PHoto de Mary Hagerman qui lit un passage de son livre à quelqu'un d'autre.
Gracieuseté

Cet article a été rédigé avec l’aide de Mélissa Sabourin, stagiaire d’été.

Cette année marque les dix ans de mes portefeuilles discrétionnaires basés sur les fonds négociés en Bourse (FNB). Durant cette décennie, j’ai observé une grande innovation et une forte croissance dans ce domaine de la finance.

J’ai commencé à utiliser les FNB après la crise financière mondiale de 2008-2009. Au cours des années qui ont suivi, j’ai commencé à gérer des portefeuilles à honoraires, puis des portefeuilles discrétionnaires, et les FNB sont devenus mes principaux outils d’investissement.

La récession de 2008-2009 a été un moment charnière pour le secteur des FNB. La crise a mis en évidence les avantages de l’investissement indiciel. Au lendemain de la pire récession de ma carrière, les données de S&P Dow Jones Indices sur les investissements actifs et passifs — connues dans le secteur sous le nom de SPIVA Scorecard — ont révélé que les FNB qui suivaient les grands indices de marché avaient surperformé de nombreux gestionnaires actifs. Cette réalité a changé ma façon de gérer mon argent.

Dans les années qui ont suivi, j’ai vu les FNB révolutionner le paysage de l’investissement.

Lancement de mes portefeuilles

En 2013, mes portefeuilles modèles basés sur les FNB ont été lancés, ce qui m’a permis de commencer à évaluer leurs performances. Mon mari, son entreprise, nos enfants, ma mère et moi-même avons tous investi dans les modèles suivants : croissance dynamique, croissance, équilibré et prudent.

Lorsque j’ai lancé mes portefeuilles en 2013, j’ai consacré beaucoup de temps à informer les clients sur les vertus des FNB. Au départ, de nombreux investisseurs étaient sceptiques quant aux avantages de l’investissement passif, estimant qu’une surperformance constante par rapport à l’indice n’était pas une prouesse.

Ce scepticisme était ancré dans l’idée que la gestion active, avec son potentiel de sélection stratégique des actions et de synchronisation des marchés, pouvait générer des rendements supérieurs. Toutefois, l’émergence de données supplémentaires, comme celles de SPIVA, a révélé que la majorité des gestionnaires actifs ne parvenaient pas à dépasser leurs indices de référence à long terme. Cette prise de conscience a conduit les investisseurs à réévaluer leurs positions. La transparence et les performances des FNB ont apporté la preuve que l’investissement passif pouvait être une stratégie plus fiable et plus rentable.

Lors de la création de mes portefeuilles discrétionnaires, j’ai élaboré une politique d’investissement détaillée afin de pouvoir expliquer à mes clients les paramètres de mes portefeuilles : l’allocation géographique, l’allocation d’actifs et les directives en matière de risque. J’utilise ces paramètres pour rééquilibrer mes portefeuilles, généralement sur une base trimestrielle.

Il est crucial de disposer d’un comité d’investissement solide et de s’assurer que tous les membres de l’équipe partagent la même philosophie d’investissement. J’ai dû procéder à d’importants changements au sein de mon équipe afin de m’assurer que les intérêts de chacun étaient alignés sur ce que nous faisions pour nos clients.

Dans les années qui ont suivi le lancement de mes portefeuilles, il est devenu de plus en plus facile d’attirer des clients potentiels vers mes modèles. Les FNB ont gagné en notoriété grâce à la couverture médiatique, et les investissements ont progressivement migré des fonds communs de placement vers les FNB. Selon l’Institut des fonds d’investissement du Canada, les FNB ont dépassé les fonds communs de placement en termes de ventes annuelles nettes chaque année depuis 2018, à l’exception de 2021. Les FNB canadiens représentent maintenant plus de 450 milliards de dollars d’actifs sous gestion.

Les investisseurs ont été attirés par les FNB en partie en raison de leur capacité à réduire les frais et à permettre des transactions tout au long de la journée, contrairement aux fonds communs de placement qui ne se négocient qu’à la fin de la journée. Cette flexibilité est particulièrement attrayante pour ceux qui cherchent à capitaliser sur les mouvements du marché ou à ajuster leurs portefeuilles de manière agile.

Ces avantages n’ont pas échappé aux courtiers en fonds communs de placement, ce qui a conduit à une tendance croissante : de nombreux émetteurs de fonds communs ont commencé à réduire les frais de gestion de leurs fonds communs et à proposer des séries FNB à partir de ces fonds.

Le paysage moderne des FNB

Aujourd’hui, les FNB sont un élément essentiel des portefeuilles des particuliers et des institutions. Ils contribuent à élargir la frontière géographique de l’investissement et offrent aux investisseurs particuliers de nombreux avantages par rapport aux investisseurs institutionnels. Il existe aujourd’hui plus de 3 200 FNB aux États-Unis et plus de 1 100 au Canada. La gamme des FNB disponibles s’est élargie pour inclure des produits à bêta intelligent et des produits basés sur des facteurs, qui visent à surpasser les indices traditionnels en ciblant des facteurs d’investissement spécifiques tels que la valeur, le momentum ou la volatilité.

Les FNB couvrent désormais des marchés et des stratégies de niche, offrant aux investisseurs un accès sans précédent à diverses catégories d’actifs et approches d’investissement, telles que l’investissement factoriel ou smart beta et l’investissement thématique.

Les FNB continuent d’apporter de la diversification dans le paysage de l’investissement. L’un des domaines à surveiller est celui des titres à revenu fixe. Les FNB obligataires ont gagné en popularité, offrant aux investisseurs un moyen efficace de s’exposer aux titres à revenu fixe. Ces FNB offrent des avantages en termes de liquidité, de transparence et de diversification qui étaient traditionnellement difficiles à obtenir sur le marché obligataire, souvent caractérisé par une liquidité plus faible et des coûts de transaction plus élevés que pour les actions.

À mesure que les FNB obligataires gagnent du terrain, on peut s’attendre à une amélioration de la découverte des prix et de l’efficacité des transactions sur le marché obligataire. Cette évolution pourrait accroître l’accessibilité des obligations pour les investisseurs individuels et entraîner une réduction des coûts. Je prévois que d’ici deux à cinq ans, les transactions d’obligations « de gré à gré » pourraient disparaître, ce qui profiterait grandement aux investisseurs de détail.

J’ai toujours gardé mes investissements dans les FNB plutôt traditionnels ou « plain vanilla ». En m’en tenant à ma politique d’investissement et en utilisant les meilleures pratiques de négociation, j’ai réussi à obtenir des rendements solides sur le long terme. Je dis à mes clients que mon objectif est de figurer constamment dans le premier ou le deuxième quartile en termes de performance pour chacun de mes modèles. La persistance dans le temps est la clé.

De plus, à l’heure où de plus en plus de stratégies d’investissement actives se transforment en FNB, le calme doit prévaloir dans la construction de portefeuilles d’investissement qui aident les clients à se constituer un patrimoine à long terme.

Comme je l’affirme dans mon livre de 2016, The Black Belt Investor, je crois fermement que le plein pouvoir de l’investissement dans les FNB est réalisé lorsque tous les facteurs clés de la gestion de l’argent sont présents :

  • gérer les émotions par la discipline ;
  • optimiser la planification fiscale et financière ;
  • et avoir une relation client/conseiller de haute qualité.

Fait amusant : le concept de FNB a été introduit pour la première fois au Canada avec le lancement des Toronto Index Participation Shares (TIPS) en 1990. Ces actions ont été conçues pour suivre l’indice 35 de la Bourse de Toronto et ont posé les bases de la structure des FNB. Le marché américain a ensuite popularisé les FNB, en commençant par le lancement du SPDR S&P 500 ETF par State Street Global Advisors en 1993.