Beaucoup d’encre a coulé, depuis quelques années, sur la bonification du RRQ. Cette bonification, amorcée en 2019, va s’effectuer de façon très graduelle de sortes que ce n’est que vers 2065 que la pleine mesure de celle-ci sera applicable.
Il a été mentionné, à juste titre, que les plus jeunes verront leurs prestations potentielles du RRQ grimper de plus de 50 % en 2065 (en dollars constants). Tout ça en contrepartie d’une hausse de cotisations de l’ordre de 30%. Pour eux la bonification est, sans aucun doute, profitable. Qu’en est-il de ceux qui toucheront cette rente sous peu?
Bonification graduelle
Dans un premier temps, on doit comprendre que les cotisant aux volets bonifiés du RRQ vont essentiellement acquérir leurs droits à la bonification à raison de 1/40e par année au cours des 40 prochaines années. Aussi, afin d’éviter un choc tarifaire trop important, on a opté pour une phase de transition, durant laquelle on ne cotisera qu’une fraction des coûts supplémentaires tout en accumulant toutefois, durant cette phase de transition, qu’une fraction des prestations supplémentaires.
Cette manière de faire évite qu’une cohorte (les plus jeunes ou les plus âgés) ne se retrouve à financer l’autre. Les deux tableaux ci-après illustrent l’application graduelle de la bonification sur deux aspects du RRQ : les cotisations et les prestations.
Le premier tableau présente, selon l’année de naissance, la prestation de retraite maximale payable à 65 ans. On considère ici que le particulier aura cotisé suffisamment au régime pour toucher la prestation de retraite maximale et que durant toutes ces années son salaire aura été supérieur au MGA (avant 2024) et supérieur au MSGA (après 2023). Enfin, tous les chiffres sont présentés en dollars de 2021.
Le deuxième tableau présente les cotisations supplémentaires versées par le participant aux deux volets de bonification. Les chiffres des deux premières lignes représentent les cotisations maximales réellement versées en 2019 et 2020. Les autres lignes sont présentées en dollars de 2021.
Mais dans quelle mesure les chiffres présentés à ces deux tableaux se comparent-ils, surtout à plus court terme?
Comparaison coûts bénéfices
Ce dernier tableau met en contexte les coûts et les bénéfices. On considère également ici que le particulier aura cotisé suffisamment au régime pour toucher la prestation de retraite maximale et que durant toutes ces années son salaire aura été supérieur au MGA (avant 2024) et supérieur au MSGA (après 2023).
Selon l’année durant laquelle on aura atteint 65 ans, on présente, aux colonnes de droite, l’augmentation de prestation et les cotisations supplémentaires totales versées (sans intérêts).
Pour voir ce tableau en plus grand, cliquez ici.
La dernière colonne présente le total de cotisations supplémentaires versées divisé par les prestations supplémentaires. Par exemple, le particulier né en 1960 aura versé un total de 2 308 $ de cotisations supplémentaires au RRQ pour recevoir une rente annuelle supplémentaire de 479 $.
Certes, cette augmentation de rente peut sembler modeste mais en termes de coûts/bénéfices, l’affaire aura été profitable. La dernière colonne donne une mesure de cette profitabilité. Pour ce même particulier, 4,82 $ représente essentiellement ce qu’il aura payé pour chaque dollar de rente supplémentaire reçue. Vu autrement, en 4,82 années, sans considérer l’inflation, il aura récupéré ses cotisations supplémentaires.
En conclusion
Même si en dollars, la bonification au RRQ peut paraitre modeste pour les participants qui sont près de la retraite, dollar pour dollar, elle sera profitable!
Martin Dupras, a.s.a., Pl.Fin., M.Fisc, ASC
Fellow de l’IQPF
ConFor financiers inc.
Octobre 2021
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