tarifs douaniers – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 31 Mar 2025 11:08:06 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png tarifs douaniers – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Économie canadienne : janvier 2025 a été positif https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/economie-canadienne-janvier-2025-a-ete-positif/ Mon, 31 Mar 2025 11:08:06 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106507 Selon Statistique Canada.

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L’économie canadienne a connu un bon départ en janvier, mais les premiers signes indiquent une stagnation de la croissance en février, en raison des conditions hivernales rigoureuses et de la menace imminente de droits de douane.

Statistique Canada a annoncé vendredi que le produit intérieur brut réel avait augmenté de 0,4 % en janvier, mais les estimations préliminaires de l’agence pour février laissent entrevoir une croissance stagnante pour le mois.

« Nous fonçons droit dans le mur », a indiqué lors d’une entrevue Andrew DiCapua, économiste principal à la Chambre de commerce du Canada.

Statistique Canada a souligné que la croissance de janvier était principalement attribuable à l’essor des secteurs du pétrole et du gaz, des carrières et des mines, tandis que le commerce de détail a connu une contraction.

Les secteurs de la fabrication, des services publics et de la construction ont tous enregistré une croissance en janvier et le secteur des services a également progressé de 0,1 %, a précisé l’agence fédérale.

Selon Andrew DiCapua, la hausse des secteurs manufacturier et de l’extraction pétrolière et gazière au cours des deux derniers mois concorde avec la hausse des exportations canadiennes vers les États-Unis.

« Ce sont des secteurs touchés par les droits de douane, et cette hausse de l’activité économique est tout à fait logique, a-t-il expliqué. Mais cela va nous nuire dans les mois à venir. »

Andrew Grantham, économiste principal à la Banque CIBC, a mentionné vendredi dans une note à ses clients que le ralentissement observé en février était probablement lié aux conditions hivernales rigoureuses observées au Canada et à la fin du congé de TPS d’Ottawa au milieu du mois.

La hausse observée en janvier, en revanche, pourrait s’expliquer par le fait que les entreprises canadiennes ont devancé les droits de douane américains, qui ont été régulièrement évoqués au cours du mois avant d’entrer partiellement en vigueur en mars.

« Nous prévoyons que les droits de douane auront un impact négatif plus marqué sur le PIB en mars et au deuxième trimestre », a expliqué Andrew Grantham.

Les études de la Banque du Canada indiquent que la confiance des consommateurs et des entreprises chute fortement face aux droits de douane.

Ces derniers devraient peser sur les dépenses et les investissements dans les mois à venir, freinant la croissance au-delà de l’impact des droits de douane eux-mêmes, juge Andrew DiCapua.

Le président américain Donald Trump a lancé la guerre commerciale avec le Canada début mars en imposant des droits de douane généraux sur les produits canadiens, bien que diverses exemptions et pauses aient été mises en place par la suite. Il a ensuite imposé, le 12 mars, des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis et a menacé d’imposer une série de droits de douane « réciproques » généralisés à compter du 2 avril.

Donald Trump a signé mercredi un décret imposant une nouvelle vague de droits de douane sur les automobiles fabriquées hors des États-Unis.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a laissé entendre jeudi, après un appel avec le secrétaire au Commerce de Donald Trump, que certaines voitures fabriquées au Canada pourraient bénéficier d’une exemption si elles utilisent principalement des pièces américaines.

Le premier ministre Mark Carney, qui s’est entretenu avec le président américain pour la première fois par téléphone vendredi matin, a mentionné jeudi que le Canada devait « réinventer fondamentalement son économie » et que l’ère d’intégration commerciale étroite avec les États-Unis était révolue.

Du pain sur la planche

Selon Andrew DiCapua, le Canada pourrait, dans certains secteurs, « intensifier sa production » pour atténuer l’impact de la guerre commerciale, mais que la tâche sera ardue pour l’industrie automobile et d’autres secteurs étroitement liés aux États-Unis.

La Banque du Canada a indiqué qu’elle modifierait sa méthode de fixation de son taux d’intérêt de référence dans les mois à venir, se concentrant sur l’élaboration d’une politique monétaire adaptée à un éventail de risques plutôt que sur une seule projection probable pour l’économie.

Le gouverneur Tiff Macklem a averti que la banque centrale ne pouvait pas s’appuyer simultanément sur une faible croissance et une hausse de l’inflation liée au conflit tarifaire.

Marc Ercolao, économiste à la Banque TD, a précisé vendredi dans une note à ses clients que l’économie canadienne présente des « risques de baisse évidents » en raison de l’intensification de la guerre commerciale. Il a ajouté que la Banque du Canada a du pain sur la planche.

La banque centrale a abaissé son taux directeur de 25 points de base à 2,75 % plus tôt ce mois-ci.

Vendredi après-midi, les marchés monétaires estimaient à 65,6 % la probabilité d’un maintien des taux d’intérêt lors de la prochaine décision de la Banque du Canada, le 16 avril.

Marc Ercolao a affirmé que la TD s’attendrait, « selon des hypothèses raisonnables », à deux baisses d’un quart de point lors des deux prochaines réunions afin de préparer l’économie au conflit commercial.

« Cela pourrait changer si l’administration américaine revient sur son projet de droits de douane, mais cela semble peu probable à ce stade », a-t-il déclaré.

Andrew DiCapua s’attend à ce que la Banque du Canada suspende son cycle de baisse des taux en avril, mais, si les données économiques à venir commencent à montrer des signes indiquant que le Canada pourrait se diriger vers une récession, la banque centrale pourrait devoir procéder à des réductions « beaucoup plus draconiennes » du taux directeur.

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Tarifs douaniers : la Banque du Canada doit pouvoir « agir vite » https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/tarifs-douaniers-la-banque-du-canada-doit-pouvoir-agir-vite/ Mon, 24 Mar 2025 11:21:30 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106384 Souligne Tiff Macklem.

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Le gouverneur de la Banque du Canada a annoncé un virage dans la façon dont la banque centrale fixe son taux directeur, car l’incertitude commerciale avec les États-Unis rend les prévisions à long terme beaucoup plus difficiles.

Le gouverneur Tiff Macklem a également reconnu qu’une récession était possible au Canada dans le contexte d’une guerre commerciale qui s’est intensifiée le 20 mars en raison d’une nouvelle vague de droits de douane imposés par la Chine.

Tiff Macklem était à Calgary le 20 mars pour un événement d’une organisation de développement économique de la ville.

L’économie canadienne était en bonne position au début de 2025, en raison d’une maîtrise de l’inflation et d’une relance de la croissance, a-t-il souligné dans un discours préparé pour l’événement.

Le taux directeur de la banque centrale étant rapidement revenu à des niveaux plus bas, il semblait que le Canada avait réussi à éviter une récession.

« L’économie canadienne a donc réussi un atterrissage en douceur. Malheureusement, nous n’allons pas rester longtemps sur le tarmac », a déclaré Tiff Macklem.

Cela est dû en grande partie aux droits de douane draconiens imposés par les États-Unis plus tôt ce mois-ci, ainsi qu’à la réponse du Canada, qui a imposé des taxes à l’importation sur des milliards de dollars de marchandises américaines.

Selon la durée du maintien de ces droits de douane, les « dommages » qui commencent déjà à se faire sentir des deux côtés de la frontière, selon Tiff Macklem, pourraient compromettre cet atterrissage en douceur.

« Si des droits de douane généralisés sont maintenus pendant une longue période, cela pourrait bien conduire à une récession », a-t-il déclaré aux journalistes après son discours du 20 mars.

Des droits de douane ont été imposés et modifiés à plusieurs reprises depuis le début du mois, et les plans du président américain Donald Trump ne sont pas encore clairement définis, bien qu’il ait menacé d’imposer une nouvelle série de droits « réciproques » le 2 avril.

En raison de cette incertitude, Tiff Macklem a annoncé un changement de cap dans la façon dont la banque centrale abordera les prévisions économiques qu’elle utilise pour déterminer le taux directeur, qui se situe à 2,75 % après sept baisses consécutives.

Le 16 avril, la Banque du Canada doit annoncer sa prochaine décision sur les taux d’intérêt et publier un nouveau rapport sur la politique monétaire contenant des prévisions sur l’inflation et l’économie.

Tiff Macklem a indiqué le 20 mars que le rapport du mois prochain pourrait ne pas contenir de « projection unique et centrale » pour l’économie, mais plutôt inclure une série de scénarios basés sur l’évolution de l’incertitude liée aux droits de douane.

Tiff Macklem a déjà averti que la boîte à outils de la Banque du Canada n’est pas bien adaptée pour s’attaquer simultanément à une inflation plus forte et à l’impact de la bataille tarifaire sur un ralentissement de l’économie canadienne.

S’adapter à l’éventail des risques

Plutôt que l’approche habituelle du Conseil de direction, qui consiste à convenir de prévisions économiques et à définir la politique monétaire en conséquence, Tiff Macklem a déclaré que les responsables de la politique monétaire se concentreront désormais davantage sur la fixation d’un taux mieux adapté à l’éventail des risques auxquels le Canada est confronté.

Ce faisant, la banque centrale peut éviter de choisir une voie et risquer de se tromper lourdement sur ses prévisions et sur les besoins connexes en matière de politique monétaire.

La Banque du Canada devra faire preuve de « flexibilité et d’adaptabilité », afin de réagir rapidement aux nouveaux développements sur le front des droits de douane, a déclaré Tiff Macklem.

« Nous devons donc formuler une politique qui limite les risques, a-t-il ajouté. Cela signifie qu’il faut moins anticiper qu’à l’habitude, et attendre que la situation s’éclaircisse. Et cela pourrait aussi vouloir dire qu’il faut agir vite quand les choses se cristallisent. »

Tiff Macklem a précisé plus tard aux journalistes que les Canadiens ne doivent pas nécessairement s’attendre à ce que les annonces de taux d’intérêt interviennent entre les décisions prévues de la Banque du Canada — une mesure prise par la banque centrale lors du début incertain de la pandémie de COVID-19 en 2020.

Le 20 mars a également marqué le premier jour d’une nouvelle vague de droits de douane imposés par la Chine sur des produits agricoles canadiens, en réponse aux taxes à l’importation sur les véhicules électriques imposées par le Canada en octobre.

Évolution plus large du commerce mondial

Tiff Macklem a souligné que les pressions sur le Canada des droits de douane des États-Unis et de la Chine s’inscrivent également dans une évolution plus large du commerce mondial.

« Nous avons connu une longue période où toutes nos économies ont bénéficié des vents favorables de la paix, de la mondialisation et d’une intégration croissante, a-t-il déclaré. Malheureusement, ces vents favorables se sont tous transformés en vents contraires. »

Tiff Macklem a ajouté que les pays bénéficieraient d’un retour à l’ouverture commerciale, même si la montée des inquiétudes en matière de sécurité économique rendrait probablement difficile l’inversion des récents changements.

« Nous ne pouvons probablement pas simplement revenir au point où nous étions. Mais une escalade tarifaire réciproque, une guerre commerciale mondiale qui s’intensifie, n’est dans l’intérêt de personne », a-t-il déclaré.

Plusieurs scénarios

Le discours de Tiff Macklem est intervenu quelques jours après que Statistique Canada a annoncé que l’inflation avait bondi à 2,6 % en février, en grande partie à cause de la fin du congé de deux mois de la taxe sur les produits et services (TPS) qui avait été mis en vigueur par le gouvernement libéral.

On ignore avec quelle rapidité les entreprises répercuteront la hausse des coûts des droits de douane sur leurs clients, a noté Tiff Macklem, et c’est pourquoi la Banque du Canada a préparé plusieurs scénarios.

Dans une hypothèse où les droits de douane généralisés verraient leurs coûts répercutés rapidement sur une année, l’inflation aurait augmenté d’environ 2,25 points de pourcentage au premier trimestre de 2026 par rapport à ce qu’elle aurait été sans la guerre commerciale. Les projections de janvier de la Banque du Canada tablaient sur une inflation moyenne de 2,1 % jusqu’en 2026, avant l’impact des droits de douane.

Dans l’hypothèse d’une hausse rapide des prix, l’impact ponctuel sur l’inflation lié aux droits de douane se résorberait plus tôt, disparaissant presque complètement des prévisions d’ici la fin de 2027.

D’autres scénarios, qui prévoient une répercussion plus graduelle de la hausse des prix, signifient que l’impact inflationniste n’atteindrait jamais des niveaux aussi élevés que dans la première étude de cas, mais perdurerait plus longtemps.

Tiff Macklem a déclaré que la Banque du Canada est ferme dans son engagement envers la stabilité des prix et qu’elle utilisera son taux directeur pour maîtriser l’inflation — et les attentes des Canadiens en matière d’inflation.

« Nous ne pouvons pas résoudre l’incertitude liée au commerce, mais notre engagement à maintenir l’inflation à un niveau bas ne doit faire aucun doute. Les Canadiennes et les Canadiens doivent être convaincus que nous maintiendrons la stabilité des prix au fil du temps, même dans un contexte de bouleversements mondiaux », a-t-il déclaré.

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Tarifs douaniers : il y a une limite à la riposte canadienne https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/tarifs-douaniers-il-y-a-une-limite-a-la-riposte-canadienne/ Tue, 18 Mar 2025 15:18:04 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106236 Prévient Mark Carney.

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Le nouveau premier ministre Mark Carney affirme qu’« il y a une limite » à la réponse dollar pour dollar que peut avoir le Canada face aux droits de douane américains.

Il a expliqué lundi qu’il arrive à ce constat « étant donné le fait que notre économie représente un dixième de celle des États-Unis ».

Mark Carney était questionné, à Londres, sur les mesures de représailles additionnelles que pourrait prendre le Canada envers les États-Unis si l’administration de Donald Trump frappe Ottawa d’une surtaxe plus importante à partir du 2 avril.

« On va cibler nos tarifs dans des cas (précis) afin d’avoir un impact maximum aux États-Unis et un impact minimum au Canada », a dit, en français, le premier ministre.

Il a d’abord rappelé, en répondant en anglais à une question qui lui était posée dans cette langue, que le Canada cible actuellement des produits américains spécifiques dans le but de faire mal aux États-Unis.

En riposte aux droits de douane de l’administration Trump, le gouvernement canadien a imposé, au début du mois, une surtaxe sur 30 milliards de dollars (G$) de biens américains. Une deuxième vague de représailles visant 125 G$ supplémentaires était prête à être déployée 21 jours plus tard si les droits de douane étaient toujours en vigueur à ce moment-là.

Étant donné le sursis octroyé par les Américains, jusqu’au 2 avril, sur les importations canadiennes conformes à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM), Ottawa avait mis sur la glace la deuxième étape de sa riposte.

Mark Carney a réitéré qu’il s’est engagé à utiliser l’argent amassé avec les droits de douane canadiens dans des mesures de soutien pour les travailleurs touchés par la guerre tarifaire déclenchée par les États-Unis.

Il a déploré que son principal adversaire, le chef conservateur Pierre Poilievre, souhaite plutôt utiliser la cagnotte pour baisser les impôts.

Il y a deux semaines, Pierre Polievre avait signalé que « la grande majorité » des fonds amassés par les tarifs devraient servir à réduire les taxes et impôts. Cela devrait, disait-il, permettre de « lancer notre économie et la rendre plus souveraine ».

Selon le chef conservateur, Ottawa doit néanmoins mettre en place de l’aide pour cibler les personnes qui sont directement touchées et que « l’assurance-emploi doit être là pour les aider à payer leur loyer, l’épicerie et d’autres coûts ».

Le premier ministre Carney effectuait lundi son tout premier séjour à l’étranger depuis son entrée en fonction. Son choix de se rendre en France, puis au Royaume-Uni n’est pas anodin dans le contexte où le Canada souhaite diversifier ses marchés commerciaux à la lumière des tensions avec les États-Unis.

Mark Carney se rendra mardi à Iqaluit, au Nunavut, avant de rentrer à Ottawa.

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La décision de la BdC expliquée point par point https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/la-decision-de-la-bdc-expliquee-point-par-point/ Wed, 12 Mar 2025 20:54:03 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106149 Revenons sur les raisons qui justifie cette baisse de taux.

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La Banque du Canada a abaissé son taux directeur pour la septième fois consécutive mercredi, le portant à 2,75 %.

Bien que cette série de baisses de taux ait allégé la pression sur les consommateurs après leurs hausses par la banque centrale pour lutter contre l’inflation, l’intensification du conflit commercial avec les États-Unis a assombri l’économie et les consommateurs.

Voici ce que nous avons appris sur l’économie, l’inflation et plus encore de la décision de la banque centrale et de sa conférence de presse de mercredi.

Incertitude économique

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a souligné que, bien que l’économie ait terminé l’année 2024 en bonne posture, les annonces tarifaires en constante évolution du président américain Donald Trump ébranlent la confiance des entreprises et des consommateurs.

L’incertitude incite les ménages à réduire leurs dépenses et les entreprises à revoir leurs projets d’embauche et d’investissement, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse après l’annonce de la décision sur les taux.

Carolyn Rogers, première vice-gouverneure, a noté que les perspectives étaient claires.

« En cas de guerre commerciale, nous nous attendons à une baisse de la demande, a-t-elle expliqué aux journalistes. Les Canadiens prévoient de moins dépenser et s’inquiètent de la sécurité de leur emploi. »

Et si l’inflation oscille autour de l’objectif de 2 % de la banque centrale, la guerre commerciale pourrait changer la donne. Tiff Macklem a indiqué que les dommages économiques causés par les droits de douane pourraient être importants, selon leur durée et leur ampleur.

« On s’attend à ce que le conflit commercial avec les États-Unis pèse sur l’activité économique et qu’il fasse monter les prix et l’inflation », a-t-il ajouté.

Inquiétudes sur le marché du travail

Tiff Macklem a indiqué que le marché du travail canadien s’était renforcé tout au long de l’année, mais avait stagné en février.

Les préoccupations concernant la sécurité de l’emploi augmentent, en particulier chez les travailleurs des secteurs fortement tributaires des exportations vers les États-Unis, comme les secteurs manufacturier, minier et pétrolier et gazier.

« Je pense que c’est probablement ce qui influence les décisions en matière de dépenses et d’épargne », a commenté Mme Rogers.

Pression sur le huard

La politique de taux d’intérêt de la Banque du Canada a divergé régulièrement de celle de la Réserve fédérale américaine (Fed), l’économie américaine ayant mieux résisté aux taux d’intérêt élevés.

Un écart plus important entre les taux des deux banques centrales tend à peser sur le dollar canadien, qui, comme l’a rappelé Tiff Macklem, subit déjà une pression importante en raison des menaces tarifaires. Un huard plus faible peut devenir inflationniste, car il rend les importations canadiennes plus chères.

Les prévisions les plus récentes de la Fed concernant les taux prévoyaient deux baisses en 2025, mais les attentes du marché se rapprochaient plutôt d’une seule baisse pour l’année.

Cependant, certaines données économiques américaines ont récemment surpris par leur baisse, et ces dernières semaines, dans un contexte d’incertitude entourant la politique tarifaire de M. Trump, les attentes en matière de réduction des taux ont augmenté pour l’année.

Trajectoire des taux

Le taux directeur de la Banque du Canada se situe actuellement à 2,75 %, soit près de la moitié du sommet de 5 % atteint lorsque la banque centrale l’a relevé pour lutter contre l’inflation.

Mercredi, Tiff Macklem a déclaré que la banque centrale « va aborder avec prudence tout changement futur du taux directeur », en tenant compte à la fois du frein à la croissance économique et des pressions à la hausse sur les prix liées au conflit commercial.

Il a toutefois averti que la Banque du Canada dispose de peu d’outils pour compenser les dommages.

« La politique monétaire ne peut pas neutraliser les effets d’une guerre commerciale », a indiqué Tiff Macklem.

« L’activité économique va s’affaiblir. Les prix vont augmenter, l’inflation va augmenter. Nous ne pouvons rien y changer. Ce que nous pouvons faire, c’est nous assurer que toute hausse de l’inflation soit temporaire. »

Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal, a précisé que la banque s’attend à trois autres baisses lors des trois prochaines réunions, portant le taux directeur à 2 %.

« Notre hypothèse principale est que le Canada sera confronté à d’importants droits de douane pendant une période prolongée et que les effets de la guerre commerciale sur la croissance finiront par l’emporter sur l’impact inflationniste à la hausse, ce qui maintiendra la Banque en mode relâchement », a-t-il écrit dans une note.

Interrogé mercredi sur la possibilité que le conseil de direction de la Banque du Canada envisage une baisse de taux de plus d’un quart de point, Tiff Macklem a répondu : « Nous n’avons pas sérieusement envisagé une baisse de 50 points de base. »

« Nous ne voulions pas anticiper et nous allons évaluer ces choses attentivement », a-t-il ajouté.

Dans un contexte d’incertitude, Tiff Macklem a affirmé que la banque ne pouvait pas fournir d’indications prospectives concernant ses taux d’intérêt.

« Nous ferons tout notre possible pour aider l’économie à s’adapter à la douloureuse adaptation à la hausse des droits de douane américains », a-t-il conclu.

« Mais nos possibilités sont limitées par la nécessité de maîtriser l’inflation. »

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Taux : la Banque du Canada est dans une position « très difficile » https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/taux-la-banque-du-canada-est-dans-une-position-tres-difficile/ Tue, 11 Mar 2025 11:00:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106106 Les tarifs douaniers embrouillent les cartes.

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La prochaine annonce de la Banque du Canada sur les taux d’intérêt, mercredi, intervient dans un contexte d’incertitude croissante en raison de l’évolution de la guerre commerciale avec les États-Unis.

La plupart des économistes s’attendent à ce que la banque centrale procède à une autre baisse d’un quart de point de son taux directeur, en attendant de voir combien de temps durera le conflit avec le principal partenaire commercial du Canada.

La Banque du Canada est confrontée à une tâche ardue : établir une politique monétaire à un moment où l’inflation montre des signes d’entêtement et où l’économie canadienne reprend de la vigueur, mais alors que se profilent à l’horizon les risques d’un ralentissement marqué lié aux droits de douane américains.

« Il s’agit d’une position très difficile pour la Banque du Canada », admet Randall Bartlett, économiste en chef adjoint au Mouvement Desjardins.

Même si le président américain Donald Trump a tenu sa promesse d’imposer des droits de douane massifs sur les exportations canadiennes le 4 mars, la nature exacte de ces droits a changé avec une série de « pauses » et d’« ajustements » dans les jours qui ont suivi.

« Qui sait à quoi cela pourrait ressembler au jour le jour ? C’est presque impossible à deviner », laisse tomber Randall Bartlett en entrevue.

Les conséquences d’une guerre commerciale prolongée avec les États-Unis seront en tout cas graves pour l’économie canadienne. L’inflation devrait augmenter à court terme en raison des perturbations commerciales, prévoit Randall Bartlett. Et les pertes d’emplois dans les secteurs durement touchés pourraient rapidement s’accumuler si ces industries ne bénéficient pas de sursis de droits de douane.

Desjardins s’attend à ce que le Canada tombe en récession d’ici le milieu de l’année si les droits de douane élevés demeurent en vigueur. C’est bien loin de la trajectoire que suivait l’économie canadienne à l’orée de 2025.

À la fin de l’année dernière, des signes montraient en effet que les précédentes baisses de taux de la Banque du Canada commençaient à produire des effets bénéfiques sur l’économie. Le regain de confiance des consommateurs canadiens entraînait une augmentation de l’activité de détail à la fin de 2024 et suggérait que, sauf perturbation majeure, 2025 allait être une année de reprise.

Après six baisses consécutives qui ont ramené le taux directeur de la Banque du Canada à 3 %, Randall Bartlett souligne que la boule de cristal économique aurait dû suggérer à la banque centrale de suspendre son cycle d’assouplissement et d’attendre de voir où l’inflation et l’économie se stabiliseraient dans les mois à venir.

« Mais nous avons ensuite été frappés évidemment par le choc des droits de douane du 4 mars, et tous les paris sont maintenant ouverts quant à ce que cela signifie […] pour la Banque du Canada », estime l’économiste de Desjardins.

Un « changement structurel »

Les marchés financiers étaient largement en faveur vendredi dernier d’une baisse des taux d’un quart de point, selon LSEG Data & Analytics. Avant l’entrée en vigueur des droits de douane, les marchés indiquaient que les chances d’un maintien ou d’une baisse du taux directeur étaient pourtant incertaines.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, déclarait dans un discours le 21 février dernier que, si des droits de douane généralisés et durables sont appliqués, « il n’y aura pas de rebond » dans l’économie canadienne par la suite, comme il y en a eu pendant la reprise après la pandémie de COVID-19. On assisterait donc à un « changement structurel », a-t-il prévenu.

Tiff Macklem a ensuite expliqué que la banque centrale ne pouvait pas s’appuyer simultanément sur une croissance faible et sur une inflation poussée à la hausse par les droits de douane. Il a déclaré que la banque centrale prévoyait d’utiliser son taux directeur pour aider à « lisser » l’impact sur l’économie tout en gardant les attentes d’inflation bien ancrées à l’objectif de 2 %.

Andrew Grantham, économiste principal aux Marchés des capitaux CIBC, écrivait vendredi dans une note aux clients que la banque centrale « ne pouvait pas résoudre le problème des droits de douane » avec des baisses de taux, mais qu’elle pouvait au moins aider l’économie à traverser la période de turbulence.

La CIBC s’attend à ce que la banque centrale procède à une baisse d’un quart de point mercredi, pour amener le taux directeur à 2,75 % ; d’autres baisses pourraient suivre cette année si l’incertitude commerciale devait perdurer.

Chez Desjardins, Randall Bartlett s’attend aussi à ce que la Banque du Canada décide de fournir un peu de soutien à l’économie canadienne avec une baisse de 25 points de base. Mais il croit qu’elle s’abstiendra de toute mesure plus importante, en attendant de voir combien de temps les droits de douane resteront en place dans les semaines à venir.

Il souligne que la banque centrale sera limitée dans sa capacité à réduire le taux directeur, notamment à cause de la faiblesse du dollar canadien. Le huard est vulnérable non seulement aux impacts de la guerre commerciale, mais aussi à un écart grandissant entre les taux directeurs du Canada et des États-Unis, rappelle Randall Bartlett.

Si la Banque du Canada abaisse trop fortement son taux directeur, le huard pourrait également chuter, ce qui entraînerait alors une poussée plus importante de l’inflation sur les aliments et autres biens importés des États-Unis.

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Naviguer dans l’insécurité et la volatilité https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/peter-tsakiris/naviguer-dans-linsecurite-et-la-volatilite/ Mon, 10 Mar 2025 13:32:02 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106077 ZONE EXPERTS – Quoi faire pour le prêt hypothécaire ?

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Il n’est pas nécessaire de s’attarder sur la médiatisation qui accompagne les débuts de l’ère Trump 2.0. Divers acteurs des sphères journalistique, politique, géopolitique et financière proposent leurs analyses qui visent à prédire l’avenir face aux nombreux changements auxquels nous sommes quotidiennement confrontés. Il y a certainement beaucoup de bruit dans l’air et il se dirige dans toutes les directions. Comment peut-on naviguer malgré tout ce bruit et donner le meilleur conseil afin de répondre à une simple question : quel type de prêt hypothécaire dois-je choisir dans le contexte actuel ?

En premier lieu, la réponse doit reposer sur la lecture que l’on fait de la situation macro-économique. Peu importe si la guerre commerciale persiste ou non, une chose est certaine : l’économie canadienne est affectée par la combinaison du taux d’endettement élevé des Canadiens et des taux d’intérêt élevés qui affectent le budget des ménages et restreignent par conséquent leur consommation.

Depuis plusieurs semaines, nos politiciens ont investi beaucoup d’efforts visant à dissuader l’application des nouveaux tarifs américains, mais à notre surprise on a constaté que la Chine a également imposé des tarifs sur des produits canadiens ! Alors, peu importe dans quelle mesure nous parviendrons à convaincre le gouvernement Trump de ne pas imposer ses tarifs sur les exportations canadiennes vers les États-Unis, il sera utopique de croire qu’il n’y aura aucun impact sur la croissance économique canadienne.

Alors, tarifs ou non, l’économie canadienne traversera une période difficile et le « playbook » prescrit un plus grand nombre de stimulus monétaire, en d’autres mots, une baisse additionnelle des taux d’intérêt. Les grandes banques canadiennes ont prédit la semaine dernière que la Banque du Canada (BdC) allait de nouveau baisser son taux directeur pour le fixer à 2 %. C’est également ce qu’on anticipait dans notre billet en début d’année Analyse des taux hypothécaires : ce que nous anticipons pour 2025.

Les événements des dernières semaines nous donnent la conviction qu’en cas de persistance des tarifs, la baisse des taux sera encore plus marquée, puisque la BdC devra composer avec des pertes d’emplois importantes. Étant donné qu’aux États-Unis, la baisse des taux d’intérêt ne sera pas aussi marquée, il faut s’attendre à un nouveau recul du dollar canadien. D’ailleurs, dans un tel contexte de guerre commerciale générant des pertes d’emplois, il faut s’attendre également à voir la mise en place d’un stimulus fiscal semblable à ce qu’on a connu pendant la pandémie. Tous les moyens seront mis à la disposition des décideurs pour amoindrir la récession.

Et qu’arrive-t-il à l’inflation ? Est-ce possible de vivre une stagflation ?

Ce questionnement suscite des inquiétudes chez les gens depuis de nombreuses années en raison de la croissance anémique observée. Plusieurs études démontrant que les tarifs n’occasionnent pas une inflation permanente en contredisent d’autres qui affirment l’inverse. Nous comprenons très bien que plusieurs éléments interreliés font en sorte qu’il est impossible de prédire de façon claire si l’augmentation des prix qui découlera de ces tarifs occasionnera de l’inflation permanente. Toutefois, on a de la difficulté de croire que l’inflation persistera dans un contexte où des pertes d’emplois provoqueront une récession importante. C’est pour cette raison qu’on n’accorde pas beaucoup des probabilités dans un tel scénario.

Si les taux baissent davantage, devrons-nous continuer de conseiller le taux variable ?

Tout d’abord, comme mentionné à plusieurs reprises, les hypothèques à taux variable ne conviennent pas à tous les emprunteurs. Nous avons toujours insisté sur l’importance d’évaluer en détail le profil financier et la tolérance au risque de chaque individu avant de recommander une telle option.

La semaine dernière, on a commencé à voir des prêts à taux fixes pour 5 ans à 3,99 %. Ce taux pourrait convenir à plusieurs individus qui cherchent à sécuriser leur prêt pour les 5 prochaines années et qui n’ont pas le profil du taux variable. Pour les personnes qui préfèrent la sécurité du taux fixe, mais qui croient que les taux baisseront davantage, elles peuvent opter pour des prêts qui varient actuellement entre 4,14 % et 4,19 % pour 3 ans.

Par contre, dans le cas d’acheteurs dont la tolérance au risque est plus élevée et dont la situation financière est plus solide, ils pourraient opter pour le taux variable. Dans ce scénario, la baisse anticipée ferait en sorte qu’ils arriveraient d’ici la fin de l’année au même niveau qu’avec l’offre à taux fixe actuelle et, dans le cas où le contexte économique se détériore davantage, le taux variable risque de baisser encore plus.

La gestion du passif fait partie intégrante de la situation financière du client et en représente parfois même « la » plus grande portion. Il est donc primordial de confier son analyse à un professionnel objectif qui saura guider le client et s’assurer qu’il en saisisse bien la valeur. Après tout, la gestion du passif n’est-elle pas tout aussi importante que celle des actifs ?

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Tarifs douaniers : Donald Trump recule https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/tarifs-douaniers-donald-trump-recule/ Fri, 07 Mar 2025 15:01:22 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=106052 Le Canada met fin à la deuxième vague de droits de douane.

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Le ministre fédéral des Finances, Dominic LeBlanc, annonce que le Canada suspend la deuxième vague de droits de douane « de rétorsion » après que Donald Trump a signé un décret visant à suspendre certains nouveaux droits de douane sur le Canada et réduire les prélèvements sur la potasse à 10 %.

Le ministre LeBlanc a indiqué sur les réseaux sociaux jeudi après-midi que le Canada n’appliquerait pas les droits de douane de rétorsion prévus sur des produits américains d’une valeur de 125 milliards $ et qu’il continuerait à faire pression sur l’administration Trump pour qu’elle supprime tous les droits de douane.

Les détails du décret de Donald Trump, lus jeudi dans le bureau Ovale, lient l’allègement tarifaire au maintien de l’acheminement de pièces automobiles conformes à l’Accord Canada-États-Unis-Mexique, connu sous le nom d’ACEUM, et à l’aide aux agriculteurs qui ont besoin de potasse pour l’engrais. Il a rempli une promesse faite par le président après une conversation avec les trois grands constructeurs automobiles — Stellantis, Ford et General Motors — mercredi.

Une déclaration explicative publiée par la Maison-Blanche a indiqué qu’il n’y aurait pas de droits de douane sur les marchandises en provenance du Canada et du Mexique qui réclament et remplissent les conditions pour bénéficier de la préférence ACEUM.

L’avocat spécialisé en droit commercial William Pellerin, associé chez McMillan LLP à Ottawa, a déclaré que, selon lui, le dernier décret signifie que tous les biens, automobiles et autres, qui répondent aux exigences des règles d’origine de l’ACEUM, seront exemptés de droits de douane.

Cependant, les exigences en matière de règles d’origine peuvent être complexes dans le cadre de l’accord commercial.

Les marchés sont en ébullition depuis que le président Trump a mis à exécution mardi sa menace d’imposer des droits de douane à l’échelle de l’économie canadienne et mexicaine, avec une taxe plus basse de 10 % sur l’énergie canadienne.

Ottawa a répondu aux droits de douane de Donald Trump en imposant des droits de douane de rétorsion sur 30 milliards $ de marchandises américaines le même jour. La deuxième vague de taxes canadiennes devait entrer en vigueur 21 jours plus tard.

« Ce n’est pas le moment de se réjouir, a déclaré Matthew Holmes, chef des politiques publiques de la Chambre de commerce du Canada. L’économie n’est pas un jouet avec lequel on peut jouer. Les menaces constantes et l’incertitude économique ont fait des ravages. »

Justin Trudeau a averti jeudi que le Canada « continuera à être dans une guerre commerciale lancée par les États-Unis dans un avenir prévisible ».

Donald Trump a déclaré qu’il y aurait « une petite interruption à court terme », mais il ne pense pas que ce soit « une grosse interruption ».

Plus tôt jeudi, le président Trump a publié sur les réseaux sociaux que le Mexique bénéficierait d’une pause d’un mois sur les tarifs douaniers pour la plupart des importations. Mais il semble que le décret exécutif lié au Mexique signé par Donald Trump soit similaire à l’allègement tarifaire dont a bénéficié le Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau et Donald Trump se sont entretenus mercredi lors d’un appel que le premier ministre a qualifié de « coloré » et que le Wall Street Journal a qualifié de « passionné » et « contenant des grossièretés ».

Le secrétaire américain au Commerce Howard Lutnick a déclaré à la chaîne d’information économique CNBC plus tôt jeudi qu’il pensait qu’un accord était qu’un accord était probable parce que le Canada avait fait un travail « énorme » sur le fentanyl.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a déclaré que son gouvernement poursuivait l’application d’une surtaxe de 25 % sur l’électricité expédiée à 1,5 million d’Américains au Minnesota, à New York et au Michigan à partir de lundi.

L’anéantissement du pacte commercial continental

La guerre commerciale de Donald Trump a essentiellement anéanti le pacte commercial continental, ont déclaré mercredi les architectes canadiens et mexicains de l’ACEUM. Le négociateur en chef du Canada, Steve Verheul, et le négociateur en chef du Mexique, Ken Smith Ramos, ont expliqué que les droits de douane dévastateurs avaient techniquement suspendu l’accord commercial.

« Avec des droits de douane de 25 %, cela fait un trou complet dans l’accord commercial », a déclaré mercredi Steve Verheul. Cela le rend pratiquement inutile pour nous. En fait, cela laisse le Canada et le Mexique dans une situation bien pire que n’importe quel autre pays au monde, pratiquement. »

Mercredi, Donald Trump a annoncé l’exemption tarifaire d’un mois pour tous les véhicules échangés dans le cadre de l’ACEUM après avoir discuté avec les trois grands constructeurs automobiles — Stellantis, Ford et General Motors.

Donald Trump a fait avancer les prélèvements en utilisant la loi sur les pouvoirs d’urgence économique internationale — une loi de sécurité nationale qui lui donne le pouvoir de contrôler les transactions économiques — après avoir déclaré l’état d’urgence sur le fentanyl à la frontière nord.

Les données des douanes et de la protection des frontières des États-Unis montrent que seul un petit volume de fentanyl traverse illégalement les États-Unis depuis le Canada.

Steve Verheul a affirmé mercredi que l’utilisation du fentanyl comme excuse pour imposer des droits de douane au Canada était injustifiée. « Absolument rien de tout cela n’est nécessaire. »

Steve Verheul et Ken Smith Ramos ont été des personnages clés des négociations commerciales lorsque l’ACEUM a été négocié sous la première administration Trump pour remplacer l’Accord de libre-échange nord-américain. Donald Trump l’a décrit à l’époque comme le « meilleur accord que nous ayons jamais conclu ».

Steve Verheul et Ken Smith Ramos se sont associés à un cabinet d’avocats mondial et à Kevin Brady, un républicain du Texas et ancien président du comité des voies et moyens de la Chambre des représentants, pour former la Coalition pour le commerce nord-américain.

L’objectif de la coalition est de défendre l’ACEUM alors que l’administration Trump commence à mettre en œuvre un programme massif de droits de douane.

Donald Trump a ordonné des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium aux États-Unis à partir du 12 mars — des droits de douane qui, comme l’a confirmé la Maison-Blanche, s’ajouteraient aux autres droits imposés au Canada. Donald Trump a signé un décret exécutif pour mettre en œuvre des « droits de douane réciproques » à partir du 2 avril.

Le président a déclaré jeudi que ces droits de douane étaient toujours en vigueur.

Les autres cibles potentielles d’une augmentation des droits de douane comprennent les automobiles, le cuivre, le bois d’œuvre et les produits agricoles.

« Les États-Unis ne sont plus un partenaire commercial fiable »

Certains ont avancé que les droits de douane visant le Canada et le Mexique étaient destinés à ébranler ces pays avant la révision obligatoire de l’ACEUM en 2026.

Les architectes de l’accord affirment que le meilleur scénario serait que le Canada, le Mexique et les États-Unis acceptent de modifier l’accord, même si cela semble peu probable, compte tenu de l’environnement géopolitique actuel.

« Les Canadiens pensent que les États-Unis ne sont plus un partenaire commercial fiable », a déclaré Steve Verheul lors du lancement de la coalition à Washington.

– Avec des dossiers de Kyle Duggan et Sarah Ritchie à Ottawa

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Des droits de douane de 25 % sur l’acier et l’aluminium https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/des-droits-de-douane-de-25-sur-lacier-et-laluminium/ Mon, 10 Feb 2025 12:07:17 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105577 Donald Trump revient à l’attaque.

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Le président américain Donald Trump a déclaré qu’il annoncera officiellement lundi des droits de douane de 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, y compris pour le Canada et le Mexique.

Donald Trump s’est exprimé dimanche lors d’une conférence de presse à bord de l’avion présidentiel lorsqu’il se rendait à La Nouvelle-Orléans pour assister au Super Bowl entre les Chiefs de Kansas City et les Eagles de Philadelphie.

Donald Trump a imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium de 25 % et 10 % respectivement au cours de son premier mandat en mars 2018, en invoquant la sécurité nationale comme justification.

Le Canada a d’abord bénéficié d’une exemption à ces tarifs, mais a finalement été frappé par les droits de douane le 31 mai 2018. Le Canada a répondu par une série de contre-droits de douane sur des produits américains comme le jus d’orange de Floride.

Près d’un an plus tard, le 17 mai 2019, la Maison-Blanche a annoncé qu’un accord avait été conclu pour empêcher les « hausses » des approvisionnements en acier et en aluminium du Canada et du Mexique, mettant ainsi fin au conflit commercial.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a réagi à cette annonce sur le réseau social X, disant qu’il n’y a « aucun scénario » où les États-Unis « produiront assez d’aluminium pour remplacer celui du Québec ».

« Vous exposez vos industries de pointe à une grave inflation. Négocions plutôt… », a écrit Yves-François Blanchet, s’adressant au président Trump.

Un responsable du cabinet du premier ministre a déclaré dimanche qu’ils « surveillaient » la situation.

Le premier ministre du Québec, François Legault, a pour sa part écrit sur X : « Le Québec leur exporte 2,9 millions de tonnes d’aluminium, soit 60 % de leurs besoins. Préfèrent-ils s’approvisionner en Chine ? ».

Il a ajouté, dans la même publication, que « tout cela démontre qu’on doit commencer à renégocier notre entente de libre-échange avec les États-Unis au plus vite et ne pas attendre la révision prévue en 2026 ».

Le Canada comme 51e État 

Fox News a diffusé une entrevue avec Donald Trump avant le match de football, où il a dit vouloir voir le Canada devenir un État américain, en raison de l’affirmation non fondée selon laquelle les États-Unis « paient 200 milliards de dollars (G$) par an » à leur voisin du nord.

Le président affirme que le Canada serait « bien mieux » en tant qu’État et qu’il serait d’accord pour « subventionner » le Canada s’il était un État, une référence apparente au déficit commercial entre les deux pays.

Selon Statistique Canada, l’excédent commercial global du Canada avec les États-Unis s’élevait à 94,4 G$ en 2023, principalement en raison des exportations de pétrole.

Donald Trump a fait cette déclaration en réponse à une question posée par Bret Baier, présentateur de Fox News, lors de l’entrevue télévisée de dimanche.

Bret Baier a interrogé Donald Trump sur les propos tenus vendredi par le premier ministre Justin Trudeau, qui a déclaré à un groupe de chefs d’entreprise que le président ne plaisantait pas avec l’idée de faire du Canada un État américain.

« Je pense que le Canada serait bien mieux loti en tant que 51e État, car nous perdons 200 G$ par an au profit du Canada, et je ne vais pas laisser cela se produire », a répondu Donald Trump à Bret Baier.

« C’est trop. Pourquoi payons-nous 200 G$ par an en subventions au Canada ? Maintenant, s’ils sont un 51e État, cela ne me dérange pas. »

Vendredi, le premier ministre Trudeau a affirmé à une foule de plus de 100 chefs d’entreprise lors d’un sommet économique Canada–États-Unis, à Toronto, que les commentaires de Donald Trump sur la transformation du Canada en État étaient « une réalité ».

Ses commentaires sur Donald Trump ont été faits à huis clos après que les journalistes ont été expulsés de la salle. Le Toronto Star a pu entendre ce que Justin Trudeau disait parce que l’audio a été diffusé par inadvertance.

Donald Trump a d’abord menacé d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits canadiens en raison des problèmes de sécurité aux frontières liés au fentanyl et à l’immigration clandestine, mais ses commentaires continuent de porter sur le commerce avec le Canada et, plus récemment, sur le manque de banques américaines en sol canadien.

Les problèmes frontaliers restent la justification officielle de la menace de tarifs, selon le décret exécutif.

Le 3 février, le Canada et le Mexique ont tous deux obtenu un sursis d’au moins 30 jours avant que la menace ne se concrétise, après que Justin Trudeau et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum ont parlé à Donald Trump de leurs plans respectifs concernant la frontière.

Le plan du Canada comprend des dépenses de 1,3 G$, annoncées pour la première fois en décembre, pour renforcer la sécurité frontalière, y compris des patrouilles avec des hélicoptères, et la mise en place d’un « tsar du fentanyl » qui travaillera avec ses homologues américains pour lutter contre la crise des drogues toxiques.

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Le spectre des tarifs plane sur l’économie https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/le-spectre-des-tarifs-plane-sur-leconomie/ Wed, 05 Feb 2025 12:03:34 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105187 Et brouille les prévisions.

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« Oui la question des tarifs c’est inquiétant, mais j’estime à moins de 50 % les probabilités qu’on se rende au pire scénario, car Trump veut avant tout une victoire et des concessions, mais sur une échelle de 0 à 10, le pire scénario me rend très inquiet, disons 10 sur 10 », réagissait Sébastien MMahon, économiste à iA Gestion mondial d’actifs, pendant la période de questions de l’événement annuel Perspectives 2025, organisé par CFA Montréal le 23 janvier.

Sa collègue Frances Donald, économiste en chef à RBC Banque Royale, s’est aussi dite préoccupée par la possibilité que l’administration américaine puisse imposer jusqu’à 25 % de tarifs sur les importations canadiennes. « Ça reste le pire scénario sur la table combinée avec des mesures de ripostes, si cela survient on pourrait envisager une récession de trois ans au pays. »

L’épée de Damoclès qu’a le Canada au-dessus de la tête rend les prévisions économiques pour l’année à venir d’autant plus difficiles à établir. « La séquence que choisira la nouvelle administration américaine pour mettre en place ses diverses politiques peut grandement changer la donne. Les tarifs ont le potentiel de créer un gros choc sur la croissance économique, sur l’inflation, etc. » Dans ce contexte elle a une faible conviction que ses prévisions économiques pour les États-Unis demeurent telles quelles jusqu’à la fin de l’année. « Nos prévisions n’intègrent pas la majorité des politiques potentielles, dont nous ne connaissons pas le détail, car la carte cachée ça reste le président Trump ! »

L’experte anticipe une croissance raisonnable du PIB américain de 1,9 % (consensus 2 %), « pas de récession, mais pas de croissance énorme », une légère hausse du taux de chômage à 4,4 %, ainsi qu’une baisse de l’inflation à 2,3 %, inflation qui continue de chuter. « On n’est pas en dessous de l’objectif de 2 %, et loin des taux de 2010-2019, et étant donné que les Américains ont connu une hausse des prix de plus de 25 % depuis la pandémie, pour la majorité des consommateurs cet enjeu n’est pas réglé. »

Elle voit mal comment dans ce contexte la Réserve fédérale pourrait abaisser les taux davantage. « Il leur manque les données pour agir, et pour nous — et même si cela ne fait pas consensus —, on estime qu’ils ne seront pas en mesure de justifier d’autres baisses des taux d’intérêt, ils ont fini de le faire pour cette année. »

Pour l’économiste en chef à RBC, l’autre enjeu qui touche l’exercice des prévisions en 2025 est que les principales données n’illustrent pas certains des thèmes fondamentaux de l’économie américaine. Elle mentionne, par exemple, les inégalités entre les ménages qui se creusent depuis quelques années. « Cela signifie que même si les prévisions de croissance sont de 2 %, des segments importants de la population, en particulier les ménages à faible et moyen revenu et les petites entreprises, se retrouvent en deçà alors que les ménages à revenu élevé et plus sont bien au-dessus de ce 2 %. »

Frances Donald évoque une autre disparité, celle qui existe entre les secteurs d’activités, notamment le secteur des services et celui du manufacturier, qui est en contraction depuis plus de deux ans. Les prévisions de croissance masquent aussi, selon l’économiste en chef, « le monstre budgétaire procyclique ». « Nous nous rapprochons actuellement du plus gros montant total des dépenses publiques par rapport au PIB et de la plus forte augmentation des dépenses jamais vue aux États-Unis, c’est à la fois excessif et historique. »

Elle est d’avis que les prévisions des dépenses sous la nouvelle administration pourraient creuser davantage le déficit fédéral du Trésor américain, malgré des initiatives comme DOGE (Department of Government Efficiency), un projet d’Elon Musk dont l’objectif principal est de réduire les dépenses publiques et d’améliorer l’efficacité du gouvernement fédéral avec l’aide des technologies. « Un projet idéaliste. »

Un dernier enjeu qui se cache sous les principales données est celui de la main-d’œuvre, ce qui fait dire à l’économiste que son principal message à Washington serait que l’Amérique n’a pas besoin de nouveaux emplois, mais qu’elle a besoin de travailleurs. Le taux de mise à pied est très bas (1,1 %) et le taux d’embauche est en baisse (3,3 %) depuis 2020. « 40 % des Américains ne travaillent pas. Il y a trois retraités pour chaque nouveau chômeur. Étonnement, le taux de participation au marché du travail pour les individus âgés de 25 à 54 ans se rapproche déjà des sommets historiques. » Ce qui l’amène à dire que la politique d’immigration de l’administration Trump pourrait s’avérer beaucoup plus inflationniste que ses politiques tarifaires. « Comment son projet de déportation d’immigrants peut-il améliorer l’enjeu de la main-d’œuvre ? »

Réaccélération de l’économie mondiale

Dans son tour d’horizon, et sans spéculer sur comment la politique commerciale de l’administration Trump dictera les performances, Sébastien McMahon, économiste senior et gestionnaire de portefeuilles à iA Gestion mondiale d’actifs, a expliqué à l’auditoire que leurs indicateurs pointaient vers une réaccélération de l’économie mondiale. « Ce que l’on sait c’est qu’il y’a un vent de dos actuellement qui vient des coupures synchronisées des taux d’intérêt des banques centrales qui devrait aider en 2025. »

Par rapport à l’an dernier, l’économiste anticipe néanmoins une baisse de croissance du PIB américain de -0,6 % pour un consensus de 2,1 % (2,7 % en 2024), une hausse de 0,6 % du PIB canadien, une hausse de 0,2 % de la zone euro et une baisse de la croissance du PIB de la Chine de -0,3 %. « Pour la Chine, la solution à la récession de bilan passe par l’immobilier : le prix des maisons recule à un rythme historique. »

Quant à l’Europe, l’expert croit qu’elle est confrontée à la fois à des vents de dos et de face. « Ça reste un gros point d’interrogation, est-ce un secteur à privilégier ou est-ce un Value Trap qui est bien évalué par le marché présentement ? » Le cycle de crédit en zone euro est en train de tourner, et c’est un élément positif pour les prêts aux entreprises et ceux aux ménages. Cependant l’Europe, plus particulièrement l’Allemagne, est aux prises avec des problèmes de productivité (« Le Canada fait encore moins bonne figure à ce chapitre », précise l’expert). « Donc l’Allemagne est en position de vulnérabilité, spécialement avec les tarifs à venir dans l’industrie automobile. »

À l’égard des taux d’intérêt, le stratège en chef révèle que les marchés anticipent un taux directeur de 4,10 % pour la Réserve fédérale américaine en juin prochain, et un taux terminal de 3,95 %. « Ont-ils trop révisé leurs attentes envers la Fed ? » Au Canada, et en Europe, les taux anticipés pour juin sont respectivement de 2,80 % et 2,10 %, avec des taux terminaux anticipés de 2,70 % et 1,95 %.

Sur le plan des actions, l’économiste suggère que les actions mondiales sont en recherche d’orientation après une bonne cuvée en 2024. « Les attentes de bénéfices aux États-Unis sont encore très élevées, est-ce que le moment est venu pour une rotation sectorielle (vers l’énergie, les financières et la santé qui sont des secteurs intéressants) et une rotation géographique ? C’est possible. » Il juge dans l’ensemble les valorisations des actions américaines élevées, peut-être tirées vers le haut par les attentes en matière d’intelligence artificielle, même s’il est d’avis qu’il n’y a actuellement pas de bulle dans ce secteur en particulier. « Le ratio cours-bénéfice ajusté en fonction du cycle (APE) est l’un des plus élevés de l’histoire, après la bulle dot-com et le niveau de 2021. »

Sébastien McMahon voit dans le marché des actions hors É-U, dont celui au Canada et au Japon, des multiples plus attrayants. De façon générale, il croit que le « momentum » des actions et des taux devrait être soutenu en 2025.

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Tarifs douaniers : 30 jours de sursis https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/tarifs-douaniers-30-jours-de-sursis/ Tue, 04 Feb 2025 12:04:37 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=105317 Le Canada a dû faire quelques concessions.

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Le président américain Donald Trump exempte, à court terme, le Canada de tarifs douaniers de 25 %, comme il a signalé qu’il allait le faire pour le Mexique.

Le premier ministre Justin Trudeau a fait savoir lundi sur le réseau X que la surtaxe était mise « sur pause pour au moins 30 jours », le temps que Washington et Ottawa travaillent sur la sécurisation de la frontière avec, notamment, un nouvel engagement canadien d’ajouter les cartels mexicains à la liste des entités terroristes.

« Près de 10 000 agents sont et seront sur le terrain pour protéger notre frontière. En plus, le Canada prend de nouveaux engagements », a déclaré le chef de gouvernement démissionnaire après avoir conclu son second appel de la journée avec le locataire de la Maison-Blanche.

Revenant sur les investissements frontaliers de 1,3 milliard de dollars (G$) annoncés en décembre, Justin Trudeau a fait savoir que le Canada nommera aussi « un Tsar responsable de la question du fentanyl » et lancera, en collaboration avec les Américains, « une force de frappe conjointe » chargée de se pencher sur le trafic de cette drogue, de même que sur le crime organisé et le blanchiment d’argent.

« J’ai aussi signé une nouvelle directive pour les services de renseignement, axée sur le crime organisé et le fentanyl, qui sera appuyée par un investissement de 200 millions de dollars (M$) », a ajouté le premier ministre.

Le ministre canadien de la Sécurité publique, David McGuinty, doit se rendre mardi « à un exercice sur la sécurité frontalière au point d’entrée d’Emerson, au Manitoba », peut-on lire dans un avis aux médias. Il est prévu qu’il soit accompagné, entre autres, du premier ministre du Manitoba, Wab Kinew et « d’autres partenaires fédéraux et provinciaux ».

Donald Trump n’a pas tardé à se dire « très heureux de cet aboutissement initial ». « Les tarifs annoncés samedi seront suspendus pour une période de 30 jours pour voir si une entente économique finale avec le Canada peut être structurée ou non. ÉQUITÉ POUR TOUS ! », a-t-il écrit sur son réseau « Truth Social ».

Un peu plus tôt, le président américain n’avait pourtant envoyé aucun signal de réchauffement dans les discussions avec le Canada.

Quelques heures après un son premier appel avec Justin Trudeau et peu de temps avant le deuxième, il avait dit depuis le Bureau ovale qu’il était très difficile pour les États-Unis de faire des affaires avec le Canada, qui, selon lui, est « très difficile » et profiteur.

« Nous ne pouvons pas les laisser profiter des États-Unis », avait-il lancé, soutenant que son administration n’avait aucun intérêt, par exemple, envers les voitures faites au Canada puisque les véhicules devraient, selon lui, être entièrement fabriqués par les Américains.

Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises, lundi, que le secteur des banques américaines se bute à un refus lorsque vient le temps de faire des affaires au nord de la frontière des États-Unis.

« Nous ne sommes pas bien traités par le Canada et nous devons être bien traités », a-t-il pesté.

Plus d’une dizaine de banques américaines ont une présence au Canada, comme Citibank, J. P. Morgan et Comerica.

Les décrets visant à mettre la menace américaine à exécution ont été signés samedi et prévoient, dans le cas de l’énergie canadienne, des tarifs de 10 %. Ils devaient entrer en vigueur mardi.

Lundi matin, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a déclaré qu’elle avait accepté de déployer 10 000 soldats à la frontière américaine pour lutter contre le trafic de drogue, obtenant, plusieurs heures avant le Canada, un sursis.

Le Mexique avait déjà déployé des troupes pour la première fois à sa frontière nord en 2019, invoquant la pression des États-Unis pour freiner la migration.

Donald Trump a déclaré que la suspension des tarifs visait, comme pour le Canada, à permettre des négociations.

Le chef conservateur Pierre Poilievre a aussitôt appelé le gouvernement à déployer des troupes et des hélicoptères des Forces armées canadiennes à la frontière. Sur les réseaux sociaux, il a déclaré que le Canada devrait également « élargir les pouvoirs » de l’Agence des services frontaliers tout en augmentant ses effectifs.

Le Nouveau Parti démocratique a sauté sur l’occasion pour accuser Pierre Poilievre de mentir, rappelant dans un communiqué que ce dernier a promis de réduire la taille de l’État.

En point de presse à Vancouver, le chef conservateur a, une fois de plus, appelé le gouvernement Trudeau a rappeler le Parlement afin de faire adopter le plan qu’il propose visant à mettre « le Canada d’abord ».

Il n’a pas voulu dire si cela reléguait aux oubliettes sa volonté d’aller en campagne électorale le plus rapidement possible.

« On ne devrait pas sécuriser nos frontières pour plaire à un chef (d’État) d’un autre pays. On devrait le faire pour protéger nos propres citoyens », a soutenu celui qui est favori dans les intentions de vote au Canada depuis plus d’un an.

Selon les dires de la cheffe du Parti vert, Elizabeth May, Pierre Poilievre a pu aborder la question de la frontière et de l’attaque que représentent, selon lui, les tarifs de Donald Trump, au cours d’une rencontre virtuelle tenue dimanche entre les chefs de partis fédéraux.

« Le problème n’est pas le fentanyl. Il s’agit d’une attaque contre le Canada et sa souveraineté », a-t-elle déclaré.

Le chef bloquiste Yves-François Blanchet a rappelé qu’il doit se rendre aux États-Unis à la mi-mars. « On comprend qu’il faut accélérer la réflexion sur une négociation toujours nécessaire, et il faut travailler à convaincre la Maison-Blanche que les tarifs décrétés n’étaient pas la meilleure des idées », a-t-il affirmé dans une déclaration écrite.

Par ailleurs, Justin Trudeau a présidé lundi une réunion virtuelle du Conseil sur les relations canado-américaines, qui réunit des intervenants externes chargés de lui fournir leur avis, comme l’ancien premier ministre du Québec Jean Charest.

L’équipe de Jean Charest a décliné une demande d’entrevue de La Presse Canadienne.

Quoi qu’il en soit, Ottawa a fait savoir qu’il ripostera, au moment nécessaire, au moyen de droits de douane de 25 % sur 30 G$ de marchandises en provenance des États-Unis — touchant des centaines d’articles, de la viande et du lait aux tapis et aux rideaux.

Dans un deuxième temps, le Canada prévoit ajouter 125 G$ supplémentaires de droits de douane sur des centaines d’autres produits américains, après avoir consulté l’industrie.

De l’avis du fondateur de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques, Charles-Philippe David, Ottawa a bien façonné son plan de mesures de représailles de façon à cibler des États qui ont permis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

« C’est exactement ça qu’il faut faire. C’est là où ça va faire mal. […] Et oui, on espère que ça fera effectivement fléchir », a-t-il dit en entrevue.

Justin Trudeau a déclaré, au courant du week-end, que des mesures non tarifaires supplémentaires, y compris certaines liées aux minéraux critiques, à l’énergie et aux marchés publics, font l’objet de discussions entre le fédéral et les provinces.

Pendant ce temps, le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a continué de multiplier les apparitions à la télévision américaine pour faire valoir la position du Canada.

Doug Ford, qui a déclenché des élections provinciales anticipées la semaine dernière en utilisant les tarifs douaniers comme justification, a notamment réitéré que 28 États dépendent considérablement du Canada pour le commerce. « Espérons que les esprits plus calmes l’emporteront », a soutenu celui qui préside le Conseil de la fédération canadienne.

Doug Ford s’est dit prêt a répliquer à d’éventuels tarifs en excluant les entreprises américaines des contrats provinciaux, de même qu’en rompant un accord de 100 M$ avec Starlink, une entreprise d’Elon Musk.

Le gouvernement québécois envisage, de son côté, de « pénaliser les entreprises américaines qui travaillent avec le gouvernement du Québec », a récemment déclaré le premier ministre de la province, François Legault. Lundi, il a qualifié de « bonne nouvelle » le sursis de 30 jours, même s’il a souligné que la menace n’a pas complètement disparu.

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