Au cours des 20 dernières années, les gestionnaires de placements ont identifié plus de 200 facteurs différents, allant de la saisonnalité au genre du chef de la direction des entreprises. Bien que la définition d’un facteur fasse l’objet d’un débat, il a été convenu que cinq facteurs, généralement acceptés, étaient persistants et pouvaient être répétés dans le temps: valeur, momentum, qualité, taille et volatilité minimale.
L’utilisation des FNB basés sur des facteurs (également appelés stratégies smart-beta, à bêta judicieux ou stratégies basées sur des règles) s’explique par deux raisons principales. Comme moi, beaucoup de gestionnaires de portefeuille estiment que des facteurs peuvent ajouter de l’alpha. Des recherches récompensées par un prix Nobel ont montré qu’avec le temps, certains facteurs pouvaient surperformer les indices du marché général. Si vous partagez cette conviction, il est logique d’aller au-delà d’une stratégie pondérée en fonction de la capitalisation boursière pour créer des portefeuilles d’investissement.
Les FNB fondés sur des règles sont également considérés comme offrant des placements à gestion active à un coût bien inférieur. La réduction des frais dans le secteur des FNB a commencé avec les stratégies indicielles traditionnelles de type « plain vanilla », pondérées en fonction de la capitalisation boursière, mais elle a également fait son chemin parmi les FNB à bêta judicieux. En effet, le ratio des frais de gestion (RFG) de nombreux FNB factoriels est compris entre 25 et 30 points de base, ce qui est bien inférieur à celui d’un fonds commun de placement (FCP) activement géré. Si les facteurs peuvent surperformer les indices de marché, accéder à cet alpha à un prix inférieur, augmente la probabilité d’obtenir des rendements plus élevés.
Lorsque j’ai assisté à la conférence Inside ETFs 2015 en Floride, les participants ont été informés que les mandats à bêta intelligent seraient la prochaine étape importante dans le domaine des FNB. Depuis lors, les stratégies basées sur les facteurs se sont multipliées. Leur accès n’est plus un problème, mais pour beaucoup de gestionnaires de fonds, quand les utiliser le devient.
Les facteurs fonctionnent différemment tout au long d’un cycle économique. Par exemple, la stratégie « valeur » a sous-performé le facteur croissance depuis la grande récession. Pour ceux qui ne veulent pas tenter de synchroniser les marchés, il existe des FNB multifactoriels. Ces produits peuvent offrir une exposition variable à ce que l’émetteur considère comme les facteurs les plus importants sur le marché pour éliminer la nécessité de passer d’une stratégie à une autre à mesure que le cycle économique se déroule.
Puisque je ne crois pas que quiconque puisse réussir à synchroniser les marchés, je pense que le multi-facteur a sa place tant que vous ne négociez pas activement les stratégies sous-jacentes.
J’utilise des facteurs pour mettre l’accent sur mes convictions particulières du marché; par exemple, la croissance par rapport à la valeur. Dans nos portefeuilles plus conservateurs, je suis plus encline à utiliser une stratégie à faible facteur de volatilité pour aider à réduire les fluctuations du portefeuille.
Dans tout type de portefeuille de placement basé sur les FNB, les gestionnaires doivent comprendre les expositions aux facteurs sur le plan du produit individuel et du portefeuille complet, car vous pouvez réduire par inadvertance les charges de facteurs prévues. Supposons, par exemple, qu’un gestionnaire souhaite obtenir une exposition élevée à la fois à la valeur et au momentum et cherche à atteindre cette exposition en combinant un FNB de valeur avec un FNB momentum à parts égales. Le défi est que le FNB axé sur la valeur a tendance à avoir une exposition au facteur momentum négative et inversement, de sorte que la somme pondérée égale des deux ensemble peut ne pas avoir la même valeur ou le même momentum que ce qui était initialement prévu par le gestionnaire de portefeuille.
En bref, ajouter une approche basée sur des facteurs à votre gestion de portefeuille nécessite d’avoir une conviction, une vision claire de ce que vous voulez atteindre et une attention particulière à ce qui constitue votre performance.