Investissement responsable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Thu, 05 Dec 2024 12:20:05 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Investissement responsable – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 L’investissement responsable a pris de la vigueur en 2023 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/linvestissement-responsable-a-pris-de-la-vigueur-en-2023/ Thu, 05 Dec 2024 12:20:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104275 Les jeunes investisseurs parmi les principaux moteurs de croissance.

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Selon le Rapport de tendances de l’investissement responsable canadien de 2024, la part de marché des actifs sous gestion issus de l’investissement responsable (IR) au Canada a considérablement augmenté.

En effet, comme l’indique le Rapport 2024 publié par l’Association pour l’investissement responsable (AIR), l’IR a atteint un nouveau sommet.

Une part de marché en croissance

Plus précisément, au cours des dix dernières années, l’IR au Canada a connu une croissance constante, passant d’environ 1 billion de dollars en 2013 à 4,5 billions de dollars en 2023.

Au cours de cette même période, la part de marché de l’IR est également passée de 31 % à 71 %.

Des moteurs de croissance

D’après le Rapport 2024, bien que la demande des investisseurs en matière d’investissement ESG (environnement social et gouvernance) et d’investissement d’impact (45 % en 2024 contre 57 % en 2023) et les risques associés au changement climatique (40 % en 2024 contre 63 % en 2023) aient connu des baisses importantes, ils demeurent les deux principaux moteurs de croissance de l’IR cités par les participants au sondage.

Le rapport de cette année révèle aussi que 34 % des personnes interrogées ont déclaré que les « jeunes investisseurs/membres de régimes » sont l’un des trois principaux moteurs de croissance, contre 8 % dans le rapport de 2023.

Par ailleurs, les investisseurs individuels (70 %) sont considérés par les répondants comme le groupe le plus susceptible de stimuler la croissance de l’IR au cours des deux à cinq prochaines années, suivis de près par les régulateurs (61 %) et les investisseurs institutionnels (58 %).

Une confiance accrue

Parallèlement, le rapport de 2024 signale une augmentation de la confiance des investisseurs.

Ainsi, 58 % des personnes interrogées font état d’une confiance accrue dans la qualité globale des rapports ESG, grâce à des définitions plus claires des stratégies d’IR.

Pour renforcer davantage la confiance, les répondants ont indiqué « qu’il serait utile de disposer de cadres universellement acceptés, ainsi que d’une normalisation et d’un audit des rapports ».

Des défis à surmonter

Finalement, trois principaux facteurs dissuasifs continuent d’entraver le plein potentiel de l’IR, soit l’écoblanchiment (44 % en 2024 contre 64 % en 2023), l’incertitude réglementaire (44 % en 2024 contre 57 % en 2023) ainsi que les problèmes de performance (33 % en 2024 contre 14 % en 2023).

Si les deux premiers facteurs sont en baisse, à l’inverse, le troisième a augmenté de manière significative. À ce propos, le rapport fournit cette explication :

« Après plusieurs années de solides performances, les investissements liés au développement durable ont enregistré de mauvais résultats en 2022, en partie à cause des pressions macroéconomiques, notamment l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. Même si l’année 2023 a été marquée par une reprise, les performances associées par rapport aux stratégies d’investissement traditionnelles ont été mitigées. Ces périodes plus difficiles pourraient être à l’origine de l’augmentation des préoccupations en matière de performance. »

L’édition 2024 du rapport s’appuie sur les réponses recueillies lors d’un sondage mené auprès de gestionnaires d’actifs institutionnels et de propriétaires d’actifs canadiens entre le 22 mai et le 19 juillet 2024.

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L’investissement responsable : une occasion négligée par les conseillers https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/linvestissement-responsable-une-occasion-negligee-par-les-conseillers/ Thu, 24 Oct 2024 11:50:09 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103696 Selon une étude de l’AIR.

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Près des deux tiers (65 %) des investisseurs canadiens se disent intéressés par l’investissement responsable (IR), et 67 % d’entre eux souhaiteraient que leur fournisseur de services financiers les informe sur les options d’IR correspondant à leurs valeurs, révèle une étude menée en 2023 par l’Association pour l’investissement responsable (AIR).

Cependant, un fossé persiste entre cette demande et l’offre actuelle. Seul un tiers des investisseurs déclarent que leurs conseillers abordent le sujet de l’IR, laissant une large part de la clientèle insatisfaite. « Pourquoi tant de conseillers financiers tardent-ils à s’emparer de ce marché prometteur ? », s’interroge l’AIR.

L’Étude sur les perspectives des conseillers en IR de 2024 apporte des éléments de réponse. Le manque de connaissances et de ressources, ainsi que la perception d’une charge administrative accrue, sont les principaux freins à l’adoption de l’IR par les conseillers. Paradoxalement, la disponibilité des produits n’est pas considérée comme un obstacle.

L’étude révèle également une corrélation directe entre le niveau de formation des conseillers en IR et leur propension à l’utiliser dans leur pratique. Plus ils se sentent confiants, plus ils intègrent l’IR dans leur offre. Les sociétés d’investissement, en particulier les grossistes, jouent un rôle crucial en tant que sources d’information privilégiées pour les conseillers.

L’avenir de l’IR semble prometteur : près de 90 % des utilisateurs actuels prévoient une croissance du secteur dans les années à venir, et même les non-utilisateurs se montrent ouverts à son adoption. Cette tendance est largement portée par la demande croissante des investisseurs.

Pour combler le fossé entre l’offre et la demande en matière d’IR, une approche globale est nécessaire. Les conseillers doivent se former et adapter leur offre aux besoins de leurs clients, tandis que les émetteurs de fonds et les grossistes doivent fournir le soutien nécessaire, soutient l’AIR.

Les ressources existent pour les conseillers souhaitant se former : ils ont notamment accès aux enregistrements du Advisor RI Bootcamp 2024 qui permettent de s’informer sur les principaux produits d’IR auprès d’experts du domaine. De plus, le lancement virtuel du Rapport sur les tendances de l’IR au Canada 2024, prévu le 19 novembre, offrira un aperçu des actifs et des tendances du secteur.

Selon l’AIR, il est clair que les conseillers en services financiers qui sauront répondre à la demande croissante en matière d’IR auront un avantage concurrentiel significatif.

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L’impact économique des fonds d’investissement : un moteur de croissance https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/limpact-economique-des-fonds-dinvestissement-un-moteur-de-croissance/ Mon, 07 Oct 2024 11:15:16 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103245 Ils constituent une source de plus en plus importante d’épargne pour les Canadiens.

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Les fonds d’investissement représentent aujourd’hui le tiers du patrimoine financier privé, selon une étude que vient de publier le Conference Board du Canada qui se base sur les données de l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC).

En 2023, les actifs sous gestion des fonds communs de placement atteignaient 1,9 billion de dollars (T$), tandis que ceux des fonds négociés en Bourse (FNB) s’élevaient à 382 milliards de dollars (G$).

Depuis dix ans, le secteur des fonds d’investissement a vu sa contribution au PIB augmenter de manière significative, atteignant 48,1 G$ en 2023, soit environ 2,1 % du PIB total du pays. Cette croissance témoigne non seulement de la solidité de ce secteur, mais aussi de son importance stratégique dans l’économie nationale, selon les auteurs du rapport. En comparaison, durant cette période, la contribution globale du secteur au PIB a crû de 82 %, alors que la croissance du PIB canadien dans son ensemble n’a été que de 23 %.

Des effets directs et indirects

Le secteur des fonds d’investissement est un employeur majeur, soutenant directement 121 259 emplois à plein temps en 2023. Ces emplois se concentrent principalement en Ontario et au Québec, où sont basées la plupart des institutions financières et gestionnaires d’actifs. Ces emplois, bien rémunérés, avec un revenu moyen annuel de 96 000 $, contribuent à l’attraction des talents dans l’industrie financière.

En 2023, 294 062 emplois indirects ont été soutenus grâce aux dépenses effectuées par le secteur dans les services financiers, professionnels et juridiques. Ces emplois reflètent la demande croissante en matière de gestion financière, d’expertise en conformité réglementaire, de conseils juridiques et de comptabilité, souligne le rapport.

En plus de contribuer à la création de richesse et d’emplois, le secteur des fonds d’investissement joue un rôle significatif dans les finances publiques. En 2023, il a généré 21,7 G$ de recettes fiscales pour le gouvernement fédéral ainsi que pour les gouvernements provinciaux et municipaux. Plus de la moitié de ces recettes provenaient de l’impôt sur le revenu des particuliers, directement lié aux salaires des employés et aux bénéfices des entreprises du secteur. Les taxes de vente, quant à elles, ont constitué une part importante des recettes municipales, soutenant le financement des services publics locaux.

L’Ontario et le Québec ont été les principales bénéficiaires de ces recettes fiscales. À elles seules, ces deux provinces ont capté environ 64 % des recettes générées par le secteur.

L’IR et l’investissement autonome continuent leur croissance

 Par ailleurs, les investisseurs canadiens s’intéressent de plus en plus à l’investissement responsable (IR), qui prend en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les décisions de placement. L’actif net des fonds d’investissement responsables est ainsi passé de moins de 7 G$ en 2014 à plus de 56 G$ en 2023.

La montée de l’investissement autonome, c’est-à-dire la gestion de portefeuilles sans l’aide d’un conseiller en services financiers, se poursuit également. Près de la moitié (45 %) des investisseurs canadiens possèdent un compte de placement autonome, dont 30 % ont été ouverts dans les deux dernières années.

Les jeunes de 18 à 24 ans sont particulièrement attirés par cette approche : 57 % d’entre eux gèrent déjà leurs placements sans conseiller. Cette génération, plus à l’aise avec les outils numériques, préfère souvent utiliser des plateformes d’investissement en ligne qui leur permettent de prendre leurs décisions de manière indépendante.

Ils optent davantage pour les FNB, souvent perçus comme plus simples à gérer et faciles d’accès : 31 % des investisseurs autonomes en détiennent contre 24 % pour l’ensemble des investisseurs.

Les médias sociaux jouent un rôle central dans ce phénomène. En 2023, plus de 53 % des Canadiens affirmaient utiliser les réseaux sociaux pour s’informer sur les opportunités d’investissement, contre seulement 35 % il y a quatre ans. Chez les 18-24 ans, ce chiffre grimpe même à 82 %.

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Les discussions sur l’ESG laissent à désirer https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/les-discussions-sur-lesg-laissent-a-desirer/ Mon, 27 May 2024 11:40:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100745 Une étude met en évidence la nécessité d’aligner les objectifs des clients sur les investissements appropriés.

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Une campagne d’achat menée par un fournisseur de formation ESG (environnement, social et gouvernance) suggère que les conseillers en services financiers peuvent améliorer le service qu’ils fournissent aux clients qui s’intéressent au développement durable.

La société montréalaise ED4S Academy a mené cette recherche au cours des deux premiers mois de l’année 2024. Se faisant passer pour des clients, les associés d’ED4S se sont entretenus avec 40 conseillers canadiens de 35 entreprises, dont de grandes banques, des coopératives de crédit, des compagnies d’assurance et de plus petites sociétés de gestion d’actifs.

Les acheteurs mystères étaient spécialisés dans la finance durable, et les résultats de la recherche ont été publiés dans un rapport le 6 mai dernier.

L’étude a révélé que 20 % des conseillers (huit conseillers) ont abordé les considérations ESG ou de durabilité avec les acheteurs secrets sans aucune incitation. Une fois que les acheteurs mystères ont montré de l’intérêt pour les questions ESG, ce chiffre est passé à environ 63 %.

Lorsque les acheteurs mystères ont indiqué aux conseillers que leur principale préoccupation était l’action contre le changement climatique, un pourcentage « encourageant » de 25 % des conseillers ont été en mesure de discuter des objectifs des clients et des approches d’investissement pour lutter contre le changement climatique, selon le rapport. Cependant, d’autres questions ESG n’ont pas été abordées, telles que l’eau, l’utilisation des sols et la pollution.

Environ la moitié des conseillers (45 %) ont fait preuve d’une compréhension « suffisante » des approches d’investissement ESG, selon le rapport, et 25 % ont fait preuve d’une connaissance « moyenne ».

Les connaissances d’un conseiller étaient jugées comme étant « suffisantes » s’il faisait preuve d’une compréhension de base des questions d’investissement durable ou de thèmes tels que le changement climatique.

« Nous n’attendions pas des conseillers une connaissance encyclopédique des questions de développement durable, mais plutôt une capacité à comprendre les priorités ESG d’un client et à proposer des solutions d’investissement appropriées », indique le rapport.

En ce qui concerne les produits disponibles, bien que la plupart des conseillers proposent des investissements ESG ou durables, les acheteurs mystères considèrent que ces produits étaient bien adaptés dans 17 % des cas, et qu’ils étaient « plutôt bien adaptés » dans 39 % des cas.

L’étude a également révélé qu’environ 63 % des conseillers (soit environ 25 conseillers) ont discuté de la performance des investissements durables. Cependant, environ un tiers (35 %) des conseillers ont déclaré que la performance des fonds durables était la même que celle des autres investissements.

« La véritable réponse à cette question dépend du calendrier et de la manière dont les produits d’investissement durable sont définis », indique le rapport.

Dans plus de la moitié des entretiens avec les clients (55 %), les conseillers n’ont pas abordé la question des frais liés aux investissements durables.

Au vu des résultats globaux, les investissements durables semblent être « une considération secondaire, voire une classe d’actifs de niche » parmi les conseillers étudiés, selon le rapport.

Les investissements responsables représentaient 49 % des actifs sous gestion au Canada en 2022, contre 47 % en 2021, selon le 2023 Canadian Responsible Investment Trends Report. Ce rapport attribue cette augmentation à un mouvement mondial visant à améliorer les rapports sur le développement durable.

Ce type de rapport n’est pas mentionné dans le rapport d’ED4S. Cependant, ED4S suggère aux entreprises de s’assurer qu’elles disposent des produits d’investissement durable souhaités par les investisseurs.

Le rapport conclut qu’à mesure que les produits d’investissement durable deviennent plus courants et mieux définis, « les investisseurs et les conseillers doivent avoir les discussions nécessaires pour aligner les objectifs d’investissement sur les produits disponibles ».

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Davantage d’IR dans les portefeuilles des conseillers https://www.finance-investissement.com/edition-papier/perspectives-esg/davantage-dir-dans-les-portefeuilles-des-conseillers/ Mon, 15 Apr 2024 04:05:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=100102 Malgré les allégations d’écoblanchiment et le manque de normes.

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« ­Comme conseiller, l’investissement responsable (IR) te permet de mieux faire ton travail parce que tu poses plus de questions aux clients. Cela te permet de mieux les connaître, de connaître leurs valeurs et de mieux répondre à leurs besoins », résume ­Ann-Rebecca ­Savard, représentante de courtier en épargne collective et sur le marché dispensé rattachée à ­MICA ­Capital.

Si cette conseillère est particulièrement enthousiaste ­vis-à-vis de l’IR, elle est loin d’être la seule. Les résultats de l’édition 2023 du ­Pointage des courtiers québécois et du ­Pointage des courtiers multidisciplinaires montrent que l’intérêt pour les facteurs ­ESG (environnement, social et gouvernance) est en croissance.

Pour voir ce graphique en grance, cliquez ici

Alors qu’en 2020, la proportion de représentants qui ne géraient aucun actif orienté vers les stratégies ESG était de 42 % chez les conseillers liés à des courtiers de plein exercice et de 34 % chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires en 2023, ces proportions s’établissaient respectivement à 29 % et 15 %, selon les données recueillies lors des deux pointages menés par Finance et Investissement.

En 2023, la part moyenne pondérée de l’actif géré qui cible l’ESG s’élevait à 23,4 % pour les conseillers liés à un courtier de plein exercice et à 14,2 % pour les conseillers liés à un courtier multidisciplinaire. En 2022, ces proportions étaient respectivement de 34,9 % et de 13,5 %, en 2021, de 20,8 % et de 9,6 %, et en 2020, de 15,6 % et de 5,7 %.

Même si on constate que les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires demeurent encore à la traîne par rapport aux conseillers en placement, l’ESG dans le portefeuille de leurs clients affiche, lui, une progression importante.

Cette hausse témoigne d’une adoption grandissante de l’ESG par les conseillers. Et ce, malgré les défis du secteur de l’investissement ­ESG, qui a fait l’objet d’al­légations d’écoblanchiment, soit de peindre en vert des activités ou des entreprises qui ne le sont pas. De plus, les régulateurs encadrent davantage les émetteurs de produits financiers afin qu’ils améliorent la divulgation en lien avec l’ESG.

Malgré ces défis, l’intérêt est là. « C’est l’avenir. C’est ce que la majorité des gens demandent », témoignait ainsi un répondant du ­Groupe ­Cloutier. « ­Pour les jeunes, c’est de plus en plus important. J’ai beaucoup de clients qui me le demandent », disait un autre.

De nombreux défis doivent toutefois encore être affrontés pour que le secteur puisse s’épanouir pleinement. Le premier étant le manque de normes.

« Ça ne veut rien dire. Quelle est la définition d’ESG ? Elle varie d’une personne à l’autre », reprochait ainsi un répondant de ­Valeurs mobilières ­Desjardins. « ­Pour le moment, c’est vrai. Malheureusement, la définition est très subjective », admet ­Ann-Rebecca ­Savard.

Et ce flou fait que nombre de conseillers sont réticents à se lancer dans le domaine, notamment par crainte qu’on les taxe de faire de l’écoblanchiment ou de la publicité trompeuse. De plus, il faut que les noms des produits axés sur l’ESG soient clairs pour qu’investisseurs et conseillers comprennent leur mandat.

Toutefois, il y a plus de discussions sur le besoin de réglementer le domaine, notamment concernant la divulgation. « ­On voit qu’il y a des organismes professionnels qui commencent à se poser des questions et qui disent comment ça devrait être divulgué ou déclaré dans les rapports annuels », rapporte ­Jean Morissette, consultant spécialiste de l’industrie du courtage de plein exercice.

« C’est là où on s’en va, cette année, assure Ann-Rebecca Savard. Il faut juste qu’il y ait un meilleur système qui permette aux conseillers de distribuer ces produits avec confiance. »

Selon elle, les conseillers peuvent déjà se lancer, car l’important avant tout est de comprendre le client et de cibler la façon dont il veut investir ses avoirs. « ­Les enjeux sont plus derrière que devant nous », ajoute-t-elle.

« ­Selon moi, c’est très arbitraire. C’est du marketing, on veut aller chercher de l’argent avec ça », déplorait un conseiller de BMO Nesbitt Burns.

On entend encore souvent ce commentaire, mais Ann-Rebecca Savard estime que ce reproche n’a pas lieu d’être. « Ça a été un peu du marketing pour certains, surtout quand c’était publicisé de la mauvaise façon », ­admet-elle. Toutefois, ­elle-même estime que l’écoblanchiment, puisque c’était cela selon elle, est devenu très complexe depuis que les autorités de réglementation des valeurs mobilières surveillent cela de près.

Aujourd’hui, « ce qui est un coup de marketing est que si tu connais bien ça, tu peux sortir du lot, car encore beaucoup de conseillers ne connaissent pas vraiment ça », ­affirme-t-elle. Elle réitère que l’analyse ESG permet de connaître son client davantage et donc de mieux faire son travail de conseiller.

Intérêt accru des clients

Certaines catégories de clients semblent plus enclines à demander des produits en IR que d’autres. Ainsi, les jeunes et les femmes semblent être particulièrement attirés vers ce type d’investissement.

« ­Pour les jeunes, c’est de plus en plus important. J’ai beaucoup de clients qui me le demandent », rapportait un répondant d’iA Gestion privée de patrimoine.

Les personnes âgées semblent être aussi particulièrement sensibles. « ­De façon générale, lorsque tu es plus âgé, tu es moins préoc­cupé par l’accumulation et le rendement », analyse Jean Morissette.

« ­Ma mère estimait que rendue là où elle en était dans sa vie, c’était comme un devoir de bien faire de ce ­côté-là », continue-t-il.

« ­Les clients âgés, qui ont des enfants et des ­petits-enfants, sont très intéressés, car ils veulent que ceux-ci vivent sur une belle planète. Ils désirent laisser un bel héritage à leur famille », nuance Ann-Rebecca Savard.

L’âge semble aussi être un facteur déterminant dans l’utilisation de produits ­ESG chez les professionnels, particulièrement chez les conseillers liés à des courtiers multidisciplinaires. Parmi eux, l’âge moyen des conseillers dont 20 % ou plus des actifs sont orientés vers l’ESG est de 43,8 ans. En comparaison, ceux dont entre 0 et 19 % des actifs sont en ­ESG ont en moyenne 48,6 ans. Ainsi, les
conseillers plus jeunes sont légèrement plus susceptibles d’investir les actifs de leurs clients selon les stratégies ESG.

Les résultats de nos pointages montrent qu’il est davantage probable qu’une partie importante des actifs des clients fortunés et de leurs représentants cible l’ESG. Par exemple, les 20 % des répondants qui affichent l’actif moyen par ménage le plus élevé sont plus enclins à avoir une plus grande proportion de leur actif en ­ESG que leurs pairs (80 % restants).

« ­Il y a ­peut-être une perception que les fonds ­ESG sont moins rentables, mais ils sont aussi considérés comme moins risqués. Les gens fortunés, leur préoccupation, ce n’est pas d’en accumuler plus, mais de ne pas en perdre », analyse ­Jean ­Morissette.

De moins bons rendements ?

Parmi les conseillers et dans la population, l’idée que l’investis­sement responsable est synonyme de moins bons rendements est encore forte, bien que plusieurs études aient démontré le contraire.

­Ann-Rebecca ­Savard cite ainsi la ­méta-étude « ­ESG and Financial Performance : ­Uncovering the Relationship by Aggregating Evidence from 1,000 ­Plus ­Studies ­Published between 2015 – 2020 » de Rockefeller ­Capital Management, qui prouve que ces fonds ne performent pas moins bien que les autres, au contraire.

L’étude conclut toutefois que certaines stratégies ­ESG sont plus efficaces que d’autres. Par exemple, l’intégration de facteurs d’analyse ­ESG performe mieux que l’approche d’exclusion, les entreprises qui s’améliorent sur le plan de l’ESG étant susceptibles de déclasser les leaders en matière d’ESG.

La conseillère rappelle également que la performance n’est pas nécessairement le but de tels produits. Certains clients affirment même qu’ils préfèrent que leurs actifs concordent avec leurs valeurs plutôt qu’ils fassent de hauts rendements.

« ­Ce qui est intéressant est qu’un conseiller va moins justifier ses rendements à un client, mais il va justifier les mandats en arrière. C’est la meilleure façon selon moi de parler à ses clients. Car si tu leur dis : “J’ai eu un rendement de 10 % l’an passé”, que ­va-t-il se passer l’année où ça va mal aller ? ­Tes clients vont aller ailleurs », ­dit-elle.

Pour éviter ce genre de préjugé et de dire n’importe quoi au sujet de l’ESG, la conseillère recommande à tous les professionnels de s’informer sur le sujet et ­peut-être de suivre une formation. Il est ainsi possible de devenir spécialiste en ­IR avec la formation de l’Association pour l’investissement responsable ou de suivre le cours de l’Institut ­PRI et d’obtenir le titre de ­RIAC. Certaines universités offrent maintenant des cours sur le sujet.

Elle suggère également de consulter le site du ­Canadian Investment ­Funds ­Standards ­Committee, qui classe près de 500 fonds en ­IR selon six critères.

« L’IR est la saveur du mois », se moquait un conseiller en placement du ­Pointage des courtiers québécois.

Or, cette opinion est loin d’être partagée. Même les répondants qui n’ont presque pas d’actifs de ce type sont conscients que l’avenir se dirige dans cette direction. « J’ai commencé depuis peu à intégrer ces solutions aux options offertes ; mais ça augmentera beaucoup dans les années qui viennent », confiait un sondé du ­Groupe financier PEAK.

« ­La tendance va continuer. On ne peut plus retourner en arrière. Mais ça va s’ajuster et être fait de façon plus intelligente, ce qui va probablement faciliter le travail de ceux qui achètent ou conseillent les gens dans l’ESG, parce que ça va être plus clair », indique ­Jean ­Morissette.

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Finalistes catégorie Leaders/Cadres de l’industrie financière https://www.finance-investissement.com/edition-papier/top-des-leaders-de-lindustrie-financiere/finalistes-categorie-leaders-cadres-de-lindustrie-financiere-2/ Wed, 14 Feb 2024 02:56:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98820 Découvrez-les.

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FRANÇOIS BRUNEAU, Vice-président administration, Groupe Cloutier

« ­Il dirige les activités de courtage en épargne collective au ­Groupe ­Cloutier, qui connaissent une belle croissance. Son implication au sein de l’industrie pour défendre le conseil indépendant est digne de mention », a déclaré le jury du ­Top des leaders de l’industrie financière.

Au cours des deux dernières années, ­François ­Bruneau a piloté la mise en place d’un logiciel destiné à gérer le traitement des opérations d’investissement. Ce logiciel vise à optimiser la priorisation des transactions, à augmenter l’efficacité des équipes et à réduire le risque d’erreurs de 75 %. Cette solution logicielle permet aussi d’avoir un contrôle qualité important sur les opérations, ce qui offre un niveau de sécurité élevé pour toutes les parties impliquées.

François ­Bruneau est également aux commandes de la nouvelle direction consacrée à l’innovation technologique et à la transformation numérique. Avec son équipe, il a contribué à la mise à jour de son intranet pour conseillers (Boîte à ­Outils), contenant un outil de recherche efficace et facile d’utilisation. Cet environnement sera bonifié au fil des ans.

Également, le dirigeant a contribué à créer les comptes autogérés ­Flexibili.T, qui permettent de regrouper les placements d’un client dans un seul compte, en simplifiant ainsi la gestion. Ils représentent un vecteur de croissance pour ­Groupe ­Cloutier Investissements.

François ­Bruneau a également participé à l’implantation d’un cadre de gestion des risques visant à couvrir notamment les risques réglementaires ainsi que ceux liés à la conduite des affaires des conseillers, à la cybersécurité et aux conflits d’intérêts. François ­Bruneau est membre du comité consultatif sur les produits d’investissement de l’Autorité des marchés financiers depuis 2017. Il siège aussi au conseil des gouverneurs du ­Conseil des fonds d’investissement du ­Québec depuis sept ans.

MARJORIE MINET, Vice-présidente exécutive, Services-conseils en gestion de patrimoine, Desjardins Gestion de patrimoine

« ­Elle coordonne avec succès le secteur de la gestion de patrimoine chez ­Desjardins afin de rehausser l’offre spécialisée en gestion de patrimoine. Sa croissance du nombre de clients, ses réalisations sur le plan de l’équité, de la diversité et de l’inclusion (EDI) ainsi que ses engagements sociaux sont notables », a déclaré le jury.

Depuis octobre 2019, ­Marjorie ­Minet coordonne les services de ­Valeurs mobilières ­Desjardins, ­Gestion privée ­Desjardins, ­Service ­Signature ­Desjardins et ­Desjardins ­Courtage en ligne, en continuum avec le Réseau des caisses, notamment. Sa ­vice-présidence a permis le décloisonnement des services spécialisés destinés aux équipes de ­Valeurs mobilières, de ­Service ­Signature et de ­Gestion privée.

La dirigeante a contribué à ce que ­Service ­Signature et ­Gestion privée soient regroupés sous une seule plateforme réglementaire, celle de l’Organisme canadien de réglementation des investissements. La transition, qui permet aux clients d’avoir accès à une plus vaste gamme de véhicules d’investissement, est achevée pour ­Gestion privée et se terminera au cours du premier trimestre 2024 pour ­Service Signature.

Au 30 septembre 2023, ces services servaient 300 000 clients, en hausse de 7 % par rapport à la même date en 2022. Le nombre de clients a crû à un rythme annuel composé de 11 % de 2019 à 2022. Marjorie ­Minet a appuyé la mise sur pied d’un comité ­EDI au sein de sa ­vice-présidence.

La dirigeante est aussi membre du ­Comité d’orientation ­ESG du ­Mouvement ­Desjardins. Elle a notamment rendu obligatoire au personnel de sa ­vice-présidence une formation sur l’investissement responsable (IR) et fait la promotion d’une formation de l’Association pour l’IR auprès des conseillers. Elle est membre du conseil d’administration de l’organisme ÉducÉpargne et de la ­Fondation des Canadiens pour l’enfance, laquelle encourage l’activité physique chez les jeunes défavorisés de 4 à 17 ans

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Leaders de l’investissement ESG https://www.finance-investissement.com/edition-papier/top-des-leaders-de-lindustrie-financiere/leaders-de-linvestissement-esg/ Tue, 13 Feb 2024 23:38:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=98809 Leur firme a connu une poussée de croissance.

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Expert du domaine de l’investissement responsable (IR), ­AlphaFixe ­Capital vient de connaître une forte croissance. Au 30 juin 2023, la société de gestion de placements spécialisée en revenu fixe gérait un actif de 13 milliards de dollars (G$) répartis en 84 mandats, par rapport à 7,1 G$ répartis en 83 mandats un an plus tôt. L’actif géré a crû à un rythme annuel composé de 29 % de janvier 2020 à juin 2023.

Ce progrès découle non seulement du bon rendement de ses portefeuilles et fonds, mais aussi de son inclinaison vers l’IR.

Fondée en 2008, ­AlphaFixe inclut l’analyse des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) depuis 2009 dans toutes ses solutions d’investissement, qui sont également « zéro combustible fossile ». Ses stratégies liées aux enjeux climatiques, qui sont les premières du genre au ­Canada, comptent près de 2,4 G$ en actifs sous gestion, incluant 800 M$ dans le fonds d’obligations vertes, lancé en 2017. AlphaFixe a remporté la catégorie Revenu fixe du ­Grand ­Championnat canadien ­ESG en novembre 2022.

« ­Les obligations vertes, pour quelqu’un qui n’a pas encore commencé à investir dans l’économie du futur, une économie avec moins de carbone, c’est la transaction la plus facile à faire », affirme ­Stéphane Corriveau, président et directeur principal d’AlphaFixe.

Ses critères et son rendement sont les mêmes que ceux des fonds d’AlphaFixe, « mais on vient diminuer l’empreinte carbone de 80 % dans les portefeuilles par rapport à l’indice de référence, ­explique-t-il. Donc, pour ceux qui étaient un peu moins verts et un peu plus taux, on le montre depuis 2017 : quand on investit dans des obligations vertes, on ne laisse pas de rendements sur la table ».

AlphaFixe gère le plus gros fonds négocié en ­Bourse ­ESG en investissement durable de revenu fixe au ­Canada, comptant plus d’un milliard d’actifs sous gestion.

La firme de ­Montréal est aussi le plus important gestionnaire institutionnel canadien de prêts bancaires, avec près de 1,5 G$ d’actifs sous gestion dans cette stratégie. Le fonds commun AlphaFixe – RendementPlus a généré près de 112 points de base (pb) de plus que l’indice ­FTSE Univers par année jusqu’ici, en date du 30 septembre 2023. Cela classe ce fonds parmi les stratégies « ­Core ­Plus » les plus performantes au ­Canada, avec une valeur ajoutée de plus de 120 pb annualisée depuis 2015, mentionne Stéphane Corriveau.

Quant à la solution composite univers d’AlphaFixe, elle a une valeur ajoutée annualisée de 89 pb sur l’indice ­FTSE Univers depuis sa création en 2008.

Le gestionnaire poursuit aussi le développement de nouvelles solutions. AlphaFixe a ainsi lancé un fonds de crédit de court terme ainsi qu’un fonds de crédit alternatif en 2023.

Sur le plan du développement des affaires, les solutions de placement d’AlphaFixe sont maintenant accessibles par l’intermédiaire de Fundserv et Banque Nationale Investissements par l’entremise de véhicules uniques qui cumulent plus de 2,3 G$. La firme a également fourni des efforts pour assurer une présence plus grande auprès des courtiers au détail ainsi que des firmes de gestion de patrimoine multifamilial. Elle rejoint ainsi de nouvelles clientèles, alors qu’elle s’adressait surtout aux investisseurs institutionnels depuis ses débuts.

Le jury du ­Top des leaders a été séduit par les innovations qui jalonnent le parcours d’AlphaFixe ainsi que par ses résultats et sa croissance. C’est pourquoi il a nommé Stéphane Corriveau, son cofondateur, lauréat de la catégorie ­Sociétés de gestion indépendante pour 2023. Il avait remporté le même titre en 2018.

« ­Stéphane Corriveau est un dirigeant exceptionnel, dont la firme connaît une croissance remarquable des actifs et une bonne performance des fonds qu’elle gère. Ses solutions d’investissement, qui incluent le suivi des facteurs ­ESG depuis 2009, ainsi que son engagement envers la communauté au sein du Programme des gestionnaires en émergence du Québec (PGEQ) et de l’Association de la retraite et des avantages sociaux du Québec (ARASQ), sont dignes de mention. Bravo ! » mentionne le jury.

Comment expliquer le parcours d’AlphaFixe ? « ­On maîtrisait notre métier. Ça faisait déjà de 10 à 15 ans qu’on le pratiquait. On avait eu beaucoup de succès et on était confiants », répond Sébastien Rhéaume, directeur principal et cofondateur d’AlphaFixe avec Stéphane Corriveau et un autre partenaire qui a quitté l’entreprise depuis.

Sébastien ­Rhéaume convient néanmoins que souvent, cela ne suffit pas pour assurer l’essor d’un gestionnaire. Les gestionnaires sont bons dans leur métier, ils sont devant leurs écrans et font leurs affaires, mais trop souvent, ils n’investissent pas d’efforts pour ouvrir des portes, analyse-t-il.

« ­AlphaFixe, ce n’est pas un one man show. Nous avons développé une équipe robuste – qui est passée de cinq au départ à 22 personnes aujourd’hui – et nous avons pu compter sur ­Stéphane [Corriveau], qui est également gestionnaire et comprend très bien le métier, pour aller cogner aux portes en ayant justement la capacité de bien présenter les choses et de développer des relations de confiance », affirme Sébastien ­Rhéaume.

Dans les dernières années, le gestionnaire a remporté des mandats de 500 M$, de 1 G$ et même de 2 G$, confirme Stéphane Corriveau. Il en est heureux, mais il se dit reconnaissant envers les premiers clients qui leur ont fait confiance, malgré l’absence d’historique de rendements.

Outre la stabilité et la qualité de l’équipe, Stéphane Corriveau ajoute que l’un des avantages d’AlphaFixe est de ne sêtre jamais « laissé distraire ».

« Ça fait 15 ans qu’on fait juste du revenu fixe. On est resté fidèles à ce qu’on faisait au départ, on est bons ­là-dedans et on est disciplinés. Cette concentration nous a permis d’innover », ­juge-t-il.

AlphaFixe investit depuis 15 ans dans l’investissement responsable, et aujourd’hui, il s’agit d’un segment en demande. « ­Les gens cherchent des solutions d’impact et il n’y en a pas encore tellement de disponibles en revenu fixe, parce qu’il n’y a pas beaucoup d’autres joueurs dans ce créneau », constate Sébastien Rhéaume.

Malgré cela, il faut continuer d’innover, ­estime-t-il. « ­Nos obligations vertes reposent sur un modèle qui encourage le bon comportement », en récompensant par exemple une entreprise qui investit dans un projet qui va réduire l’empreinte carbone. Toutefois, la structure du produit fait qu’il ne peut pas investir dans une société du secteur pétrolier.

Or, pour décarboniser l’économie, il faut également encourager ces dernières à réduire leur empreinte environnementale et non seulement augmenter le coût en capital des entreprises polluantes. C’est pourquoi AlphaFixe développe actuellement une solution de transition, confirme ­Stéphane Corriveau. « ­Le chef des finances de ­Suncor, quand on frappe à sa porte et qu’on dit : J’ai 100 M$ ou 200 M$ de capital qui est disponible, je vais te le prêter, mais je veux comprendre comment tu décarbonises, on vient d’ouvrir une porte qui était fermée avant », ­dit-il en confirmant que des discussions avec des émetteurs albertains ont été amorcées à cet égard.

Par ailleurs, ­Sébastien ­Rhéaume et Stéphane ­Corriveau ont contribué à l’idéation du PGEQ, qui a vu le jour en 2016 grâce aux travaux menés par le Chantier Entrepreneuriat de ­Finance Montréal ainsi qu’à la collaboration de nombreux acteurs de l’industrie, sous la gouverne de ­Vital ­Proulx, alors président d’Hexavest, et de ­Stéphane Corriveau.

L’actif sous gestion pour le ­PGEQ atteint maintenant plus de 450 M$ répartis entre 14 gestionnaires émergents (dont quatre nouveaux en 2022).

« ­Je suis très fier de ça parce qu’on a mis beaucoup de temps ­là-dedans pour se créer des concurrents pour que la place financière de ­Montréal et du Québec soit plus grande et plus prospère », ­estime-t-il. 

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Bridgehouse introduit le Fonds mondial d’obligations vertes Nuveen au Canada https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/bridgehouse-introduit-le-fonds-mondial-dobligations-vertes-nuveen-au-canada/ Wed, 20 Sep 2023 11:33:49 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=96198 PRODUITS – Il concentre ses investissements dans les projets liés à l'énergie renouvelable, aux changements climatiques et aux ressources naturelles.

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Gestionnaires d’actifs Bridgehouse lance le Fonds mondial d’obligations vertes Nuveen, un portefeuille obligataire qui investit principalement dans des obligations vertes certifiées et non certifiées. Le fonds met l’accent sur les initiatives liées à l’énergie renouvelable, aux changements climatiques et aux ressources naturelles.

Cette initiative vient élargir les options d’investissement vert disponibles au Canada.

Basé à New York, Nuveen est un important investisseur dans le domaine des obligations vertes et de l’investissement responsable. La société gère plus de 1 100 milliards de dollars américains d’actifs à l’échelle mondiale. Elle a développé une expertise dans les domaines des titres à revenu fixe, de l’investissement à retombées sociales et des solutions de rechange, possédant des capacités d’investissement dans les classes d’actifs des secteurs public et privé.

« En tant que chef de file de l’investissement responsable depuis plus de 50 ans, Nuveen a démontré son aptitude à faire fructifier les capitaux au profit des investisseurs, mais aussi de notre planète », affirme Carol Lynde, présidente et chef de la direction de Bridgehouse.

Stephen M. Liberatore, gestionnaire de portefeuille et chef ESG chez Nuveen, souligne que les obligations vertes présentent un double avantage. Elles offrent non seulement un rendement financier concurrentiel, mais ont également un impact positif sur l’environnement. « L’investissement responsable devrait être au cœur d’une approche d’élaboration de portefeuille prudente », dit-il.

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Focus sur les FNB d’actions mondiales axées sur l’ESG https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/focus-sur-les-fnb-dactions-mondiales-axees-sur-lesg/ Wed, 09 Aug 2023 10:14:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95519 FOCUS FNB - Mackenzie est le dernier à livrer concurrence dans un secteur qui comprend des stratégies actives et basées sur des facteurs.

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Puisque les considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ont une portée mondiale, il est normal que les investisseurs en fonds négociés en Bourse (FNB) aient le choix entre des stratégies couvrant tous les pays. Le dernier fonds à avoir fait son apparition sur ce plan, le FNB Global 100 Corporate Knights Mackenzie, apporte un élément distinct d’expertise canadienne à son mandat.

Également offert sous forme de fonds commun de placement, ce FNB est fondé sur l’indice phare élaboré par Corporate Knights Inc. une société de recherche et d’édition établie à Toronto. L’indice Global 100 à pondération égale, qui remonte à 2005, évalue les entreprises en fonction de 25 indicateurs clés de performance (ICP).

Ces indicateurs englobent des critères tels que les revenus et les investissements durables, la gestion des ressources naturelles, les relations avec les employés, la rémunération des cadres et la diversité, ainsi que les performances des fournisseurs.

Les entreprises considérées comme engagées dans des activités à risque, telles que le blocage d’initiatives climatiques ou la contribution à la déforestation, sont exclues de l’évaluation, de même que les fabricants d’armes controversées, l’industrie du tabac et les fournisseurs de divertissements pour adultes. Sont également exclues les entreprises pharmaceutiques qui sont considérées comme des retardataires en termes d’accès aux médicaments.

Corporate Knights utilise également des filtres financiers conventionnels. Pour figurer dans le Global 100, les entreprises doivent avoir un chiffre d’affaires annuel supérieur à 1 milliard de dollars américains.

Les principaux critères de qualité financière, qui sont appliqués en tant que filtre préliminaire, sont basés sur le Piotroski F-Score développé par le professeur de comptabilité américain Joseph Piotroski. Le F-Score est basé sur neuf tests de solidité financière, tels que les bénéfices, les flux de trésorerie et le niveau d’endettement. Pour être éligibles au Global 100, les entreprises doivent réussir au moins trois tests, un seuil relativement bas.

Le capitalisme responsable s’est avéré rentable, selon les données historiques du Global 100, qui est reconstitué chaque année en janvier. Depuis sa création le 1er février 2005 jusqu’à la fin de l’année 2022, l’indice a enregistré un rendement annualisé de 8,3 %, contre 7,4 % pour l’indice MSCI All Country World.

Jusqu’à très récemment, il n’existait aucun moyen d’investir facilement dans les 100 entreprises. Cela a changé avec le lancement, en avril, de l’ETF et du fonds commun de placement Mackenzie, qui mettront le Global 100 à l’épreuve de la réalité.

« Nous avons vu là une excellente occasion d’exploiter les recherches de Corporate Knights, a déclaré Prerna Mathews, vice-présidente de la stratégie des produits FNB chez Placements Mackenzie, basée à Toronto. Il s’agit de leur principal centre d’intérêt. Ils ne sont pas distraits par le lancement d’autres indices et la diversification de leurs activités à travers différents types d’ensembles de données. »

Prerna Mathews a déclaré que Mackenzie considère la nouvelle stratégie comme un élément de base du portefeuille pour les investisseurs qui recherchent une solution d’actions mondiales avec une large exposition à tous les secteurs et un filtre ESG.

La sélection finale des actions du Global 100 est effectuée de manière à ce que l’exposition sectorielle soit étroitement alignée sur celle de l’indice MSCI All Country World. L’exception à la neutralité sectorielle par rapport de l’indice est la combinaison des pondérations des secteurs des services publics et de l’énergie. Cela permet à Corporate Knights de réduire l’exposition aux entreprises de combustibles fossiles tout en maintenant le concept de neutralité sectorielle.

L’offre de Mackenzie rejoint une douzaine d’autres FNB d’actions mondiales avec des mandats ESG, dont la plupart utilisent également des méthodologies basées sur des facteurs.

Le FNB AGF Systematic Global ESG Factors, lancé en février 2018, a été l’un des premiers à faire son entrée sur le marché. Le fonds est géré à l’interne par l’équipe quantitative d’AGF Investments Inc. basée à Toronto, qui cherche à employer des facteurs ESG qui ont une corrélation significative avec les rendements futurs des actions.

Le portefeuille est largement diversifié, détenant récemment environ 130 titres en portefeuille. Au 30 juin, son rendement sur cinq ans était de 7,2 %, se classant dans le deuxième quartile de la catégorie des actions mondiales, selon Morningstar Canada.

Les indices conçus par la firme MSCI sont les plus répandus parmi les FNB d’actions mondiales basés sur des facteurs avec des mandats ESG. Ils sont utilisés pour les familles de fonds de BMO, CI et iShares.

Le FINB BMO MSCI Global ESG Leaders, par exemple, utilise une combinaison de notes ESG plus élevées déterminées par MSCI, ainsi que des exclusions sectorielles spécifiques. La stratégie exclut les entreprises qui tirent des revenus importants du tabac, de l’alcool, des jeux d’argent, de l’armement et de l’énergie nucléaire. Le portefeuille de BMO est pondéré en fonction de la capitalisation boursière et rééquilibré tous les trimestres.

Bien que les stratégies ESG de MSCI se traduisent par de faibles pondérations dans les secteurs traditionnels de l’énergie, la société Gestion mondiale d’actifs CI, basée à Toronto, va encore plus loin. Le FNB indiciel MSCI Monde Incidence ESG CI est basé sur une variante de l’indice MSCI qui exclut spécifiquement l’exposition à l’industrie des combustibles fossiles.

Parmi les autres FNB d’actions mondiales basés sur des facteurs, citons FNB Desjardins IR Mondial multifacteurs sans réserves de combustibles fossiles, qui est basé sur un indice Scientific Beta créé pour Desjardins, et le FNB Fidelity Développement durable mondial. Fidelity détient des actions ayant des notes ESG élevées, telles que définies par MSCI, tout en utilisant une méthodologie multi-factorielle développée à l’interne et dont elle est propriétaire.

Un autre concurrent dans ce segment de marché est le FNB Horizons Indice chefs de file mondiaux en matière de durabilité, qui suit un indice NASDAQ socialement responsable. L’un des principaux critères de sélection de cet indice de grandes capitalisations est d’identifier les entreprises qui sont des leaders mondiaux en matière de changement climatique, en fonction de leur efficacité en termes d’émissions de carbone. Plusieurs secteurs sont exclus, notamment les producteurs de combustibles fossiles, l’uranium et l’énergie nucléaire, les jeux d’argent, l’alcool et la malbouffe.

D’autres FNB d’actions mondiales axés sur l’ESG sont entièrement actifs, ce qui signifie qu’ils ne sont pas contraints par des indices basés sur des facteurs ou d’autres méthodologies quantitatives.

Le FNB Développement durable d’actions mondiales BNI NSGE, parrainé par Banque Nationale Investissements Inc. et lancé en janvier 2020, investit dans des sociétés dont les produits et les services sont conformes aux objectifs de développement durable des Nations Unies. Sous-conseillé par AllianceBernstein Canada Inc. les titres du FNB font l’objet d’une analyse des données financières fondamentales et des facteurs ESG.

Le Fonds durable d’actions mondiales CIBC – Série FNB, qui existe depuis deux ans, est géré à l’interne par Amber Sinha, gestionnaire principale d’actions mondiales chez Gestion d’actifs CIBC inc. et Natalie Taylor, membre de l’équipe des actions mondiales fondamentales.

Le Middlefield Sustainable Global Dividend ETF adopte une approche de l’investissement mondial ESG axée sur le revenu. Géré par la société Middlefield Capital Corp. basée à Toronto, ce FNB à distributions mensuelles détient des sociétés qui versent des dividendes en mettant l’accent sur les considérations ESG.

Certains fonds à vocation sociale se concentrent sur le « E » de ESG.  C’est le cas de l’AGF Global Sustainable Growth Equity ETF, cogéré par Martin Grosskopf et Vishal Bané d’AGF. Le premier a notamment travaillé comme scientifique de l’environnement, et le second est un ancien chercheur ESG chez MSCI Inc.

Le portefeuille AGF n’est pas largement diversifié comme la plupart des mandats ESG mondiaux. Il se concentre plutôt sur plusieurs secteurs : les technologies de l’énergie et de l’électricité, les solutions pour l’eau et les eaux usées, la gestion des déchets et la lutte contre la pollution, ainsi que la santé et le bien-être. En tant que tel, FNB est peut-être considéré davantage comme un fonds thématique qu’une stratégie ESG mondiale de base.

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ESG et régimes d’épargne-retraite collectifs https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/esg-et-regimes-depargne-retraite-collectifs/ Tue, 01 Aug 2023 10:02:07 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=95332 Des occasions pour les investisseurs, selon Desjardins Assurances.

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L’intérêt des investisseurs est de plus en plus grand pour les solutions d’investissement responsable, alors que les actifs sous gestion en épargne-retraite collective tenant compte des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) ont doublé chez Desjardins entre 2021 et 2022, indique Charles-Antoine Larochelle directeur solutions d’investissement chez Desjardins Assurances. Et l’année 2023 suit la même trajectoire.

Dans un monde confronté à des défis multiples touchant tant l’environnement que les enjeux sociaux et de gouvernance, les opportunités de marché et la croissance de l’investissement responsable en matière de régimes d’épargne-retraite collectifs augmentent et laissent entrevoir des rendements intéressants.

Ces tendances génèrent des occasions pour les investisseurs, souligne Charles-Antoine Larochelle. Les Nations Unies ont identifié 17 objectifs de développement durable adoptés par plus de 195 pays comme cadre de leur politique publique, rappelle-t-il, ajoutant que pour atteindre ces objectifs d’ici 2030, comme le prévoit l’ONU, ce sont environ 100 trillions de dollars (100 milliards de milliards) qui devront être investis par les États signataires.

Enjeux environnementaux et sociétaux

Ces prévisions laissent entrevoir des opportunités d’investissement dans des entreprises œuvrant dans des secteurs d’activités qui offrent des solutions à certains grands enjeux environnementaux et sociétaux, comme la gestion de l’eau, le développement de vaccins ou encore la consommation d’énergie, rapporte Charles-Antoine Larochelle.

Elles touchent également les infrastructures ainsi que la transition des grandes villes vers une approche plus durable. « Aux États-Unis, où le projet de loi sur les l’Infrastructure Investment and Jobs Act a été adopté, le gouvernement prévoit investir autour d’un trillion de dollars américains dans ce domaine. Les compagnies qui se concentrent dans des domaines comme l’énergie renouvelable vont être récompensées, puisqu’elles vont recevoir cet argent, tout comme les investisseurs qui les supportent », signale le gestionnaire.

Autant d’opportunités à prendre en compte dans les régimes d’épargne retraite collectif, estime-t-il. « Quand on parle d’investissement responsable, on met beaucoup de l’avant l’aspect humain. On valorise le fait de soutenir des entreprises ou des industries en lien avec ses valeurs, les enjeux de société auxquels on fait face, etc. Mais, ce dont on parle moins, c’est que le fait d’adopter une stratégie d’investissement responsable ou qui considère les facteurs ESG pourrait potentiellement livrer une meilleure performance à long terme, tout en réduisant certains risques importants », fait-il valoir.

Les employeurs ouvrent la discussion

Selon un rapport de 2022 du cabinet-conseil PwC, la croissance des actifs mondiaux sous gestion devrait ralentir à 4,3 % entre 2022 et 2026, alors que ce pourcentage s’établit à 12,9 % pour les actifs sous gestion dans des fonds ESG. Toujours selon PwC, le marché mondial pour les fonds responsables devrait atteindre 33,9 milliards de dollars d’ici 2026.

Signe de cette tendance, BlackRock, l’un des plus grands gestionnaires d’actifs mondiaux, a pris un virage vers les finances durables. Au printemps 2022, la firme a fait évoluer ses fonds axés sur une date d’échéance ciblée vers des critères ESG, maintenant gérés avec l’indice MSCI ESG Extended Focus, qui exclut certaines sociétés dans des secteurs comme le tabac ou les armes à feu destinées à un usage civil, ainsi que les titres ayant fait l’objet de controverses importantes. « Cela représente des milliers de clients à travers le pays qui suivront ces principes désormais », estime Charles-Antoine Larochelle.

Ce mouvement ouvre aussi la discussion chez des employeurs qui n’avaient pas encore amorcé de réflexion à ce sujet, alors que l’intérêt des employés pour l’investissement responsable va croissant. « Nous avons remarqué beaucoup d’intérêt chez nos clients. Ils veulent comprendre les possibilités et les tendances chez les gestionnaires de régimes d’épargne-retraite collectifs. Nous les aidons à saisir les opportunités, en plus de les accompagner pour qu’ils puissent offrir les solutions appropriées à leurs participants qui leur permettront d’atteindre leur retraite tout en tenant compte des risques », explique Charles-Antoine Larochelle.

Les investisseurs s’y intéressent

Dans cette optique, Desjardins a enrichi son portefeuille avec différents produits permettant aux employeurs offrant un régime d’épargne-retraite collectif de moduler leurs investissements en fonction de ces réalités et de leurs besoins, explique-t-il. « Certains vont tout simplement se renseigner sur la question, alors que d’autres ont décidé d’intégrer à leur offre un fonds d’investissement responsable à la carte. » La société a aussi lancé, en 2022, une option de fonds à risque cible et parcours d’échéance ciblée complètement basé sur l’investissement responsable.

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