Ces Normes s’inscrivent dans une logique d’obligation de méthode (plutôt que d’obligation de résultats) à laquelle sont soumis les conseillers (planificateurs financiers, conseillers en sécurité financière, conseillers en épargne collective, etc.) notamment dans l’élaboration de projections de revenus de retraite.
Elles sont disponibles dans leur intégralité sur le site de l’IQPF. Rappelons enfin que ces Normes ne représentent aucunement une prévision à court terme sur les rendements futurs et ne devraient pas être utilisées à cette fin.
Hypothèses faisant l’objet d’une Norme
Cinq paramètres financiers sont directement normés (le rendement des titres à court terme, des titres à revenus fixes et des actions canadiennes, le taux d’inflation et le taux d’emprunt). Des Normes sur les actions étrangères et les Certificats de placement garantis (CPG) sont aussi présentées. Enfin une Norme de durée de décaissement basée sur l’espérance de vie est aussi présentée dans le document intégral.
Pour l’année 2013, les principales Normes financières sont :
• rendement à court terme : 3,25 %
• rendement des titres à revenu fixe : 4,25 %
• rendement des actions canadiennes : 7,00 %
• taux d’emprunt : 5,25 %
• inflation : 2,25 %
Sensibilité des projections aux hypothèses
Afin d’illustrer l’importance de cet outil, analysons la sensibilité des projections de revenus de retraite aux hypothèses utilisées. Pour ce faire, une projection de revenus de retraite de base sera préparée.
Un célibataire de 50 ans détient 500 000 $ au REER. Il prévoit cotiser 15 000 $ au REER cette année et indexer cette cotisation au rythme de l’inflation pour les neuf années subséquentes. Imaginons également que la répartition du portefeuille (un portefeuille équilibré dans un univers de frais de gestion de 1,00%) génère un rendement net de 4,50% (basé sur les Normes). Une projection de revenus est préparée, pour une retraite à 60 ans en considérant une prestation maximale du RRQ et un décaissement des actifs jusqu’à l’âge de 90 ans (également basé sur les Normes).
Sous ce premier scénario, un pouvoir d’achat (revenu net indexé) de 34 250 $ peut être maintenu.
Le second scénario est identique au premier, à la différence que l’hypothèse de rendement net est réduite de 1,00% pour un rendement net de 3,50%. Sous ce second scénario, un pouvoir d’achat de 30 250 $ peut être maintenu.
Le troisième scénario est identique au premier, (rendement de net 4,50%) à la différence qu’aucune prestation de la Régie des rentes du Québec (RRQ) n’est considérée payable. Sous ce troisième scénario, un pouvoir d’achat de 29 750 $ peut être maintenu.
À partir du premier scénario, le fait d’utiliser une hypothèse de rendement inférieure de 1,00% équivaut essentiellement à faire disparaître le RRQ de l’équation. C’est dire l’impact que peut avoir le choix des hypothèses et l’importance d’un encadrement adéquat dans le choix des hypothèses.
Photo Bloomberg