Greenwise – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 01 Dec 2020 15:44:32 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Greenwise – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’audace, c’est payant! https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/laudace-cest-payant/ Tue, 01 Dec 2020 13:24:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=76675 FI RELÈVE – Cette phrase illustre certainement le parcours d’Alexandra Tanguay, gestionnaire de portefeuille adjointe chez RGP Investissements.

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En charge du portefeuille GreenWise chez RGP Investissements, Alexandra Tanguay remercie son audace pour être arrivée à sa position actuelle.

D’ailleurs, si Alexandra Tanguay évolue aujourd’hui dans le secteur de la finance, ce n’était pas ce qu’elle envisageait à la base. Originaire du Lac-Saint-Jean, elle a emménagé à Québec à 16 ans pour compléter une technique juridique. Mais rapidement, elle réalise que le droit n’est pas pour elle.

« J’ai toujours eu une quête de sens dans ma vie. Le droit c’est un très beau domaine, mais je ne voyais pas comment je pouvais améliorer les choses et contribuer à changer le métier », explique-t-elle en entrevue avec Finance et investissement.

Une fois son diplôme en poche, elle choisit donc de faire un baccalauréat en administration. C’est pendant ces études qu’elle découvre la finance et c’est un coup de cœur. Elle attend toutefois sa maîtrise pour vraiment faire le pas.

À cette époque, Alexandra Tanguay travaillait à temps plein au sein d’une firme torontoise en management et gestion d’événements. « En parallèle de mes études, je gérais le territoire de Québec, puis la province, à travers quelque chose qui était vraiment à l’opposé de ce que j’étudiais », raconte-t-elle.

Pendant sa maîtrise, elle finit par prendre la relève de sa patronne, en arrêt de travail pour surmenage. « J’ai vu ce que pouvait être le poste que je serais appelée à occuper dans les prochaines années et j’ai réalisé que ce n’était pas pour moi. Alors sur un coup de tête, j’ai postulé sur un emploi en gestion de portefeuille », se souvient-elle.

Ce n’est que trois mois plus tard, alors qu’elle fait l’examen de CFA, que la firme la contacte. « Je ne me souvenais même plus avoir postulé cet emploi », se rappelle-t-elle. Elle rencontre alors son futur patron et mentor : Christian Richard, chef des investissements à RGP Investissements.

Ça a été un « match parfait », raconte Alexandra Tanguay. Au point de quitter son employeur des sept dernières années pour se lancer dans la gestion de portefeuille.

« J’analyse généralement toutes les décisions que je prends. Je suis très rationnelle, mais ça, ça a été un total coup de tête spontané, et je ne le regrette pas. J’adore l’employeur pour qui je travaille », affirme-t-elle.

Une réponse à sa quête de sens

En amorçant ce nouveau défi, Alexandra Tanguay sent encore que sa quête de sens n’est pas achevée. « Je me disais, oui, tu aides les gens avec leur épargne et leur retraite, mais ce n’était pas suffisant. J’avais un inconfort, je me cherchais. J’aimais ce que je faisais, mais il me manquait encore la petite étincelle », se remémore-t-elle.

Elle trouve finalement une première réponse à sa quête de sens avec l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ). Approchée lors d’un événement, elle décide d’embarquer.

« J’ai vraiment réalisé qu’il y avait un besoin pour les femmes en finance, particulièrement en finance de marché. Même si dans mon organisation on me soutient beaucoup, reste qu’il y a des biais qui se créent sans que les gens ne s’en rendent compte », explique-t-elle.

Ainsi, lorsque nos collègues masculins vont au golf pour le réseautage, ceux-ci n’ont pas le réflexe de nous inviter, illustre-t-elle. Du côté des dîners d’affaires à deux, ses dirigeants ne sont pas à l’aise de l’inviter, alors qu’ils le sont avec ses collègues masculins.

La deuxième pièce du puzzle dans sa quête de sens a été l’investissement responsable (IR). En raison de la pandémie, RGP Investissements a décidé de devancer un projet futur, la création des portefeuilles GreenWise. Alexandra Tanguay a été nommée gestionnaire de ce projet.

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« Maintenant, je pense que ma quête est accomplie. J’ai vraiment trouvé une raison de me lever le matin et j’ai la conviction de contribuer, à chaque jour, à améliorer la société dans laquelle je vis et ce, à différents niveaux », témoigne-t-elle.

Un espoir dans l’ESG

Si Alexandra Tanguay a toujours été intéressée par l’IR et les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), au point d’en faire son sujet de maîtrise, elle ne voyait pas comment s’y plonger rapidement, à moins de changer d’employeur.

Le chef des investissements de RGP Investissements est toutefois arrivé avec l’idée des portefeuilles GreenWise et a laissé Alexandra Tanguay en coordonner le marketing. « Ça allait du site web, du pitch de produit, de la cohérence avec la firme aussi. C’est là que j’ai vraiment embarqué », explique-t-elle.

Côté marketing, elle a choisi de travailler pour rendre l’IR accessible à tout le monde. « L’enjeu avec l’IR c’est que ce n’est pas concret pour les gens », affirme-t-elle. RGP Investissements a donc décidé de travailler cet aspect en préparant des vidéos explicatives sur l’IR plutôt que des vidéos vendant les portefeuilles Greenwise, en plus de proposer de planter des arbres pour chaque tranche de 20 000 $ d’investissement, une idée à laquelle ses collègues ont tout de suite adhéré.

« Les gens qui étaient fermés au concept de l’IR s’y intéressent désormais un peu plus. Je pense que ça a vraiment permis d’ouvrir une porte. J’aime dire qu’on a rendu l’ESG sexy! », s’enthousiasme-t-elle.

Alexandra Tanguay espère aussi que la simplicité de son discours réussira à atteindre la clientèle plus âgée. « Souvent, ce n’est pas la clientèle intéressée par la finance, donc on s’est dit qu’il fallait aller les chercher autrement », partage-t-elle.

Son discours ne s’adresse d’ailleurs pas seulement aux clients. Elle a également choisi d’interpeler les conseillers qui peinent souvent à parler de ce sujet avec leurs clients. Une division de RGP Investissements est déjà dédiée à soutenir les conseillers afin d’optimiser leurs services. Elle et son équipe y ont donc intégré un « kit d’outils » pour aider les conseillers à parler d’IR facilement à leurs clients.

Mesdames faites preuve d’audace

C’est au final le message qu’aimerait faire passer Alexandra Tanguay. « Avant, je choisissais mes combats, j’hésitais à partager mes idées parce que j’avais peur, surtout lorsque je suis arrivée en finances, parce qu’il s’agit souvent d’un milieu très conservateur avec des idées préconçues. Mais ma vie a bougé tellement rapidement que depuis 2-3 ans j’essaie d’avoir de l’audace. Maintenant, je dis ce que je pense », déclare-t-elle.

Selon elle, il est temps pour les femmes de sortir de leur zone de confort. « Être audacieuse et authentique, en finance, je pense que ça a particulièrement sa place », avance-t-elle. Selon la gestionnaire, c’est justement son côté coloré qui lui a permis de se démarquer chez RGP Investissements.

Les femmes sont un sujet qui intéresse particulièrement Alexandra Tanguay, pas juste parce qu’elle s’implique au sein de l’AFFQ, mais parce qu’elle est convaincue qu’une partie du changement qui va mener à la démocratisation des valeurs ESG viendra d’elles.

« Des études mettent de l’avant que la femme, par son instinct maternel et son instinct protecteur, a une sensibilité à la vie et à l’évolution, à l’avenir de sa progéniture. On voit vraiment une adhésion plus marquée des femmes entrepreneures [dans tout ce qui est ESG] », note-t-elle.

Une récente étude de CFA Institute la réjouit, car cette dernière montre que, dans la dernière année, trois startups sur quatre ont été lancées par des femmes.

« « Ce qu’il manquait dans le puzzle, c’était des femmes entrepreneures, car en finance durable, l’idée consiste à sélectionner des entreprises avec de meilleures pratiques, mais si les entreprises n’ont pas la volonté d’améliorer leurs pratiques, on n’est pas plus avancées », souligne-t-elle.

Si les femmes entrepreneures sont maintenant de la partie, il ne manque plus qu’une chose selon Alexandra Tanguay : que l’IR devienne une norme. Selon elle, cette étape « fondamentale » permettra de multiplier les données quantifiables et la standardisation.

« Avant, je croyais en la divulgation sur une base volontaire, mais je pense qu’on n’est plus rendu là. Tant que les gouvernements et les entités influentes ne rendront pas obligatoire la divulgation des ESG, on va encore avancer à tâtons. »

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