Bien que les opinions divergent sur la définition exacte d’un « placement alternatif », l’histoire montre que ces placements aident à la diversification et à l’amélioration potentielle du rendement et du profil de risque d’un portefeuille. Ils ne doivent pas remplacer les placements traditionnels, mais ils peuvent compléter un portefeuille en fonction des objectifs de rendement, de la tolérance au risque et des contraintes du portefeuille.
Les placements alternatifs englobent une variété d’investissements qui peuvent offrir de meilleures possibilités de rendement, contribuer à diversifier le portefeuille et procurer une certaine protection contre l’inflation.
Ce ne sont pas des placements dans des actions ou des obligations liquides. En règle générale, il s’agit d’investissements relativement moins liquides, qui ne sont pas cotés en Bourse.
Les caractéristiques les plus communes de ces placements sont : des marchés moins efficaces ; moins de liquidité ; plus de complexité ; des évaluations moins fréquentes de certains actifs ; des risques spécifiques.
Les placements alternatifs sont offerts par des courtiers sur le marché dispensé, c’està-dire des institutions financières autorisées à distribuer des valeurs mobilières sans prospectus. Elles le font habituellement par l’intermédiaire d’une notice d’offre, un document juridique qui souligne notamment les activités de l’émetteur, l’usage des fonds levés, les gestionnaires, les risques, etc.
Même si les placements alternatifs offrent beaucoup d’avantages, ils ne sont pas sans risques et ne sont pas pour tout le monde. Les investisseurs doivent comprendre que pour obtenir des rendements supérieurs, ils doivent s’exposer à des risques plus élevés et investir dans un placement moins liquide.
Alors, pourquoi les placements alternatifs gagnent-ils en popularité ? Une des raisons tient au fait que de plus en plus de ces placements sont admissibles au REER et au CELI. Les investissements dans les placements non liquides doivent s’inscrire dans une perspective de rendement à long terme, ce qui, généralement, sied bien au REER.
Étant donné que les rendements des obligations publiques sont devenus moins attirants qu’auparavant, les investisseurs cherchent un meilleur rendement pour leurs portefeuilles d’obligations dans leur REER. Ils se tournent donc vers les courtiers sur le marché dispensé, qui offrent une gamme d’obligations privées avec des rendements supérieurs.
De plus, les courtiers sur le marché dispensé offrent des occasions de placement admissibles au CELI dans des entreprises privées en phase de démarrage. Ainsi, les investisseurs ont maintenant la possibilité d’investir dans des entreprises sans que les rendements ne soient imposés.
Les marchés privés sont moins transparents que les marchés publics et l’information nécessaire à l’analyse des occasions d’investissement n’est pas toujours disponible. C’est pourquoi le choix des produits et la diligence raisonnable doivent être effectués avec soin.
Ainsi, les courtiers sur le marché dispensé doivent avoir une solide expertise pour évaluer correctement les plans d’affaires, le coût de capital de l’émetteur, la force des gestionnaires, etc., et ainsi proposer des placements alternatifs de qualité aux investisseurs.
De son côté, l’investisseur doit lui aussi faire ses devoirs et bien s’informer à propos du courtier sur le marché dispensé. Il est essentiel de faire affaire avec des institutions financières en lesquelles il a pleine confiance, étant donné que les occasions offertes par les courtiers sur le marché dispensé sont des placements à haut risque.
L’investisseur devrait se poser les questions suivantes : « Quels sont l’historique de succès et l’expertise du courtier dans les produits offerts ? » ; « Quelle est sa démarche pour sélectionner les occasions de placement ? » ; « L’équipe d’analyse des produits semble-t-elle suffisante par rapport au nombre de produits offerts ? » ; « Les produits offerts sont-ils tous spéculatifs ? » ; « Semble-t-il y avoir des conflits d’intérêts ? »
Faire ses devoirs
Avant de faire un placement, un investisseur doit s’assurer de bien comprendre ce dans quoi il investit. Entre autres, il devrait :
Être vigilant lorsqu’un produit offre un rendement élevé dans un court horizon ;
Évaluer les gestionnaires, c’est-à-dire s’assurer qu’ils ont une expertise dans le secteur d’activité dans lequel ils investissent ;
Faire attention aux « saveurs du jour », comme les cryptomonnaies et le cannabis, surtout s’il s’agit d’obligations et non de capital-actions ;
Ne pas tenir pour acquis que les projets immobiliers sont moins risqués, car ce secteur est exposé à des risques importants ;
Éviter les structures très complexes ;
Éviter les projets à l’extérieur du pays ;
Faire des recherches sur l’émetteur et sur ses dirigeants.
Nous vous invitons à consulter le site web du PCMA (Private Capital Markets Association of Canada) pour en apprendre davantage sur le marché dispensé.
Tommy Baltzis, CFA Président Valeurs Mobilières WhiteHaven Directeur, PCMA
NDLR. Dans ce numéro, Finance et Investissement ouvre sa page « Perspectives et analyses » à une organisation de l’industrie financière. Nous continuerons d’offrir occasionnellement cette tribune. Cette collaboration avec des organismes externes se limitera à quelques éditions par an. Les opinions exprimées dans ce texte ne reflètent pas celles de Finance et Investissement, mais bien uniquement celles de ses auteurs.