadien. « Cela nous permet en fait d’augmenter notre exposition à l’étranger si nous couvrons cette devise, car cela élimine le risque de change », a déclaré Ian Riach.

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La dé-dollarisation du monde est déjà bien engagée https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-de-dollarisation-du-monde-est-deja-bien-engagee/ Wed, 21 Jun 2023 10:22:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94532 L’érosion du dollar américain dans les échanges mondiaux est déjà bien entamée. Malgré tout, sa suprématie demeure encore solidement ancrée.

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« Il y a une tendance baissière du statut du dollar et elle est en accélération », affirme Yanick Desnoyers, vice-président, études économiques, chez Addenda Capital. En effet, selon la base de données COFER du FMI, alors que le dollars américain accaparait une part de 72% des réserves des banques centrales dans le monde, celle-ci a baissé à 58,4% en 2022.

Eurizon SLJ Asset Management évalue que cette chute, quand on tient compte des taux de change, a été en réalité de 11 points de pourcentage en 2022, abaissant la part du dollar américain à 47%.

Il n’y a que dans le gigantesque marché des transactions de devises où le dollar américain règne en maître absolu sans broncher, étant la monnaie de contrepartie dans 88% des transactions, selon la Banque des règlements internationaux. Cette part n’a fléchi que de deux points de pourcentage depuis 1988, année où elle était de 90%.

Dans les transactions commerciales mondiales, le dollar américain retient la part du lion, remontant même légèrement d’environ 50% en 2000 à environ 54%, selon une récente étude de Services économiques TD. Par ailleurs, au chapitre des transactions internationales bancaires, après avoir explosé à une part de 78% au début des années 1980, le dollar américain a lentement décliné à un niveau de 35% en 2022, après avoir connu un sursaut à 42% dans la décennie 2010.

Privilège exorbitant

Le « privilège exorbitant » du dollar américain, comme l’a caractérisé le président français Valéry Giscard d’Estaing, a permis jusqu’ici aux États-Unis de soutenir un important déficit commercial et leur a donné une grande latitude pour mener les politiques domestiques et internationales de leur choix, explique Vikram Rai, économiste senior chez Services économiques TD. Par exemple, ajoute Yanick Desnoyers, le géant américain bénéficie d’un considérable bénéfice de « seigneuriage », lui permettant de soutenir à faible coût d’immenses déficits et une dette de plus en plus lourde.

La contrepartie de ce privilège « est que les autres pays n’en jouissent pas, fait ressortir Vikram Rai. Historiquement, le coût pour ces pays a été un défi plus grand de financer leurs déficits commerciaux et gouvernementaux. »

Mais un point d’inflexion est survenu quand l’administration américaine a décidé de geler les réserves en devises de la banque centrale de Russie détenues dans le compte de ce pays à la Réserve Fédérale américaine et dans d’autres banques centrales du monde. Cette initiative a incité un certain nombre de pays à multiplier les moyens de réduire leur dépendance à l’endroit du dollar américain. Il faut dire que ce n’est pas la première fois que les États-Unis recouraient aux sanctions financières, ayant déjà ciblé la Lybie, la Syrie, l’Iran et le Venezuela aux cours de la dernière décennie. L’offensive contre la Russie n’a fait qu’exacerber un vieux contentieux.

Ainsi, le Brésil et la Chine ont convenu de mener leurs transactions commerciales en yuan. L’Inde effectue ses achats de pétrole russe avec des dirhams des Émirats Arabes Unis, et les membres du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) viseront à leur sommet de cet été à faciliter les échanges commerciaux dans une nouvelle monnaie commune. Même la française Total Energies a complété une première transaction de gaz naturel en yuan en mars dernier.

Long chemin à parcourir

Jeter le dollar américain au bas de son trône ne sera pas une mince affaire. « La dé-dollarisation, reconnaît Eurizon Capital, exigerait qu’un vaste et complexe réseau d’exportateurs et d’importateurs, de négociants en devises, d’émetteurs de dettes et de prêteurs, décident indépendamment d’avoir recours à d’autres devises. Peu probable. »

Mais pas impossible. En guise d’avertissement, Allianz Global Investors rappelle la déconfiture de la livre sterling qui a été la monnaie de réserve internationale pendant cent ans jusqu’au milieu du 20e siècle.  À partir de 1950, la part de la livre dans les réserves des banques centrales est passée de 60% à moins de 5% au milieu de la décennie 1970. Sa valeur, qui était de 4.0 $US en 1950 est tombée à quasi-parité au milieu de la décennie 1980.

Quand cessera le « privilège exorbitant » du dollar américain, l’économie américaine, s’entendent les observateurs, va subir un choc considérable : les taux d’intérêt vont monter, l’investissement va fuir le pays, les consommateurs vont s’appauvrir. On peut soupçonner que le Canada sera à la traîne.

Une étude de Bank of America Securities ne voit pas le règne du dollar s’écrouler de sitôt, par contre elle reconnaît un facteur susceptible d’accélérer sa chute : une négligence fiscale persistante.

Yanick Desnoyers le voit du même œil. « À un moment où le taux de chômage est à seulement 3,4%, dit l’économiste, les États-Unis devraient être en surplus budgétaire en train de récolter des masses de taxes. Ils sont plutôt pris avec un déficit budgétaire de 1,9 billions $US et un ratio dette/PIB démesuré (123%). On s’oriente vers une crise de soutien de la dette si les administrations à venir n’ont pas le courage de bien administrer leurs dépenses. Si le monde perçoit une crise de soutien, la détérioration du statut du dollar pourrait s’accélérer. Ça ne surviendra pas demain matin, mais les perspectives sur 10 ans ne sont pas roses. »

Plusieurs observateurs ne prévoient pas un basculement soudain vers une seule monnaie alternative comme l’euro ou le yuan. Ils envisagent plutôt un glissement croissant vers un monde multipolaire où certaines monnaies auraient des hégémonies régionales, par exemple le dollar américain dans les Amériques, l’euro en Europe et dans certaines parties de l’Afrique, le yuan et le yen en Asie. À cette configuration, Vikram Rai ajoute un nouveau venu, susceptible d’ailleurs d’accélérer la chute du dollar américain : les monnaies numériques des banques centrales en développement partout dans le monde.

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De la transparence chez les banques centrales https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/de-la-transparence-chez-les-banques-centrales/ Fri, 04 Nov 2022 12:29:36 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89471 Voilà ce que réclame le rapport final du FMI.

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Le Fonds monétaire international (FMI) a publié son rapport final sur les pratiques en matière de transparence découlant de l’examen pilote approfondi de la Banque du Canada (BdC). Cette dernière dit avoir pris note des recommandations formulées pour améliorer davantage sa transparence.

« Nous avons été heureux de participer à cet examen pilote, et les recommandations qui en découlent nous seront très utiles. Nous appuyons le code du FMI pour la transparence des banques centrales et espérons que d’autres banques centrales seront encouragées à l’utiliser », assure le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem.

Pour rappel, au printemps, une équipe d’experts indépendants, commanditée par le FMI, avait examiné les pratiques de la Banque en matière de transparence en s’appuyant sur la dernière version du code du FMI pour la transparence des banques centrales. Ledit examen reposait sur cinq piliers :

  • la gouvernance;
  • les politiques;
  • les opérations;
  • les résultats;
  • et les relations officielles.

Au long de son examen, l’équipe a reconnu que la BdC constitue une référence en matière de transparence et que ses pratiques sont globalement conformes aux pratiques élargies et complètes dans ce domaine, telles que définies dans le code pour la transparence des banques centrales.

Dans son rapport, le FMI met notamment l’accent sur le cadre de politique monétaire de la BdC. Elle l’a jugé complet, transparent et compréhensible. Le FMI estime que les communications de la BdC concernant sa politique monétaire sont claires et que la banque utilise bien les nouveaux outils et canaux de communication.

La BdC assure qu’elle continuera donc à publier des informations. Elle compte notamment publier un résumé détaillé de ses délibérations sur la politique monétaire après chaque annonce du taux directeur à compter de janvier 2023.

Pour s’améliorer, la banque envisage également d’améliorer la transparence de ses fonctions de gestion des risques et d’audit, et d’accentuer ses efforts pour communiquer avec le public de façon plus générale, et en langage simple, au sujet des enjeux de stabilité financière.

« Nous savons qu’en faisant preuve de transparence, nous pouvons aider tous les Canadiens à comprendre le comment et le pourquoi de ce que nous faisons – et leur confiance envers nous en dépend, a expliqué le gouverneur Tiff Macklem. Bien que ce soit toujours important, ce l’est tout particulièrement à l’heure où nous nous attachons à ramener l’inflation à la cible de 2 %. »

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La BdC publiera un résumé de ses délibérations de politique monétaire https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-bdc-publiera-un-resume-de-ses-deliberations-de-politique-monetaire/ Fri, 30 Sep 2022 12:13:33 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89374 Dans la foulée d'une recommandation du FMI.

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La Banque du Canada commencera à publier des résumés détaillés de ses délibérations sur la politique monétaire l’an prochain, dans la foulée d’une recommandation du Fonds monétaire international (FMI).

Cette décision intervient après que le FMI a publié, mercredi, un rapport examinant les pratiques de transparence de la banque centrale.

Les résumés offriront plus de transparence au public sur ce que fait la banque et donneront un aperçu du processus décisionnel, a estimé Benjamin Reitzes, directeur général des taux canadiens et stratège en macroéconomie chez BMO Marchés des capitaux.

« (C’est) assurément un ajout intéressant et bienvenu de la part de la Banque du Canada », a-t-il affirmé.

Dans son rapport, le FMI affirme que la Banque du Canada « constitue une référence en matière de transparence », mais énonce tout de même 10 recommandations pour l’aider à s’améliorer, notamment la publication d’un résumé détaillé des décisions de politique monétaire du conseil de direction.

« Le cadre de politique monétaire (de la Banque du Canada) est complet, transparent et compréhensible, bien qu’il y ait place pour une plus grande transparence en ce qui concerne les délibérations politiques », indique le rapport du FMI.

En réponse au rapport du FMI, la Banque du Canada s’est engagée à publier des résumés environ deux semaines après chaque décision de politique monétaire à compter de janvier.

Les résumés n’attribueront aucun contenu aux membres individuels du conseil et ne fourniront pas de décompte de vote, puisque le processus de délibération de la banque ne comprend pas de vote.

La Réserve fédérale des États-Unis publie déjà des procès-verbaux, publiés trois semaines après leurs réunions.

Cependant, Benjamin Reitzes a souligné qu’une différence clé entre la Banque du Canada et la Réserve fédérale était que le processus décisionnel de la Banque du Canada s’appuie sur le consensus, contrairement à la Fed, où les 12 membres du comité fédéral votent sur les décisions de politique monétaire.

« Une fois qu’ils ont pris leur décision, tout le monde a le même point de vue. C’est donc un peu différent, a expliqué Benjamin Reitzes. Cela change un peu les choses et rend peut-être un peu plus difficile de donner une bonne couleur à la conversation qu’ils ont au conseil de direction. »

La Banque du Canada a également précisé qu’elle avait accepté d’améliorer la transparence de ses fonctions de gestion des risques et d’audit, ainsi que de renforcer ses efforts de communication publique.

« Nous savons qu’en faisant preuve de transparence, nous pouvons aider tous les Canadiens à comprendre le comment et le pourquoi de ce que nous faisons, et leur confiance envers nous en dépend », a affirmé le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem.

La Banque du Canada publie actuellement une déclaration lorsqu’elle prend sa décision sur les taux, mais ne fournit pas de compte rendu de ses délibérations. Quatre fois par an, elle publie également son rapport sur la politique monétaire, qui comprend ses plus récentes prévisions pour l’économie, ainsi que sa décision sur les taux.

Le rapport du FMI fait partie d’un projet pilote visant à évaluer les pratiques de transparence dans les banques centrales à l’échelle mondiale.

Dans le cadre de l’examen, une équipe d’experts indépendants a rencontré le personnel et la direction de la banque centrale, ainsi qu’un éventail de parties prenantes, notamment des membres du milieu universitaire, de groupes de réflexion et du parlement, de même que des participants aux marchés et des journalistes.

Parmi les autres recommandations se trouvait celle de communiquer plus fréquemment avec le public en utilisant un « langage clair » pour promouvoir la stabilité financière.

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Le FMI craint une potentielle correction sur les marchés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/le-fmi-craint-une-potentielle-correction-sur-les-marches/ Mon, 01 Feb 2021 15:23:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=77654 Ce dernier s’inquiète du décalage entre les bourses et l’économie.

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Le Fonds monétaire international (FMI) estime possible qu’une correction boursière survienne. Ce dernier s’inquiète ainsi du « décalage persistant entre les marchés financiers et l’économie », note l’AFP reprise par Zone Bourse dans un article récent.

« Avec des investisseurs qui misent sur le soutien durable des pouvoirs publics et des marchés qui semblent de plus en plus complaisants devant la hausse continue des valorisations des actifs, les dirigeants doivent être préparés aux risques d’une correction des marchés », souligne l’institution dans son dernier rapport sur la stabilité financière mondiale (GFSR).

Le FMI, qui a récemment révisé à la hausse ses prévisions de croissance pour l’année, souligne que les perspectives sont toutefois très incertaines. Les risques pour la stabilité financière sont pour le moment maîtrisés, note Tobias Adrian, conseiller financier du FMI, et Fario Natalucci, responsable du GFSR, dans un billet de blogue accompagnant le rapport.

Toutefois, cette situation pourrait ne pas durer, surtout que la pandémie a mis en exergue « l’augmentation de la dette des entreprises, les fragilités dans le secteur des institutions financières non bancaires, l’augmentation de la dette souveraine, et la baisse de la rentabilité de certaines banques », préviennent les deux experts.

Un retard dans la distribution des vaccins pourrait avoir un impact lourd sur la reprise et fragiliser le système financier mondial, jugent-ils. Comme « la croissance est un ingrédient indispensable à la stabilité financière, une reprise inégale et partielle risque de mettre en péril la santé du système financier », concluent-ils.

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Prenez-vous en compte les risques climatiques dans vos calculs? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/prenez-vous-en-compte-les-risques-climatiques-dans-vos-calculs/ Tue, 15 Dec 2020 13:02:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76894 Ce nouvel outil offre un moyen de cerner certains enjeux financiers.

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Une enquête d’envergure mondiale auprès d’investisseurs institutionnels, chapeautée par le Centre Intact d’adaptation au climat de l’Université de Waterloo, le Global Risk Institute et le Global Projects Center de l’Université Stanford, s’est penchée sur le besoin d’informations concernant les risques liés aux changements climatiques pesant sur les portefeuilles.

 Selon l’enquête, plusieurs investisseurs se tournent désormais vers les matrices de risques climatiques (MRC), des outils permettant de mieux incorporer ce type de risques dans la gestion de portefeuille. Développées par le Centre Intact d’adaptation au climat, les MRC peuvent aider à identifier « les risques physiques les plus importants qui guettent les entreprises en raison des phénomènes météorologiques extrêmes liés au climat. »

« Les changements climatiques sont un risque, non seulement pour l’environnement, mais aussi pour la stabilité à long terme de l’économie et du système financier mondial. Il est essentiel que les investisseurs comprennent les risques physiques et transitionnels que pose le climat sur les entreprises de leur portefeuille », indique d’ailleurs à ce sujet Sonia Baxendale, présidente et cheffe de la direction du Global Risk Institute.

On y donne, à titre d’exemple, le cas d’une entreprise possédant des milliers de kilomètres de lignes électriques. « La MRC offre aux gestionnaires de portefeuilles qui s’intéressent à investir dans une entreprise, un moyen d’identifier ce risque, et de considérer si les mesures d’atténuation, comme l’élagage des arbres et l’augmentation du courant pour faire fondre la glace, ont été prises pour éviter les interruptions de courant et les pertes de revenus. »

Quelques données recueillies lors de l’enquête

La majorité́ des investisseurs (54 %) ont attribué une importance « très haute » ou « assez haute » aux risques physiques liés aux changements climatiques.

Parmi les répondants, 62 % n’intégraient pas encore les répercussions physiques des changements climatiques dans l’évaluation financière des actifs.

Pas moins de 46 % des investisseurs interrogés ont répondu qu’aucun de leurs administrateurs n’avait reçu une formation sur les risques climatiques, ou qu’ils ne savaient pas exactement quelle formation ceux-ci avaient reçue.

Une proportion considérable des sondés (85 %) ont indiqué que ces matrices étaient une excellente approche pour commencer l’analyse des risques climatiques physiques applicables aux actifs qu’ils gèrent.

« Une série de MRC, développée pour une gamme de secteurs, serait tout de suite utile aux investisseurs institutionnels pour gérer leurs portefeuilles d’une manière cohérente avec la direction décrite par le Task Force on Climate-Related Financial Disclosure (TCFD) », affirme Blair Feltmate, président du Centre Intact.

Les pertes dues aux phénomènes météorologiques extrêmes (décès, pertes de biens et perturbation des activités économiques) ont coûté 1,3 billion de dollars américains ces 10 dernières années, selon le Fonds monétaire international (FMI).

Toujours selon le FMI, les actifs et les marchés boursiers pourraient être surévalués, étant donné qu’ils ne tiennent pas compte des coûts associés aux risques climatiques.

À la fin de novembre 2020, les huit plus grandes caisses de retraite du Canada, gérant 1,6 billion de dollars d’actifs, ont conjointement appelé les entreprises à utiliser une méthode normalisée pour déclarer leurs données environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).

Le Centre Intact d’adaptation au climat (Centre Intact) est un centre de recherche appliquée de l’Université de Waterloo, en Ontario, fondé en 2015 grâce au financement d’Intact Corporation financière. L’enquête a été effectuée en octobre 2019 auprès de 13 grands investisseurs institutionnels d’Amérique du Nord, d’Australie et d’Europe.

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La deuxième vague, plus forte que prévu https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-deuxieme-vague-plus-forte-que-prevu/ Mon, 07 Dec 2020 13:06:39 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76813 PLANÈTE FINANCE - Le FMI s’inquiète de son impact sur la reprise économique.

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Si beaucoup s’attendaient à une deuxième vague de COVID-19, peu s’imaginaient qu’elle aurait une telle ampleur. Cette dernière a mené à un autre confinement dans plusieurs régions d’Europe, notamment en France. Le Fonds monétaire international (FMI) s’inquiète donc de l’impact de cette vague sur la reprise économique.

Face à cette situation économique et sanitaire mondiale inédite, le FMI peine à faire ses prévisions pour 2021. Dans son rapport annuel sur la zone euro, publié à la fin novembre, il soulignait que « les perspectives sont sujettes à une incertitude extrême ». Pour cette raison, il s’est refusé à donner de nouvelles prévisions de croissance pour l’an prochain, rapporte le Journal de l’économie.

Parmi les incertitudes, on dénote une possible recrudescence des cas de COVID-19 en raison des fêtes de fin d’années, mais aussi les vaccins qui pourraient freiner la pandémie. Selon le FMI, un vaccin est une condition sine qua non pour que la reprise économique suive leurs prévisions de 2020.

Ainsi en octobre dernier le FMI, prévoyait une croissance de 5,2 % pour la zone euro en 2021. Ces prévisions ne prenaient toutefois pas entièrement en compte les conséquences de la deuxième vague. Le FMI estime toutefois possible que la COVID-19 impacte la croissance de la zone euro au moins jusqu’à la fin du premier trimestre de 2021. Cette possibilité les obligerait de revoir nettement à la baisse leurs prévisions d’octobre.

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Au coeur de réformes fiscales https://www.finance-investissement.com/edition-papier/nouvelles-edition-papier/au-coeur-de-reformes-fiscales/ Sun, 01 Nov 2020 04:58:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76098 Les choses évoluent dans le bon sens au Québec, selon Luc Godbout.

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Luc Godbout est devenu au fil du temps une figure incontournable en matière de fiscalité publique.

Depuis 17 ans, il est au coeur des activités de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l’Université de Sherbrooke. Il en est le chercheur principal depuis sa fondation, en 2003, et son titulaire depuis 2015.

«Luc Godbout est le plus grand chercheur québécois contemporain en fiscalité», témoigne le professeur émérite Pierre Fortin, du Département des sciences économiques de l’ESG UQAM.

«Il combine une détermination sans faille à comprendre comment le monde fonctionne, et un engagement tout aussi ferme à l’expliquer en langage clair et simple. Avec lui, jamais de fake news, que la vérité des faits», ajoute Pierre Fortin.

Luc Godbout a notamment fait partie du comité d’experts sur l’avenir du système de retraite québécois chargé de faire des recommandations au gouvernement du Québec. Celles-ci ont été publiées en 2013 dans le rapport D’Amours, du nom du président du comité, Alban D’Amours.

Il a aussi présidé, en 2015, la Commission d’examen sur la fiscalité québécoise, dont les recommandations sont connues sous le patronyme de «rapport Godbout».

Plusieurs de ces recommandations ont été mises en oeuvre. C’est le cas de la majoration du montant personnel de base afin d’élever le seuil de revenus à partir duquel l’impôt s’applique. Notons aussi la création d’un bouclier fiscal. Il s’agit d’un crédit d’impôt remboursable qui permet de compenser en partie la perte de certains crédits d’impôt touchés par l’augmentation des revenus de travail.

La Commission a également conduit à l’élimination de la contribution santé. «Elle n’était pas liée à l’utilisation des services de santé ou à la capacité de payer des contribuables. Il s’agissait d’un montant forfaitaire sans rapport avec l’évolution des dépenses, c’est pourquoi on a suggéré de la supprimer», explique Luc Godbout.

«La Commission d’examen sur la fiscalité n’a pas encore atteint son plein potentiel, mais plusieurs recommandations restent dans l’air du temps», estime Luc Godbout, en référence aux déficits publics découlant de la crise de la COVID-19.

À cet égard, il évoque la proposition de réviser l’imposition des gains en capital, une mesure dont la mise en oeuvre dans le système canadien exige une synchronisation.

«Lorsque nous avons proposé cette mesure, nous savions que si le Québec est la seule province dont le taux est différent, les planificateurs financiers et les fiscalistes allaient faire en sorte que le gain soit réalisé à l’extérieur du Québec. Mais dans la situation actuelle, si le gouvernement fédéral envisageait de revoir le taux d’inclusion et que l’ensemble des provinces s’harmonisaient, ça donnerait des recettes à la fois au gouvernement fédéral et aux gouvernements provinciaux», illustre-t-il.

Évolution encourageante

Selon Luc Godbout, le mandat confié à la Commission d’examen sur la fiscalité était vaste et le premier ministre du Québec de l’époque avait en tête une réforme de la fiscalité, qui a finalement été écartée.

Selon lui, le principal frein aux recommandations a été la difficulté politique de leur mise en oeuvre, et non leur qualité, car le consensus dans le milieu universitaire et même éditorial était assez favorable aux propos de la Commission. «Carlos Leitão, alors ministre des Finances, était lui aussi un très grand supporteur de la réforme proposée», ajoute Luc Godbout.

Il demeure toutefois optimiste et juge que les choses évoluent dans le bon sens, même si parfois cela prend du temps. Il en veut pour preuve le dépôt à l’Assemblée nationale, le 7 octobre dernier, du projet de loi no 68 qui vise principalement à permettre la mise en place de régimes de retraite à prestations cibles (RRPC).

Ce projet de loi s’inspire du Rapport D’Amours. Celui-ci a généré «un certain nombre de changements dans la fiscalité ou les régimes publics de retraite à la suite de sa publication en 2013, et là, sept ans plus tard, il laisse encore sa marque avec les régimes à prestations cibles», constate Luc Godbout.

Les experts réunis autour d’Alban D’Amours étaient aussi d’avis – et c’est toujours le cas, estime Luc Godbout – qu’il est important de briser cette idée que la pension de la Sécurité de la vieillesse et celle du Régime de rentes du Québec doivent être réclamées le plus tôt possible.

«Les conseillers et les planificateurs financiers l’ont compris. Ils l’indiquent à leurs clients lorsque c’est approprié. Retarder le moment de les réclamer en décaissant son REER au moment de sa retraite jusqu’à l’âge de 70 ans, par exemple, permet de majorer la valeur de ses rentes et de se prémunir contre le risque de longévité.»

Luc Godbout déplore que les gens soient souvent démunis face à leurs finances personnelles. «Les gens devraient avoir des connaissances qui leur permettent de comprendre les effets de leurs gestes sur leur autonomie financière à terme, mais ils maîtrisent mal cette réalité.»

Un conseiller peut aider face à ces difficultés. C’est pourquoi l’une de ses étudiantes évalue l’impact d’un crédit d’impôt lié à en consulter un. «Est-ce que la meilleure solution serait le crédit d’impôt ou le financement d’associations communautaires capables de faire de la formation ? Tous les gestes posés peuvent avoir une valeur positive. Toutefois, il faudrait voir comment on peut avoir le maximum d’impact», dit-il.

Expériences formatrices

Curieusement, l’intérêt de Luc Godbout pour les questions fiscales s’est développé tardivement. Fils d’ouvrier, le Montréalais d’origine a amorcé un programme de trois ans en comptabilité au Collège de Rosemont, car il n’était pas décidé à se diriger ensuite vers l’université.

Il a finalement continué son cheminement à l’Université du Québec à Montréal au baccalauréat en économique. Dès les premiers jours, un de ses collègues de cursus lui a confié qu’il visait à obtenir une maîtrise en fiscalité plutôt qu’en économie. L’idée a fait son chemin dans l’esprit de Luc Godbout.

«Cela a piqué ma curiosité.» Au point qu’il a décroché son diplôme de maîtrise en fiscalité de l’Université de Sherbrooke en 1994. Il a ensuite travaillé comme fiscaliste jusqu’en 1998 auprès de différents cabinets comptables, mais sans grande passion.

«De par ma formation en économie, ma perspective est davantage macro : l’effet sur les finances publiques me parle davantage que celui sur une planification fiscale pour les individus. Mais en 1994, la fonction publique, aussi bien à Ottawa qu’à Québec, était davantage marquée par les compressions que par les embauches», dit-il pour expliquer son début de carrière.

Le hasard lui a néanmoins permis de nourrir son appétit pour l’analyse et les réformes fiscales. En 1998, Luc Godbout a travaillé trois ans dans le cadre d’un projet de réforme de la fiscalité du Mali, financé par l’Agence canadienne de développement international (ACDI), dont deux ans sur place, en Afrique.

Cette expérience l’a marqué, estime Luc Godbout. «Non seulement j’ai rencontré là-bas une Québécoise qui est ensuite devenue ma conjointe, mais c’est là, dans le concret, que j’ai pu vraiment développer des idées en matière de réformes fiscales», raconte-t-il.

Il est de retour au Québec en 2001. Son expérience lui a permis d’obtenir d’abord un poste au secrétariat de la Commission sur le déséquilibre fiscal créée par le gouvernement du Québec.

Puis, il fait son entrée comme chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, où il est toujours. Il est devenu tour à tour professeur adjoint au Département de fiscalité dès 2004, professeur agrégé en 2007, professeur titulaire en 2010, et directeur du Département de fiscalité de 2013 à 2018.

En 2003, Luc Godbout a été nommé chercheur principal de la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques, alors nouvellement créée.

Il fait par ailleurs en 2004 son doctorat en droit public, à l’Université d’Aix-Marseille III. Sa thèse obtient la mention «très honorable» et les félicitations du jury, et lui vaut le Prix Bercy de la Société française de Finances publiques.

Luc Godbout partage ainsi son temps entre l’Université de Sherbrooke et la Chaire de recherche qu’il dirige, sa participation à titre d’expert à des groupes de travail gouvernementaux ou privés, et son implication dans des missions d’assistance technique en politique fiscale à l’international.

«Luc Godbout est tenu en haute considération à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), au Fonds monétaire international (FMI) et à l’ACDI. Ils l’ont dépêché en Haïti et dans huit pays d’Afrique afin d’appuyer leurs réformes fiscales», signale Pierre Fortin.

«J’adore ça, confirme Luc Godbout. Je pars une fois par année en mission dans un pays pour essayer de faire un diagnostic de la fiscalité.» N’eût été la COVID-19, il serait allé à Madagascar en mai dernier.

Dépenser intelligemment

Au sujet de la pandémie, il juge «normal» que le gouvernement fédéral réalise d’importants déficits. «Il intervient avec différents programmes [destinés aux sans-emplois], et tant qu’il s’agit de programmes temporaires, ça va bien.»

Or, il se questionne quant à l’impact, sur les finances publiques, de certaines volontés du gouvernement. Lors de la présentation du discours du Trône, le 23 septembre, le gouvernement Trudeau a émis le souhait de mettre en place un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada, un régime national universel d’assurance médicaments, et d’augmenter la pension de la Sécurité de la vieillesse lorsqu’une personne atteint 75 ans et la prestation de survivant du Régime de pensions du Canada.

Ces trois initiatives peuvent être de bonnes idées, croit Luc Godbout, mais il s’agit de mesures permanentes : «Si on veut plus de services publics, ça va prendre plus d’impôts ou de taxes pour les financer. Comme on utilise déjà beaucoup l’impôt sur le revenu, il faudra se tourner vers d’autres sources, par exemple des cotisations sociales ou une taxe de vente majorée, car la nôtre est moins élevée qu’ailleurs dans le monde.»

La bonne nouvelle est que le gouvernement fédéral s’inspirerait de l’expérience québécoise pour la mise en place de services de garde à contribution réduite. Cette expérience a démontré que ces services ont augmenté l’emploi de 70 000 mères en 2008 et que les recettes fiscales ainsi générées ont été rentables à la fois pour Québec et pour Ottawa, d’après une étude de 2012 menée par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques.

Si l’on veut contribuer à réduire davantage les inégalités sociales, Luc Godbout juge que la «fiscalité est un outil puissant, mais pas très adapté pour des gestes chirurgicaux».

«Alors peut-être devrait-on moins se casser la tête sur la façon dont on prélève les recettes fiscales, et les prélever, car c’est dans la manière dont elles seront utilisées que l’on réduira davantage les inégalités.»

Selon lui, s’il est normal que le gouvernement fédéral fasse des déficits dans la période actuelle, «il faut cependant garder le cap sur notre ancrage budgétaire, se donner des cibles et savoir quand on prévoit retrouver notre équilibre et ramener notre ratio d’endettement à un niveau plus acceptable».

Il s’agit d’ailleurs du défi qui attend Chrystia Freeland, la nouvelle ministre des Finances du Canada. Lorsqu’elle déposera son budget, «on risque d’y trouver des sommes pour un plan de relance économique, ce qui va aggraver le déficit budgétaire, et c’est correct».

En parallèle, «il ne faudrait pas qu’une agence de notation pense que le Canada a perdu le contrôle de ses finances publiques. Il sera important de montrer que, bien sûr, d’un côté on dépense beaucoup, mais que de l’autre, on est rigoureux», dit Luc Godbout. Le gouvernement devra donc établir clairement son objectif et l’échéancier pour l’atteindre.

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La situation économique post-COVID vue par des spécialistes de la techno https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-situation-economique-post-covid-vue-par-des-specialistes-de-la-techno/ Thu, 29 Oct 2020 12:13:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75970 Thousand Cities Strategic Algorithms panéliste à la réunion du FMI et de la Banque mondiale du RBWC.

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Le fournisseur de solutions globales pour les outils de gouvernance économique, Thousand Cities Strategic Algorithms (TCSA),  a été invité à titre de panéliste pour la première des réunions d’automne du Reinventing Bretton Woods Committee (RBWC) du FMI et de la Banque mondiale : « L’économie des pandémies : le rôle des données ».

À l’occasion de cette réunion d’une semaine réunissant des représentants des autorités des banques centrales mondiales, les participants ont évoqué l’importance d’élaborer des politiques axées sur les données après la pandémie. Ils ont ainsi évoqué la possibilité de renforcer la résilience économique grâce aux innovations financières et technologiques.

Adkins Zheng, directeur de l’algorithmique de TCSA, a ainsi soumis une théorie macroéconomique novatrice tirant parti de la technologie des données. Elle s’appuie plus spécifiquement deux avancées importantes réalisées par l’équipe de recherche de TCSA dans la poursuite d’un « cerveau de données économiques » national destinée aux décideurs politiques mondiaux. Celui-ci permettrait de construire un cadre économique mondial capable de soutenir une croissance endogène durable.

Parmi ces deux avancées, TCSA a notamment élaboré un cadre macroéconomique entièrement numérisable et algorithmique capable de synchroniser et d’intégrer les systèmes de données économiques, fiscales et financières nationales.

Deuxièmement, TCSA affirme avoir relevé le défi de traiter informatiquement de grandes quantités d’ensembles de données granulaires à l’échelle nationale. Actuellement, plusieurs pays parlent du concept d’un « cerveau de données économiques », mais ne parviennent pas à surmonter la pénurie de capacité de traitement et les coûts d’investissements en capital. La structure algorithmique développée par TCSA pourrait constituer la base d’un réseau de données de prochaine génération efficace et rentable.

Le département des Affaires mondiales de TCSA a créé un groupe de travail multilingue pouvant fournir des services de consultations à diverses entités économiques.

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