Les femmes détiennent une part de plus en plus importante de la richesse mondiale.
Uniquement aux États-Unis, les femmes contrôlent actuellement quelque 11 000 milliards de dollars d’actifs, soit environ 31 % du total du pays, selon McKinsey & Co. En outre, selon le Boston Consulting Group, les femmes ajoutent chaque année 5 000 milliards de dollars au patrimoine mondial, et cette croissance devrait s’accélérer.
Il n’est donc pas étonnant que les sociétés de gestion de patrimoine du monde entier s’efforcent d’adapter leurs stratégies de marketing et leurs offres de produits pour attirer les investisseurs féminins.
Cela aurait dû être fait depuis longtemps.
Des études ont montré que les femmes font de bonnes investisseuses. De plus, une étude publiée par Fidelity Investments en 2021 a révélé que les rendements des comptes d’investissement contrôlés par des femmes ont dépassé ceux contrôlés par des hommes de 40 points de base en moyenne sur une période de 10 ans.
Pourtant, la même étude a révélé que seulement 9 % des femmes pensaient qu’elles faisaient de meilleurs investisseuses que les hommes.
Dans le cadre de mes activités, j’ai pu constater l’insécurité financière présente chez certaines femmes. De nombreuses femmes me disent que, dans les réunions avec les conseillers en services financiers, elles ont l’impression qu’on leur parle de façon condescendante, voire qu’on les ignore si elles sont avec leur conjoint. Il n’est pas étonnant qu’environ 70 % des femmes changent de conseiller après le décès de leur conjoint.
L’insécurité jumelée à l’aversion au risque peut nuire aux rendements. Par exemple, les clientes expriment souvent une plus grande aversion pour l’exposition aux actions que les hommes lors de nos discussions initiales, et se sentent souvent coupables de dépenser l’argent dont elles disposent.
Heureusement, cela change avec l’éducation et des conversations régulières sur le risque du marché et les stratégies de gestion de portefeuille.
Les femmes en couple
J’ai constaté que, dans les couples, les femmes laissent souvent à l’homme le soin d’investir et gèrent tout au plus, le budget familial.
Au fil des ans, j’ai travaillé dur pour amener les femmes à participer à des réunions financières avec leur conjoint et à engager des conversations sur l’argent. Quel que soit le statut de la relation, ce type de conversation permet aux femmes de façonner leur avenir et leurs rêves financiers. Pour les femmes ayant un partenaire de vie, il est important qu’elles soient présentes lors des discussions sur la façon dont les finances familiales doivent être investies et sur la définition des objectifs financiers et de retraite à long terme.
Une autre raison pour laquelle j’encourage vivement les femmes à participer à toutes les conversations familiales sur l’argent est que les conséquences de ne pas le faire peuvent être terribles, surtout en cas de rupture du mariage. Par exemple, selon une étude d’UBS, 74 % des femmes découvrent de mauvaises surprises financières après un divorce ou le décès de leur conjoint.
Solutions
Je fais de l’éducation des investisseurs, en particulier des femmes, une partie intégrante de ma pratique.
Mes clientes souhaitent participer à des webinaires éducatifs pour se familiariser avec le marché et les placements en FNB. Avant la pandémie, j’ai également organisé des séminaires. Je fais également de l’examen des portefeuilles une occasion de formation.
Je trouve aussi que le fait d’avoir des modèles de portefeuilles principalement basés sur les FNB facilite l’explication de l’efficacité de l’approche « passer du temps dans le marché » et non « tenter d’anticiper le marché » avec ces produits. La futilité d’essayer de « battre le marché » est un concept simple à expliquer – et que les femmes comprennent facilement, puisqu’elles sont plus susceptibles d’être des investisseuses qui « achètent et détiennent un bon moment » leur actifs.
Lorsque les femmes ont une bonne compréhension du risque et des principes de base de la stratégie d’investissement, elles peuvent prendre des décisions financières tout aussi bien, sinon mieux, que les hommes.
Je structure également mes réunions pour faciliter l’éducation. Voici quelques stratégies :
– Poser des questions spécifiques au conjoint le moins engagé ou le moins au fait des questions financières.
– Expliquer les avantages à long terme de la participation des deux conjoints aux affaires financières du couple.
– Expliquer les problèmes financiers fréquemment rencontrés par les femmes, comme les effets du congé de maternité sur la planification de la retraite et la longévité accrue.
– Organiser une rencontre individuelle avec le conjoint le plus hésitant, si nécessaire.
– Tous mes clients reçoivent un exemplaire de mon livre, The Black Belt Investor, qui expose ma philosophie d’investissement et fournit des conseils pour aborder les questions d’argent avec les personnes qui leur sont chères.
Je suis optimiste pour l’avenir. Selon le Pew Research Center, la part des femmes de la génération du millénaire titulaires d’un baccalauréat est désormais supérieure à celle des hommes – un renversement par rapport celle de la génération silencieuse et aux baby-boomers. Les femmes de la génération X ont été les premières à dépasser les hommes en termes d’éducation, avec un avantage de trois points de pourcentage sur les hommes de la génération X en 2001.
L’éducation, c’est le pouvoir. À mesure que notre secteur s’éveille à la force de l’investisseur féminin, celle-ci jouera un rôle de plus en plus important dans l’élaboration des produits financiers mis sur le marché, y compris les FNB.