Warren Buffett – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Tue, 26 Nov 2024 12:13:53 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Warren Buffett – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Coopérer pour taxer les plus fortunés https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/cooperer-pour-taxer-les-plus-fortunes/ Tue, 26 Nov 2024 12:13:53 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=104205 Voilà l’idée qu’ont endossée les dirigeants du G20.

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Les dirigeants du G20 ont décidé de miser sur la coopération pour taxer les plus riches, voilà l’idée qui est ressortie le 18 novembre du sommet qui se tient à Rio de Janeiro. Cette initiative promue par Lula da Silva, le président brésilien, a été qualifiée d’« historique ».

Le président brésilien soulignait encore en juillet que les plus fortunés payent proportionnellement bien moins d’impôts que la classe ouvrière. Certains millionnaires soulignent ce fait depuis des années et demandent même eux-mêmes à être taxés davantage. On se souvient ainsi de « Tax me », la lettre ouverte de Warren Buffett.

Cet écart d’imposition explique notamment la montée des inégalités. Selon les chiffres partagés par l’ONG Oxfam, la richesse des 1 % les plus riches dans les pays du G20 a bondi de près de 150 % en valeur réelle, en excluant l’effet de l’inflation, pour atteindre 68 700 milliards de dollars, et ce, en seulement une vingtaine d’années.

Imposer davantage ces grosses fortunes permettrait de combler un peu le gouffre qui sépare les classes sociales, en plus d’offrir une source de financement potentielle à l’heure où les déficits de beaucoup de pays explosent et où la lutte contre les changements climatiques devient plus critique que jamais.

L’idée d’un impôt minimum mondial n’a pas fait consensus. Mais les ministres du G20 se sont engagés à coopérer pour que les super-riches soient davantage taxés lors d’une première réunion à Rio en juillet. Désormais, ce sont les chefs d’État qui se sont mis d’accord sur ce point.

« Dans le plein respect de la souveraineté fiscale, nous chercherons à coopérer pour garantir que les individus à très hauts revenus soient effectivement taxés. La coopération pourrait inclure l’échange des meilleures pratiques, l’encouragement des débats autour des principes fiscaux et la création de mécanismes anti-évasion, notamment pour examiner les pratiques fiscales potentiellement préjudiciables », peut-on lire dans la Déclaration finale publiée le 18 novembre au soir, reprise notamment par Menara.

Toutefois, l’affaire n’est pas encore dans le sac. Certains points d’achoppement restent, notamment le retour en janvier de Donald Trump à la Maison-Blanche qui a quant à lui promis de baisser les impôts. Sans compter que l’un de ses grands soutiens dans la campagne électorale, soit Elon Musk, est l’un des hommes les plus riches du monde, rappelle le journal Les Affaires.

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Taxer les millionnaires pour réduire la dette https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/taxer-les-millionnaires-pour-reduire-la-dette/ Tue, 27 Aug 2024 11:08:15 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102444 PLANÈTE FINANCE – La proposition du PDG de JP Morgan Chase.

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Avec une dette nationale atteignant les 35 000 milliards de dollars, les États-Unis sont confrontés à un défi de taille. De nombreux économistes considèrent que la croissance actuelle n’est pas suffisante pour couvrir les futurs remboursements de cette dette.

Ce n’est pas l’avis de Jamie Dimon, PDG de JPMorgan Chase. Le ténor de Wall Street propose une solution qui pourrait ne pas plaire aux plus riches du pays : une réforme fiscale qui augmenterait la contribution des plus fortunés, selon Fortune.com.

Dans une récente entrevue accordée à PBS News, le banquier a exposé sa vision pour réduire la dette nationale tout en maintenant la prospérité économique. Selon lui, le chemin vers la réduction de la dette américaine passe par une stratégie en deux volets : stimuler la croissance économique et rééquilibrer le système fiscal pour alléger la charge des familles à revenus moyens.

Cette approche inclut des investissements ciblés dans des domaines clés comme les infrastructures, les crédits d’impôt pour les revenus du travail (EITC) et les dépenses militaires pour créer des emplois, tout en réformant le système fiscal pour le rendre plus équitable.

Une réforme fiscale pour favoriser la croissance

L’homme d’affaires propose de concentrer les investissements sur les infrastructures, qui sont essentielles pour soutenir une croissance économique à long terme. En améliorant les routes, les ponts et les réseaux de transport, les États-Unis pourraient renforcer leur compétitivité mondiale, a-t-il déclaré à PBS News.

Il préconise également d’augmenter les crédits d’impôt pour les revenus du travail (EITC). Ce programme permet de redistribuer des revenus aux travailleurs à faibles et moyens revenus. Selon lui, cette réforme est essentielle pour soutenir les communautés les plus vulnérables du pays, en plus d’instaurer « un système fiscal international compétitif ».

En parallèle, le PDG de JP Morgan Chase plaide pour une augmentation des dépenses militaires. Il estime que les tensions géopolitiques représentent la plus grande menace pour l’économie mondiale. En renforçant les capacités militaires des États-Unis, il pense que le pays pourra mieux se protéger contre les risques externes tout en stimulant des secteurs économiques stratégiques.

La « règle Buffett » : taxer les millionnaires pour alléger la dette

Ces initiatives seraient financées en taxant davantage les plus riches. Jamie Dimon s’appuie sur la « règle Buffett », qui stipule qu’aucun ménage gagnant plus d’un million de dollars par an ne devrait payer en taxes une part de ses revenus inférieure à celle des familles de la classe moyenne.

Cette règle tire son nom de Warren Buffett, le PDG de Berkshire Hathaway, qui a souligné à plusieurs reprises l’iniquité du système fiscal américain. Malgré sa fortune estimée à 138 milliards de dollars selon Bloomberg, le milliardaire a révélé qu’il paie un pourcentage d’impôts similaire à celui de sa secrétaire.

Dans les faits, Buffett paie un taux d’imposition fédéral plus élevé, tandis que sa secrétaire contribue proportionnellement plus en taxes de sécurité sociale. Cette situation crée une disparité fiscale importante entre les classes sociales.

En 2024, le taux de la taxe de sécurité sociale américaine pour les employés est fixé à 7,65 %, tandis que les travailleurs indépendants doivent payer 15,3 %. Au-delà d’un plafond de revenu annuel de 168 000 $, les revenus ne sont plus soumis à cette taxe, signale Fortune.

Les inégalités fiscales se creusent

Les disparités ne s’arrêtent pas là, mentionne l’article. Selon des données de 2023 publiées par l’Internal Revenue Service (IRS), le top 1 % des Américains les plus riches paie 26 % de ses revenus en impôt fédéral, tandis que les 5 % les plus riches en paient 22,4 %. À l’opposé, les 50 % des Américains les plus pauvres ne paient que 3,1 % de leurs revenus en impôts.

Un rapport de la Maison-Blanche publié la même année a révélé que les 400 familles les plus riches du pays ne paient en réalité que 8,2 % de leurs revenus en impôts, grâce à des failles dans le système de taxation des gains en capital.

Une étude du National Bureau of Economic Research, révisée en décembre 2021, a également mis en lumière que l’évasion fiscale parmi les Américains les plus fortunés est largement sous-estimée. En la prenant en compte, la part de contribution fiscale des plus riches augmenterait d’un point de pourcentage.

Le rêve américain en péril

Dans une lettre d’opinion adressée à Donald Trump publiée le 2 août dans le Washington Post, Jamie Dimon a souligné l’importance de préserver le rêve américain en offrant des chances égales à tous. Cependant, les inégalités se creusent : le 1 % des Américains les plus riches gagne 100 fois plus que les 20 % les plus pauvres.

Par ailleurs, il est intéressant de noter que la rémunération de Jamie Dimon a elle-même augmenté de 4,3 % en 2023, atteignant 36 millions de dollars. Sa valeur nette est estimée à 1,7 milliard de dollars, selon Forbes.

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Mon arme secrète pour une meilleure gestion de portefeuille https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/mon-arme-secrete-pour-une-meilleure-gestion-de-portefeuille/ Wed, 13 Mar 2024 09:48:51 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99588 L’utilisation des FNB certes, mais aussi la méditation.

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« La Bourse est un moyen de transférer de l’argent de l’impatient au patient ».

Cette citation de Warren Buffett souligne l’importance de maintenir un état d’esprit constant en matière d’investissement. Elle suggère qu’un investissement réussi ne consiste pas à réagir constamment aux fluctuations ou à tenter d’anticiper le marché, mais plutôt à s’en tenir à une stratégie d’investissement bien pensée et exécutée à long terme.

Les gestionnaires de portefeuille sont constamment bombardés par différents bruits de fond relatif aux marchés financiers, comme des nouvelles, des rumeurs, etc. De plus, comme gestionnaire de portefeuilles, nous sommes influencés par nos propres pensées et nos émotions — ainsi que celles de nos clients. Pour prendre de bonnes décisions d’investissement, il faut réfléchir clairement et résister à la tentation de réagir de façon impulsive aux mouvements à court terme du marché.

Au cours de mes plus de 35 années comme conseillère, de nombreux marchés baissiers ont mis à l’épreuve ma force mentale, mais la crise financière de 2008-2009 a été particulièrement éprouvante.

Cette période m’a amené à changer ma philosophie de gestion de portefeuille. Elle a également marqué le début de mon engagement dans la pratique de la méditation.

Pendant la Grande Récession, les marchés boursiers semblaient ne pas vouloir toucher le fond en tombant de plus en plus bas sur une période de 14 mois. L’incrédulité face à l’ampleur de la situation était généralisée. Le crédit s’est évaporé, personne ne voulait prêter de l’argent et, surtout, personne ne semblait savoir comment les choses allaient évoluer. De nombreux clients étaient naturellement pris de panique.

J’ai dû faire face au stress, à la peur et à la panique, ainsi qu’à la culpabilité de ne pas avoir agi différemment pour protéger mes clients.

J’ai expliqué dans un article précédent comment cette période m’a conduite à adopter une stratégie d’investissement dans les fonds négociés en Bourse (FNB) pour la gestion de mon portefeuille. À l’époque, les FNB n’étaient pas très connus, mais les statistiques d’après-crise confirmeraient que la plupart des gestionnaires de fonds actifs ont sous-performé leurs indices de référence sous-jacents.

Cependant, je savais que les FNB ne pouvaient pas à eux seuls garantir une bonne performance du portefeuille. Je devais également être en mesure de me protéger du bavardage mental qui peut obscurcir des décisions d’investissement judicieuses.

Je méditais de temps en temps depuis de nombreuses années et je savais que la méditation pouvait être un outil puissant pour cultiver un esprit stable. J’avais lu que la méditation aidait à développer la conscience de soi et la résilience émotionnelle, ce qui m’aiderait à reconnaître et à réguler les réactions aux facteurs de stress financier. La méditation enseigne des techniques pour rester présent dans l’instant, et d’ainsi éviter de ressasser les erreurs financières du passé ou de s’inquiéter excessivement des incertitudes de l’avenir.

J’étais convaincue des bienfaits d’une pratique régulière de la pleine conscience — il ne me restait plus qu’à la mettre en pratique. J’ai participé à une retraite d’une semaine pour apprendre les techniques de la pleine conscience et de la concentration. J’ai désigné un endroit chez moi pour méditer. Comme j’avais trois enfants à la maison et un emploi du temps chargé, je méditais surtout le soir, mais j’ai respecté mon engagement. Peu à peu, j’ai commencé à ressentir les bienfaits qui m’avaient attirée vers la pratique.

Non seulement la méditation m’a aidée à réduire mon niveau de stress, mais elle a aussi amélioré ma concentration. J’ai appris à faire régulièrement le point avec moi-même et mes pensées pour m’assurer que j’étais bien ancrée dans ma réflexion avant de prendre des décisions importantes. Cette technique de vérification de mes émotions avant de modifier mon portefeuille fait désormais partie de ma liste de contrôle en matière de gestion de portefeuille et de négociation.

Des années plus tard, lorsque la pandémie a frappé et que nous avons tous été contraints au confinement, mon coussin de méditation est devenu un endroit où je me réfugiais pour trouver la paix de l’esprit. Pendant l’isolement intense de la pandémie, beaucoup ont pris conscience du peu de temps que nous passons seuls avec nous-mêmes et nos pensées.

Au cours de cette période, la méditation s’est répandue et a lentement fait son entrée dans le monde de la finance. Des organisations telles que le CFA Institute ont commencé à proposer des séances de méditation à leurs membres. J’ai entendu de plus en plus de collègues et d’amis dire qu’ils essayaient des choses comme le yoga, le qigong et la méditation en ligne.

Récemment, le moment m’a semblé venu de créer un groupe de méditation national pour ma société de courtage. Le concept de webinaire d’une « sangha » ou d’un groupe de méditation, qui avait gagné en légitimité pendant la COVID-19, pouvait maintenant être utilisé pour aider les collègues à travers le Canada.

L’accueil réservé à cette nouvelle initiative chez Raymond James a été très positif. Depuis le bureau du président, des personnes se sont jointes à nous pour méditer avec notre professeur, pour créer un moment de calme dans leur journée et apprendre à stabiliser leur esprit.

Les gestionnaires de portefeuille ne sont pas les seuls à bénéficier de la méditation, les membres de notre équipe et de notre communauté de travail en profitent également. Et indirectement, nos clients bénéficieront d’esprits stables et concentrés pour superviser la gestion de leur argent.

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Tombée à la naissance dans la potion https://www.finance-investissement.com/edition-papier/produits-et-assurances/tombee-a-la-naissance-dans-la-potion/ Tue, 13 Feb 2024 05:06:00 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=99146 Ann-Rebecca Savard était destinée à travailler dans le domaine des services financiers.

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« Depuis que je suis petite, je sais que je vais être conseillère, dit Ann-Rebecca Savard, de Lumos Services financiers. Mon ­ arrière-grand-père, mon ­grand-père, mon père, mes frères, mon conjoint aussi, tous sont conseillers. ­Seule exception, sa mère est agente de voyage, « même si elle a étudié en finance. Des fois, elle trouve que ça parle beaucoup de finance à la maison », ­ajoute-t-elle en riant.

Ann-Rebecca Savard, représentante en épargne collective chez MICA Capital, appartient à une dynastie de conseillers, son père Gino-Sébastian Savard étant à la direction de ­MICA ­Cabinets de Services financiers avec son frère, et l’oncle d’­Ann-Rebecca, Martin Savard. « À 14 ans, ­note-t-elle, j’étais adjointe administrative pour mon père et d’autres conseillers. On peut dire que, comme Obélix, je suis tombée quand j’étais petite dans la potion du conseil. »

Elle a commencé à son propre compte il y a six ans et s’occupe d’une centaine de clients, la plupart dans la trentaine, auprès desquels elle s’est rapidement spécialisée en investissement responsable, point focal de cette chronique. Mais les choses vont changer substantiellement puisqu’elle est en voie de compter près de 350 nouveaux clients, dont environ le tiers est à la retraite. Acquise d’un vétéran qui prévoit prendre sa retraite dans quelques années, cette clientèle, elle la connaît déjà. Cette acquisition « me convient amplement ; ce sont des clients que j’adore ».

Le credo de la jeune conseillère est classique : elle construit des portefeuilles pour le long terme qui peuvent traverser toutes les saisons. « Le temps est l’ami de l’entreprise merveilleuse, l’ennemi de la médiocre ­», rappelle-t-elle avec cette citation de Warren Buffett, visant à ce que ses clients n’aient pas de stress à court terme. Si un krach comme celui qu’annonce ­François ­Trahan devait survenir en 2024, « ça ne changerait rien à mes portefeuilles, ­tranche-t-elle. Seule chose qui changerait : je dirais à mes clients qu’il est temps d’y injecter de l’argent ».

Tous les fonds retenus par Ann-Rebecca Savard ­ciblent les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), un secteur dans lequel elle a obtenu deux certificats d’études. « ­Je pense que quand on investit dans les bons mandats ­ESG (sans qu’ils ne soient nécessairement identifiés en tant que tels), on peut trouver de la très belle qualité. »

PORTEFEUILLE GREENWISE ÉQUILIBRÉ

Manufacturier : ­RGP ­Investissements

Offre initiale du fonds : septembre 2020

Actif sous gestion (ASG) (31 mars 2023) : 94,7 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 1,23 %, série F

Rendement annualisé depuis la création : 2,8 %

Réf. : ­Nos fonds | ­RGP ­Investissements

Cette famille ­GreenWise compte trois portefeuilles : conservateur, équilibré, croissance. Et tous se retrouvent à la base des portefeuilles d’­Ann-Rebecca Savard.

Des performances de 2,8 % dans le cas du portefeuille équilibré et de 5,6 % pour le portefeuille « croissance » ne sont pas spectaculaires, reconnaît la conseillère. Elle fait valoir que le moment de leur lancement à l’époque de la COVID et juste avant la débandade boursière de 2022 « n’était pas le meilleur timing du monde ».

Or, elle appuie cette société. Pour deux raisons. La première tient à une grande compétence en sélection ­ESG. « ­Leur processus d’investissement est très intelligent, ­dit-elle. On veut de l’ESG, mais pas au sacrifice de la qualité, du prix qu’on paye et de la performance. »

L’autre raison tient à la nature très particulière de cette firme qui a pignon sur rue à ­Québec et qui, créée par des conseillers, est particulièrement adaptée aux besoins de ceux-ci. Ainsi, ils multiplient les services pour aider les conseillers à améliorer leur pratique, par exemple avec des diagnostics de clientèle ou des comparaisons de portefeuilles. « ­Leur service est vraiment exceptionnel, fait valoir Ann-Rebecca Savard, et il ne coûte rien de plus. »

CROISSANCE DURABLE

Manufacturier : ­Placements ­AGF

Offre initiale du fonds : décembre 1991

Actif sous gestion (ASG) (30 novembre 2023) : 598 M$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 2,08 %, série ­OPC

Rendement annualisé depuis la création : 6,2 %

Réf. : ­Fonds d’actions mondiales ­Croissance durable ­AGF – ­Série ­OPC

Lancé en 1991, ce fonds est l’une des plus anciennes offres du secteur ­ESG. Il adhère aux principes d’économie durable, soit un développement économique « qui répond aux besoins des générations actuelles sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs », ­peut-on lire dans la documentation du fonds.

Disposant d’un mandat mondial, le fonds cherche des titres de société qui présentent un potentiel de croissance du chiffre d’affaires et du bénéfice supérieur à la moyenne, notamment dans la transition énergétique, l’économie circulaire et l’agriculture durable. Comme on peut s’y attendre, il évite les producteurs d’énergies fossiles. On trouve des noms comme le ­Français ­Dassault ­Systèmes ­SE, l’Américain ­Garmin, le ­Canadien Stantec et le ­Japonais ­Keyence ­Corp. Les biens industriels dominent le portefeuille, y accaparant une part de 40 %.

Comme le fait ressortir Ann-Rebecca Savard, on a affaire à un fonds destiné aux clients « qui valorisent l’ESG, très centrés sur le E d’ESG, dans une perspective à long terme et qui ont une bonne tolérance au risque ». En effet, si on cherche avant tout la croissance, on peut trouver nombre d’autres fonds plus performants.

ACTIONS MONDIALES

Manufacturier : ­Mawer

Offre initiale du fonds : octobre 2009

Actif sous gestion (ASG) (30 septembre 2023) : 11,6 G$

Ratio de frais de gestion (RFG) : 1,3 %, série A

Rendement annualisé depuis 10 ans : 11 %

Réf. : ­Mawer ­Global ­Equity ­Fund – ­Fund ­Profile

Selon Ann-Rebecca Savard, ce fonds possède tous les attributs d’un fonds ESG, mais sans s’afficher sous cette étiquette. « ­La firme adopte une approche très ­ESG dans tous ses mandats », ­souligne-t-elle.

Pour qui cherche la réalité ­ESG plus que sa nomenclature, ce fonds offre un véhicule beaucoup plus convaincant que le fonds d’AGF ­ci-haut. Ce dernier, pour une période de dix ans, affiche un rendement de 6,9 %, soit 37 % sous les 11 % du fonds de ­Mawer. La cote Morningstar est fort éloquente : cinq étoiles pour le fonds de ­Mawer, deux étoiles pour celui d’AGF.

« ­Mawer a presque toujours battu ses pairs et ses indices de référence, dit la conseillère. Ils ont un ratio de capture exceptionnel autant à la hausse qu’à la baisse. » ­Surtout, elle apprécie l’approche très « terrain » de la firme. « J’aime le fait qu’ils ont des bureaux partout dans le monde. Ça leur donne une présence très proche de leurs investissements, ce qui leur permet une recherche d’occasions très micro qui échappent à d’autres. Plusieurs firmes sont en mode télétravail, mais ­Mawer est encore sur le terrain, même dans un monde ­post-COVID. »

Dernier détail, comme le fonds d’AGF, celui de ­Mawer est disponible en fonds distincts, auprès de Manuvie, « mais sans frais réduits et avec des garanties 75/100 et 75/75 », précise ­Ann-Rebecca Savard.

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Décès de Charlie Munger https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/deces-de-charlie-munger/ Wed, 29 Nov 2023 02:19:11 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97783 L’allié de Warren Buffett avait 99 ans.

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Charlie Munger, qui a aidé Warren Buffett à faire de Berkshire Hathaway une puissance dans le monde de l’investissement, est décédé. Il avait 99 ans.

La mort de Munger a été confirmée dans un communiqué de l’entreprise, qui a indiqué qu’il était décédé mardi dans un hôpital en Californie.

Munger a servi d’allié à Buffett pour les investissements et les décisions commerciales et a contribué à diriger Berkshire en tant que vice-président pendant des décennies.

Munger a préféré rester en retrait et laisser Buffett être le visage de Berkshire. Il a d’ailleurs souvent minimisé sa contribution au succès remarquable de l’entreprise.

Mais Buffett a toujours crédité Munger de l’avoir poussé au-delà de ses premières stratégies d’investissement axées sur la valeur pour acheter de grandes entreprises.

« Charlie m’a beaucoup appris sur la valorisation des entreprises et sur la nature humaine », a déclaré Buffett en 2008.

Munger et Buffett ont commencé à acheter des actions de Berkshire Hathaway en 1962 pour 7 $ et 8 $ par action, et ils ont pris le contrôle de l’usine textile de la Nouvelle-Angleterre en 1965.

Au fil du temps, les deux hommes ont transformé Berkshire en le conglomérat qu’il est aujourd’hui en utilisant le produit de ses activités pour acheter d’autres sociétés, comme Geico Insurance et BNSF Railroad, tout en conservant un portefeuille d’actions de premier plan avec des investissements majeurs dans Apple et Coca-Cola.

Les actions de l’entreprise ont atteint 546 869 $ US mardi. De nombreux investisseurs sont devenus riches en conservant leurs actions.

Munger a bâti une fortune qui a atteint plus de 2 milliards de dollars américains à un certain moment, et a gagné une place sur la liste des Américains les plus riches.

Sa richesse a diminué au fil du temps, à mesure qu’il donnait une grande partie de sa fortune, mais la valeur toujours croissante des actions de Berkshire l’a maintenu riche.

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La gestion systématique https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/la-gestion-systematique/ Wed, 24 May 2023 10:28:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94132 Une plus-value dans la construction d’un portefeuille ? 

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« C’est le futur, vous ne pouvez l’ignorer plus longtemps, un peu comme on ne peut plus se passer d’un GPS lorsqu’on est sur la route, expliquait Leda Braga, PDG de Systematica Investments, à propos de l’approche systématique, aussi connu sous le nom d’approche quantitative.

La « Reine du Quant », comme elle est parfois appelée dans le milieu des fonds de couverture (Hedge Funds) aux États-Unis était l’une des invités, aux côtés de Chad Langager, PDG d’Alpha Layer, à l’occasion d’un webinaire organisé par CFA Montréal, le 17 mai dernier, et consacré à la gestion systématique en investissement.

Toujours brûlant d’actualité, le modérateur, conseiller senior en investissement chez Mercer Canada, Dario Morrone, n’a pu résister à la tentation d’amorcer la discussion en évoquant sa demande à ChatGPT au sujet des différences entre l’approche d’investissement fondamentale et celle systématique. L’agent conversationnel utilisant l’intelligence artificielle (IA) a souligné leur caractère distinct : l’approche fondamentale se concentrant sur l’analyse des facteurs économiques et financiers d’une entreprise, tandis que l’approche systématique reposait sur des modèles quantitatifs et des algorithmes.

Le robot a aussi proposé une définition plus fouillée de la dernière : « Celle-ci repose sur l’utilisation de modèles et d’algorithmes informatiques pour prendre des décisions d’investissement. (…) Les gestionnaires de portefeuille utilisent des techniques telles que l’analyse technique, l’analyse des séries chronologiques et l’utilisation de modèles prédictifs pour identifier des opportunités d’investissement. Cette approche met l’accent sur l’automatisation et l’objectivité des décisions d’investissement.»

« Oui, en gros je suis d’accord avec la définition », a répondu la PDG de Systematica Investments. « Mais au fond – plus en amont – c’est quoi la gestion d’investissements ? C’est le business d’utiliser des données pour prendre des décisions d’investissement conformément à certains critères : tolérance au risque, univers de placement, cibles précises, etc. En cela, c’est la même chose que l’investissement discrétionnaire : nous traitons de l’information pour prendre des décisions d’investissement. »

La différence principale a trait à comment l’information est traitée. L’approche systématique fait davantage appel, selon elle, à la technologie et aux outils à leur disposition pour articuler leur processus d’investissement. « Il y a tellement de données disponibles de nos jours que sans la technologie il serait très difficile de les traiter adéquatement. » Elle croit pour cette raison qu’il y a de la place pour une certaine convergence entre les deux approches. « Il y a d’ailleurs plus de gestionnaires discrétionnaires qui utilisent les services de Quants [analystes quantitatifs].»

Chad Langager, le PDG de Alpha Layer, croit aussi que cette convergence est bien engagée et que le milieu a déjà passablement changé, particulièrement ces dernières années avec le développement de l’IA et du ML (Machine Learning ou apprentissage automatique). « C’est beaucoup plus accessible avec de moins grandes barrières à l’entrée. »

Selon lui, les discussions ont eu lieu, notamment avec leurs clients et les firmes avec lesquelles il travaille, se poursuivent de façon plus marquée et ont même pris une tournure de type Quantamental [stratégie d’investissement mélangeant approche fondamentale et utilisation de l’AI et ML]. « Je crois que chaque groupe ou firme n’a pas intérêt à se cantonner dans un rôle donné, après tout, chacun essaie de tirer son épingle du jeu dans le marché et de procurer de meilleurs rendements sur l’investissement à leurs clients. »

Tous les bons investisseurs ont un côté systématique à leur processus, fait remarquer Leda Braga. « Prenez Warren Buffett, écoutez quelques-unes de ses vieilles entrevues, vous verrez à quel point il est systématique dans sa façon de voir les choses et d’approcher l’investissement. »

Elle croit qu’une approche systématique permet de traiter plus de données et ce faisant, d’en tirer un avantage. « On a tous entendu parler de l’histoire du type basé à New York qui payait un extra pour obtenir sa copie du Financial Times livré par jet au petit matin. C’est fini. Il n’y a pas plus d’avantages à cela. Les données sont aujourd’hui livrées instantanément et mondialement. Il existe même des algorithmes pour traduire les nouvelles chinoises ! »

Les capacités de négocier toutes sortes de classes d’actifs de façon électronique ne cessent également de se multiplier. « C’est un développement fantastique, à peu de frais, et plus transparent qui, avec la quantité de données disponibles, a participé à la création de conditions propices à l’investissement systématique », a-t-elle souligné.

L’IA dans le processus d’investissement

« L’intelligence artificielle ne date pas d’hier. L’expression IA a été créée en 1956, c’est donc dire que l’engouement que l’on observe actuellement s’est fait quelque peu attendre », précise Chad Langager d’Alpha Layer. La différence, selon lui, entre la programmation traditionnelle et celle dite de ML (Machine Learning ou apprentissage automatique) est l’inversion des rôles. « L’ordinateur ne se limite plus à exécuter des tâches, comme le traitement de données. Il apprend par des exemples et construit en quelque sorte les règles qui optimisent le traitement des données. »

En investissement systématique, l’idée est d’utiliser l’IA et le ML pour aider à soutenir et améliorer le processus humain de prise de décisions. Ce n’est pas nouveau, selon lui, car de tout temps les gens ont essayé d’utiliser les nouvelles technologies pour améliorer leurs investissements. « Pensons aux investisseurs hollandais qui, à l’époque du premier marché boursier, utilisaient un télescope pour voir les bateaux entrer au port et spéculer sur le prix des marchandises. »

Même si les possibilités semblent infinies, Leda Braga voit néanmoins quelques limites à l’IA sur le plan de l’automatisation de l’investissement – à l’image des véhicules autonomes. « Un fonds autopiloté, à qui l’on demanderait par exemple de négocier des actions mondiales et de procurer un niveau de volatilité de 8 %, avec un ratio de Sharpe de 2, en lui fournissant des données qu’il devrait traiter avec des algorithmes, est encore loin dans la pratique, voire inatteignable. L’étendue des données est trop grande et celles-ci trop aléatoires. »

Ce que l’investissement systématique ajoute cependant à la construction d’un portefeuille est, à ses yeux, de plus bas frais de gestion ainsi qu’une meilleure diversification. « Si vous jetez un œil à une base de données de types de fonds de couverture et que vous sélectionnez les fonds systématiques, vous verrez qu’ils sont naturellement non corrélés avec ceux discrétionnaires. Si bien que celui qui construit un portefeuille serait bien avisé de considérer cela comme une dimension bien réelle. » Ce sont là, selon elle, quelques-uns des aspects qui sont mis de l’avant pour convaincre les futurs clients du bien-fondé de l’approche quantitative.

« Pour certains moins au fait sur la nature de notre travail, cela passe par un travail d’éducation afin d’expliquer les tenants et aboutissants de nos processus d’investissement et démystifier notre approche, démontrer comment la technologie fonctionne », a expliqué Chad Langager. « Il n’y a aucune question à laquelle nous ne répondrons pas », renchérit la PDG de Systematica Investments. « Ce n’est pas une boîte noire, c’est même une boîte de verre, tout à fait transparente. » Tout notre processus décisionnel est structuré, codé et bien établi. « Toutes les vérifications sont faites au préalable (Due Diligence). Le contrôle est peut-être même plus serré », conclut-elle.

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Warren Buffett prévoit des profits en baisse en 2023 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/actualites/warren-buffett-prevoit-des-profits-en-baisse-en-2023/ Mon, 08 May 2023 19:58:50 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=93961 Malgré un bénéfice en hausse de 13 % au premier trimestre.

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Le fondateur de Berkshire Hathaway estime que la période plus faste traversée par l’économie en 2022 touche à sa fin. Lors de l’assemblée générale annuelle de la société, qui se tenait samedi au siège du groupe à Omaha, dans le Nebraska, le financier de 92 ans a estimé que les profits de la majorité des participations qu’il détient dans des secteurs variés vont diminuer cette année.

Parmi les nuages sur la croissance du groupe, le financier qui dirige le conglomérat depuis 1965, a cité l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, mais aussi les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine. Il a ainsi décidé de réduire ses positions dans le leader mondial des puces Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC), dans laquelle il détenait une importante participation, en raison de ses défiances envers cette région du monde.

Le financier, qui figure au cinquième rang des personnes les plus riches selon le classement des milliardaires de Forbes a par ailleurs critiqué la gestion de la crise bancaire par les autorités américaines. Il a pointé notamment la régulation des petites banques, qu’il juge insuffisante. « On a eu droit à une démonstration, avec Silicon Valley Bank », d’une prise de contrôle par les autorités, assortie d’une garantie élargie des dépôts, « mais les gens sont toujours désorientés », a souligné l’investisseur vedette.

Rejet de propositions sur les ESG

Lors de l’assemblée générale annuelle, les actionnaires ont par ailleurs rejeté plusieurs propositions pour effectuer des changements environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) au sein du conglomérat. Ils se sont notamment opposés à ce que Berkshire publie davantage d’informations sur ses émissions de gaz à effet de serre, sur les efforts déployés pour les réduire, ainsi que sur ses politiques en faveur de la diversité. Ils ont également rejeté massivement une proposition visant à remplacer le président par un administrateur indépendant.

Au cours du dernier trimestre, Berkshire Hathaway a vendu 20 % de sa participation dans le titan du pétrole Chevron pour environ 6 milliards de dollars (G$) d’actions. Cependant, la firme a aussi acheté pour environ 1 G$ d’actions Occidental Petroleum durant la même période, ce qui suggère qu’elle n’est pas déçue par le secteur pétrolier et gazier dans son ensemble. « Par conséquent, je ne pense pas que Buffett ait nécessairement fait une déclaration sur les actions du secteur de l’énergie ou sur leur valorisation », a déclaré à Insider James Shanahan, analyste principal de la recherche sur les actions chez Edward Jones.

Rebond de l’activité d’assurance

Selon les résultats présentés lors de l’assemblée annuelle, le profit de Berkshire Hathaway a crû de 13 %, avec un bénéfice de 35,5 G$ au premier trimestre 2023. La capitalisation boursière du groupe a dépassé 700 G$ durant la même période. Le titre a crû de 4,75 % depuis le début de l’année et de 64 % sur cinq ans. « D’une manière générale, nous avons eu une expérience assez satisfaisante avec Berkshire », a déclaré Warren Buffet.

Au premier trimestre 2023, la firme a profité d’un rebond de l’activité d’assurance. Le bénéfice de la souscription d’assurance s’est élevé à 911 millions de dollars (M$), en forte hausse par rapport aux 167 M$ de l’année précédente. Le revenu des placements d’assurance a également bondi de 68 %, passant de 1,170 G$ à 1,969 G$.

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François Rochon : l’investisseur patient et méthodique https://www.finance-investissement.com/fi-releve/carriere/francois-rochon-linvestisseur-patient-et-methodique/ Tue, 07 Mar 2023 11:42:14 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92347 DÉVELOPPEMENT - Il fait l’objet d’une biographie signée André Gosselin.

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La réputation de François Rochon comme investisseur n’est plus à faire. Pourtant, l’idée de faire carrière en finance a pris du temps à germer dans l’esprit du fondateur de Giverny Capital. Il a d’abord fait carrière dans le domaine du génie des télécommunications avant d’effectuer un virage à 180 degrés.

« J’ai longtemps considéré qu’investir à la bourse, c’était l’équivalent de jouer au casino. Je ne trouvais pas que c’était sérieux », explique-t-il en entrevue.

La flamme aurait néanmoins pu s’allumer plus tôt puisque sa première incursion dans l’univers de la bourse a été marquée par un succès. Il était en cinquième secondaire quand il a participé à un concours organisé par la Bourse de Montréal qui visait à initier les jeunes à l’investissement en constituant un portefeuille virtuel de 10 000 $. Il a vite démontré qu’il avait le don de l’investissement puisqu’en moins d’un an, son portefeuille atteignait 15 386 $, soit un rendement de 54 %. Il s’est ainsi classé au 11e rang sur plus de 500 participants.

C’est ce que nous apprend André Gosselin dans le livre qu’il vient de publier, intitulé François Rochon – Le parcours singulier d’un investisseur d’exception. Celui qui a écrit plusieurs ouvrages sur la finance et a été chroniqueur financier pour diverses publications, dont Finance et Investissement, a décidé de mieux faire connaître François Rochon devenu parmi les « meilleurs gestionnaires de portefeuille en Amérique du Nord » pour que les lecteurs puissent tirer profit de son expérience et de ses conseils.

S’inspirer des meilleurs

C’est d’ailleurs en lisant les ouvrages de grands investisseurs comme Benjamin Graham, John Templeton, Philip Fisher, et Peter Lynch, que François Rochon est tombé amoureux de l’investissement. Ces lectures ont littéralement changé sa vision des choses.

Parmi tous les as de la finance qu’il a étudiés, il y en a un qui l’a inspiré plus que les autres : Warren Buffet de Berkshire Hathaway, qu’il considère comme le « plus grand investisseur de tous les temps ».

« Il faut s’intéresser aux meilleurs si l’on veut apprendre », affirme François Rochon qui a passé des heures à lire et relire les lettres annuelles aux actionnaires de l’oracle d’Omaha.

« J’aime le côté éducatif de ses écrits. Tous ses principes d’investissement sont là, ses bons coups comme ses moins bons. C’est ce qui permet de grandir comme investisseur », soutient cet autodidacte de la finance.

Dès qu’il a commencé à investir, d’abord en s’occupant de la gestion d’un portefeuille familial, le Rochon Global, en 1993, puis en fondant Giverny Capital cinq ans plus tard, il a adopté une approche d’investissement synthétisée sur les idées de Warren Buffet et autres grands gestionnaires — qu’il a eu la chance de rencontrer pour la plupart.

Le gestionnaire de portefeuille se base sur l’analyse fondamentale pour sélectionner des entreprises de qualité. Il recherche des sociétés ayant des avantages compétitifs durables, une gestion solide, des bilans solides et des perspectives de croissance à long terme.

Comme le célèbre milliardaire américain, il évite les investissements spéculatifs et se concentre sur des entreprises qu’il comprend bien. Et il fait preuve d’une grande patience, n’ayant pas peur de détenir des positions pendant des années s’il croit à leur potentiel.

Enfin, comme Warren Buffet, il est capable d’humilité. Il partage ses bons coups, mais admet aussi ses erreurs dans la lettre aux partenaires que Giverny Capital publie chaque année — à l’instar de Berkshire Hathaway.

« Je le fais dans un souci de transparence et dans le noble but de devenir un meilleur investisseur, explique François Rochon. Chacun de nos moins bons coups nous en apprend toujours un peu plus sur notre processus de sélection des sociétés. »

La recette a fait ses preuves puisque, depuis 1993, le rendement annuel du portefeuille Rochon Global est de 15,7 % par rapport à 9,9 % pour le groupe indiciel comparatif. Giverny Capital gère aujourd’hui des actifs de plus de deux milliards de dollars.

Un grand rêve qui se concrétise

En plus de l’investissement, François Rochon nourrit une autre passion, soit l’art visuel. Depuis plusieurs années, un grand rêve habite ce collectionneur averti : ouvrir son propre musée d’art contemporain.

Le rêve deviendra bientôt réalité puisque s’achève la construction d’un premier pavillon à Shefford, dans les Cantons-de-l’Est, qui abritera une partie de la collection de Giverny Capital — nommée en l’honneur d’un peintre qu’il affectionne particulièrement, Claude Monnet, habitant de Giverny, en France — composée d’œuvres d’artistes contemporains majoritairement québécois.

C’est l’architecte Pierre Thibault qui a conçu le pavillon qui devrait ouvrir ses portes à la fin de l’été prochain. « Il a dessiné un bâtiment qui est une communion entre l’architecture, les œuvres d’art et la nature », raconte François Rochon.

L’ouverture du musée constitue pour lui un bel aboutissement. « J’en rêve depuis 30 ans. C’est un projet que l’on a monté brique par brique, sans lâcher », dit celui qui choisit ses œuvres comme il choisit les sociétés dans lesquelles il investit : avec méthode. Et avec patience, pourrait-on ajouter.

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Warren Buffett vante les rachats d’actions https://www.finance-investissement.com/nouvelles/produits-et-assurance/warren-buffett-vante-les-rachats-dactions/ Tue, 28 Feb 2023 11:55:44 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92184 Dans sa lettre aux actionnaires.

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Ceux qui critiquent les rachats d’actions sont « soit des analphabètes économiques, soit des démagogues baratineurs », ou les deux, indique le milliardaire Warren Buffett. Tous les investisseurs en bénéficient tant qu’ils sont effectués au bon prix, ajoute-t-il.

Warren Buffett a utilisé samedi une partie de sa lettre annuelle aux actionnaires de Berkshire Hathaway pour vanter les avantages des rachats que les frondeurs de Wall Street comme les sénateurs Elizabeth Warren et Bernie Sanders et de nombreux autres démocrates aiment critiquer. Le gouvernement fédéral a même ajouté une taxe de 1 % sur les rachats cette année après qu’ils ont atteint environ 1000 milliards de dollars américains (G$) en 2022.

« Quand on vous dit que tous les rachats sont nuisibles aux actionnaires ou au pays, ou particulièrement bénéfiques aux PDG, vous écoutez soit un analphabète économique, soit un démagogue baratineur (des personnages qui ne s’excluent pas mutuellement) », a écrit Warren Buffett, qui est lui-même un démocrate de longue date.

L’investisseur Cole Smead a souligné que Washington devrait prendre note du point de vue de Warren Buffett sur les rachats.

« Tout politicien, quelle que soit son allégeance, devrait se lever et être attentif à une déclaration comme celle-là », a souligné Cole Smead, qui travaille pour Smead Capital Management, établi à Seattle.

Warren Buffett a utilisé son style d’autodérision typique pour dire que le record remarquable de Berkshire de doubler les rendements au S&P 500 au cours des 58 dernières années avec lui à la barre est le résultat de seulement « environ une douzaine de bonnes décisions, ce serait environ une chaque cinq ans ».

Il en a raconté quelques-unes dans sa lettre, mais a gardé son message, qui a longtemps été l’un des documents les plus lus dans le monde des affaires, remarquablement bref cette année avec un peu plus de huit pages. Et il a consacré une page entière à un hommage à son partenaire de 99 ans, Charlie Munger.

« Je pense que les investisseurs se tournent vers lui pour en savoir plus et je pense qu’ils pourraient en vouloir plus », a observé Cathy Seifert, analyste chez CFRA Research.

Warren Buffett a souligné à quel point Berkshire bénéficie des dividendes qu’il reçoit de ses énormes investissements dans son portefeuille comme Coca-Cola et American Express, même s’il refuse de verser un dividende au conglomérat établi à Omaha, au Nebraska, qu’il dirige parce qu’il croit qu’il peut générer un rendement plus important pour les actionnaires en investissant cet argent. Coke a versé à Berkshire 704 M$ de dividendes l’année dernière et American Express a ajouté 302 M$. Ces paiements ont contribué à porter la valeur de ces participations à 25 G$ pour Coke et à 22 G$ pour American Express. Berkshire a payé 1,3 G$ pour chacun de ces investissements dans les années 1990.

Warren Buffett a précisé que la leçon clé pour les investisseurs est qu’« il suffit de quelques gagnants pour faire des merveilles. Et, oui, cela aide de commencer tôt et de vivre jusqu’à 90 ans également ».

Berkshire a déclaré que son bénéfice au quatrième trimestre avait fortement chuté à 18,2 G$, contre 39,6 G$ un an plus tôt, la valeur de ses investissements ayant chuté.

Ces chiffres ont donc été à nouveau faussés par la valeur de l’important portefeuille d’actions de Berkshire. C’est pourquoi Warren Buffett soutient que les bénéfices d’exploitation sont une meilleure mesure de la performance de Berkshire, car ils excluent les dérivés et les investissements. Mais selon cette mesure, le bénéfice d’exploitation de Berkshire a également diminué à 6,7 G$, soit 4584,46 $ par action de catégorie A, contre 7,3 G$ l’année précédente, soit 4904,23 $ par action de catégorie A.

C’est bien en deçà de ce que prévoyait Wall Street. Les trois analystes interrogés par FactSet ont prédit que Berkshire déclarerait un bénéfice d’exploitation par action de catégorie A de 5305,83 $ en moyenne.

Les analystes ont souligné que, dans l’ensemble, les résultats étaient toujours solides, mais la hausse des coûts des sinistres a continué de nuire aux résultats de Geico tandis que le trafic ferroviaire a ralenti à BNSF et la hausse des taux d’intérêt a nui à plusieurs entreprises de Berkshire liées au marché du logement, comme son réseau national d’agents immobiliers et les maisons préfabriquées Clayton Homes.

Les performances de Berkshire ont tendance à suivre tout ce que fait l’économie américaine, car bon nombre de ses dizaines d’entreprises de fabrication, de services publics et de vente au détail talonnent ces tendances. À bien des égards, le conglomérat est un baromètre de l’économie.

Chaque fois que Warren Buffett voit des opportunités, Berkshire continue d’investir dans des entreprises et des actions. Il a été particulièrement agressif l’année dernière lorsqu’il a réalisé un investissement net d’environ 53 G$ selon les calculs de l’analyste d’Edward Jones, Jim Shanahan. Une grande partie de cette somme est allée dans les réserves des producteurs de pétrole Occidental Petroleum et Chevron et l’acquisition de 11,6 G$ l’automne dernier de l’assurance Alleghany Corp.

Mais même avec toutes ces dépenses, les liquidités de trésorerie de Berkshire sont passées à 128,6 G$ à la fin de l’année, contre 109 G$ à la fin du troisième trimestre. Les entreprises de Berkshire génèrent tellement d’argent qu’il s’accumule plus vite que Warren Buffett ne peut l’investir.

Au début de cette année, Berkshire a augmenté sa participation dans le réseau Pilot Flying J de 750 relais routiers à 80 %, contre 38,6 % acquis en 2017, ce qui contribuera aux bénéfices de cette année.

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Les fonds de couverture retrouvent le sens de « couverture » en 2022 https://www.finance-investissement.com/nouvelles/economie-et-recherche/les-fonds-de-couverture-retrouvent-le-sens-de-couverture-en-2022/ Mon, 27 Feb 2023 13:01:05 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=92037 Grâce à des gains qui les ont mis bien en avance de l’indice S&P 500, l’année 2022 est celle où les fonds de couverture ont pris leur revanche sur Warren Buffett.

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En 2005, Warren Buffett écrivait dans sa traditionnelle lettre aux investisseurs qu’un investisseur amateur mettant son argent dans un fonds indiciel passif ferait mieux que les « stars » des fonds de couverture qui chargent des frais exorbitants pour de bien piètres résultats.

En 2007, le légendaire investisseur a pris une gageure de 500 000 dollars américains (versée en bienfaisance) qu’aucun professionnel ne pourrait sélectionner un panier de cinq fond de couverture capable de battre un simple fonds indiciel passif sur un période de 10 ans. Un seul individu a relevé le défi, Ted Seides, cogestionnaire du fonds de fonds Protégé Partners; il a retenu cinq fonds de fonds qui investissent dans 200 fonds de couverture individuels. Le choix de Warren Buffet était le fonds Vanguard S&P 500 Index.

Warren Buffett a gagné. En décembre 2017, le fonds de Vanguard enregistrait un gain annuel moyen pour 10 ans de 8,5%, le fonds de fonds, de 2,4%. Le « sage d’Omaha » commentait que, faire de l’argent pendant cette décennie aurait dû être facile pour ces « pros », notant que ceux-ci ont prospéré grâce à leurs frais tandis que « leurs investisseurs ont connu une décennie perdue. Les rendements vont et viennent, les frais sont toujours là. »

Qui perd le moins gagne

L’industrie des fonds de couverture, évaluée à 3,83 billions $US par Hedge Fund Research (HFR), n’a pas vraiment connu une bonne année depuis 2008. Le fonds emblématique de cette année-là fut celui de John Paulson qui, en misant contre le marché des subprime, a inscrit un gain de 15 G$US. En 2022, le fonds Citadel a battu ce record avec un rendement de 16 G$US.

La « victoire » des fonds de couverture est cependant mitigée, du type « qui perd le moins gagne ». Tandis que le S&P 500 plongeait de -18,1% en 2022, le HFRI Fund Weighted Composite Index reculait de -4,22%, le PivotalPath Composite Index, de -0,8%.

Les gains et les pertes se distribuent inégalement. Les stratégies qui remportent le plus d’honneurs sont celles des « contrats à terme gérés » et « global macro », qui ont clôt 2022 avec des gains nets de 15% et 12% respectivement, selon PivotalPath. À l’autre extrême, c’est la stratégie « actions long/short » qui souffre le plus, à l’image des marchés d’actions en général : -13,7%. Une stratégie fréquente, l’arbitrage, inscrit un résultat très proche de l’industrie générale : -5,2%.

La performance de 2022 pèse lourdement du côté des plus grands fonds de couverture. Ainsi, la dispersion entre le 75e percentile supérieur et le 25e percentile inférieur a été de 20,1% alors que la moyenne de dix ans est de 12,3%.

La très volatile année 2022 a permis aux fonds de couverture de démontrer la vertu que leur nom affiche – « couverture » – en réduisant sensiblement la volatilité pour leurs investisseurs. Alors que l’indice de volatilité du S&P 500 a été de 23,5%, l’indice de PivotalPath a montré une grande équanimité à 3,5%. PivotalPath note que son indice a affiché une volatilité inférieure à sa moyenne de 25 ans, alors que celle du S&P 500 était supérieure de 50% à sa moyenne de 25 ans.

Moins chers

Trois tendances majeures se dessinent dans l’industrie, selon ValueWalk. La première tient à une baisse sensible des frais exorbitants qu’on a tant reprochés aux fonds de couverture, des frais qui récoltaient un frais de performance de 20% sur les profits par-dessus un frais de gestion de 2%. Ainsi, à la fin de 2020, la moyenne des frais avait été abaissée à une part de 16,4% des gains et à 1,4% pour la gestion.

Plus encore que dans le monde de la gestion classique, les fonds de couverture ont recours à des technologies d’intelligence artificielle pour mettre au point des stratégies et des techniques d’exécution susceptibles de les distinguer de leurs compétiteurs.

Enfin, face à une inflation soutenue, ValueWalk prévoit que l’année 2023 pourrait voir la catégorie global macro” l’emporter à nouveau. Cette stratégie « a recours aux événements politiques et économiques pour produire des profits, et on ne manquera sans doute pas de tels événements dans la prochaine année, » peut-on lire sur le site.

Mais qu’en sera-t-il pour les 10 prochaines années? Warren Buffett gagnerait-il en 2033 une gageure comme celle qu’il a faite en 2007?

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