influenceurs – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 12 Nov 2024 12:00:45 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png influenceurs – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Les influenceurs préférés aux livres blancs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/les-influenceurs-preferes-aux-livres-blancs/ Tue, 12 Nov 2024 12:00:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103896 Notamment pour les décisions de trading.

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Si les livres blancs sont encore consultés par nombre d’experts, les influenceurs semblent jouer un rôle considérable notamment pour influencer les décisions de négociation de produits financiers, selon une enquête de Bitget, la principale bourse de cryptomonnaie et société Web3.

Cette enquête faite à l’occasion du 16e anniversaire du livre blanc de Bitcoin a été menée auprès de 5 923 participants. Elle révèle que les livres blancs demeurent largement consultés puisque 92,28 % des sondés ont déclaré lire systématiquement le livre blanc d’un projet avant de négocier son jeton.

De plus, la grande majorité des répondants (99,43 %) considèrent encore les livres blancs comme indispensables, soulignant leur rôle crucial dans l’évaluation de la crédibilité d’un projet et la définition de ses principes fondamentaux.

Cependant, l’enquête indique également que les influenceurs jouent un rôle majeur dans l’orientation des décisions de trading. Ainsi 86,51 % des sondés avouent ne pas toujours consulter les livres blancs, préférant se fier sur les recommandations des influenceurs lors de leurs choix de négociation de produits financiers.

Ainsi les opinions de ces influenceurs rivalisent avec les évaluations reposant sur les livres blancs.

Avec le temps, les livres blancs sont devenus des documents essentiels pour comprendre les objectifs techniques et stratégiques des projets blockchain. Cependant, l’essor du secteur des cryptomonnaies attise le débat sur leur pertinence.

La recherche de Bidget reflète une variété d’opinions. Certains participants estiment que les livres blancs restent cruciaux pour saisir les fondements et les objectifs à long terme d’un projet. D’autres, en revanche, soutiennent que l’émergence de nouveaux indicateurs d’évaluation —comme les tendances du marché, la performance des projets et la qualité des équipes de développement— réduit la dépendance à ces documents, les applications concrètes et les cas d’usage prenant le dessus.

Les échanges recueillis lors de ces débats indiquent un changement dans la manière dont la communauté crypto aborde l’évaluation des projets.

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La CSF collabore avec ses pairs https://www.finance-investissement.com/edition-papier/pointage-des-regulateurs/la-csf-collabore-avec-ses-pairs/ Mon, 15 Apr 2024 04:19:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100116 En lien avec la reconnaissance de l’OCRI.

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La ­chambre de la sécurité financière (CSF) s’exprime sur les constats et avis émis par les répondants au ­Pointage des régulateurs.

Finance et ­Investissement (FI) : ­Comment ­interprétez-vous cette baisse de la satisfaction générale à votre égard?

CSF : ­Il est difficile d’expliquer cette baisse qui touche l’ensemble des régulateurs. La ­CSF, pour sa part, s’est dotée d’un processus de consultation robuste afin de recueillir les préoccupations de ses parties prenantes relativement à ses services et à sa mission de protection du public. La ­CSF a poursuivi le travail amorcé avec les responsables de la conformité et les dirigeants responsables, notamment en déployant l’Espace ­cabinet/courtier, ce qui a permis une meilleure conformité des membres en fin de période de formation ainsi que la mise en place d’un canal de communication avec les responsables de la conformité pour le suivi des enquêtes et des plaintes disciplinaires.

FI : ­Quelques répondants craignent que la naissance de l’Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI) crée un chevauchement ou des incohérences entre les pouvoirs de l’OCRI, la ­CSF et l’Autorité des marchés financiers (AMF) ou des situations où la ­CSF n’aurait pas les pleins pouvoirs pour être efficace. Par exemple, un conseiller radié au Québec ne le serait pas dans le reste du ­Canada. Comment ­allez-vous vous assurer que le protocole de collaboration avec l’OCRI évite des chevauchements d’encadrement ou ne crée potentiellement des angles morts comme dans l’exemple précédent?

CSF : ­Les travaux en vue de la création et de la reconnaissance de l’OCRI ont été menés au terme de vastes consultations. L’AMF, la ­CSF et l’OCRI collaborent et échangent les informations pertinentes à leurs fonctions afin d’assurer un encadrement efficace, et ce, afin de protéger les investisseurs et dans le meilleur intérêt de l’industrie. Les rôles sont bien définis et nous allons continuer de travailler ensemble grâce aux collaborations déjà en place et qui pourront s’intensifier davantage au fil de l’évolution de l’encadrement de notre secteur.

Votre exemple, « un conseiller radié au ­Québec ne le serait pas dans le reste du ­Canada », dénote une mauvaise compréhension de l’encadrement du secteur au ­Québec et au ­Canada. Au ­Québec, il ne faut pas oublier les avantages que l’encadrement multidisciplinaire offre à l’industrie et aux consommateurs, contrairement à ce qui est en vigueur ailleurs au pays.

La ­CSF est un acteur fédérateur, agile et innovant au sein de l’écosystème, elle n’hésitera pas à proposer de nouveaux services ou des collaborations pour rallier
l’ensemble de l’industrie et agir en tant que catalyseur, comme elle a su le faire lorsqu’elle a créé son nouvel Espace cabinet/cour­tier, qui visait à éliminer un ir­ritant exprimé par l’industrie, sans bouleverser les façons de faire au ­Québec.

FI : ­Selon certains répondants, il serait souhaitable de «revoir le rôle de la ­CSF pour les inscrits en épargne collective de façon à ­s’arrimer à l’encadrement de l’OCRI». Que leur ­répondez-vous?

CSF : ­La ­CSF a toujours su s’adapter dans un esprit de collaboration, sans renier son importante mission de protection du public. Nous continuerons de travailler en collaboration avec toutes nos parties prenantes afin de préserver les intérêts des consommateurs et un équilibre dans l’encadrement.

L’AMF a écrit dans son Énoncé de position ­25-404 des ­ACVM que : « l’Autorité reconnaîtra le nouvel OAR au même titre que les autres membres des ACVM pour assurer l’harmonisation de l’encadrement des sociétés inscrites à titre de courtier en placement et de courtier en épargne collective ainsi que les personnes physiques inscrites dans les catégories de représentant de courtier en placement et de représentant de courtier en épargne collective agissant pour leur compte. Cette reconnaissance du nouvel ­OAR par l’Autorité ne modifiera pas le mandat ainsi que les fonctions et pouvoirs de la ­CSF ».

FI : ­«­Malgré qu’il y ait clairement une ouverture aux nouvel­les technologies, les règles en place sont parfois mal adaptées à des techniques nouvelles (ex. : analyse de données, intelligence artificielle générative, etc.)», indique un répondant. Qu’en ­pensez-vous?

CSF : ­La ­CSF travaille depuis de nombreuses années sur les questions d’intelligence artificielle ou encore les robots-financiers. Ces sujets ont été abordés à plusieurs reprises par la ­CSF lors de son événement de formation annuel ­ProLab, ou avec des formations mises à la disposition des conseillers sur sa plateforme d’apprentissage.

L’encadrement de la ­CSF repose sur des principes qui sont conçus pour être applicables à diverses situations, indépendamment des avancées technologiques. Ces principes offrent une base solide pour évaluer les défis émergents en matière de sécurité des consommateurs, contrairement à des règles rigides spécifiques à une technologie qui pourraient rapidement devenir obsolètes. Nous ne pouvons commenter cette « analyse » en particulier. La ­CSF souhaiterait savoir quelles sont les règles dont il est question.

FI : ­Selon un répondant, l’adaptation aux nouvelles technologies sera un défi pour la ­CSF ainsi que pour les autres régulateurs «surtout si l’on considère le nombre de plateformes sur lesquelles certains conseillers veulent se mettre en marché (TikTok, ­YouTube, etc.), la montée en puissance des “influenceurs financiers” et le développement de l’IA, que les courtiers et leurs conseillers s’efforcent également d’intégrer. L’approche des régulateurs a été à juste titre prudente, mais elle devra continuer à évoluer». Qu’en ­pensez-vous?

CSF : ­Comme le code de déontologie de la ­CSF repose sur des principes déontologiques qui suivent l’évolution des pratiques, nous mettons constamment à jour nos contenus et publions des faits nouveaux pour aider les conseillers à remplir leurs obligations dans un contexte en évolution.

L’encadrement des influenceurs financiers et autres plateformes relève du régulateur d’État. La ­CSF, quant à elle, encadre les pratiques professionnelles des conseillers inscrits, leurs comportements et leur intégrité. Sa mission de protection du public se limite aux relations d’affaires entre chaque professionnel et ses clients, à la prévention d’actes pouvant causer préjudice aux consom­mateurs de produits et services financiers et à la formation continue des professionnels membres de la ­CSF.

De plus, la ­CSF démontre sa volonté d’améliorer ses processus d’affaires dans un contexte où la numérisation des données et les nouvelles technologies ouvrent la voie à de nouveaux modes de col­laboration avec ses parties prenantes et ses membres. Sa structure de vigie réglementaire lui permet également d’être à l’­avant-garde des besoins de formation des membres et de demeurer à l’affût des nouveaux développements en matière de conformité.

Cette volonté nous a amenés à créer et à mettre à la disposition des membres une formation sur la loi 25, qui les informe des faits nouveaux et de leurs obligations en matière de protection des renseignements personnels. Nous avons également poursuivi notre partenariat avec l’Université de Sherbrooke et les professeurs ­Patrick Mignault et ­Arthur ­Oulaï pour examiner les liens entre le droit financier disciplinaire et l’intégration des ­TI dans le secteur réglementaire.

FI : ­Un répondant du secteur de l’assurance estime que «l’AMF et la ­CSF ne sont pas efficaces dans la gestion de ces dossiers. Les procédures y sont longues et complexes, permettant de protéger les représentants malhonnêtes au détriment du public». ­Que leur répondez-vous?

CSF : ­Cet énoncé est à nuancer puisqu’il s’agit de l’avis d’un répondant. L’amélioration continue est dans l’ADN de la ­CSF. Les améliorations apportées au cours des dernières années ont été soulignées par nos parties prenantes ainsi que le haut taux de satisfaction des membres à l’égard de nos services. Les lois qui gouvernent les travaux de la ­CSF limitent l’échange d’information en raison des exigences de confidentialité qui s’imposent à leurs activités.

La ­CSF a poursuivi le travail amorcé avec les responsables de la conformité et les dirigeants responsables, notamment en déployant l’Espace cabinet/courtier, ce qui a permis une meilleure conformité des membres en fin de période de formation ainsi que la mise en place d’un canal de communication avec les responsables de la conformité pour le suivi des enquêtes et des plaintes disciplinaires.

FI : ­Un répondant du secteur de l’épargne collective juge que les délais d’enquête sont longs, tout comme les processus sur ce plan. Des répondants s’inquiètent également du roulement de personnel dans l’équipe d’enquêteurs de la ­CSF, ce qui pourrait engendrer un risque de méconnaissance de certains produits financiers par les enquêteurs, comme les polices d’assurance. Que ­répondez-vous par rapport à la longueur des délais d’enquête qui ont été à la baisse ces dernières années? ­Est-ce que les craintes liées au roulement de personnel chez les enquêteurs de la ­CSF sont justifiées? ­Que ­pensez-vous des risques liés à cette méconnaissance alléguée de certains produits par les enquêteurs, dont les produits d’assurance?

CSF : ­La ­CSF a grandement amélioré ses façons de faire en ce qui concerne le processus disciplinaire et le processus d’enquête. Au chapitre des délais de traitement des dossiers d’enquête, le processus d’enquête prend environ neuf mois (au 31 décembre 2023).

Les délais du processus disciplinaire sont tributaires, comme pour tous les autres tribunaux, de diverses circonstances relatives aux droits des parties de faire différents pourvois, requêtes ou autres en marge du dossier disciplinaire.

Le taux de roulement de personnel à la ­CSF est très bas. La préoc­cupation n’est pas justifiée. Les délais d’enquête ont été améliorés considérablement et l’équipe du syndic s’acquitte de ses responsabilités avec diligence et respect. L’équipe a de plus l’expertise nécessaire à ses rôles et fonctions. La collaboration et les processus du bureau du syndic mitigent ces risques dénoncés par deux répondants.

FI : ­«­La structure de coûts de ­la ­CSF est importante considérant les activités réalisées», dit un ­répondant. Étant donné que la ­CSF ne fait pas d’inspection auprès des firmes et fait peu de consultations publiques, qu’en ­pensez-vous?

CSF : ­Le règlement sur la cotisation n’a pas changé depuis 2015. La cotisation annuelle est majorée chaque année selon l’indice des prix à la consommation, conformément au règlement sur la cotisation approuvé par les membres de la ­CSF. Comme la mission de la ­CSF est de soutenir ses membres en matière de perfectionnement et de déontologie, depuis plusieurs années, nous multiplions les occasions d’offrir aux membres des formations de très grande qualité gratuites ou à très faible coût.

FI : ­Un répondant dit ceci relativement à la rapidité de la réponse de la CSF aux questions de l’industrie. «­La ­CSF est particulièrement collaborative lorsque vient le temps d’obtenir des lignes directrices ou une interprétation un peu plus précise sur un point en particulier de la réglementation.» ­Est-ce que cet avis est juste?

CSF : ­De nombreux acteurs de l’industrie nous ont dit constater un « renouveau » au sein de la ­CSF. Ainsi, la CSF remercie l’industrie de son apport et de sa générosité, qui l’ont aidée à améliorer ses façons de faire. Travailler en collaboration avec ses parties prenantes est une priorité pour la ­CSF et constitue l’une des principales améliorations que dénote l’industrie. La ­CSF vient d’achever son plan stratégique 2024-2026, qui a été réalisé en collaboration avec toutes ses parties prenantes internes et externes, et à la suite d’importantes consultations, des tournées régionales et des rencontres avec des acteurs afin de bien saisir les enjeux actuels et futurs, de manière à continuer de proposer des solutions innovantes pour l’avenir.

Autres avis et analyses

Sur les frais facturés aux représentants. Un représentant a confié à Adrien Legault, vice-président, directeur général pour le Québec, Réseau d’Assurance IDC Worldsource, l’avis suivant : « ­Avant, la Chambre de la sécurité financière (CSF) avait deux missions : protéger le public et le volet associatif. La ­CSF a fait disparaître le volet associatif, mais notre facture n’a pas baissé. »

Sur la présence des conseillers sur les médias sociaux. Tous les ordres professionnels doivent composer avec deux visions lorsqu’il est question des médias sociaux, selon ­Adrien ­Legault. Celle où un professionnel doit être sérieux et celle où il peut avoir du plaisir tout en étant sérieux. Les adeptes de la seconde vision sont « souvent, des gens hauts en couleur, très vocaux et qui dérangent. Donc, il y a d’autres gens qui seront dérangés. On va beaucoup entendre parler de ce ­danger-là dans les prochaines années, parce qu’il y a vraiment deux opinions très différentes à ce sujet en ce moment ».

Sur les délais d’enquête. La ­CSF a fait le constat qu’ils étaient trop longs et a ajusté sa pratique sous la direction du syndic ­Me ­Gilles ­Ouimet afin de les réduire. « C’est excessivement positif, dit ­Adrien ­Legault. Il y a encore des délais. Ce n’est pas parfait, mais il y a une amélioration. »

Sur le besoin que l’Autorité des marchés financiers (AMF) et la ­CSF communiquent aux assureurs la nature des plaintes et des dénonciations reçues à l’égard des firmes et des représentants. Il est vrai que, de façon générale, un cabinet n’est pas informé par l’AMF ou par la ­CSF quand il y a une plainte ou une dénonciation, surtout en assurances, parce que nombre de conseillers sont indépendants, selon ­Adrien ­Legault. « Est-ce qu’il y a un meilleur travail à faire ? ­Oui, mais ce n’est pas juste le rôle de l’AMF ou de la ­CSF non plus. [On devrait le faire] comme industrie et APEXA est un début de réponse ». Un assureur ou un cabinet peut utiliser ce logiciel pour signaler un enjeu de conformité à ses pairs.

Le partage d’information est délicat, parce que la majorité des signalements reçus par la ­CSF et l’AMF se termine par la fermeture du dossier ou un simple avertissement et qu’une forte proportion des plaintes contre un conseiller proviennent de conseillers concurrents et non de clients, souligne ­Adrien ­Legault.

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L’éducation financière à l’ère des médias sociaux https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/leducation-financiere-a-lere-des-medias-sociaux/ Wed, 31 May 2023 10:04:52 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94238 Séparer le bon grain de l’ivraie.

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Comment arriver à bien prendre le virage de l’éducation financière à l’ère des médias sociaux et des (F)influenceurs ? C’était l’un des thèmes qui a animé le débat entre panélistes lors de la séance qui a clôt cette 10e édition de la journée d’éducation financière organisée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), le 25 mai dernier au Cercle universitaire de l’Université McGill.

Devant de nombreux acteurs et intervenants de l’industrie financière, le modérateur du panel d’invités, Antoine Bédard, directeur principal des opérations d’encadrement de la distribution à l’AMF, a rappelé l’attention qu’accordent les régulateurs face à la montée grandissante du phénomène des influenceurs financiers, non seulement au Québec et au Canada, mais partout dans le monde. « Il y a de tout : du très bon, du moyen et du mauvais – pour ne pas dire de la poubelle ».

Antoine Bédard a notamment fait rire la salle en relatant une anecdote de l’un de ses enfants, adepte de la plateforme TikTok, et qui devait défendre sa position pro-cryptomonnaie dans le cadre de son cours d’éducation financière à l’école secondaire. « Je lui ai demandé quelle avait été sa réflexion et il m’a dit qu’on ne pouvait pas perdre, que c’était de l’argent facile ! J’ai réagi aussitôt en lui disant qu’il ne pouvait pas dire cela et nous avons ensuite eu une discussion enrichissante », a mentionné celui dont l’un des mandats au sein de l’AMF est justement de faire de l’éducation financière. « Imaginez le défi si je peine à y arriver au sein de ma propre chaumière », a-t-il souligné devant un parterre amusé.

Sandrine Prom Tep, professeure agrégée au département de marketing à ESG UQAM, a tenu à rappeler le mécanicisme d’influence interpersonnelle qui s’opère sur les réseaux sociaux, qui est en soi le même phénomène que celui du bouche à oreilles. « Devant de multiples sources d’information, une personne va traiter l’information selon un modèle à deux voies : le système heuristique (plus intuitif et plus rapide) et l’autre plus lent et plus complexe dans le traitement des informations. » Dans le cas d’une information provenant d’une autre personne, il va y avoir selon elle un processus d’identification de la source. « Elle sera soit classée comme une publicité, soit venant d’un cercle restreint (proches, amis, collègue et famille) ou provenant d’une source plus neutre (institution). Chacune de ces sources n’a pas le même statut aux yeux de l’individu-consommateur. »

Selon elle, les influenceurs sont perçus (en particulier par les jeunes) comme des êtres qui veulent aider, car ils entretiennent un discours de la proximité et de l’authenticité. « Ils jouent sur ces mécanismes d’influence, cette familiarité. Je suis comme vous, vous êtes comme moi. Alors qu’il y a une certaine distance avec des personnes qualifiées. »

Elle cite par ailleurs une étude du magazine Conseiller de 2018 sur le pourcentage de gens qui consultaient un conseiller financier. L’enquête a révélé une nette diminution de leur utilisation avec l’âge. « Pour ceux nés après 1946, c’était de l’ordre de 46,5%, pour la génération X, 17%, la génération Y, 7%, et, enfin, la génération Z, 4,1%. »

Le président et fondateur de Hardbacon, Julien Brault, a rappelé son ancien parcours de journaliste et les différences existantes entre du contenu journalistique et du contenu commandité (publireportage). « Il y a donc moyen d’influencer de façon éthique, que ce soit dans les médias traditionnels ou sur les réseaux sociaux. »

Il a mentionné que pour de jeunes influenceurs il y a le danger de ne pas connaître de telles pratiques. « Souvent ils ne vont même pas connaître la réglementation, ni même l’existence d’organismes comme les OAR (organisme d’autoréglementation du Canada) ou l’AMF. »  Il considère que s’il existe un danger, car avec les réseaux sociaux n’importe qui peut devenir un média de masse, le phénomène des influenceurs n’est pas une mauvaise chose en soi. « Ils procurent du contenu à une catégorie de gens qui d’ordinaire n’auraient pas accès à ce genre de contenu. »

« Si les influenceurs prennent une place c’est parce qu’on leur a laissé, quand il y a une place à prendre il y a des gens qui la prenne », constate d’emblée Chantal Lamoureux, présidente-directrice générale Institut québécois de planification financière (IQPF). La question, selon elle, est plutôt de savoir pourquoi cette place était vacante.

Elle rappelle que l’IQPF a mené un sondage l’hiver dernier auprès de la population québécoise au sujet des sources qu’elle utilisait pour obtenir des conseils financiers. 33% des répondants disaient consulter des membres de leur famille, et seulement 8% des répondants disaient s’informer auprès d’influenceurs. « Donc, oui le phénomène est là et il faut s’y intéresser, mais ce n’est pas encore quelque chose de généralisé. »

Selon elle, cette place laissée vacante a été prise, car de plus en plus de gens vivent un stress financier grandissant, particulièrement depuis la pandémie. « L’Institut canadien pour la résilience financière a récemment démontré, recherches à l’appui, que plus de 70% des Canadiens avaient déclaré avoir eu des problèmes de santé mentale liés à un stress financier. 47% disaient que cela avait même un impact sur leur santé physique et 44% sur leur productivité au travail. »

Marianne Spear, étudiante, animatrice à Parler d’argent c’est pas stressant à Matv et (F) Influenceuse, voit le phénomène d’un bon œil tout en étant consciente qu’il existe des dangers. « Il y a des choses qui me préoccupent, notamment de constater que des influenceurs (avec plusieurs followers) sans formation, ni expertise particulière, vont aborder certains sujets et exercer une certaine pression sur les gens de ma génération, et même les plus vieux. »

Elle observe que de parler de certains sujets (l’achat d’une maison ou d’actions) peut générer de la gêne ou de la culpabilité auprès de ceux qui les suivent et ne connaissent pas nécessairement le sujet. « Dans certains cas il y a clairement des drapeaux rouges, mais je suis sûre que collectivement, avec les gens de l’industrie, nous trouverons des solutions pour mieux encadrer le tout. »

La volonté d’autonomie des individus est très importante, selon Sandrine Prom Tep de l’UQAM. « Confier ses finances à quelqu’un peut être très stressant. » L’Internet nous donne encore cette perception selon elle que « toute information est disponible et à portée de main ». Vu la surabondance d’information, l’énorme enjeu réside selon elle dans la capacité des individus, particulièrement la nouvelle génération, à distinguer l’information pertinente pour eux. « De séparer le bon grain de l’ivraie : de trouver une information qui permette de prendre une décision éclairée, informée et libre de toute influence. »

Baliser ou faire contrepoids au phénomène des (F)influenceurs ?

« Le défi c’est de trouver l’équilibre, mais je crois qu’il existe d’autres moyens que la réglementation », estime Chantal Lamoureux de l’IQPF, qui – comme plusieurs des panélistes – voit aussi du positif dans le phénomène des (F)influenceurs.  Elle y voit un incitatif pour que les professionnels améliorent leur capacité à communiquer, à vulgariser et à accompagner. « Beaucoup veulent le faire, mais peut-être que cela passe par de la formation qui soit reconnue et valorisée au même titre que de la formation technique. Comme institut de formation, c’est quelque chose qui nous intéresse et nous interpelle grandement. »

Julien Brault de Hardbacon croit qu’il y a toujours de la place pour du contenu de qualité et qui déroge de l’information bien souvent lisse et aseptisée produite par les institutions financières. « Quand je réserve un hôtel sur Expedia, je vais voir les commentaires, les recensions en ligne. Même chose au restaurant. Cependant, avant de prendre une décision financière importante il y a très peu de choses que l’on peut retrouver pour se faire une tête et prendre une meilleure décision. »

Chantal Lamoureux précise qu’il est important de rejoindre toutes les catégories de gens et de mieux transmettre le message. « Oui, il y a la littéracie financière, mais au Québec il y a un enjeu encore plus important, celui de la simple littéracie. » Elle signale que le Québec arrive dernier à ce chapitre dans l’ensemble des provinces canadiennes. « Quand on additionne l’analphabétisme de niveau 1, 2 et 3, c’est près de 50% de la population. »

C’est peut-être ce qui explique selon elle pourquoi il y a un intérêt grandissant pour des messages courts dans des vidéos. Elle réitère par ailleurs l’importance de travailler de concert pour arriver à porter le message. « Nous sommes beaucoup d’intervenants, mais on travaille chacun de notre côté et de façon dispersée. Il faut s’allier pour travailler dans la même direction, ramer dans la même direction. »

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