Institut national de recherche scientifique (INRS) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 10 Oct 2023 12:00:04 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Institut national de recherche scientifique (INRS) – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Endettement : un québécois sur cinq peine à effectuer ses remboursements https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/endettement-un-quebecois-sur-cinq-peine-a-effectuer-ses-remboursements/ Tue, 10 Oct 2023 12:00:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96592 Selon un rapport de l'INRS.

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Déjà en 2022, près d’un Québécois sur cinq a eu de la difficulté à rembourser ses dettes. Un plus grand nombre risquent de se trouver dans cette posture précaire au moment où l’inflation et la hausse des taux d’intérêt plombent les finances des ménages, selon un rapport de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), publié mardi.

Avec un sondage auprès de 4800 répondants, l’INRS a voulu connaître la proportion de Québécois qui vivent de l’insécurité financière par rapport à leurs dettes. Ses chercheurs voulaient également savoir quel était le profil des personnes les plus touchées par cette précarité et comment elles s’étaient trouvées dans cette posture difficile.

Au total, 18 % des ménages affirment avoir de la difficulté à rembourser leurs dettes. Si vous êtes dans cette situation, vous n’êtes pas seul, insiste Maude Pugliese, chercheuse spécialisée en finances et inégalités à l’INRS, en entrevue.

« Les personnes qui ont des difficultés d’endettement se sentent souvent très seules. Elles n’osent pas en parler. Elles pensent que c’est leur faute. (…) Pour moi, il y avait vraiment un intérêt à montrer que, finalement, il y a beaucoup de gens qui sont touchés par ça. »

Les réponses de ceux qui peinent à payer leurs dettes démontrent que l’enjeu n’est généralement pas une question de responsabilités individuelles, défend Maude Pugliese. L’étude rapporte que 70 % des gens qui ont contracté des dettes en raison d’un évènement, comme une perte d’emploi, une maladie ou l’obligation de s’occuper d’un proche, ont de la difficulté à les rembourser. Cette proportion est de seulement 10 % pour ceux qui ont utilisé le crédit pour acheter une maison ou une voiture.

Ces parcours de vie démontrent que le manque de connaissance n’est pas l’unique facteur qui mène les ménages dans une posture financière difficile. « Les gens étaient somme toute peu susceptibles de dire que c’était seulement un manque de connaissances qui les avait menés aux dettes. »

L’étude démontre également que la proportion de personnes qui peinent à rembourser leurs dettes est plus importante chez les jeunes, les parents seuls, les personnes racisées et les nouveaux arrivants.

À la lumière des réponses données par les répondants, on aurait tort de voir l’insolvabilité comme un problème de volonté personnelle, prévient Maude Pugliese. Avoir de la difficulté à rembourser est une étiquette très stigmatisante pour celui ou celle qui la porte.

Elle donne l’exemple de la cote de crédit, « qui est utilisée beaucoup plus largement que pour seulement octroyer des prêts », notamment pour obtenir un emploi ou un logement. « C’est devenu presque une façon d’évaluer la moralité des gens, à quel point ils peuvent être fiables ou non. »

Ce sentiment d’exclusion est également vécu dans les interactions avec les institutions financières. « Il y a toutes sortes de choses qui peuvent faire en sorte que les gens puissent se sentir mal à l’aise de poser des questions, précise-t-elle. Tu peux aussi sentir que tu n’es pas respecté ou encore que tu ne sens pas que tu cadres avec la clientèle usuelle d’une institution. »

La chercheuse précise que le sondage communique des informations sur la perception des répondants, mais qu’il ne permet pas de déterminer si les actions des banques justifient ou non cette impression.

Une taxe sur l’amour

Fait inusité, plusieurs parents se sont trouvés dans une posture financière difficile après avoir emménagé avec un nouveau conjoint.

Maude Pugliese donne l’exemple d’une mère qui recevait des allocations familiales alors qu’elle était célibataire et qui perd ce soutien après avoir emménagé avec un nouveau conjoint. « Très rapidement, après un an, on va prendre en considération le revenu du nouveau conjoint, mais c’est bien possible que le conjoint ne participe pas aux dépenses des enfants qui ne sont pas les siens. »

Le pire à venir?

Le portrait tracé par l’étude pourrait se détériorer davantage en raison de l’augmentation du coût de la vie et des taux d’intérêt élevés. L’INRS avait fait son premier coup de sonde au début de l’année 2022, juste avant que l’inflation ne s’emballe. Ses chercheurs ont donc décidé de refaire un sondage en 2023 auprès d’un plus petit échantillon de 800 répondants.

En apparence, le rapport indique qu’il n’y avait pas de différences « statistiquement significatives » entre 2022 et 2023. En ajustant les données afin de comparer des personnes ayant des caractéristiques similaires, « le risque de déclarer des difficultés de remboursement devient bien plus élevé en 2023 qu’en 2022, par 16,1 points de pourcentage », peut-on lire dans le rapport.

Bien des propriétaires pourraient se trouver en mauvaise posture au moment du renouvellement du terme de leur prêt hypothécaire à un taux plus élevé, prévient Maude Pugliese. « Les effets de la hausse du taux directeur vont prendre un certain temps à se matérialiser complètement. »

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Une collaboration entre la CSF et l’INRS https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/une-collaboration-entre-la-csf-et-linrs/ Fri, 14 Oct 2022 12:09:48 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89410 En vue d'augmenter les connaissances sur les aspects sociaux de la sécurité financière.

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Au cours des prochains mois, la Chambre de la sécurité financière (CSF) travaillera de concert avec l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et la sociologue Hélène Belleau, PhD, professeure au Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS, dans l’optique d’approfondir l’état des connaissances sur les aspects sociaux de la sécurité financière.

« Nous travaillons activement avec la professeure Belleau depuis le printemps dernier, lorsque nous avons développé la formation Démystifier la dynamique financière du couple pour mieux conseiller les conjoints, qui a été présentée durant notre événement de formation annuel ProLab », rapporte Me Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF.

Selon elle, ce partenariat va les aider à élargir l’étendue du matériel mis à la disposition des conseillers.

« Informer nos membres sur les nombreuses facettes du conseil en services financiers, y compris leurs obligations déontologiques lorsque vient le temps d’aborder amour et argent avec leurs clients, est au cœur de notre mission de protection du public », rappelle la présidente et chef de la direction de la CSF.

Hélène Belleau de son côté se réjouit de cette collaboration, car elle estime que « les conseillers sont des relais importants de l’information auprès du public » et souhaite donc les impliquer dans son processus de recherche, qui porte notamment sur les réalités sociales, juridiques et affectives des couples, y compris les mécanismes entourant la gestion de l’argent.

Au cours de la prochaine année, l’INRS et la CSF développeront différentes formations et outils, notamment un webinaire, un guide pratique pour les consommateurs en couple qui cherchent des conseils ou des ressources en matière de gestion de leurs finances, et d’autres outils de référence. Ces derniers seront disponibles sur le site de la CSF.

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Non aux abus financiers https://www.finance-investissement.com/edition-papier/une/non-aux-abus-financiers/ Mon, 10 Oct 2022 04:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=89528 Méfiez-vous des déséquilibres économiques au sein d'un couple.

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Il n’est pas rare qu’au sein d’un couple de clients des déséquilibres économiques se créent. Ils peuvent parfois se transformer en abus, selon la dynamique propre au couple. Un conseiller peut jouer un rôle afin de les cerner et de favoriser l’autonomie financière de chacun des conjoints.

C’est l’un des messages qu’a livrés la chercheuse de l’institut national de la recherche scientifique (INRS) Hélène Belleau, docteure en sociologie, lors de l’événement ProLab 2022, organisé par la Chambre de la sécurité financière, en juin dernier. Dans une conférence sur la dynamique financière des couples, elle a également proposé des solutions afin d’aider les conseillers à bien jouer leur rôle.

Ainsi, une foule de situations peuvent mener à un déséquilibre économique au sein d’un couple.

Par exemple, une famille déménage en région ou à l’étranger afin de favoriser la carrière d’un conjoint, alors que l’autre met sa carrière en veilleuse ou subit un chômage prolongé en raison de la difficulté à trouver du travail dans le nouveau milieu.

Ou encore, une mère cesse de travailler temporairement afin de s’occuper d’un jeune enfant pendant que son conjoint travaille davantage pour combler le manque à gagner. « Ce qui creuse les écarts de revenus entre les conjoints, c’est souvent l’arrivée des enfants dans le couple. A expliqué Hélène Belleau. Ça va demander plus de sous. Les femmes vont prendre leur congé de maternité et du temps pour s’occuper des enfants. Les hommes vont travailler plus. Les salaires des hommes augmentent quand ils ont des enfants. »

Autre exemple, le membre d’un couple qui gagne le plus petit revenu n’arrive pas à épargner, car suivre le train de vie du conjoint ayant la paie la plus élevée accapare toutes ses liquidités.

La gestion des affaires financières du couple ou son état matrimonial permet parfois de rééquilibrer cette situation. Ainsi, les conjoints mariés sont généralement soumis au régime du patrimoine familial, qui prévoit le partage de la valeur des biens du patrimoine familial entre les époux, dont les régimes de retraite et l’épargne-retraite.

Or, ce rééquilibrage n’est pas toujours présent. Par méconnaissance du droit qui régit les conjoints en union libre ou pour diverses raisons qui découlent de la dynamique amoureuse, des clients en couple laissent perdurer des iniquités financières.

Avec son équipe de l’INRS, Hélène Belleau a mené une enquête en 2015 auprès de 3 250 Québécois de toutes les régions afin de connaître leurs habitudes en matière de gestion des finances personnelles. « On a posé la question à nos 1683 répondants en union libre au Québec et 45 % croyaient avoir le même statut social que les gens mariés. C’est une erreur. Et 4% ne savaient pas. De plus, 40% croyaient – à tort – que le conjoint le plus pauvre aura le droit de demander une pension alimentaire pour lui-même, et 16% ne savaient pas », a expliqué la chercheuse.

Entre autres en raison de l’effet des rendements composés sur les placements à long terme, les iniquités peuvent même se creuser avec le temps, d’autant que les ménages québécois gèrent souvent séparément le financement de leur retraite.

D’après l’enquête de l’INRS, au sein des conjoints mariés, 52% administrent leur épargne-retraite selon le mode « chacun pour soi » et 48% vont mettre en commun leur épargne pour leurs vieux jours. Parmi les couples en union libre, c’est 74 % et 26 % respectivement.

De plus, la chercheuse a observé que 58% des femmes délèguent la gestion des affaires financières du ménage à leur tendre moitié. Les femmes ont aussi tendance à payer davantage pour des biens non durables, comme les vêtements des enfants ou l’épicerie.

Arrive maintenant la question de la violence financière d’un conjoint aux dépens de l’autre, c’est-à-dire un abus de pouvoir économique qui limite le bien-être de l’autre. « C’est un sujet tabou. Pourtant, on sait que quand il y a de la violence physique, il y a souvent de la violence économique avant », a noté la chercheuse.

Considérant que les conseillers peuvent avoir une influence décisive dans la vie financière des clients, ils devraient être sensibles aux signes d’abus, dont les suivants qu’a nommés Hélène Belleau:

  • Un conjoint ridiculise l’apport de l’autre dans le revenu du ménage.
  • Un conjoint économise pendant que l’autre met sa carrière en veilleuse pour s’occuper des enfants, surtout dans le cas des conjoints en union libre et sans contrat de vie commune.
  • Tout l’argent de l’un est envoyé à l’étranger pour aider sa famille. « On sait que beaucoup de familles immigrantes envoient énormément d’argent à l’étranger pour soutenir la famille. Si tous les revenus de l’un s’en vont, ça serait intéressant de savoir pour quelle famille et si les deux sont d’accord, car ça peut limiter l’accès à l’argent de la personne dont le salaire part », a expliqué Hélène Belleau.
  • Un conjoint force l’autre dans un projet contre son gré ou sans son consentement. « On a ici les dettes transmises sexuellement, soit celles qu’on contracte dans l’amour, dans le plaisir, mais qu’on rembourse dans la honte de s’être fait avoir. Ça arrive quand un des conjoints cautionne l’autre pour un projet avec lequel il n’est pas d’accord, mais le fait par amour », a illustré la conférencière.
  • Après que les deux conjoints ont été informés d’une injustice économique au sein de leur couple, l’un la fait perdurer volontairement.

Que faire lorsqu’on constate un signe d’abus ou qu’une iniquité temporaire persiste au détriment d’un des conjoints?

  • Inciter les deux conjoints à garder une autonomie financière. Cela veut dire que chacun devrait déposer sa paie dans un compte personnel. Or, selon l’étude de l’INRS, 28% des couples la déposent dans un compte conjoint.
  • Considérer l’économie domestique au sens large. Par exemple, convenir que le temps investi par l’un des conjoints à s’occuper des enfants a une valeur pour l’ensemble de la famille, car cela permet à l’autre conjoint de se consacrer à sa carrière.
  • Impliquer les deux conjoints dans les décisions financières ou les rencontrer séparément. Il peut être plus facile d’aborder individuellement avec un client les questions délicates, comme le danger de déléguer les affaires financières au conjoint, le risque de longévité accrue pour les femmes, les risques financiers en cas de rupture.

Selon Fabien Major, planificateur financier et conseiller en placement pour Gestion de capital Assante, si l’un des conjoints se désintéresse des questions financières, le conseiller devrait solliciter sa rétroaction, en disant par exemple ceci lors d’un appel en privé: « C’est votre famille, je veux vous entendre. »

  • S’assurer que les deux conjoints savent ce qu’il adviendra lors d’une rupture (de la maison, du chalet, des placements, etc.). Pour ce faire, on devrait bien expliquer les différences entre le droit fiscal et le droit privé, notamment les implications du mariage et de l’union libre.
  • Veiller à faire les suivis lorsqu’on recommande à un couple de signer une convention de vie commune, car moins de 5% des couples en union libre concluent une telle entente. En effet, ce type de contrat force souvent les couples à envisager la rupture et cette dissonance peut parfois les empêcher de passer à l’acte.

Selon Fabien Major, on doit présenter ce type de contrat plutôt comme une preuve d’amour, comme un projet de couple afin de le consolider. « Si une convention de vie commune est une solution et que les clients procrastinent, on doit ramener le sujet à l’ordre du jour: « Je sais que dans vos objectifs vous avez dit que vous souhaitiez régler ça. Je vous ai fait un petit calendrier et voici les étapes pour s’y rendre. J’ai justement un confrère notaire qui serait prêt à s’occuper de votre dossier. » C’est notre rôle de parfois pousser un peu gentiment, parce que c’est quelque chose qui peut avoir un impact sur notre expérience future », a-t-il dit.

Hélène Belleau parle aussi de l’importance de proposer d’autres options aux clients que le contrat de vie commune, comme le mariage. Celui-ci est non seulement perçu comme une preuve d’amour, mais souvent un acte qui peut être relativement économique. « Organisez vos finances autrement en attendant de faire votre contrat de vie commune. Ça laisse l’espoir que le projet se réalise, et ça peut limiter un peu les dommages », a-t-elle signalé.

Pour réorganiser les affaires financières, le couple peut planifier l’épargne-retraite différemment en la traitant comme une dépense commune du budget. Les conjoints peuvent également revoir le mode de gestion des dépenses quotidiennes en fonction des revenus, par exemple en s’assurant que chacun a un revenu minimal discrétionnaire qui lui appartient et qui ne servira pas à payer les dépenses familiales.

La relation avec le conseiller doit reposer sur la confiance et l’absence de jugement, a souligné Hélène Marquis, directrice régionale, planification fiscale et successorale à Gestion privée CIBC.

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Cachotiers envers leur conjoint, les pl. fin.? https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/cachotiers-envers-leur-conjoint-les-pl-fin/ Wed, 30 Sep 2020 12:10:13 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=75400 IQPF 2020 - C’est ce qu’un sondage montre.

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Les planificateurs financiers qui sont en couple semblent plus enclins que la population en général à épargner de l’argent sans le dire à leur conjoint ou leur conjointe.

C’est ce que montre un sondage qui a été mené par Hélène Belleau, professeure à l’Institut national de recherche scientifique (INRS), experte des questions de l’usage social de l’argent, lors du congrès de l’Institut québécois de planification financière (IQPF), à la fin de septembre.

Cette année, le congrès de l’IQPF était complètement en ligne et on a posé la question suivant aux congressistes, qui pouvaient y répondre de manière anonyme : « Mettez-vous de l’argent de côté sans le dire à votre conjoint ou conjointe, délibérément et secrètement? ».

En tout, 22 % des plus de 200 congressistes qui ont volontairement pris la peine d’y répondre ont indiqué que oui à cette question.

Cette proportion est supérieure à celle de la population québécoise en général, où 10 % ont admis avoir caché de l’argent à leur tendre moitié, d’après une étude sur les modes de gestion de l’argent dans les couples, menée par l’INRS auprès de 3250 répondants québécois en 2015.

Durant cette étude, 6 % l’ont admis verbalement à l’intervieweur, mais 13 % l’ont admis à leur ordinateur en remplissant le questionnaire en ligne.

Cet écart entre les réponses des planificateurs financiers et celles de la population québécoise a surpris les conférenciers du congrès. « Par rapport à la population, les planificateurs financiers, c’est le double de cela. Ça me trouble un peu comme réponse », a dit le planificateur financier et actuaire Martin Dupras, président et fondateur de ConFor financiers.

Les conférenciers étaient incapables d’expliquer, à chaud, les raisons de cet écart. Ils ont toutefois émis l’hypothèse que les planificateurs financiers en connaissent davantage sur les questions d’argent, ce qui « facilite » le fait de cacher de l’argent. Possiblement, le fait que leurs revenus soient élevés crée davantage de marge de manœuvre afin d’épargner à l’insu de son conjoint.

Hélène Belleau a souligné qu’il y a une nuance entre la situation des couples qui ne font que partager leurs dépenses communes et la situation des couples où les membres affirment mettre en commun l’ensemble de leurs revenus.

« Ce qui nous troublait un peu, c’est quand on entendait parler que les deux conjoints disaient qu’ils mettaient tout ensemble. Dans ce cas, il devait y avoir une certaine transparence, mais, dans les faits, il y en avait un des deux qui cachait de l’argent », a dit la professeure.

« Une certaine part de gens se mettent à cacher de l’argent quand ils anticipent la rupture. C’est une façon de mettre des sous de côté pour « sortir cela du partage qu’il y aura » ou de dire : “Je vais anticiper les contrecoups de la séparation.” », a-t-elle poursuivi.

En évoquant le cas de la population en général, Hélène Belleau a ajouté que de cacher de l’argent à son conjoint peut s’expliquer par l’insécurité d’un des membres du couple face à l’argent ou encore une façon de gérer un conjoint dépensier.

« Quand on a deux conjoints qui ont un rapport différent à l’argent, il peut y en avoir un qui essaie de contrôler l’autre d’une manière ou d’une autre », note Hélène Belleau.

Elle donne l’exemple d’une mère qui anticipe l’achat de vêtement d’hiver pour ses enfants et décide de mettre de l’argent de côté à l’insu de son conjoint, car elle craint que celui-ci ne la dépense autrement. « Elle pourrait avoir tendance à cacher de l’argent. Même chez les conjoints où le revenu [du ménage] est peu élevé, ça pourrait arriver qu’un des deux cache de l’argent. »

Parfois, au sein d’un couple, l’un essaie de contrôler les dépenses de l’autre. Cacher de l’argent pour la dépenser serait une stratégie pour le conjoint qui se sent contrôlé.

Hélène Belleau donne quelques exemples de stratégies employés par les répondants qui ont admis qu’ils cachaient des dépenses à leur conjoint : « Des femmes enlèvent les étiquettes des vêtements avant de rentrer à la maison et vont dire à leur conjoint : “C’est vieux cette affaire-là, tu ne t’en souviens pas?” Ou vont dire : “J’ai reçu ça de ma mère ou d’une amie.” ou “Je l’ai eu en grand spécial.” Des hommes cachent des outils dans leur voiture et les rentrent à la maison que quand leur conjointe n’est plus là. »

Le fait de cacher de l’argent ou une dépense à son conjoint pourrait aussi s’expliquer parce que l’argent n’est pas souvent abordé de manière transparente au sein des couples. « Seulement 40 % des répondants on dit qu’ils discutaient des questions d’argent. Les gens parlent du quotidien, mais très peu de l’organisation financière », note Hélène Belleau.

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