L’AIMA a récemment publié un document de recherche intitulé « In Harmony – how fonds spéculatifs and investors continue to strike the right note in aligning their interests » (i.e. En harmonie : comment fonds spéculatifs et investisseurs continuent à frapper juste en alignant leurs intérêts. Ce document examine dans quelle mesure ces tendances se maintiennent, ainsi que la façon dont les gestionnaires de fonds spéculatifs et les investisseurs font converger leurs intérêts afin de mieux répondre à leurs besoins mutuels.
Les actifs sous gestion du secteur des fonds spéculatifs continuent de battre de nouveaux records, car ils attirent un nombre croissant d’investisseurs institutionnels. Leurs points de vue et leurs attentes à l’égard des fonds spéculatifs ont entraîné des changements importants qui ont eu des répercussions sur l’ensemble du secteur. En termes simples, cette révolution s’articule autour de trois C : la customisation (ou personnalisation), la collaboration et la communication.
La base d’investisseurs institutionnels, expérimentés et exigeants du secteur a conduit le changement vers des mandats d’investissement sur-mesure, des services de conseil en valeur – et des partenariats plus approfondis qui créent maintenant un alignement plus étroit des intérêts des investisseurs et des gestionnaires de fonds spéculatifs.
L’analyse de l’AIMA révèle que les investisseurs et les gestionnaires explorent de nouvelles approches afin de négocier les frais et les modalités des fonds, et que les taux de rendement minimal sont plus répandus. L’utilisation généralisée du modèle de rémunération « 2 et 20 » est maintenant reléguée dans le passé et nous avons observé un recours accru aux « frais progressifs » pour les investisseurs.
Grâce à la personnalisation et au co-investissement, les gestionnaires de fonds spéculatifs peuvent désormais proposer des solutions qui répondent aux objectifs de risque et de rendement spécifiques de leurs investisseurs. Cette tendance s’est accompagnée d’une reconnaissance de la valeur d’une communication précise et informée entre l’investisseur et le gestionnaire, permettant un échange productif de connaissances entre les deux parties et une meilleure compréhension des stratégies de placement par les investisseurs.
Les résultats de l’enquête sont fondés non seulement sur les pratiques actuelles entre les fonds spéculatifs et les investisseurs, mais aussi sur les potentiels développements futurs et la meilleure façon de les mettre en œuvre.
Voici les six principaux enseignements qui en sont ressortis :
- Vers un nouvel équilibre
On a de plus en plus l’impression que les frais et les termes des fonds convenus entre les gestionnaires de fonds de couverture et leurs investisseurs s’orientent vers une nouvelle normalité. L’accent n’est plus posé uniquement sur les frais, mais plutôt sur les investisseurs et les gestionnaires de fonds spéculatifs qui explorent continuellement de nouvelles façons de négocier les frais et les modalités des fonds afin de mieux harmoniser leurs intérêts.
Les gestionnaires répondent aux besoins des investisseurs en mettant en place des mécanismes mieux adaptés aux exigences du client et à la stratégie de placement sous-jacente. Les taux de rendement des fonds continuent de gagner en popularité. Près de 40 % de l’ensemble des répondants utilisent des taux de rendement de fonds de divers types, y compris un taux de rendement alpha convenu à l’avance, utilisé par 14 % du nombre total des répondants.
- Au-delà de « 2 et 20 »
Au cours des dernières années, investisseurs et gestionnaires se sont entendus sur une variété de nouvelles structures de frais flexibles pour les fonds. Les gestionnaires de fonds spéculatifs ne facturent plus la structure traditionnelle de frais « 2 et 20 », soit des frais fixes de 2 % de l’encours géré ainsi qu’une commission de performance représentant 20 % de la rentabilité générée au cours de l’année. Ainsi, plutôt que de se contenter de réduire les frais d’entrée, les gestionnaires de fonds de couverture examinent des mécanismes de rémunération plus équitables qui sont avantageux à la fois pour eux et pour leurs investisseurs.
L’étude de cette année fait ressortir une nouvelle tendance : les frais progressifs pour les investisseurs ; à mesure que la société de fonds de couverture accroît ses actifs sous gestion, les investisseurs bénéficieront d’une réduction des frais. 35 % de tous les répondants offrent ce rabais aux investisseurs. Lorsqu’il s’agit de concilier la structure de frais la plus appropriée facturée aux investisseurs, entre 20 % et 30 % de l’alpha gagné est versé au fonds de couverture, ce qui est à peu près équitable. Nos discussions avec les gestionnaires et les investisseurs révèlent une croyance commune selon laquelle la part du gestionnaire de tout alpha gagné devrait être d’environ un tiers, le reste allant à l’investisseur.
- Depuis les produits gérés par les gestionnaires jusqu’aux solutions menées par les investisseurs
Le produit administré par les gestionnaires de fonds spéculatifs du passé est maintenant remplacé par des mandats d’investissement plus personnalisés, parmi lesquels le co-investissement, les solutions personnalisées et d’autres services de conseil en valeur qui alignent au mieux les objectifs de risque et de rendement uniques des investisseurs. Plus de la moitié des répondants estiment que des solutions personnalisées sont essentielles pour favoriser un alignement plus étroit avec leurs investisseurs, ce qui représente une augmentation marquée par rapport aux 14 % de répondants ayant exprimé le même avis dans notre étude de 2016.
Les investisseurs en fonds spéculatifs envisagent maintenant de co-investir ; un arrangement prisé par un nombre croissance d’investisseurs institutionnels en capital-investissement. Près d’un répondant sur cinq offre des possibilités de co-investissement, tandis qu’un répondant sur deux est disposé à explorer des façons de mettre en œuvre cette avenue avec ses investisseurs.
- Sa « propre peau en jeu »
Le fait d’avoir sa « propre peau en jeu » reste la démonstration la plus importante de l’alignement entre les gestionnaire de fonds spéculatifs et les investisseurs, comme l’ont plébiscité 76 % des répondants. Au stade de la création, il n’est pas rare que les créateurs/principaux bénéficiaires du fonds investissent jusqu’à 80 % de leur capital. Les investisseurs apprécient toujours les gérants de fonds spéculatifs qui mettent leur « propre peau en jeu » tout en étant toujours à la recherche de revenus, mais ils s’associent maintenant beaucoup plus avec eux pour créer des solutions d’investissement sur-mesure induisant une transparence accrue, une meilleure communication et une réactivité aux besoins des investisseurs.
- Partage des dépenses
La variété et le montant des dépenses qui doivent être engagées pour exploiter une société de fonds spéculatifs sont de plus en plus importants. Les investisseurs du monde entier se montrent davantage sensibles non seulement à la rémunération à verser au gestionnaire de fonds spéculatifs, mais aussi aux coûts totaux d’exploitation d’un tel fonds. Les résultats de la recherche de cette année indiquent une délimitation claire entre ce que la société de fonds spéculatif paie et les dépenses payées par ses investisseurs (le fonds). C’est pourquoi les gestionnaires de fonds spéculatif collaborent avec les investisseurs afin de plafonner toute charge supplémentaire liée à des frais non récurrents ou à des frais liés au lancement d’une nouvelle activité.
- Partenariats avec les investisseurs
Tant les fonds spéculatifs que les investisseurs sont susceptibles de bénéficier d’un partenariat plus étroit et plus aligné. Nous y voyons un triple avantage. Premièrement, à mesure que l’investisseur acquiert de nouvelles connaissances sur le gestionnaire de fonds spéculatifs, il acquiert une meilleure compréhension sur la façon dont ce fonds va se comporter. Cela aidera à éviter le court terme qui peut nuire à la performance du fonds. Deuxièmement, l’approfondissement du partenariat entre le gestionnaire de fonds spéculatif et l’investisseur permet à l’investisseur de tirer parti des connaissances uniques du gestionnaire de fonds spéculatif sur le marché, ce qui profite à l’ensemble de son portefeuille. Troisièmement, cette collaboration plus étroite peut aider à offrir de nouveaux produits et services. En témoigne l’intérêt accru pour les fonds spéculatifs qui développent davantage de solutions sur mesure pour les investisseurs et d’autres services de conseil en valeur.