{"id":95690,"date":"2023-08-30T06:19:58","date_gmt":"2023-08-30T10:19:58","guid":{"rendered":"https:\/\/www.finance-investissement.com\/?p=95690"},"modified":"2023-08-24T14:21:06","modified_gmt":"2023-08-24T18:21:06","slug":"des-hausses-de-taux-sont-encore-possibles","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/www.finance-investissement.com\/nouvelles\/economie-et-recherche\/des-hausses-de-taux-sont-encore-possibles\/","title":{"rendered":"Des hausses de taux sont encore possibles"},"content":{"rendered":"
Beaucoup d\u2019observateurs ont \u00e9t\u00e9 surpris par les hausses de taux des banques centrales, surtout celle de la R\u00e9serve f\u00e9d\u00e9rale survenue le 26 juillet dernier. Depuis, un consensus s\u2019est d\u00e9gag\u00e9 chez les \u00e9conomistes pr\u00e9disant que la Fed et la Banque du Canada sont \u00e0 la fin de leurs escalades. Mais il ne faut jurer de rien.<\/p>\n
Le but d\u2019une politique mon\u00e9taire restrictive (hausses du taux d\u2019int\u00e9r\u00eat directeur) est d\u2019abaisser l\u2019inflation en ralentissant la croissance \u00e9conomique, ce qui freine la mont\u00e9e des prix, explique Preston Caldwell, \u00e9conomiste senior, \u00c9tats-Unis<\/a>, chez Morningstar Research Services.<\/p>\n Territoire inconnu<\/strong><\/p>\n Or, nous nous retrouvons dans une situation in\u00e9dite o\u00f9 l\u2019inflation est en d\u00e9clin sans r\u00e9cession et sans que le taux de ch\u00f4mage n\u2019augmente, constate une r\u00e9cente \u00e9tude de la R\u00e9serve f\u00e9d\u00e9rale de Richmond<\/a>. \u00ab\u00a0Le cycle de hausses de taux en cours est la premi\u00e8re depuis la Deuxi\u00e8me Guerre mondiale, o\u00f9 la R\u00e9serve f\u00e9d\u00e9rale a fait des avanc\u00e9es notables dans la r\u00e9duction de l\u2019inflation sans une hausse associ\u00e9e du taux de ch\u00f4mage\u00a0\u00bb, \u00e9crivent les auteurs de l\u2019\u00e9tude.<\/p>\n En effet, au cours de la derni\u00e8re ann\u00e9e, le taux d\u2019inflation aux \u00c9tats-Unis est pass\u00e9 d\u2019un sommet de 8,9% \u00e0 3,2% en juillet dernier. Au Canada, l\u2019inflation se situe \u00e0 2,8%, apr\u00e8s un sommet de 7,7%. Durant cette p\u00e9riode, le taux de ch\u00f4mage aux \u00c9tats-Unis est demeur\u00e9 dans un creux historique, fl\u00e9chissant m\u00eame de 3,8% \u00e0 3,7%.<\/p>\n Devant cette situation, il faut se demander jusqu\u2019\u00e0 quel point la situation \u00e9conomique commande ou non d\u2019autres hausses de taux.<\/p>\n Facteur majeur, \u00ab\u00a0le march\u00e9 du travail semble encore tr\u00e8s fort, mais il commence \u00e0 faiblir, constate Sadiq Adatia, chef des investissements chez BMO Gestion mondiale d\u2019actifs. Disons-le comme ceci\u00a0: d\u2019excellent, il est pass\u00e9 \u00e0 \u2018tr\u00e8s bien\u2019. Il y a encore 10 millions d\u2019emplois disponibles aux \u00c9tats-Unis, soit 1,8 poste disponible pour chaque ch\u00f4meur. Les consommateurs sont encore en tr\u00e8s bonne forme; ils d\u00e9pensent encore et stimulent l\u2019\u00e9conomie.\u00a0\u00bb On peut en dire autant au Canada, o\u00f9 les avanc\u00e9es de l\u2019emploi<\/a> avant la derni\u00e8re hausse des taux de la Banque du Canada, enregistrant un gain net de 60 000 emplois, ont surpass\u00e9 les attentes.<\/p>\n Ces composantes sont toutefois en voie de ralentissement. \u00ab\u00a0Nous pr\u00e9voyons une d\u00e9c\u00e9l\u00e9ration de l\u2019\u00e9conomie dans la deuxi\u00e8me moiti\u00e9 de 2023 et la premi\u00e8re moiti\u00e9 de 2024 d\u00fb \u00e0 un recul de l\u2019activit\u00e9 de pr\u00eat bancaire (un effet \u00e0 retardement des hausses de taux) et \u00e0 des d\u00e9penses de m\u00e9nage plus prudentes, met de l\u2019avant Preston Caldwell. Cela va exercer plus de pression \u00e0 la baisse sur l\u2019inflation. Le march\u00e9 du travail (\u2026) devrait \u00e9galement se tranquilliser, all\u00e9geant la pression sur les salaires. Nous n\u2019attendons pas une r\u00e9cession, quoique c\u2019est possible, mais nous attendons une p\u00e9riode de croissance sous la normale.\u00a0\u00bb<\/p>\n D\u2019autres facteurs contribuent \u00e0 d\u00e9samorcer l\u2019inflation, note Sadiq Adatia, notamment les prix des maisons qui ont baiss\u00e9, de m\u00eame qu\u2019un niveau d\u2019accessibilit\u00e9 plus grand \u00e0 l\u2019immobilier. De plus, les difficult\u00e9s actuelles de la Chine, o\u00f9 on croit d\u00e9celer les premiers signes d\u2019une d\u00e9flation, p\u00e8sent sur la croissance mondiale.<\/p>\n Par contre, certains facteurs ne sont pas encore dompt\u00e9s. Au premier chef, ajoute Sadiq Adatia, les prix de l\u2019\u00e9nergie semblent vouloir repartir \u00e0 la hausse, les co\u00fbts d\u2019assurance augmentent de m\u00eame que les prix de certaines denr\u00e9es alimentaires, tout particuli\u00e8rement le riz. Et il est tr\u00e8s possible que la Chine rebondisse.<\/p>\n Hausses peu probables<\/strong><\/p>\n Devant ce portrait d\u2019ensemble, les \u00e9conomistes jugent que les banques centrales sont au terme de leurs hausses de taux, par contre plusieurs ne seraient pas surpris de voir un ou deux derniers sursauts des banques. Avery Shenfeld, \u00e9conomiste en chef de March\u00e9s des Capitaux CIBC, voit la possibilit\u00e9 d\u2019une autre hausse en septembre<\/a> tant aux \u00c9tats-Unis qu\u2019au Canada. Sadiq Adatia se risque \u00e0 dire qu\u2019aux \u00c9tats-Unis, \u00ab\u00a0on pourrait m\u00eame voir deux autres hausses, quoique notre sc\u00e9nario de base ne pr\u00e9dit plus aucune hausse \u00e0 venir\u00a0\u00bb, dit-il.<\/p>\n