L’utilisation de la puissance des technologies de l’information pourrait être une source de solutions pour cette problématique. Ces dernières évoluent à vitesse grand V, si bien que si l’on se fie à la pop culture, dans sept ans nous devrions voir la race humaine conquise par Skynet et son armée de robots.
Si nous restons toutefois positifs, cette évolution fulgurante offre d’innombrables avantages aux professionnels des services financiers qui sont prêts à s’y investir et ouverts à apprendre de nouveaux outils. Nous n’avons qu’à nous fier aux obligations de la pandémie pour voir à quel point les solutions offertes par la technologie informatique peuvent alléger le fardeau horaire d’un conseiller et augmenter son efficacité. Dans une conjoncture économique où la main d’œuvre est excessivement rare et coûteuse, une concentration dans l’optimisation de ses processus internes et de son efficacité, par exemple avec un parcours client automatisé ou encore l’utilisation d’adjointes virtuelles, se trouve être une bénédiction pour le conseiller affuté et en quête de croissance.
Il n’y a pas si longtemps, le “next step” dans la pratique d’un conseiller était l’embauche d’un ou d’une adjointe. Cette addition en ressource humaine avait un but très précis: réduire le fardeau horaire d’un conseiller. Retours d’appels, prise de rendez-vous, scan de documents, suivi clients et plus encore. Des tâches administratives, qui, sans être forcément négatives en elles-mêmes, avaient toutefois un impact néfaste sur les possibilités de croissance du cabinet ou de la pratique du conseiller. Effectivement, le temps de tout humain étant limité, la concentration sur ces obligations retiraient au professionnel un allotement de temps bien important qui pourrait être autrement concentré sur des activités à haut rendement, c’est-à-dire des rencontres clients et des nouvelles ventes. Il fallait donc engager un adjoint, vers qui ces tâches pourraient être déléguées et ainsi gagner en temps pour les autres activités tout juste mentionnées.
Toutefois, depuis quelques années, obtenir de la main d’œuvre est devenu tout un défi. Salaires plus compétitifs, avantages sociaux recherchés, qualité de vie, travail-famille, etc. De beaux idéaux, mais durs à offrir pour un “solo entrepreneur” comme un conseiller qui est en processus d’embauche de son premier employé. De plus, contrairement au Terminator à l’accent autrichien envoyé par Skynet, un employé n’est pas parfait et il lui faut de la formation pour bien intégrer le cabinet et qui dit formation dit temps. Il s’agit donc d’un défi de taille que d’engager une nouvelle ressource humaine pour un petit cabinet. Arrive donc à la rescousse: la technologie!
Les changements sur le web et l’évolution de la technologie ont fait en sorte que nous avons pu voir la création de plateformes de recherche de talent et de réalisation de travail sous forme de pige. Des plateformes comme Upwork, Fiverr ou Freelancer permettent à des entrepreneurs d’avoir accès à de la main d’œuvre spécialisée, parfois à moindre coût et sans avoir à les retenir sur une base salariale ou comme employé avec un nombre d’heures attitrées. Le professionnel peut donc faire appel à un grand éventail de talents pour combler toute sorte de besoins présents au sein de sa pratique. Prospection, comptabilité, marketing, design web, tous les champs d’expertise s’y retrouvent et tous les besoins peuvent être comblés. C’est une excellente opportunité pour augmenter son efficacité à l’interne et déléguer les tâches à rendement moins élevé à des ressources humaines déjà formées, efficaces et bien souvent moins dispendieuses. En plus, il ne faut pas forcément être très calé niveau techno pour utiliser ce genre de service. Si vous avez un compte Facebook, vous devriez très certainement être en mesure d’utiliser ce genre de plateforme. Le hic, c’est le contrôle, vous laissez quand même des yeux, parfois d’une autre localité, même d’un autre continent, avoir un accès privilégié à certaines informations. Il faut donc faire preuve de rigueur et s’assurer de respecter la déontologie et l’éthique liées à notre profession.
Si toutefois vous êtes enclin à prendre les rênes de la technologie et dompter cette bête mythique, le potentiel que les portes de cette maîtrise ouvrent est inimaginable. Il existe une panoplie de ressources disponibles en ligne de nos jours pour pratiquement automatiser le parcours client d’un nouveau prospect à presque 100%. La seule limite est celle que vous vous donnez. Prise de rendez-vous automatisée, suivi et envoi de documents automatiques, rappels, service client et plus encore sont à votre portée. Du marketing et de la capture de lead jusqu’à la cultivation de la relation client, vous êtes en mesure de monter un pipeline d’étapes clients et de prise de contact automatisés qui vous permettront d’une part de sauver un temps précieux et d’autre part de vous permettre de vous adonner à d’autres activités, par exemple rencontrer plus de nouveaux prospects pour les ajouter à ce même pipeline. Cette stratégie s’occupe de remplacer votre adjointe, votre adjointe virtuelle et même, sur certains plans, vous-même!
Certaines plateformes vous permettent aussi de gérer vos réseaux sociaux avec celle-ci en plus de vos publicités et de ce chemin client tout juste expliqué. Ces avantages sont clairs: plus de temps, plus de clients, plus d’argent. Tout simplement.
Le potentiel que la technologie nous offre est immense, il faut simplement vouloir y mettre un peu de son temps et du sien afin d’en apprendre les rouages et de perfectionner notre pratique afin de lui permettre de venir s’y installer en complément. Nous pourrions discuter des enjeux de confidentialité et de conformité, car c’est certain qu’il y en a. Maîtriser la technologie signifie également maîtriser et comprendre ce que nous pouvons faire avec, et ce qui est proscrit. Toutefois, le gain est sans équivoque positif pour la pratique de n’importe quel conseiller qui est prêt à optimiser ses processus internes. Nous avons conquis la visioconférence et les propositions en ligne au début de la pandémie. Maintenant, pourquoi ne pas gravir l’échelon suivant et faire passer notre pratique au prochain niveau?
Par Alex Giguère, Vice-Président développement technologique de l’ARSF