Il faut comprendre que les femmes ont plusieurs millénaires de dépendance à l’homme derrière elles. La peur du lendemain, la volonté de s’affirmer : cette autonomie n’est donc pas toujours évidente à gérer et peut les inciter à adopter une posture défensive lorsqu’il est question d’argent.
Quelle est la relation des femmes avec l’argent ?
Les femmes d’aujourd’hui ont souvent un sentiment d’insécurité quant à leur capacité de bien comprendre les questions financières. En conséquence, elles sont en général moins susceptibles d’investir de l’argent que les hommes.
Les femmes qui investissent ont tendance à être plus vigilantes que les hommes, ce qui reflète en partie la tendance masculine à être prêt à prendre des risques. Il y a des avantages à la fois de l’approche vigilance et prise de risques dans les investissements. Pour cette raison, une équipe masculine-féminine peut vraiment bien travailler ensemble pour investir avec succès si elle est en mesure d’accepter leurs différences autour de la question.
Malgré le fait que les femmes investissent généralement moins d’argent que les hommes, elles ont tendance à être plus intéressées par la planification financière à long terme et à économiser de l’argent.
Est-ce que les femmes prennent des décisions financières plus émotives ? Plus sécuritaires ?
Les femmes semblent généralement opter pour des investissements plus sécuritaires, souvent soutenus par une stratégie plus régulière orientée découlant des conseils de leur planificateur financier. Les hommes, quant à eux, cherchent le rendement plus rapide. Il n’y pas de mauvaise stratégie, il faut juste se faire confiance et être confortable dans nos choix.
Est-ce que la culpabilité est un sentiment réservé juste aux femmes ?
Je connais très peu d’hommes qui se sentent coupables de rater des moments avec les enfants. Les femmes se sentent coupables de tout parce qu’elles se sentent responsables de tout. C’est à nous encore que la société s’adresse pour tout ce qui concerne les enfants, alors les femmes ont une grande responsabilité sur les épaules et ont l’impression qu’elles doivent être là tout le temps.
Elles veulent bien faire dans tout, mais selon leurs standards démesurés, elles n’y arrivent pas, donc elles se sentent coupables.
Les hommes se comparent à leurs pères qui ne faisaient rien (ou presque) alors ils ne peuvent qu’être meilleurs. Les femmes se comparent à des images qui n’existent plus, de tartes aux pommes prêtes à 16 h et de biscuits chauds qui attendent les enfants après l’école ! Ça ne se peut pas, mais elles voudraient être cette mère-là tout en travaillant en même temps, ce qui est incompatible.
Est-ce que le besoin d’indépendance des femmes et celui d’être toujours à leur meilleur finissent par les appauvrir ?
La femme qui veut absolument payer sa part en toutes occasions, qui veut assumer 50% des dépenses, même si elle a réduit son travail à 4 jours / semaines pour s’occuper des enfants, même si c’est elle qui prend les congés de maternité, va s’appauvrir…
Est-ce cela l’égalité ? Est-ce équitable ?
Les femmes ont-elles réellement une approche différente envers l’argent que les hommes?
Oui! Comme je le mentionne dans ma conférence «La finance comportementale au féminin» les femmes se disent prévoyantes et économes tandis que les hommes se disent gestionnaires et libres. Les femmes ont généralement un esprit de sacrifice pour la famille et un plus grand sens des responsabilités que les hommes. Elles parlent entre elles de leurs émotions, de leur vécu et pour elles, l’argent est au service de… plutôt que l’inverse.
Pour les hommes, l’argent est souvent synonyme de moyen d’action, de puissance et de virilité en lien avec l’histoire de combativité. Les hommes parlent entre eux de faits et ont tendance à se comparer.
Finalement, pourquoi les femmes parlent moins d’argent que les hommes ?
Et si la raison pour laquelle les femmes ne parlent pas d’argent provenait plutôt de l’extérieur? Selon le Harvard Business Review, plusieurs études démontrent que leur image en souffre – on a moins envie de travailler avec elles – lorsqu’elles osent demander plus. Comme quoi les femmes ouvertement ambitieuses dérangent encore.
En conclusion, prenez le temps d’entendre au-delà des mots leurs préoccupations. N’ayez pas peur d’amener votre cliente à rationaliser et à positionner ses décisions financières en priorisant son épargne avant de penser aux dépenses pour sa famille. Entendez sa culpabilité pour l’orienter sur ses besoins. Ceci fidélisera votre relation avec votre cliente et les finances de celle-ci ne s’en porteront que mieux.
Le secret de la réussite au féminin est de se démarquer différemment, de réussir sans avoir nécessairement 1 million de dollars et de vivre avec ses choix.
Josée Blondin, M. Ps.
Psychologue organisationnelle
Experte en finance comportementale