Laurent Boukobza – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com Source de nouvelles du Canada pour les professionnels financiers Mon, 07 Oct 2024 19:51:40 +0000 fr-CA hourly 1 https://wordpress.org/?v=5.9.3 https://www.finance-investissement.com/wp-content/uploads/sites/2/2018/02/cropped-fav-icon-fi-1-32x32.png Laurent Boukobza – Finance et Investissement https://www.finance-investissement.com 32 32 Des FNB pour profiter des tendances favorables aux commodités https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/des-fnb-pour-profiter-des-tendances-favorables-aux-commodites/ Wed, 09 Oct 2024 10:50:41 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=103369 ZONE EXPERTS - Un conseiller doit bien en comprendre l’actif sous-jacent.

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Plusieurs tendances séculaires mondiales laissent présager un futur dans lequel les besoins en ressources naturelles seront criants et croissants. Et le secteur canadien des fonds négociés en Bourse (FNB) offre nombre d’outils pour en tirer avantage.

Ainsi, parmi ces tendances figure l’accroissement de la population, le vieillissement des infrastructures existantes dans les pays développés ainsi que l’industrialisation et l’urbanisation des pays émergents, soit où la croissance démographique a été la plus prononcée au cours des dernières décennies[1]

De plus, certains chocs externes comme les mesures sanitaires découlant de la pandémie de COVID-19 ont mis en lumière la dépendance et la concentration de nombreuses chaînes d’approvisionnement à travers le monde dans certaines régions, souvent éloignées du consommateur final.

Pensons également à la conscientisation collective de l’importance de l’air que nous respirons (!) et des efforts entrepris à l’échelle mondiale afin d’orchestrer une transition énergétique vers une économie plus soutenable et soucieuse de l’environnement.

Ajoutons au tableau la transition actuelle vers l’électrification de l’économie et des moyens de transport et la nécessité de gérer les intrants pour produire cette électricité, dont le charbon et le gaz naturel liquéfié.

La numérisation de l’économie devrait accentuer la demande d’électricité. Les nouvelles technologies énergivores telles que l’intelligence artificielle (IA) sont autant de vents de dos et de défis pour les besoins de matériaux de base supportant la transition énergétique.

Ces transitions s’accompagnent de besoins d’investissement dans des infrastructures capables d’accommoder ces changements majeurs. Examinons, parmi ces tendances, trois thèmes majeurs d’investissement susceptibles d’être bénéfiques pour les investissements dans les secteurs des ressources naturelles ou les commodités.

Rapprochement des chaînes d’approvisionnement

Les chaînes d’approvisionnement et les capacités industrielles devraient subir une refonte de manière à se rapprocher davantage du consommateur final. L’objectif est qu’elles soient plus locales afin de réduire la dépendance à des puissances étrangères et minimiser l’impact de tensions géopolitiques dans un contexte tendu de déglobalisation (inflationniste par ailleurs). On désigne en anglais cette tendance le reshoring ou onshoring.

Le graphique suivant de l’organisation statistique américaine U.S. Census Bureau illustre cette tendance actuelle.

Pour consulter le graphique en grand format, cliquez ici.

Investissement en infrastructures

Ces investissements seront nécessaires pour le développement des capacités de production liées au rapprochement des chaînes d’approvisionnement.
Les infrastructures existantes dans certains pays industrialisés sont vieillissantes et les flux migratoires entraînant un accroissement de la population renforcent là encore le besoin de maintenir et d’accroitre la capacité des infrastructures.

Le graphique suivant de la Réserve fédérale de Saint-Louis montre même que cet investissement en infrastructure est appelé à se maintenir.

Pour consulter le graphique en grand format, cliquez ici.

Transition énergétique

Très intensive en ressources, la demande croissante d’électricité augmente et les énergies renouvelables et le gaz naturel sont susceptibles d’être sollicités pour répondre à cette demande. La transition des industries lourdes (telles que l’acier ou le ciment), le développement de l’IA et des centres de données ainsi que l’électrification de la société sont autant de facteurs qui font augmenter la demande de toutes les formes d’énergie.

Pour consulter le graphique en grand format, cliquez ici.

Ces trois des grandes tendances stimuleront la demande en ressources naturelles, ce qui pourrait avoir un effet sur les prix des matières premières.

Comment un client peut-il en bénéficier d’une exposition à cette thèse d’investissement par l’intermédiaire des FNB. Différentes options s’offrent.

Historiquement, les FNB disponibles dans le marché canadien ont offert des expositions sectorielles spécifiques comme à l’évolution du prix du pétrole, ou bien de l’or.

Ces expositions peuvent être dites « physiques », obtenues en détenant le sous-jacent comme de l’or ou de l’argent physique dans des coffres. Les FNB fonctionnant de la sorte doivent souvent encourir des coûts d’entreposage et d’assurance, etc. qui seraient reflétés dans le frais de gestion de ces fonds.

À noter que ce type d’exposition n’est pas forcément disponible pour tous les genres de commodités.

L’exposition aux matières premières peut également être dite « synthétique », c’est-à-dire, par l’intermédiaire de contrats à terme sur marchandise, comme des contrats à terme sur des ressources comme le gaz naturel ou bien le pétrole. Ces matières ne se prêtent pas bien à une conservation physique et c’est pourquoi une telle exposition s’obtient via des contrats à terme. Certains fonds offrent même des expositions à levier sur la performance court-terme du sous-jacent.

Pour un FNB dont l’actif sous-jacent est un contrat à terme sur une marchandise ou une matière première, il est important de comprendre que ces FNB ne suivent pas le cours ‘spot’ de la commodité, mais plutôt le prix du contrat à terme détenu. Les contrats à terme ayant une date d’échéance, le FNB va devoir ‘rouler’ son exposition en vendant les contrats arrivant à échéance pour en racheter des nouveaux, ce qui peut faire que le rendement du fonds diffère de celui du prix de la commodité.

En effet, il se peut alors que les contrats à terme futurs soient plus chers que ceux dont l’échéance est plus rapprochée. Toute chose étant égale, la déplétion de la valeur temps des contrats à terme peut venir nuire à la performance du FNB et entraîner une erreur de suivi entre la performance du FNB et celle du prix de la commodité sous-jacente.

Par ailleurs, certains FNB offrent une exposition indirecte aux commodités par l’intermédiaire d’une sélection de sociétés publiques dont l’activité (et généralement le prix de leur action en Bourse) est fortement reliée au prix d’une commodité spécifique. Les compagnies minières, aurifères ou les opérateurs de pipelines en sont des exemples.

Comme le reste du marché des FNB, les FNB offrant une exposition aux ressources naturelles évoluent. Le marché des FNB canadiens compte maintenant environ 30 % de FNB non indiciels.

Les grands thèmes supportant la thèse d’investissement et le prix de certaines commodités ont ravivé l’intérêt des investisseurs dont la pondération en ressources dans les portefeuilles a été réduite dans les dernières années.

La combinaison des secteurs de l’énergie et des matériaux représente approximativement 30 % de l’indice S&P/TSX, un réalignement de cette exposition dans les portefeuilles sur la pondération de l’indice représente alors une opportunité pour le marché des FNB d’offrir de nouvelles solutions aux investisseurs pour tirer avantage de ces tendances.

Des FNB diversifiés dans leur exposition aux différentes ressources, activement gérés dans l’allocation aux différents secteurs et intégrant la recherche fondamentale et la sélection individuelle de titres dans l’univers d’investissement représentent une innovation bienvenue pour la versatilité et le développement des solutions d’investissement offertes au marché canadien.

Par Laurent Boukobza est vice-président, FNB, chez Placements Mackenzie

Clause de non-responsabilité : Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

[1] Demographic Stagnation: The “new” Emerging Markets norm (macrobond.com)

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Ce que nous disent les flux nets de FNB au Canada https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/ce-que-nous-disent-les-flux-nets-de-fnb-au-canada/ Wed, 14 Aug 2024 09:51:32 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=102088 ZONE EXPERTS – Le secteur a connu un premier semestre de 2024 robuste, marqué notamment par la politique monétaire.

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Le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB) au Canada est en plein essor. Avec une gamme variée de produits et de stratégies, allant des fonds gérés activement aux fonds indiciels en passant par des produits plus spécialisés, les conseillers et les investisseurs ont l’embarras du choix. Et le marché des FNB au Canada semble prêt à poursuivre sa croissance et sa diversification.

Voici un examen des tendances et des statistiques qui ont façonné les flux (créations nettes et rachats nets) de FNB au Canada au cours du premier semestre de 2024.

Au 30 juin 2024, l’actif sous gestion des FNB canadiens s’élevait à 455,2 milliards de dollars (G$). Le secteur a enregistré des entrées de fonds mensuelles comprises entre 4 et 9,7 G$ depuis le début de l’année, portant les créations nettes cumulatives, en milieu d’année, à un niveau record de 33,3 G$[1].

Dans les six premiers mois de 2024, les marchés mondiaux ont fait preuve d’une grande dynamique positive, comme en fait foi la progression des indices suivants[2] :

  • S&P 500 : 19,38 %
  • Indice composite TSX : 4,69 %
  • NASDAQ : 23,56 %
  • MSCI World TR CAD : 16,63 %
  • MSCI EM : 10,74 %

Dans le secteur des titres à revenu fixe, l’incertitude quant au calendrier et à l’ampleur des baisses de taux d’intérêt au Canada et aux États-Unis a une fois de plus contribué à accroître la volatilité des obligations sur l’ensemble des courbes des rendements. Les performances à la mi-année varient de légèrement négatives à légèrement positives selon les échéances, bien en dessous de leur rendement à échéance actuel.

Dans ce contexte, les investisseurs semblent avoir commencé à repositionner leur allocation à la catégorie d’actifs, avec un apport massif de capitaux de 12,1 G$ depuis le début de l’année pour les titres à revenu fixe, dont 6,8 G$ pour le seul mois de juin. [3].

Des 33,3 G$ de créations nettes pour les six premiers mois de 2024, 19 G$ ont été investis dans les actions.

Si l’on examine les 19 G$ d’entrées nettes dans les FNB d’actions, plus de 70 % ont été investis dans des stratégies indicielles pondérées en fonction de la capitalisation boursière.

Les stratégies de dividendes et de revenus et l’investissement factoriel ont attiré près de 2,8 G$, les stratégies non-indicielles représentant désormais plus de 30 % de l’actif géré en FNB canadiens.

Les FNB multiactifs ont reçu 2,2 G$ durant le premier semestre de 2024, confirmant ainsi leur forte dynamique.

Les stratégies multiactifs sont des solutions à guichet unique qui continuent d’attirer les investisseurs particuliers et les gestionnaires de patrimoine. Elles représentent une solution à faible coût pour créer une base (ou la totalité) d’un portefeuille. Ce type de FNB est souvent composé de fonds qui capturent du bêta du marché à un coût minimal.

Ces FNB multiactifs offrent un rééquilibrage régulier, respectant la pondération cible choisie, ainsi que la tolérance au risque établie.

Les flux entrants de FNB de titres à revenu fixe se sont concentrés sur les titres à revenu fixe canadiens. Plus de 83 % des 12,1 G$ ont été investis dans des titres à revenu fixe domestiques, dont 2,3 G$ dans des obligations à ultra-court terme et des titres du marché monétaire. Ces derniers types de FNB sont ainsi utilisés comme option de remplacement aux liquidités qui sont devenues beaucoup plus attrayantes aux niveaux actuels des taux d’intérêt.

Le positionnement sur le marché total et agrégé en prévision des baisses de taux (deux baisses de 25 points de base de la Banque du Canada au moment de la rédaction de cet article) a contribué à l’afflux important de capitaux.

Les obligations de sociétés canadiennes offrant des rendements attrayants dans une économie relativement robuste et émises par des sociétés de qualité ont également contribué à l’élan positif des FNB d’obligations de sociétés canadiennes.

Que nous apprennent les créations nettes de FNB canadiens ?

Les investisseurs ont continué à investir dans les principaux indices d’actions, récompensés par la forte performance du marché et une dynamique positive : les FNB d’actions se sont également bien comportés, recueillant plus de 19 G$. Les FNB d’actions américaines ont été particulièrement populaires, contribuant à hauteur de 8,7 G$, suivis par les FNB d’actions internationales avec 7,7 G$, et les FNB d’actions canadiennes avec 2,5 G$.[4]

De plus, les flux de FNB de titres à revenu fixe, principalement les titres à revenu fixe canadiens, sont un bon indicateur de l’assouplissement monétaire à venir perçu par le marché et des attentes en matière de réduction des taux. En effet, l’inflation se rapproche de la fourchette souhaitée, le chômage augmente et l’économie domestique montre des signes de ralentissement.

À quoi s’attendre pour le second semestre de 2024 ?

Dans le contexte actuel, voici quelques-unes des réflexions que les chefs des investissements chez Placements Mackenzie, Steve Locke et Lesley Marks, ont récemment partagé sur leurs attentes pour le second semestre 2024, après un début d’année en fanfare… [5] [6]

Les baisses de taux d’intérêt des banques centrales devraient dominer la trajectoire des obligations au second semestre, en particulier si la Réserve fédérale américaine (Fed) se joint à l’assouplissement de la politique monétaire. La duration devrait être récompensée dans ces conditions d’assouplissement.

« En outre, de nombreux investisseurs reconnaissent les besoins énormes et cumulés de financement de la transition énergétique pour les années à venir. La bonne nouvelle pour les investisseurs : de nombreux types de dette durable offrent des rendements attrayants et un large choix. » [7]

La transition énergétique reste un thème sur lequel il est possible d’investir, car le passage à des énergies plus propres est motivé par des considérations économiques (la croissance démographique stimule la demande d’énergie), la rareté des ressources (manque d’investissement dans les réserves croissantes de combustibles fossiles) et les changements climatiques. Cette transition offre d’importantes opportunités de marché, en particulier dans les domaines de l’efficacité énergétique, des transports, du traitement des eaux et de l’agriculture. Le développement d’infrastructures durables stimulera également la demande de ressources telles que le cuivre, le nickel et le lithium.

En outre, l’intersection de la transition énergétique et de la révolution de l’intelligence artificielle (IA) mettra à rude épreuve le système électrique mondial. En effet,l’IA générative consomme beaucoup plus d’énergie que les méthodes traditionnelles, ce qui souligne la nécessité d’améliorer l’infrastructure électrique.

Les investisseurs se concentrent de plus en plus sur le potentiel de transformation de l’IA, en particulier de l’IA générative, en investissant dans des géants technologiques établis comme Nvidia et Microsoft. L’adoption généralisée de l’IA générative devrait considérablement stimuler la productivité et révolutionner la vie quotidienne.

Au-delà des grandes entreprises technologiques, il existe des opportunités d’investissement dans les logiciels, le matériel, les services et les industries qui soutiennent la croissance de l’IA. Toutefois, les investisseurs doivent évaluer avec soin et élaborer des stratégies pour naviguer entre les risques et les avantages des technologies transformatives.

Dans un marché concentré et peu diversifié, les conseillers peuvent aider leurs clients à maintenir des portefeuilles diversifiés capables de résister à différentes conditions de marché. Les principaux thèmes d’investissement comprennent les obligations d’entreprises, les options de dette durable, la transition énergétique et le potentiel de transformation de l’IA.

Dans l’ensemble, l’intersection de l’énergie propre et de l’IA présente à la fois des opportunités et des défis, d’où la nécessité pour les investisseurs de rester informés et d’allouer leurs ressources de manière stratégique.

Laurent Boukobza est vice-président, FNB, chez Placements Mackenzie

Clause de non-responsabilité : Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

[1] Source : CETFA.ca

[2] Source : Mackenzie Investments

[3] Source : National Bank Financial – Market Research

[4] Canadian ETF Industry Recap: June 2024 – The Globe and Mail

[5] Investable themes for 2024’s second half | Investment Executive

[6] mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-2024-midyear-outlook-en.pdf

[7] mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-2024-midyear-outlook-en.pdf

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Revenu fixe : (Ré) établir le cadre d’évaluation de la performance https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/revenu-fixe-re-etablir-le-cadre-devaluation-de-la-performance/ Wed, 12 Jun 2024 09:10:28 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=101312 ZONE EXPERTS – Les titres à revenu fixe aident à la gestion comportementale des clients.

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Habituellement, la portion du revenu fixe d’un portefeuille est vue comme sa portion « sécuritaire ». En effet, les titres à revenu fixe, comme les obligations, offrent un rendement espéré généralement plus modéré que la portion croissance d’un portefeuille, mais également un « risque » plus faible avec des rendements davantage prévisibles.

Cependant, la valeur des obligations peut fluctuer pour refléter les conditions prévalentes du marché. C’est le cas par exemple si de nouvelles obligations sont émises à des conditions plus attrayantes (comme un taux d’intérêt plus élevé). Alors, les obligations en circulation vont voir leur prix diminuer de manière à ce que leur rendement à échéance se réajuste pour être aligné sur celui des nouvelles obligations émises.

Inversement, lorsque les banques centrales baissent leurs taux directeurs (ou lorsque le marché l’anticipe), les obligations en circulation deviennent plus attrayantes, car elles offrent un rendement supérieur. Leur valeur marchande s’apprécie alors et le rendement à échéance diminue.

Un autre facteur pouvant influer sur la valeur d’obligations est lorsque la cote de crédit d’un emprunteur est modifiée. S’il est perçu comme plus risqué alors ce dernier devra offrir un taux d’intérêt supérieur sur son emprunt pour être financé, et inversement. À noter que la compensation pour le risque est elle-même influencée par de nombreux facteurs, tels que les conditions économiques générales, l’industrie dans laquelle cette entreprise œuvre, le taux sans risque, le risque spécifique (idiosyncrasique), etc.

Lire : Le rôle des FNB de titre à revenu fixe

Advenant que l’emprunteur ne fasse pas défaut sur son obligation, l’investisseur (le prêteur) récupèrera son argent à l’échéance. Son capital est préservé. Les rendements sur les obligations sont donc normalement assez prévisibles et stables pourvu que l’obligation soit conservée jusqu’à l’échéance.

Le graphique ci-dessous illustre les rendements de l’indice obligataire canadien ayant une duration de 1 à 3 ans en comparaison de leur rendement à échéance. Les rendements futurs sont très proches du rendement à l’échéance. En d’autres termes, les rendements des portefeuilles de titres à revenu fixe à échéance sont prévisibles.

Pour consulter le graphique en grand format, cliquez ici.

Dans le cadre d’un portefeuille visant un rendement cible sur un horizon de temps, avoir de la visibilité sur les rendements attendus d’une portion du portefeuille est particulièrement utile et permet alors d’adapter l’allocation d’actifs en fonction du comportement du portefeuille vis-à-vis de sa cible. Cette visibilité augmente au fur et à mesure que l’investisseur se rapproche de son horizon de placement et/ou devient plus conservateur.

Composer avec les biais comportementaux

La préservation du capital et l’effet de diversification des titres à revenu fixe par rapport au marché des actions peuvent également contribuer à l’atteinte des objectifs à long terme des clients.

En effet, ils leur permettent d’éviter les biais comportementaux qui jouent en leur défaveur. Parmi ces biais, on compte la surévaluation de la tolérance au risque, et la panique… Autrement dit, les investisseurs ont tendance à prendre davantage de risque qu’ils ne devraient, guidés par l’appât du gain et réagissent de façon émotionnelle lorsque ce risque se matérialise.

En ayant un portefeuille à la fois composé de titres à revenu fixe et d’actions, un client verra son rendement moins fluctuer, ce qui améliore ses chances d’éviter des erreurs coûteuses, comme de cristalliser une perte ou acheter alors que le marché atteint un sommet.

Un conseiller qui conçoit un portefeuille équilibré et le réajuste vers ses pondérations cibles d’actions et de titres à revenu fixe de manière régulière a de bonnes chances non seulement d’améliorer le rendement d’un portefeuille, mais aussi d’atténuer l’effet des corrections du marché des actions. Cette « protection » contre les corrections des marchés des actions permet d’avoir un portefeuille dont la volatilité ne va pas déclencher de réactions émotionnelles.

Évidemment, le conseiller a un rôle à jouer envers ses clients afin de leur expliquer que l’important est de rester investi peu importe les conditions du marché. Il faut aussi garder en tête que les corrections de marché sont normales et considérer l’horizon de placement du client.

Là encore, il est important de rappeler qu’un portefeuille devrait être établi en fonction des objectifs à long terme, de la tolérance au risque et l’horizon de placement et non guidé par une recherche de rendement maximal à tout prix et sans considération pour la tolérance au risque.

À la lumière du rôle et du comportement de la portion obligataire, l’évaluation de la performance de cette partie du portefeuille devrait alors rester compatible avec ses caractéristiques. Voir l’encadré plus bas.

Comment la gestion active du revenu fixe apporte-t-elle de la valeur ?

Lors de la construction de portefeuilles, un budget de risque est établi conformément à la tolérance au risque de l’investisseur dans différents scénarios hypothétiques. Le portefeuille qui en résulte vise à maximiser les rendements attendus dans les limites du budget de risque – sous contrainte de risque.

Une stratégie de gestion active de titres à revenu fixe peut consister à essayer de surperformer son indice de référence en adoptant une approche qui ne maximise pas l’encaissement des hausses, mais qui minimise plutôt l’encaissement des baisses (par rapport à l’indice). Par exemple, lorsque des hausses de taux sont anticipées, une stratégie consistant à réduire la duration du portefeuille par rapport à l’indice, en réduisant l’exposition aux titres les plus sensibles, permettrait de s’attendre à un impact moindre sur le portefeuille. Pour ce faire, l’équipe de gestion de portefeuille pourrait réduire l’exposition gouvernementale et/ou raccourcir l’échéance moyenne des titres en portefeuille.

Dans un environnement stable, une surpondération à des titres à revenu fixe corporatif de qualité d’investissement peut améliorer le rendement du portefeuille sans trop en augmenter le risque.

En se concentrant sur la gestion du risque, la préservation du capital et la protection contre les baisses, tout en saisissant le bêta de l’indice à la hausse, une stratégie de gestion active telle que décrite plus haut, si elle réussit, finira par surperformer son indice de référence avec un encaissement des baisses plus faible, soit de meilleurs rendements avec moins de risque, et un comportement prévisible.

Une partie de ce budget de risque peut alors être réallouée à la portion croissance du portefeuille. Le profil de risque rendement espéré du portefeuille s’en retrouve amélioré avec un rendement attendu supérieur pour un risque similaire.

Les placements à revenu fixe ne jouent donc pas un rôle unique dans les portefeuilles, ils permettent d’en réduire le risque, réduire la dispersion des rendements espérés, et améliorer le profil de risque rendement.

Par ailleurs, les rendements à échéance actuels des titres à revenu fixe couplés aux perspectives d’assouplissement des politiques monétaires présentent une opportunité de revisiter les portefeuilles et l’allocation d’actifs (et la sous-pondération chronique dans le revenu fixe dans les dernières années) pour atteindre les rendements cibles du portefeuille.

De la pertinence des titres à revenu fixeUn titre à revenu fixe est une dette émise par un gouvernement ou une entreprise dont les principales caractéristiques sont :

L’échéance (la date à partie de laquelle le capital emprunté sera remboursé) ;
Le taux d’intérêt (à quel taux le capital emprunté est rémunéré au prêteur) et la périodicité des paiements, appelés « coupon » ;
La cote de crédit de l’émetteur, qui est la « solidité » de ce dernier et donne une indication sur le risque associé à prêter de l’argent à cet emprunteur. Elle informe sur le risque de défaut de paiement de l’émetteur, soit de ne pas recevoir les intérêts ou le remboursement du son capital, sa capacité à rembourser.

Dans la construction d’un portefeuille, les titres à revenu fixe sont inclus pour trois principales raisons :

  • Diversification par rapport au marché des actions ;
  • Préservation du capital ;
  • Génération de revenu.

* Laurent Boukobza est vice-Président, FNB, chez Placements Mackenzie

Clause de non-responsabilité: Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

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Utiliser les FNB dans les stratégies de fin d’année https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/utiliser-les-fnb-dans-les-strategies-de-fin-dannee/ Wed, 08 Nov 2023 10:28:29 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=97186 FOCUS FNB – Un conseiller devrait envisager le rééquilibrage tactique ainsi que la vente à perte à des fins fiscales.

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Alors que nous entamons le dernier trimestre de 2023, de nombreux conseiller et gestionnaires de patrimoine se préparent à revisiter et optimiser les portefeuilles de leurs clients avant la fin de l’année.

Chaque année offrant des situations uniques, les occasions et les défis le sont tout autant. Rappelons ici quelques-unes des stratégies les plus couramment utilisées et leurs avantages.

En premier lieu, il convient de parler du profil de risque du portefeuille. Les rencontres périodiques avec les épargnants ont pour but d’assurer que le profil de risque du portefeuille correspond toujours à sa situation personnelle et professionnelle du client.

Dans le cas d’un changement de situation, les portefeuilles seront réajustés pour refléter ces changements et les portefeuilles rééquilibrés de manière à correspondre au profil de risque correspondant.

Dans le cas où il n’y a pas eu de changement majeur à la situation personnelle et professionnelle, le profil de risque devrait rester très similaire et l’allocation stratégique (à long terme) du portefeuille devrait, elle aussi, être très stable. Cependant, les marchés évoluent et parfois de manière marquée en un laps de temps relativement court. Cela peut donc résulter en un portefeuille déséquilibré par rapport aux pondérations cibles à cause des mouvements de marché et qui ne correspond à l’exposition établie pour cet épargnant.

Sans parler (encore) de la répartition tactique du portefeuille, de nombreuses recherches ont montré les bénéfices d’un rééquilibrage périodique vers l’allocation d’actifs cible du client.

L’une d’entre elles, publiée en 2019 par RBC Dominion Valeurs mobilières, l’explique simplement :

« Même si cela peut paraître contre intuitif de vendre les actifs qui ont performé pour racheter ceux qui ont moins bien fait, mais cela peut aider à préparer le portefeuille pour une correction durant des périodes de hausse de marché en rajoutant du revenu fixe, mais également préparer le portefeuille pour la reprise en rachetant des actions durant les périodes de baisse des marchés […] cela vient supporter le principe “d’acheter bas et vendre haut”».

Le graphique ci-dessous illustre la différence entre deux portefeuilles identiques évoluant durant plus de 50 ans : 60 % d’actions canadiennes (S&P TSX) et 40 % d’obligations canadiennes (FTSE TMX Obligations canadiennes totales), un des portefeuilles est rééquilibré périodiquement (une fois par année au 1er janvier) à son allocation d’actifs cible 60/40 alors que nous laissons l’autre portefeuille évoluer sans intervention en fonction des rendements au fil des ans.

La première observation qui ressort de l’analyse est que l’allocation d’actifs du portefeuille en date du 30 septembre a légèrement dévié dans le cas du portefeuille rééquilibré annuellement. Ce dernier est maintenant composé de 61,1% d’actions et 38,9% d’obligations, cohérent avec les rendements respectifs des actions et les obligations canadiennes à cette date ont respectivement retourné 3,38 % et -1,46 %. Le portefeuille qui n’a jamais été rééquilibré est lui composé de 69,9 % d’actions et 30,1 % d’obligations.

En d’autres termes, le profil de risque de l’épargnant n’est plus respecté et son portefeuille est surexposé aux actions par rapport à sa tolérance au risque.

Si au lieu de démarrer la comparaison en 1980 (il y a 53 ans), nous regardons la répartition d’actifs pour un portefeuille mis en marché au 1er octobre 2003 (il y a 20 ans), le déséquilibre est encore plus prononcé : le portefeuille qui n’est pas rééquilibré serait alors composé de 77,8 % d’actions et 22,2 % d’obligations. Le client aurait ainsi un portefeuille de croissance alors qu’il a un profil de risque équilibré…

Quid des rendements ? Le portefeuille qui est rééquilibré périodiquement (illustré par la ligne jaune) a offert un rendement supérieur au portefeuille non rééquilibré d’environ… 350%. Le portefeuille rééquilibré a eu un rendement cumulatif total de 3464% contre 3109% pour la stratégie non rééquilibrée.  En rendement annualisé la différence peut paraître moins significative: 8,51% contre 8,25%. Cela est un bon rappel du pouvoir quasi magique de l’effet du temps sur les rendements composés !

Source : Morningstar, Mackenzie

Compte tenu de la pertinence et de l’obligation de respecter le profil de risque déterminé et de l’historique de rendement (rappelons ici que les rendements passés ne sont pas garants des rendements futurs, et que les rendements pour un même portefeuille peuvent être très différents selon la période de temps considérée) le rééquilibrage périodique à l’allocation d’actifs stratégique est donc un élément important de la gestion de portefeuille.

À noter que la fréquence des rééquilibrages de portefeuille n’est pas nécessairement annuelle. Ce choix a été fait pour des raisons de simplicité et d’illustration.

Les rééquilibrages périodiques offrent l’opportunité également de réajuster le portefeuille tactiquement (à plus court terme) afin de refléter le sentiment en fonction de la situation actuelle dans le marché. Il existe de nombreux exemples de rééquilibrages tactiques. Prenons le cas où l’on identifie la nécessité d’un rééquilibrage qui rehausse la portion de titres à revenu fixe vers l’allocation d’actifs cible. Ce serait peut-être l’occasion d’intégrer une exposition ayant une plus ou moins longue duration que la position actuelle, ou bien en ajoutant du risque de crédit, des obligations protégées contre l’inflation, etc.

Dans le cas où on identifie le besoin de rééquilibrer le portefeuille en augmentant sa portion « actions », c’est peut-être l’occasion d’introduire une exposition à une géographie ou un facteur différent permettant ainsi de repositionner le portefeuille vers l’allocation long terme tout en exprimant des vues à plus court terme.

Ventes à perte à des fins fiscales

Dans cette optique et à l’approche de la fin d’année fiscale, de nombreux gestionnaires de patrimoine révisent les portefeuilles afin d’identifier les occasions de cristallisation de pertes en capital.

L’optimisation fiscale des portefeuilles est un des éléments qui peuvent être maîtrisés (à l’inverse des rendements) et qui permettent d’apporter une valeur ajoutée certaine à la situation des épargnants dans les comptes non-enregistrés.

Le sujet avait déjà été abordé dans l’article « Tirer avantage d’une mauvaise année sur les marchés » paru en décembre 2022 dans Finance et Investissement.

Il convient de rappeler que les rendements des prix sont à considérer pour juger de l’opportunité. Dans le cas de l’indice d’obligations canadiennes, il est question de perte en capital de -4,11 % année à date, – 4,86% sur 1 an, -17,73% sur 2 ans et -22,85% sur 3 ans[1], fortement marqués par le pire rendement de l’histoire de l’indice obligataire canadien en 2022 et représentent encore bien souvent une opportunité d’optimisation des portefeuilles.

Au moment de la rédaction du présent texte (octobre 2023), les investisseurs sur les marchés canadiens n’avaient pas bénéficié de rendements très attrayants, légèrement négatifs aussi bien en actions qu’en obligations.

Le 4e trimestre emmènera sans nul doute son lot de surprises, qui ouvriront la porte à de nouvelles opportunités de rotation des actifs et de rééquilibrage des portefeuilles.

[1] Rendement de l’indice d’obligations canadiennes totales tel que représenté par le FINB BMO Obligations Canadiennes totales.

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Le rôle des FNB de titre à revenu fixe https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/le-role-des-fnb-de-titre-a-revenu-fixe/ Wed, 14 Jun 2023 10:12:47 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=94525 FOCUS FNB - Retour sur l’année 2022, marquée par des rendements fortement négatifs pour les actions et les obligations.

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En raison des enjeux d’inflation généralisée et persistante, et conformément à leurs mandats, les différentes banques centrales du monde ont révisé leurs politiques monétaires en 2022. Elles ont réhaussé leurs taux directeurs afin d’orchestrer un ralentissement de l’économie ayant pour but de ramener l’inflation à la cible annuelle de 2 %.

Comme en fait foi le graphique ci-dessous, la hausse a été importante et généralisée.

Pour consulter ce graphique en grand format, cliquez sur le présent lien

Les marchés obligataires ont bien entendu anticipé et réagi à ces resserrements des politiques monétaires. En conséquence, les rendements obligataires en 2022 ont été les pires de l’histoire moderne.

Une telle volatilité enregistrée pour les titres à revenu fixe, qui est généralement présenté aux clients comme la portion sécuritaire du portefeuille, est inattendue, mal reçue et souvent incomprise de la part des investisseurs. En effet, on intègre les titres à revenu fixe dans les portefeuilles des clients pour les principales raisons suivantes :

  • Diversification par rapport au marché des actions;
  • Préservation du capital;
  • Génération de revenu.

Dans la majorité des cas, les investisseurs au détail, les gestionnaires de patrimoine ainsi qu’une portion grandissante d’investisseurs institutionnels obtiennent leur exposition aux instruments de revenu fixe par l’intermédiaire des fonds d’investissement et des fonds négociés en Bourse (FNB), qu’ils soient activement gérés ou indiciels. Est-ce que l’expérience d’investissement est conforme aux attentes ? Examinons si c’était le cas en 2022.

Diversification par rapport au marché des actions

Les corrélations à long terme sont généralement négatives entre les marchés obligataires et de titres de participations d’un même pays. Cependant, les corrélations tendent à augmenter durant les périodes de forte volatilité dans les marchés des actions. Ce phénomène a été particulièrement présent en 2022.

Le Tableau 1 ci-dessous présente les corrélations à long terme au 30 avril 2023 entre les indices d’actions et obligataires au Canada et aux États-Unis.

Le Tableau 2 présente les corrélations pour les mêmes actifs durant l’année 2022 seulement et le phénomène dont il est question plus haut.

Pour consulter ces tableaux en grands formats, veuillez cliquer sur le présent lien.

Rappelons également que les niveaux de corrélation observés au tableau 1 ne sont pas non plus synonyme de rendements opposés. Par exemple, sur la période de 10 ans finissant au 30 avril 2023, l’indice obligataire canadien (FTSE Canada Universe Bond Index) a eu un rendement 20,33 % alors que l’indice d’actions canadiennes (S&P TSX) affiche un rendement total de 123,97 % !

Il est donc important pour les investisseurs de garder à l’esprit que certains facteurs exogènes peuvent faire que les obligations ne vont pas systématiquement agir comme une protection contre la volatilité du marché des actions. Cela arrive spécialement lorsque cette volatilité est imputable aux changements de politique de monétaire qui touche en premier lieu les obligations.

Les créations nettes records dans les FNB de liquidité et de marché monétaire donnent une bonne indication de ce que les investisseurs considéraient comme étant sécuritaire dans la conjoncture particulière de 2022.

Préservation du capital

Théoriquement, une obligation est de la dette émise par une entité (un gouvernement, ou une société par actions, etc.) qui s’engage à payer des intérêts au prêteur et rembourser le capital selon un calendrier de remboursement et des conditions définies à l’avance.

Donc et advenant que l’emprunteur ne fasse pas défaut sur son obligation, l’investisseur (le prêteur) récupèrera son argent à l’échéance. Son capital est préservé. Les rendements sur les obligations sont donc normalement assez prévisibles et stables en autant que l’obligation est conservée jusqu’à l’échéance.

Cependant, la valeur des obligations peut fluctuer pour refléter les conditions actuelles du marché. C’est le cas par exemple si de nouvelles obligations sont émises à des conditions plus attrayantes (comme un taux d’intérêt plus élevé). Alors les obligations en circulation vont voir leur prix diminuer de manière que leur rendement à échéance soit réajusté pour être aligné sur celui des nouvelles obligations émises. Inversement, lorsque les banques centrales baissent leurs taux directeurs (ou lorsque le marché l’anticipe), les obligations en circulation deviennent plus attrayantes, car elles offrent un rendement supérieur. Leur valeur marchande s’apprécie alors et le rendement à échéance diminue.

Tel que détaillé ci-dessus, 2022 était une année exceptionnelle, la Banque du Canada ayant relevé son taux directeur de 0,25 % à 4,5 % alors que la Réserve fédérale américaine a réhaussé son taux directeur de 0% à 4,25 %-4,5 %. Les obligations en circulation offraient des intérêts nettement inférieurs, leur valeur marchande a donc considérablement reculé entraînant un rendement fortement négatif pour les indices obligataires en 2022.

Les FNB d’obligations permettent d’obtenir une exposition à des centaines, voire des milliers d’obligations de différents émetteurs, ayant différentes caractéristiques de risque, de rendement, de dates d’échéance, permettant ainsi une meilleure diversification et un investissement continu. En contrepartie, le FNB n’a pas d’échéance et donc le capital n’est pas garanti.

Génération de revenu

Schématiquement, les obligations (nominales) vont généralement payer un montant fixe périodiquement : le coupon. Ce coupon représente le montant d’intérêts que l’emprunteur rémunère sur le capital prêté. Le revenu reçu jusqu’à l’échéance de l’obligation est donc connu à l’avance, de même que la date à laquelle le capital est remboursé.

En composant un portefeuille de différentes obligations, un investisseur peut alors générer du revenu régulier et prévisible à l’avance, mais fera face au risque de réinvestissement qui survient lorsque les obligations en portefeuille arrivent à échéance et que l’investisseur devra alors réinvestir son capital aux conditions du moment.

Un FNB de titres à revenu fixe, qu’il soit actif ou indiciel, permet une exposition diversifiée à de nombreuses obligations ayant différentes caractéristiques, de générer du revenu et d ’étaler le risque de réinvestissement étant le nombre d’obligations et les différentes échéances auxquelles le portefeuille est exposé.

Conclusion

Les portefeuilles traditionnels 60/40 pondèrent à 40 % les titres à revenu fixe. Malgré l’année atypique de 2022, cette composante du portefeuille est donc importante et offre une diversification contre la volatilité du marché des actions et permet de générer des revenus. À long terme, cette catégorie d’actifs reste généralement plus sécuritaire, car le principal d’une obligation est garanti à échéance par l’émetteur et ce titre financier offre une certaine prévisibilité des revenus.

Les FNB d’obligations permettent d’accéder de manière simple, efficace, peu chère et diversifiée aux marchés des obligations.

Les rehaussements des taux directeurs à leurs niveaux actuels ont été synonymes de rendements obligataires négatifs en 2022. Au moment d’écrire ces lignes, les banques centrales semblent, pour le moment, avoir atteint des niveaux satisfaisants pour ramener l’inflation proche de la cible.

Cette perspective a été un catalyseur positif pour le retour des investisseurs dans les FNB de titres à revenu fixe, pour la performance des obligations en 2023 et pour les perspectives à plus long terme de cette catégorie d’actifs.

 

Clause de non responsabilité: Les placements dans les fonds communs peuvent donner lieu à des commissions de vente et de suivi, ainsi qu’à des frais de gestion et autres. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs ne sont pas des placements garantis, leur valeur varie fréquemment et leur rendement antérieur peut ne pas se reproduire. Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

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Les bases d’une vérification diligente https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/les-bases-dune-verification-diligente/ Wed, 08 Feb 2023 14:54:38 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=91627 FOCUS FNB - Ce processus commence par l’éducation quant aux FNB, leur fonctionnement et les mythes qui peuvent y être rattachés.

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L’année 2022 n’aura pas été de tout repos : un contexte géopolitique tendu et imprévisible, des enjeux de chaîne d’approvisionnement, une inflation plus élevée qu’anticipée avec des réponses agressives des différentes banques centrales, les principaux indices d’actions et d’obligations à travers le monde ont affiché des rendements négatifs, avec de possibles changements sociétaux de fond[1].

Malgré ces vents de face, l’industrie des fonds négociés en Bourse (FNB) a encore une fois montré sa résilience. De manière globale, 2022 a été la deuxième meilleure année de l’histoire en terme d’entrées nettes d’actifs dans les FNB : 867 milliards (G$) de dollars américain $US[2]. Au Canada, le secteur des FNB a connu sa troisième meilleure année avec des entrées nettes d’actifs de 35 G$ CA. Au 31 décembre 2022, le rapport annuel de la Banque Nationale Marchés Financiers recensait 1299 FNB inscrits à la cote au Canada et offerts par 42 fournisseurs.

Les FNB sont un outil de placement offerts au marché depuis plus de 30 ans. Leur adoption et leur démocratisation se sont accentués au cours de la dernière décennie. Ainsi, les actifs en FNB au Canada représentent maintenant presque 14 % des actifs en fonds communs de placement, par rapport à seulement un peu plus de 2 % il y a 15 ans [3]!

Au vu de l’utilisation croissante des FNB dans les portefeuilles d’investisseurs, il est important de rappeler quelques éléments fondamentaux du processus de vérification diligente.

D’abord, soulignons que chaque investisseur est unique, avec sa situation personnelle, ses objectifs individuels, sa tolérance au risque, son horizon de placement.

À partir du portrait établi par la situation et les objectifs de l’investisseur, il faudra déterminer une allocation d’actifs stratégique et tactique. Vient ensuite la création concrète du portefeuille. On doit déterminer quels produits utiliser et dans quel type de compte, permettront au mieux d’exprimer le portefeuille qui convient à l’investisseur et à sa situation personnelle.

Que ce soit pour des raisons de faible coût, de performance, ou encore en raison de la couverture médiatique, les FNB viennent souvent à l’esprit.

Premièrement rappelons que les FNB sont un outil de placement – et non une stratégie. Autrement dit, FNB ne signifie pas nécessairement réplication indicielle (investissement passif), les FNB permettent d’accéder à des stratégies d’investissement actives et/ou quantitatives, factorielles, etc.

Le processus de diligence commence par l’éducation quant aux FNB, leur fonctionnement et les mythes qui peuvent y être rattachés. De nombreuses ressources sont disponibles pour aider les investisseurs dans cette démarche : en voici un exemple.

L’investisseur voudra alors commencer par comprendre la stratégie d’investissement sous-jacente au FNB considéré.

Regardons le cas de FNB indiciels :

Quelle est l’exposition obtenue via l’indice ?

Le nom de l’indice donne souvent une indication claire sur l’exposition obtenue. Il est toutefois recommandé de lire plus en détail la méthodologie de l’indice afin de cerner plus précisément quel segment de marché est répliqué.

Qui est le fournisseur d’indice ?

Plusieurs fournisseurs offrent des indices relativement similaires pour représenter un même segment de marché. Les 4 plus importants fournisseurs d’indices pour les FNB au Canada sont Standard & Poors (S&P), MSCI, Bloomberg Barclays, Solactive.

Comment l’indice est-il construit et entretenu ?

Différents fournisseurs d’indices auront chacun leurs règles quant à la construction et le maintien de l’indice : critères d’inclusion et d’exclusion des constituants, périodicité et calendrier des rééquilibrages, zone tampons, méthodes d’ajustement de la capitalisation boursière aux parts en circulation, gestion des liquidités reçues et paiement des distributions, régime fiscal considéré pour calculer les rendements, horaire de la couverture des taux de change…

Tous ces facteurs peuvent mener à des différences entre 2 indices répliquant le même marché mais de manière légèrement différente.

Le FNB détient-il directement les sous-jacents ?

La domiciliation du FNB ainsi que le mode de détention des sous-jacents (détention directe, indirecte, indirecte via un FNB étranger, synthétique) peuvent avoir un impact significatif sur les rendements nets de l’investisseur Canadien[4].

L’indice est aisément réplicable ? Le FNB a-t-il recours à des techniques d’optimisation ou d’échantillonnage et quels en sont les impacts ?

Un indice est une représentation d’un marché et n’est pas directement investissable. Pour pouvoir être exposé à cet indice dans son portefeuille, un investisseur devra donc utiliser un outil de placements (un FNB ou fonds indiciel) qui aura pour objectif d’investissement de répliquer l’indice choisi. Afin de répliquer le plus fidèlement possible le comportement et la performance de l’indice, le FNB doit mettre en application les règles de construction et de maintien établies par le fournisseur d’indices, tout en prenant en compte la réalité des coûts (de transaction). Il se peut donc qu’un FNB ne détienne pas certaines positions inclues dans l’indice car le coût de les inclure serait supérieur à la valeur ajoutée de leur inclusion vis-à-vis la réplication de l’indice. La différence de comportement entre le FNB et son indice de référence est l’erreur de suivi (tracking error) alors que la différence de performance est définie comme étant la différence de suivi (tracking difference).

À noter que dans le cas de réplication indicielle, l’objectif de placement du FNB est de répliquer dans la mesure du possible l’indice de référence déduction faite des frais, et non la performance absolue.

Qui est le fournisseur en arrière du FNB ?

Avec 42 fournisseurs de FNB au Canada, l’investisseur devrait également se renseigner sur le fournisseur de FNB, les habitudes, sa compétitivité et son implication dans l’écosystème et l’univers des FNB, le support, l’information et l’éducation rendus disponibles aux investisseurs.

Qu’est-ce que le coût total de détention rattaché au FNB ?

Bien souvent la conversation se concentre autour des frais de gestion du FNB. Le frais de gestion est un coût explicite rattaché au FNB mais il n’est pas le seul. D’autres coûts tels que l’écart cours acheteur-cours vendeur, les coûts de transactions, la différence de suivi, l’impact fiscal potentiel sont autant de facteurs qui peuvent influencer la valeur finale de l’investissement dans le portefeuille. Les frais de gestion constituent donc un élément à prendre en compte, mais ils ne sont pas les seuls lorsque vient le temps de d’estimer de manière plus rigoureuse le coût final encouru par l’investisseur.

Ci-dessous un graphique qui met en lumière l’importance relative de différents coûts selon la taille de la transaction et la durée de détention du FNB[5] :

Pour voir ce tableau en grand, cliquez ici.

Le contenu de ce commentaire (y compris les faits, les perspectives, les opinions, les recommandations, les descriptions de produits ou titres, ou les références à des produits ou titres) ne doit pas être pris ni être interprété comme un conseil en matière de placement ni comme une offre de vendre ou une sollicitation d’offre d’achat, ou une promotion, recommandation ou commandite de toute entité ou de tout titre cité. Bien que nous nous efforcions d’assurer son exactitude et son intégralité, nous ne sommes aucunement responsables de son utilisation.

Cet article pourrait renfermer des renseignements prospectifs qui décrivent nos attentes actuelles ou nos prédictions pour l’avenir ou celles de tiers. Les renseignements prospectifs sont, de par leur nature, assujettis, entre autres, à des risques, incertitudes et hypothèses qui peuvent modifier de façon importante les résultats réels qui ont été énoncés aux présentes. Ces risques, incertitudes et hypothèses comprennent, mais sans s’y limiter, les conditions générales économiques, politiques et des marchés, les taux d’intérêt et de change, la volatilité des marchés boursiers et financiers, la concurrence commerciale, les changements technologiques, les changements sur le plan de la réglementation gouvernementale, les changements au chapitre des lois fiscales, les poursuites judiciaires ou réglementaires inattendues ou les catastrophes. Veuillez soigneusement prendre en compte ces facteurs et d’autres facteurs et ne pas accorder une confiance exagérée aux renseignements prospectifs. Tout renseignement prospectif contenu aux présentes n’est valable qu’en date du 1er janvier 2023. Le lecteur ne doit pas s’attendre à ce que ces renseignements soient mis à jour, complétés ou révisés en raison de nouveaux renseignements, de nouvelles circonstances, d’événements futurs ou autre.

 

[1] https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-01-18/job-market-update-2-6-million-missing-people-in-us-labor-force-shakes-economist

[2] https://www.ft.com/content/81c4105e-1c3d-4728-8223-204e4ecd5721

[3] https://cetfa.ca/wp-content/uploads/2023/01/December-Year-End-Canadian-ETF-Report.pdf

[4] https://www.mackenzieinvestments.com/content/dam/mackenzie/en/insights/mi-due-diligence-in-index-investing-en.pdf

[5] https://www.mackenzieinvestments.com/fr/investments/by-type/etfs/etf-articles/etf-201-top-etf-questions-answered

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Loin d’être passifs, les FNB indiciels https://www.finance-investissement.com/zone-experts_/laurent-boukobza/loin-detre-passifs-les-fnb-indiciels/ Tue, 09 Aug 2022 15:28:45 +0000 https://www.finance-investissement.com/?p=87913 ZONE EXPERTS - Répliquer un indice demande beaucoup de travail.

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Les fonds négociés en Bourse (FNB) indiciels sont souvent appelés « passifs », mais cette appellation nous semble injustifiée lorsqu’on considère tout le travail qu’ils requièrent.

En effet, derrière l’apparente simplicité de l’objectif de placement, énoncer pour un FNB : « Ce FNB cherche à reproduire, autant qu’il est raisonnablement possible et avant déduction des frais, le rendement de l’indice… »[1], du point de vue d’un manufacturier de fonds, cela exige beaucoup plus de travail et d’expertise qu’il n’y parait.

Rappelons qu’un indice représente de manière théorique un marché défini. Les indices sont construits et maintenus selon des règles établies par les fournisseurs d’indice afin de capturer continuellement le marché représenté. Étant donné qu’il n’est pas possible d’investir directement dans un indice, un investisseur devra utiliser un outil de placement (un FNB par exemple) pour obtenir l’exposition à l’indice souhaité. En pratique, le manufacturier de FNB devra alors faire face à plusieurs considérations dans le but de répliquer le plus fidèlement possible le rendement et le comportement de l’indice, pour minimiser respectivement la différence de suivi et l’erreur de suivi.

Pour ce faire, une expertise opérationnelle sophistiquée est indispensable. D’un manufacturier à l’autre, différentes techniques de réplication et d’optimisation sont utilisées, ce qui est bien loin d’être une tâche « passive », comme on le croit dans l’imaginaire collectif.

Les méthodes de réplication indicielle les plus fréquentes sont la réplication totale, l’échantillonnage, ainsi que la réplication synthétique à l’aide de produits dérivés (dont nous ne parlerons pas dans cet article).

Réplication de l’indice

Parmi les facteurs considérés pour déterminer la meilleure façon de répliquer un indice, un des plus importants est le marché sous-jacent à reproduire.  L’accessibilité – la capacité et le coût de négocier sur le marché en question – de même que sa liquidité intrinsèque – la facilité de négocier et de le faire à un prix qui est juste – sont des éléments déterminants dans l’approche de réplication. L’actif sous gestion (ASG) du FNB peut également être un facteur.

Prenons le cas « simple » de la reproduction d’un indice d’actions de grandes capitalisations canadiennes. Les coûts reliés à négocier ces actions sont très faibles et leur liquidité assez importante pour qu’elles soient facilement négociées sur le marché – des critères de liquidité font généralement partie des règles de construction de l’indice.

Dans ce cas, le FNB répliquera l’indice de manière totale, autrement dit il détiendra chacune des actions sous-jacentes dans les mêmes proportions que l’indice.

L’émetteur de FNB devra tout de même gérer efficacement plusieurs éléments qui peuvent créer des frictions et générer des différences de performance et de comportement entre le FNB et l’indice qu’il réplique :

  • les dividendes reçus des actions, l’échéancier de leur paiement ou leur réinvestissement;
  • la gestion des entrées et des sorties de trésorerie dans le FNB;
  • les événements corporatifs des sociétés dans l’indice tels que les fractionnements d’actions;
  • les rééquilibrages périodiques;
  • les inclusions ou exclusions de l’indice ;
  • les frais de couverture de devise, si applicable;
  • les coûts de transaction associés.

Imaginons maintenant que nous devions répliquer un indice moins facilement accessible; dont les actifs sous-jacents ne sont pas tous assez liquides pour être négociés efficacement; sont davantage concentrés ; ou bien dont les actifs sont négociés sur un ou des marché(s) moins facilement accessibles.

Un indice d’actions de marchés émergents en est un bon exemple. Pour répliquer l’indice, il faut être en mesure d’acheter 1671 actions[2] sur différentes places boursières à travers le monde, chacune ayant ses propres pratiques et mécanismes de compensation dans différents fuseaux horaires. Tout cela crée potentiellement des coûts de transaction élevés, ce qui réduit la performance du FNB par rapport à son indice de référence.

Si nous pensons à un indice qui réplique un marché « plus niché », il se peut par exemple qu’un influx massif de capitaux dans le FNB soit investi sur une période de plusieurs jours pour ne pas impacter les titres sous-jacents. L’optimisation du déploiement des liquidités est nécessaire pour minimiser le potentiel d’erreur de suivi.

Le processus de réplication sera alors centré autour du raisonnement suivant : quel est le coût (en frais de transaction et difficulté opérationnelle) d’intégrer une action par rapport au coût (en différence de suivi) de ne pas l’intégrer ?

L’actif sous gestion (ASG) dans le FNB influencera la réponse à cette question. Dans le cas des actions de marchés émergents, si l’ASG est faible alors le manufacturier peut juger qu’opérationnellement la meilleure façon de répliquer l’indice est en achetant un autre FNB qui reproduit le même indice ou un indice similaire : en faisant donc de l’emballage (wrapping). À mesure que l’ASG du FNB augmente, l’échantillonnage peut alors devenir une solution optimale, ou une combinaison des deux.

Pour un FNB ayant un ASG assez important, le manufacturier va tendre vers une réplication totale de l’indice sous-jacent.

Échantillonnage

Les manufacturiers de FNB vont généralement procéder à de l’optimisation et de l’échantillonnage afin de répliquer les caractéristiques de l’indice (ratio cours/bénéfice, taux de dividende, exposition sectorielle, géographique, etc.) avec un sous-ensemble – un échantillon – des constituants de l’indice sans avoir à tous les négocier individuellement, ce qui serait très coûteux et très inefficace.

Ce même échantillon ou un autre échantillon, à la discrétion du manufacturier, peut également être utilisé pour la création et l’annulation de parts en nature.

Le cas du revenu fixe

Grâce à leurs critères d’inclusion, les principaux indices obligataires sont composés de centaines, voire de milliers d’obligations sous-jacentes. Cela s’avère être un réel enjeu à répliquer étant donné le manque de liquidité de certaines de ces obligations, ou encore leur pondération relative très faible. Pour ces raisons, l’échantillonnage est très commun dans l’univers du revenu fixe. Se posent donc les questions de coût/bénéfice. Le manufacturier va optimiser la composition de l’échantillon afin de répliquer, sous contraintes de coûts, le plus fidèlement possible les caractéristiques de l’indice sur le plan de la durée, de la qualité de crédit, du rendement des distributions, du rendement à l’échéance.

Opérationnellement, l’échéancier des paiements de coupons, les nouvelles émissions, les inclusions et exclusions d’obligations dans l’indice, la gestion des entrées et sorties d’actifs dans le FNB seront autant d’éléments à gérer afin que le FNB maintienne un comportement et une performance identiques à ceux de l’indice.

Les méthodes des manufacturiers de FNB

Répliquer un indice est en conséquence loin d’être un processus « passif » et la technologie est indispensable au paramétrage et au suivi optimal de l’indice.

Avec la croissance continue de l’investissement indiciel, des fournisseurs d’indices alternatifs ont fait leur apparition. Leur proposition de valeur réside dans l’élaboration d’indices capturant le segment du marché souhaité tout en étant plus facilement remplaçable pour les manufacturiers. Le travail d’optimisation et de maintien nécessaires à la réplication de l’indice en est réduit, de même que le potentiel d’écart de comportement et de performance entre le FNB et son indice de référence.

Parmi les changements apportés pour optimiser la construction d’indices, nous pouvons en noter certains visant à minimiser les coûts :

  • Minimisation des coûts de licence au fournisseur d’indice ;
  • Création d’indices composés seulement des composantes les plus liquides dans le marché ;
  • Critères de liquidité rehaussés pour l’inclusion et l’exclusion de l’indice ainsi que l’instauration de zones tampons entrainant la réduction du nombre de composantes et de rotation dans l’indice ;
  • Optimisation de la fréquence et du calendrier des rééquilibrages de l’indice ;

Laurent Boukobza
Vice-Président stratégie en FNB

 

[1] https://www.mackenzieinvestments.com/en/legal-and-privacy/legal-disclaimers#prospectus-aifs-amendments

[2]https://www.solactive.com/wp-content/uploads/solactiveip/en/Factsheet_DE000SLA75X8.pdf

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